Auteur : olivs

Origine : Gundam Wing.

Disclaimer : les personnages de cette histoire sont la propriété exclusive de Sunrise, Bandaï et Setsu Agency

Genre : Yaoi – UA – kawaii – mélo – bon sentiments et tout le bastringue.

Rating : PG–13 Il y a des mots assez crus et des caresses. Alors dans le doute ne lisez pas.

Type : fanfiction classique forme Heero/Duo, Quatre/Trowa, Wufei/Meiran.

Review : Merci à toutes celles qui mon reviewé et en particulier à petite clad et miki puique je n'ai pas pu le faire par mail. J'envoie avec mes réponses à vos review mes photos de vacances au Mexique s'il y en a qui ne peuvent pas les recevoir car ça fait un peu leur dans leur boîte merci de me le préciser que je ne fasse pas la bourde deux fois ;-)

Note idiote 1 : Qui n'est pas l'auteur des « Hauts de Hurlevent » puisque c'est de Dave comme « Du côté de chez Swan ». Merci à Calamithy et ses références culturelles sans qui je ne serais rien (private joke).

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Une première histoire de plage
Cancun le 21 mars 2004
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Ils étaient à présent sur la plage en train de se reposer de cette journée d'excursion.

En arrivant, ils s'étaient jetés à l'eau directement.

Quatre avait insisté lourdement pour qu'ils n'aillent pas comme à leur habitude dans la piscine surpeuplée et surchauffée de l'hôtel, mais sur la plage de sable blanc baignée par l'eau bleue et chaude de la mer des Caraïbes.

Au moins là ils seraient tranquilles.

Malgré le nombre impressionnant d'hôtels tous plus hauts les uns que les autres qui bordaient la plage de Cancun, celle–ci était toujours vide.

Les vacanciers ne goûtaient guère les joies du sable et restaient scotchés au bar de la piscine ou affalés dans les transats disposés autour d'elle.

Pas un hôtel ne donnait directement accès la mer bien qu'ils soient construits en bord de plage.

Ils disposaient tous d'une grande terrasse montée sur pilotis.

Parfois un escalier permettait de descendre sur le sable, mais il était rarement emprunté.

Ils étaient donc là tous les trois un verre à la main en train de bronzer.

Hilde lisait Vogue tirant carrément la tronche.

Malgré les recommandations du blond, elle s'était jetée à l'eau sans chaussons de bain et s'était éraflé les pieds et une jambe sur la barrière de corail.

Duo semblait rêvasser allongé sur sa serviette et Quatre s'ennuyait ferme.

– Alors ça vous a plu ?

– Mouai bof, je m'attendais à autre chose maugréa Hilde.

– Et toi Duo ?

Toujours à ses songes, Duo n'avait même pas écouté la question de Quatre et répondit d'un "Hum ?" laconique.

Quatre laissa passer une longue minute avant d'essayer de refaire parler Duo.

Duo muet c'était assez troublant.

– Tu dors ?

– Non je pensais, soupira–t–il

Quatre lâcha un « Ah ? » de surprise ironique, mais n'obtint rien de plus de son ami.

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Quatre essayait de dormir pour s'occuper.

Hilde continuait à se passionner pour la mode du prochain hiver.

La nuit commençait à tomber.

La lecture du magazine devenait difficile.

Dans quelques minutes, elle deviendrait impossible.

Elle se hâtait donc de finir de lire son article.

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Duo se redressa brusquement sur les coudes et regarda ses deux amis d'un air très préoccupé.

– C'est quand même dingue !

– Quoi ? demanda Quatre en cherchant du regard autour de lui ce qui avait pu faire sortir Duo de sa rêverie.

– Il y a des trucs comme ça qui existent et moi je vais passer ma vie à vendre des matelas.

Quatre ne voyait vraiment pas de quoi parlait leur ami.

Visiblement il y avait bien un truc évident, mais il n'arrivait pas à savoir quoi !

– Duo on peut savoir de quoi tu parles ?

– Ben quand tu vois tout ce qu'ils étaient capables de faire à cette époque de complètement dingue et que moi quelque siècle plus tard je m'apprête à passer ma vie à vendre des matelas. Je me sens minable !

– J'en conclus donc que ça t'a plu ! Ponctua un Quatre soulagé.

– Tu te rends compte le truc là, comment ils l'ont appelé ? L'observatoire, en fait j'ai lu qu'il y avait plein d'ouvertures dans le toit qui en fonction de l'alignement des étoiles qui apparaissaient permettaient de savoir quand il fallait semer, récolter, prier…

Duo était enflammé.

Quatre était dubitatif.

Il ne voyait vraiment pas ou il voulait en venir.

Duo était une grande source de questionnement.

Il arborait toujours un sourire immense.

Pourtant il était difficile de prétendre qu'il soit heureux.

Il avait un plan de vie qu'il semblait s'être tracé.

Mais ce qui semblait le faire vibrer ne rentrait jamais dans ses cases.

Il allait vers les gens, il donnait l'impression d'aimer les gens.

Cependant il était venu ici seul, et n'avait pas d'autres amis que un type rencontré dans un ascenseur et une jeune fille au caractère bien trempé.

Il avait des à priori sur tout.

Mais les oubliait dès que leur contraire le touchait.

Quatre avait l'impression qu'il y avait comme une espèce de coque,

avec un Duo dedans.

Et le Duo de dedans était bien plus merveilleux que la carapace qui l'entourait.

Même si celle–ce souriait tout le temps.

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– Tu sais, il y avait une élite seulement qui avait accès à tout ça les autres étaient particulièrement pauvre. Je pense qu'à l'époque, celui qui vendait des meubles n'était pas dans les plus pauvres.

– Ça ce n'est qu'une question pécuniaire. Moi je te parle d'inventer. De contribuer à faire aller l'humanité de l'avant.

Les yeux de Duo brillaient dans la lumière de la lune.

Quatre était ravi.

Il avait là accès au Duo de l'intérieur.

– Il ne tient qu'à toi de le faire.

– Foutaises, le commerce, c'est ce qui a fait progresser le plus l'humanité, interjeta Hilde d'un ton acide sans lever le nez de son magazine.

Duo secoua la tête.

Ce genre d'argument n'avait plus court pour lui.

– Désolé Hilde mais je ne suis pas d'accord avec toi.

– Ils ont tous disparu avec leur civilisation à la noix !

– Massacrés par les conquistadores. Mais ce n'est pas le propos, Hilde. Sans parler d'Einstein, Proust(1) et compagnie, il y a un type qui dans les années trente qui a construit une maison dans une forêt pas loin d'où j'habite c'est absolument merveilleux cette baraque.

– Kaufman house de Frank Lloyd Wright à Bear Run, précisa Quatre laconique.

Duo sursauta presque.

– Tu connais ?

Quatre lui sourit essayant de ne pas paraître trop prétentieux.

– Elle doit être dans tous les livres d'histoire Duo !

– N'empêche que c'est somptueux.

– Connais pas ! lança Hilde sur un ton toujours agressif.

Aucun des deux garçon n'y prêtèrent attention.

Hilde devait déguster avec ses éraflures aux jambes.

Ils continuèrent leur discussion feignant d'ignorer la rebelle.

Duo médusé.

Quatre amicalement professoral.

– C'est l'architecte qui a fait le Guggenheim de New York.

– Tu vois, je savais même pas !

– Bah c'est pas grave de pas connaître les noms. Au contraire, tu as prouvé que tu savais reconnaître une architecture de qualité.

Duo souffla se rallongeant sur sa serviette en ricanant.

– Ça c'est facile, j'ai été à bonne école. Vous verriez la maison de mon père adoptif, on dirait une énorme meringue rose décorée à la chantilly, vous ajoutez à ça les taupières et la Cadillac verte et vous avez le tableau complet. J'en ai un haut–le–coeur à chaque fois que j'y arrive. Ça aurait été à l'époque maya, je connais un architecte qui aurait fini au fond d'un trou d'eau verte !

– N'empêche que je suis vraiment content que ça t'ai plu.

– C'était presque parfait. Il y n'aurait pas eu ces deux débiles avec leur réflexion à la con !

Quatre s'amusa de la remarque de son ami dont la voix marquait un certain énervement.

Si cela de faisait pas cinquante fois qu'il remettait cela sur le tapis c'est que l'on était déjà arrivé à cent.

– Duo c'est quand même moi que ça concerne et c'était plutôt un compliment.

– C'est pas une raison. En plus tu aurais pu être mon copain !

Hilde lâcha un éclat de rire et posa son journal avant de se retourner vers les garçons.

– Duo tu vas pas lui faire une crise de jalousie en plus.

– Toi si c'est pour faire ce genre de remarque à la con, tu peux rester plongée dans ton bouquin.

– Je te ferais remarquer que le soleil est couché et qu'il fait noir depuis un quart d'heure.

– N'empêche que je comprends pas pourquoi tu m'as retenu quand j'ai voulu lui écraser la gueule quand on l'a recroisé ensuite.

C'était en train de partir en live.

Quatre tenta d'expliquer que ça ne se fait pas d'écraser des piétons avec une voiture !

– On aurait dit que c'était un accident.

Quatre secoua la tête en signe d'épuisement.

– Ils marchaient de l'autre côté de la route. Et de toute façon ton geste était ridicule.

Duo ne voulait pas lâcher prise et repartait de plus belle.

– Parce que ça t'a fait plaisir que ce mec dise qu'il te trouvait à son goût ?

– Oui plutôt. En plus il avait l'air super beau.

– Tu déconnes ? Il avait l'air complètement con avec son espèce de mèche débile qui lui descendait sur le visage.

Hilde se taisait préférant s'amuser de sa situation de spectateur de l'échange entre Quatre et Duo.

La mauvaise fois de ce dernier était merveilleusement amusante.

– Tu crois que tu es bien placé pour faire des commentaires sur les goûts capillaires des gens ?

– Ok je retire. Mais si ça se trouve sa mèche c'est pour planquer son œil de verre ou d'affreuses cicatrices.

– Tu es désespérant ! Fini par souffler Quatre.

La calme revint quelques minutes.

Mais Duo gambergeait dans son coin.

Il ne connaissait pas Quatre depuis longtemps.

Mais il avait l'air d'un type bien.

Pas un mec fourbe qui le regardait vicieusement.

Pas non plus une espèce de tafiole avec des ventilateurs sous les mains.

Il aurait certes un peu dénoté si on l'avait mis au milieu de l'équipe des All blacks.

Mais il n'était pas folle comme un sac à main.

C'était un type normal quoi.

Un type normal qui venait de lui dire qu'il trouvait un autre garçon beau.

Ça le perturbait.

Il voulait en savoir plus.

Quatre avait du dire ça pour plaisanter.

Il n'était pas sérieux.

C'était de la provoc.

Il fallait qu'il en ai le cœur net.

– Mais il te plaisait vraiment ?

Quatre dévisagea Duo longuement

– Oui !

Duo était scotché.

– Tu veux dire que tu aurais pu avoir envie de…

Quatre s'assit en tailleur sur sa serviette et fixa Duo dans les yeux.

– Coucher avec lui ? Oui !

Duo commençait à paniquer.

Ça l'emmerdait considérablement.

Il n'avait rien contre les homos.

Il ne se voyait pas s'en faire des potes c'est tout.

Mais c'était quelqu'un dont il commençait à se sentir proche.

Quelqu'un avec lequel il s'était même trouvé des points communs.

Que Quatre lui dise froidement qu'il pourrait coucher avec un garçon.

C'était définitivement dur à avaler.

– Tu disais que tu savais pas si tu étais pédé.

Duo s'était lui aussi assis pour faire face à Quatre et lui montrer le sérieux de son propos.

Quatre haussa les épaules en signe d'impuissance.

Il s'exposa.

Il expliqua.

Longuement.

Gentiment.

Posément.

Qu'il ne savait toujours pas.

Qu'il avait regardé ce garçon.

Qu'il s'était imaginé nu allongé à côté de lui

Et qu'il s'était dit que ça le ferait plutôt bien.

Qu'il ne savait pas

S'il serait vraiment excité.

S'il ne préférerait pas le contact d'une fille.

S'il aurait envie que l'autre le touche.

S'il aurait envie de le toucher.

S'il aurait envie que ça aille plus loin.

Il se posait des questions.

Mais il ne rejetait pas l'idée.

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Hilde ricanait toujours allongée sur sa serviette.

Les deux garçons s'étaient tus.

Au bout d'un moment elle se leva et vint s'asseoir à côté de Quatre un sourire ravi aux lèvres.

– Et bien tu as qu'à essayer avec une fille après tu pourras essayer de retrouver ton asperge et comparer avec lui.

Quatre secoua la tête d'un air navré.

– C'est ça je vais aller voir une fille et je vais aller lui demander « Je suis puceau, je sais pas si je suis pédé alors est–ce que l'on pourrait baiser ensemble pour que je me fasse une première idée et après je pourrais comparer ? »

– Oui ça me semble correct, répondit Hilde convaincue.

Quatre s'exclaffa.

– Ça me semble surtout parfait pour me prendre une claque magistrale.

– Non c'est honnête et franc, je pense pas que tu risques grand chose.

Duo était muet.

Choqué.

Voir ses deux nouveaux amis parler aussi librement de ça le laissait sans voix.

Quatre lui s'amusait carrément.

La franchise de la jeune allemande et sa désinvolture lui plaisait beaucoup.

– Ok et si je te le demande à toi tu répondrais quoi ?

– Pas de problème.

– Tu rigoles là ?

Hilde se mit à rire aux éclats.

Quatre d'un seul coup se sentait un peu plus embarrassé.

Duo aurait aimé pouvoir s'échapper discrètement.

– Pas le moins du monde ! Je baise avec toi, ensuite je me tape Duo, et enfin tu baises avec Duo, comme ça vous serez fixés.

– Je passe mon tour.

Duo ne rigolait vraiment pas.

– Lequel celui avec Quatre ou avec moi ?

– Les deux !

– Bon ben Quatre à toi de jouer.

Le jeune blond rosi.

Hilde avait l'air sérieuse sous son rire.

Et il l'avait dit lui même, il ne saurait qu'en essayant.

Mais il ne pensait pas se retrouver aussi rapidement au pied du mur.

– Tu veux que l'on fasse ça maintenant ?

Hilde réfléchit un instant avant de donner sa réponse.

– Non pour l'instant, j'ai faim, je vais chercher un truc à bouffer et ensuite on monte.

Hilde revint quelques minutes plus tard avec un plateau chargé de nourriture et quelques bouteilles de sodas.

Ils pique–niquèrent sur la plage vaguement éclairée par les réverbères de l'hôtel.

De la terrasse en contrebas de laquelle ils se trouvaient leur parvenait la musique de la soirée qui s'y déroulait.

Ils parlèrent de tout et de rien.

Et surtout pas des projets de Hilde concernant l'éducation sexuelle de ses amis.

Quatre et Duo prenant bien garde d'éviter que la conversation revienne sur ce sujet.

Il devait être près de minuit quand Duo décida d'aller chercher un réapprovisionnement de boissons.

Abandonnant Quatre et Hilde, il se dirigea vers l'hôtel.

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Quatre faisait des dessins dans le sable du bout du doigt.

Visiblement il était embarrassé.

– Tu n'étais pas sérieuse tout à l'heure ?

– Si.

– Mais…

Hilde se posa en face de lui et le fixa dans les yeux.

– Ecoute Quatre je sais que tu es super mal à l'aise mais je te promets d'y aller doucement. Je sais bien que ça ne voudra rien dire mais tu verras au moins si c'est les filles est une option envisageable ou non.

– Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.

– Je pense que si et tu n'as aucune raison de refuser à moins d'être déjà certain de tes choix futurs.

– Duo a bien dit non !

Hilde se rassit à sa place de départ.

– Duo est homo. Et tu le sais très bien en plus !

– Pourquoi tu dis ça ?

– Ce n'est pas vrai ? Tu n'en a pas l'intime conviction ?

– Si, mais il rejette l'idée avec une telle force !

– Il ne veut pas l'admettre c'est tout.

Hilde parlait de Duo avec bienveillance.

On sentait qu'elle avait de l'affection pour le jeune homme.

Elle l'aimait bien.

Il l'avait touchée plus par son attitude que par son histoire.

Elle le savait fragile sous son apparence souvent désinvolte.

Elle se radoucit.

Son sourire se fit tendre.

Elle continua à parler de Duo.

De son homosexualité.

Elle était convaincue qu'il serait certainement le dernier à s'en rendre compte.

Qu'il avait vraiment besoin de toute l'aide de Quatre.

Que le jeune américain avait besoin d'être rassuré.

Qu'il fallait lui faire comprendre qu'il n'a pas à avoir honte.

Qu'il laisse un petit peu ses sentiments se révéler.

Elle avoua même que au départ c'est pour le faire réagir qu'elle avait proposé de baiser avec Quatre.

Elle espérait que Duo réagisse.

Mais visiblement il n'avait pas l'air jaloux.

Quatre en devait pas être son type.

Elle continuait a parler de Duo quand le blond la coupa d'un « Change de sujet, natte châtain à l'approche ! »

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Duo arrivait les bras chargés de bouteilles complètement essoufflé.

Et visiblement très excité.

Duo s'enflammait facilement.

Pas vraiment caractériel.

Mais il était rapide à l'allumage.

Il n'était même pas la peine de lui poser des questions.

Les réponses viendraient d'elles–mêmes.

Duo venait donc de voir quelque chose qu'il avait rangé dans la case extraordinaire.

Quatre et Hilde étaient au spectacle.

Installés attentifs face à leur ami maintenant assis sur sa serviette.

– Vous ne devinerez jamais ce qui m'est arrivé !

Deviner ce qui pouvait arriver à Duo était impossible.

Mais savoir ce qui pouvait l'émoustiller autant l'était encore plus.

– Vous savez le troupeau que l'on a croisé à Chichen !

Non forcément ils ne pouvaient pas savoir.

Il était impossible de quantifier le nombre de troupeaux de touristes qu'ils avaient croisés dans la journée sur le site maya.

Duo reçu donc deux réponses négatives.

Il leva les yeux au ciel devant le manque de coopération de ses amis.

C'était tellement évident pour lui que cela devait l'être aussi pour eux.

Mais puisqu'il lui fallait préciser…

– Celui avec les garçons et les filles habillés comme dans le cercle des poètes disparus, qui marchaient au pas de l'oie. Qui avaient l'air d'avoir presque notre âge !

Hilde chercha vainement dans ses souvenirs.

Quatre lui se mit à rire en faisant remarquer qu'ils ne marchaient aussi militairement que dans le souvenir de leur ami.

Duo haussa mollement les épaules en signe de vague approbation à la remarque de Quatre et continua son rapport.

– Bon en fait c'est des étudiants d'un lycée suisse hyper huppé et là ils sont complètements affolés parce qu'il y en a un qui s'est fait la malle. Et ils le cherchent partout. Il y une nana qui m'a sauté dessus en disant qu'elle était sa petite amie et qu'elle le cherchait partout en brandissant sa photo. À 23 heures, il y avait le couvre feu, je vous jure que c'est le terme qu'elle a employé, et il n'était pas dans sa chambre ! Il faut qu'ils l'aient retrouvé avant demain neuf heures sinon ils sont obligés de rentrer en Europe sans lui.

Duo avait sorti cela sans reprendre son souffle.

D'une seule traite totalement investi pas l'histoire qu'il venait de raconter.

Quatre et Hilde restaient quelque peu interdits ne comprenant pas ce qu'il y avait de si excitant dans cette histoire.

La jeune allemande et sa franchise n'hésitèrent pas à supposer à voix haute qu'il s'agissait sans nul doute d'un gosse de riche en pleine crise existentielle.

Bien sûr Duo prit la défense de l'insurgé en fuite.

Quatre avait tactiquement laissé parler Hilde en premier.

Il ne voulait pas passer pour celui qui cherchait à tuer l'enthousiasme de Duo.

Mais à son tour il émit une hypothèse qui lui semblait cohérente avec le lieu où ils se trouvaient : Cancun.

Si la personne recherchée avait effectivement dans les vingt ans, il était plus que probable qu'il soit juste sorti en boîte prendre un peu l'air et s'en tirerait avec quelques heures de colle.

Visiblement cela n'avait rien à voir avec le scénario qui avait germé sous la natte.

Le propriétaire de cette dernière ronchonna devant le cartésianisme de ses amis.

Lui imaginait déjà un enlèvement.

Avec bien sûr demande de rançon.

Ou une vraie fuite.

Après tout ce garçon était peut–être séquestré dans ce lycée.

Lui se voyait déjà en preux chevalier sauvant la vie du jeune homme.

Ou en Dick Tracy retrouvant sa trace.

Mais là ils avaient tout gâché.

Il souffla quelque peu attristé de voir son rêve exploser comme une bulle de savon.

– Enfin si on retrouve un japonais avec des yeux bleus et des cheveux noirs en pétards, il faut le ramener à l'hôtel d'à côté. Tu vois lequel c'était ?

– L'hôtel ? demanda Quatre visiblement pas du tout concerné.

L'américain était à la limite de s'énerver.

Il y aurait donc que lui pour se sentir concerner par les mésaventures de ce garçon ?

– Non le garçon.

– J'ai pas vu la photo !

– Mais non, cet aprèm quand on les a croisé, il fermait la marche avec sa copine. Il est super beau.

Le ton de Duo s'était fait raleur.

Il ne s'attendait pas à ce que Hilde s'intéresse à son histoire.

Mais Quatre au moins lui il devrait comprendre et s'interesser.

Pourtant c'est la jeune allemande qui réagit cette fois–ci en premier à sa remarque.

Elle ne pu retenir un éclat de rire qui acheva de le contrarier.

– Quoi qu'est ce que tu vas encore me sortir comme connerie ? On peu quand même remarquer la beauté physique d'un garçon sans pour autant être pédé. Je peux trouver beau un chat sans pour autant être zoophile !

Hilde ne pouvait continuer de ricaner.

Il avait remarqué ce garçon et elle ne pouvait pas s'empêcher de le souligner.

– Oui je l'ai remarqué, il avait un air super triste et ça c'est le genre de chose qui me touche. Désolé de ne pas être un iceberg se défendit alors Duo.

Il y eut un flottement.

Le murmure des vagues repris le dessus sur la conversation qui devenait houleuse.

Au bout d'un moment voyant qu'il valait mieux en rester là pour ce soir, Hilde se leva.

– Bon Duo, Quatre et moi on monte. On te laisse là faire le guet au cas où tu retrouverais ton japonais ? Ils offrent peut–être une récompense !

– Vous allez vraiment le faire ?

Quatre n'était pas plus l'aise que ça.

Pourtant il ne démentit pas.

Ils se dirent au revoir sur la plage.

Duo avait envie de rester là encore un peu.

Les deux autres s'éloignèrent alors que le troisième s'allongeait sur sa serviette.

Le jeune américain resta encore un long moment allongé sur le sable les yeux perdus dans les étoiles.

Il finit par s'y endormir.

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A suivre…