Auteur : olivs

Origine : Gundam Wing.

Disclaimer : les personnages de cette histoire sont la propriété exclusive de Sunrise, Bandaï et Setsu Agency

Genre : Yaoi – UA – kawaii – mélo – bon sentiments et tout le bastringue.

Rating : PG–13 Il y a des mots assez crus et des caresses. Alors dans le doute ne lisez pas.

Type : fanfiction classique forme Heero/Duo, Quatre/Trowa, Wufei/Meiran.

Review : encore merci à toutes celles qui ont reviewer et un merci spécial à Sirna pisque je n'ai pas pu lui répondre en privé. Pour répondre à sa remarque, j'ai conscience qu'au début cette histoire a du en dérouter plus d'un et d'une. Bravo pour vous être accroché et suivre cette histoire.

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Une histoire de goûts
Uxmal le 22 mars 2004
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La route avait été longue, plus que ne l'avait prévu Quatre.

Duo après avoir joué l'enfant pendant plusieurs kilomètres en demandant régulièrement si c'était encore loin avait fini par s'endormir sur la banquette arrière.

Quand ils arrivèrent enfin à Uxmal la nuit était tombée depuis un bon moment et les gargouillements du ventre de Duo couvraient quasiment le son de l'auto radio.

Ce bruit fit naître une crainte sourde dans l'esprit du conducteur et de son voisin.

Ils ne doutaient pas qu'il devait pouvoir se rendre particulièrement pénible quand il avait faim.

Un hurlement d'animal blessé se fit entendre dans la voiture.

– J'ai faim !

– On devrait y être dans moins de dix kilomètres, répondit Quatre d'une voix lasse.

Heero se concentra sur le plan, guidant Quatre sur la distance qui leur restait à parcourir.

Une chance pour eux le site et les hôtels avoisinants étaient particulièrement bien indiqués.

Ils arrivèrent donc enfin en vue de leur hôtel.

– C'est là ?

– Oui !

– Et il y a un restau ?

– Oui !

– Et c'est bon ?

Quatre jeta un œil réprobateur à Duo au travers du rétroviseur.

– Duo je ne sais pas je n'y suis jamais aller.

Heero les informa qu'il n'y avait rien de précis dans le Lonely planet sur la cuisine, mais simplement il était indiqué que c'est géré par le Club Med.

Le nom du tour opérateur français disait vaguement quelque chose à l'américain mais il se demandait bien ce que faisait un hôtel français dans le Yucatan.

Voyant les bus présents sur le parking Quatre eu soudain une sueur froide.

Il n'avait pas réservé.

Il y avait bien des solutions de replis.

En remontant sur Mérida, ils trouveraient des haciendas sur la route.

Mais ce genre d'hôtellerie pratiquait des tarifs prohibitifs.

Heero toujours plongé dans le guide nota qu'il y avait deux autres hôtels ici selon le guide.

Quatre coupa le contact et ouvrit la potière.

– Bon ne bougez pas je vais demander, de toute façon on a pas besoin de plus d'une chambre.

Duo le regarda comme un extra–terrestre.

– Chaque chambre est équipée d'un lit double et d'un lit simple. On peut se tasser non ? Bon bougez pas je vais demander et je reviens.

Sur ces mots Quatre descendit de la voiture et parti en quête de la réception de l'hôtel.

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Heero était toujours en train de lire le guide.

– Si ça te gêne de dormir avec moi Duo, je partagerai le lit double avec Quatre.

– Bah non, c'est plus logique que l'on dorme tous les deux dans le grand lit.

Duo avait répondu sans vraiment réfléchir.

Cela lui semblait allé de soi.

Un silence s'installa quelques instants dans le véhicule.

– Pourquoi ?

– Pourquoi quoi ?

– Pourquoi on trouve ça plus logique de dormir ensemble ?

Le ton de Heero était juste curieux.

– C'est vrai c'est stupide, après tout on a fait que partager une chambre d'hôtel une partie d'une nuit.

Celui de Duo était voilé par une petite gêne.

– Pourtant ça me paraissait logique à moi aussi.

– Bah c'est rien Heero, c'est juste une idée stupide qui nous a traversé l'esprit.

Le silence revint dans la voiture.

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Heero avait levé le nez de son livre.

Son regard fixait la nuit au dehors.

Droit devant lui.

Pas un point précis.

Juste la nuit en général.

Il se demandait.

C'était étrange mais l'idée que le garçon qui était en ce moment assis derrière lui puisse partager son lit lui convenait tout à fait.

Il ne cherchait pas à savoir pourquoi.

Mais simplement si cela lui était déjà arrivé.

Assurément la réponse était "non".

Si cela le dérangeait d'avoir ce genre d'envie.

Il apporta à cette question la même la même réponse négative.

C'était étrange comme sensation.

Pas désagréable.

Mais assurément nouveau.

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De son côté Duo fixait l'entrée de l'hôtel attendant d'y voir réapparaître le petit blond.

L'échange précédant avec Heero ne l'avait pas plus troublé que ça.

Il trouvait juste ça cool qu'ils soient tous les deux sur la même longueur d'onde.

Ça le faisait même sourire un peu plus sincèrement que d'habitude.

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Quatre revenait déjà avec une mine un peu déconfite.

– Désolé les garçons, c'est plein jusqu'à la gueule ! Ils m'ont dit que le Lodge juste à côté était très bien et qu'ils avaient des chambres de libres. C'est dommage, ça avait l'air rigolo à l'intérieur.

Le blond redémarra la voiture, fit demi–tour et sorti de la cour de l'hôtel.

Il reprit l'allée. Celle-ci était bordée à leur gauche par le parking du site de l'autre par de la pelouse.

Ils pouvaient percevoir la forme de quatre petits bâtiments qui étaient disposés en arc de cercle au centre duquel se trouvait une palapa vide.

Ils dépassèrent très lentement le groupe d'immeubles et aperçurent dans la pénombre une espèce de petit kiosque sous lequel se trouvait un bureau en bois assez massif ainsi que plusieurs fauteuils.

Une jeune mexicaine était assise derrière le bureau.

Quatre se proposa pour jouer les interprètes.

– Je demande combien de chambres ? Une double et une simple ? Ou trois simples ?

– Je veux bien partager la mienne avec Duo, fit remarquer Heero sur de lui.

Quatre hocha la tête d'un air entendu.

Il gara la voiture et les trois garçons leurs bagages à la main se dirigèrent vers la réception.

Ils n'avaient fait que quelques mètres que déjà deux mexicains s'étaient précipités pour venir les débarrasser de leurs valises.

La jeune femme leur présenta l'hôtel.

Leur indiquant un cinquième bâtiment qui faisait face à une piscine, elle leur expliqua que de l'autre côté se trouvait le restaurant.

Puis elle les accompagna jusqu'à leurs chambres.

Leur bâtiment était bleu pâle, on y accédait par un escalier carrelé de terres cuites rouges.

Après avoir monté les quelques marches qui traversaient le petit édifice en son milieu, ils se retrouvèrent sur une grande terrasse qui courrait sur la longueur devant les chambres, une balustrade de bois rustique longeait le tout et s'ouvrait pour donner accès à une grande piscine aux formes rondes dont l'eau éclairait les arbres qui la bordaient.

On ne les fit pas monter à l'unique étage, la jeune fille les invita à la suivre sur la partie à leur gauche de la terrasse.

Deux portes en bois sombre finement sculptées de motifs mayas donnaient accès aux deux chambres.

Entre chaque porte étaient disposées une table basse, deux fauteuils et deux rocking–chair.

De grosses jarres contenant de magnifiques cactées complétaient le mobilier.

Le châtain de la bande ne pu contenir un « Whaou » admiratif.

Duo et Heero pénétrèrent dans la première alors que Quatre suivait son guide vers la seconde.

La chambre était spacieuse, deux grands lits, deux fauteuils hauts en bois et en cuir en composait le mobilier.

Duo fut amusé par les fenêtres dont la partie supérieure en vitraux ne s'ouvrait pas alors qu'au–dessous des clapets en bois avec des fermoirs en cuivre pouvaient s'ouvrir comme des persiennes.

Heero qui était allé se rafraîchir dans la salle de bain appela son ami pour lui montrer.

La baignoire était gigantesque.

Ni l'un ni l'autre n'en avait jamais vu de telle.

Il s'amusèrent en suite du linge de toilette qui était plié en forme de palme, papier toilette et la première feuille d'une boite de kleenex inclus.

Ils s'étonnèrent en suite de la présence d'une cafetière dans la salle de bain.

– Et ben ! Quand tu penses que ce n'est pas plus cher que le truc que j'avais à Cancun !

Duo était charmé par leur nouvel hôtel.

Il était vraiment très heureux d'être là.

Avec des amis.

Dont un qui était juste là avec lui et qui semblait vraiment bien l'aimer.

Au son d'un "Whaou c'est trop cool" il sauta au cou du japonais.

Comme par instinct, l'autre le sera chaleureusement dans ses bras.

Puis se dégagea avec la même soudaineté que son premier geste avait eue.

– Excuse moi, je ne sais pas ce qui m'a pris. Je voulais juste te dire que j'étais très heureux d'être ici avec toi. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise.

Duo reprenait son équilibre après avoir atterri un peu brutalement sur ses deux jambes.

Il regarda un instant Heero et lui lança un de ses plus chaleureux sourires.

– Hé ! vieux t'inquiète ! j'en aurais fait autant. C'est vraiment cool d'être là. Et je sais que ça peut être barge comme sentiment, parce que ça fait même pas vingt–quatre heures que l'on se connaît mais vraiment je t'apprécie vachement.

Les lèvres de Heero se pincèrent.

– Moi aussi Duo.

– Ça doit vouloir dire que l'on était fait pour se rencontrer.

Les yeux de Duo braillaient de joie.

– Sans doute, confirma le brun avec un hochement de tête.

Duo prit alors son ami par l'épaule pour le raccompagner vers la chambre.

– Aller on va aller voir où en est Quatre.

– Et surtout te trouver à manger.

– C'est clair, j'ai une de ces dalles moi !

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Ils sortirent de la chambre au moment où Quatre allaient cogner à la porte.

Ils se dirigèrent ensuite vers le restaurant.

On leur proposa un apéritif.

Heero n'avait jamais bu d'alcool de sa vie pourtant il voulut essayer la piña colada.

Quatre choisit un jus d'ananas et Duo un whisky coca.

Ensuite Quatre et Heero commencèrent par une assiette de guacamole et Duo par un hambuger.

Et comme plat de résistance Heero tenta une enchilada

Quatre du bœuf farcit au fromage et aux piments,

Duo jeta son dévolu sur la pizza maison.

– T'es pas possible ! Tu pourrais pas essayer de goûter la cuisine locale ?

S'indigna Quatre

Duo répondit nonchalamment qu'il ne connaissait pas ce genre de cuisine.

– Justement ça te donnerait l'occasion de connaître.

– Mais j'ai pas l'habitude moi de manger des trucs pareils, si ça se trouve ça pourrait me rendre malade.

Heero secoua la tête au son d'un "Baka".

Quatre explosa de rire.

Le brun se tourna dubitatif vers le blond.

– Tu parles japonais toi ?

– Non mais je lis des mangas. Il y a des sites bourrés d'histoires alternatives écrites par des fans. Dans Gundam Wing qui est un manga qui compte le plus de ces écrits, il y a un des héros qui passe son temps à traiter son petit ami de baka.

– Et on peut savoir ce que ça veut dire ? s'enquit un Duo impatient

– Crétin ou idiot, railla Quatre avant d'ajouter "Je suis sûr que dans la bouche de Heero c'est affectueux"

Heero approuva d'un mouvement de tête.

Le dîner se termina dans la bonne humeur, Quatre essayant de faire promettre à Duo d'accepter de goûter les spécialités locales.

Ils étaient les bons derniers à table quand ils décidèrent de retourner à leurs chambres.

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Duo fit une inspection dans le minibar et en sortit une bière.

– T'en veut une ?

– Non je crois que la piña colada m'a un peu tourné la tête et je n'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière. Je pense que je vais me coucher.

Duo fit la moue.

– Mais j'ai pas sommeil moi !

– Je ne t'oblige pas à te coucher en même temps que moi !

Le jeune homme et sa natte hésitèrent un instant.

– Je vais aller boire une bière sur la terrasse avec Quatre.

Il ajouta un "Bonne nuit" dans un large sourire chargé d'affection.

Heero était en train de se chercher une tenue pour la nuit dans son sac.

Il leva les yeux vers son ami pour à son tour lui souhaiter…

– Bonne nuit Duo kun.

Il reçu en échange un regard inquisiteur armé d'air dubitatif.

– Et ! Ça veut dire quoi le Kun ? C'est encore un truc genre baka ?

Heero lui retourna un sourire narquois

– Non, on le met derrière le prénom d'un garçon, où d'un adolescent dont on est proche1

– C'est gentil ça ! Heero Kun

– Tu n'est pas obligé de dire le prénom en entier tu peux aussi l'abréger.

Heero était presque professoral.

– Hee Kun ?

– Par exemple.

Duo grimaça.

– Bah je trouve pas ça super joli Hee Kun, Il y en a pas d'autres ?

– Il y a sempai pour un supérieur, sensei pour son professeur, san pour monsieur ou madame, sama pour une divinité, neesan et niisan pour sa sœur ou son frère et il y a chan…

– Hee Chan, j'aime bien Hee Chan ! Ça veut dire quoi ?

Duo était tout excité il semblait très content de lui.

– C'est un peu comme Kun mais c'est plus enfantin, on l'utilise généralement pour de très jeunes enfants, un peu comme votre "sweety" en américain, répondit Heero d'un ton plat.

La joie du jeune américain retomba aussitôt.

– Ah merde, ça va pas le faire alors.

Heero dévisagea tendrement son ami.

– Ça ne me pose pas de problème Duo. De ta part, je prends ça comme une marque d'affection. Il n'y a pas grand monde qui sait ce que ça veut dire non plus, alors si ça te fait plaisir tu peux m'appeler Hee Chan.

– C'est vrais, ça ne t'embête pas ? Je trouve ça mignon.

– Non tu peux m'appeler comme ça.

Il ouvrit la porte et au moment de la franchir, il se retourna et lui lança.

– Bonne nuit Hee Chan, fait de beaux rêves.

– Bonne nuit Duo Kun.

Il referma la porte et s'installa dans un rocking–chair.

Quatre l'attendait assis dans l'autre chaise à bascule fumant une cigarette.

– Whoua beurk, c'est nocif ton truc.

– Et ta bière ?

– Ok j'ai rien dit.

– Tu l'as appelé comment Heero ?

– Hee Chan.

Quatre rosi.

– Ah ! tu sais ce que ça veut dire, fit un Duo faussement irrité.

– Oui ! mais pourquoi tu ne l'appelles pas Hee Kun ?

– Je trouvais pas ça joli.

Le châtain fit une petite moue de dégoût pour appuyer ses dires.

– Et ça le dérange pas ?

– Non, c'est lui qui m'a dit que je pouvais l'appeler comme ça !

– Il est étrange ce garçon. Il est super froid avec tout le monde, mais dès qu'il est avec toi il a l'air de ne plus être le même.

Ce genre de remarque avait le don d'exaspérer Duo.

– Tu vas pas remettre ça sur le tapis ! Je te rappelle qu'il a une petite amie.

– Dis plutôt qu'il avait.

– C'est pareil.

Le ton du jeune bond se faisait de plus en plus piquant

Celui de Duo de plus en plus sur la défensive.

– N'empêche que tu m'enlèveras pas de l'idée que vous allez bien ensemble.

– Je te demande comment c'est passé ta nuit avec Hilde ?

– Tu peux, j'ai pas honte.

Les yeux de l'américain s'exorbitèrent.

Il pensait que cela avait été un jeu entre Hilde et son ami.

Qu'il avaient juste fait ça pour le faire réagir.

Que c'était pas possible autrement ;

– Vous l'avez fait ?

Quatre regarda le bout de sa clope un petit peu gêné.

– Non ! j'ai même pas réussi à bander.

Il reçut un "Ah !" circonspect en réponse.

– J'ai essayé de la caresser et c'était horrible, ça me donnait de frissons comme si c'était une épreuve.

Duo grimaça sans s'en rendre compte.

Puis il hésita un moment avant de poursuivre son interrogatoire.

– Tu penses que tu es gay ?

– J'ai pas encore essayé avec un garçon, mais de plus en plus je me dis que ce serait plus naturel.

Duo resta pensif un long moment sirotant sa bière doucement.

Quatre qui était étonné par le silence de son ami se tourna vers lui et pu voir une larme glisser le long de sa joue.

– Ça va pas Duo ?

La gorge nouée, il lui répondit.

– Je veux pas être pédé.

– Personne ne t'a demandé de l'être !

Quatre tentait de se montrer rassurant.

– Oui mais tout le monde le pense. Depuis que je suis tout jeune, on me traite de pédé. Je pensais que c'était à cause de ma natte où parce que j'étais un peu différent. Mais Hilde quand elle disait ça elle était tellement sûre d'elle !

– Elle se trompe peu être.

La voix du blond sonnait fausse.

– Quatre, toi aussi tu penses que je suis homo ?

Le bond se ralluma machinalement une cigarette et fixa le bout incandescent de celle–ci

– On est amis non ? Alors réponds–moi franchement.

– Oui je le crois.

Duo se renferma complètent sur lui même.

Quatre se redressa dans son fauteuil et arrêta de se balancer.

– Et vieux, c'est bon ! Faut pas t'en faire !

– C'est facile, toi ça te dérange pas de l'être. Moi je veux pas !

– Mais j'ai pas dit que tu l'étais, c'est juste une impression c'est tout.

– Et Heero comment, il va réagir ?

La voix du châtain était inquiète.

– A mon avis, il ne doit pas être plus clair que toi sur ce sujet.

– Tu penses qu'il est gay lui aussi ? En gros pour toi tout le monde est homo.

Duo s'était soudainement énervé, ponctuant sa réplique de gestes brusques.

Quatre souffla, c'était pas évident.

– Ne sois pas si réducteur Duo. Je constate juste que Heero et toi vous êtes super proches. Ce n'est peut–être qu'une très belle amitié, c'est peut–être plus. Vous verrez bien ! Mais je pense que si un jour, l'un de vous deux devait avoir envie d'aller plus loin qu'une simple amitié et bien vu comme ça a l'air d'être déjà fort entre vous, ça ne posera pas de problème. Enfin pas trop.

Duo s'était calmé et semblait maintenant attendre la suite de l'histoire

– Imagine que Heero soit homo et qu'il te dise qu'il est amoureux de toi. Tu le rejetterais ?

– Bah non, pourquoi je ferais une chose pareille ?

– Mais avoue que pour lui ce sera dur !

– Je ferai en sorte que ça ne le soit pas.

– Tu serais prêt à coucher avec lui uniquement pour ne pas le blesser.

L'américain réfléchi un instant à la situation qu'exposait son ami.

Il commença par lâcher un « peut–être » avant de se reprendre.

– Stop je sais très bien où tu veux en venir.

– Je ne voulais pas aller jusque–là…

Un silence s'installa de nouveau entre les deux garçons.

– Quatre tu connais mon histoire. Je n'ai jamais été un garçon comme les autres, j'espérais pour une fois rentrer un peu dans le moule et avoir une vie un peu comme tout le monde.

– Duo ce sont les cons qui pensent que les homos ne sont pas des gens comme les autres. Et n'essaye pas de rentrer dans un moule qui n'est pas le tien tu en serais éternellement malheureux. Le moule des autres ne peut pas t'aller.

– Pourquoi ?

– Parce qu'il y aura toujours ta natte qui dépassera et c'est tant mieux.

Quatre regardait son ami avec un grand sourire plein de chaleur.

Duo avait toujours la gorge nouée mais il devait se l'avouer son ami blond avait le don de savoir lui parler.

– Merci Quatre.

– De rien Duo.

– Je vais aller me coucher, ça m'a épuisé.

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Le lendemain quand il se réveilla, Duo était seul dans sa chambre.

Pris de panique, sans prendre le temps de passer quoi que ce soit d'autre que le caleçon dans lequel il avait dormi, en trombes, il sortit sur la terrasse.

Sans prendre non plus le temps de constater que les affaires de Heero étaient toujours là.

Ses deux amis étaient, juste là devant lui une serviette de bain à la main.

Le blond s'éloignait déjà vers la piscine lui lança « Tu viens, elle est super bonne ».

Duo balbutia quelque chose comme "Je… Oui… J'arrive…"

Heero lui s'était arrêté à hauteur de Duo.

Il le regardait un peu surpris par son air totalement hébété.

– Ça ne va pas ? tu es blanc comme un linge.

– Non c'est rien. Excuse–moi. J'ai eu peur.

Duo était maintenant gêné.

– Peur de quoi ?

– Quand je me suis réveillé et que j'ai vu que tu n'étais pas là, j'ai paniqué, j'ai cru que tu étais parti.

C'était donc ça !

Il s'en voulait beaucoup.

Il avait eu l'habitude de recevoir des ordres et de les suivre.

Il avait été habitué à vivre dans cette espèce de confort qui consistait à ne pas prendre de décision par lui même.

Les rares fois où il avait vraiment agi de son propre chef cela n'avait pas été une pleine réussite.

Lorsqu'il avait fui des griffes de Odin il avait fallu que la police lui vienne en aide.

Lorsqu'il avait choisi son école il s'était retrouvé dans une prison.

Dorée certes, mais une prison quand même.

Et enfin quand il s'était évadé de la prison Duo lui était venu en aide.

Sinon où serait–il maintenant ?

Être libre était une chose, mais visiblement il fallait savoir composer avec les autres.

Surtout quand les autres c'était Duo.

Ce type lui apportait beaucoup.

Donc il se devait de répondre à ses attentes.

– Excuse–moi, j'aurais dû t'attendre. Je ne le referais plus.

Duo cachait mal sa surprise.

Ce garçon en face de lui était affolant.

Il se sentait totalement stupide d'avoir paniqué pour rien.

N'importe qui se serait moqué de lui.

Mais Heero s'excusait.

Il lui promettait même de ne plus jamais ne pas l'attendre.

C'était bouleversant.

Et du reste il était bouleversé.

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Heero voyait que son ami n'avait pas repris sa contenance habituelle.

Il semblait encore sous le choc.

Il essaya de réfléchir au plus vite à une solution viable.

Il lui fallait donner un signe de réassurance clair.

Faire quelque chose de réconfortant.

Une chose d'un classique absolu pour ne pas qu'il y ait d'ambiguïté.

Une lueur de satisfaction tinta dans ses yeux de façon fugace quand l'idée lui parvint.

C'est ainsi que Heero déposa un baisé sur la joue de Duo.

Il avait fait ce geste sans se départir de son sérieux habituel.

– Va mettre un maillot et viens nous rejoindre.

Sur ces mots, Heero se détourna et prit la direction de la piscine.

Laissant sur le seuil de la porte de sa chambre un garçon totalement éberlué.

Heero était déjà dans la piscine quand Duo réussissait à articuler les mots suivants.

– J'arrive Hee Chan.

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Quatre qui avait regardé la scène de loin leva les yeux au ciel priant tous les dieux qu'il connaissait et les autres, de faire quelque chose pour ces deux–là.

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Heero faisait la planche non loin de Quatre qui était assis sur le rebord de la piscine les jambes faisant des petits ronds dans l'eau.

Le japonais l'impressionnait pas mal.

Il retournait dans sa tête sa question.

Grimaçant ça et là de la réaction que pourrait avoir le brun.

Même si son interlocuteur était trop loin de lui pour réagir physiquement.

Il ferma les yeux comme pour se préparer à recevoir un coup de poing.

– Qu'est–ce que tu éprouves pour Duo ?

Heero ne répondit pas.

– J'ai cru comprendre que tu l'appréciais beaucoup.

Le japonais n'avais pas bougé un cil.

Comme s'il n'entendait pas ce que disait le jeune blond.

Ce dernier prit une grande inspiration avant de se lancer de nouveau.

– Je pense que Duo t'aime.

Quatre rouvrit les yeux pour voir sa réaction.

Un poing de Heero se crispa.

Mais il ne bougea pas pour autant.

– Possible.

– Ça te gêne d'en parler ?

– Oui !

Quatre laissa passé un silence avant de continuer.

– Il ne sait pas qui tu es, si c'est ça que tu veux savoir et si c'est ce qui te fait douter de lui.

Cette remarque déstabilisa l'ancien mannequin.

Il perdit son équilibre et se redressa pour faire face à Quatre.

Son regard était froid presque violent.

– Tu le sais depuis quand qui je suis ?

Quatre lui sourit d'un air navré.

Quand il l'a vue la première fois, il avait eu un doute.

Il faisait partie de ses fans à l'époque.

Ensuite il avait ressenti des choses qui venaient de lui.

C'est ainsi qu'il sut qu'il ne se trompait pas.

Il expliqua également qu'il pouvait percevoir les sentiments que les autres ressentaient.

Il ne pouvait pas se l'expliquer, mais ça avait toujours était ainsi.

Comme une espèce d'empathie.

Heero l'écoutait en le regardant fixement.

Une fois que Quatre eut fini son exposé l'autre lui tourna le dos.

Quatre vit son dos se tendre.

– Je ne veux pas que Duo sache, posa t'il froidement.

– Pourquoi ?

– Tous les autres avant qui ont dit m'aimer, le faisaient pour ce que j'avais été. Au départ ils trouvaient ça excitant. Au bout d'un moment, je ne les intéressais plus. Je ne sais pas ce que j'éprouve pour Duo. Je tiens à lui c'est tout. Je n'ai pas envie que cela change parce qu'il saura qui j'ai été. Plus tard je lui dirai. Quand les choses seront claires. Pour l'instant c'est trop nouveau pour moi pour que je sache ce que je serai capable de lui donner et quelle forme cela pourrait prendre. J'ai besoin de temps.

Quatre émit un petit souffle rieur.

– Je pense que lui aussi, il va avoir besoin de temps pour accepter un certain nombre de chose.

Heero se retourna pour faire de nouveau face au blond.

Son regard avait changé.

Moins froid.

Préoccupé.

– Comme son homosexualité ?

Quatre hocha le tête en approbation.

– Par exemple ! Et toi tu l'es ?

– Gay ? Je n'en sais rien…

Le blond coupa la parole à Heero pour lui signaler que Duo approchait.

Lui assurant une dernière fois que Duo l'aimait.

Le regard du Brun se perdit un instant quand il répondit "c'est réciproque".

Quatre n'eut pas le temps de rajouter un mot de plus.

Un américain et sa natte venaient de sauter violement dans l'eau juste à côté d'eux les éclaboussant tous les deux.

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A suivre


1– Définition made in Mimi Yuy