DISCLAIMER : Tous les personnages utilisés ainsi que l'univers de Harry Potter appartiennent à J.K.Rowling. Je ne me sers de ces personnages qu'à des fins non commerciales : il n'y a aucune intention de contrefaçon et le seul bénéfice est le plaisir de l'écriture.
Le rating est pour le moment PG-13, pour cause de propos et suggestion de situations homosexuelles. Donc homophobes, vous êtes prévenu, même s'il n'y a pour le moment pas grand-chose.
Notes : Sirius n'est pas mort et enseigne à Poudlard avec Lupin. Ils assurent tous les deux, le cours de Défense contre les Forces du Mal, chacun dans sa spécialité : Remus, les créatures, Sirius, les sortilèges et objets.
LES DIEUX DE POUDLARD
Kikoooooooooo à tous !
Bon alors j'ai fait tout mon possible mais je n'ai pas pu poster plus tôt. Par contre… ceci est mon plus long chapitre jamais posté, alors que je voulais faire court ! En tout cas j'ai fini un tiers de mon calendrier, youpiiiiiiiii !
Saral : T'en fais pas il y aura une photo à trois. La vengeance de Minerva et de Chourave s'amorce dans le chapitre... je suis sûre qu'il y aura des lecteurs qui vont trouver ce qu'elles manigancent ! J'ai un mal à garder Severus sous contrôle, Gilderoy commence à lui donner de l'urticaire, le pauvre ! Gros bisous !
Alinemcb54 : la suite est ENFIN là... Un beau double chapitre... Bonne lecture et plein de bisous !
Nymphodora Tonks : Oui je sais pour Pansy... Mais bon je ne pouvais pas faire 24 photos avec seulement Sirius, Remus, Severus, Harry et Draco ! donc des atrocités vont régulièrement passer dans les pages du calendrier...Fin mai... en fait chaque lecteur me demande de chouettes photos pour son anniversaire, mais ce n'est pas possible ! Je pense que tu seras partiellement satisfaite de la photo de la fin mai... Gros bisous !
Maffie : Heureuse de voir que tu aimes un autre de mes textes ! Pour Rary, ça reste en stand by car je voudrais avancer ce calendrier encore sur quelques mois. J'avoue, j'ai beaucoup de difficultés à passer d'un texte à l'autre car ce sont des histoires complexes. Donc tant que je suis sur le calendrier j'y reste... Gros bisous !
Galouz : encore une fois merci de ton aide ! Plein de bisous !
Onarluca : Je n'arrive pas à trouver de justification pour les faire poser plus souvent. Déjà que j'ai un mal fou à empêcher Severus de quitter Poudlard ! Ben oui, j'essaie de respecter un minimum leur caractère et donc... Et puis 24 photos avec eux seulement avec eux trois, j'aurais été à court d'idées de décor et de pose. Au fait j'ai vu que tu publiais toi aussi sur TWWO ! Gros bisous !
Vif d'or : Vi je suis désolée, mais c'est difficile de faire du favoritisme. D'ailleurs Elhyn m'avait laissé une review pour Rary en indiquant que pour le coup elle se sentait mal aimée... Mais tu sais je crois que tu vas vouloir être née au même mois que moi ! Et puis t'en fais je fais attention en voiture. Surtout quand je griffonne... Au fait, j'ai été déçue que tu ne sois pas passée sur ma nouvelle fic ? Ou alors elle ne t'a pas plue ? Gros bisous !
Siryanne : Oui je sais je fais des chapitres conséquents car je poste moins souvent. Si je postais plus souvent, je ne pourrais pas avoir le temps de répondre aux reviews, alors... Donc je pense que tu vas en avoir pour un petit moment à lire ce double chapitre ! Oui je sais Galouz m'avait tenue informée de tes déboires avec le site. J'espère que c'est définitivement fini ! Gros bisous ! (et moi aussi je suis sur Hpff)
Mini Pouce : Ne t'inquiètes pas : je ferais deux fins avec deux slashs ! Comme ça tout le monde, persos y compris, sera content ! La difficulté est d'arriver à « animer » chaque photo. Ce n'est pas évident de trouver un sujet de décor et de faire une photo qui « bouge ». C'est ça qui me donne le plus de mal. Donc j'essaie d'y inclure des éléments humoristiques, comme tu l'as remarqué ! Oui je sais que Lockart fait peur. Mais bon, il m'amuse beaucoup ! On verra bien ce qu'il va arriver... Gros bisous !
Bruno-Pier :Bain de sang, non je ne crois pas. Des quiproquos, certainement !La photo de Ron et de Mione n'est pas pour tout de suite, donc je ne sais pas encore très bien ce qui va se passer. Mais ce que j'ai en tête reste très très mignon, après tout c'est Ron, hein ! Bisous !
Enyo85 : J'ai beaucoup d'affection moi aussi pour le personnage de Mione. Je voulais trouver une photo qui lui rende un peu justice et qui la sorte de son rôle d'intello. Je ne sais plus comment l'idée des fées m'est venue, mais je trouvais excellent le contraste avec Pansy. Ce sont les fées elles-mêmes qui ont décidé de la virer de la photo car je n'y avais pas du tout pensé ! Où donc Pansy a-t-elle acquis de la profondeur ? Non je refuse de faire un trio. Pour Severus je proteste : j'ai tendance à la rajeunir dans la tête et donc pour moi il n'a pas plus de 37 ans à tout casser... Techniquement je ne supporte pas les couples avec une telle différence d'âge : ici je l'admets (et j'adore) car je considère que Severus a le coeur d'un jeune homme de 22 ou 23 ans, car tout son passé l'a empêché d'aimer. Comme si Voldemort lui avait volé des années de sa vie. J'avais commencé à lire par curiosité celle de Snapeslove avant qu'elle se fasse virer du site, mais j'ai arrêté pour cause de nausée et surtout car elle a utilisé l'excuse classique de pédophiles… Sans ça je suis d'accord, c'était bien écrit ! Gros bisous !
Crystal d'avalon : On verra si c'est toujours génial sur les dernières photos : je me dis qu'à un moment ou à un autre je vais être en manque d'imagination moi… Bonne lecture et plein de bisous !
Cltho : Oui je sais je suis longue à poster (et pour le pourquoi je renvoie à ma bio et au LJ) et je le regrette car je sais que ce n'est pas facile de suivre une histoire comme ça… Je fais tout ce que je peux, juré ! Gros bisous !
Her-mio-neu : Mais non, j'ai juré que je finirais mes fics avant d'en mettre d'autre (j'ai fait une exception pour un petit Hpdm « entre l'orgueil et l'amour » car je n'arrivais à juger ce que j'écrivais ! dis au fait, tu n'as pas aimé pour finir ?) Oui je sais que tu en as parlé à Galouz (et elle me l'a dit aussitôt et j'ai voulu t'envoyer un petit mail mais il n'est pas sur ta bio…) et si tu veux quelques news passe sur mon LJ. J'ai de plus en plus de difficultés à trouver du temps ! Je pensais vraiment avoir fini et poster ce double chapitre la semaine dernière. Mais comme il est très long et que vraiment Rem et Siri m'ont cassé les pieds, j'y ai passé plus de temps que prévu (et je n'ai pas corrigé comme j'aurais voulu mais bon…) et pour ton anniversaire… eh bien tout le monde me demande la même chose ! Alors vraiment je ne peux rien promettre ! Gros gros bisous !
Miss Felton/Malfoy : Je vais essayer de continuer encore un moment sur cette fic, jusqu'à ce que je sache exactement comment faire mes deux fins… Et je jure de la finir ! Elle est particulièrement technique à écrire et je ne suis pas sûre d'y arriver mais je fais tout pour ! Allez, il me reste plus que 16 photos… Gros bisous !
Lovely A : Moi aussi j'adorais l'idée au début, jusqu'au moment où j'ai compris que si je voulais la lire, il fallait que je l'écrive… et les persos m'en font voir de toutes les couleurs ! Mais je ne lâche pas le morceau. Je rappelle qu'il y a deux fins, une par slash… comme ça tout le monde sera content. Gros bisous !
MiSs ShInIgAmI : Pas de trio ! Je ne pensais pas que vous serez si nombreux à me le demander… La suite arrive aussi vite que je le peux et je suis contente que ça te plaise car vraiment parfois ce n'est pas facile à écrire… Bisous !
Marijuane : Vi j'aime les choses choupi… J'essayerais de refaire des photos comme ça ! Une petite embellie pour avril, avant mai ! Aïe… je sais que tout le monde voudrait une photo géniale pour son mois de naissance, mais ça me paraît difficile vu l'histoire de faire plaisir à tout le monde ! Il aurait fallu que je « suggère » à Bubus l'idée d'un concours (dont les gagnants auraient élus par les élèves ) pour les faire poser dans un calendrier… Evidemment le calendrier aurait été plus succinct…. Bon pourquoi je n'ai que cette idée maintenant, alors que ça m'aurait bien simplifié la vie avant ? Pour le pairing je rappelle qu'il y aura deux fins, une par slash ! Merci pour ton idée je l'étudierais… (d'ailleurs j'ai collé ta review dans mes notes comme ça…) C'est vraiment gentil de me dire ça pour les updates car vraiment je culpabilise ! Passe sur mon lj pour des news. Gros gros bisous !
ChibiMania : Je crois que le mieux c'est de changer la place des photos dans le calendrier, comme ça tu auras la photo de ton choix pour ton anniversaire ! En tout cas je suis contente que ma fic te plaise car vraiment j'y passe du temps ! Gros bisous !
KoKo : Alors à l'origine je devais faire poser Rem et Siri à la fin d'avril… Le problème… c'est qu'ils m'ont vraiment cassé les pieds ! Enfin surtout Rem'… c'est pour ça aussi que je n'ai pas pu updater plus tôt je ne trouvais pas la solution à mon problème. De toute façon je les ferais poser ensemble, mais je sèche vraiment sur le décor ! Bah je trouverais quand ils décideront de coopérer. Bisous !
Farahon : Oui comme je ne poste pas souvent, on oublie plus facilement… Alors Riry en va pas vraiment choisir puisqu'il y aura deux fins, une par slash ! Je ne sais pas encore quand je ferais la division de la fic, mais je pense que ce sera quand Harry aura envie de choisir ! Mais je crois que ça se voit que j'aime martyriser Severus car pour le moment Draco est plutôt épargné… Il faut que je m'occupe de son cas à lui ! Bref, en tout cas ça fait plaisir de te retrouver sur cette fic-ci ! Gros gros bisous !
Sacré Sorcière : Vu mes journées de travail j'aurais du mal à poster mes doubles chapitres en moins de trois semaines ! Déjà que pour celui-ci j'au une semaine de retard sur mon estimation pour cette raison… Mais tu peux être sûre que je fais ce que je peux ! Mmh j'ai déjà fait une photo dans les douches, alors je ne sais pas si je vais récidiver, on verra pour le moment je n'ai pas d'idées de décor pour eux trois ! Pour le lemon, vu la nouvelle politique du site, s'il y en a, ce sera posté sur un autre site : je n'ai aucune envie de me faire virer. Mais de toute façon je mettrais le lien direct sur le chapitre ! Bisous !
Mi : Je ne sais pas si ce chapitre te fera autant rire mais… j'ai essayé ! Pour la publication, malheureusement je ne peux rien promettre, j'ai beaucoup de travail donc… par contre je continue sur cette fic : donc le prochain update sera le mois de mai. (sauf si je finis l'acte deux « entre l'orgueil et l'amour ») et sera aussi un double chapitre. J'ai déjà le planning du calendrier jusqu'à fin août ! Bisous !
Nardy : Je crois que tu es trop gentille ! Je ne crois pas que cette fic soit géniale, mais j'aime bien quand on me dit ce que j'écris est « choupinou » ! Dommage que tu n'aies pas d'idées mais si jamais une muse vient te taquiner, pense à moi ! Gros gros bisous !
Je vous rappelle que le rating change régulièrement pour cette fic en raison des nombreux couples !
Vous êtes tous d'accord pour dire que cette fic c'est n'importe quoi et moi la première. Car si Albus avait effectivement proposé ce calendrier dans le monde tel que l'a conçu Rowling, il se serait fait interné et Minerva aurait été lui apporter des oranges... Bref ceci pour dire que je cherche le moyen de faire poser Lucius...
Je rappelle que DEUX FINS sont prévues !
Tout le monde me demande un trio depuis un petit moment donc... voici un trio pour le début d'avril...
Chapitres 7 et 8 – Du 1er avril au 30 avril
« En avril ne te découvre pas d'un fil » Vérité ou… ?
Jeudi matin
Draco ouvrit lentement les yeux : l'aube pâle lui apprit qu'encore une fois, il n'avait pas beaucoup dormi. Après avoir passé tant d'heures à chercher l'oubli dans le sommeil, il avait sombré au milieu de rêves incohérents... qui tous lui rappelaient ce qu'il voulait si vainement occulter.
Il devait se rendre à la douloureuse évidence. Cela ne passait pas. Cela empirait même : il y pensait de plus en plus. Car cela faisait deux nuits désormais. Deux nuits que son sommeil était entrecoupé de scènes flashs de la séance de mardi. Que la vision de Potter nu le hantait...
Il avait commencé par chasser ces images, au début avec force et puis peu à peu, avec un certain désespoir. Mais elles s'obstinaient à revenir devant ses yeux. Sans qu'il comprenne pourquoi. Des questions sans fin, d'impossibles hypothèses et... les fameux rêves, tout cela finissait par lui donner peu à peu un début de réponse.
Ce matin dans l'aube blafarde, il finit par réaliser beaucoup de choses. A son attirance surprenante pour Potter. A celle que semblait éprouver également Severus. A la jalousie qui l'avait alors saisi. Il eut un sourire amer. Se rendre compte que lui un Serpentard fils de Mangemort était attiré par son ennemi presque héréditaire, cela avait une certaine ironie. Cela soulevait tant de problèmes, tant de questions... Plus encore le fait de savoir Snape également attiré. Comme si Potter était l'idéal pour tout Serpentard... Il en sourit un instant, mais son visage redevint aussitôt soucieux.
Que voulait-il ? Il devait se poser honnêtement la question avant d'engager ses efforts pour... Oui pour séduire Potter, il n'y avait pas d'autres mots. Pas d'autres mots pour dire qu'il était homosexuel. Pas d'autres mots pour se savoir condamné par tous ces choix. Il se tourna pour enfouir la tête dans l'oreiller. Potter... Cela valait-il la peine de se battre pour lui, comme il en avait pris impulsivement la décision la veille ? Il savait que cette relation si jamais elle existait lui causerait beaucoup de problèmes.
Comme il savait qu'il n'était pas indifférent à... Harry... Son prénom lui donnait une autre dimension que le sec « Potter » qu'il avait toujours utilisé...
- Harry, murmura-t-il à haute voix.
Il se souvenait encore de la peau sous ses doigts, cette peau chaude presque soyeuse. Il en pouvait oublier l'abandon de Harry contre son épaule car il avait toujours ce chamboulement dans son cœur quand il y repensait… Tout en se demandant si tout cela n'avait pas été que pour le seul besoin de la photo. Pourtant, oui pourtant... Il n'avait pas rêvé ce bref frémissement, quand ils avaient échangé leurs places et que c'était lui qui avait posé une main possessive sur la hanche du jeune homme. Sa beauté nue... Une vague de chaleur le traversa à cette image, et il se sentit réagir. Encore.
Il soupira et s'assit, contemplant sans la voir l'armoire qui lui faisait face :
- Je veux être avec lui, dit-il à haute voix. Je ne sais pas...
Sa voix se brisa sous l'émotion qui l'envahit alors.
- Je veux juste qu'il me regarde, qu'il me sourit, continua-t-il essayant d'extirper ses sentiments ce qu'il ne faisait jamais.
De les atteindre alors qu'il les enfouissait si profondément.
C'était si difficile de savoir ce qu'il voulait. Ce qu'il ressentait. Si difficile pour un Malfoy de l'avouer. D'avouer avoir besoin de quelqu'un d'autre que soi...
- Je veux...
Il hésita, cherchant des mots pour ses sentiments, ses désirs.
- Le rendre heureux ?
Il secoua la tête, non c'était idiot de penser ça, mais... Il ne voyait pas d'autres mots. Il aurait préféré croire qu'il ne faisait que le désirer, mais... cela allait peut-être au delà de ça. Hélas.
Il se leva enfin et se dirigea vers sa petite salle de bain avec des gestes lents et fatigués. Il se glissa sous la douche, tentant de se réveiller sous l'eau froide... Alors que l'eau ruisselait sur lui, Draco réfléchissait au moyen de savoir ce que Harry pensait de lui. Pour plus si affinités. Il se découvrait terriblement maladroit. Incertain de savoir comment séduire ce beau brun qui le hantait. Incertain savoir ce qu'il voulait vraiment, s'il ne s'agissait que de quelques nuits torrides – il se mit à rougir à cette pensée – ou... davantage... La seule chose qui le mettait en joie, ce fut d'avoir découvert la veille que quelqu'un s'était mis à draguer Snape : le bouquet de roses qui avait été déposé devant la porte des appartements de leur chef de maison ne laissait aucune doute à ce sujet. Oui quelqu'un s'intéressait à Snape. De façon très maladroite… Quoique… Il pourrait peut-être s'en inspirer. Avec plus… de classe ! Il sourit en se séchant. Si quelqu'un s'occupait Severus, c'était parfait !
Il acheva de se préparer, sa résolution prise : il allait faire un pas vers Harry. Mais juste un, seulement un. Il ne s'abaisserait pas à en faire un deuxième.
La cloche du petit-déjeuner sonna. Il sortit de sa chambre, le visage lisse de toute expression. De toute émotion. Il avait si bien appris auprès de son père...
- Ah, Draco-chou , l'interpella Pansy qui l'attendait derrière la porte de sa chambre.
- Salut Pansy et s'il te plait arrête de m'appeler comme ça !", se plaignit-il avec agacement.
La jeune Serpentarde le scruta avec attention: Draco semblait pour une fois sérieux. Il avait toujours répondu avec humour à ce qu'elle ne considérait que comme de simples taquineries. Ou plutôt comme sa façon à elle de lui montrer son affection… Mais ce matin, quelque chose paraissait avoir changé en lui. C'était subtil dans son attitude mais les cernes du jeune homme indiquaient clairement que quelque chose le tracassait. Et un drôle d'éclat habitait ses yeux…
- Qu'est-ce qui s'est passé cette nuit?», demanda-t-elle aussitôt.
Elle le connaissait depuis assez longtemps pour percevoir tout changement en lui. Draco retint de justesse un mouvement de mauvaise humeur: il avait failli oublier que Pansy était une Mangemort en puissance. A ce titre, et il le savait car elle lui avait révélé, elle commençait à avoir certains liens avec Voldemort... Draco savait que cela pouvait être une mauvaise idée de la contrarier... Il ravala donc son irritation: s'il ne voulait pas que la situation lui échappe, il ne devait surtout pas parler de Harry… Non Potter!
- Rien, dit-il d'une voix plus neutre. Rien du tout...
- Ah au fait, j'ai réussi à avoir ta photo, révéla-t-elle avec excitation.
Draco se figea et son esprit passa automatiquement en mode pause. Quelques secondes plus tard…
- Ma... ma photo, réussit à demander Draco surpris.
- Celle avec Potter, précisa Pansy. J'ai réussi à en obtenir une copie, dit-elle avec un zeste de suffisance. Mais... elle est bizarre.
- Je ne vois pas ce qu'elle a de bizarre, demanda-t-il avec plus d'assurance et de hargne feinte. On m'a forcé à poser avec Potter, alors...
- Justement, tu n'as pas l'air d'être... forcé, nota-t-elle très justement.
- Je ne vois pas de quoi tu parles!
- Dis voir... Qu'est-ce que tu penses de Potter, demanda Pansy en l'observant avec soin.
- Qu'est-ce que tu veux dire, demanda Draco d'un ton impersonnel.
- Parce que quand je le chasse de la photo, le toi de la photo va le chercher pour le serrer contre lui! Je suis sûre que tu as une explication intéressante, Draco…
- La photo a été sûrement ensorcelée, avança Draco avec dédain. Qu'est-ce que tu crois! Ils sont prêts à tout pour vendre le calendrier!
Il bénissait son côté Serpentard, lui permettant d'avoir toujours une réponse toute prête en toute occasion. Car... comment ça il allait chercher... Harry. Il allait vraiment le chercher? Pour le serrer contre lui? Vraiment?
- Tu as sans doute raison..., dit Pansy sérieusement ennuyée. Mais si elle est ensorcelée, je peux peut-être faire quelque chose pour remédier à ça et virer Potter de ta photo, dit-elle pour elle-même. Je voudrai tellement te voir sans... obstacle!
Car Pansy savait très bien ce qu'elle voulait faire de la photo: virer Potter n'était qu'une étape.
- Fais ce que tu veux, maugréa Draco en s'éloignant, l'esprit encore sur le fait que son moi de la photo avait compris les choses beaucoup plus vite que lui-même...
Il ne réalisa que quelques instant plus tard ce que Pansy voulait dire : mais quand il se retourna, elle avait déjà disparu, l'esprit focalisé sur son nouveau but. Enfin, cela avait toujours été son but, mais là elle avait un élément… concret sur lequel travailler. Draco soupira, connaissant son obsessive persévérance : il devait récupérer la photo...
OOOOooooOOOOoooo
Après une nuit passée à sursauter au moindre bruit, Severus sortit de chez lui mais rien ni personne ne l'attendait. Il respira de soulagement et se rendit comme à son habitude – durant la période pré-Gilderoy – prendre son petit déjeuner.
Tout était normal, et toujours pas de Gilderoy. Severus se permit un discret soupir de soulagement : le fou était bel et bien reparti dans son asile. Et Severus priait avec ferveur pour qu'il n'en sorte jamais plus.
- Tout va bien Severus ?", le salua Albus avec sa bonne humeur coutumière.
Severus prit le temps de se servir une tasse de café avant de répondre.
- Extrêmement bien Albus… J'ai cru comprendre que Lockart nous avait quitté, définitivement, ajouta-t-il avec l'ombre d'un sourire.
Il faillit s'étrangler quand il entendit la réponse du directeur.
- Ne vous inquiétez pas : d'après ce que j'ai compris, Gilderoy est parti faire un tour à Pré-au-Lard... Il m'a parlé d'accessoires pour votre photo...
Severus reposa sa tasse de café noir. Et à ce moment, il ne pensait plus à Harry. Mais seulement à éviter Gilderoy.
- ... Albus... si je dois poser avec lui, je vous assure que ce sera la dernière chose qu'il fera de sa vie... Et il ne pourra guère s'en vanter.
Albus avait rarement entendu Severus employer un ton aussi mortellement doucereux.
- Vous exagérez toujours...
- Comme vous voudrez, Albus.
Severus prit le temps de boire son café amer. A cet instant, il ne se sentait guère l'envie de faire la moindre concession :
- Dans ce cas, reprit toujours d'une voix très basse, je pense que vous vous débrouillerez avec le ministère quand Lockhart aura eu une… foudroyante crise cardiaque peu avant la photo..., ajouta Severus avec un sourire légèrement cruel. Un mort, ça fait toujours désordre dans une école... Ah et vous vous passerez de professeur de Potions à l'avenir... Puisque l'école risque de fermer, cela ne vous posera pas trop de problèmes, je pense. Et puis je vous rappelle que j'ai déjà posé une fois.
« De trop. »
- Severus..., soupira Albus, faussement contrit.
Car en effet, Remus qui tendait l'oreille entendit très clairement :
« Si je tenais celui qui m'a volé mes lunettes je lui ferais manger ma barbe ! Ca me met dans des situations impossibles à gérer ! On ne peut pas gérer une école sans un minimum d'aide ! »
- Severus, répéta-t-il se demandant comment le convaincre. Je vous le demande comme... une faveur personnelle.
Severus le regarda en silence. Pendant un instant, il mesura le pour et le contre. Le « contre », arriver au moins une fois à dire un « non » ferme. Et le « pour »… faire plaisir à ce vieux fou et… Oui, il y avait un « et ». En temps normal, jamais il n'aurait aidé d'autres directeurs de maison mais… Et puis comment renoncer à l'infime possibilité de poser avec Harry ? Mais cela Albus ne devait pas le savoir… Severus savait de temps en temps comment manipuler les événements pour que ceux-ci finissent par jouer en sa faveur par une étrange coïncidence…
- A deux conditions, dit-il enfin, après avoir joué un long moment avec sa tasse.
Comme pour faire durer le moment.
- Dites, je ferais ce que je peux. Mais si vous voulez poser avec quelqu'un de particulier, je ne peux rien vous promettre pour le moment…
- Je veux... un exemplaire de votre photo de janvier, dit Severus à voix très basse. Et je ne poserais pas avec Lockhart. Je veux d'ailleurs qu'il quitte Poudlard ! Sa présence nuit à la tranquillité des cours…, prétexta-t-il.
- Vous poserez à nouveau si vous avez la photo de janvier , demanda Albus avec incrédulité. Tout simplement ? Alors vous vouliez empoisonner Gilderoy il y a un instant ?
Il passa discrètement sous silence la seconde exigence de Severus. Car jamais Albus ne refuserait un modèle sexy et… volontaire !
Severus eut un étrange sourire :
- ...Oui.
Il avait découvert qu'il y avait des priorités dans la vie, et il était prêt à beaucoup pour se venger d'Albus... Il fallait dire que même si cela le répugnait de l'admettre, les professeurs Chourave et Mac Gonagall avaient eu une idée brillante pour se venger du directeur : cela faisait des années qu'il les menait par le bout du nez. Pour une fois qu'ils pouvaient lui rendre la monnaie de sa pièce... Et puis s'il parvenait à faire quitter Poudlard à Gilderoy, faire une nouvelle photo ne serait pas si difficile. Au contraire, faire encore baver Sirius et Remus, peut-être même les amener à une querelle de ménage – juste retour pour les innombrables fois où les maraudeurs l'avaient persécutés – était une idée intéressante. Car s'ils s'aimaient vraiment, cela n'aurait que peu de conséquences. A ce stade de ses pensées, il eut un nouveau un mince sourire. Une petite vengeance, même tant d'années après, n'était pas à négliger...
Albus maudit encore le voleur de ses lunettes, car le sourire de Severus... Il eut un frisson. Mais comme il s'apprêtait à demander plus de détails à Severus, le professeur Chourave intervint bien à propos. Elle semblait étrangement conciliante.
- Dites-moi, qui doit poser ce matin ? Allez-vous faire une annonce ?
L'esprit à nouveau sur sa préoccupation première – réussir un beau calendrier – Albus déclara :
- Eh bien, c'est une photo un peu particulière ce matin, dit-il avec précaution. J'ai voulu... innover et donc...
- Que voulez-vous dire ?...………..
Severus, qui écoutait d'un oreille discrète cessa tout à coup de suivre la conversation : il venait de voir quelque chose qui ne pouvait le laisser indifférent. En effet, Draco Malfoy, après avoir passé un bon moment plongé dans ses pensées, s'était levé alors que le déjeuner s'achevait. Et il se dirigeait vers la table des Gryffondor. Severus le connaissait depuis longtemps : tout dans son attitude lui clamait que le jeune Serpentard avait enfin réalisé son attirance pour Harry. Qu'il avait enfin compris que des années de disputes sans fin et de haine mutuelle n'avait fait que la cacher. Sauf que Severus avait espéré que Draco ne déciderait pas si vite. Pas tant que lui-même était encore englué par la présence de Gilderoy. Il se demanda avec un curieux détachement si Draco saurait changer pour Harry. Si finalement, il saurait donner... Si le Malfoy en lui céderait place à Draco. Le silence se fit instantanément à la table des Gryffondor.
- Potter, commença Draco de sa voix un peu traînante, je voudrais te parler. Sans témoins.
Harry resta silencieux, se demandant ce que le Serpentard pouvait bien lui vouloir... Car il ne le regardait même pas, comme soudainement incapable de soutenir son regard.
- Tu peux lui parler maintenant, fit justement Hermione.
Draco la fusilla de ses yeux gris.
- Vendredi soir à 20 heures dans la salle des enchantements, précisa-t-il seulement.
Harry fronça les sourcils : la salle des enchantements était la salle de cours du Professeur Mac Gonagall. Elle était donc située dans la tour des Gryffondor. Pourquoi donc Draco lui donnait-il rendez-vous dans sa propre tour, et pas sur son « territoire » ? C'était étrange... Un piège ?
Il ne put demander d'explication, Draco s'étant déjà éloigné sans même attendre de réponse. Tellement sûr sans doute qu'il serait au rendez-vous. Il le regarda s'éloigner distraitement, en se demandant pourquoi le jeune Serpentard l'avait dévoré des yeux la veille. Car jamais Malfoy ne l'avait regardé ainsi, assez pour que même Harry s'en rende compte. Après s'être examiné plus tard sous toutes les coutures pour être certain qu'il n'y avait rien d'anormal, il en avait conclu que Draco l'avait regardé quand il était nu pour une raison qui... lui échappait. Et là où ça devenait carrément surréaliste, c'était que Snape avait eu le même regard... Il secoua la tête refusant de s'interroger plus avant. Il en saurait sans doute davantage vendredi soir. S'il y allait.
Ron commença à maugréer :
- Mais pour qu'est-ce qu'il voulait encore cette fouine ?
- Tu ne vas pas y aller, hein Harry ? Je suis sûre que c'est encore un piège, intervint Hermione.
Mais Harry restait silencieux, perdu dans ses pensées, cherchant à comprendre l'attitude étrange de Malfoy... Ron après l'avoir observé un instant dit :
- Il va y aller 'Mione...
Harry releva la tête à ces mots :
- Mais je n'ai jamais dit ça , protesta-t-il.
- Tu y réfléchis, renchérit Hermione qui le connaissait bien. Donc tu vas y aller ! Tu es trop curieux... Et prévisible, soupira-t-elle avant de terminer son thé.
Harry ne répondit rien, incapable de dire que... Malfoy lui paraissait... étrange... Que... il était intrigué. Car le jeune Serpentard n'était pas comme d'habitude. Et Harry savait qu'il ne pouvait refuser d'élucider ce mystère...
Jeudi milieu de matinée
Au calme dans son bureau, Albus tentait en vain un sort de localisation pour retrouver ses chères lunettes quand on le dérangea encore : il semblait que depuis le début de la semaine, tout le monde avait décidé de passer faire un détour par son bureau...
Entrez donc Argus , dit-il quand on frappa à la porte de son bureau.
Le concierge entra avec Miss Teigne sur ses pas. Comme toujours avec une légère courbette.
- Que puis-je pour vous Argus , demanda Albus.
- S'il vous plait Monsieur le Directeur… J'ai appris que Hagrid devait poser. Y compris un... un elfe de maison , se plaignit-il écœuré. Je ne comprends pas !
- Mais comment l'avez-vous su , s'étonna Albus.
Il savait que le concierge voudrait poser s'il avait connaissance de la participation de Hagrid au calendrier. Il y avait toujours eu cette cordiale… mésentente entre eux. Il avait donc bien veillé à ce personne ne le dise à Rusard.
- C'est Hagrid lui-même qui me l'a dit quand il s'est rendu ce matin à la Salle sur Demande, révéla succinctement Argus.
Inutile de dire au directeur qu'il faisait toujours suivre le demi-géant par Miss Teigne dès qu'il posait un pied dans l'école. Et qu'il avait écouté à la porte de la Salle sur Demande !
Albus soupira.
- Ecoutez je vous l'ai dit vous êtes le garant..., commença-t-il solennellement.
- Monsieur le directeur... C'est une question d'honneur ! Le concierge de Poudlard doit poser ! Sinon, on croira que je ne tiens pas à notre chère école !
- Miiiaaaaooow , approuva Miss Teigne.
Albus resta silencieux cherchant désespérément ce qui dissuaderait Argus de cette idée et en maudissant pour la centième fois le voleur de lunettes...
On frappa à nouveau à la porte de son bureau, qui s'ouvrit aussitôt sans attendre la réponse. Une seule personne avait toujours agi ainsi...
Severus entra dans le bureau d'Albus passablement énervé. Il venait de quitter ses appartements où trois beuglantes spéciales Saint Valentin avaient explosé. Cette catégorie de beuglantes libéraient des petits angelots dodus et magiques qui jetaient des petits coeurs et des pétales de rose sur le destinataire. En chantant « Sois mon Valentin »... Il les avait réduit en cendres avec une certaine méthode avant d'aller chercher un poison qu'il avait créé mais jamais testé : selon ses estimations, la mort devait survenir dans d'effroyables souffrances ou alors... transformer la victime en quelque chose pour le moment d'indéterminé. Prendre cette potion sur lui l'avait un peu calmé, mais à sa grande déception il n'avait pas croisé Lochart... Mais il avait rencontré le professeur Chourave qui lui avait donné plus de détails sur ce qu'elles projetaient de faire. Il était venu chercher la photo en se disant que les deux professeurs avaient eu une excellente idée.
- Albus, commença-t-il tout de go, je tiens à avoir votre promesse que vous ne me ferez pas poser avec ce dingue ! Alors soit vous me donnez ce que je vous ai demandé tout de suite, soit il ne survivra pas à son retour à Poudlard...
- Moi je suis prêt à poser avec qui vous voulez , dit aussitôt Rusard afin de prouver sa bonne volonté.
Parce que si quelqu'un se désistait, lui il était prêt à prendre sa place !
Histoire de réfléchir, Albus prit un bonbon au citron. Mais Fumseck lui piqua la main et il le lâcha :
- Voyons Fumseck, puisque je te dis que le médicomage a dit n'importe quoi, les bonbons au citron sont bons pour la santé..., protesta-t-il doucement.
Mais deux paires yeux - l'une suppliante, l'autre incendiaire - attendaient qu'il prenne une décision. Il laissa tomber les bonbons au citron.
- D'accord, soupira-t-il. A vous deux. A une condition : il se trouve que quelqu'un m'a... « emprunté » mes lunettes. Je veux que vous les retrouviez.
- Vos... vos lunettes , répéta Argus perplexe.
Severus garda le silence, le visage glacé, en se demandant ce que Albus manigançait encore. Ou plutôt, comment il voulait les « manipuler ».
Les lunettes et « l'emprunteur », précisa Albus.
Une drôle d'expression le saisit : il n'aimait pas qu'on lui pique ses jouets. Et surtout pas ses lunettes extra rares. Car malgré tous ses efforts, il n'était jamais parvenu à savoir comment Flammel avait fait pour les lui fabriquer... Albus à cet instant précis n'avait plus aucune ressemblance avec le directeur un peu fantasque tout le monde connaissait. Ses traits sévères indiquaient qu'il n'aurait aucune indulgence pour le voleur de lunettes...
- Mais heu... Monsieur le Directeur, excusez-moi d'envisager cette hypothèse mais que se passera-t-il si c'est le Professeur Snape qui retrouve vos... euh... lunettes , demanda Argus d'une toute petite voix.
- Il posera avec la personne de son choix pour le calendrier, répondit simplement Albus. Absolument, la personne de son choix, insista-t-il.
« Il sait. Mais non, il ne peut pas savoir... Non il ne sait pas... Oui, mais si je retrouve ses lunettes et que je lui demande de poser avec Harry, il saura... Je dois trouver un autre moyen… Non, je suis fou de vouloir ça. »
Albus fit une vague grimace : sans lunettes il ne pouvait lire dans les pensées et il adorait lire dans celles de Severus, cet excellent occlumens... Son apparence si calme contrastait étrangement avec le rythme de ses pensées toujours agitées. Il aurait pu ainsi savoir ce qu'il comptait faire de sa photo de janvier. Non pas que cela l'inquiétait mais…
Severus fronça les sourcils.
- Cela ne m'intéresse pas Albus, dit-il.
- Et moi aussi , demanda en même temps Argus avec espoir.
- Pourquoi ? Avec qui donc voudriez-vous poser , demanda Albus avec perplexité.
« Pas moi, pas moi, pas moi... »
- Eh bien... Le... le Professeur... Lockhart..., murmura Argus très gêné.
Severus le regarda avec étonnement, se mordant les lèvres pour ne pas rire. Et garder le silence. Le Beau et... Non non, pas Beau. Le Bellâtre et le Gardien des chaînes. Car Severus était au courant des penchants pervers de Rusard. En particulier depuis que celui-ci avait laissé tomber un paquet de menottes et de chaînes devant lui en pleine nuit...
Nda - toujours la faute à Galouz, hein…Et avec le Professeur Snape alors, ajouta Albus avec un grand sourire.
Il tenait à son couple « ombre et lumière ».
- Non, dit Severus en serrant les dents. Ca ne m'intéresse pas, répéta-t-il.
Une brusque nausée l'envahissait. Voilà, il venait de trouver une excellente raison de retrouver ces fichues lunettes, à défaut de prendre la douloureuse décision de déménager son labo en entier. Et puis pourquoi Albus voulait-il récupérer ses affreuse binocles au lieu de s'en racheter une paire, hein ? Poudlard était si grand que cela revenait à rechercher une aiguille dans 50 meules de foin... Il décida de se mettre à préparer la potion de charme très rapidement... Il pourrait même tester quelques idées nouvelles. Un léger sourire anima ses traits à cette délicieuse pensée.
- Et... nous avons jusqu'à quand Monsieur le Directeur , demanda Argus très onctueux tout à coup.
- Ah, eh bien... Demain midi c'est-à-dire vendredi ? Comme ça, celui qui les retrouvera posera l'après-midi pour la fin du mois de mai...
Argus fit une nouvelle courbette avant de partir un sourire triomphant sur les lèvres, laissant Severus et Albus seuls :
- Je ne poserais pas avec Gilderoy, je croyais avoir été clair , déclara Severus.
Albus se décida à attaquer le nœud du problème :
- Ecoutez Severus, nous nous connaissons depuis un bon moment. Vous n'avez jamais voulu empoisonner quelqu'un qui vous laissait indifférent…
- Je l'exècre, ça vous suffit comme absence d'indifférence , lâcha brutalement Severus.
Albus utilisa son sourire non breveté :
- Comme Draco exècre Harry… Allons Severus nous savons tous deux ce que cela signifie…
- Albus…, gronda doucement le professeur de potions. Vous êtes insultant.
- Severus, ce n'est qu'une photo au fond, dit-il avec logique. Juste une heure de votre temps et il quittera Poudlard. Je vous le demande pour l'école, fit Albus avec une simplicité désarmante.
- Donc au fond, peu importe que je retrouve vos lunettes ?
- Dans ce cas et si vous le souhaitez, vous poserez avec la personne de votre choix... Et si vous ne voulez pas poser, eh bien, j'en serais désolé... pour Poudlard. Après tout, ajouta-t-il avec une certaine perfidie, l'école est notre maison à tous. Je crois savoir que vous-même y habitez depuis des années…
- J'ai un manoir vous savez... Il est très agréable à cette époque de l'année…, rétorqua Severus.
Inutile d'ajouter que cela faisait effectivement des années qu'il ne s'y était pas rendu, préférant rester dans ses appartements... à Poudlard. Mais Albus ne l'écoutait déjà plus et tentait à nouveau de prendre un bonbon au citron alors que Fumseck l'en empêchait obstinément...
La porte du bureau s'ouvrit alors que personne n'avait frappé. Albus se dit tout à coup qu'il devrait peut-être changer le mot de passe...
- Ah Albus , fit Gilderoy très à l'aise avec son classique sourire éblouissant. Comme nous sommes jeudi matin et que vous m'aviez dit que je poserais avec le Professeur Snape, je suis allé à la Salle sur Demande pour découvrir que vous aviez choisi de faire poser... d'autres... modèles.
Il n'ajouta pas qu'il s'était exclamé qu'il était hors de question de poser avec eux.
- Et donc, poursuivit-il avec entrain, je me demandais très cher Albus quand donc je pourrais poser avec...
Gilderoy s'aperçut alors de la présence de Severus. Il se tourna vers lui avec un grand sourire :
- Oh vous êtes là ! Vous... vous avez bien reçu tous mes... cadeaux , demanda-t-il suavement.
Severus fit intérieurement un bond d'horreur. Mais il resta silencieux et s'écarta. Il se colla au mur, tentant de se rapprocher de la porte le plus possible pour pouvoir s'échapper au cas où il aurait la mauvaise idée de s'étrangler en avalant sa salive. Sa main caressa un instant la fiole de potion toujours dans l'une des poches intérieures de sa robe de sorcier...
Les personnages des tableaux observaient avec attention la scène, en se donnant des coups de coude. Quelques chuchotements amusés parvinrent aux oreilles de Severus.
- C'est lui qui lui offre des fleurs !
- Et des cartes de la Saint Valentin... C'est vraiment mignon !
- Il aurait tort de refuser ! Depuis que je l'ai vu devenir professeur, il est resté tout seul…
- Quel gâchis…, commenta une directrice sur un ton apitoyé.
Severus fit alors volte-face vers les tableaux pour faire face aux bavards indiscrets :
- Vous êtes tous morts depuis longtemps et votre pathétique succédané de vie ne vous permet de vous immiscer dans la vie des vivants ! Et si vous ressassiez toutes vos erreurs passées au lieu de vous occuper de ma vie , murmura-t-il férocement entre ses lèvres à peine ouvertes. Vous n'êtes que des ombres jalouses de ceux qui vivent encore…
Les personnages le regardèrent choqués alors que derrière lui Gilderoy continuait son léger babillage à l'attention d'Albus.
- Peut-être mais nous en savons assez pour voir quelqu'un gâcher le peu d'opportunités que lui offre la vie ! Car il est vraiment charmant, ce jeune homme ! Et vous aussi d'ailleurs, quand vous voulez…
- Epousez-moi dans ce cas , ironisa sèchement Severus.
- Il faut que j'y réfléchisse, fit une voix douce près de son oreille.
Severus eut l'impression que le dieu du vent – section pôle nord – venait de passer à travers lui… Il se sentait glacé et… hérissé d'horreur par ses mots. Ses propres mots.
- Je parlais au tableau , rectifia Severus. Ne vous surestimez pas , ajouta-t-il un peu affolé.
Et au moment où Gilderoy allait répliquer, Albus intervint, se doutant que le mot « photo » devrait aider Severus à se sortir de ce quiproquo.
- En fait Professeur Lockhart, reprit Albus j'ai une idée de photo pour vous, pour demain matin !
- Avec... qui ? Parce que vous comprenez, vu ma... réputation, je ne désire poser qu'avec des professeurs... Surtout… un…
- Oh ne vous en faites pas c'est un professeur, le coupa le directeur. Enfin un ancien professeur ! Elle sera là au repas demain au petit déjeuner et j'ai déjà trouvé une idée de photo : je suis certain qu'elle sera particulièrement réussie , conclut Albus avec enthousiasme.
Severus respira : ce n'était pas lui. Ouf ! Ce fou aurait été capable de mettre en place une cérémonie de mariage à l'improviste… Et même sans cela, il l'aurait pensé si fort que la Salle sur Demande aurait reproduit à tous les coups et à la perfection tous les éléments d'une telle cérémonie.
- Bien je vais donc me préparer…, déclara Gilderoy satisfait. Tout l'art de la perfection consiste en une minutieuse préparation, énonça-t-il sentencieusement. Et je voudrais offrir cette photo à quelqu'un…, précisa-t-il en coulant un regard vers l'élu de son cœur. J'ai un très beau cadre qui conviendrait parfaitement. J'ai plein de cadres d'ailleurs…
Severus sentit revenir avec force sa nausée. Surtout qu'avant de sortir, Gilderoy murmura à son attention :
- Je vais vraiment réfléchir…
La porte se referma sur cette menace.
- Albus , commença Severus sur un ton excédé.
- Retrouvez mes lunettes et nous en discuterons, promit Albus avant de revenir à ses bonbons au citron désormais sous haute garde.
Severus se résolut à quitter le bureau du vieux fou pour… chercher ses lunettes. Non seulement Albus était fou, pensait-il, mais en plus il avait le chic pour emmener les autres dans sa folie. Il espérait vraiment que le plan de Chourave et Mac Gonagall aurait les résultats escomptés…
Dans la Salle sur Demande…
Nda – en fait… j'ai voulu vous épargner la séance de photo… Déjà que Sirius, traumatisé, est parti vider les réserves de Bièraubeurre de l'école… Et que Remus l'a lâchement abandonné…
Pendant ce temps Sirius et Remus avaient fort à faire avec les trois candidats pour la photo du jour. Car Albus avait eu un choix plutôt étrange : Hagrid, Dobby et... Flitwick.
Comment, mais comment faire une photo avec... eux ! Au début Sirius et Remus avaient cru à une mauvaise plaisanterie de leur estimé directeur. Mais à l'heure dite, ils étaient tous les trois là. Après un moment de flottement, ils étaient entrés dans la Salle sur Demande et le décor avait bien reflété la surprise de Sirius : des plumes multicolores voletaient dans tous les sens, des voilages épars de teinte pastel dans toute la pièce flottaient dans une brise impalpable, des bulles de savons rebondissaient doucement contre eux sans éclater… On aurait dit un décor… sucré à outrance car la couleur rose prédominait ainsi que les choses enfantines : de gentilles petites fées et des lutins apparaissaient pour disparaître à intervalles réguliers, et plusieurs carillons jouaient des berceuses. Les mélodies entremêlées avaient quelque chose de discordant et de stressant dans la situation actuelle.
- Mais à quoi pensais-tu Siri , s'étonna Remus.
- A quelque chose qui pourrait… adoucir cette photo, avoua-t-il un peu piteux.
- Ah…
Et Hagrid, Flitwick et Dobby les fixaient calmement, presque sereins. Alors que tous ceux qui avaient posé jusqu'alors étaient nerveux. Mais là... C'étaient les photographes qui se trouvaient atteints d'une crise de nervosité aiguë. Sirius frémit.
- Tu as des idées Rem' ?
- Heu... Hagrid pourrait tenir... Dobby dans ses mains. Et Flitwick... pourrait se mettre sur l'épaule de Hagrid.
Hagrid commença à se dévêtir.
- Non Hagrid ce n'est pas la peine de te dévêtir en entier, l'interrompit Sirius en voyant son torse velu. Je ne peux pas te prendre en photo en entier. Juste ta chemise, ça ira très bien...
Hagrid se racla la gorge avant de s'exécuter, et de remettre son pantalon. Flitwick n'avait pas bougé, incertain de ce qui allait se passer et Remus entendit clairement :
« Albus est fou… »
Sa pensée était désolée, Remus le percevait clairement.
« Franchement fou… Peut-être est-ce à cause de son sevrage de bonbons au citron… Il faudra que j'en parle à Pompom… A son âge… Et puis me faire prendre en photo comme ça à mon âge ! »
Remus ne lut pas davantage car Dobby s'était approché et lui tirait la manche :
- Et que fait Dobby , intervient l'elfe de maison avec sa voix aigrelette.
Remus le regarda un moment avant de dire :
- Ben... déjà enlève tous tes chapeaux. Et le couvre théière...
Dobby le regarda de ses gros yeux globuleux avant de s'exécuter docilement.
- Et aussi… la taie d'oreiller, s'il te plait, ajouta Remus d'une voix mourante.
Il venait de découvrir que les lunettes d'Albus permettait aussi de lire les pensées des elfes de maison : or... Dobby pensait à toute vitesse, cela lui donnait le tournis :
« est-cequeDobbyfaitbiendeposer ? Est-cequ'ildoitsepunir ? Dobbysedemandesilemagasinareçudenouvelleschaussettes. Dobbyaéconomiséassez ? Dobbyn'apaspenséàprendresoindeWinky. Dobbyaoubliélesbonbonsaucitrondumaître ? Dobbyestfierd'êtredanslecalendrier !Dobbysedemandesileselfesdemaisonpeuventsemarier… DobbysedemandecequeWinkypensedelui… »
Remus ôta ses lunettes en se frottant le front : une migraine commençait à lui enserrer les tempes. Cela expliquait pourquoi Albus ne restait jamais bien longtemps dans les cuisines de Poudlard quand il désirait un cake au citron… Il rangea donc soigneusement les lunettes, appréciant pour l'instant le silence. Pour se rendre compte qu'il trouvait désormais étrange que les personnes présentes n'avaient plus de « pensées » tournoyant autour de leur tête. Tout était « normal » et… oui cela faisait bizarre. Pas aussi bizarre que la mise en scène que Sirius était en train de réaliser mais…
Photo :
La photo ne montrait au début que l'immense sourire de Hagrid avant de venir sur ses mains. Car Hagrid montrait ses paumes fermées pour les ouvrir peu à peu. Comme une révélation, un secret fabuleux. Et peu à peu il s'avérait qu'il tenait dans ses paumes gigantesques un poupin. Enfin, cela c'était ce que l'on pensait une fraction de seconde avant de réaliser que c'était... oui un elfe de maison qui vous fixait un peu ahuri... avant de vous faire un large sourire édenté. Ses dents ne sont plus que légèrement noires car Sirius a réussi à corriger la photo après des heures de travail. Un bonnet étincelant cachait ce qu'il fallait cacher et Hermione sera sans nul doute heureuse de voir que ses travaux de couture sont passés à la postérité… Puis, Merlin soit loué, les paumes de Hagrid se refermaient avec – hélas- la même lenteur. Sur l'épaule du demi-géant, se tenait un gnome ou un lutin. Non c'était un lutin... Ou un gnome ? Bref, il avait une barbe tellement grande qui le recouvrait en entier. Heureusement. Il vous regardait certes en souriant. Mais... Son sourire parait un peu crispé. La photo avait quelque chose d'angoissant : les plumes multicolores qui volaient laissent penser à un massacre…
Merci à Crazysnape pour cette magnifique photo ! En tout cas l'idée était géniale ! Mais on oubliera vite la photo, je crois…
Jeudi midi
Seules dans la salle des professeurs, les professeurs Chourave et Mac Gonagall mettaient au point une inoffensive petite vengeance, enfin inoffensive par rapport à ce que Albus leur avait fait enduré depuis le début de la semaine… et toutes ces années.
- Vous êtes sûre Minerva , demanda Chourave.
- Oui.
- Vraiment ? Je sais que vos senti...
- Vraiment sûre , la coupa sèchement la directrice de Gryffondor. Il n'a plus ses lunettes c'est l'occasion rêvé.
- Ecoutez nous n'avons jamais eu la preuve que grâce à elles il lisait dans les pensées..
- Peu importe, je suis sûre qu'elles avaient quelque chose de spécial... Vous avez trouvé des adresses ?
J'ai déjà envoyé des chouettes pour connaître les modalités d'inscriptions..., assura le professeur Chourave. Il nous faut juste une photo de lui.
- Ce sera facile, dit Minerva avec un drôle de sourire. Nous allons prendre la première photo de ce satané calendrier.
Le professeur Chourave explosa d'un rire ravi.
- J'ai demandé au professeur Severus de nous aider, ajouta Chourave.
- Quoi ! Mais...
- Laissez-moi parler et vous me direz après ce que vous en pensez... Il va s'arranger pour récupérer la photo dont nous avons besoin, car nous avons la même idée, et... il nous préparera une potion de charme pour Albus..., murmura Chourave. C'est une potion très difficile à préparer…
Minerva resta silencieuse, imaginant ce qui se passerait...
- Une potion de charme, finit-elle par dire, a bien un effet pendant plusieurs jours ?
- Tout à fait, ma chère...
- Alors c'est parfait ! Vraiment parfait... Oser nous prendre en photo comme ça, maugréa-t-elle pour elle-même.
- Nous allons lui montrer qu'il peut être dangereux de froisser toute l'équipe professorale, renchérit Chourave.
Jeudi après-midi
Severus ressortit perplexe et en même temps déterminé à échapper à une séance de pose avec le Bellâtre. Il espérait retrouver les lunettes pour avoir la photo qu'il voulait. Mais... Il regagna à pas lents son bureau. Au fond, qu'est-ce qu'une telle photo lui apporterait ? Sans doute pas grand-chose. A part savoir... si Harry avait une « sensibilité » à son égard. Si... Le jeune homme avait toujours été tellement secret. Mais il y avait une choses dont il ne s'était jamais caché : il l'avait toujours détesté. Pourtant quand il était entré à la dernière séance de photo, Harry l'avait regardé... Comme jamais il ne l'avait regardé. Jamais. Y avait-il une chance... Une possibilité pour que... ?
Severus contemplait sans le voir le paysage hivernal que lui offrait l'une des fausses fenêtres de ses appartements. Comment pourrait-il savoir ce que Harry pensait de lui désormais ? Car il ne servait plus à rien de nourrir en vain ce sentiment qui l'étouffait pour le voir se retourner contre lui. Pour le détruire. Car Severus savait qu'il était déjà trop tard, et qu'il souffrirait de ce refus.
Et puis... Il y avait Draco.
A qui Harry était-il destiné ? Etait-ce même à l'un d'eux ? Etait-il gay ? Cela au moins il pourrait peut-être arriver à le savoir. Voir qui hantait ses pensées.
Severus se rendit aussitôt dans son laboratoire. Il fourragea dans quelques livres pour trouver la préparation de la potion dont il avait besoin.
Il se mit à la réaliser avec des gestes méthodiques et précis. Avant d'aller finalement chercher le dernier devoir de potion de Harry où sa note n'avait guère été bonne… Comme d'habitude ! Une fois revenu près de son chaudron, Severus hésita quelques secondes. Toute les vérités n'étaient pas bonnes à connaître… Avant de se dire qu'il dirait avoir perdu sa copie. Et donc il jeta le devoir dans le chaudron. Severus attendit avec une angoisse montante que la potion lui révèle pour qui le coeur de Harry penchait. Si c'était une jeune fille ou un jeune homme. Puisque Severus n'imaginait même pas que Harry puisse soupirer après lui.
Sauf que... Rien. La potion ne marchait pas. C'était impossible ! Pourtant quelque chose de trouble en émergea finalement : les volutes de fumée se réunirent pour former une bouteille de poison surmontée d'un bouchon en forme de vif d'or... Severus regarda un instant sans comprendre, le temps que la fumée s'évanouisse.
Il se rappela alors sa photo et celle où Harry avait posé avec Draco : le poison et le vif d'or. Alors cela pouvait-il signifier que lui et Draco hantaient les pensées de Harry…? Non, non... il avait du se tromper dans la potion... Ses pensées s'interrompirent remplacées par une terrible conviction : jamais il ne se trompait quand il réalisait des potions. Jamais.
Severus fit disparaître la potion inutile : comment savoir, comment être sûr ? Il secoua la tête, indécis sur ce qu'il allait faire. Et puis il devait chercher ces lunettes pour Albus... Peut-être pourrait-elles l'aider. Le vieux fou semblait au courant de tant de choses : peut-être étaient-ce grâce à elles… Il essaya se remémorer à quoi ressemblaient les lunettes d'Albus. Elles semblaient si anodines. Mais connaissant le directeur, il savait que cela ne pouvait être le cas. Elles devaient avoir quelque chose d'important. Cela, il ne le saurait qu'après les avoir trouvées… Severus décida donc de prendre un problème après l'autre : tout d'abord, éviter Gilderoy puis chercher les lunettes. Pour Harry il avait jusqu'à la fin de l'année, enfin à moins que Draco... Il préféra laisser sa pensée en suspens.
Severus chassa Draco de ses pensées et quitta son laboratoire, un peu distrait par toutes ses préoccupations. Ce fut pour cela que Gilderoy put l'aborder.
- Ah Severus, dit-il avec l'enthousiasme de ses sourires extra blancs. Vous êtes libre cet après-midi ?
- J'ai cours, mentit sèchement Severus, sans même le regarder.
Et il chercha à s'éloigner, mais Gilderoy suivit son mouvement, l'empêcha de fait de passer.
- Je peux vous aider dans vos recherches si vous le... souhaitez ?
- Non, j'ai pas besoin de vous, répliqua Severus sur le même ton.
- A trouver les lunettes d'Albus ? Le concierge est venu me demander si je les avais vu et m'a expliqué quel était l'enjeu…
- Pourquoi ça ? Si je les trouve, je ne poserais certainement pas avec vous , répondit Severus un peu perplexe.
- Timide, n'est-ce pas...
Le sorcier si blond lui tendit une boîte de chocolat. Severus serra les dents et ne fit pas le moindre geste pour la prendre. Et cette fois il s'écarta sans que Gilderoy ne l'empêche.
Gilderoy resté seul soupira. Non ce n'était pas le chocolat qui pourrait lui ouvrir les portes de son coeur... Mais il trouverait. Il y avait forcément quelque chose ! Peut-être que s'il trouvait les lunettes, Albus accepterait de le faire poser lui aussi avec la personne de son choix ?
OOOOooooOOOOoooo
Severus réfléchissait en marchant lentement dans les couloirs. Et si c'était un élève ? Ou n'importe qui portait des lunettes ? Peut-être que Albus pourrait lui expliquer quand il les avait perdu… Il se dirigea donc vers son bureau pour découvrir leur éminent directeur toujours aux prises avec Fumseck qui s'était instauré gardien des bonbons au citron.
- Albus... Quand est-ce que vous avez perdu vos lunettes , demanda-t-il en entrant dans le bureau du directeur.
- En début de semaine... Je les avais enlevé pour les photos de janvier, mais cela marchait... Je veux dire, tout était normal après ça. En fait je ne me suis rendu compte mardi qu'il y avait un problème.
- Albus qu'ont-elles de spécial ces lunettes ?
Albus hésita avant de répondre.
- Mais rien du tout ! Simplement... c'est un cadeau que l'on m'a fait. Un cadeau unique de Nicolas Flammel...
- Ah... Mais alors il peut peut-être vous...
- Il est mort Severus. Et c'était un modèle unique, réalisé spécialement pour moi. Absolument unique ! Et j'aimerais beaucoup les retrouver avant la fin de l'année. Avant les examens en tout cas.
- Mais... vous pensez que l'école sera encore ouverte pour les examens , demanda Severus l'air de rien.
- Ca devrait être possible, répondit Albus sur le même ton.
- Ah... Donc en début de semaine après la séance...
Severus le regarda attentivement. Son intuition lui criait qu'il venait de mettre le doigts sur quelque chose. D'important. Mais quoi ?
Il hésita à être franc. Car de toute façon, il était impossible de parler franchement à Albus. A moins que... ses lunettes ne soient pour quelque dans l'attitude inébranlable qu'il offrait.
- Et au fait pourquoi l'école fermerait ? Je croyais qu'elle vivait grâce aux subventions du Ministère... Les aurait-on supprimées ? Ou alors peut-être que des travaux sont nécessaires à la survie de Poudlard ?
- Severus... Vous croyez vraiment que je me serais lancé dans un projet si fou sans raison sérieuse ?
Severus ne réfléchit même pas et déclara :
- Oui. Vous aimez les projets fous… Avec les bonbons au citron, ajouta-t-il avec ironie.
- Vous vous méprenez Severus.
- Pas pour les bonbons, objecta tranquillement Severus. Vous en commandez quelques dizaines de kilos par an…
Il avait la certitude d'avoir doublement raison. Albus ôta ses lunettes de remplacement pour les nettoyer, comme s'il cherchait une réponse plausible à la scandaleuse accusation de Severus…
- Eh bien, retrouvez mes lunettes et je vous répondrai !
- Vous augmentez la récompense ce me semble, déclara simplement Severus. Donc…
- Pas de jugement hâtif, l'interrompit Albus. Retrouvez mes lunettes et je répondrai à n'importe laquelle de vos questions.
Les yeux de Severus s'étrécirent : voilà un marché plus intéressant. Il cherchait déjà quelle était la question qu'il poserait à Albus. Celui-ci avait remis ses lunettes et ses yeux pétillants le fixaient avec intérêt. Comme pour voir s'il avait mordu à l'hameçon…
- D'accord, je vais chercher… Mais n'oubliez pas que je ne vous ai jamais dit que je poserai avec le Bellâtre , tint à préciser Severus.
- Qui ça ?
- Lockhart…, précisa Severus en quittant le bureau.
Il se décida donc à orienter ses recherches du côté de la Salle sur Demande. Il était persuadé, vu l'importance visible des lunettes, que jamais Albus ne les avait enlevé ailleurs.
Argus de son côté était arrivé peu à peu à la même conclusion : il fallait dire qu'il s'arrangeait toujours pour surveiller son vénéré directeur. Il espérait ainsi depuis des années savoir où se trouvait les appartements du directeur, et ainsi tous les passages secrets qu'Albus employait. Argus avait de multiples motifs à sa recherche acharnée. Il se disait qu'il pourrait plus facilement surprendre ces maudits élèves grâce aux passages secrets qu'utilisait le directeur lors de ses apparitions surprise. Car jamais Argus – qui savait bien qu'il était impossible de transplaner – n'avait compris comment Albus pouvait apparaître à n'importe quel en droit de Poudlard sans emprunter les couloirs. Pour un Cracmol tel que lui, le pouvoir, c'était la connaissance. Heureusement qu'il avait Miss Teigne pour l'aider dans ses recherches…
Toujours le jeudi après-midi
Seul dans les appartements qu'il partageait avec Sirius, Remus regardait les lunettes d'Albus avec un sourire amusé. Il avait découvert – vraiment – que l'école foisonnait de tension, de désir, de colère... D'explosions d'émotions et de passions encore adolescentes. Tant de choses qui pouvaient survenir n'importe quand, n'importe où.
Il comprenait mieux le tempérament de marieur d'Albus. Remus s'étonnait d'ailleurs qu'il n'ait pas ouvert un club de rencontre depuis le temps ! Albus restait quelqu'un d'étrange, prêt à s'immiscer partout, sans aucun doute pour éviter que la situation de Poudlard n'échappe à tout contrôle. Sans ces lunettes, il devait se sentir vraiment aveugle... Remus se demanda... ce que à quoi Albus pensait vraiment... A part bonbons au citron, chaussettes et gallions... Car ce qu'il avait « lu » en lui n'avait rien de réellement personnel. Remus n'avait pas encore osé pour le moment sonder plus profondément ses pensées. Car il gardait une vague appréhension : il craignait ce qu'il pouvait trouver dans les pensées du fantasque directeur qui lisait impunément celles de tous ceux qu'il croisait. Même avec de bonnes intentions, c'était... immoral. Comme par conséquent ce qu'il faisait. Devait-il jeter les lunettes ?
Non, il devait bien se l'avouer : ce n'était pas cela qui lui posait problème au fond. Mais plutôt ce que les lunettes avaient mis à jour. C'était Sirius. Sirius... Toujours et encore lui.
Porter ces lunettes avaient réveillé ses vieilles craintes et ses appréhensions qu'il avait enfoui quand leur couple s'était reformé…
Deux jours auparavant, il lui aurait confié son âme, mais désormais tout semblait différent... Les lunettes lui avaient montré ce que pouvait être un sentiment amoureux, et il se rendait compte que Sirius l'aimait bien plus que lui. Mais... ce n'était pas que cela. Il avait changé pendant ces années où Sirius n'était pas là. Un loup-garou abandonné... Amoureux certes, mais seul : et c'était la pire des choses que Remus eut jamais connu. Et son humeur actuelle ne pouvait être du au fait qu'il savait que Sirius songeait à lui proposer le mariage sorcier...
Il ferma les yeux brièvement, se remémorant les nuits où il avait erré sous sa forme de loup-garou en cherchant à extérioriser toute la peine et la douleur qu'il ressentait en lui. Pire encore, il y avait cette période de sa vie dont il se rappelait qu'avec difficulté : il avait laissé son côté loup-garou prendre le dessus en lui et avait vécu ainsi des mois sous cette forme grâce à une potion bien particulière… Il secoua la tête pour chasser ces horribles souvenirs.
Remus savait qu'un mariage n'offrait aucune garantie. Au contraire, il le liait encore plus à Sirius, l'attachait plus encore à lui. Leur relation actuelle lui convenait. Car il n'était plus sûr de vouloir davantage. Pas sûr de pouvoir le supporter si Sirius disparaissait encore…
- Qu'est-ce que tu fais , demanda Sirius arrivant par surprise.
Il avait fini de développer les derniers jeux de photos et en avait choisi une où Hermione était adorable. Et où Pansy se faisait jeter par les fées de la forêt... Il avait eu plus de difficultés à trouver une photo correcte pour le « trio » du matin ! Remus chercha à ranger précipitamment les lunettes dont il avait annulé le sort d'invisibilité.
- Tu portes des lunettes maintenant , s'étonna son amant.
- Euh oui... Il parait que j'ai les yeux... fatigués.
Mensonge.
- Et un médicomage ne peut pas t'aider , demanda justement Sirius.
- Ce n'est pas grand-chose, tu sais...
Re-mensonge.
Sirius le considéra avec attention, avant de lancer à tout trac :
- Qu'est-ce qui se passe ? Tu es... bizarre depuis un ou deux jours...
- Mais non..., fit Remus en se levant aussitôt.
Il était mal à l'aise de mentir, même si peu à un être auquel il avait toujours fait confiance. Et que les lunettes montraient si amoureux de lui. Comme si Remus était devenu le seul et unique soutien de sa vie. Peut-être était-ce à cause de ce qui s'était passé derrière le voile, Remus n'en savait rien puisque jamais il n'avait posé de question.
Sirius lui prit la main l'empêchant de partir. Il le fit se rasseoir avant de s'approcher et de lui prendre le visage entre les mains. Il avait coutume de le faire dans les premiers mois à l'époque où, tous deux encore adolescents, avaient commencés à sortir ensemble. Remus eut un bref moment de panique, regrettant de ne pouvoir mettre les lunettes pour savoir à quoi s'attendre... Il finissait par trouver cela rassurant.
- Qu'est-ce qui se passe ? répéta doucement Sirius.
L'ouïe du loup-garou décela aussitôt une tension dans la voix. Minime... mais réelle. Et les yeux de Sirius… Toute son expression montrait sa peine... Remus eut honte de lui faire du mal. Honte de ne plus être si sûr de lui, d'eux.
- S'il te plait, insista-t-il quand Remus fit mine de se lever à nouveau.
- Rien je t'assure.
Encore un mensonge, le plus terrible.
- D'accord, fit Sirius en le laissant partir.
Remus prit ses lunettes avant de sortir.
Sirius resta seul, pensif. Il était rarement ainsi. Car il n'aimait pas affronter son passé et les étapes douloureuses de sa vie, préférant plonger dans le présent… Mais Remus avait quelque chose de bizarre et il chercha à se rappeler si Remus avait déjà été ainsi...
Combien cela faisait-il d'années qu'il l'aimait ? Depuis sans doute cette fameuse nuit, ou depuis qu'il avait compris la difficulté d'aimer un loup-garou. Et puis il y avait eu tous ces moments d'incertitudes où Sirius et Remus s'étaient renseignés sur les modes de contamination par un loup-garou car Remus s'était juré que jamais Sirius ne le deviendrait. Et il avait été prêt à cesser toute relation pour le protéger. Sirius avait du se battre contre celui qu'il aimait, pour que Remus accepte de le laisser entrer dans sa vie. De rester à ses côtés. Car bien peu de gens choisissait de vivre avec quelqu'un qui était un loup-garou… Il se souvenait de cette époque où tout semblait si beau, si neuf et surtout, si éternel...
Et puis, il avait été envoyé à Azkaban. Et puis il y avait eu le voile... Il frissonna à ces souvenirs qu'il n'aimait pas réveiller.
(NDA : oui je compte bien faire une fic – un jour air connu – sur le retour de Sirius de derrière le voile... mais j'avoue que j'espère toujours que Rowling me coupera l'herbe sous le pied...)
Et il était revenu, mais à chaque fois, il s'était rendu compte que Remus avait changé. Comme s'il rajoutait une distance supplémentaire entre eux. Comment lui en vouloir alors que par deux fois il l'avait abandonne ? Alors jamais Sirius n'avait osé lui parler : le présent était trop beau pour le gâcher à cause du passé. Il prit un petit étui dans sa poche et regarda la paire d'anneaux qu'il avait faite faire deux mois auparavant. Deux anneaux uniques ainsi que le voulait le mariage sorcier. Composés de sept métaux et... une pierre de soleil. Une authentique pierre de soleil. C'était une pierre très rare et Sirius espérait qu'elle aiderait Remus lors des pleines lunes même si la potion tue-loup était efficace. Mais avant de faire sa demande, il voulait savoir pourquoi Remus se repliait sur lui-même, comme s'il réfléchissait et l'avait exclu de tout de cela.
Après avoir cherché à se rapprocher de lui par des câlins ou des mots, Sirius avait décidé de respecter son silence obstiné, croyant que cela suffirait. Car il avait toujours eu le sentiment que la communication ne posait pas de problème entre eux. Sans comprendre que Remus était devenu beaucoup plus secret depuis sa sortie d'Azkaban ou du voile. Comme si Remus avait créé une barrière de protection pour ne plus souffrir, tout en se demandant si tous deux n'étaient pas devenus trop différents pour être encore ensemble après tout ce temps...
OOOOooooOOOOoooo
- Tu viens Remus ?
- Je ne comprends toujours pas pourquoi…
- Parce nous aussi devons être sur le calendrier, explique Sirius avec un bref haussement d'épaule. Nous ferons une photo de nous deux plus tard mais tu sais que Albus nous a demandé des photos « solo »…
- Comme celle de Severus, rappela Remus, que tu trouvais… bandant.
Le loup-garou se sentait énervé et aussi coupable de la conversation de tout à l'heure.
- Je n'ai jamais dit ça , protesta Sirius.
- Peut-être mais tu le pensais si fort…
- Je ne l'ai pas dit, répéta plus calmement Sirius.
- Tu l'as pensé !
- Ecoute, cette conversation ne nous mènera nul part ! Si tu me disais ce qui ne va pas au lieu de chercher des sujets de disputes !
- Tu trouvais Severus bandant, insista Remus.
- Peut-être mais c'est toi que j'aime , rétorqua Sirius alors qu'ils arrivaient à l'étage de la Salle sur Demande.
Il s'arrêta, Remus s'étant figé derrière lui.
- En es-tu sûr , répondit simplement Remus.
- Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Tu ne crois pas plutôt que tu crois m'aimer ? Parce qu'il le faut ? Parce que tu n'as connu que moi durant toute ta vie , énonça Remus dans le couloir désert.
Il regrettait chacun des mots qu'il disait mais ce moment en valait un autre.
- La preuve, tu désires quelqu'un d'autre !
- Mais… Bon sang c'est une conversation de fous ! Je n'aime pas Snivellus ! Je le déteste !
- Peu importe… Tu le désires, et c'est début de sentiment comme un autre ! Qu'arrivera-t-il si un jour tu rencontres quelqu'un… d'autre ! Quelqu'un qui te fera tout oublier ? Y compris m…
Un baiser l'empêcha de poursuivre.
- Pourquoi dis-tu toutes ces absurdités, Rem' , chuchota Sirius.
- Parce qu'il y a… parce qu'il y a toute une partie de ta vie que je ne connais pas. Une partie qui t'a changé, car nous sommes tous les deux différents des adolescents que nous étions. Des événements m'ont changé, comme d'autres t'ont changé… Tu trouves Severus sexy, chose qui aurait été impensable quand nous nous sommes mis ensemble, Siri…
Sirius soupira, appuyant son front contre le sien.
- Tu ne crois pas que ce qui compte c'est que nous soyons ensemble ? Après tout ce temps, toutes ces épreuves ?
- Je me demande simplement si ce sera toujours... suffisant, murmura Remus.
- Ca le sera Remus...
- Comment peux-tu en être si sûr ?
Sirius regarda alors Remus, plongeant ses yeux dans les siens.
- Je refuse de dire cela deux fois Remus, alors je veux que tu le tiennes pour acquis.
Il fit une pause, comme cherchant ses mots.
- C'est toi qui m'a permis de tenir, pendant toutes ces années, toutes ces épreuves. C'était la certitude de revoir ton sourire, de revivre nos étreintes, de voir à nouveau ensemble la lune et le soleil se lever... C'est tout cela qui fait que je me tiens devant toi aujourd'hui. C'est toi, toujours toi, encore toi. J'en suis d'autant plus persuadé que tu m'as attendu avec la même certitude.
Il l'embrassa encore très tendrement. Avant d'essuyer une légère trace d'humidité près des yeux de Remus.
- Tu t'en doutais, non , demanda-t-il surpris, par la réaction de Remus.
- Je doute d'arriver à t'offrir ce dont tu as besoin, finit par dire Remus d'une voix étranglée.
- Et pourtant, tu l'as toujours fait... J'ai une idée pour ton décor , fit Sirius avec un enthousiasme enfantin, pour rompre avec la solennité du moment.
- Tu veux toujours me faire poser seul , s'horrifia Remus.
- Plus que jamais , renchérit Sirius avec un certain amusement.
OOOOooooOOOOoooo
Remus resta un moment sans voix, cherchant à comprendre le pourquoi de ce décor si étrange.
La demeure semblait inhabitée depuis longtemps. Les lames du plancher de bois se relevaient par endroits, étaient mal jointes à d'autres et une épaisse couche de poussière revêtait le sol. Le rare mobilier présent était en piètre état : les pieds et dossiers de chaises cassés et les tapisseries déchirées. Les peintures des murs, quand elles n'étaient pas déchirées, étaient grisâtre de moisissures, et les multiples fissures laissaient songer à une humidité qui lentement suintait de la maison, sourdant pour mieux l'abattre. D'ailleurs des grincements intervenaient régulièrement pour confirmer leur succès croissant. Des voiles de toiles d'araignées tapissaient les lieux et en tendant l'oreille, on percevait des petits trottinements légers de souris. Ou de choses bien moins rassurantes... Un véritable décor de maison hantée. Une odeur de moisissure flottait dans l'air.
- Ce décor..., commença lentement Remus, tu veux bien m'expliquer ? On dirait un décor pour Halloween !
- C'est un parfait décor pour un loup-garou, dit simplement Sirius.
- Tu ne vas pas me photographier sous cette forme, voyons , protesta Remus légèrement choqué.
- Non, je veux te photographier tel que tu m'es apparu la première fois. Tu te rappelles ? Ce matin-là...
- Sirius..., protesta Remus.
- On ne saura rien, ne t'inquiètes pas...
Un étrange bruit agaçait les oreilles sensibles de Remus depuis qu'ils étaient entrés dans la Salle sur Demande.
- C'est quoi ce bruit , demanda-t-il tout à coup.
- J'oublie toujours que tu as une ouie excellente... Ce sont sans doute les chauves souris, déclara Sirius.
Il semblait particulièrement content de lui.
- Des... chauves souris ?
- Ben oui, pour un vampire c'est de circonstance, tu ne crois pas ?
- J'avais raison, c'est une photo de Halloween ! Sirius, c'est la photo de fin avril !
- Non pour Halloween ce sera une photo de groupe !
- Donc tu veux me photographier en tant que vampire , finit par comprendre Remus. Puis-je te rappeler que je ne suis pas un vampire...?
- Je le sais bien, mais j'ai toujours pensé que tu serais encore plus sexy en vampire... Et puis la première fois que je t'ai vu, je me suis demandé si... Enfin tu avais quelque chose d'à la fois éthéré et sexy.
- Tu comptes utiliser le calendrier pour assouvir ton fantasme, non ?
- Tu n'aurais jamais accepté...
- Tu n'as jamais demandé , dit Remus. Ca se voit que tu n'as jamais rencontré de vampire...
- Essaye au lieu de râler, suggéra Sirius.
- Mouais...
Remus se dirigeait vers le paravent pour se déshabiller, mais Sirius le retint par la main :
- Rem', tu n'as pas besoin d'un paravent pour te déshabiller devant moi !
- D'accord, mais on ne fait que prendre des photos !
- Mais oui...
- Parce que je te connais !
- Juré, seulement la photo.
Sirius prit quelque chose avant de revenir près de Remus déjà nu. Il en sortit différent pinceaux et une curieuse poudre blanche un peu irisée.
- Sirius, prévint gentiment Remus.
- Oui seulement la photo, mais il faut bien que je te maquille ! Hier Chourave a réussi à maquiller magnifiquement les filles, enfin je suppose puisque seule Hermione apparaît sur la photo…
- Et tu as envie d'essayer ?
- Non, murmura Sirius en se reculant un peu pour voir l'effet, je suis curieux de voir… Si je peux… Te rendre encore plus sexy, dit-il en donnant de soigneux coups de pinceaux.
Sirius souffla sur sa peau par jeu.
- Arrête ça, grinça Remus.
- C'est pour la photo !
- Bon sang, tu sais bien que je suis sensible !
Sirius souffla encore dans son cou pour enlever un excédent de poudre. Avant de passer délicatement un peu de maquillage sur les lèvres de Remus pour les rendre plus rouges.
- Bon ça suffit, je vais me préparer moi-même , déclara Remus en l'écartant.
Il attrapa sa baguette pour se jeter un sort d'illusion.
- Toi, tu as déjà voulu prendre l'apparence de vampire, dit tranquillement Sirius.
- C'est vrai... Bon allez, fait ta photo !
- Quand ça ?
- Quand ça quoi ?
- Quand donc t'es tu déguisé en vampire ?
Remus resta silencieux.
- Nous avons donc tous les deux nos secrets, commenta simplement Sirius en allant prendre l'appareil photo.
- C'était en Transylvanie, lâcha Remus. Quand… tu n'étais pas... là…
- Et… comment était-il , demanda Sirius.
- Sirius…
- Tu as raison, je ne devrais pas mais…
- Elle…, soupira le loup-garou.
- Elle ?
Remus avait découvert que s'il choisissait de ne pas vouloir scruter les pensées des gens, il ne voyait et n'entendait rien.
- Elle, regretta Remus.
Il s'était arrêté de se déshabiller.
- J'espérais… qu'elle serait ma mort…
- Et tu t'es déguisé en vampire pour ça ?
- Je ne sais plus ce que j'espérais vraiment, en même temps je faisais des recherches sur les vampires, je me demandais si j'allais me faire prendre… J'étais un peu… suicidaire.
- Ah…
Les épaules de Sirius qui lui tournait le dos s'étaient légèrement affaissées.
- Je n'avais pas pensé que cela avait été difficile pour toi… aussi.
- Pénible…, ajouta Remus qui s'était rapproché. Affreux. Les nuits et ces nuits-là…
- Pourquoi n'en a-t-on pas parlé avant , murmura Sirius.
- Parce que je ne voulais pas réveiller tes souvenirs… Tout ça.
Remus tendit la main pour la poser sur la nuque de Sirius.
- Je comprends et aucun de nous d'eux n'a voulu… amorcer cette conversation.
- Ce n'était jamais le moment, et puis… je ne voulais pas te faire souffrir.
- Et pour finir nous en souffrons tous les deux…
Sirius se retourna lentement pour l'étreindre. En silence, ne sachant que dire. C'était lui qui avait été absent, peu en importait les raisons, lui qui était en tort.
La conversation inachevée demeura entre eux, toujours là même quand Remus dit finalement :
- Allons-y Siri, prends la photo...
Résultat de la photo
Une lune pâle éclaire de quelques rayons timides l'intérieur d'une maison abandonnée. La photo se cadre sur un lit aux draps défaits. Des draps de soie noire moulant le corps du dormeur qui se retourne avec lenteur dans son sommeil… La photo remonte alors avec impudeur le long du corps toujours caché par les draps et tout à coup une tête aux cheveux clairs émerge des oreillers. Dans un coin plus sombre, quelque chose parait remuer. Tout à coup des chauve-souris et des papillons noirs s'envolent comme pour accompagner le réveil de l'homme qui dormait en ce lieu… Et les draps glissent lentement, lentement pour finalement laisser apparaître un jeune homme au teint pâle, au regard doux mais inquiétant... Comme si les forces de la nuit sommeillaient en lui. Et nu, indubitablement nu. Sa peau est pâle, presque brillante ou irisée, comme si la lune l'avait béni… Est-ce un vampire ? Il se lève et avance, les chauves-souris et les papillons tournoyant sans cesse, cachant toujours ce qu'il faut... Il s'approche et on croit presque qu'il va sortir du cadre : il tend une main caressante vers vous... ou le photographe. Caressante et... affamée, semble-t-il. Il est assez proche pour que l'on se rende compte qu'une douceur triste habite ses traits. Qu'une sorte de noblesse presque émouvante vous ferait oublier qu'il s'agit aussi d'un redoutable prédateur !
Mais ce vampire arborant sans honte sa nudité, porte néanmoins de drôles de lunettes : des lunettes qui auraient mieux convenu à un vieillard...
Qui veut être un vampire ?
Raaaaaaaaaaah, enfin FINI ! J'en ai bavé pour ce chapitre, surtout Remus et Sirius qui m'ont rendu dingue. Et pour cette photo je ne croyais pas y arriver ! Ceci est le plus long chapitre que j'ai jamais posté, alors que je voulais faire court…. Je m'excuse par contre des erreurs et fautes qui m'ont échappées et aussi du fait que j'ai l'impression d'avoir mal géré certains passages de l'histoire. Je m'excuse aussi sur les petites incohérences qui risquent d'apparaître sur un texte aussi long et mêlant tant de personnages. C'est vraiment du travail !
Je corrigerais peut-être le fait que les lunettes apparaissent sur la photo, je n'ai pas eu le temps de réfléchir sérieusement aux implications.
Suite à une review sur ce chapitre, j'ai corrigé quelques détails quant au personnage de Pansy que j'avais trop caricaturé.
Une petite review pour encourager l'auteur ? Comme toujours réponse assurée !
Edit mars 2006 : je suis désolée dene pas voir updaté ce texte depuis longtemps... J'aurais du mettre "fic suspendue" mais je croyais arriver à l'updater... Bref pour les updates, je vous renvoie au début de ma bio. Je rectifie régulièrement les dates parce que je suis trop optimiste...
