Merci à tous pour vos reviews! Ca m'a fait vraiment plaisir! Voici le denier chapitre et rendez-vous bientôt pour l'épilogue!
Chapitre 10
Le public hurlait, les édiles se frottaient les mains, les patriciens baillaient et dans l'arène, on mourrait. Les lions avaient été lâchés en même temps qu'une vingtaine de gladiateurs et ils encerclaient déjà les condamnés. Deux femmes, trois hommes et une petite dizaine d'esclaves que l'empereur voulait éliminer en même temps.
Une des femmes, celle aux cheveux de feu, avait été attachée à un poteau autour duquel rôdaient les lions. Un bâillon la privait de l'usage de la parole et, même si un bandeau blanc cachait ses jolis yeux, il ne dissimulait pas les larmes qui roulaient sur ses joues. Sa robe ainsi que ses cheveux s'envolaient au gré de la fumée du brasier qui crépitait sous ses pieds. C'était ainsi que mourrait les sorcières.
Le défi était simple, les quatre autres n'avaient qu'à tuer les gladiateurs et les bêtes pour regagner leur liberté et sauver la jolie rousse. De plus, ils étaient aidés dans leurs tâches par dix esclaves. Tout ce qu'il y avait de plus correct si ce n'était que la dizaine d'esclaves étaient soit morts de peur soit déjà morts tout court, qu'ils n'avaient pas d'armes, qu'ils étaient quatre contre vingt sans compter les lions, qu'ils n'auraient jamais le temps de libérer Lily avant que les flammes ne l'asphyxient et que cette soit disant promesse de liberté n'était qu'une chimère, qu'un appât pour qu'ils se débattent, pour qu'il y ait du sang, pour que le peuple s'amuse. Tout ce qu'il y avait de plus correct.
Chloé, James, Sirius et Remus s'étaient regroupés au centre, attendant que la horde de gladiateurs s'abatte sur eux tandis que les esclaves courraient en tous sens, poursuivis par les fauves, en récitant des prières envers les Dieux qui apparemment étaient trop occupés pour les écouter.
Les gladiateurs s'avancèrent, les lions rugirent, les quatre amis s'apprêtèrent à se battre jusqu'à la mort et Lily serra les dents tandis que la chaleur s'approchait dangereusement de ses pieds.
Soudain, quelque chose d'inespéré se produisit, près de la moitié des gladiateurs se mirent du côté des quatre prisonniers, se retournant contre les autres. Un cri de joie sortit de la bouche de James, Chloé et Sirius quand ils reconnurent en eux leurs compagnons d'armes.
>Parce que vous croyiez qu'on allait vous assassiner froidement sous les ordres de ce crétin d'empereur ? Demanda l'un d'eux dont le nom était Flavius.
>Content de vous revoir les gars, fit James, mais j'aurais préféré que cela se passe sous de meilleurs auspices.
Ils se mirent tous côte à côte et firent face à ceux qui avaient été trop lâches pour désobéir aux ordres de leur supérieur. Les deux camps s'avancèrent et le combat s'engagea.
Assis sur son trône, Romulus poussa un cri de rage, il n'avait absolument pas envisagé ce retournement de situation. Maintenant, il n'avait plus l'avantage. Il attrapa son épée et courut dans l'arène, suivi de ses soldats.
Pendant ce temps, les gladiateurs qui s'étaient révoltés semaient le trouble dans le rangs des ennemis qui tombaient les uns après les autres. Quand la plupart des lions et des soldats furent tués, James pu enfin se diriger vers le bûcher. Il traversa la fumée qui s'élevait maintenant à plus de trois mètres de hauteur et se précipita vers Lily qui avait perdu connaissance. Il se dépêcha de desserrer ses liens et de lui enlever son bâillon pour qu'elle puisse mieux respirer. Il la prit dans ses bras et se rendit dans un coin plus tranquille. Il la coucha par terre et s'agenouilla à ses côtés. Sa respiration était faible, presque inexistante mais son cœur battait, il battait encore. Doucement elle ouvrit les yeux et sourit :
>On a gagné ?
James se retourna vers ses camarades et vit que de nouveaux soldats étaient descendus dans l'arène. Beaucoup trop de soldats.
>Oui, on a gagné, dit-il en lui serrant la main.
Elle fut prise d'une violence quinte de toux mais réussit néanmoins à murmurer :
>J'ai froid.
James la serra dans ses bras tandis que sa respiration se faisait de plus en plus lente.
>Tu te souviens de ce que je t'avais dit à propos de la mort ?
>Ne parle pas de ça.
>Je vais mourir James, tu le sais.
Elle toussa puis continua dans un souffle :
>J'ai froid, j'ai si froid…
Les larmes coulaient maintenant librement sur les joues de James tandis qu'il serrait de plus en plus fort la main noire de cendre de sa bien aimée.
>Reste avec moi. J'ai besoin de toi.
>On se retrouvera…Ailleurs…Dans une autre vie…
>Tu ne peux pas me quitter comme ça.
>J'aurais aimé rester…Je t'aime…
Ses paupières se refermèrent une dernière fois sur ses beaux yeux émeraude et elle souffla d'une voix presque inaudible :
>Dans une autre vie…On s'aimera à nouveau…
Sa main retomba mollement sur le sol et James s'écroula sur son corps désormais sans vie. Sa tête se posa sur son cœur, son cœur qui avait définitivement cessé de battre.
Une main s'abattit sur son épaule et le fit se relever. La personne à qui il faisait maintenant face avait les yeux de Remus, sa bouche, son nez et ses cheveux, mais il ne s'agissait pas de Remus, c'était Romulus.
>Toi ! Hurla James à travers ses larmes et en se jetant sur lui. Toi, tu vas crever !
>Tu n'as même pas d'épée, se moqua l'empereur.
>Je n'en ai pas besoin pour te réduire en miettes !
>Par Jupiter, le chagrin te fait perdre la raison mais je serais bon prince, tiens attrape ! Dit-il en lui lançant une épée.
James la prit et un long combat s'engagea.
Pendant ce temps, au centre de l'arène, Remus, Sirius, Chloé et les autres gladiateurs gagnaient du terrain. Bientôt, il ne resta plus qu'un ou deux soldats encore en vie. Quand ils en eurent terminé, ils se précipitèrent vers l'autre côté du stade qui était maintenant complètementdissimulé par la fumée du brasier qui continuait à crépiter. C'était là qu'ils avaient vu James et Lily pour la dernière fois. Quand la fumée se dissipa un peu autour d'eux. Chloé éclata en sanglot tandis qu'on venait d'apercevoir le corps sans vie de Lily qui reposait dans un coin.
>Mais où est James ? Demanda Sirius d'une voix étranglée.
Ils continuèrent à avancer jusqu'à ce que des bruits d'épée se fassent entendre. Ils ne voyaient pas grand-chose mais tout de même assez pour reconnaître l'opposant de James. Chloé serra les dents tandis que Sirius la prenait dans ses bras. Remus n'avait pas menti en parlant du pouvoir de son frère, il était bien invincible. De plus, la colère, la haine et la tristesse de James faisaient trembler son bras, il ne tiendrait plus longtemps. Des bruits de course se firent entendre. D'autres soldats venaient prêter main forte à leur bon Roi en même temps que James s'écroulait par terre.
Sirius se précipita vers lui tandis que Remus s'engageait en duel contre son frère. Ce dernier d'ailleurs grimaçait étrangement et, en lisant dans ses pensées, Remus comprit que James, avant de tomber, avait réussi à le toucher. Quelques croisements de fer plus tard, Romulus tombait mort sur le sol.
Remus se précipita vers lui, avant que ses soldats ne les rejoignent, il revêtit la tenue de son frère, prenant ainsi sa place au nez et à la barbe de tout le peuple qui, à cause de la fumée, ne voyait rien de ce qui se passait dans l'arène.
Il s'avança ensuite vers les hommes d'arme qui venaient aider son frère et leur déclara qu'assez de sang avait coulé et que les hommes ici présents avaient fait preuve d'assez de courage pour regagner leur liberté.
Les soldats se regardèrent surpris mais n'osèrent pas contester l'ordre de leur Roi. Remus, qui désormais serait contraint de porter le nom de son frère, s'approcha de James qu'encerclaient Sirius et Chloé.
Il finit par se relever et, tout en se tenant le ventre, il murmura tranquillement :
>Je reviens tout de suite.
Il marcha en boitant légèrement et finit par disparaître dans la fumée qui ne s'était pas encore tout à fait dissipée.
Tous savaient où il allait et qu'il n'en reviendrait pas.
James s'allongea contre le corps encore chaud de sa Lily et souffla à son oreille :
>On se retrouvera bientôt.
Il posa doucement ses lèvres contre celles déjà froides de sa bien-aimée et ne lesen retira jamais.
