Chapitre 9

James et Lily attendaient nerveusement l'arrivée de leurs amis. Ceux-ci n'allaient pas tarder à arriver et alors, ils pourraient enfin mettre en œuvre le plan qu'ils avaient échafaudé. Bientôt, on frappa à la porte.

>Deux coups lents et deux rapides…Souffla James.

>Ce sont eux.

Ils ouvrirent rapidement la porte et firent entrer les autres. Lily remarqua avec un petit sourire triste les mains nouées de Sirius et de Chloé mais eut vite fait de se remotiver mentalement. Tout allait bien se passer et demain, à l'aube, ils se réveilleraient en hommes libres.

Après une dernière petite mise au point, ils sortirent tous dans la ruelle sombre qui bordait la maison et refermèrent derrière eux la porte, pour la dernière fois.

Ils longèrent les murs, se faisant le plus silencieux possible, puis arrivèrent finalement en vue du palais qui érigeait ces superbes remparts au clair de lune.

Ils s'approchèrent de l'aile droite qui contenait les appartements du Roi. Comme ils l'avaient prévu, cinq sentinelles montaient la garde. En seulement quelques minutes, ils gisaient déjà tous sur le sol, sans avoir eu le temps de donner l'alerte. Ils regardèrent tous en haut, vers la petite fenêtre qui donnait directement sur la chambre de Romulus.

>Lily, tu es sûre qu'il ne sera pas dans sa chambre?

>Sûre, la nuit vient à peine de tomber et nous sommes dimanche. Le dimanche est son jour de repos, il se retire toujours dans ses appartements pour passer son temps à lire de vieux ouvrages ou à monter des coups d'états et demande à n'être dérangé sous aucun prétexte. Il n'y aura personne dans cette partie du palais si ce n'est un brave domestique ou l'autre.

Sirius commença à escalader le mur à mains nues. Puis, après seulement quelques minutes d'efforts, il enjambait la fenêtre et se retrouvait à l'intérieur. Quand il se releva, une expression d'horreur se peignit sur son visage. Un corps était allongé sur le lit à baldaquin au centre de la pièce. Sirius fit rapidement le tour du lit et constata que Romulus dormait à poings fermés. Cela allait quand même rendre les choses plus compliquées.

Il se dépêcha d'accrocher une corde au rebord de la fenêtre puis, redescendit prévenir les autres de ce petit changement de programme.

>Quoi ? Dans son lit ? S'écria Lily.

>Oui, mais ne t'inquiète pas, il dort.

>Ca ne lui ressemble pas, et s'il était au courant de notre plan ?

>Ca ne se pourrait, nous n'en avons jamais parlé à voix haute !

>Oui, mais il y a quand même du louche là-dessous, faites attention.

James et Sirius montèrent d'abord et attachèrent bien solidement Romulus à son lit pour prévenir à un éventuel réveil. Chloé, Lily, Remus et Peter montèrent à leur suite et au moment où Lily s'apprêtait, selon ce qui était prévu, à lancer un sortilège d'oubli au Roi. Des dizaines de soldats sortant comme des fourmis des armoires, des tables et des tapisseries les encerclèrent. Ils se jetèrent tous des regards surpris et horrifiés pendant que Romulus, délivré de ses liens, les regardait d'un air triomphant.

Il s'approcha lentement de Lily et l'embrassa violemment sur la bouche.

>Alors comme ça, ma tendre et chère se rebelle ?

>Je ne vous appartiens pas ! Hurla cette dernière en se dégageant de lui avec dégoût.

>Oh que si !

>Comment étiez-vous au courant ? Interrogea Sirius dont les traits étaient déformés par la rage.

>Il m'a suffit de remettre un de mes loyaux sujets dans mon camps ce qui, je dois l'avouer n'a pas été bien compliqué. N'est-ce pas Peter ?

Tous les cinq se retournèrent brusquement vers ce dernier qui arborait maintenant une mine réjouie.

>Comment as-tu osé ? Cracha Lily.

>Oh le sale rat ! Hurla Chloé en se ruant sur lui avec l'idée de lui asséner une énorme baffe mais, les deux gardes qui la retenaient resserrèrent leur étreinte et entravèrent ainsi son geste.

Romulus partit d'un grand rire puis s'approcha de Remus :

>Moi qui espérais ne plus jamais avoir à revoir ta sale face…

>Dans ce cas, tu aurais du éviter de te regarder dans un miroir.

>Oserais-tu insinuer que nous nous ressemblions ?

>Je n'insinue pas, j'affirme. Du moins sur le plan physique parce que pour ce qui est du caractère, je dois avouer avoir hérité le bon côté de l'œuf.

Un des soldats qui le retenait lui donna un coup depoing ce qui ne l'empêcha pas de continuer.

>Quant à toi Peter, tu n'es qu'un petit mouton écervelé. Brouter dans le râtelier le plus foisonnant, c'est tout ce que tu sais faire. Je regrette d'avoir cru un instant en toi !

Peter regarda Romulus en espérant que celui-ci prendrait sa défense mais il se contenta de sourire et d'ajouter :

>Eh bien, sur ces entrefaites, je vais me retirer. Gardes, conduisez ces chiens dans les cachots et…Il regarda James et Lily…Séparez les hommes des femmes !

Avant même que quelqu'un ait pu ajouter un mot, Chloé et Lily étaient entraînées dans une direction opposée à celles des trois hommes. Elles jetèrent un dernier regard à Sirius et à James, les mains des gardes sur leurs bouches ne leur permettant pas de parler, puis disparurent au détour d'un couloir.

Le geôlier les poussa toutes les deux dans un sombre cachot puant et rempli de rats pendant que, à quelques mètres de là, on faisait pareil avec les trois autres. Chloé et Lily restèrent un instant assises, hébétées, n'arrivant même pas à remplir leurs yeux de larmes. Soudain, Chloé se leva et cogna violemment son poing, qui, bien que menu, dégageait une force surprenante, contre la paroi de pierre froide et humide.

>Le sale rat, murmura-t-elle.

Lily se leva et d'un pas chancelant, s'approcha d'elle et posa une main consolatrice sur son épaule.

>On ne les reverra peut-être plus, continua-t-elle. J'aurais tant voulu lui dire à quel point je l'aime.

>Je sais.

>Elles tombèrent toutes les deux sur le sol et pleurèrent en silence l'une dans les bras de l'autre.


>On n'est même pas ensemble. Ce sont peut-être nos dernières heures et je ne les passerais même pas avec celle que j'aime. J'aurais tant voulu la serrer encore une fois dans mes bras, se lamenta James.

>Et moi, fit tristement Sirius, je n'ai jamais dit à Chloé que je l'aimais.

>Elle le savait.

>Je n'en sais rien. Elle pensait peut-être qu'elle n'était qu'un « trophée de chasse en plus sur mon mur déjà beaucoup trop rempli». Tu te souviens ? C'était ce qu'elle disait quand on était ensemble à l'école de gladiateurs.

>Oui, je me souviens, fit James en pensant avec nostalgie à cette époque remplie de rires et de bonheurs.

>Je suis vraiment désolé, fit Remus.

>De quoi ?

>C'est moi qui vous ai entraîné dans cette aventure, je n'aurais jamais du faire confiance à Peter, si j'avais su qu'il me cachait quelque chose, j'aurais lu dans ces pensées. Mais je ne l'ai pas fait, c'était mon ami et je lui faisais confiance

>Tu ne pouvais pas savoir et puis, c'est nous qui avons accepté ton marché, fit Sirius.

>De toutes façons, jen'aurais jamais pu être avec Lily si Romulus était toujours au pouvoir.

>Je voulais vous dire, fit le lycanthrope, malgré tout ce qui vient de se passer, je suis quand même content de vous avoir connu. En fin de compte, nous sommes quand même devenu un peu ami.

>C'est vrai, et pas qu'un peu!

Il y eut un instant de silence puis Remus, d'habitude si calme, se leva.

>Roh sans ce sale traître ! S'énerva-t-il en décochant un coup de pied au mur. Ilémit un petit cri de douleur et les deux autres se retournèrent vivement.

>Qu'est-ce qui se passe ?

>Y a une grosse pierre dans le coin du cachot.

>Une pierre ?

>Ben oui, venez voir.

James et Sirius s'approchèrent et constatèrent également la présence d'un gros cube de roc. Ils le déplacèrent dans l'espoir d'y découvrir un tunnel souterrain creusé par les pensionnaires précédents mais le trou que cachait la pierre n'aurait même pas pu laisser passer un enfant.

Remus dont les yeux brillaient d'espoir, cria dans le trou : « Est-ce que quelqu'un m'entend ? » à plusieurs reprises.

>Tu n'entends pas quelque chose de bizarre ? Demanda Chloé à Lily.

Celle-ci sortit la tête de ses mains et tendit l'oreille. Un sifflement se fit entendre à nouveau.

>Ca vient de par là ! S'écria Chloé en désignant un coin du cachot du doigt.

Elles s'approchèrent de l'endroit et y trouvèrent une pierre. Elles la déplacèrent puis entendirent une nouvelle fois le son d'une voix qui se répercutait en écho et qui semblait venir de très loin.

>C'était la voix de Remus !Dit Lily qui n'en croyait pas ses oreilles.

Elles se couchèrent par terre et commencèrent à hurler dans le trou :

>Ouou ! On est là !

>Chloé ? Fit la voix lointaine de Sirius.

>Oui c'est moi !

>Comment est-ce possible ?

>Ca doit être les anciennes bouches d'aération, conclut Remus.

>Chloé ? Rappela Sirius. Il faut que je te dise quelque chose de très important.

Il n'y eut pas de réponse mais il savait très bien qu'elle l'écoutait.

>Je voulais te dire que je t'aime et que tu n'as jamais été "un trophée de chasse de plus sur mon mur déjà beaucoup trop rempli".

Il entendit à l'autre bout Chloé qui riait à travers ses larmes et il continua :

>Il n'y a jamais eu que toi qui aies compté pour moi. Tu es la seule que j'aime et que j'ai jamais aimé. Sois en sûre. Je t'aime.

Il y eut un autre bruit de sanglots étouffés, puis la voix de Chloé lui parvint un peu plus forte :

>T'as intérêt à ne pas te faire amocher ta belle gueule parce que je ne pourrais pas vivre sans toi espèce d'enfoiré !

Sirius rit puis entendit la voix de Chloé se faire un peu plus douce et murmurer :

>Je t'aime.

Ensuite, ils laissèrent la place à James et à Lily qui avaient aussi beaucoup de choses à se dire mais ils durent bientôt s'arrêter car un bruit de pas se faisait entendre du côté des garçons. Ceux-ci se relevèrent mais laissèrent la pierre comme elle était pendant que le geôlier passait faire son inspection :

>Je vous conseille de vous reposer.

>Pourquoi ? L'interrogent-ils tous les trois.

>Parce que notre bon Roi m'a exposé le programme de la journée de demain et ce ne sera pas de tout repos.

>Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?

>Qui vivra verra ! Quoique dans votre cas, vous risquez de ne pas voir beaucoup d'autres choses.

Et il partit d'un rire gras qui résonna encore longtemps dans le couloir après qu'il se fut éloigné.

Les garçons se recouchèrent près du trouet firent comme si de rien n'était même s'ils savaient pertinemment que les filles avaient tout entendu. Ils parlèrent ensemble toute la nuit profitant le plus possible de cette conversation fortuite, peut-être leur dernière.

Attention, plus qu'un seul chapitre suivi d'un épilogue, la fin approche mais ne sera pas forcément fidèle au livre ! Surprise surprise

Désolée, je ne fais pas de réponses aux reviews cette fois-ci mais un grand merci à :

TOUFFUE

LA FOLLEUH

ZOFIA.CC

JAMESIE-CASS

LA P'TITE CLO

VIRG 05