CHAPITRE 11
Central : Central à 55 Charlie, une dispute conjugale au
2765 GreenStreet.
Ty : 2765 GreenStreet bien reçu Central
Il mit les sirènes en route et accéléra l'allure. Il se tourna vers Bosco qui n'avait pas bougé. Ty voulut lui demander quelque chose, mais pour une fois que Bosco était calme, il fallait en profiter. Il se résolu à ne rien dire, bien que le silence de son ami l'inquiétait de plus en plus. Bosco, lui, se concentrait sur sa respiration, il commençait à hyper ventiler et son dos se bloquait. Sa vision était trouble et le peu de choses qu'il voyait semblaient tourner comme dans un manège. Des perles de sueur commençaient à se former sur son front, il avait chaud, extrêmement chaud, et en même temps il était parcouru de sueurs froides.
Ty s'arrêta devant l'adresse indiquée par le central, ce qui fit réagir Bosco, il releva légèrement la tête puis défit avec peine sa ceinture. Ty sortit de la voiture.
Ty : Chouette bâtisse
Bosco ouvrit la portière et se leva lentement, mais malheureusement la douleur n'avait pas disparue et revint encore plus forte au niveau de sa poitrine et de son épaule. Sa tête tourna de plus belle et il vacilla, se rattrapant à la portière. Il regarda Ty, heureusement ce dernier n'avait rien vu.
Ty : Bon tu viens ?
Bosco : ouais !
Sa réponse était presque un soupir, malgré tout il se releva et rejoignit son partenaire d'une journée. L'appartement se trouvait au quatrième étage et Bosco, pour la première fois de sa vie, bénit l'homme qui avait eu l'ingénieuse idée d'inventer les ascenseurs. Son envie de vomir revint de plus belle, et il se sentit soudainement mal. Ty le remarqua.
Ty : Oh Bosco ! Ca va vieux ?
Bosco ne lui répondit pas et s'appuya contre le pan de l'ascenseur. Davis se rapprocha de lui.
Ty : Hé ! Tu me fais quoi là ?
Bosco : Ca va !
Ty : Mais oui et moi je suis gogo-danceur !
Bosco : Tu pourrais !
Il essayait d'éclairer l'humeur de son ami mais voyait bien que celui-ci était inquiet.
Ty : Oui, moi en string ! Toute une histoire ! Je vais
appeler une autre patrouille pour qu'elle prenne cet appel
Bosco : Ty ! Non !
Ty : Tu te fous de moi, t'as vu à quoi tu ressembles et
l'état dans lequel tu es ?
Bosco : Je t'ai dis qu'il n'y aurait pas de problèmes !
Ty : Bos…
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Bosco en sortit précipitamment.
Bosco : On y est !
Ty secoua négligemment la tête, l'attitude de son ami
était vraiment bornée.
Ils arrivèrent à la porte de l'appartement, ils pouvaient
entendre des cris ainsi que des objets se fracasser par terre. Durant une
seconde Bosco oublia la douleur physique et une autre douleur vint le heurter,
celle là bien plus violente, celle des souvenirs, ceux de son père battant sa
mère. Il secoua sa tête pour les effacer, alors que Ty tambourinait à la porte.
Ty : Police, ouvrez cette porte!
Les bruits cessèrent soudainement, Ty et Bosco se regardèrent puis Ty enfonça la porte et entra sans hésiter, l'arme à la main. Bosco voulut le suivre mais il se mit à trembler convulsivement et se rattrapa au mur. Il se saisit de son arme d'une main tremblante, il fallait qu'il suive Ty, il le devait. Il occulta sa vision trouble, en ce concentrant sur sa respiration, puis suivit son ami dans le salon. Il s'arrêta net, des débris d'objets cassés jonchaient le sol, des lampes, des assiettes, des vases dont les fleurs avaient été se chiffonner par terre. Puis il se tourna et vit Ty agenouillé près d'une jeune femme en pleures, dont la tête était en sang.
Ty : Madame, madame, ça va ?
Femme : Il… Il
Ty : 55 Charlie, il nous faudrait une ambulance et des
renforts à cette adresse… Ou est votre mari Madame, c'est lui qui vous a fait
ça ?
Femme : Oui… Il est…il…
Bosco vit tout un coup une ombre dans la cuisine.
Bosco : Il est là
Il se précipita à la suite de l'ombre, il vit l'homme s'engouffrer dehors par la fenêtre de la salle de bain.
Bosco : Davis prend la voiture !
Ty : Bosco ça serait mieux si c'était moi…
Bosco : Discute pas !
Il se retrouva sur le balcon, il enjamba la gouttière puis se laissa glisser sur le toit d'à côté, en contre bas, pour se retrouver par terre. IL se mit à courir à la suite de l'homme tandis que Ty dévala les escaliers quatre à quatre et s'engouffra dans la patrouilleuse.
Ty : 55 Charlie à Central…
Bosco courrait derrière l'homme, mais sentait sa cage thoracique se gonfler, l'air n'entrait plus et il se mit à tousser, il ralentit l'allure mais il ne devait pas perdre cet homme. Il devait payer pour ce qu'il avait fait à sa femme. Mais malgré toute la volonté qu'il avait, il perdait de la distance sur ce type qu'il aurait déjà arrêté s'il avait été dans son état normal. L'homme bifurqua au détour d'une ruelle, Bosco le suivit, le contraste entre la pénombre et la clarté de la rue fit vaciller la vision de Bosco, et tout se brouilla, malgré tout il continuait de courir, il avait l'impression de se noyer, ses jambes ne lui répondaient plus, totalement indépendantes de sa volonté.
Ty : Bosco où es-tu ?
Bosco ne savait pas où il se trouvait, tout était difforme, étrange autour de lui, même l'homme quelques mètres devant lui.
Ty : Bosco ?
Bosco ferma les yeux en passant dans un recoin de la ruelle éclairé par le soleil, ses yeux le brûlaient.
Ty : Bosco ? Répond moi !
Bosco, entre deux inspirations, prit sa radio, ne cessant pas de courir.
Bosco : Dans une ruelle derrière Lexington et la 103ème
Il se sentait s'épuiser, dans un ultime effort il se saisit de sa matraque et l'envoya dans les jambes de l'homme devant lui, qui s'effondra, avant que de s'écrouler au sol à son tour. La douleur lui était intolérable, il ne pouvait plus bouger, il se sentait partir, il suffoquait. Il regarda le ciel une dernière fois avant de fermer les yeux au son de la voix de son ami.
TBC….
