Après une absence assez longue pour cause de devoir sur la réalité et pour cause d'anniversaire, voici la suite des aventures de nos cinq intrépides hobbits. Merci de votre soutien et bonne lecture !
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Après une rude journée d'entraînement, les hobbits profitèrent d'un long temps de repos bien mérité avant de rejoindre la salle à manger dans laquelle Baie d'Or avait dressé un plantureux et somptueux repas. Affamés par leurs exercices, les cousins se jetèrent avec bonheur sur la nourriture, au grand amusement de Gandalf et de Tom. On aurait dit qu'ils cherchaient à emmagasiner le maximum de réserves en prévision des durs moments à venir. Chacun était si occupé à remplir et vider alternativement son assiette que le dîner se déroula dans un silence absolu, seulement troublé par le bruit des mâchoires et des couverts. Après le repas, Bombadil proposa à ses hôtes de passer dans la pièce voisine afin d'y prendre une pipe et un digestif. Tous accueillirent cette invitation avec bonheur, à l'exception de Lily qui insista pour monter dans sa chambre achever ses bagages. Après le départ de son épouse, Frodon fit de gros efforts pour tenter de demeurer affable et réceptif au babillage de ses cousins, mais, n'y tenant plus, finit par emboîter le pas à Lily. Décontenancé par le départ de son cousin, Pippin se rapprocha de Merry et entreprit ce dernier :
« Merry ? »
« Qu'y a-t-il ? Si tu veux encore tâter de ton instrument infernal, je te préviens, tu iras exprimer ton talent tout seul, et dehors ! »
« Non, c'est Frodon ! »
« Quoi ? Il s'est mis au banjo lui aussi ? Ah, je suis sur que c'est pour épater sa femme ! Quant à moi, je n'ai nul besoin de ces artifices pour plaire aux filles ! Répliqua l'autre sur un ton suffisant. »
« Mais non ! Tu ne trouves pas qu'il a quitté la salle un peu vite ? D'habitude, il adore ce genre de soirée ! Et là, il a suivi Lily tout de suite ! »
« Si j'avais une femme comme Lily, moi non plus je ne traînerais pas ! Evidemment, Pippin, tu es trop jeune pour le comprendre ! »
« Quand il était avec Perle, il ne nous a jamais laissé tomber pour la rejoindre. »
« Et bien, peut-être qu'il ne l'aimait pas autant. »
« Non, non, ce n'est pas le problème ! Avant la guerre.... »
Cette fois, Merry fut surpris par l'air songeur de son jeune cousin. Il ne l'avait jamais vu ainsi.
« Quoi, Pippin ? Quoi, avant la guerre ? »
« Et bien, Frodon était.....euh....lié à Lily bien avant cette histoire d'anneau. Et il ne la...collait pas autant. »
« Eh, peut-être que l'Ancien le surveillait du coin de l'œil avec sa pelle ou son râteau, répliqua malicieusement l'autre. »
« Oh, non, non et non ! Tiens, tu es trop bête ! Je vais demander conseil à Gandalf ! »
Vexé par le peu d'intérêt que lui accordait son cousin, Pippin quitta son fauteuil et vint se planter devant le magicien.
« Gandalf, je voudrais vous parler. »
« Que vous arrive-t-il, Peregrïn Touque, mon garçon ? Demanda le magicien avec douceur. »
« C'est à propos de Frodon. »
« Ah. »
L'air résigné de l'istari fit songer à Pippin qu'il avait peut-être envisagé cette conversation depuis longtemps.
« Je vous écoute, Peregrïn Touque. »
« Voilà ; ne trouvez-vous pas le comportement de Frodon bizarre vis-à-vis de Lily, depuis que nous avons quitté Fondcombe ? »
« Que voulez-vous dire ? »
« Et bien......il semble.....malade quand elle est loin de lui, ne serais-ce que quelques minutes. Ce soir, il dissimulait à peine son malaise. Et cette jalousie ! »
« N'exagérons rien, intervint Merry qui s'était rapproché du magicien à son tour. J'ai fait exprès de chambrer Frodon, et j'avoue que ce n'était pas très fin. »
« Oh, oui, évidemment, toi et la finesse ! Répliqua le jeune Touque sur un ton narquois. Mais ce n'est pas le pire ! Vous avez vu comme il a traité le pauvre Nob ! J'ai bien cru qu'il allait le tuer sur place ! »
« Bah, Lily est une très jolie femme et qui plus est, de dix-sept ans la cadette de Frodon ! Il a peur qu'on la lui vole, c'est tout ! Moi aussi, si j'avais une épouse comme Lily, je serais jaloux comme un warg ! »
« Toi peut-être, idiot, mais pas Frodon ! Il sait très bien que Lily est folle de lui et qu'elle ne le quittera jamais ! Non, il y a autre chose ! »
Puis, se tournant à nouveau vers le magicien :
« Gandalf, vous savez quelque chose ! Dite-moi, Gandalf, ce qui arrive à Frodon ! Il ne
va pas bien, n'est ce pas ? »
Visiblement très ému parles paroles de Pippin, le vieil istari ne répondit d'abord pas ; il eut un vague sourire triste, tira une longue bouffée de sa pipe, puis, finit par déclarer :
« En effet, Peregrïn Touque. Frodon ne va pas bien. Pas bien du tout. Et pourtant, il tente de le dissimiler à tous, à lui-même, peut-être. Vous êtes perspicace, mon jeune ami ! »
A cette nouvelle, Pippin et Merry ouvrirent de grands yeux incrédules ; Gandalf avait prononcé ces dernières paroles avec autant de gravité que s'il avait annoncé la mort-même de Frodon.
« Expliquez-vous, Gandalf, intervint Merry sur le visage duquel toute trace de joie avait disparue. »
« Et bien, malgré tout son courage et toute son endurance, et bien que la présence de Sam ait été salutaire, Frodon a développé une grande dépendance à l'anneau..... »
« Mais il a été détruit ! L'anneau a été détruit ! S'écria Pippin. »
« Oui, mon jeune ami, mais ses victimes en garderont des séquelles, peut-être pour le restant de leur vie..... »
Alors les visages des deux cousins se rembrunirent comme si on leur avait annoncé la destruction imminente et totale de leur patrie. Puis Gandalf reprit :
« Vous avez vu juste, Peregrïn Touque, le comportement de Frodon vis-à-vis de Lily n'est pas normal. Sa dépendance à l'anneau s'est mutée en une dépendance à Lily, dépendance encore amplifiée par l'amour qu'il lui porte. »
« Oh, si ce n'est que ça, intervint Merry, soulagé, ce n'est pas bien grave ! S'il lui suffit de lui faire plein de bisous pour aller bien.... »
« Ne soyez donc pas idiot, maître Meriadoc ! Gronda le magicien. Cette situation est des plus dangereuses pour Lily ! Si Frodon ne reçoit pas des soins appropriés, il risque de devenir violent ! Il pourrait même.....il pourrait même tuer Lily ! Oui, la tuer ! »
« Mais que pouvons-nous faire ? Demanda Pippin, au bord des larmes. »
« Dans quelques temps, Frodon et Lily vont venir avec moi en Valinor. Seul les valars peuvent fournir à Frodon les soins dont il a besoin. »
« Mais..... »
« Ne soyez pas tristes, mais jeunes amis, cette absence ne sera que temporaire. Du moins je l'espère. »
« Et Lily ? Demanda Merry. Elle est au courant de..... »
« Oui, elle est au courant, je lui ai parlé, il y a déjà quelques temps. Elle a fait montre d'un très grand courage et d'une grandeur d'âme que je ne lui connaissait pas. »
« Et...et Sam ? »
« Justement, repris Gandalf, il ne faut rien lui dire jusqu'au départ de Frodon et de sa sœur. Puis-je compter sur vous ? »
« ça Merry. »
« Puis-je compter sur vous ? »
Les deux cousins se regardèrent puis finirent, résignés, par déclarer de concert :
« Oui, Gandalf ».
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Voilà, ç'est tout pour aujourd'hui ! ça vous a plu ?Alors laissez-moi une petite rewiew pour me le dire !
