Oui…Ça fait depuis plus d'un an que je n'ai pas écrit pour cette fic. Je ne tarderai pas sur les explications. Je ne pouvais seulement pas écrire la suite. Je sais bien que vous l'avez oublié, et que vous aurez peut-être besoin de la relire pour vous rappelez de ce que ma fic raconte. Je suis désolé. Mais bon, j'ai enfin trouvé le courage de finir cette histoire. Un peu abruptement, plusieurs choses resteront sombres.

Les personnages de Disney ou de « Pirates des Caraïbes » ne m'appartiennent pas. Tout le reste, l'intrigue, est à moi.

Je vous laisse enfin lire la fin de cette histoire…

Chapitre 9
Celui qui reste

Mary est tombée. Moi qui la croyais forte…Je n'aurais pas dû faire confiance à une gamine dans son genre. Bon sang! Dans quoi je me suis embarqué? Je vais mourir, c'est sûr!

Jamais je n'ai vu un homme plus sadique que Low. Je l'ai étudié pendant qu'il se battait avec Mary – oh Mary, qu'est-ce qui t'a prit, qu'est-ce qu'Anne va faire maintenant! – et je la voyais bien, cette folie qui dansait dans ses yeux. J'ai fait comme Mary m'a demandé, je suis retourné comme un lâche sur le Loup Gris, pour mettre Anne à l'abri. Maintenant, nous sommes dans sa cabine et j'entends les cris, le fracas des armes, la détonation des pistolets. Pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment peur. Peur pour les autres aussi…C'est dans ces moments-là que je me souviens de la Perle et de mon équipage qui m'a abandonné…

Arg, Sparrow, ce n'est pas le temps de penser à ça!

Je mets Anne sur son lit. Elle est molle, son visage est blanc et elle pousse des gémissements de douleur. Je ne sais pas quoi faire, je la regarde, son sang souillant déjà les draps blancs de sa couche.

Un coup de détonation venant de l'autre navire me redonne vie et je pars à la recherche d'alcool, pour désinfecter sa plaie. J'espère qu'il y a des vêtements que je pourrais utiliser comme bandage…J'entends des bruits, il faut que je me cache…

Ah non, Anne!...Vaut mieux que je me taise et que j'attends…

…Je prends mon fer, et je tends l'oreille…Allez, montrez-vous pouilleux, que je vous fasse la peau!...

Ça y est! Un des deux hommes passe devant moi. Je lui enfonce mon épée dans l'estomac sans regret. Il pousse un petit cri et s'accroche à moi. Je le repousse, dégoûté, et il tombe sur le plancher dans un bruit mat. J'entends l'autre, qui était dans la chambre d'Anne, revenir vers moi dans de grandes enjambés. Je ne lui donne pas le temps de réagir et il va rejoindre son compagnon. Je les regarde un peu, et je renifle. Puis, me rappelant soudainement d'Anne, j'accours à son lit.

Je suis là, Anne, Anne, tu m'entends? Elle me regarde, paupières à demi fermées. Ses yeux autrefois d'un bleu éclatant, sont vides d'expression. Elle ressemble à un fantôme…Une grosse boule se forme dans ma gorge, je ne peux rien dire…Sa main droite, posée sur sa poitrine, s'élève de quelques centimètres vers moi, pour retomber lourdement. Ses yeux se ferment et sa tête tombe sur le côté…

…Non…

….Non, ANNE!

Je la secoue, mon cœur bat à tout rompre.

Tu ne peux pas mourir! Tu ne peux pas mourir, tu ne peux pas mourir, tunepeuxpasmourir, tunepeuxpasmourir…

Non, Anne…

Réveille-toi bon sang! Ton équipage à besoin de toi! Putain Anne, ne te laisse pas faire comme ça, dis à la Mort d'aller se faire foutre, reviens-moi!...

…Anne…

…Tu n'étais qu'une gamine, tu n'as pas su apprécier ta vie…Et moi, regarde où ça m'a mené! Je suis en train de parler à une morte…

Dehors, c'est la pagaille. Est-ce que j'y retourne? Je peux prendre un canot et m'en aller tout doucement, retourner à Port Royal, revoir Will…

Ah mon gars, comme j'aimerais te voir en ce moment, avec ta chère femme!...J'aurais aimé que tu rencontres Anne et Mary, mais elles sont mortes…Deux gamines, deux gamines…

Je regarde Anne sans vie, elle n'est plus celle que j'ai connu autrefois…Est-ce que je l'ai aimé? Réellement aimé? Où est-ce qu'elle n'était qu'une belle fille que je voulais avoir dans mon lit?...Elle ne me méritait pas, ça c'est sûr…

…Je vais me battre pour toi Anne. Si je dois mourir, alors, c'est maintenant. J'en ai marre de fuir et de me faire tromper, comme avec ce sale Barbossa.

Décidé, je remonte sur le pont du Loup Gris et j'aperçois quelques hommes du navire ennemi. Ils me regardent, ils sont quatre. Ils s'avancent vers moi, sûrs d'eux. Le premier, un grand chauve, lance :

''Alors, c'est ça, Jack Sparrow?'' Les autres rigolent.

La colère monte en moi tandis que je vais les rejoindre, ma main se crispant sur la poignée de mon épée.

''Pfff, il ressemble à la gonzesse que j'ai tuée tout à l'heure!'' Continue un plus petit. Le grand chauve lui donne une grande tape dans le dos. Je suis tout près d'eux…

D'une grande enjambée, je frappe la lame du pirate qui était à ma gauche. Surpris, croyant que j'allais vers le chauve, il recule et tente de me renvoyer le coup mais je lui enfonce ma lame dans le bras puis, la frôle sur son œil droit. En hurlant de douleur, il se prend les pieds dans les cordes et tombe par-dessus bord.

La colère me possède complètement. Les autres, voyant que je ne suis pas si nul que ça, dédaigne leur épée et foncent sur moi.

En trois coups, j'en ai finit avec le plus petit.

En cinq coups et une parade, le troisième s'effondre sur le pont.

Il ne me reste que le grand chauve. Celui me toise d'un œil mauvais et crache à terre.

''Si tu penses me faire peur Sparrow!'' Serrant les mâchoires, je n'ai plus qu'un seul but : tuer, tuer, tuer. Je me donne à fond, il me touche quelques fois mais pas assez profond pour que je m'effondre. Le temps semble passer à une vitesse folle, plus rien pour moi n'existe. Anne, Mary, le Loup Gris, Low…Je ne pense plus à rien, en dehors de mon adversaire. Il est fort, il sait se battre.

Après quelques minutes, essoufflés tous les deux et au bout de nos forces, il baisse sa garde et je lui enfonce, vainqueur, mon épée dans son estomac. Puis, je la retire, pour l'éventrer une autre fois plus à droite. Du sang jaillit de sa bouche tandis qu'il tombe à genoux.

Je me penche vers lui pour lui murmurer :

''C'est Capitaine Jack Sparrow, pour toi mon gars, savvy?''

Il gémit et tombe avec fracas.

Le temps semble me rattraper et en m'essuyant le front, je soupire et reprends mon souffle. Je me retourne pour voir que la bataille sur l'autre navire continue toujours. Mais quand tout ça va-t-il finir? Je m'apprête à les rejoindre quand je vois un navire s'approcher des nôtres…

…Je reconnais le drapeau et je sais déjà qui est le dirigeant du bateau…

…Norrington et la Marine Royale…

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''Touche-moi encore et je…''

''Arrête de faire ta femme Sparrow.'' Je me retourne, enragé, pour le frapper mais Norrington ferme la grille. Je m'arrête à temps et baisse le poing. Il m'adresse un sourire satisfait et moqueur, avant de se retourner et partir vers la sortie.

''Va en enfer Norrington!'' Je lui lance.

''Bonne nuit Sparrow'', me répond-t-il dans un soupir agacé. Je vais m'asseoir dans le fond de la cellule. Ils m'ont prit mon arme et mon pistolet, mais ce n'est pas ma seule peine.

Je suis le dernier survivant. Encore une fois, le fameux Capitaine Jack Sparrow que je suis a échappé à la mort.

Mais pourquoi? À quel prix?

Me souvenir, pour que je me souviennes jusqu'à ma mort ce que j'ai vu et vécu…

Une bonne bouteille de rhum serait la bienvenue en ce moment…

Je regarde la lune pleine dehors. La nuit est calme ici à Port Royal, et ténébreuse. Ils ont reconstruit la prison, comme je peux voir. Le chien n'est plus là, le bâtard est sûrement mort pendant l'attaque il y a…quoi? Deux-trois, quatre ans? Je ne m'en souviens plus.

Je soupire et enlève mon tricorne usé de ma tête. J'essaie de dormir mais les évènements d'hier me reviennent en tête…Et les cris, et le sang, et les corps…

Anne et Mary…Mortes pour leur navire, c'est ce qu'elles voulaient…Elles l'ont eues, leur liberté…

Gabrielle, la jeune noire, qui me faisait tant pensé à Anamaria, morte aussi, tuée par la main de Low…

John, le grand baraqué qui s'occupait de la navigation, mort par les mains de trois pirates de l'équipage de Bart…

Yan, second navigateur, est tombé et n'a plus jamais fait surface…

Low et les autres, soit morts par ma main, ou soit par celles de l'équipage de Norrington. Celui-là, je m'en serais bien passé!

Personne n'a survécu…

Sauf…moi.

Je suis sûrement maudit.

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Deuxième jour que je suis ici. Je ne sais pas quand ma pendaison aura lieu, mais j'ai l'impression que Norrington ne tardera pas trop, il doit jubiler dans son bureau de m'avoir attraper…Quel fis de pute.

Mauvais matin, je suis tellement fatigué, et les images d'Anne me reviennent sans cesse.

Je devrais fermer les yeux et continuer à dormir…Il vaut mieux…

J'aimerais mourir dans mon sommeil…

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J'ouvre les yeux soudainement. Des voix m'ont tirées de mon sommeil.

C'est mon heure?

J'ai mal au dos, ce n'est pas vraiment confortable de dormir à même le sol. Mais je me redresse et baille en m'étirant. Je ne me rends pas compte qu'une personne me regarde.

''Tu devrais faire attention Sparrow, tu pourrais envaler une mouche de travers et mourir étouffé. Ça me désolerait énormément…''

Norrington. Sale con.

Il me fait un de ses petits sourires dont il a le secret. Si je n'étais pas dans cette cellule, je te ferai bien regretté d'être né…

''Sois poli Sparrow, tu as de la visite.'' Je hausse un sourcil, surprise. Quelqu'un, pour moi?

Entre les rayons du soleil qui se dessinent sur le couloir de pierres sombre, une silhouette capuchonnée vient à ma rencontre. Norrington la regarde et lui conseille d'une voix dure :

''Faîtes attention, il reste un pirate après tout.''

Je ne sais pas comment ce mot devient une insulte dans ta bouche, Norrington, mais tu le fais bien.

Il y a un silence, puis, la personne avance vers moi. Elle enlève son capuchon noir et…

''…Élisabeth!''

La jeune femme qui est devant moi n'est plus celle que j'ai quittée il y a quelques années. Elle a prit de l'assurance, son visage est un peu plus rond, mais ça lui va à ravir et son teint est un peu plus bronzé. Elle est toujours aussi belle, ses longs cheveux bruns bouclés tombent sur ses épaules. Sa poitrine est un peu plus volumi – Jack, ses yeux, regarde ses yeux. Une petite étincelle brille dans son regard chocolat.

Celle-ci s'avance et je vois qu'elle est bouleversée :

''Jack…Je, on croyait que tu étais mort…Nous n'avons pas eu de tes nouvelles comme tu nous l'avais promit…Will et moi, nous nous sommes tellement inquiétés…''

Je m'avance et posant ma main droit sur son épaule, je la caresse, réconfortant.

''Je suis désolé Élisabeth, mais ça ne s'est pas passé comme je le pensais…Tout est allé de travers…'' Elle soupire, rassurée, mais tout de même inquiète.

''Qu'est-ce qui s'est passé? Avec l'équipage de la Perle, est-ce que vous…est-ce qu'ils…?'' Je me détache d'elle, ma nostalgie revenant tout à coup. Avec Anne et Mary, je n'avais presque pas le temps de penser à toutes ces choses…

Anne et Mary…

Je ferme les yeux et reviens vers elle.

''J'ai perdu le fil du temps, mais ce que je me souviens c'est qu'après une soirée avec l'équipage, je me suis réveillé, sur une île, attaché à un arbre…Et depuis, je ne les ai jamais plus revu…Je suis perdu Élisabeth, complètement perdu…''

''Écoute Jack, (sa voix est déterminée) je vais te faire sortir d'ici, d'une façon ou d'une autre…''

Je lève un sourcil et un sourire sans joie se dessine sur mes lèvres :

''Comment trésor, dis-moi comment? Norrington ne te laissera jamais m'emporter. Mon seul avenir, c'est la pendaison! Et tu le sais! J'ai accepté ça, oui, je l'ai accepté…''

Je revois Mary…Elle aussi, avait accepter de mourir…Je l'ai vu dans ses yeux quand elle est tombée du navire…Pourquoi vivre? Vivre pour quoi? En fait, Mary était bien plus courageuse que je ne le suis…Même si je la traite de gamine…Elle était une pirate dans l'âme…

''Jack, écoute, tu es quelqu'un de bien! Je le sais! C'est pour ça que tu dois continuer à vivre!''

Continuer à vivre…Je pose mon front sur les barreaux de la porte.

''Tu es sûre que tu peux me faire sortir d'ici? Je ne veux pas que tu risques quelque chose pour moi ou –''

''Tais-toi. Je sais ce que je fais.''

Puis, avec un dernier sourire, Élisabeth quitte la prison.

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Comment elle s'en est prit, je ne le sais pas, et je ne veux pas vraiment le savoir…Mais je suis en ce moment libre, dans un carrosse qui me mène au manoir des Turner. Le père d'Élisabeth – ce crétin de gouverneur – a rendu l'âme il y a deux ans. Comme tant de choses ont changées en si peu de temps! Tout ça me dépasse…En face d'Élisabeth, je la regarde. Celle-ci, concentrée, observe l'extérieur. Je suis un peu mal à l'aise, elle m'a invité chez elle, mais je ne veux pas avoir l'air d'un mendiant…

''Tu es sûre que –''

''Jack, je te l'ai dit cent fois : ça nous fait plaisir de t'accueillir chez nous. Will était fou de joie quand je lui ai dit que tu étais ici. Il attend ta venue avec impatience…'' Elle m'adresse un grand sourire, voyant mon air grognon. Mais, en vérité, ça me fait un plaisir fou d'entendre parler du moussaillon, j'ai hâte moi aussi de le revoir.

''Et, les affaires marchent toujours bien?'' Je demande pour faire la conversation.

''Oh oui! Il est très populaire ici, plusieurs gens viennent des îles environnantes pour lui acheter ses fameuses épées, et on pense même à les commercer ailleurs.''

Je lui fais un grand sourire, elle est si pleine de vie! Et tellement heureuse…

''Je suis contente pour vous.'' Elle m'adresse une autre fois un sourire ravi.

La calèche s'immobilise enfin et nous sortons. La lune est là, grosse et éclatante, et j'ai l'impression qu'elle me nargue : « Tiens Sparrow est sorti! Ça te fait quoi d'être à l'air libre?... »

Je secoue la tête, je commence à devenir fou…Si ce n'est pas déjà fait. Élisabeth passe devant et ouvre la porte.

''Merci Éli –''

C'est au moment que je joue les gentlemans que ça m'arrive : je trébuche dans sa grande robe et je tombe par en avant, en entendant dans ma chute le son caractéristique d'un vêtement qui se déchire suivit du cri surpris d'Élisabeth. Un peu bousculé, je secoue ma tête et me relève avec un petit sourire crispé sur les lèvres. Je me suis accroché à son épaule (quel con je suis!) pour me rattraper mais ça n'a pas marcher…Conclusion : elle tient sa manche droite et ce qui cachait sa poitrine sur son corps.

C'était donc ça qui était si doux…Jack, ne pense pas à ça! C'est la femme de ton meilleur ami!

''Désolé Éli –''

''Madame! Vite, partez!''

Quoi encore? À chaque fois que j'essaie d'être aimable il faut que quelque chose m'arrive! Je vois ce quelque chose tiré Élisabeth et se mettre devant elle…Et ce quelque chose n'est autre qu'une gamine au visage semblable à celui d'un chat. Elle me jette un regard noir et tient dans ses mains un énorme livre comme s'il était un bouclier.

''Satyre, pirate! Sors d'ici!''

Je me retiens d'éclater de rire. Elle est tellement petite qu'un seul coup de vent pourrait l'emporter. Derrière elle, Élisabeth tente de la calmer :

''Laïla, ce n'est pas ce que – ''

''Non! Je sais très bien ce qui se passe. Il vous a enlevé? Comme l'autre fois? Sors d'ici vermine!'' Débite-t-elle, enragée. Amusé, je laisse un sourire se dessiner sur mes lèvres.

''Tu crois vraiment pouvoir me chasser?'' Dis-je, pour la provoquer. Ses grands yeux verts se plissent de détermination et de colère.

''Oh oui!'' Je hausse les sourcils.

''Ah? Et comment?'' La gamine semble réfléchir un dixième de secondes puis me réponds :

''Comme ça!'' Et, elle me lance son encyclopédie sur le nez. Je me recule, surpris par ce geste comme par la douleur et titube.

''Zale beste!'' Je cris, la main sur le nez.

Du sang coule sur mes doigts…

Vraiment, quelle sale journée.

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Cinq minutes plus tard, je suis au salon avec un linge froid sur le nez. Je toise d'un œil mauvais Lola (Laïra? Léla?) qui vient de m'apporter la serviette. Elle me jette un regard aussi fourbe. Élisabeth revient, changé, un peu gênée. La gamine lui sourit et lui lance avant de partir :

''Si vous avez besoin de moi…Pour quoique ce soit, n'hésitez pas. Je serai avec Jacky.''

Je sursaute à ce nom. Jacky? Élisabeth voit mon trouble et en acquiescant à la gamine, m'explique :

''Et bien…Jacky est notre fille. C'est William qui a voulu qu'elle porte ton nom, mon père en a fait toute une histoire! Mais c'est son petit surnom. En fait, elle s'appelle Holly Grace Jacky Turner.''

''Que veux-tu qu'elle fasse avec ce nom?'' Dis-je, retrouvant ma moquerie.

Élisabeth me sourit, ouvre la bouche pour me répondre mais une toute autre voix que la sienne répond :

''Et bien, le porter, cela serait un bon début, tu ne crois pas?'' Je me retourne, jette mon linge sur le divan et me lève précipitamment, ouvrant tout grand mes bras :

''Will! Mon gars! Qu'est-ce que tu as changé moussaillon!'' Nous nous étreignons fortement, que ça fait du bien de le revoir! Ah, comme il m'avait manqué!

''Voyons Jack, je suis encore un moussaillon pour toi?'' Je m'éloigne subitement, prenant un faux air sérieux, mettant un doigt devant ma bouche.

''Non, c'est vrai. (Je toussote pour me donner un air grave.) Tu es devenu…un homme…Et tu as une merveilleuse femme et une fille que j'aimerais bien rencontrer!''

Will me sourit de toutes ses dents, dépose ses affaires pour aller voir Élisabeth.

''Quand le jour se lèvera, Jacky rencontra son parrain, je te le promets.'' J'arque un sourcil.

''Vous m'avez…Attendez, vous n'avez pas fait ça!'' Will éclate de rire devant mon air.

''Et pourquoi pas?''

''Mais…Et…Norrington? Savoir que vous m'avez nommé parrain alors que je suis pirate…''Will sert sa tendre épouse contre lui.

''Nous n'avons pas peur de ce que pense les gens. Nous nous sommes détachés complètement de la haute société.''

''Et je n'en pouvais plus des corsets de toute façon'', ajoute Élisabeth d'un air moqueur. Will et moi éclatons de rire. Elle nous accompagne aussi mais nous fait revenir bien vite à la réalité en nous faisant rappeler que Jacky doit dormir.

Nous parlons donc de tout et de rien : de l'atelier de Will, d'un certain client enfiévré, du père d'Élisabeth, nous nous remémorons quelques souvenirs de notre ancienne aventure avec Barbossa, des Caraïbes, mais surtout de Jacky, la Perle de l'heureux couple qui habite dans cette merveilleuse maison. D'après Will, c'est un ange avec la bouche et les yeux d'Élisabeth, tandis que sa femme affirme qu'elle est une petite sauvageonne comme son père et qu'elle craint voir s'embarquer sur un navire un jour.

''T'inquiète pas trésor. Tonton Jack sera là quand ce moment arrivera.''

''C'est ce qui m'angoisse le plus à vrai dire, « tonton Jack ».'' Je secoue la tête d'un air grognon tandis qu'elle éclate de rire.

''Bon, ce n'est pas tout, mais il faudrait dormir'', fait Will, interrompant notre conversation. Je regarde l'horloge, il est 1 heure passée. Jamais le temps n'a semblé passé si vite pour moi, et sans que je ne me sente mal…Élisabeth me propose une chambre d'ami et j'accepte, malgré le certain malaise qui m'enveloppe encore. J'enlève ma chemise, mon tricorne et tous mes effets que je laisse tomber sur le plancher. La fatigue me gagne soudainement, je sens mes yeux devenir un peu plus lourd.

Je me faufile en dessous des couvertures. Je laisse échapper un soupir de bien-être, ça doit faire une éternité que je n'ai pas dormit sur un vrai lit, sous un toit, dans une maison chaleureuse.

Une pensée se faufile dans mon esprit. Le visage d'Anne revient me hanter.

Anne…

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Le lendemain matin, je me réveille, un doux soleil me dit bonjour. J'ouvre les yeux doucement, n'étant pas sûr si j'ai fait un rêve ou non. Je me rends compte avec joie que tout ça se révèle être la vérité pure et je m'étire lentement. Je m'apprête à reprendre mes vêtements quand je vois sur le devant de ma porte (fermée) des vêtements qui semblent m'attendre depuis longtemps. Je jette de petits coups d'œil, puis, les enfiles. Une simple chemise blanche et un pantalon corsaire. Mouais…Pas tout à fait mon genre mais je ne vais pas cracher sur des vêtements neufs et qui ne sentent pas l'œuf pourri.

Je vois une petite bassine remplie d'eau, je profite pour me débarbouiller.

Quelques minutes plus tard, je descends, et un peu perdu, je fais le tour pour trouver la salle à manger…J'y rencontre Élisabeth et…Jacky. Non, Holly Grace Jacky…Quel bordel! Pourquoi se donner tant de peine pour trouver un nom? Donc, j'y rencontre Élisabeth et ma nièce. Élisabeth est la première à me regarder et me sourit. Jacky, (je ne vais pas m'éterniser à dire son nom au complet…) sur ses genoux, remarque ma présence et me regarde avec des grands yeux.

Le portrait craché d'Élisabeth…Avec des joues plus rondes et des cheveux plus châtains que bruns.

''C'est qui le monsieur?'' Demande la petite en enfouissant son visage dans le cou de sa mère.

Je suis si horrible que ça?...

…Bon, c'est encore une gamine après tout…Mais non, elle doit être plutôt impressionné par ma grande beauté!

''C'est ton parrain, Jack'' La bouche de Jacky s'ouvre brusquement de surprise, et, étonnée, s'écrie :

''Le pirate! C'est le pirate de papa!'' Élisabeth sourit voyant mon malaise soudain, je n'aime pas quand on parle devant moi, comme si je n'étais pas là. « Le pirate de papa »? Il faudra que je parle à Will tout à l'heure…Élisabeth passe une main affectueuse dans les cheveux de sa fille surexcitée et m'invite à m'asseoir. Jacky a perdu sa gêne et me dévisage. Ça m'agace un peu, je dois dire…

''Chérie, arrête de regarder Jack comme ça…''Mais la gamine n'écoute pas sa mère, et, en sautant des genoux d'Élisabeth, vient me voir en trottant. Elle tire mon pantalon et je rabaisse mes yeux vers elle, espérant qu'elle ne venait pas me voir…

''T'es un vrai pirate? Un vrai de vrai?'' Je m'avance et me fais menaçant :

''Un vrai de vrai, je t'assure.'' Jacky laisse échapper un soupir d'étonnement.

''Il est où ton perroquet alors?'' Je fronce mes sourcils.

''Mon…perroquet?'' Je regarde Élisabeth qui se couvre la bouche d'une main, riant dans sa propre bulle.

''Will, que veux-tu, il s'est laissé emporté dans son histoire…''Me confit-elle entre deux rires.

Je roule les yeux et retourne vers la fillette.

''Il est…Euh…Partit. C'est ça, partit! Il a prit un petit congé, il en avait assez…Voilà.'' C'est au tour de Jacky de froncer les sourcils.

''Comment ça? T'étais méchant avec lui?''

Bordel, elle n'arrête pas avec ses questions la gamine? C'est elle qui a bouffé « mon perroquet ». Je ne suis pas fait pour être « tonton ». Je n'ai vraiment pas de patience avec les enfants. Malgré que…Elle est mignonne et intéressante…

''Mais non!'' Réplique-je sur un ton agacé. ''Il est parti, paf paf boum, c'est finit!''

Alors que la petite ouvre sa bouche pour la millième fois, l'autre gamine de service arrive avec des fruits sur un plateau. En me voyant, elle se fige, me toise et va porter le petit-déjeuner à Élisabeth. Jacky, la voyant, me quitte et court dans ses bras.

Je suis soudainement jaloux. Eh! C'est moi le parrain!

''Ce n'était vraiment pas nécessaire, je pouvais le faire moi-même…'' Dit Élisabeth à Laïtia. (Lara? Léna?)

''Non non, ça me fait plaisir.''

''Mais…''

''Je vais chercher du jus de mangue. Je reviens! Tu viens Jacky? Le monde est rempli de criminels…Même dans sa propre maison…''

''C'est quoi un criminel?...''Demande la petite mais je n'entends pas la réponse de la potiche de gamine qu'ont les Turner. C'est à ce moment-là que Will apparaît, habillé et peigné. Il va voir sa femme et il lui donne un chaste baiser.

''Bonjour Jack'', me salut-il après. Je le regarde, et demande d'une voix angélique en faisant une moue digne de moi:

''Et mon baiser, moi?'' Will éclate de rire tandis qu'Élisabeth lance un « Jack! » de protestation. Je fais comme si je n'avais rien entendu et je pige une pomme verte dans la montagne de fruit.

Barbossa…

Je remets la pomme, dégoûté, et je choisis une grappe de raisin plutôt. Will et Élisabeth ont une petite conversation à propos du travail, puis nous en avons une sur Jacky, et ça tourne vers la scène d'hier.

''Écoute Jack, ne lui en veut pas, elle ne savait vraiment pas…C'était un accident'', défend Élisabeth.

''Mouais…Mais ça ne l'a pas empêché de m'envoyer une brique sur la figure!''

''C'était un livre…''

''Dis ça à mon pauvre nez! Non mais! C'est moi la victime, pas Lo – La, euh…La gamine!''

''Laïla, elle s'appelle Laïla,'' fait à son tour Will. Je grommelle. Je n'aime pas l'air qu'on les Turner. Quelque chose de lourd semble planer, je ne suis plus à l'aise. Je les regarde, tous les deux, et puis, n'en pouvant plus, je rompe le silence :

''Qu'est-ce qui se passe?'' William soupire et Élisabeth regarde ailleurs…Alors ça, ça ne m'inspire pas rien de bon!

''Tu ne devrais pas la juger, elle a vécu des choses difficiles – ''

''Comme nous tous,'' fais-je remarquer.

''Tu veux que l'on t'explique, oui ou non?'' Demande Élisabeth, soudainement agressive. Je lève mes mains et me recule :

''Ça va trésor, racontez-moi votre histoire, si ça vous plaît!'' Il y a un certain silence et puis…

''C'est un ami qui nous a fait rencontré Laïla,'' commence Will. ''Un type qui tenait un bar, bien réputé ici. Il avait depuis quelques temps trouvé une fille, derrière sa taverne, le couteau sur la gorge, à deux doigts de se suicider. On a comprit plus tard pourquoi : son dos, son ventre, ses cuisses…Enfin, tout son corps avait été mutilé. Coups de fouet surtout.''

Je ferme les yeux, m'imaginant son pauvre corps…Je suis envahi par de sales souvenirs…

Quelques minutes plus tard, il entendit un cri puissant…

''…On ne sait toujours pas par qui elle a été battu, elle devient muette quand on aborde le sujet…''

Il se retourna vers la plainte et vit Anne, repliée sur elle-même, du sang sur ses doigts… Un homme venait de lui enfoncer son arme juste en dessous d'une côte…

''…Elle…Nom de Dieu! On l'a même marqué au fer rouge, comme du bétail…Faire ça à une enfant…''

Je ne vois pas Will fermer ses poings et serrer ses dents.

Elle tomba à genoux et le pirate ennemi, un sourire diabolique déformant son visage sale, souleva son épée pour l'achever. Jack cria et essaya d'aller la rejoindre mais il s'enfargea dans plusieurs corps et chuta…

''…En te voyant, elle a sûrement imaginé que tu agressais Élisabeth…Surtout qu'elle semble craindre les hommes, j'ai mit sept mois avant qu'elle accepte de me parler…Nous l'avons prit sous notre aile…''

…Anne n'avait plus de force pour s'intéresser à quoi que se soit. Elle poussa un gémissement et tomba sur le côté…

La scène sur le Loup Gris me revient…Dehors, je pouvais m'imaginer Mary, combattant sans se fatiguer Low. Puis, son sabre transpercer son abdomen, mutiler sa chair, la saigner sans un seul regret. Qu'un grand sourire sur son visage. Puis, je le vois la faire reculer, et en extirpant son arme, Mary bascule simplement dans la mer…

Disparue, à tout jamais…

Comme Anne…Sa précieuse Anne…Sa meilleure amie…

Mon Anne…

''…Et depuis elle s'occupe de Jacky. Mais, elle se sent coupable de ne pas pouvoir en faire plus, et elle a prit la responsabilité de « bonne ». Nous lui avons pourtant dit, et répéter…Nous ne sommes pas de sang noble, et nous ne voulant pas avoir ce genre de vie.''

''…Je comprends parfaitement,'' finis-je par dire, clignant des yeux pour faire disparaître mes visions.

''Ça va?'' S'inquiète Élisabeth. Je la regarde, puis fait un faux sourire.

''Oui, tout va bien,'' mentis-je pour la millième fois de ma vie.

Comme je le faisais si bien…

Anne, je…

£££

Une semaine que je suis ici. Les Turner m'ont accueilli sous leur toit. Aucune rumeur ne cours au centre, personne ne sait que l'horrible Jack Sparrow est revenu. Est-ce que Norrington prépare quelque chose?...Sûrement…Ou je deviens simplement paranoïaque.

Jacky est bien celle qu'Élisabeth m'a décrite : un vrai petit démon, qui bouge, qui jacasse, qui mange sans arrêt. Si elle ne prend pas la mer ou ne fait pas quelque chose dans cette voie, je laisse tombé mon titre de capitaine et j'arrête de courir après ma Perle!

La Perle Noire…

En y pensant…Je dois la retrouver. Je dois retrouver Gibbs, Anamaria, l'équipage…

Je dois me retrouver.

Je suis perdu sans tout ça.

J'ai besoin de piraterie.

J'ai besoin de la mer.

J'ai besoin du rhum.

Pour oublier, oublier toutes les merdes que j'ai faites dans ma putain de vie.

J'en ai besoin pour oublier Anne, Mary, Gabrielle, le Loup Gris.

Ou sinon, je n'aurais qu'à faire comme la gamine, prendre un couteau et me trancher la gorge.

J'en ai assez d'être le dernier, le survivant, et pouvoir raconter mes « aventures » dans un bar miteux sur Tortuga. Assez de chercher des trésors que je ne pourrai jamais dépensés. Assez de mener cette vie de chienne.

Ma vie.

Celle que j'ai choisie.

Je dois partir d'ici. Je n'ai pas choisi la même voie que celle d'Élisabeth et de Will. Je ne pourrai jamais vivre heureux comme eux le sont.

Sans bruit, je prépare mes affaires et sors en catimini de ma chambre. Le calme total m'envahit, ainsi que les ténèbres. Contrôlant le poids de mes pas, je descends les escaliers. Arrivé à l'avant dernière marche, je trébuche mais me rattrape grâce à la barre. Je grommelle et jure tout bas. Je reprends mon équilibre pour poursuivre ma route mais quelque chose m'attendait. Plutôt quelqu'un…

La gamine.

Laïla.

Elle ressemble à un squelette, tellement elle semble pâle et maigre. Je me fige. Elle s'avance d'un pas avec un air neutre. Elle prend ma main (je frissonne intérieurement au contact de la sienne qui est glacée) et me remet une petite bourse. J'entends le son caractéristiques de pièces à l'intérieur. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas son geste.

''Avant, je m'amusais au centre à voler les gens, j'étais gitane…Et, je sais combien il peut être utile d'avoir quelques shillings sur soi. Puisque je vis ici maintenant, je n'ai plus de problème...J'espère que tu ne les gaspilleras pas dans la boisson, sinon, ma malédiction sera pour toujours sur toi.''

A-t-elle parlé de malédiction?

Je jette un regard peu sûr aux pièces. Interceptant mon regard, elle ajoute :

''Fais-en bon usage.''

Puis, elle grimpe les escaliers sans bruit, tel un chat dans la nuit, et disparaît.

Je me retrouve à nouveau seul.

Je soupire. J'espère qu'Élisabeth et Will comprendront mon départ…

J'ouvre la porte aussi silencieusement que je peux. Je jette un dernier regard à l'intérieur.

Au revoir mon gars.

Au revoir trésors.

Au revoir gamine.

Faîtes que votre vie soit meilleure que la mienne…

£££

Point de vue très différent de le reste de ma fic, mais je trouvais intéressant de le mettre du côté de notre capitaine préféré. Chapitre assez long, 16 pages. Enfin, j'espère que vous avez au moins un peu apprécié.

Merci à tous mes revieweurs qui m'ont laissés la marque de leur passage :

Amé Phoenix, bv, J-P, Morena9, Eriam Kiave, Lokisash, x.Kid Vicious.x, Lily, Morwen Amlug, Karine Black, Aries25, Élysabeth, maxwell16, Melusine d'Oratlante, Lyd, Love sparrow et mymykrakra.

Merci encore à vous tous.

À jamais.

J'ai écrit l'épilogue (ce n'est pas la fin, eh oui!), et si quelqu'un se manifeste, je pourrai la mettre…

Merci encore.

Cybel