Chapitre 2 : La prison

L'ex-Seed était en situation critique, de plus , en baissant le regard il s'apperçut qu'il était…

je suis à poil ? ? ! ! merde ! !

Il comprit dans la seconde qu'on l'avait déshabillé pour être sur qu'il ne porte rien de dangeureux et que dans peu de temps (du moins il l'espérait) on allait lui filer un uniforme similaire aux lascards qui à présent se regardaient entre eux avec des sourires complices et cruels, que Seifer détestait. Il émit un léger « pff… » en voyant la troisième jambe , et carrement hideuse, du tatoué.

Non, même si le Balambien n'avait pas sa Gunblade avec lui, il n'était pas une mauviette. Il a tout de même suivit une formation intense et de haut niveau à la BGU ! Il serra les poings et commença à guetter la pièce dans les moindres recoins , ainsi que son emplacement et celui des trois timbrés, ça n'allait pas être une partie facile pour prendre le dessus…

« Oh la blondasse ! tu te bouges à assouvir les plaisirs de mon pote ou je te tanques une vraie lame dans le cul ? ! »

Seifer se retourna pour constater que c'était le plus touffu qui avait parlé et lui lança un regard noir tout en gardant les poings crispés.

« Non mais c'est quoi cette tête ? Tu me cherches c'est ça ? »

Le touffu, après qu'il ait fini sa phrase déplia son couteau suisse pour montrer à Seifer qui étaient les chefs et la mit sous la gorge de ce dernier. Le maigre, quand à lui l'agenouilla de force pour que le tatoué puisse en finir maintenant.

Mais alors que la pire des humiliations allait s'abattre sur Seifer, un chariot suivit d'une cloche retentit, puis une voix proclama : « Sortie hebdomadaire ! debout tout le monde ! »

Les trois lascards firent comme si de rien ne s'était passé avec Seifer et se précipitèrent devant la porte, le tatoué ayant reboutonné sa braguette et le touffu ayant rangé son couteau suisse.

Un garde s'approcha avec un gros trousseau de clefs et ouvrit la cellule. Le trio parti dehors et le maigre, toujours avec cette horrible sourire angélique, lança un clin d'œil à Seifer, comme pour dire « à plus tard, le nouveau. »

Le pêcheur, qui s'était enroulé dans un drap entre temps, se dirigea aussi vers la sortie mais un autre gardien lui barra la route avec sa matraque et dit :

« pas de sortie pour les nouveaux ! »

Puis le premier garde prit dans son chariot des chaussures noires et un sachet plastifié dans lequel se trouvaient des vêtements et les balança au nouveau prisonnier donc, ainsi qu'un morceau de pain rassis et une gamelle dont le contenu se versa à moitié par terre lorsqu'il l'envoya, et ça le faisait rire…

« Habilles toi et nettoie-moi cette porcherie ! » Il cracha sur le sol de la cellule, près de Seifer, ferma la porte violemment et la vérouilla.

Ce dernier donna un coup d'œil suspicieux au sachet plastique et dans un élan de colère, de ses mains rèches et puissantes, il le déchira, laissant s'éparpiller ici et là les vêtements à même le sol.

Il y avait tout d'abbord l'uniforme. Une combinaison ample et orange avec des bandes fluo sur les bras et sur les molets, la tenue principale et obligatoire pour tous les prisonniers. Il y avait également un débardeur blanc, les fameuses chaussures noires qui en fait étaient des bottes a scratch et un slip blanc.

Un slip blanc ? ? ! Seifer jeta un regard de dégout aux vêtements, plus particulièrement le slip.

« - Je vais tout de même pas porter ce machin ? ! y a pas de caleçif ou quoi ? »

Seifer enfila malgrès tout les vêtements et referma la couture de la combinaison. Puis il remarqua que le garde avait gentiment laissé un chiffon et un balais près de la porte, à son attention.

C'est bon il avait compris.

Le jeune homme soupira et commença son nettoyage, après avoir passé brièvement le balais un peu partout, il fit les lits et passa le chiffon pour se débarrasser de la poussière. Parmi les éléments qu'il trouva chez ses colocataires, des griffes oula… , des sachets de pourdre blanche et suspecte ; des magazines de moto d'arme et de cul, et biensûr, des briquets avec des clopes...Seifer en prit une et l'alluma. Il s'assit sur son lit et regarda en direction de la porte. La lumière traversait les barreaux et venait s'afficher en ombres zébrées sur les murs froid de la sombre pièce, ainsi que la fumée que recrachait Seifer et grace à laquelle il était facile de repérer les faisceaux de lumière et la poussière constante. C'était vraiment la merde, ici…

Seifer, d'ordinaire, ne fumait pas. Mais après tout, qu'aurait-il bien pu faire ici ? Tout ces problèmes qui lui tombaient dessus, alors que le pauvre pêcheur qu'il était, n'avait absolument rien demandé. Il était en prison pour rien. Pour rien…

Il tira à nouveau sur sa clope et ferma les yeux.

Maintenant qu'il avait tout perdu, que lui restait-il ? de l'ambition ? pourquoi faire ? à quoi lui servirait-elle cette putain d'ambition qui n'était même pas capable de le sortir de ce trou ?

Le brouhaha perpétuel résonnait jusqu'aux oreilles du prisonnier qui s'était installé avec son plateau à une table un peu à l'équart des autres, oui en fait, carrément au fond pour ne pas être dérangé.

Etait servie dans son assiette une espèce de purée pateuse et puante, qui n'avait absolument rien de comestible, mais compte tenu des gargouillis qu'émétaient l'estomac de Seifer (lui qui n'avait rien mangé de bon depuis si longtemps, son dernier repas étant la moitié d'une bouillie périmée et un morceau de pain rassis !) il la mangerait quand même.

Servis avec cela, une tranche de pain (moins racis cette fois), un morceau de jambon, un verre d'eau et un fromage avec une mandarine.

Alors qu'il allait attaquer son jambon, Seifer apperçut une bande de gaillards barraqués s'approchant de lui.

« - Hé ! le nouveau ! file moi ton jambon j'en ai plus ! » brailla l'un d'entre eux en lui embarquant son jambon. Alors que Seifer le rattrapa d'un geste rapide et récupéra son bien, les autres avaient déjà prit son pain et sa bouillie et ils repartirent en rigolant sournoisement.

Bon sang qu'il détestait cet endroit et ces connards !

Le pauvre prisonnier dû donc se contenter uniquement de son jambon, son fromage et sa mandarine.

Le lendemain, dès l'aube, Seifer devait partir travailler au chantier. Une pioche lui fut fournie et il commença à tailler la roche, sous le soleil brûlant. Après des heures de travail acharné, Seifer qui n'en pouvait plus de cette putain de chaleur dégrafa le haut de sa combinaison et l'attacha autour de sa taille, dévoilant ainsi son débardeur tâché de terre et trempé de sueur et ses muscles saillants. Les cheveux, d'ordinaire propres et bien coiffés, étaient entremêlés et collés par la sueur.

Le grand blond travaillait sans relâche, de sa force il pouvait tailler la plus grosse des roches, traitement spécial que lui avaient si gentiment réservé les gardes, juste pour le plaisir de le voir suffoquer sous ses propres efforts et cette immense chaleur.

De temps à autre, ils tiraient sur la chaîne attachée à ses pieds, histoire de le faire tomber et de se moquer encore de lui. Ou bien ils mangeaient leurs sandwishes devant lui, lui qui aurait donné n'importe quoi pour n'avoir ce serai-ce qu'une feuille de salade de ce putain de sandwish !

Seifer commençait à vraiment avoir les nerfs à vif. Entre ce qui lui était arrivé hier et aujourd'hui…c'en était assez ! Il s'arrêta de tailler la pierre pour regarder comment il pourrait mettre en pièce ces connards, en essayant de détacher les chaînes de ses pieds. Mais alors que le Balambien s'apprêtait à donner un violent et sec coup de pioche aux chaînes qui le travaillait, un horion de coup de fouet le percuta violemment en haut de son dos trempé de sueur. La douleur le fit légèrement sursauter, puis une voix des plus désagréable derrière lui lui cria :

« Hey toi ! travaille ! ! Ou tu vas finir la semaine au trou, avec les rats ! »

Un garde…Evidemment, pensa Seifer. Il jura et se remit à tailler la roche, comme on lui avait ordonné.

Après que le garde fut assez loin, une voix que le blond avait déjà entendu auparavant et dont il n'avait vraiment pas plaisir à entendre s'adressa à lui. C'était un des trois lascards, le tatoué, qui donnait l'impression de se noyer dans sa propre masse musculaire, tellement il était musclé.

« Alors ma blonde, tu essaies de t'échapper ? En tout cas, si c'est ça, il va falloir être plus fut-fut et savoir que c'est pas avec les pions derrière toi que tu auras une chance de te tirer de ce vieux trou ! »

Puis celui-ci regarda ses complices et se mit à rire comme un malade. Trop, c'en est trop…Seifer se redressa, même s'il n'était pas plus grand que lui, il le toisa du regard et dit d'un ton méprisant et glacial :

« Non c'était pas pour me barrer. C'était pour vous refaire le portrait et que vous la mettiez en sourdine. »

Les trois abrutits se regardèrent entre eux et explosèrent de rires durant quelques minutes. L'ex-Seed, exténué par leurs rires, se remit au travail en soupirant. Alors qu'ils s'étaient calmés, le plus maigre et le plus grand d'entre eux prit la parole :

« - Nous refaire le portrait ? Tu sais quoi, la jolie, tu commence sérieusement à me plaire… »

Il explosa de rire à nouveau, Seifer ne fit comme si de rien était. Après tout, il n'avait plus rien à perdre et très bientôt il allaient leurs montrer qui était Seifer Almasy, 19 ans, ancien SeeD. Mais le moment même n'était pas venu pour leurs casser la figure. Et il eût raison car, à cause de leurs jérémiades incessantes, un garde les rappela à l'ordre en les faisant taire jusqu'à la fin du travail. Mais, en revanchen cela ne les empêcha pas de balancer de la terre et des petits cailloux en douce au Balambien…

A présent, l'heure était venue de prendre une douche bien méritée, après avoir passé plus de dix heures sous la chaleur insolante du soleil du dingo desert. Seifer se trouvait dans les vestiaires et commença à se déshabiller, et lorsqu'il enleva sib débardeur blanc (enfin, il était tellement sale qu'on avait du mal a repérer la blancheur…), il s'aperçut que celui-ci était taché de sang et déchiré au niveau du dos.

Inconsciemment, il mit une main à l'endroit ou pouvait être la déchirure du débardeur. Une cicatrice…une de plus…cet abrutit de garde l'avait zébré de derrière…Il émit un profond soupir, finit de se déshabiller, jeta les affaires au sale et se dirigea vers les douches collectives. Il fit couler de l'eau (froide !) à la douche qui se trouvait le plus en retrait des autres douches, et donc, des autres prisonniers. Il posa ensuite son savon sur la savonnette et se mit un peu à se détendre en levant légèrement la tête en fermant les yeux. Hum…Une bonne douche froide après avoir passé la journée sous le soleil…Et surtout, sans bruits humains à entendre (car tous les autres étaient assez éloignés !). Un peu plus de silence et il se croirait être à Balamb dans son bungalow, qui paraissait tellement luxueux comparé à cette prison de merde !

Mais des voix lui firent revenir à la réalité, des voix qui lui étaient à présent familières puisqu'il les avaient entendu toute la journée…Les trois lascards…Seifer baissa la tête et rouvrit les yeux.

Le touffu, qui avait les cheveux et la barbes tout mouillés et plaqués contre son visage interpella le pêcheur.

« Hé le nouveau ! t'es plutôt bien foutu pour un jeunot ! » en lui regardant son membre inférieur.

Ces idiots venaient même l'embêter dans la douche maintenant ! Il prit le savon et commença à se frotter superficiellement (pas comme il faisait d'habitude !) pour arriver le plus tôt possible dans la cellule et, avant que ces trois cons arrivent, réfléchir à sa vengeance envers eux.

Le maigre fit tomber son savon par terre et dit

« oh ! pardon je ne l'ai pas fait exprés ! » d'une voix calme et douce.

Seifer soupira et se baissa pour ramasser le savon lorsqu'il sentit deux mains lui aggriper les épaules et quelque chose de chaud et dur essayant de pénétrer son postérieur…(mais qui ne l'a pas fait ! ! ouf ! !)

Seifer se releva d'un coup, se retourna pour constater que c'était le tatoué qui avait osé tenter lui faire…ça ! De ce fait, il lui lança son regard le plus colérique qu'il soit, et serra les poings à en briser le savon en deux dans sa main droite.

Aucun sourire ne s'affichait, ni sur le visage de cet enfoiré, ni même sur celui de ses compères. Les autres prisonniers, bien entendu, ramenèrent leurs gueules histoire de donner du cœur au spectacle qu'ils allaient assister.

Seifer arrêta l'eau et attacha une serviette autour de ses hanches, ce connard allait lui payer !

Le tatoué, qui reprit confiance, s'avança. C'est avec son éternel rictus qu'il lança :

« Bah alors ? c'est quoi ce regard ? tu essaies de jouer les…. »

Il n'eût même pas le temps de finir sa phrase qu'il se prit le poing rageur de Seifer dans la geule. Le sang gicla. Les incisives s'envolèrent.

Il atterit au fond des douches, écrasé contre le mur. Le blond s'avança et prit la peine d'allumer l'eau chaude. Très chaude….Bouillante…la fumée sortait et l'autre devenait rouge vif, mais il n'avait pas la force de se relever, seulement de pousser des cris de douleurs.

Seifer éteignis l'eau et se retourna.

Il y eût un long silence qui fut vite brisé par une tonne d'applaudissements. Il avait gagné. Gagné le respect de cette bande d'enfoirés. Seifer émit un « peuh ! » et retourna dans sa cellule inoccupée, en prenant soin au passage de cracher sur sa victime.

Il en avait marre de cette foule oppressante et omniprésente. Malheureusement il fut vite rejoint par le touffu et l'autre maigrichon aux piercings, il esquissa un sourire en remarquant l'absence du troisième…Le touffu, dont la voix était la plus grave, prit la parole.

« -Hé tu sais mec, on voulait juste s'amuser un p….

- Ta geule, grogna Seifer.

- Mais attend, laisse moi t'expl…

- Tu vas la fermer putain, oui ! »

Ce fut les dernières paroles prononcées, quelque part le blond était fier d'être enfin obéis, comme le Seifer d'antan, il avait regagné un peu de confiance en lui…qui ne serait pas de trop.

Seifer avait dormis toute la matinée, lorsqu'il se releva de sa cellule, ses muscles et plus particulièrement la cicatrice dans son dos étaient endoloris. Il se frotta les yeux et s'étira en enlevant le drap. Ses yeux s'habituèrent vite à l'obscurité et il constata que le trio légendaire n'était pas là. Tant mieux.

Il se dirigea vers la chaise et constata avec étonnement que ses habits n'étaient plus là. Il poussa un « Hey ! » d'étonnement avant de se rendre compte qu'une homme mystérieux et vêtu d'un costard blanc, avec un air de mafieux (il avait de grosses lunettes noires, et une gigantesque cicatrice en travers de son visage !) se tenait debout, devant lui.

A nouveau il fut surpris et s'assit sur son lit. L'homme fit de même, sur une chaise. Il alluma un cigarillo et commença à parler.

« -Monsieur Seifer Almasy, 19 ans, Ex-Seed, ex-Galbadien, celui qui fut procclamé comme le chevalier d'Edea et soumis à la magie de cette dernière, elle même soumise à la magie d'Ultimécia, actuellement vivant à Balamb en tant que pêcheur, ayant été emmené ici, la prison du désert pour port d'arme illégal et violence civile sur les autorités…

- Ah, bah vous savez déjà tout, je n'ai rien a vous dire de plus…lança Seifer d'un ton ironique.

- Je vous propose un marché. Poursuivit l'homme toujours on ne peut plus sérieux.

- Ah bon ? quoi ?

- J'ai les moyens…

- Quels moyens ?

- Les moyens de vous libérer et de vous rendre votre petit jouet… »

L'homme claqua des doigts et on lui apporta Hyperion. Seifer fit les yeux ronds et se releva d'un coup.

« - Ma Gunblade ! cria t-il

- elle est en ma possession et je ne peux vous la rendre que si vous acceptez mes conditions.

- Quelles conditions ? ! !

- Acceptez d'abbord. Je vous expliquerai ensuite. »

Seifer réfléchir et soupira.

« D'accord. »

L'homme sourit dévoilant ses dents d'or et remonta ses lunettes

« - Ecoutez bien…écoutez bien ce que j'ai à vous dire, jeune homme ! »

A suivre…