-'Draco

Disclaimer : Voir le chapitre 1.

Titre : All I Really Want (Tout ce que je veux vraiment)

Résumé : Si Harry avait accepté sa main, tout serait-ce si différent? Peut-on vraiment changer nos choix du passé? Maintenant qu'il a une possibilité, une dernière chance, il voit son erreur. Mais est-ce trop tard?

Chapitre 2, Adaptation

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- « Draco. Ça va te sembler bizarre comme question mais… Raconte-moi ma vie. »

Draco se tourna vers Harry, ne semblant pas surprit. Il lui fit un léger sourire (ce qui étonna Harry, qui ne l'avait jamais vu si détendu).

- « Si tu y tiens, Harry. Je vais te raconter notre bout de chemin ensemble. Bon… Voyons, voyons… Il me semble t'avoir toujours connu! Tu as toujours été dans ma vie! Tu es si important pour moi, Harry… Tu es mon bras gauche, mon bras droit, mon tout, quoi! Pour commencer, nous nous sommes réellement rencontré dans la gare du Poudlard Express, comme tu le sais. Nous avions légèrement parlé avant, mais pas plus que ça. Tu semblais tellement perdu, cette journée là! D'ailleurs je suis certain que tu l'étais. Tu semblais effrayé, comme si tu entrais dans un nouveau monde. Comme tout à l'heure, par exemple! Nous nous sommes ensuite recroisés dans le train, et tu étais seul, l'air encore plus perdu qu'avant. Étrangement, je cherchais ta compagnie, je voulais te connaître. Ce n'était pas ta cicatrice ou ta réputation qui m'attirait. Non… Loin de là. Tu as quelque chose de spécial, de mieux que les autres! Alors, j'ai rassemblé tout le courage qui me restait, et je t'ai tendu ma main… »

Draco marqua une pause à cet instant. Harry se tendit dans ses bras, ayant honte d'écouter la suite, sachant malgré lui ce qui se passerait. Du moins, c'est ce qu'il croyait, jusqu'à ce que Draco reprenne leur histoire…

«- …Ça a été un des moments les plus importants de ma vie! J'avais eu peur, un instant, que tu refuses ma main. Mais tu l'as acceptée… Ce moment a été décisif entre nous! Je suis sûr et certain que tout aurait été différent si tu l'avais refusée. Si tu savais la joie que j'ai éprouvée à cet instant! D'ailleurs, il y a longtemps que je n'ai pas été si heureux que cette fois-là.

Après, il y a eu la répartition des Maisons. Je t'avoue que j'ai eu peur qu'on ne soit pas tous les deux dans Serpentard. Mais, finalement, on l'a été. Depuis ce jour, on nous appelle le duo. Nous sommes constamment ensembles. Je ne sais pas trop comment s'est formée la complicité qui nous unit… Je suppose que c'est à forces de routines et de compréhensions. De toute façon, tu comprends toujours tout le monde. Tu es vraiment mature, pour notre âge, tu sais! Je crois que c'est à cause de tout ce qui t'es arrivé avec la guerre… Tous tes cauchemars avec les morts causées par celle-ci, la Dernière Bataille, Voldemort… Je t'admire, Harry, tu le savais? Oui, je t'admire. Tu es tellement compréhensif quand je te raconte. Et tu sais tellement bien écouter! Je peux te parler pendant des heures de toutes les choses que mon père me fait subir… Et je sais que tu ne le raconteras jamais! J'ai une totale et entière confiance en toi, et tu le sais. C'est pour ça que quand… quand mon père… quand il m'a… Enfin, tu sais! c'est toi que je suis venu voir! C'est toi qui me réconfortes quand je me fais battre par lui! C'est pour toi que je tiens le coup, Harry!

De ton côté… Eh bien je ne sais pas trop! Je ne comprends pas pourquoi tu m'apprécies. Je ne sais pas d'où te vient cette affection pour moi. Peut-être que c'est psychique… Ou peut-être que c'est juste ainsi! Parfois, il y a des personnes avec qui on s'entend, d'autres pas. Comme Weasley et Granger, par exemple! Je n'ai jamais compris pourquoi ça ne cliquait pas, vous trois. Je suppose que c'est la même chose que pour nous, sauf dans le sens inverse… Ça n'a simplement pas cliqué!

Mbref, nos vies ont continué ainsi… Nous avons grandi, couvés l'un par l'autre, se suffisant de la présence chaleureuse que chacun de nous représente. Nous assistons aux cours, mangeons, rions, dormons… D'ailleurs, tes incompétences en Potions me font encore et toujours rire! Mais, au moins, tu es l'un des préférés de Rogue, alors il ne te les fait pas boire! Il les fait toujours boire aux Gryffondors, de toute façon, alors on n'a rien à craindre.

Et, enfin, nous en sommes ici, dans les bras l'un de l'autre, comme d'habitude. J'espère d'ailleurs que nous allons continuer comme ça longtemps! Étonnamment, tu es très confortable, mon Potter préféré!'

Harry ne réagit pas pour quelques secondes… Avant de comprendre!

- « Hey! Comment ça étonnamment je suis confortable?! Et pis d'abord je suis le seul Potter que tu connaisses! »

- « Ahaha! Ça t'en a prit du temps à comprendre! Et tu prétends être à Serpentard! Ahah- »

Mais le rire cristallin de Draco fut interrompu par un oreiller que lui avait lancé Harry. S'en suivit alors une guerre de coussins et de polochons, qui se termina quand Harry, épuisé, tomba directement sur Draco, étendu sur son lit.

Pour quelqu'un entrant à l'instant dans la pièce, la vue des deux hommes, l'un sur l'autre sur un lit, aurait pu paraître suspecte, mais pour eux, c'était tout simplement naturel. Harry acceptait qu'il n'était pas ici chez lui; il s'efforçait d'agir par instinct plutôt que par logique. Les deux hommes restèrent alors en silence, n'ayant toujours pas changé de position, la tête d'Harry sur le torse de Draco, leurs jambes emmêlées et leurs doigts enlacés.

Harry eût alors tout le temps qu'il désirait pour repenser à l'histoire que Draco lui avait racontée, repenser à son histoire!

Il savait désormais la cause de tous les changements : il avait serré la main de Draco. Mais, malgré tout, ce n'est pas la principale chose qu'il avait retenue. Il repensait à ses mots, au ton hésitant et blessé qu'il avait pris… 'C'est pour ça que quand… quand mon père… quand il m'a... Enfin, tu sais! c'est toi que je suis venu voir' 'C'est toi qui me réconfortes quand je me fais battre'. Harry n'aurait tout simplement jamais imaginé que Draco vivait… ça! Lui n'avait plus de père, mais au moins il savait qu'il l'avait aimé jusqu'au bout! Tandis que Draco avait un père, oui, mais qui ne l'aimait pas, qui abusait et profitait de lui!

Peut-être est-ce pour cela que Draco est si froid, mesquin, et dur avec tout le monde!

Qui l'eût cru! Draco avait peut-être raison, après tout... Harry ne savait rien de lui, ni de sa vie. Pourtant, quand on le connaît, il est tellement… mignon! Oui. Il fallait l'admettre. Draco était craquant avec sa nouvelle personnalité! Et puis, Harry était tellement bien, présentement, dans ses bras...! C'était dur de résister à… à s'attacher, quoi! À l'apprécier, même…

Au fait, est-ce que Draco était amoureux de quelqu'un? Peut-être lui avait-il déjà dit, mais vu qu'il était tout nouveau dans ce monde…

Ils parlèrent encore ainsi quelques heures, jusqu'à ce que leurs estomacs crient famine, et qu'ils doivent descendre manger. Harry eût bien du mal à s'empêcher de jeter des coups d'oeils à la table des Gryffondors. Ce n'est pas que les Serpentards étaient mauvais ou déplaisants, non non! C'est qu'il n'était pas habitué de s'asseoir ici, rien de plus.

En fait, depuis qu'il était apprécié des Serpentards, il commençait même à se demander lequel des deux mondes il préférait!

Quand on y pensait plus profondément… Il trouvait que son ancienne complicité avec Ron, qu'il avait malgré tout du mal à oublier, était beaucoup moins forte, moins profonde et puissante que celle qui s'était si rapidement installée entre lui et Draco. Avec Draco, c'était différent. Il ne savait pas encore quoi, mais il y avait quelque chose de différent, de plus…

Justement, celui-ci l'interrompit dans ses pensées en lui adressant la parole.

- « Dit Harry, t'as remarqué comme les Gryffondors nous regardent? Je suis sûr qu'ils préparent un mauvais coup… On devrait les devancer en faisant de même! Qu'est-ce que t'en dis? »

Harry ne lui répondit pas immédiatement. Il ne savait pas trop quoi en penser… Il ne devrait pas empirer la situation en s'amusant au dépend des Gryffondors, mais, en réalité, bien qu'il essayait vainement de le nier, il en mourrait d'envie! Il voulait leur rendre la monnaie de leur pièce, bien que ce ne soit pas de leur faute s'ils ne se rappelaient pas de lui.

Et, pour une fois, il avait la chance de jouer le mauvais rôle, celui qui rabaisse les autres, et pas le rabaissé! Pour une fois, il voulait être le meilleur. Peut-être son côté Serpentard ressortait-il? De toute façon, il s'en fichait éperdument. Tant qu'à être dans cette Maison, autant agir comme tel!

Avec un sourire sournois, il se tourna vers Draco et hocha la tête en signe d'approbation.

- « Alors? T'as un plan? » demanda Draco.

- « On peut dire ça comme ça… »

Harry commença alors à expliquer à son double l'idée qui venait de germer dans son esprit. Ils sortirent tous les deux de la Grande Salle, s'accrochant l'un à l'autre tel des Farfadets-Rieurs… Ou Fred et George, ayant imaginé une nouvelle invention!

Pendant toute la journée, Harry et Draco brûlèrent d'impatience, se réjouissant à l'avance de détruire l'honneur des Gryffondors.

Alors, à la nuit tombée, les deux complices émergèrent des cachots, couverts de la fameuse cape d'invisibilité des Potter. Harry sortit la Carte des Maraudeurs, histoire de prévenir des mauvaises rencontres, et murmura la formule, la pensant réellement pour une fois : Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises. Alors, tous les deux se mirent en route vers l'ancien dortoir d'Harry, l'excitation à son comble.

Arrivés devant le portrait masquant l'entrée de la Tour des Gryffondor, Draco réalisa soudain :

- « Mais Harry! Comment va-t-on entrer, maintenant? »

L'œil malicieux et le sourire mystérieux, Harry ne répondit pas. Mais, dans la pénombre, Draco pût entendre un murmure… Gryffondor, toujours solidaires. Et le portrait bascula…

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