Voilà la dernière étape de nos hobbits avant leur arrivée à proprement parler dans la Comté. Merci beaucoup de votre soutien et bonne lecture ! Mais également bonne année !
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Après avoir embrassé son frère plus de vingt fois, Lily regagna finalement sa tente ou Frodon, qui n'était pas parvenu à trouver le sommeil sans la présence de sa bien-aimée compagne, l'attendait impatiemment.
« Alors, ma chérie, que se passait-il ? Sam joue encore les grands frères abusifs ? Je reconnais que sa situation actuelle doit être un peu déroutante ! »
« Oh, non, c'est le meilleur des frères, répliqua Lily avec un sourire ému. Il est si gentil ! Il ne souhaite que notre bien ! »
« Je le sais, mais en attendant, moi, je me languissais de toi ! »
Lily eut un petit rire et répliqua :
« Il ne faut rien exagérer, j'étais à côté, et tu ne m'as attendu que quelques minutes ! »
« Mais je n'exagère pas ! Je t'assure que je me sentais mal ! »
L'accent de sincérité de Frodon prouvait qu'il disait vrai, si extrême que puisse sembler la chose. Sam avait raison, Frodon avait bel et bien transposé sa dépendance à l'égard de l'anneau sur Lily. A la fois heureuse et perturbée par cette découverte, la jeune hobbite prit le parti de ne rien changer à son comportement. Sans mot dire, elle embrassa tendrement son mari et vint se pelotonner à ses côtés, laissant Frodon l'enlacer étroitement entre ses bras.
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Lorsqu'ils se levèrent le lendemain suivant, les époux Sacquet trouvèrent Sam occupé à faire griller du bacon ; Pippin, quant à lui, tenait dans une main son banjo et griffonnait des mots sur un parchemin de l'autre, sous le regard exaspéré de Merry. Lily s'approcha des deux cousins pour leur souhaiter le bonjour et demanda :
« Mais que fais-tu, Pippin ? Tu m'as l'air bien concentré, dis-moi ! »
Merry ne laissa pas au jeune Touque le loisir de répondre lui-même et répliqua sur un ton bourru :
« Monsieur compose ! Et encore, ce n'est rien, comparé à hier au soir ! Parce que j'ai aussi eu droit au son, figurez-vous ! »
Pippin lança un regard hautain à son cousin et répondit :
« Tu n'es qu'un ignare ! Au lieu de toujours te plaindre, tu devrais mesurer la chance d'avoir pu assister à une telle création artistique ! »
Frodon, qui n'avait encore rien dit, prit alors la parole :
« Mais c'est tout de même curieux, Pippin ! Je ne doute pas que tes compositions soient très jolies, mais je trouve, comme Merry, cet acharnement à la musique…pour le moins surprenant. Surtout quand on pense à ce qui nous attend chez nous. »
« Justement, c'est pour ça ! »
« Pour ça quoi ? »
« C'est pour ne pas angoisser que je compose ! Oui, pendant que je joue, et bien ! Je ne pense pas à l'état déplorable dans lequel nous risquons de trouver la Comté ! Et les notres ! Je ne peux pas m'empêcher de redouter que mes sœurs, mes parents soient en prison ! Peut-être même morts ! Et l'ancien, et Gros Bolger, et…… »
Le jeune hobbit ne trouva pas la force de poursuivre et fondit en larmes, lâchant parchemin et instrument. Emue par le chagrin de son cousin, Lily s'agenouilla à ses côtés, le prit dans ses bras et lui caressa doucement les cheveux comme elle l'aurait fait pour un enfant.
« Oh, pauvre petit Pippin, mais il ne faut pas avoir d'idées noires comme celles-là ! Tu sais, quand je suis partie, tout le monde allait bien ! Lothon n'osera pas s'en prendre aux Touque ! Ni aux Bolger ! Et mon ancien est en sécurité chez Rosie ! »
« Lothon ne peut peut-être rien contre eux, mais Saroumane……Intervint sombrement Merry. »
« Oui, c'est pourquoi il ne faut plus tarder ! Déclara Sam sur un ton décidé. »
Et comme pour appuyer ses dires, le hobbit tendit vivement à chacun une assiette garnie de bacon et commença à rassembler les affaires qui n'avaient pas d'utilité directe. Puis il reprit :
« Je propose que nous nous mettions en route aussitôt le petit déjeuner terminé. Il nous faudrait atteindre le bac de Châteaubouc avant la nuit ! »
Frodon acquiesça :
« Oui, tu as raison, Sam, nous n'avons que trop traîné ! En ce qui me concerne, mes affaires sont prêtes, grâce à Lily »
« Les miennes aussi ! S'écrièrent ensemble Merry et Pippin. »
Sitôt la dernière bouchée avalée, les cinq hobbits reprirent la route, mais au fur et à mesure qu'ils progressaient, un silence de plus en plus pesant s'installait au sein du petit groupe. Chacun ruminait en son for intérieur ses doutes et ses angoisses, sans oser s'épancher sur le reste de la compagnie. A voir leur triste mine, on aurait plutôt cru se trouver en présence d'un convoi mortuaire que d'un groupe de guerrier. La seule à affecter un semblant d'entrain était Lily. Cette dernière, désireuse de motiver le courage de son frère et de son époux, affichait une mine résolue, et l'on aurait pu penser, en la voyant ainsi fièrement assise sur son poney que l'issue des combats en leur faveur ne faisait aucun doute pour elle. S'il n'affecta nullement Sam et Frodon, trop absorbés par leurs propres pensées et souvenirs douloureux, cet effort fut remarqué par Merry et Pippin. Le jeune Brandebouc rapprocha sa monture de celle de son cousin et souffla à l'oreille de ce dernier :
« Tu as vu ça ? Elle est vraiment extraordinaire, elle n'a peur de rien ! Vraiment, je trouve cette fille épatante ! »
« Oui, mais je suis sur qu'elle n'est pas plus rassurée que nous, répliqua Pippin. Elle se maîtrise par amour pour Frodon et pour Sam. La pauvre a encore plus de raison que nous de redouter ce retour au pays. N'oublie pas ce que Lothon la pustule lui a fait subir ! »
« Ma foi, je comprend aisément son geste, la tentation est grande et….. »
« Ne dit pas cela ! On n'a pas le droit d'user de brutalité envers une jeune fille sans défense ! C'est un ignoble individu, lâche et répugnant, et si Frodon ne le pourfend pas, je m'en chargerais personnellement ! »
Merry afficha un petit sourire entendu et répondit :
« Je pense que notre charmante cousine pourra s'en charger elle-même ! Elle a fait d'immense progrès en escrimegrâce à mes bons offices et le vieux Lothon n'a qu'à bien se tenir ! Par Eru, le combat promet d'être beau ! »
La discussion tira les deux cousins de leur morosité, et leur gaieté de plus en plus visible se répandit dans le reste de la troupe :
« Qu'est ce qui vous rend si joyeux ? Demanda Frodon. »
« On se demandait à quoi peut ressembler une brochette de Sacquet-de-Besace ! Répondit Pippin en éclatant de rire. »
« Oui, je suis certain que c'est encore plus fade que le Lembas ! Renchérit Merry ! »
A ces mots, les hobbits éclatèrent de rire de concert, hormis Lily qui, au contraire, se rembrunit, laissant le masque de sa belle assurance se craqueler. Malgré ses efforts, de grosses larmes vinrent bientôt inonder son visage. Frodon vint placer son poney contre celui de son épouse et dit d'une voix douce :
« Voyons, qu'y a-t-il, mon amour ? C'était pourtant drôle, ce qu'a dit Pippin, tu ne trouves pas ? »
« N….non ! J'ai si peur ! Je suis certaine qu'il va essayer de recommencer ! Je ne suis pas sure de vouloir retrouver la Comté ! Et puis….toutes ces méchantes langues, ces jaloux, ces médisants…… »
Merry dit alors sur un ton résolu :
« Mais tu n'as rien à craindre, belle cousine ! N'oublie pas que tu as avec toi quatre courageux hobbits fortement armés, et gare à celui qui voudrait te faire du mal ou médire sur ton compte ! Il pourrait faire ses prières ! Ah, ah ! »
Le ton guerrier employé par Merry, si peu conforme au stéréotype du hobbit et à la foi si bienveillant à son égard fit retrouver le sourire à Lily.
« Oh, vous êtes tous si gentils ! C'est vrai, je n'ai vraiment rien à craindre ! »
« Si, si, l'oncle Sarradoc, intervint Pippin avec un clin d'œil. Quand il va te voir, il voudra te voler à Frodon, c'est sur ! »
Cette dernière remarque rétablit tout à fait la bonne humeur du groupe qui continua de deviser gaiement jusque à son arrivée au quai du bac de Châteaubouc.
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