« Mais tu vois, chouchou, nous n'aurions pas du laisser la petite se fatiguer comme ça ! »

« Chouchou ? Tu es vraiment experte dans les surnoms ridicules, ma pauvre Dora ! »

« Mêles-toi donc de tes affaires, vieux hibou décati ! »

Alarmé par le malaise de sa fille, Hamfast Gamegie s'était rendu à Cul-de- Sac dès le lendemain matin pour prendre de ses nouvelles. Bilbon s'était empressé de le rassurer sur l'état de sa fille.

« Et toi, Hamfast, tu le laisses m'insulter sans rien dire ! »

« Mais bibiche, ce n'était pas vraiment méchant, et puis Monsieur Bilbon est quand même mon ancien patron ! »

« Bibiche ? Encore mieux. Décidément, mon pauvre Hamfast, elle vous a complètement ramolli le cerveau ! »

« Oh, Monsieur Bilbon ! Ce n'est pas gentil de parler comme ça de Dora ! »

« Mais je la taquine, elle le sait bien ! On se chamaille comme ça depuis l'enfance. »

« Parles pour toi, Bilbon, il serait temps de grandir un peu ! Quel exemple tu vas donner à ton petit-fils ! Heureusement que Frodon a pu échapper à ta mauvaise influence. »

« Mon fils s'est toujours trouvé très bien de l'éducation que je lui ai donné. »

« Mais voyez-vous ça ! Il a un fils depuis deux mois et bientôt il va nous faire croire que c'est lui qui l'a porté pendant neuf mois ! »

« Vous vous disputez ? Demanda Lily en entrant dans le salon, escortée par Frodon. »

« Mais non, ma chérie, répondit joyeusement Dora. C'est un jeu entre Bilbon et moi. Une sorte de..joute verbale. Oh, mais voilà mon petit lapin ! »

« Ma Tante ! »

« Oh, désolée, Frodon, que veux-tu, je ne m'y ferais jamais. Je suis trop vieille maintenant pour changer. »

« Allons, ma Tante, vous avez l'air d'une jeune fille ! »

« Ah, mais c'est vrai qu'il est bien élevé, ton fils, Bilbon ! Mais est-ce qu'il s'occupe bien de toi au moins, ma petite Lily ? »

« Oh, oui, ma Tante, je n'ai pas à me plaindre, répondit Lily en adressant un regard chargé de tendresse à son mari. Et je suis sure qu'il fera un très bon père ! »

« Je n'en doute pas, Frodon a toujours été très gentil avec les enfants. Il fallait voir comment il s'occupait de Pippin quand il était petit. C'était vraiment adorable ! »

« Oui, c'est vrai, renchérit Bilbon. Tiens, mais ou est-il au fait, celui là ? »

« Ici ! Retentit la voix joyeuse de Pippin. Tu sais, Lily, je sais pourquoi le bébé t'a fait tant de misères hier. »

« Ah, oui ? »

« C'est parce que son parrain lui manquait ! »

« Oh, oui, Pippin, tu as certainement raison, répondit Lily avec un petit sourire. »

« Peut-être devrais-je dormir dans ta chambre à partir de maintenant. Ça serait mieux pour le bébé. »

« On se calme, maintenant, Pippin ! S'insurgea Frodon. Tu veux que j'aille réchauffer ta Diamant en contrepartie ? »

« Mais je ne pensais pas à mal ! Tu peux rester aussi. »

« Tu es trop aimable, Pippin. Mais je crois que nous pourrons sans mal nous passer de tes services, merci. »

« Pfouh, quel caractère ! Et bien tant pis, je parlerais à mon filleul dans la journée. »

« Mais il sera bientôt là, ton filleul, Pippin, intervint Lily pour calmer le jeu. Et tu pourras faire plein de choses avec lui. »

« Tiens, c'est vrai. Dépêches-toi de sortir, mon bébé, ajouta Pippin en touchant le ventre de Lily. »