Voilà, j'ai fait partir la lettre pour Valinor. Bilbon devrait me répondre dans quelques jours. Il va être ravi d'avoir un petit Sacquet. Lui qui avait si peur de voir passer Cul-de-Sac dans les mains de cousins éloignés !

J'y pense, chéri, nous pourrions peut-être aller quelques jours au Pays de Bouc, rendre visite à ta famille maternelle.

Les visites à ma famille maternelle n'ont jamais porté bonheur aux époux Sacquet ! Répondit un peu vivement Frodon.

Excuses-moi, chéri, je ne voulais pas te blesser. Je suis si maladroite ! S'excusa Lily, les yeux brillants, prête à fondre en larmes.

Frodon regretta aussitôt son ton emporté.

Oh, pardon, mon amour, pardon. Ma remarque était stupide, dit-il en serrant tendrement sa femme dans ses bras. Tu as raison, c'est une bonne idée, et cela nous rapprochera des havres gris ou nous pourrons aller chercher Bilbon au vaisseau. Mais, on ira à Creux-de-Crique, pas à Château-Brande.

Pourquoi ?

Parce que comme ça, je t'aurais pour moi tout seul, sans toute la famille.

Entendu, répondit Lily en souriant.

Puis Frodon se tourna vers son jeune cousin :

Alors, Pippin, la journée a été bonne ?

Bof !

Oui, mais encore ?

Merry a passé son temps à poursuivre la s?ur de Gros Bolger, qui d'ailleurs le rabroue régulièrement et Diamant ne m'a même pas regardé. Je ne suis plus son petit Pippounet d'amour !

A l'énonciation du terme « Pippounet d'amour », Frodon eut beaucoup de peine à garder son sérieux.

Je croyais que c'était ce que tu voulais. Un peu d'air.

Oui, mais, pas le vide absolu !

Tu ne sais pas ou tu as mal, Pippoune...euh..Pippin.

Je suis un incompris ! Puisque c'est comme ça, je me retire tel un elfe dans ma chambre ! Vous n'avez qu'à dîner sans moi !

Tu es malade, Pippin ?

- Non ! Dit-il en claquant la porte de la salle à manger.