Pourquoi j'ai jamais répondu aux reviews ? Oo ? Je me le demande. Ben on va continuer sur la lancée, alors Merci à tous ! Abella cht'attends, tes mdrieries m'ont donné la subite envie de violemment te fracasser le crâne à coup de patay. Et Galou, ben je lui ferais rien, passque Galouz, elle est pas vilaine ! Na ! Merci Galouz ! Et merci quand même Nunurs :x… a Lexy-Kun & Zick : Pardon, j'aurais dû prévenir. Et vous me haïssez, mais merci ! Merci infiniment ! Et merci à Manehou, et place au nouveau OS de moi.


Neville

Resumé: Un chouilla triste, une petite deathfic (je préviens maintenant ).


Tout le monde l'aime bien, Neville. Avec ses joues rondes et ses cheveux coupés courts, il a une tête sympathique. On a tous envie de lui parler pour savoir ce qui se cache derrière cette gaieté communicative. Tout le monde a envie de serrer Neville dans ses bras, comme un gros nounours. Neville, c'est l'ami dont on rêve.

Neville, c'est celui qui surveille les couloirs pendant que les autres boivent, ou fument, ou font d'autres choses, encore moins catholiques, il est comme ça, Neville, toujours prêt à aider. C'est celui de qui on se moque, c'est celui qui se fout des moqueries et qui rit ave les autres. Il a confiance en lui. Neville, c'est celui qui fait rire, par ses bourdes, sa tête dans la lune. Neville, c'est un ami.

Et ça , c'est la version que tout le monde connaît. Neville, c'est celui qui est aimé, et qui aime la vie. Il aime couper les plantes de la serre pour aide Mme Chourave, il aime apprendre des tas de choses sur le sujet. Tout le monde sait qui est Neville. Le bon copain celui sur qui on peut compter. Foutaises. Personne n'a jamais essayé de le connaître. Moi je sais qui est Neville.

Neville, c'est celui qui n'est pas invité aux fêtes, qui entends les cris de joies et les murmures de tendresse, en restant tout seul dans son coin. Il se dit que ça pourrait être lui, là au milieu de ces gens heureux qui n'ont pas à se soucier de tout et n'importe quoi. Il se dit que ça pourrait lui à qui on murmure des 'je t'aime' essoufflés dans le creux de l'oreille. Oui, il pourrait être n'importe qui d'autre. Mais non, il a fallu qu'il soit Neville. Celui dont-on-aime-pas-prononcer-le-nom, de peur de le voir surgir hors des profondeurs de sa petite vie si pathétique, et nous faire mourir d'ennui. Neville, c'est celui dont personne ne se soucie . On l'observe , de temps, en temps, sans le voir. On a quand même le temps de le plaindre, le pauvre. Ca doit pas être facile tous les jours pour lui. Et puis on change de sujet, parce qu'on est pas courageux.

Ou est Neville ? Sûrement en retard, comme d'habitude. Ha… celui là alors. Neville, c'est celui qu'on voit arriver, essoufflé. Alors on rit, parce que c'est drôle de le voir arriver comme ça chaque matin, si pitoyable, des cernes sous les yeux, le cœur si lourd.

Neville, c'est celui qui voit ses amis partir les uns après les autres, s'éloigner de lui. Peut-être qu'il n'est pas assez bien, peut-être qu'il est trop. Non, trop, c'est impossible. Il n'est pas assez comme les autres. Il pensait que c'était un avantage. Neville, il ne sait pas quoi faire pour les retenir, ses amis. Il a essayé d'être lui même, il a essayé d'être quelqu'un d'autre, et ça n'a jamais marché. Il a essayé de se connaître, mais il s'est rendu compte qu'il n'aimait pas ce qu'il voyait, alors il a arrêté d'avoir confiance en lui, et il s'est renfermé un peu plus, progressivement. Tellement lentement que personne ne remarquait qu'il n'allait pas bien. Neville, c'est celui qui est amoureux de Ginny. Et Ginny, c'est celle qui n'est pas amoureuse de Neville. Neville, c'est celui qui a le cœur brisé. Tout le temps.

Neville, c'est celui là, tout à droite, qui ne prend pas part à la conversation, et qui observe la grande salle en silence. Il observe le survivant, celui qui tueras Voldemort et qui sera acclamé par la foule. Il se dit qu'il aurait pu être a sa place, après tout ils étaient nés le même jour. Mais Neville n'avait pas la carrure d'un héros. Et surtout pas celle d'un survivant. Neville, c'est celui qui n'avait plus de parents. Mais on en parlait pas, parce qu'ils n'avaient pas été tués physiquement, alors tout le monde s'en fichait. Il étaient toujours là, ils lui offraient des papiers de bonbons quelquefois, ou bien des tiges de jonquilles, parce que Neville aimait les jonquilles. Alors il souriait et les remerciait, et il se tournait pour que personne ne remarque les larmes qui coulaient le long de ses joues. Il faisait tout le temps ça, il baissait les yeux, se tournait ou se cachait pour pleurer. Alors évidemment, personne n'a rien vu. Personne n'a essayé de le regarder, de lui relever la tête, ou de le comprendre, c'était un travail de longue haleine, et les Gryffondors n'étaient pas aussi courageux que le veut la légende.

Neville, c'est celui que personne ne regarde, et qui pense qu'il serait temps de laisser tomber tout ça. Neville, c'est celui qui se lève de la table, et qui s'éloigne lentement. Neville, c'est celui que personne ne voit. Personne ne tourne les yeux vers Neville. Sauf pour lui demander un service. Neville aime bien rendre service, il pense que comme ça, on l'aimera un peu plus. Et maintenant il sait qu'il avait tord.

Neville, c'est celui qui a prié pour devenir visible, mais il est resté transparent. On ne l'approche pas vraiment, on l'évite. Même la pluie le frôle sans le toucher. Pourquoi est ce qu'on ne le voit pas ? Pourtant, il fait des efforts. Il aide ses amis, il est drôle, quelquefois, il essaye d'être un parfait petit Monsieur Tout le Monde. Mais Neville n'est pas comme ça. Et Neville ne peut pas être autrement. Parce que Neville, c'est Neville.

Neville, c'est celui qui en a marre. Et c'est celui qui saisi la lame de rasoir. Et c'est celui qui se fixe intensément dans le miroir. Mais si , vous voyez bien là bas, au fond, le grand dadet au milieu de la salle de bain. Regardez le, il meurt, ce soir. Vous ne le voyez pas ? Vous ne voyez pas son sang tacher le carrelage de la salle de bain ? Et les larmes, les larmes, vous les voyez, au moins ? Non ? Ca alors… Alors vous aussi, vous êtes lâches ?

Neville, c'est celui qui gît par terre. Vous ne le voyez toujours pas ? Si ? Bien. Et il a fallu attendre qu'une immense mare de sang se propage dans la chambre des Gryffondors pour qu'on le remarque. Après tout, le rouge, c'est plus tape-à-l'œil. Oui, il a réussi son coup, Neville, on le voit enfin. On le remarque, et on va sûrement le pleurer un peu pour faire croire qu'on ne s'y attendait pas.

Neville, c'est celui dont on retrouvera le corps demain matin. On criera, un cri bien strident et inutile, on dit que c'est le genre de cri à réveiller les morts. Mais Neville ne se réveillera pas, il restera allongé par terre, le nez dans sa misère. Et on ira chercher Dumbledore, pour qu'il ait un peu honte , lui aussi. On fera les hypocrites, comme d'habitude. On dira 'c'était un ami', 'on l'aimait', 'et il aimait la vie' et on lira un grand discours à son intention, en faisant semblant de le connaître, et on l'oubliera, de toute façon , il était un peu bizarre. On se dira que quelque part , on s'y attendait, il était tellement renfermé. Mais on ne se demandera pas pourquoi on a rien fait pour l'en empêcher, parce qu'on aura pas de réponse, et on sera un peu ridicules de l'avoir laissé partir comme ça…. Et moi je sais qui était Neville, et pas eux.

Neville, c'est celui qui voulait redevenir visible. Certains penseront qu'il est lâche, et égoïste, et d'autre qu'il était courageux, parce que décider de sa mort, de son heure, et de la façon dont on veut que le sang coule, c'est un peu prendre en main son destin pour une fois. Alors il l'a fait, c'est lui qui a choisi le poignet qu'il voulait taillader. Et les autres, ils devraient en avoir honte. D'ailleurs, ils ont honte, d'avoir laissé partir Neville, parce que Neville, c'était un peu leur ami, quand même. Même si on se moquait de lui, même si de temps en temps, on s'énervait pour une quelconque sottise qui lui avait échappé, on l'aimait un peu.

Mais Neville, c'est celui qui savait qu'il n'allait manquer à personne, mais il avait tord. Et maintenant, c'est trop tard. Alors qu'est ce qu'on doit faire dans ces cas ? Je suis sûre que Neville l'aurait su.

Sacré Neville…

FIN