Chapitre 3 : Conspiration préméditée
Harry était étendu sur le lit, à une heure du matin, à rêver du Square Grimmaurd. Il rêvait qu'il voyait le cadavre de Sirius se faire promener dans toute la place.
Maintenant il était comme d'habitude, dans la maison des « Jeux du Sort ». Voldemort faisait les cent pas, sa cape noire traînant légèrement par terre. Queudver était confortablement assis dans un vieux fauteuil abîmé rougeâtre au coin du feu ronronnant dans une vieille cheminée en marbre rose mal entretenue. Quelqu'un d'autre était également présent dans la pièce : Lucius Malefoy. Il était debout, à côté du fauteuil de Queudver, et se passait la main dans les cheveux.
« Ce n'est quand même pas possible qu'elle se soit cassée ! dit Harry par la bouche de Voldemort. Elle est très utile à Dumbledore. Elle est forcément cachée quelque part !
- Par cette pimbêche de Catherine, Maître ? Demanda Queudver.
- Pimbêche, ou pas, rétorqua Malefoy, dès qu'elle me montre la photo de «sa » salle à manger, je m'évanouis !
- Contrôle-toi ! marmonna Queudver en désapprouvant Malefoy.
- Ben, j'essaie ! ronchonna Malefoy. C'est qu'elle est belle, sa salle à manger. Dès que je fais le malin, elle me sort sa photo.
- Ah boon ? Demanda Voldemort.
- Quand elle est dans les parages, je suis devenu un autre homme…
- Ç a suffit ! s'exclama Queudver. Nous parlions donc de la prophétie. Maître, que disiez-vous déjà ?
- Eh, bien, depuis le temps que cette femme est directrice du département des Mystères…
- Dis-huit ans exactement, souffla Malefoy.
- Oui, eh bien, elle a dû avoir le temps de faire une copie de la prophétie !
- A quoi ça servirait Maître ? En dix-huit ans, elle dû l'apprendre par cœur !
- Justement. Il me serait utile de l'enlever, vous voyez ce que je veux dire ? siffla Voldemort.
- Et qui va se charger du boulot, Maître ? demanda Malefoy. Elle va encore me montrer sa fameuse photo !
- Et puis, c'est qu'elle est dure, magiquement parlant ! Il va nous falloir du renfort ! gémit Pettigrow - Queudver est son surnom. Je me souviens de sa petite sœur, Sophie…
- C'est qui déjà ? s'étonna Malefoy. Aah oui ! La cousine de Black qui était dans ton année ?
- Hum… hum… fit Voldemort. Je vous disais donc qu'il fallait trouver un moyen pour lui faire délier sa langue et l'enlever est la meilleure solution.
- Ce n'est pas facile de faire parler une Langue-de-plomb…ricana Queudver.
- Mais enfin ! s'étrangla Voldemort. Vous n'allez pas vous défaire comme ça ! »
Harry rouvrit ses yeux. Cette discussion lui semblait bien étrange. Il ne connaissait aucune Catherine, mais ce dont il était sûr, à en juger par les propos de Voldemort - aïe la cicatrice ! -, c'est que c'était une opposante « bras droit » de Dumbledore tellement redoutable qu'elle en faisait peur à Malefoy. Qui plus est, une cousine de Sirius - sniff ! - dont la petite sœur était dans la même année que lui. Une personne aussi importante dans l'Ordre, se dit Harry, il se devait de la connaître. Et pourtant, il ne la connaissait pas ! Harry s'affala sur son lit et se rendormit.
Il était sept heures du matin. Harry se réveilla, s'habilla et alla dans la cuisine. Il trouva Dudley, prenant trois sièges à lui tout seul, et ses parents attablés. Dudley en profita ni une ni deux pour mettre la honte à Harry :
« Maman, Harry, c'est un gay.
- Eh bien, répondit Harry, j'en suis flatté et je dois être vraiment intéressant pour que Dudley prenne plaisir à raconter des ragots pareils. » Dudley le regarda avec des yeux ronds : jamais il n'avait dans sa vie été capable de faire une réplique pareille aussi rapidement, car il était un peu lent du cerveau - Harry ou Dudley ? -. L'oncle Vernon prit du bacon dans ses mains, et tel un goinfre, il le mordit - l'haleine ! -.
« Papa, que vas-tu faire aujourd'hui ?
- Rencontrer des actionnaires. La Grunnings se porte à merveille et le cours des actions hausse. Puis, je vais voir un entrepreneur pour une grosse commande… Et toi, ma Pétunia ?
- Oh, je vais sûrement aller en ville. En attendant, je vais aller faire la vaisselle… » Harry remonta dans sa chambre sans rien dire. Il eut la surprise de trouver au milieu d'un tas désordonné de slips Coq, qui hululait joyeusement.
« Chut ! Pas trop de bruit ! » dit Harry en plaquant sa main sur son bec, en extirpant la précieuse lettre qui s'y trouvait. Il la descella et lut le mot griffonnée hâtivement sur un vieux bout de parchemin sale.
Harry,
On va venir te chercher ce soir, à 21 heures environ. Prépare donc tes affaires, les Dursley ne seront pas là, on t'expliquera pourquoi. Ne renvoie aucune question au cas où la lettre irait entre de mauvaise mains.
Tes amis
Ron et Hermione.
