Résumé : Nous nous retrouvons pendant les vacances de Noël lors de la quatrième année de nos trois compères. Disons que si vous êtes pointilleux et que vous cherchez des repères vous en trouverez dans le chapitre vingt-trois du tome quatre 'Le Bal de Noël'. Le point de vue adopté ici est celui d'Hermione.

Disclaimer : Rien n'est à moi, tout est à J.K.Rowling cela va de soi.

Note : Il y a dans cet OS, un petit défi issu d'une nuit d'insomnie avec une autre auteur de fanfics de ce site (pour les curieux encore et toujours, elle répond au nom de Pit' et son ID est le 807398 ). Le défi en question est le 'No-Choice-Object'. Prenez un objet saugrenu, prenez une fic et touillez bien le tout et vous avez donc le NCO. Je vous laisse donc le soin de le retrouver si cela vous tente (Et, non, non, y a rien à gagner n'insistez pas :-P ).

Note 2 le retour : (Et oui encore une) Cette fic était déstinée à n'être qu'un simple OS mais comme je n'arrêtais pas de la remodeler toutes les 10 minutes, j'ai donc décidé de poster la première partie. En me disant 'Hop, c'est bon, hors de vue, pas touche!'. Je vais donc pouvoir m'attaquer plus librement à cette deuxième partie.

Les tribulations Hermioniques



Chapitre 1 – Crèmes Canaris et Colère

Hermione montait les marches d'un pas lourd tout en fulminant et en jetant des regards noirs à qui osait la croiser malencontreusement dans l'escalier.

'- Non mais vraiment ! Non mais vraiment !' insistait-elle le visage déformé par la colère.

Tout son corps tremblait de rage. Elle respirait précipitamment, les joues empourprées, tandis qu'elle se dirigeait vers son dortoir.

'- Non mais DE QUOI JE ME MELE ?' venait-elle alors de crier à la porte de sa chambre une fois que celle-ci ait été claqué.

Elle se retourna alors brusquement et découvrit le visage interloqué et interdit des ses trois autres cohabitantes de chambre qui ne se risquaient plus à dire un seul mot. Elles avaient cessé toutes actions et regardaient à présent Hermione avec un mélange de surprise et de crainte.

Hermione sans s'en soucier davantage alla s'asseoir bruyamment sur son lit, les bras croisés, le visage fermé et les sourcils froncés. Elle regarda alors ses trois camarades qui continuaient à la dévisager fixement.

'- QUOI ?



'- Allez, Hermione, dis-le nous ! Avec qui tu vas au bal ?'

Ron regardait Hermione par dessus la dizaine de livre que cette dernière avait empilé sur la table de la bibliothèque. Elle lisait avec attention une sorte de vieux grimoire sur lequel était écrit en lettres effacées 'Les Oeufs et leurs pouvoirs magiques : péripéties d'expériences gélatineuses' d' Herbert Littlespoon. Hermione poussa un soupir derrière son livre, arrêta sa lecture et posa l'ouvrage grand ouvert sur la table. Ce changement inattendu de la part de la jeune fille permit à Harry de stopper sa recherche et il profita de l'occasion pour faire une pause. Elle regarda Ron et Harry, tous deux assis en face d'elle, avec l'air résigné puis sourit malicieusement.

'- Je ne vous le dirai que lorsque vous aurez participé activement à la S.A.L.E !'

Ron et Harry se regardèrent et firent une moue qui en disait long. Hermione ouvrit la bouche puis se renfrogna exaspéré. Elle alla de nouveau se cacher derrière son livre et se félicita au passage de cette réponse en souriant. Elle jeta alors un regard sur la droite et observa discrètement en direction de l'attrapeur de l'équipe de Quidditch de la Bulgarie, Viktor Krum. Geste que ne pouvait voir les deux garçons coupables de l'autre côté du livre. L'élève de Durmstrang était assis deux tables plus loin et lisait un épais livret qui semblait sur le point de tomber en poussière. Hermione se demandait s'il pouvait entendre ce que le trio pouvait se dire et ce qu'il pouvait en penser, mais il ne sembla pas se détourner de sa lecture et elle se remit donc à lire.

Depuis le début des vacances de Noël Ron ne cessait inlassablement de questionner Hermione sur l'identité de son cavalier mystérieux. Il espérait qu'elle finisse par leur dire par maladresse ou ne serait-ce que pour avoir la paix. Mais elle se bornait à l'idée de ne rien leur dévoiler pour ne pas qu'ils se moquent d'elle. Visiblement la réponse donnée ne leur suffisait pas et surtout au grand désespoir de Ron qui s'était mis alors en tête de démasquer l'inconnu en question.

Au dehors, la neige tombait abondamment. Les trois amis passaient le plus clair de leur temps depuis le début des vacances à la bibliothèque cherchant des indices afin d'aider Harry dans sa deuxième tâche. Hermione à force de persuasion avait réussit à convaincre qu'il était plus utile de travailler sur l'œuf plutôt que d'attraper un rhume en faisant des batailles de neige avant le réveillon - non sans que ses deux camarades aient auparavant protesté corps et âmes que Madame Pomfresh détenait des potions miraculeuses pour cet effet. Tous trois se retrouvaient donc après l'heure du déjeuner afin de consulter manuscrits, grimoires et manuels dans l'espoir de percer le mystère de l'œuf. Ce qui permettait à Hermione de pouvoir retrouver Viktor Krum en toute légitimité et de l'observer comme il en avait fait pour elle. C'était là un juste retour des choses.

'- Oh, mais tu vois ce que je vois George ?'

Les Jumeaux Weasley venaient de s'arrêter à la table des trois gryffondors qui avaient alors levé la tête. Les deux élèves de sixième années arboraient un air moqueur et reprirent d'un ton suffisant :

'- Je crois bien. Il semblerait qu'il y ait du Percyflage dans l'air, mon cher Fred.'

'- En effet George. Ron, nous devons te dire que tu nous déçois de plus en plus !' s'était alors enquit Fred Weasley. Les deux jumeaux se regardèrent en souriant.

Ron, outré, fit une grimace.

'- Qu'est-ce que vous faites-là ? demanda Hermione suspecte.

' - Et bien, nous vous avons observé tout à l'heure et nous nous sommes dis que vous méritiez maintenant une pause. C'est bien cela George ?

- Tout à fait. Nous avons récupéré des crèmes à la cuisine, à l'instant, précisa-t-il, et nous nous sommes dis que cela serait plus agréable de les partager.'

- Mais...' s'apprêtait à dire Hermione tandis que les jumeaux leurs tendirent les crèmes.

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que Mme Pince la bibliothécaire fondit sur eux et leur vociféra qu'il était interdit de manger dans ce lieu. Les cinq élèves sous l'assaut de projectiles de toutes sortes se précipitèrent alors vers la sortie et abandonnèrent leur recherche de la journée sur le lieu du délit.

Une fois dans les couloirs, Hermione se retourna vers les deux jumeaux et leur adressa un regard lourd de reproche. Pour la jeune sorcière, se faire expulser de la bibliothèque était un crime passible de la court du Magenmagot.

'- Je crois qu'il est temps de retourner à nos chaudrons, Fred, ça sent l'accusation ici.

'- Je crois bien aussi George. Et j'ai cru repérer un sachet de chips qui me faisait fort envie.'

Tous deux se retournèrent alors et partirent en direction de la Salle Commune.

'- Qu'est-ce qu'ils ont bien voulu dire par-là ?' demanda Ron à Harry.

Mais ce dernier haussa les épaules en signe d'ignorance pour toute réponse tandis qu'Hermione rangeait ses livres dans son sac.

'- Qu'importe ce qu'ils ont bien voulu dire, Ron. C'est sûrement encore une de leurs expériences ! Tout comme leurs crèmes d'ailleurs. Si ta mère savait ce qu'ils manigancent à Poudlard elle..' avait-elle finit par dire en se relevant.

'- Hermione, ce ne sont que des farces et attrapes. Rien de bien méchant.' Tempéra Harry qui sentait venir la dispute.

'- Et il y a au moins un point positif à tout ça, renchérit Ron d'un ton joyeux, plus de bibliothèque ! Enfin, pour aujourd'hui...' précisa-t-il après avoir croisé le regard d'Hermione. ' Allons prendre l'air.'

'- Et on en profitera pour aller voir Hagrid.' déclara Harry.

Tous trois s'accordèrent sur ce point et entreprirent de rejoindre la parc enneigé. Ils avaient quasiment atteint les portes d'entrée de l'école quand Hermione qui farfouillait dans son sac s'arrêta.

'- Qu'est-ce qui se passe ?' demanda Harry.

'- J'ai oublié le livre que j'étais en train de lire à la bibliothèque' répondit-elle.

'- Rho, c'est qu'un livre Hermione ! Tu le reprendras demain.' dit alors Ron. Hermione, offensée, le regarda effarée.

'- Non, mais je voulais le lire ce soir. Partez devant, je vais essayez de le récupérer. Peut-être que Madame Pince ne me dira rien. Je vous rejoindrai plus tard.'

'- Qui ne tente pas un Botruc n'a pas de baguette' ironisa Ron pour toute réponse.

Et elle repartit en direction de la bibliothèque. Elle était sur le point de rentrer dans la pièce lorsque Viktor Krum en sortit. Tous deux s'arrêtèrent, surpris de cette rencontre inattendue.

'- Bonjourrr Herrrmion', dit-il dans un sourire gauche.

Son cœur s'affola et elle se sentit rougir.

'- Bonjour Viktor' répondit-elle dans un sourire gêné.

Ils se regardèrent un moment sans dire d'autres mots. Attendant que l'un ose ajouter autre chose. Puis Viktor Krum sembla se rappeler un détail et se mit à inspecter les livres qu'il tenait dans ses bras. Il sortit alors le grimoire d'Herbert Littlespoon qu'Hermione était en train de lire avant que la bibliothécaire ne les chasse et il lui tendit le livre

'- Tu l'avais laissé surrr la table. J'ai pensé que tu en aurrrais besoin.'

Son cœur battit encore plus fort. 'respire Hermione... respire'.

Son visage s'éclaira d'un large sourire et elle accepta le livre en le remerciant.

'- Je voulais aussi que tu me confirrrmes pourrr l'invitation... Le Bal..

- C'est avec grand plaisir que j'accepte' s'était-elle empressé de répondre en souriant davantage - si cela lui était possible.

Viktor Krum semblait alors se sentir revivre et sourit en repoussant une mèche.

Comment avait-elle pu lui trouver un air grognon ?

Il était sur le point de lui parler lorsqu'une voix se fit entendre.

'- Krrrum !'

Un élève de Durmstrang s'impatientait au bout du couloir.

'- Je... Il faut que je rrretourrrne au vaisseau de Durrrmstrrrang pourrr voirrr notrrre dirrrecteurrr.' Dit-il manifestement déçu.

'- Oh... Oui. Bonne journée alors.'

Le sorcier la salua en retour et se dirigea vers le parc non sans lui avoir adressé un sourire, qu'elle trouva charmant, avant de partir. Hermione le regardait s'éloigner tout en restant agréablement surprise, le livre dans les mains. Elle se sentait incroyablement légère. Emportée par une ivresse d'optimisme. Viktor Krum était le premier garçon à la voir en tant que fille, et non comme une Miss-je-sais-tout, et cette perspective l'enchantait. Et son cœur également.


'- Hermione, arrête de gigoter ! Comment veux-tu que je te coiffe si tu n'arrête pas de bouger !' s'écriait Ginny qui essayait tant bien que mal de suivre Hermione dans toute la chambre, brosse et fer à lisser en main.

'- Mais je n'y peux rien ! Je n'arrive pas à tenir en place, ça m'agace ! Franchement est-ce qu'on est obligé de faire tout un bazar pour une coiffure ?'

'- Oui on est obligé ! Premièrement parce que tes cheveux sont aussi emmêlés que ceux d'une Vélane en furie. Deuxièmement parce que ce n'est pas n'importe quel jour. Et troisièmement parce que tu accompagnes un champion ! Maintenant arrête de bouger où je te les colore en vert-serpentard à l'aide ma baguette.'

'- J'aimerai bien voir ça !' rigola Hermione qui se détendit sous la remarque.

La chambre des gryffondors étaient dans le plus grand désordre, livres, cahiers, chemisiers, chaussettes, maquillages, boites de Tampax, tous traînaient de part et d'autres de la pièce. Ce qui dans un autre jour aurait rendu Hermione hystérique mais elle s'efforçait maintenant de garder un calme plus ou moins olympien afin que Ginny puisse œuvrer en toute tranquillité. Lorsque Ginny avait arraché à Hermione le nom de son cavalier elle avait alors insisté pour lui faire 'une tête présentable' et cette dernière s'était laissé convaincre. Seulement les cheveux d'Hermione étaient peu disposés à coopérer dans toute tentative de lissage et elles avaient du se rendre à l'évidence qu'il leur fallait bien plus de temps que de raisonnable. Et pour le moment, hormis l'anarchie ménagère, rien n'avait changé. Les deux filles allaient s'attaquer à la chevelure rebelle lorsque la porte s'ouvrit et que Parvati Patil et Lavande Brown firent leur entrée.

'- Il y a eu une tornade ?' dit Lavande en essayant d'enjamber un tas de pulls et de cotons démaquillants.

'- Non, j'essaie de faire du rangement' répondit Ginny le plus simplement du monde. 'Vous revenez déjà vous préparer ?'

'- On ne fait que prendre nos affaires. On va s'habiller chez les poursuiveuses. Angelina Johnson veut bien nous maquiller ', annonça Parvati.

'- Disons qu'elle veut surtout profiter de l'occasion pour glaner des informations sur Harry' rajouta Lavande en se moquant de sa camarade tandis qu'Hermione levait les yeux au ciel.

L'amie du jeune sorcier avait affirmé qu'elle ne dévoilerait rien sur lui quoiqu'il se passe. Ce qui, venant d'Hermione ne laissait pas le moyen d'un quelconque compromis.

Harry.

Comme si lui se souciait de ce genre de détail. Lui, qui n'avait d'yeux que pour Cho Chang.

Hermione s'en était aperçut l'année précédente. Il suffisait d'observer. Et de découvrir comment il la regardait. Comment son visage semblait s'illuminer en sa présence.

Elle l'avait compris. Elle, qui s'inquiétait chaque fois qu'il se trouvait face au danger. Elle encore, qui angoissait lorsqu'il se trouvait face à la Mort. Elle, pour finir, qui espérait plus que quiconque de le voir enfin heureux.

Que leur réserverait encore les temps à venir ?

Hermione sortit brutalement de ses songes quand la porte se referma. Parvati et Lavande avaient pris leurs toilettes et étaient sorties de la chambre - après avoir trébuché par deux fois sur les diverses affaires.

'- Bon, à nous deux !' s'exclama Ginny en brandissant le fer à lisser.

Le travail fut loin d'être aisé mais elle réussit à dompter la crinière à l'aide du fer, de la brosse mais également d'un sort de lissage et de potions capillaires Lissenplis. Et c'est au bout de deux heures interminables que tous les nœuds parvinrent à disparaître. Hermione enfila alors sa robe bleu pervenche, qui heureusement se passait par le bas, et Ginny lui appliqua du maquillage.

'- Ne me transforme pas en pot de peinture !' menaça-t-elle avec un sourire.

Ce à quoi Ginny répondit en soupirant. Une fois le maquillage posé elle se recula et jaugea son travail en opinant de la tête.

'- Je crois que j'ai réussit à te rendre présentable' la taquina-t-elle.' Va donc regarder mon chef-d'œuvre pendant que je me prépare.' Et elle partit de suite à la recherche de sa robe sans laisser le temps à Hermione de répondre.

Hermione hésita puis se dirigea vers le miroir. Elle leva la tête et resta sous le choc, la bouche ouverte sous la surprise de se découvrir ainsi parée. Jamais elle n'avait auparavant prêté attention à l'image qu'elle pouvait renvoyer. Jamais elle ne s'était vu ainsi. D'ordinaire elle ne faisait que passer en coup de vent devant le miroir ne serait-ce que pour voir si son chemisier était bien mis. Mais ô grand jamais elle ne s'était préparé avec tant de soin. En se regardant de droite à gauche elle parvint même à se trouver belle. Qui aurait pu le croire ?

En se retournant elle se retrouva face à Ginny qui avait fini de se préparer et qui la regardait de nouveau de la tête au pied.

'- Ginny, faudra que tu m'expliques comment tu fais pour te préparer aussi vite.'

- Oh, c'est très simple, répondit-elle. Au Terrier, nous étions neuf pour deux salles de bain, ça laisse pas vraiment le choix..'

Et toutes deux se mirent à rire. Ginny reprit alors son sérieux et assura :

'- Je crois bien que ce soir, tu vas faire tomber des têtes.'