Auteur : Aèle
Base : Gundam wing
Disclaimer : je ne veux pas avoir l'air de répéter ce que les autres disent, mais les persos ne sont pas à moi (depuis le temps que vous en entendez parler…) et donc blablabla, comme d'hab, ça change pas
Nous sommes en mars. Je suis à nouveau dans la maison secondaire de Duo et Wufei, mais seul, cette fois. Je ne supporte plus de voir quelqu'un. Je fuis systématiquement toute personne voulant me parler. Je m'étais d'abord réfugié au cirque avec les animaux, mais même là, il y avait toujours quelqu'un pour me déranger. Alors je loue la maison à Duo et à Wufei. Ils voulaient me la prêter, mais vu que je ne sais pas combien de temps j'y resterai, j'ai été intraitable. Je me promène tous les jours. Je suis au calme. Il n'y a que la forêt pour me faire cet effet.
C'est beau, une forêt. Les arbres sont centenaires. La neige les recouvre d'un manteau blanc. Pour le moment, il fait soleil, mais les nuages s'annoncent au loin.
Il y a un étang près de la maison. Je suis sûr qu'en été, ses eaux doivent avoir des nuances très bleues. Comme le cobalt. Pfffff, décidément, je suis trop accro. Il va falloir que j'arrête avec lui. C'est vrai, il s'est séparé d'Hilde, mais ça fait quand même deux mois que je l'ai pas vu. Bref, je me languis. On dirait une jeune collégienne énamourée.
En rentrant vers la maison, je vois une voiture approcher. Son conducteur s'arrête pile devant l'entrée du garage. Impossible de sortir une voiture pour fuir. Il descend et va sonner. Je n'ai pas encore vu son visage, il est trop loin. J'attends, derrière un arbre, que l'intrus s'en aille. Mais il est tenace. Finalement, je le vois écrire quelque chose et mettre le papier dans la boîte aux lettres. Et il s'en va. Ouf.
Je remonte lentement vers la maison. Avise la lettre. L'ouvre.
«- Rendez-vous ce soir à l'hôtel des Cygnes. Heero.»
Mais, comment il a su ça ? Comment il a pu savoir où j'étais ? Il n'y avait que Duo, Wufei et Inès au courant de ma présence ici. Et ils m'ont promis de ne rien dire.
Je n'irai pas à ce rendez-vous. C'est décidé. D'ailleurs, même pas besoin d'y réfléchir.
L'après-midi, je m'entraîne. Une corde tendue à dix mètres au dessus du sol, et je joue au funambule toute la journée. Certains croient qu'il faut absolument être en tenue à paillettes , mais c'est faux. Le funambulisme demande de la concentration. Beaucoup. Ça m'oblige à ne penser qu'à cette corde, m'évite de ressasser les idées noires qui me collent depuis la fin de la guerre. Cette incertitude. Cette impression de ne pas pouvoir s'adapter. Et ce gouffre qui m'attire. Il a commencé à apparaître dans mes rêves dès que la guerre a pris un bon tournant pour nous. Depuis, je le vois même le jour, par exemple maintenant, sous mes pieds, si je tombais de la corde. Un faux pas, et me voilà suspendu par la main qui a mécaniquement saisie la corde. Stupide réflexe. Et idiotie de se déconcentrer.
D'un geste assuré, je me rétablis. Et continue de m'entraîner. Jusqu'au soir. Jusqu'à ce que l'obscurité m'oblige à arrêter. Quand je reviens à la maison, je vois tout de suite que quelqu'un est venu pendant mon absence. Des sacs de victuailles traînent sur la table de la cuisine, ce qui devait être gardé au froid était rangé au frigo. En le refermant, je vois un mot accroché à un magnet.
«Encore une fois, tu te laisserais mourir de faim. N'oublie pas de MANGER trois fois par jour !»
Je souris à cet ordre. Il est devenu systématique quand elle m'apporte des provisions.
Dans la soirée, alors que je sors de ma douche, vêtu en tout et pour tout d'un boxer, je me reçois des vêtements sur la figure, tandis qu'un voix plus que connue me lance :
«- Tu disposes de dix minutes pour aller te préparer. Je t'emmène au restaurant.»
Manquait plus que ça. Heero est venu me chercher.
