Chapitre 7

Faith arriva chez elle et claqua la porte.

Faith : Quel enfoiré !

Fred, assis sur le canapé, la regarda avec toute son attention. Faith se retourna vers lui.

Faith : T'as un problème ?
Fred : Tu… Tu vas bien ?
Faith : Génial ! … Je vais prendre une douche.

Fred la regarda partir avec stupeur, se demandant ce qui avait bien pu se passer. Elle s'enferma dans la salle de bain. Comment Bosco avait-il pu la rejeter de la sorte ? C'est vrai à chaque fois qu'elle se proposait de l'aider il refusait. Et elle commençait à en avoir marre.

Faith : La prochaine fois, il se démerdera tout seul !

Elle entreprit de se dévêtir et fit couler l'eau. Curieusement elle avait cette sensation bizarre dans le ventre, qu'elle ne s'expliquait pas. Sans doute la contrariété.

Bosco ouvrit les yeux péniblement en entendant des voix à ses côtés. Il les referma presque aussitôt, la lumière l'aveuglant. Il aperçu juste une ombre au dessus de lui.

Becky : Bosco ? Vous m'entendez… Je vais aller appeler une ambulance on va vous conduire à l'hôpital.
Bosco : N-Non pas … pas l'hôpital…
Becky : Ca va aller, ne vous inquiétez pas.
Bosco : Pas…d'hôpital.

C'est la dernière chose qu'il fut en mesure de prononcer avant qu'il ne reperde connaissance. Tout son corps était engourdi, il n'avait envie que d'une chose : dormir.

Faith sortie de la salle de bain. Elle avait revêtu un grand T-shirt du NYPD et un petit short. Elle se dirigea derechef vers la cuisine, puis se servit un grand verre de jus d'orange. Fred, qui n'avait pas décollé du canapé, éteignit la télévision puis se tourna vers Faith ; dont le mal de ventre n'avait pas disparu. Il fallait qu'elle se calme. Il fallait qu'elle lui parle, qu'elle lui fasse comprendre qu'elle est là pour lui. Mais parler à une tête de mule revenait à parler à un mur, surtout lorsque la tête de mule était Bosco.

Fred : Faith… Chérie ?

Celle-ci redressa la tête vers son mari, qui lui faisait signe de s'approcher d'elle. Elle alla s'asseoir à ses côtés.

Fred : Qu'est-ce qui se passe ?

Fred avait pris sa petite voix, celle qu'il prenait lorsqu'il était inquiet, et Faith le savait. Elle l'embrassa puis colla sa tête contre l'épaule de son mari avant de se blottir contre lui.

Faith : Rien. Y'a rien
Fred : Tu peux me parler tu sais

Faith le regarda avec tendresse. Il était si gentil, si patient avec elle ; pourtant elle n'arrivait plus à éprouver cette même sensation qu'au début de leur mariage. Elle adorait Fred, mais l'aimer était désormais un bien trop grand mot… Il fallait qu'elle appelle Bosco.

Bosco ouvrit brusquement les yeux. Il regarda autour de lui, mais ne reconnaissait pas l'endroit où il était. Il se sentit paniquer. Il avait un mal de crâne pas possible, sa tête allait exploser. Son épaule droite lui faisait encore plus mal qu'avant et il avait une horrible envie de vomir. Il entendit un bruit. Il voulut se redresser mais regretta son geste, le rendant nauséeux. Sa vision peu claire continua de se troubler un peu plus.

Bosco : F-Faith ?

Sa voix était rauque et à chaque goulée d'air qu'il insufflait, il avait l'impression que ses poumons se compressaient. Il vit une ombre s'avancer vers lui et lui appliquer un bandereau sur la tête.

Becky : Non, c'est Becky, votre voisine. Reposez vous, je vais appeler votre partenaire.
Bosco : B-Becky ?

Il était totalement perdu et désorienté.

Becky : Oui reposez-vous maintenant.

Elle lui passa une main douce sur le visage, qui fit Bosco se sentir tout de suite mieux puis elle s'en alla. Le policier ferma les yeux, il commençait à avoir vraiment froid. Il se laissa alors doucement dérivé dans les bras de Morphée.

Le téléphone sonna. Faith et Fred sursautèrent, ils n'avaient pas bougé depuis au moins dix minutes. Fred se leva et alla répondre. Faith ne trouvait pas le courage d'appeler Bosco.

Fred : Allô ?
Becky : Mr Yokas ?
Fred : Oui !
Becky : Est-ce que… Faith Yokas est là s'il vous plaît.
Fred : Je vous la passe…

Il éloigna, étonné, le combiné de son oreille puis le tendit à Faith qui le regarda avec étonnement.

Faith : Oui ?

Fred vit le visage de sa femme changer et virer du rouge au blanc en l'espèce de 10 secondes.

Faith : Seigneur ; oui j'arrive tout de suite !

Elle raccrocha puis se précipita dans la chambre. Elle enfila un pantalon et un top puis se dirigea à toute vitesse vers son sac.

Fred : Qu'est-ce qui se passe ?
Faith : C'est Bosco… Il… Je dois y aller !

Faith sortit en courant de l'appartement.

Fred : Mais tu vas où ?

Faith sauta dans le pick-up et démarra en trombe ne prenant même pas le temps d'attacher sa ceinture. Elle ne savait pas ce qu'avait Bosco, tout ce que la femme au bout du fil, qui s'était présentée comme étant sa voisine, avait dit, était qu'il avait fait une mauvaise chute et qu'il était chez elle à l'heure actuelle, puisqu'il n'avait pas voulu, encore une fois, aller à l'hôpital. Quand est-ce qu'il accepterait l'aide qu'on lui offrait. Elle monta moitié sur le trottoir mais ne prit pas le temps de se garer, elle bondit du 4x4, puis sonna à l'interphone. Strauss, c'est sous ce nom que la femme qui l'avait appelé s'était présentée.

Becky : Qui est-ce ?
Faith : Faith Yokas !

La porte s'ouvrit et Faith grimpa les escaliers quatre à quatre, non pas qu'elle avait vu que l'ascenseur était en panne, mais si elle l'avait pris et qu'il était tombé en panne…

Elle arriva sur le palier du deuxième étage ; la colère qu'elle avait éprouvée quelques heures plutôt vis-à-vis de son meilleur ami s'était transformée en une inquiétude, voire même une peur non feinte.

Une porte s'ouvrit et une jeune femme d'environ 35 ans se tenait dans l'entrebâillement de la porte.

Becky : Venez !

Faith se dirigea derechef à l'intérieur de l'appartement puis se tourna vers Becky.

Faith : où est-il ?
Becky : Dans la chambre. C'est par-là, suivez moi.

Faith sentit l'appréhension croître à l'intérieur d'elle. Becky s'effaça pour la laisser passer. Faith se figea lorsqu'elle le vit.

TBC…