Chapitre 3 : Lefranciss
Seifer, sur le coup, était tellement ravi de revoir son arme, qu'il exécuta les ordres que venait de lui donner cet obscur personnage en s'asseyant immédiatement sur le lit. Il le regarda droit dans les yeux, sagement, en attendant que l'homme aux dents d'or se mette à cracher le morceau. Ce dernier, toujours le cigare au bec, toussa un peu pour enfin prendre la parole.
« Comme je vous le disais, j'ai quelque chose de très important à vous confier. Pour ma part, on me nomme Lefranciss, je suis chef des autorités Galbadiennes. »
Ces enfoirés qui avaient osé foutre Seifer en tôle !
« -…Avez-vous déjà entendu parler des fleurs nommées Imaras ?
- Non
- Ce sont des fleurs qui sont cultivées et peuvent l'être seulement au cap Winhill, leur nectar à un certain pouvoir que les Winhillois ne savent pas maitriser. Car ces fleurs, dès qu'elles éclosent, forment des trous à l'endroit de leur éclosion. Néanmoins, elle étaient inoffensives car elles n'éclosaient pas toutes à la fois. Mais depuis la chute de la sorcière Ultimécia, les scientifiques du laboratoire de lunatic Pandora sont en quête de nouveaux matériaux pour de nouvelles armes à feu et se sont donc intéressés aux pouvoirs de ces fleurs. Il en ont conlu qu'une compression de dix fleurs d'Imaras dans un simple revolver par exemple pouvait avoir autant de dommages qu'un missile de lance-roquettes. Immaginez les dégats !
- …
- Mais il se trouve que ce secret à été parvenu aux oreilles d'un gang redoutable, les Kanibal Cross. Vous vous souvenez de l'attentat à Timber il y a 5 ans ?
- Non.
- C'était leur œuvre. Ils sont très bien organisés et équipés, ils agissent dans l'ombre depuis plusieurs années et grâce à leurs pouvoir de corruption envers les manœuvres politiques et démocratiques, nous n'avons que très peu de renseignement sur eux. En revanche, nous savons que les hommes de Kannibal Cross sont prêts à tout pour récupérer le plus grand nombre possible d'Imaras pour faire un gros attentat par la suite…
- Hé, attendez, je ne vois pas pourquoi vous me parlez de ça
- Je vais y parvenir. Les autorités galbadiennes se sont rendus compte qu'un marchant de fleurs Winhillois s'est spécialisé dans la vente d'Imaras et peut devenir la cible idéale pour ces truands. Par conséquent, cette personne devra être mise en sûreté à Esthar city ou M. Loire la prendra à sa charge. Votre mission consiste donc à l'escorter, sa destination finale étant donc le palais résidentiel de M. Loire , en la protégeant d'éventuels malfaiteurs. Vous devez aussi en cas extrême, vous débarrasser des individus qui se veuille trop préoccupants envers la personne escortée….et ce, au péril de votre vie. »
Il claque des doigts et on lui fit transmettre des billets d'avion, de train, et une photo. Puis il poursuivit en les jetant sur le lit de Seifer :
« Tenez, voici deux billets de train de la station du désert à Deling City et deux vols de Deling City à l'aérodrome d'Esthar. Et la photo de la personne. »
Seifer, exaspéré par les paroles et l'attitude de ce Lefranciss, retourna les documents de manière à ne pas les voir et dit :
« - pourquoi donner une mission à une personne comme moi ? Même si j'était ex-Seed, je ne suis plus qu'un simple citoyen désormais…Lefranciss sourit de ses dents dorées et répondit au Balambien :
- Je pensais bien que vous me poseriez cette question. Il se trouve que si nous engagions des espions de l'armée Galbadienne, ou des mercenaires comme les SeeDs de la BGU, cela pourrait engendrer de sérieux conflits envers leurs organismes, vu que le problème vient de la mafia. C'est pour cela qu'une personne ne venant pas d'une organisation militaire, démuni de toutes fonctions et ayant un minimum de caractéristiques suffisantes au combat tout de même, est parfaite pour cette mission…en clair, quelqu'un comme vous !
- Et vous pensez que moi seul contre la mafia, même avec une arme, je fasse le poid ?
- Oh ne vous inquiétez pas, la BGU a accepté de nous confier une G-Force qui vous sera associé en cas de réels danger, et vous pouvez voler des sorts ou bien en trouver dans les sources de magie, on en trouve tellement partout de nos jours ! De toute façon, les K.C (pour Kannibal Cross ! ) ne sont pas du genre à attaquer en masse, étant une organisation très secrète, ils préfèrent rester discrets…vous n'avez pas à vous en faire ! Et puis si vous êtes ancien SeeD, vous devez sûrement connaître Mr. Leonhea…
- Oui c'est bon ! je le connais ! et alors ? ! répondit Seifer sur un ton agressif.
- Puis qu'il est capable d'accomplir des explois hors du commun, pourquoi pas vous ?
- Pourquoi pas moi ? et pourquoi pas un autre ! y a plein de types capables de faire votre mission de merde !
- Vous voulez revoir un jour votre Gunblade oui, ou non ? ? ! demanda Lefranciss d'un ton beaucoup plus dur.
- …..
- Bien. Dans ce cas, vous avez 2 jours pour chercher la dite personne car votre train est à 13h20. Puis votre vol aura lieu le lendemain même, à 11h40. Vous avez une heure pour vous préparer et prendre la voiture qui vous attend au dernier étage du sous-sol. Un garde vous escortera. Aucun retard ne sera toléré, alors magnez-vous ! »
Lefranciss se dirigea vers la sortie mais Seifer l'interrompit :
« - Hé, attendez !
- Quoi ? demanda l'interpellé en se retournant.
- Est-ce que j'ai le droit à une protection ?
- C'est à dire ?
- Si je tue des innocents par erreur, par exemple…
- Hum…je pense que les autorités Galbadiennes fermeront les yeux là-dessus et pourront arranger le coup tant que ce n'est pas une mutilerie.
- Et si j'échoue dans la mission ?
- Eh bien si les K.C veulent bien vous laisser en vie, vous retournerez tout droit en prison. N'oubliez pas que c'est une chance à saisir. Alors, ne la ratez pas et menez-moi cette putain de mission à bon terme. Au revoir. »
Lefranciss referma la porte de la cellule, claque des doigts et Seifer put entendre malgré tout :
« Allez me chercher les vêtements civils de ce prisonnier et restez ensuite près de la porte de la cellule. »
Puis les trois galbadiens partirent et Seifer n'entendit plus aucun bruit venant de l'extérieur, à part le bourdonnement de toutes les machines provenant de la prison. Il se rappela un temps ou lui même était dans cette prison, mais pas en tant que prisonnier ! Au contraire, c'était lui le baron qui s'amusait à torturer Squall dans la salle de torture ! Squall….que pouvait-il bien faire en ce moment même ?
En tout cas, Seifer n'en revenait pas. Comment avait-il pu accepter cette mission si facilement ! Car il savait que les missions confiés à des forçats étaient tout simplement des suicides et aussi une bonne raison pour libérer un lit en prison. Mais d'un autre côté…Il avait une chance de s'en sortir grâce à son éternelle amie de toujours. Son arme. Sa gunblade. Son hyperion.
Hyperion… pensa Seifer en la prenant délicatement d'une seule main et en la caressant horizontalement le long du tranchant de la lame, jusqu'au revers. Puis il prit le drap de son lit et l'essuya. A ce moment-là, il entendit des pas.
Tiens…ce doit être les gardes…
Et Seifer n'avait pas tord, car on lui ouvrit la porte et on lui jeta ses vêtements à même le sol en disant :
« dépêche toi ! »
Les deux gardes donc, laissèrent la porte de la cellule ouverte et se mirent à surveiller le couloir.
Seifer esquissa un sourire, enfin. Un de ces rares et premiers sourires depuis son agréable séjour en prison. Il émit un petit « mh ! » de satisfaction en enlevant son débardeur blanc. Il attrapa son fameux tricot et pantalon noir, ses bottes qu'il laça d'un geste rapide et machinal, ainsi que ses gants avec lesquels il serra le poing (d'une manière plutôt classe !) afin de les ajuster. Finalement, sa longue et fameuse veste dont il réajusta le col, toujours avec cet imperceptible sourire sur son visage. Le pauvre et malheureux prisonnier qu'il était s'était enfin transformé en ce fort et fier guerrier dont il avait toujours su conserver l'étiquette, malgrès tout.
Il sortit de sa cellule, qui ne lui manquerait certainement pas, et, sous l'œil jaloux et languissant des autres prisonniers, encore accrochés aux barreaux comme des singes en laboratoires, toisa et nargua ces fichus gardiens , ces fichu prisonniers et surtout…ce putain de trio qui l'avait fait tourner en bourrique. Ceux-ci ne disaient rien, ils se contentaient de serrer le poing et de se taire face à la démarche imposante du blondinet. Ils ne disait rien. Et ils enrageaient.
En silence…
Seifer qui marchait tranquillement, d'un pas nonchalant et presque impérial, tenait sa Gunblade d'une main et l'appuyait contre ses épaules, et de l'autre main tenait les billets et la photo, auquel il n'avait jeté aucun coup d'œil.
ce sera pour une autre fois… pensa t-il en rejoignant le tacot qui lui servirait de transport jusqu'à Winhill
Dans la dite bagnole, le blond scrutait l'horizon qui s'étendait à perte de vue. Le dingo désert…Devant, les mirages formaient une immense plaque d'eau qui semblait vibrer et qui diminuait au fur et à mesure que la voiture avançait, pour laisser place à un autre mirage au loin…Seifer ouvrit la fenêtre, il faisait trop chaud.
« - Z'avez d'la chance qu'on vous ai proposé c'boulot ! Vous z'auriez pu crever en tôle comme un tocard, ha ha ! lança le conducteur en cherchant une station à la radio.
- …
- Mais bon, à crever en tôle ou sur l'champ d'bataille, ça revient au même au final ! Surtout s'il s'agit d'la mafia… »
Seifer ne répondit que d'un regard glacial dans le rétroviseur (puisqu'il était derrière !) et qui fit immédiatement taire le chauffeur, cet idiot.
A la moitié du trajet à peu près, l'ex-SeeD lança :
« - Hé !
Quoi ? demanda le chauffeur d'une petite voix.
Arrête toi là, une minute. »
Le type s'exécuta et Seifer sortit de la caisse, se dirigeant vers un grand rocher, semblable à celui qu'il avait taillé en prison, derrière lequel il s'isola.
Pendant ce temps, le chauffeur changea de station pour mettre du reggae.
Bon sang mais qu'est-ce qu'il fiche ? ! se demanda t-il
Seifer revint, sans un mot, et se réinstala à l'arrière de la voiture qui repartit immédiatement.
« - Vous f'siez quoi m'sieur ? interrogea le chauffeur
- ça te regarde, connard ?
- Non mais…
- Alors tu la boucles et tu conduis.. »
A part le bruit du moteur et de la musique trop répétitive, on entendais plus un mot. Enfin, quelques minutes du moins, jusqu'à ce que plus tard, le chauffeur prit à nouveau le risque de parler :
« - Dites, c'que vous faisiez tout à l'heure, est-ce que…
- Je pissais ! Voilà ce que je faisais ! C'est chouette hein ? Alors maintenant tu vas me faire le plaisir de fermer ce putain de trou puant qui te sers de bouche et tu me conduis jusqu'à Winhill avant que je te jette dehors et que je conduise ta putain de caisse à ta place ! ! !
- D'a….d'accord ! répondit le chauffeur tout tremblotant et en accélérant.
- Et change de musique.
- Oui. »
Ainsi le trajet se déroula sans emcombres jusqu'au petit village fleuri, Winhill. Seifer descendit de la voiture et bien sûr, ne prit ni la peine de remercier l'abrutit qui lui avait servit de chauffeur, ni celle de refermer la porte.
Il se tenais là,
Debout,
Fier,
Seul face au village,
Eclairé de son éternel sourire de satisfaction.
Il était enfin à Winhill.
A suivre…
