Voilà la suite ! Bonne lecture !
Kiss
Aphrael
Le destin fait bien les choses
Partie 3
Il l'embrassa sur la joue et descendit les trois marches du perron quand elle le rappela. Il se retourna et fut surpris de la voir avec un sourire amusé.
"Un dernier verre ?" proposa-t-elle.
Il sourit, heureux de voir qu'elle aussi n'avait pas envie de mettre fin à cette soirée. Il renvoya son chauffeur et remonta les marches jusqu'à la porte qu'elle avait laissée ouverte pour lui et qu'il referma après son passage.
Elle était dans le couloir entrain de se déchausser. Une fois hors de ses talons, elle était plus petite. Il s'étonna de la fragilité qui émanait de la femme devant lui. Il ne l'avait jamais remarqué avant. Il ne savait pas si cela était du à la robe qui mettait en valeur ses courbes féminines ou si cela était dus au manque d'armes apparent (il n'était pas dupe, il la connaissait et il savait qu'elle dissimulait un automatique quelque part sous ce bout de tissus. Il aurait juste bien aimé avoir le privilège de le retirer lui-même, ayant une petite idée de sa cachette).
Une fois descendus de ses perchoirs, elle poussa un soupir de soulagement et fut ravie de sentir la froideur apaisante du carrelage sous ses pieds. Elle déambula nue pieds dans la maison, caressant la tête de Black Hayate quand celui-ci arriva jusqu'à elle en remuant la queue.
"Faites comme chez vous !" lança-t-elle en se dirigeant vers la porte de la salle de séjour.
Il joua un instant avec le chien. L'animal tenait la marque des années. Il se souvenait encore du jour où elle l'avait recueillie chez elle. A présent, Black Hayate lui arrivait un peu au dessus du genou.
Laissant de coté ses souvenirs pour un moment plus opportun, il traversa le salon en direction de la cuisine. Il s'arrêta dans l'embrasure de la porte et l'observa mettre le nez dans le réfrigérateur et chercher à l'intérieur. Lui tournant le dos à demi penché, il avait une vue parfaite de sa chute de rein et s'en régala.
Il aimait cette soirée de plus en plus.
Il sursauta au son de la voix féminine qui parvenait du frigo et rapidement, éloigna son regard de l'agréable vision tout en essayant d'entendre ce qu'elle lui disait malgré le bourdonnement du sang dans ses oreilles.
"Hein ?"
"Les verres à champagne. Dans le placard en haut à droite. S'il vous plait."
"Euh … oui. Tout de suite."
Il se dirigea vers les placards en essayant de réduire l'allure de ses pas et de paraître le plus naturel possible. Il trouva les verres à l'endroit indiqué et elle sortit de son frigo une bouteille de champagne en souriant.
"Je savais bien que j'en avais une quelque part."
Il sourit, ouvrit la bouteille et leur servis deux coupes, tendant l'un d'elles à la jeune femme quand cela fut fais.
"A quoi trinquons-nous ?" demanda-t-il curieux.
"A notre réussite !" s'exclama-t-elle, une étincelle de malice dans les yeux.
Il fut encore une fois surpris de son attitude insouciante. Il l'avait toujours connue stricte, plutôt froide et irrémédiablement sérieuse et ce soir, il découvrait un nouvel aspect de sa personnalité. Insouciante, souriante, pleine de gaieté, il la trouvait positivement radieuse. En même temps, il ne l'avait guère côtoyé en dehors du travail. Sa relation avec son ancien Lieutenant avait toujours été ambiguë. Un peu plus que de l'amitié mais moins que de l'amour. Elle était basée sur une parfaite connaissance du fonctionnement de l'autre (plus dans un sens que dans l'autre mais tout de même) et un profond respect. Cependant, quelque chose avait changé à partir du moment où elle était entrée dans la salle du restaurant mais il n'arrivait pas malgré tous ses efforts à mettre le doigt dessus. Il laissa tomber pour le moment. La réponse finirait bien par apparaître à un moment ou à un autre.
Son regard retomba sur sa compagne qui sirotait son champagne lentement. Elle lui sourit distraitement avant de retourner dans son salon pour s'asseoir non pas sur le canapé mais juste en face, par terre son dos contre l'assise. Son chien vient se coucher à ses cotés la tête sur sa cuisse et elle le gratta pensivement entre les deux oreilles.
"A quoi pensez-vous, Capitaine ?" demanda-t-il curieux.
Elle sembla l'avoir totalement oublié car quand elle posa les yeux elle sembla surprise de le voir ici.
"Quoi ?"
"Non … rien. Dites moi, McGraith ça vous est venu comment ?"
"C'est le nom de jeune fille de ma mère."
"C'était très bien pensé et … très" il soupira et s'essaya à coté d'elle. "Très … avenant de votre part."
Elle haussa les épaules.
"Vous êtes le Führer. Par cela même, le plus au gradé et j'aime ma place. Autant éviter un scandale quand on le peut."
Elle approcha sa main de la bouteille qu'il avait posée sur la table basse devant eux et se servit un nouveau verre.
Ils restèrent silencieux en long moment. Ce n'était pas gênant, c'était même plutôt reposant après tout le remue-ménage du repas. Finalement, elle fit un signe à Black Hayate qui se leva, s'approcha de la télévision et attrapa un morceau de plastique noir dans sa gueule pour le rapporter à sa maîtresse et reprendre sa place. Elle se servit de l'objet pour allumer la télé. Le son était juste assez fort pour être entendu et en même temps, permettre de parler. Il la regarda alors qu'elle, les yeux fixés sur l'écran, faisait défiler les chaînes sans vraiment y faire attention. Au bout d'un moment elle lui tendit la télécommande, le regard toujours fixe. Il la prit et fit à son tour défiler les programmes. Il finit par arrêter son choix sur un film romantique et se tourna vers la femme assise à coté de lui. Il savait qu'elle détestait ce genre de film. La seule fois où il avait tenté de la faire regarder un film de ce type, elle l'avait regardé comme s'il était cinglé.
Cette fois fut légèrement différente, elle le regarda exaspérée, leva les yeux au ciel mais elle finalement céda et tenta de comprendre de quoi il s'agissait malgré le fait qu'ils avaient manqué plus de la moitié de l'histoire.
Mustang sourit. Il s'était toujours demandé ce que ça serait de regardé ce genre de vieux film à l'eau de rose avec Hawkeye. Comment elle réagirait ? Si elle aimerait ça malgré toutes ses protestations ? C'était le genre de question qui le dérangeait depuis qu'il la connaissait. Elle l'intriguait sans arrêt et à chaque fois qu'il croyait avoir mis le doigt sur quelque chose de plus profond que ce qu'elle voulait bien laisser transparaître, elle agissait d'une façon qui démolissait tout son raisonnement. C'était frustrant !
Au bout d'une bonne heure, un poids tomba lentement sur son épaule. Il sourit quand l'odeur de miel l'enveloppa. Sa respiration indiquait très clairement qu'elle dormait à poings fermés. Il passa son bras autour de ses épaules pour assurer sa position et l'empêchée de tomber plus bas. Il laissa leur tête reposer l'une contre l'autre. Hayate relava son museau de la cuisse de sa maîtresse et leurs yeux se croisèrent. Roy eu tout d'un coup une révélation.
Tout ce qu'il avait toujours voulu était là.
Une femme qui tenait assez à lui pour rentrer chez elle en courant dans le but de venir lui porter secours à une réception. Un chien loyal et silencieux toujours prêt à veiller sur eux deux et à lui faire la fête quand il rentrerait du travail. Une fin de soirée calme, assis par terre à regarder la télévision dans le plus total silence. Mais plus que tout, le tenir dans ses bras comme il le faisait en ce moment précis, elle, pour une fois, ignorante des pensées qui traversaient son cerveau.
Son esprit compris enfin ce que son cœur essayait de lui expliquer depuis le repas. Depuis des années.
"Hawkeye ?"
"Hmm."
"Tu ne me quitteras jamais, hein ?"
"Hmmm."
Il voulait faire de la comédie de cette soirée, une réalité.
Il voulait l'attendre devant l'autel.
Il voulait se faire passer la bague au doigt.
Mais seulement par elle.
Il passa légèrement sa main libre dans la masse de cheveux blonds comme il l'avait fait la première fois des années auparavant.
Il voulait lui faire plein de morveux braillards.
Il fit glisser son index le long de sa joue jusqu'en dessous de son menton. Elle soupira et marmonna quelques mots qu'il ne comprit pas mais qui ressemblait étrangement à son prénom.
Il voulait vieillir à ses cotés.
Il remonta son visage jusqu'à un angle parfait et souria.
"Riza ?" appela-t-il doucement.
Elle murmura dans un souffle son nom et autre chose qu'une fois encore il ne saisit pas.
Elle était à la fois mignonne et sensuel. Enfant et femme fatale.
"Je t'aime."
Ce n'était qu'un murmure au creux de l'oreille mais comme en réponse, elle se serra un peu plus contre lui et il craqua.
Il l'embrassa.
C'était égoïste de sa part car elle ne pouvait pas en profiter mais il en avait eu besoin.
Il veilla sur son sommeil encore un moment pour finalement s'endormir à son tour.
Assis sur le sol d'un salon.
Son capitaine blottit dans ses bras.
Et rien n'aurait pus rendre cette soirée plus parfaite, pensa le Führer avant de fermer les yeux.
Fin
Voilà c'est fini !
Merci d'avoir lu (et rewiewé).
A la prochaine :)
