Ho j'ai failli oublier de remercier les reviewers de 'I'll never tell' , alors voilà, Merciiiii! Ca m'a bien fait plaisir!
A cause de la blanche
Resumé: Detestez moi.
La seringue vide tombe à terre , dans un bruit métallique. Il se sent déjà mieux, il n'aurait pas pu s'en passer, surtout aujourd'hui. Alors le poison a coulé dans la veine, et la vie paraît soudain plus facile. 2 ans. Il se drogue depuis deux longues années, deux ans que son esprit vagabonde grâce à cette merde. Les couleurs, les parfums se mélangent, il se sent définitivement mieux. Il a tout plaqué, sa famille, ses amis, pour mener une vie de débauche, dans un deux pièces minable, avec un pseudo boulot dans un bar, des pseudos amis... Et tous les jours, une aiguille lui transperce le bras. Il prend des pilules aussi. Il vole, des pilules, dès qu'il peut. Personne ne s'inquiète de la disparition de médocs, on est bien trop occupés avec sa petite vie pour s'interesser à lui. L'ange a brisé ses ailes, depuis qu'il a découvert l'héroïne. Maintenant, il vit entre ce monde et un autre... et des milliers d'autres. Il se dit qu'il peut arrêter quand il le souhaite, mais il sait que c'est faux. La drogue fait partie de lui maintenant.
Harry Potter.
La première fois, c'était une belle poudre blanche, qui lui rappelait une poudre magique du magasin de Fred et George, qui faisait disparaître ce qu'elle touchait. Cette poudre aussi était magique, et la vie est plus supportable, les ennuis paraissent bien loins, bien fades, comparés à l'extrême jouissance que provoque chaque bouffée, chaque pilule, chaque trip, la Marijuana dorée de Colombie, de l'or à portée de main... Il savait tout à propos de sa bien aimée blanche, comment il devait s'y prendre pour qu'elle conserve toute sa saveur. On lui avait expliqué, il avait compris le truc maintenant, et chaque injection était plus libératrice que la précédente. Il n'avait besoin se rien d'autre. C'est pour ça qu'il avait tout quitté. Enfin, les ennuis avaient commencé un peu plus tôt.
Le survivant.
Trois ans avaient passés depuis qu'ils avaient trucidé le mage noir. La guerre fut meurtrière, évidemment... Ron, Hermione, Dumbledore, tous les membres de l'ordre sans exception, avaient été tués. De la main de Voldemort. Il s'était retrouvé face à lui, et avait pleuré toutes les larmes de son corps. Alors il était tombé à genoux, ne supportant plus cette vie là. Alors il avait vu Voldemort lever sa baguette, et il avait fermé les yeux, une dernière larme s'attardant sur ses longs cils. Mais ça ne pouvait pas finir comme ça , alors il avait relevé les yeux et avait murmura l'incantation avant le sorcier. Et puis ... plus rien. Il s'était réveillé à l'infirmerie, seul. Enfin, seul, il ne l'était pas, il y avait Malefoy. Voldemort n'était plus, et Harry vivait. Enfin, c'était un bien grand mot.
Alors il s'enfuit loin de tout ça, et Malefoy le suivit. Ils ont appris à se connaître, les deux anges déchus, les deux rescapés de la guerre. Il pense qu'il l'aimait, et Malefoy aussi. Mais on peut pas vivre comme ça. Il s'étaient installés dans ce trou à rats. Ils vivaient, pas heureux, mais ils vivaient. Ils avaient fait l'amour ensemble, de nombreuses fois sur ce canapé défoncé ou se tenait Harry. Et on ne peut pas vivre comme ça. Harry était devenu amer... du matin au soir, ils se battaient, de ecchymoses apparaissaient sur leurs corps, nus et mélangés à la tombée de la nuit. Une passion ravageuse. Ils ne pouvaient vivre l'un sans l'autre... non, ils avaient vécu trop de choses ensemble. Et ils s'aimaient, ils en étaient surs. Mais on ne peut pas vivre comme ça. Impossible. Alors Harry avait trouvé un boulot dans un bar de la ville, et il y restait du matin au soir. Et ils furent appelés à servir la cause magique, et Draco accepta, suppliant Harry de l'accompagner. Et un an avait passé depuis la chute de Voldemort, et il ne s'aimait pas, alors comment aimer la vie ? Il refusa, évidemment, et ce soir là, des cris fusèrent de leur appartement. Draco partit en colère, Harry était resté seul, murmurant des jurons, et hurlant à Draco que son départ était bénéfique. Mais il l'aimait. Draco ne réapparut pas, on dit qu'il servait pour la bonne cause, traquant les Mangemorts. Harry s'était accroupi dans un coin, ce soir là, les mains cachant son visage. Il cherchait un moyen de tout oublier.
Un ami lui avait parlé de la blanche. Il commença à sombrer.
Héroïne.
Il tenta de se lever, la vue était plus belle d'en haut. Mais il n'y parvint pas, il s'enfonça un peu plus dans ce coton , cette douce volupté qu'était sa vie lorsque la seringué était vide. Il vit Draco, il était là, aux cotés de Ron et d'Hermione. Ils lui murmuraient qu'il allait s'en sortir, et Harry riait, car il savait que c'était faux. Il riait sans s'arrêter. Il connaissait, la parano, les hallucination, le vide, la solitude. Ca le faisait se sentir vivant. Lorsque les nausées le prenaient, qu'il se penchait par la fenêtre pour prendre l'air, qu'il vomissait tout ce qu'il pouvait, il se sentait vivant, plus qu'il ne l'avait jamais été. Le problème, c'est quand les effets étaient dissipés, alors il revenait sur terre, faisant le point sur sa vie. Alors il en prenait un autre... et un autre... jusqu'à avoir épuisé son stoc. Et là, la crise de manque. Il les connaissait plus que bien. Il tremblait, tout son être lançait des signaux de détresse. Les crampes, les vomissements, il connaissait. Les grosses gouttes salées de sueur qui tombaient le long de son front, la fièvre, il connaissait. Et il n'y a pas énormément de moyens en cas de crises de manque. Il fallait s'en procurer, en voler, se prostituer. Il était dépendant, physiquement, psychiquement... il volait, au bar, et personne ne voyait rien, ça arrive tout le temps qu'une saleté de junkie pique dans la caisse, selon le patron. Potter était devenu une putain. Et il avait même des clients réguliers. Il aurait baisé la terre entière pour un peu de paradis. Ils le tenaient. Il était dépendant, comme il l'était avec Voldemort : il était manipulé, plus qu'un joujou entre les mains de ses amis, de la drogue.
Il revit Draco, qui lui dit de ne pas s'inquiéter, tout allait bien, il allait l'aider. Mais les effets s'étaient dissipés, c'était donc réel. Draco était devant lui. Harry avait voulu le frapper, lui dire de s'en aller. De le laisser pourrir ici. Mais il n'avait rien pu faire, il était faible, il avait levé le poing, et il était retombé lourdement sur le canapé. Et Draco l'observait. Le brun avait changé, sa peau était pâle, décharnée, les yeux verts étaient devenus rouges sang, bordés de longues cernes noires. Il était amaigri, on pouvait apercevoir ses côtes à travers son tee-shirt blanc : la couleur de son deuil. Harry avait attrapé la seringue qui traînait sur la petite table, et Draco lui avait arraché des mains , et jeté violemment contre le mur, elle se fracassa en mille morceaux. Et Harry pleura, comme un gosse à qui on aurait volé un jouet. Alors il s'était roulé en boule sur le canapé, dans la position du fœtus, et avait demandé à Draco de l'aider, et de le pardonner. Draco l'avait pris dans ses bras et l'avait bercé, avait déposé des baisers sur son front, en lui promettant de l'emmener loin de tout ça.
Bien sûr, ce ne fut pas facile. Harry faillit replonger à maintes reprises, juste une taffe... puis deux... laisse moi me piquer, Draco, je t'en supplie ! Laisse moi perdre mon âme à nouveau. Mais Draco l'aimait, il ne l'aurait pas laissé se détruire, c'était impossible. Les longues nuits d'ivresse avaient été remplacées par des cauchemars sans fin, avec un goût de mort. Le manque. Draco était là pour veiller, restant à son chevet jour et nuit. Lui aussi avait changé; il avait maigri, ses yeux paraissaient vides. Il ne souriait plus. Mais il aimait. Il aimait Harry comme jamais il avait aimé personne, alors il s'allongeait près du brun, restait auprès de lui, le serrait dans ses bras lorsque le manque était trop fort, lorsqu'il l'emportait sur la raison de Harry, qu'il se mettait à gesticuler dans tous les sens pour échapper à la nuit. Il le soutenait, lorsque Harry se vidait au dessus des toilettes. Il le soignait lorsque Harry était brûlant de fièvre. Il le serrait dans ses bras, lorsque Harry le suppliait de le laisser se tuer à petit feu. Une larme toucha le sol, il la regarda s'écraser élégamment. Les humains pleurent. Les larmes vivent. Je suis vivant. Et ça lui donnait la force de continuer . Et il réussit.
Quelques années plus tard, enlacés sur la terrasse de leur appartement, Draco et Harry se chuchotaient des mots doux, ils s'aimaient, ils étaient ensemble. Ils souriaient, enfin, ils respiraient. Mais la drogue était toujours là, tapie dans un coin, attendant son heure . Elle tuerait le survivant à la première occasion. Et Draco s'était juré de en plus jamais quitter Harry, de ne plus jamais le faire souffrir. Et Harry allait mieux, il était heureux. Mais il n'avait pas oublié la sensation d'une injection, ce moment si fabuleux, si extraordinaire, la sensation qu'elle procure. Mais un peu de poudre blanche détruit toute une vie, même plusieurs, alors il s'était juré de ne pas recommencer. Ils avaient changé, des cheveux plus longs, contrastant entre un noir de geais et un blond platine. Deux statues grecques. Harry releva sa manche, effleurant de ses doigts les marques bleues qui n'avaient pas disparu du creux de son bras. Il les cachait, il avait honte. Draco avait resserré son étreinte, et avait embrassé ces marques, en murmurant que tout ça , c'était du passé.
Mais la blanche ne te quitte jamais complètement.
Un soir, ils étaient sortit, une boîte fabuleuse, selon leurs amis. Ils avaient dansé, s'étaient embrassés devant tout le monde, sur la piste, ils ne l'avaient jamais fait auparavant. Draco avait murmuré à Harry qu'il l'aimait... ils étaient heureux. Harry s'était absenté un moment, voulant se rafraîchir la figure aux toilettes. Lorsqu'il a relevé la tête, au dessus du lavabo, qu'il a vu le reflet de cet homme dans la glace , il sut.
Maigre, pâle, les yeux injectés de sang, l'homme avait l'allure de Harry, un an plus tôt. Il ordonna à Harry de lui refiler toute sa marchandise, toute l'héro qu'il portant sur lui. Harry avait insisté, lui disait que ce n'était pas un putain de Junkie. 'Et ça ?' avait fait l'homme en désignant le bras d'Harry. Il était rouge de colère. Un accro sans sa dose est prêt à faire n'importe quoi. Harry lui avait expliqué qu'il n'avais rien, rien du tout, qu'il ne consommait plus, que c'en était fini. Mais l'autre n'écoutait rien. Alors il avait poignardé Harry, et l'avait laissé sur le carrelage froid de la pièce, dans une mare de sang. Il l'avais dépouillé de son argent, et laissé là, il était allé s'acheter sa dose, et Harry Potter était mort.
Une serveuse retrouva Harry. Lorsque la musique s'arrêta , que le visage du patron, à qui la serveuse avait murmuré quelque chose, se décomposa, Draco sut. Son sourire disparut.
Il était entré en trombes dans les toilettes, poussant violemment quiconque se mettait en travers de son chemin. Il était tombé à genoux, il avait hurlé de douleur, en prenant Harry dans ses bras. Les yeux grands ouverts de Harry, ces magnifiques yeux verts, qui riaient, qui pleuraient, qui se fronçaient lorsque Draco parlait de choses trop osées. Ces splendides lèvres, si accueillantes, qu'il avait exploré sans s'arrêter, même pour respirer, il ne fallait pas perdre de temps. Ces pommettes délicates, ou il avait déposé mille baisers, qui rougissaient lorsque Draco lui disait qu'il était magnifique. Hé bien, tout ça ne serait plus. Et il se rappela la promesse qu'il avait faite à Harry : ' Si il m'arrive quelque chose, promets moi que tu continueras à vivre'.... Et il avait commencé à rire, promettant à Harry qui rien ne lui arriverais , qu'il serait toujours là. Et Harry lui avait coupé la parole et haussant le ton : 'Promets !' . Et Draco avait promis.
Et maintenant, il pleuvait. Draco avait versé des larmes de sang, en voyant le cercueil s'enfoncer dans la terre. Il avait jeté une rose rouge, une seul, et s'était échappé, continuant à se battre pour la bonne cause, même si il lui manquait une partie de lui, la plus importante. Alors il avait tourné le dos à ce monde.
A cause de la blanche.
FIN
Note de moi : inspiré involontairement de la merveille de Aude, qu'on peut trouver sur TotalBuffy : Heroine. Je l'ai lue tellement de fois que celle ci y ressemble un peu...
