Auteur : olivs

Origine : Gundam Wing.

Disclaimer : les personnages de cette histoire sont la propriété exclusive de Sunrise, Bandaï et Setsu Agency

Genre : Yaoi – UA – kawaii – mélo – bon sentiments et tout le bastringue.

Rating : PG–13 Il y a des mots assez crus et des caresses. Alors dans le doute ne lisez pas.

Type : fanfiction classique forme Heero/Duo, Quatre/Trowa, Wufei/Meiran.

Review : Encore merci à toutes et spécialement à kanalo32 à qui je ne peux répondre que ici. J'espère que comme les autres ce chapitre vous plaira.

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Une histoire avec ou sans Bécaud
Mexico le 2 avril 2004
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Vite.

Comme un souffle.

Comme le mouvement léger de la branche d'un arbre dans la brise printanière.

Presque comme si tout cela n'avait été qu'une illusion.

Comme si le temps avait décidé de ne pas leur laisser…

le temps.

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Trop vite.

Ils n'avaient pas vu passé cette semaine.

Il leur semblait qu'ils étaient encore hier à Mérida.

Seul le fait de pouvoir maintenant coller une image à des noms sur une carte leur prouvait que cette semaine avait existé.

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Tulum

Felipe Carrillo Puerto

Chetumal

Kohunlich

Becán

Calakmul

Tical

Flores

Le Chiapas

Palenque

San Cristóbal de Las Casas

Tuxtla Gutiérrez

Arriaga

Tapanatepec

Tehuantepec

Yagul

Oaxaca

Nochixtlán

Tehuacán

Puebla

Teotihuacán

Mexico

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Mexico…

Ils y étaient arrivé la veille.

Duo étais allé dans une agence de voyages chercher son billet d'avion.

Dans quelques heures, il quitterait le sol mexicain.

Seul.

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Ils ne s'étaient plus dit un mot depuis.

Ils avaient juste dormi l'un contre l'autre se serrant l'un et l'autre dans leurs bras.

Au petit matin se réveillant l'un avait juste dit à l'autre :

– Tu vas me manquer.

L'autre avait simplement répondu

– Toi aussi tu vas me manquer.

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Leurs visages étaient sombres.

Celui de Duo avait du mal à afficher son éternel sourire.

Celui de Heero était fermé.

Presque comme toujours.

Comme presque jamais il ne l'avait été pour Duo.

Ils s'étaient alors longuement regardés et leurs lèvres s'étaient frôlées.

Ce n'était pas un baiser.

A peine une caresse.

Ils avaient rougi d'être allé si loin.

Puis leurs corps s'étaient séparés.

Ils s'étaient levés.

Tour à tour, ils avaient pris leur douche.

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Duo depuis tentait de mettre de l'ordre dans ses affaires et de tout faire loger dans sa valise.

Des crampes d'estomac l'assaillaient régulièrement.

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Heero depuis était sur son portable, insérant un CD puis un autre, ne quittant pas l'écran des yeux.

Ses bras lui faisaient mal, une espèce de douleur lancinante qui s'étendait du bout de ses doigts à son épaule.

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Alors que Duo fermait sa valise, Heero rabattait l'écran de l'iBook.

Il glissa les CD dans son sac et sans un mot tendit de petit ordinateur à son ami.

Le jeune américain le regarda avec étonnement, il restait sans rien dire les yeux fixés sur l'objet qui lui était tendu.

– Prend le, fini par articuler son ami.

Duo ne comprenant toujours pas se saisi de la machine.

– Je te le donne.

Le garçon aux origines japonaises semblait supplier l'autre du regard pour qu'il accepte le présent.

– Mais, tu as dit que c'était ton bien le plus précieux !

– Il l'est, c'est pour ça que je te le donne.

La gêne vint remplacer la surprise sur le visage du garçon aux cheveux tressés.

– Je ne peux pas accepter, je n'ai rien à t'offrir qui ait une telle valeur en échange.

– Si et tu l'as déjà fait.

Son visage resta fermé en prononçant ces mots.

Il se saisi de sa veste et l'enfila.

Il avait froid, le vêtement ne le réchauffa pas pour autant.

Seul un point sur sa poitrine semblait baigner d'une douce chaleur :

l'endroit où il pouvait sentir son portefeuille.

Dans l'étui de cuir du brun, il y avait sa carte d'identité, son permis de conduire, son American Express, quelques pesos et dollars et une petite carte sur laquelle son ami avait inscrit son adresse, son numéro de téléphone et son adresse e–mail.

– Duo, il faut y aller.

Sans un mot, avec le pas lourd et traînant d'un condamné, celui qui devait bientôt prendre son avion jeta un dernier regard triste à leur chambre avant de suivre son ami dans le couloir de l'hôtel.

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La chaleur était étouffante,

l'humidité palpable.

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La foule grouillante,

bruyante,

d'américains en transit,

de touristes en partance,

de mexicains en costumes.

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Une foule comme dans tous les aéroports :

anonyme,

indifférente,

pressée,

stressée.

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Et toujours cette chaleur,

plus étouffante.

Et l'humidité de l'air,

de plus en plus palpable.

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Il y avait ces odeurs aussi,

acres,

de transpiration,

d'huile de friture rance,

d'eaux de toilette bon marché.

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Et par dessus tout cette chaleur humide qui écrasait tout.

Ils se tenaient au milieu de cette marée humaine,

anonymes eux aussi.

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Face à face à quelques centimètres l'un de l'autre.

Ils se regardaient fixement sans dire un mot.

Chacun semblait chercher quelque chose dans les yeux de l'autre.

Leurs vêtements trempés de sueur leur brûlaient la peau.

Ils avaient froid et frissonnaient.

Le contact du tissu humide était comme des lames de rasoir qu'on aurait promenées dans leur dos.

Ni l'un ni l'autre ne semblait pourvoir prononcer le moindre mot.

Heero sentait cette douleur dans ses bras le lancer de plus en plus violement.

Duo se tenait le ventre ayant l'impression que sous sa main ses entrailles étaient en train de se contracter pour ne plus former qu'un point de douleur intense.

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Imperceptiblement les deux corps se rapprochèrent comme deux morceaux de métal aimantés.

Leurs torses se touchèrent.

Les bras de Heero vinrent enserrer les épaules de l'américain.

Ceux de Duo s'enroulèrent autour de la taille du japonais.

Leur deux tête se plongèrent dans le cou qui leur était offert.

Comme pour se réfugier.

Comme pour fuir le regard de l'autre.

Comme pour se cacher.

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Ils n'avaient plus froid soudainement.

Sentir battre au travers de leur poitrine le cœur de l'autre les calmait.

Leurs bras se serraient plus fort.

Les écrasant l'un contre l'autre.

« Last call… »

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Le corps de Duo se raidit

Celui de Heero fut pris d'un spasme glacial.

Les doigts se crispèrent sur les vêtements de l'autre.

Les ongles s'accrochèrent aux tissus.

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Puis doucement la prise se fit moins forte.

Ils s'écartèrent l'un de l'autre délicatement.

Tout leur épiderme eu l'impression que on était en train de lui arracher un sparadrap trop bien collé.

Ils ne se touchaient plus que par le bout de leurs doigts qui s'étaient crochetés.

Ils se regardèrent une dernière fois comme pour imprimer l'image définitive du visage de l'autre sur leur cornée.

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Duo entrouvrit les lèvres, mais aucun son ne sorti.

Il avait un goût âcre et cuivré au fond de la gorge.

Il réunit toutes ses forces pour articuler quelques syllabes et esquisser un vague sourire qui sonnait faux.

– Rejoins moi vite.

Heero hocha la tête pour toute réponse.

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Alors Duo recula jusqu'au contrôle,

sans se retourner

continuant de fixer son ami.

Son ami.

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Duo tendit son passeport et son billet sans même regarder l'homme qui les lui demandait.

Il passa sous le portique électronique et s'avança vers la porte d'embarquement.

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Il était maintenant de l'autre côté.

Il sentait encore la présence de Heero.

Il savait qu'il était juste là,

de l'autre côté du mur de verre dépoli.

Il savait que Heero suivait ses pas.

Ils marchaient l'un à côté de l'autre.

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Et,

arrivant à la porte d'embarquement,

Il regarda l'hôtesse,

et là

il craqua.

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Duo se jeta contre la paroi de verre,

lui donnant des coups de poings rageurs.

Heero se plaqua contre le mur de l'autre côté,

comme si leurs corps pouvaient se rejoindre

et faire disparaître cette muraille à peine opaque.

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Heero entendit alors une voix féminine raisonner son ami.

Mais Duo ne disait rien,

ne bougeait plus.

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Puis,

il vit l'ombre sur la vitre devenir plus floue et

disparaître en même temps que s'atténuaient

les gémissements de l'américain.

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Heero resta contre la paroi de verre un long moment.

Comme hébété, perdu, sans repère…

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Il ne sentit même pas l'homme qui le bousculait

et glissait sa main sous sa veste.

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Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'il se rendit compte que son portefeuille ne lui réchauffait plus la poitrine.

Alors, il comprit.

Il venait de se faire voler le seul lien qui le tenait encore attaché à Duo.

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Ce bout de papier insignifiant qui était pourtant pour lui son bien le plus précieux en ce jour.

L'adresse de Duo

Le numéro de téléphone de Duo

L'adresse courriel de Duo.

Il avait perdu tout cela.

Le seul lien qui le tenait encore attaché à la première personne qu'il ait aimée.

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Ses jambes le lâchèrent, il s'écroula faisant toujours face au mur de verre.

Son masque tomba et la douleur emplit son visage.

Cette douleur qu'il avait toujours masquée derrière un visage froid.

Cette douleur qu'il ressentait pour tout ce qu'il avait vécu jusque–là.

Cette douleur qu'il avait si bien appris à dissimuler.

Cette douleur qui n'existait plus quand Duo était seul avec lui.

Cette douleur dont il pensait pouvoir se débarrasser grâce à ce garçon bizarre rencontré une nuit à Cancun.

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Il ne sut jamais lui–même combien de temps, il resta là ainsi prostré.

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A suivre…


Note : bien sur cet épisode fait largement référence, de part son titre déjà, à la chanson Orly de Brel. Merci de ne pas comparer. Il serait prétentieux de ma part d'imaginer lui arriver à la cheville.