Faith : Bosco !

Bosco : JE VAIS BIEN !

Il s'était réveillé voilà une heure et il était prêt à rentrer chez lui, les papiers de sortie étaient signés, pourtant Faith sentait au plus profond d'elle-même que quelque chose ne tournait pas rond avec son ami. Pourtant il refusait de lui dire quoi.

Faith : Tu devrais…

Bosco :…Rentrer chez moi me reposer et c'est exactement ce que je vais faire ! Alors soit tu arrêtes de jouer les mères poules et tu me raccompagnes soit j'appelle un taxi !

Faith : PARFAIT !

Elle sortie de la chambre et claqua la porte. Bosco se laissa tomber sur le lit. Elle avait raison, il se sentait vraiment mal, il commençait à avoir des frissons, et sa douleur à l'épaule était revenue, plus malsaine que les fois précédentes. Il essaya de se courber pour faire disparaître la douleur mais alors il sentait l'air fuir ses poumons et se mit à suffoquer. Tout se bloquait, il était comme paralysé, il ne pouvait rien faire, il perdait entièrement le contrôle de son corps et cela l'effrayait au plus au point. Il fallait qu'il se lève, qu'il aille boire un coup d'eau. Il essaya de tenir sur ses jambes mais alors qu'il fit un premier pas, il perçu une douleur violente au niveau de ses omoplates. Sa bouche était sèche, et le peu qu'il réussissait à avaler augmentait la douleur dans son dos. Il s'effondra au sol, à genoux, se tenant le ventre, essayant de se mettre en boule pour calmer la douleur. Mais c'était peine perdue.

Et si quelqu'un rentrait ? Si Faith décidait de revenir et le voyait comme ça ? Il voulait quitter cet hôpital au plus vite, il irait s'acheter des médicaments dans une droguerie pas très loin  de chez lui, mais pour le moment il fallait qu'il ignore, qu'il passe au travers de la douleur et qu'il se lève, il se dégoûtait. Il se laissait aller, son père lui avait toujours appris à avoir le dessus sur ses sentiments, sur ses émotions, il lui avait appris à tout intérioriser, il lui avait dit que s'il se laissait aller il deviendrait un moins que rien, un homme qui ne se ferait pas respecter. Il n'avait jamais suivit aucun des conseils de son père comme battre sa femme ! Quel conseil ! Aucun… sauf celui-là. Dès qu'il se laissait aller à sa peine, dès qu'il sentait les larmes monter lorsqu'il avait mal, il avait l'impression d'être vulnérable, que tout le monde le voyait nu, sans protection…

Il fallait qu'il se ressaisisse, ça passerait tôt ou tard. Il s'appuya sur ses mains, la douleur de son épaule était à son paroxysme et il crut un moment qu'il allait s'évanouir mais il secoua négligemment la tête ! Il fallait, il devait se relever. Il se retrouva sur ses genoux, puis se remit debout lentement. Un éclair passa devant ses yeux, il manqua de tomber, la lumière lui faisait mal. Il ne pouvait rien voir, seulement des ombres dans un épais brouillard blanc. Il se dirigea à tâtons vers l'autre bout de la chambre et atteignit les toilettes. Il voulut ouvrir le robinet mais se rendit compte que ses mains tremblaient comme jamais elles n'avaient tremblé auparavant. Il était incapable de quoique ce soit et pendant une minute il se figea.

Comment une grippe pouvait-elle le rendre aussi malade ? Il fallait qu'il se calme, il était nauséeux et son ventre grondait sans savoir pourquoi. Le manque de nourriture sans doute, mais il avait beau essayer de se convaincre de manger, dès qu'il y pensait il sentait son envie de vomir remonter.

Ses mains arrêtèrent de trembler légèrement puis il se passa un coup d'eau sur le visage avant de se regarder. A peine une journée et il faisait déjà peur à voir. Il avait des cercles sombres sous les yeux et les traits tirés, sans parler du fait qu'il était pâle comme jamais avant. Il se tourna rapidement, faisant dos au miroir. Il était vraiment malade, il le savait.

Il sortit lentement de la chambre, la douleur de l'épaule était passée du côté ou il s'était pris la balle, et ça commençait vraiment à le brûler. Il n'avait qu'une envie, rentrer chez lui, et dormir. Il passa devant l'accueil et sentit le regard de Mary, l'infirmière en chef, posé sur lui. Il n'osait pas la regarder, elle le connaissait trop bien. Il essaya d'accélérer l'allure mais il se remit à hyper ventiler. Il ne s'était jamais senti aussi mal. IL fila directement vers la sortie, l'air lui ferait sans doute du bien.

Il s'arrêta à l'extérieur pour reprendre son souffle, l'air frais était appréciable. Il se calma bientôt. Il sentit une main sur son épaule et sursauta.

Bosco : Mary ?

Mary : Tu n'as pas l'air bien.

Bosco : Ca doit être le contre coup du choc. Je vais rentrer

Mary le regarda sceptiquement, elle le connaissait, depuis le temps qu'elle travaillait ici. Si quelque chose n'allait pas il ne le lui dirait pas.

Mary : Tu es sûr ?

Bosco : oui, bonne soirée.

Sa tête tournait et sa vision, qui était redevenue à peu près normale, devenait trouble de nouveau. Par chance il tomba directement sur un taxi. En cinq minutes il était arrivé chez lui. Il sortit lentement du taxi après avoir payé le chauffeur, ses jambes étaient lourdes. A peine la portière fermée que la voiture démarra.

Bosco : Toujours aussi sympathiques !

Bosco détestait les taxis, ils trouvaient les chauffeurs antipathiques, sans doute à cause de son père. Il se tourna et ouvrit la porte du bas du son immeuble. Il commença à entrer, mais un point aigu dans le dos le stoppa net, il se rattrapa à la porte, s'appuyant contre elle. Ses jambes commençaient à ne plus le porter. Il était tout près de chez lui, il fallait qu'il se couche. Il s'éloigna de la porte en chancelant puis s'appuya contre le mur et appela l'ascenseur. Il sentit une vague de chaleur lui monter à la tête, et sa vision se troubler davantage.  Il rappela l'ascenseur une nouvelle fois, puis vit une pancarte sur la porte qu'il n'avait pas remarquée.

« ASCENSEUR EN PANNE »

« C'est vraiment pas mon jour » Pensa Bosco. Il n'habitait qu'au deuxième, et les escaliers n'étaient pas très grands. Il se dirigea vers eux puis commença à monter quelques marches avant de s'affaler sur la rampe. Son envie de vomir revenait à la charge, et tout tournait autour de lui. Bon sang il fallait qu'il y  arrive. Il finit de gravir le premier escalier et se retrouva sur le seuil. Sa respiration devenait laborieuse. Il aurait dû écouter Faith. Il s'appuya contre le mur puis ferma les yeux dans l'espoir que son malaise passerait. Mais sans résultat.

Une douche, ça lui ferait du bien. Quoique son lit serait meilleur. Il agrippa la rampe et se mit à monter les marches, les unes après les autres. A chaque mouvement tout son corps se raidissait, il commença à tousser fortement, ses râles se répercutant dans sa tête. Il était presque en haut. Plus que cinq marches, il se remit alors à tousser violemment, ses poumons, Dieu que ça faisait mal. Il se plia en deux, son épaule droite lui faisait extrêmement mal, il ne savait plus quoi faire. Il se sentait tourner sur lui-même, et dans cette sensation il ouvrit les yeux, de peur de tomber. Il hésita puis mis un de ses pieds en avant mais sa vision se brouilla de point noir. C'est alors qu'il se sentit perdre l'équilibre. Puis d'un seul coup le sol se déroba sous ses pieds. Il heurta quelque chose, et ce dont il se rendit compte avant qu'il ne perdre connaissant fut de la douleur qu'il ressentit lorsque sa tête percuta la première marche.

TBC…