Chapitre 5 : La salle verte
« Te voilà, mon Harry chéri ! hurla de joie Mrs Weasley, pomponnée à souhait pour l'occasion. Comment tu vas ? Tu ne t'es pas trop ennuyé ? Tu veux une tasse de chocolat chaud ? Tu veux plutôt dormir ?
- Ç a va, dit Harry. Je crois bien que je voudrais aller me coucher.
- Ron et Hermione sont là. Tu pourras t'amuser. Comment ça s'est passé ?
- Oh, bien, dit Tonks. Maugrey a encore fait son cirque avec son coffre-fort portatif dernière génération.
- Oh, ça ne m'étonne pas de lui.
- HARRY !! » Ron et Hermione s'étaient précipités sur lui.
« Harry, il faut qu'on te parle des plans de l'Ordre ! Et tout ce qui s'est passé pendant ton absence ! Dit Ron en l'entraînant dans sa chambre.
- Alors ? demanda Harry, une fois installé sur le lit orange de Ron. Raconte-moi tout !
- Tu sais, Harry, en août, ce seront les élections du Ministre de la Magie.
- Et Voldemort ?
- L'Ordre pense que Voldemort voudrait séquestrer la marraine de Bill…
- C'est qui la marraine de Bill ?
- C'est une Catherine, quelque chose comme ça. On va aller dans son château, on est bien trop nombreux pour le Terrier.
- Ah, parce qu'elle a un château ?
- Eh oui. Sinon, on n'en sait pas grand chose…
- Ron, Harry, Hermione ? » Ces derniers se retournèrent et virent Mrs Weasley qui avait entrouvert la porte.
« Bon, ben, je vous explique le plan pour demain. Demain matin, on prend le petit déjeuner à sept heures, et on s'en va à huit heures précises. Harry, tu dormiras dans la chambre de Ron, et Hermione chez Ginny.
- Vraiment ? s'en inquiéta Ron, comme s'il avait mal entendu. Bon, Harry, t'inquiètes pas, je te raconterai tout demain. Maintenant, il faut qu'on dorme !
- Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! » répondit Harry.
« Debout tout le monde ! On se lève ! » Harry entendit la voix d'Hermione. Il prit ses lunettes sur la table de chevet. Allongé par terre sur un lit de camp, l'effort lui parut insurmontable aussi il préféra se lever.
« Il est quelle heure Hermione ?
- Six heures et demie ! Mais le temps de se préparer pour le petit déjeuner…Lève-toi, Ron ! dit-elle en le secouant.
- Aa ah ! Hermione ! La prochaine fois que tu me fais le réveil-matin, évite d'avoir des pantoufles aux mains ! C'est aux pieds que ça se met les pantoufles. Pas aux mains !
- Vraiment ? » fit Hermione d'un air faussement étonné. Harry descendit en bas, les pantoufles bien aux pieds, et se rendit à la cuisine où les Weasley étaient présents. C'est-à-dire Mr Weasley, Mrs Weasley et Ginny. Harry se frotta les yeux et dit bonjour aux trois.
« Ah, bonjour mon petit Harry. Un peu de thé ? Ou bien veux-tu du bacon ?
- Un œuf sur le plat me conviendra très bien.
- Maman, demanda Ron.
- Tiens, qu'est-ce que tu fais là ? coupa Harry.
- Je suis arrivé par les escaliers, comme tout le monde, réprimanda Ron. Maman, quand est-ce qu'on part ?
- A huit heures, tu le sais bien.
- Comment y va-t-on ? demanda Hermione.
- Par un Portoloin, répondit Mr Weasley. On a réussi à avoir une autorisation. Mais sans nos relations connues…
- … on n'aurait pas pu en obtenir une, continua Mrs Weasley.
- Pourquoi on va au château de Catherine ?
- Parce que le Terrier est trop petit et trop mal sécurisé pour organiser des réunions de l'Ordre. Et Catherine s'est proposée pour les réunions, même si c'est un peu loin.
- Shé ou ? mâchouilla Harry dans un murmure inaudible.
- En France, plus exactement dans une région qu'on appelle la Normandie. Elle a aussi une maison à Londres par son père, mais elle a estimé que c'était plus sûr là-bas. Voldemort mettrait plus de temps à mettre au point un assiègement car c'est fortifié. Enfin, de tout façon, ce n'est pas exactement à elle, c'est à ses parents. Mais ils sont en Égypte, il paraît qu'ils font une mission d'humanitaire…
- Mais, en fait, qui est Catherine ? demanda Harry.
- Une copine à Molly. Ce n'est pas celle avec qui tu traînais tout le temps, se tourna Mr Weasley vers Mrs Weasley, et qui avait constamment un chapeau ?
- Si, si… répondit-elle. Il paraît qu'elle n'a pas changé d'habitude. »
Harry avait préparé ses affaires et se trouvait maintenant dehors, avec tous les Weasley réunis, Mr Weasley tenant un sac poubelle.
« Je compte jusqu'à dix. Dix…neuf…huit…sept…six…quatre…trois…deux…un…PARTIS ! » Harry se sentit attiré vers le sac poubelle qui dégageait une odeur nauséabonde par le doigt. Il vit défiler plein de cheminées, puis soudain un vaste étendue de bleu, et enfin la plage et un château. Soudain, il atterrit sur Mr Weasley et se releva précipitamment. Il se trouvai devant une sorte de château pittoresque aux tours féeriques et entouré d'une immense muraille de pierre bien entretenue. Mr Weasley s'avancèrent vers un pont-levis. Il traversa le pont-levis. Harry crut entendre les oiseaux chanter. Mr Weasley tira sur une grande corde argentée. Tout à coup, une jeune fille élancée sortit d'une maisonnette au-dessus.
« Anne-Marie, arrête de me balancer des rubans sur la figure ! » Une fillette blonde de quatre ans lui courait après, riant à pleins poumons.
« Oh, mais c'est même pas rigolo !
- Oui ce n'est pas rigolo ! » Elle tapa d'un coup de baguette magique un bouton et la herse s'ouvrit. Mr Weasley pénétra à l'intérieur de la cour et Harry le suivit. Dedans, il y avait de magnifiques arbres fruitiers et des maisons anciennes s'enfilaient les unes sur les autres. Mr Weasley pénétra ensuite dans l'entrée du château.
« Catherine ! » Une femme très brune, pour ne pas dire noire de jais, cherchait un bibelot tombé sous une armoire. Elle portait une capeline rose en soie, avait les pommettes bien rebondies, et les yeux turquoise. Un elfe de maison - bien que ce fut plutôt une elfe, sa taie d'oreiller étant en soie et rose bonbon. Dessus était brodé son nom : Natty- s'avança vers elle et lui dit qu'elle avait fait le nécessaire pour que les suites soient dépoussiérées. Catherine répondit qu'elle avait besoin qu'on fasse le dîner, qu'il y aura du monde. Elle se releva.
« T'es déjà là Arthur ? Tu m'avais dit que tu ne viendrais qu' à midi !
- Euh… oui, un petit changement de plan… Je te présente Harry ! Harry Potter ! Tu le connais bien, n'est-ce pas ?
- Oui, je le connais… Je suis Catherine. Natty, il faudrait peut-être montrer les chambres ? Attends, euh… »Elle prit un parchemin qui représentait le plan du château. « Lui, c'est la suite verte.
- C'est où déjà ? » demanda Natty, l'air étonné. Catherine prit une loupe.
« Près du couloir des ministres. Conduis-le ! » Natty vint vers Harry.
« C'est vous, monsieur Harry Potter ? Tenez, je vous conduis à votre chambre. Attendez… Laissez-moi porter votre valise. » Mais la valise était bien trop lourde pour la petite elfe qui en était écroulée et Harry préféra la reprendre.
« Où va-t-on ?
- A votre chambre, monsieur Harry Potter.
- Ah bon.
- Dites-moi, monsieur Harry Potter, vous avez l'air bien triste.
- Non, je ne suis pas triste.
- Si, vous l'êtes. Je le lis dans vos yeux. » Ils arrivèrent dans une petite salle sombre où des tableaux de personnages éminents étaient exposés.
« C'est ma chambre ? s'étonna Harry. Ce n'est pas grave, j'ai déjà dormi dans un placard. » La petite elfe s'avança devant un grand tableau vertical qui représentait un sorcier assis sur un fauteuil rouge de velours, en train d'écrire. Harry le reconnut : il l'avait déjà vu dans son manuel d'Histoire de la Magie, il s'agissait de Pierre Bonaccord.
« Le mot de paasse ? lança-t-il de sa voix grincheuse.
- Unanimité. » répondit Natty. La porte s'ouvrit sur une petite pièce aux murs verts. Une petite table en chêne à la nappe verte était adossée contre le mur gauche. En haut, le plafond était recouvert d'un tableau représentant un chevalier en armure du XVème siècle, brandissant son épée. Malheureusement, il coupa sa baguette magique avec son épée et son « fier destrier blanc » le renversa. Soudain, en se relevant, il aperçut Harry :
« Bien, le bonsoir, jeune homme. Je suis sûr que vous êtes l'un des invités dont nos hôtes nous ont tant parlés.
- Heu, oui… » dit Harry en ayant l'impression d'avoir un copain du chevalier du Catogan devant ses yeux. Il suivit Natty dans un long et étroit couloir vert, et découvrit une chambre où il n'y avait qu'un lit à baldaquin, lui aussi vert, et une commode luxueuse. Devant le lit, il y avait une immense fenêtre aux rideaux vert bouteille et aux voilages vert citron. On voyait par la fenêtre la mer, et un peu plus bas, des elfes sur la plage qui ramassaient le varech.
« Voilà, dit Natty. Tout cet endroit à partir du portrait est à vous. Mais vous découvrirez tout ça par vous-même. En attendant, je me sauve. Le déjeuner est à une heure mais une sonnette viendra vous prévenir. » Harry, bouche bée, la regarda s'en aller. C'était la plus immense chambre qu'il avait vu !
