Chapitre 4 : Winhill

Avant toutes choses, manger.

Et pour cela, Seifer s'arrêta à la première auberge qu'il trouva, pas loin de l'entrée de la ville, il avait aussi besoin d'un peu de détente.

Une jeune femme rousse aux cheveux longs et bouclés s'avança vers lui, alors qu'il était assis au coin le plus sombre de la petite tanière.

« - Bonjour, vous désirez boire ou manger quelque chose ?

Vous servez du Berrier ici ?

Oui !

Alors je prendrais trois Berriers.

Avec ça ? demanda t-elle en prenant la commande.

Ca sera tout.

Très bien, je vois envoie quelqu'un tout de suite ! »

Elle se dirigea vers le comptoir en roulant des hanches, ce qui fit sourire Seifer, qui trouvait ça nunuche et ridicule à souhait. Le jeune homme soupira en repensant à sa commande. Il aurait préféré boire le Berrier de Balamb, beaucoup plus alcoolisé que le Berrier naturel, mais ici, ils n'étaient pas à Balamb.

Une jeune fille arriva enfin et lui servit sa commande. Tout sourire elle lança à son client :

« - Voilà votre….HAAAA ! »

Seifer, surprit de ce cri leva les yeux et faillit crier à son tour.

« - E…Ellone ! Mais qu'est-ce que tu fou dans ce bar !

J'aide mon amie qui est enceinte ! Je la remplace ici pour quelques jours…mais toi, que fais-tu là ?

Ca me regarde ! répondit froidement le Balambien en buvant une longue gorgée de Berrier.

- Bon…comme tu veux… »

Ellone repartit donc vers le comptoir, se préparant à servir la commande d'autres clients et laissant seul Seifer avec ses boissons.

bon voyons cela à présent… pensa t-il en sortant la photo.

Quelle ne fut sa surprise en regardant la photo d'apercevoir la même silhouette qui se trouvait face à lui, au comptoir en train de s'occuper des boissons des clients, la même apparence, le même visage….celui d'Ellone.

Il faillit s'étouffer avec sa boisson et tâcher (encore !) ses vêtements. Pas possible…Ellone !

Comment se faisait-il que ce soit elle ? Quoi qu'en y réfléchissant, c'était évidemment : Lefranciss n'avait pas précisé si c'était un homme ou une femme et l'amener à Laguna Loire

- l'une des personnes les plus importantes dans ce monde - pour une mission qui se devait anonyme était douteux.

De plus, Ellone, ne devait certainement pas savoir qu'elle devait partir vu la tête qu'elle affichait. Seifer quand à lui, était tellement affaissé que finalement, il claqua des doigts pour faire venir l'autre serveuse de l'auberge.

C'est vrai quoi, il avait une faim de loup et puis il avait trouvé sa cible si facilement qu'il pouvait un peu respirer !

La serveuse, toujours de son étrange démarche, fit son apparition. C'était une fille assez grande et assez bien gatée par la nature…Son visage était rond et rose et parsemé ici et là de petites tâches de rousseurs qui lui donnaient un air espiègle, surtout avec ses grands yeux maquillés et son parfum typiquement fémini, on voyait bien que c'était une fille qui cherchait à plaire aux hommes !

D'une voix douce elle demanda :

« - Oui ?

Je voudrais une omelette.

Avec ou sans garnitures ?

La plus simple possible.

Avec ça ?

Je voudrais une chambre pour cette nuit pour deux personnes.

D'accord. Vous pourrez demander les clés à Ellone, c'est la jeune fille brune qui se trouve au comptoir !

Apportez moi aussi l'addition en même temps que l'omelette, c'est possible ?

Bien sûr ! »

Puis elle repartit. Seifer, pendant ce temps cherchait son porte-feuille dans la poche interne de sa veste grise. Quelle ne fut sa surprise de s'apercevoir qu'il n'y était pas, même le double des clés de son bungalow qu'il mettait toujours ici avait disparu. Seulement un petit papier était présent, avec l'emblème de l'armée de Galbadia.

Intrigué, l'ex-SeeD le déplia aussitôt et put lire :

« Au cas où tu te défilerais,

nous avons enlevés les clés de

chez toi. Tu pourras les

récupérer seulement à la fin

de la mission. Pour un

problème d'argent, paye au

compte du C.A.G

(Chef des Autorités Galbadiennes) »

Automatiquement, Seifer frappa du poing sur la table. Les enflures ! Il était vraiment soumis à ces enfoirés ! Ils comptaient donc vraiment le faire crever ! Car Seifer n'avait bien évidemment aucune infirmations sur ces terroristes !

je t'en foutrais moi du Kannibal Cross ! Enfoiré de Lefranciss !

Par conséquent, ces connards de mafieux pourraient le surprendre sans même que Seifer ne s'en rende compte.

Furieux, l'ex-SeeD écrasa le papier dans son poing, en fit une boulette et la jeta par terre, ce qui attira au passage l'attention d'un vieil homme dont Seifer se fichait pas mal !

Enfin, la rouquine arriva et servit l'omette près de Seifer, qui reposa la canette de Berrier qu'il sirotait pour s'attaquer au plat fumant. La jeune femme posa aussi l'addition qui était présentée dans une coupole verte. Puis sans faire attention au blond, elle dit :

« Vous payez en espèce ou en virement ? »

Elle s'apperçut que le balambien ne l'écoutait pas. En fait elle venait juste de remarquer que Seifer mangeait très rapidement, sans savourer. La serveuse sourit et posa les mains sur ses hanches pour finir par dire :

« - Vous, vous avez fait de la prison. »

Seifer déglutit son dernier morceau d'omelette, avala une grande gorgée de berrier et prit la parole.

« - qu'est ce qui vous fait dire ça ?

J'avais un ami qui , le jour de sa sortie, mangeait exactement comme vous…

Alors, espèce où virement ?

Virement.

Bien, voici un stylo dans ce cas. Déposez ensuite la facture à Ellone. Bonne soirée ! »

Elle s'en alla. Seifer écrivit dans la case 'comptes' les initiales C.A.G puis regarda le montant total. Il écarquilla les yeux en voyant la somme. Seulement 125 Gils ! La chambre et le repas compris ! Winhill devait être vraiment éloigné de l'urbanisation galbadienne pour que cette auberge fasse des prix si bas !

Seifer se leva en prenant la troisième canette de Berrier, encore non entamée. Il se dirigea vers le comptoir, et donc, vers Ellone. Cette dernière était en train de préparer un punch. Elle s'adressa au blond en secouant tout en secouant le shaker :

« Ah ! attend, j'arrive. »

Elle servit ensuite le contenu au client, s'essuya les mains et prit la facture de Seifer.

« - Oh, tu comptes dormir ici ?

Oui.

Tu vas rester combien de temps à Winhill ?

Une nuit.

Seulement ! »

Elle prit la clé numéro 5 qui se trouvait dans le tableau à clés, juste derrière elle et dit avec un visage souriant :

« - Premier étage, à droite la chambre qui se trouve au bout du couloir !

Ellone…je dois te parler. »

La jeune Winhilloise s'étonna de la demande de Seifer.

« - Comment ?

suis-moi !

Mais on peut parler ici…

Non, je dois te parler en privé. Répondit Seifer, ignorant l'avis d'Ellone.

Mais, c'est à dire que…j'ai du travail et… »

L'ex-SeeD fit craquer ses doigts pour impressioner Ellone.

« - D'a…d'accord. Melynda, tu peux garder la caisse un instant s'il te plait ? Je reviens. »

Ellone sortir du comptoir pour suivre Seifer qui était en train de monter les escaliers en bois. Celui-ci avait suivit les indications de la Winhilloise et se retrouva devant sa porte. Il l'ouvrit et commença par regarder la pièce, inspectant chaque recoin, puis ouvrit la penderie, regarda sous le lit, sous l'évier.

« - qu'est ce que tu fais ? demanda Ellone, étonnée.

J'observe. Dis-moi, t'as pas l'impression d'être suivie depuis quelques temps ?

Non, pourquoi ?

…est-ce que tu vends toujours des fleurs ?

Oui, pourquoi ?

Est-ce qu'on a essayé de voler tes fleurs ?

Jamais, pourquoi ?

Assieds-toi, je vais te raconter. »

Seifer ouvrit sa canette de berrier, prit une chaise et s'assit dessus à l'envers, c'est à dire en mettant le dossier de la chaise devant lui. Il raconta donc pourquoi il était ici et sa mission, le plus brièvement possible et en épargnant quelques détails 'personnels' comme pourquoi il devait faire cette mission, ou aussi des détails qu'il jugea préférable de ne pas révéler à Ellone, car pour le peu qu'il la connaissait, il s'était aperçut que celle-ci était particulièrement sensible à des mots comme 'dangereux' , 'périlleux' ou bien encore 'violent' et limita donc le plus possible d'explications dans ce domaine.

A la fin de son monologue, Le blond jeta dans la corbeille sa canette désormais vide. De son côté, Ellone n'en croyait pas ses oreilles : elle vendait des armes de destruction massive sans qu'elle s'en rende compte ! Elle avait depuis quelques minutes, les mains crispées sur son visage en fixant tristement le sol.

Elle aurait pu le deviner, avec son pouvoir.

Elle aurait pu, mais ne s'en était pas servie..

Seifer se leva, regarda vers la fenêtre et dit :

« - Notre train est à 13h20. Il faut 5 heures de route pour arriver à la station de la prison du désert. On partira d'ici à 8h00. Tu prépareras des sandwichs et des boissons. Et n'amène pas de bagages, c'est pas la peine.

Dis-moi Seifer, on pourrait pas partir la semaine prochaine ? Parce que j'ai promis à Rosie de l'aider jusqu'à samedi alors…

Je m'en fou ! Demain c'est demain ! T'as la soirée pour te démerder ! Et dis-toi que si tu t'amuserais à te défiler demain matin, je te ferais traîner derrière la bagnole !

…ça va…j'ai compris. Demain à 8h00, devant l'auberge. »

Elle se dirigea vers la porte et se retourna pour voir un regard indifférent de la part de Seifer. Puis avant de fermer la porte, elle se retourna à nouveau et demanda :

« - Au fait ! tu le veux comment ton sandwich ?

N'importe je m'en fous ! Salut ! »

Il ferma la porte au nez d'Ellone qui s'apprêtait à lui répondre.

Enfin la paix ! Cette chambre, comparée à la prison, c'était carrément le grand luxe ! Le blond alluma tout d' abord la T.V, et comme la nuit était tombée, il ferma les volets. Ensuite il se dirigea vers la salle de bain, qui ne contenait non pas une douche, mais une baignoire !

Il prit donc la peine de se faire couler un bain bien chaud dans lequel il put se prélasser et se détendre.

Après cela, il enfila un caleçon propre (ses habits ayant été lavés en même temps que lui ! ) et disposa la serviette autour de son cou. Il s'assit en tailleur sur le lit et zappa les chaînes. On pouvait trouver de tout à la télé, notamment des films débiles et des émissions idiotes ; comme le programme n'était vraiment pas intéressant et que de toute façon Seifer devait se lever tôt le lendemain, il jugea préférable d'éteindre et d'aller se coucher.

Si le balambien avait choisit une chambre pour deux personnes, c'est parce que dans son bungalow, il était habitué à dormir dans son lit deux places.

On ne change pas les bonnes vieilles habitudes.

Le lendemain, Ellone était pile poil à l'heure du rendez-vous, malgré qu'elle affichait une mine plutôt maussade, ce détail que Seifer ignora totalement bien sûr. Tous les deux se dirigèrent en silence jusqu'au magazin de voitures.

« Fermé ! » hurla Seifer si fort qu'Ellone en sursauta. Elle-même ignorait la raison de cette fermeture si soudaine ! Ils ne leur restait plus qu'une solution…

« Non, pas question ! » cria Seifer ce qui à nouveau fit sursauter Ellone. Tous les deux étaient à présent à l'entrée de la ville, la jeune fille était montée sur un chocobo et dominait Seifer de la taille qui lui, refusait de monter sur cette fichue bestiole !

« - Allez Seifer, on ne les as pas loué pour rien…et puis on va rater le train si ça continue !

Oh boucle là ! » répondit le blond qui monta de tout son poid sur la pauvre bête qui poussa un cri de poulet égorgé.

« - Doucement ! tu lui as fait mal…

-…Pas mon problème ! Allez ! » dit-il en donnant une tape sur le cul du chocobo pour qu'il avance.

Mais celui-ci n'avançait pas.

Il broutait l'herbe…

Seifer n'allait pas se laisser faire par un piaf de malheur !

« - Bouge ton gros cul ! sale dindon ! »

Ellone ne put dissimuler son rire devant la situation, tellement ridicule ! Seifer s'en apperçut, et ça lui déplu. Il descendit de sa monture aussi gracieusement qu'il y était monté, et se dirigea vers celle d'Ellone.

« - On change ! Allez, descend !

mh, oui si tu veux, répondit la Winhilloise, toujours le sourire aux lèvres. »

Elle descendit donc de l'animal et laissa place à Seifer pour se diriger elle-même vers le chocobo têtu , qui apparemment ne l'était pas tant que ça puisqu'Ellone réussit à le faire avancer.

« - Allez, en route ! » dit-elle enthousiaste, à l'adresse de partenaire.

Ce dernier faillit piquer une crise…Pas moyen d'avancer.

Pas moyen de faire bouger de, ne serait-ce qu'un petit centimètre, ce fichu volatile.

« - Bordel d'oiseau de merde !

Mais tu t'y prends mal ! rétorqua Ellone.

Oh la ferme toi ! Je sais ce que je fais !

regarde…elle s'avança vers le chocobo de Seifer et lui donna une petite caresse amicale au niveau du bec. »

L'animal répondit d'un petit piaillement , qu'Ellone aurait trouvé super mignon et Seifer super ridicule, et se mit à suivre son confrêre chocobo qui partait en éclaireur.

En clair Ellone servait de guide à Seifer, le contraire de ce qui aurait dû se passer…

si elle croit m'avoir avec ses techniques d'oiseau, elle se trompe cette conne ! pensa Seifer, carrément dégouté de ce qu'il s'était passé.

Le trajet était long mais les animaux ne donnaient pas de signes de fatigues. Alors qu'ils courraient à vive allure, côte à côte, la jeune fille tenta d'entamer une discution avec le Balambien.

« - Au fait ! Ton sandwich, je l'ai fait au jambon/beurre, enfin le plus classique quoi !

File-le moi.

T'arriveras rien à manger sur un chocobo ! Tu risques une indigestion, oui ! Attend au moins qu'on soit dans le train !

Seifer, Melynda m'a dit que…tu avais fait de la prison…c'est vrai ? demanda Ellone, inquiète.

Ouai. Et alors ?

Pourquoi tu as été en prison ?

- laisse tomber, ça te regardes pas. Répondit froidement Seifer. »

pff…qu'il est antipathique celui là ! toujours de mauvaise humeur ! pensa la jeune fille en haussant les épaules et en faisant la moue.

Elle avait du mal à se tenir correctement sur son chocobo, étant donné qu'elle était en jupe, ce n'était pas vraiment pratique…

…Et oui, Ellone n'avait pas changée, depuis le temps.

Toujours vêtue de son léger chemisier bleu ciel et de sa jupe blanche qui lui retombait aux genoux, et ce voile vert qu'elle gardait toujours autour de ses bras…Ses cheveux marrons coupés courts volaient avec le vent et paraissaient si souple.

Ses yeux marrons et son visage étaient toujours éclairés d'une imperceptible lumière qui la rendait si belle, si gracieuse…..

…si pure…

…si fragile aussi…

…Mais tout ça, Seifer n'en avait rien à foutre bien sûr ! Lui ce qu'il voulait, c'était descendre le plus vite possible de ce fichu poulet !

Enfin ils arrivèrent à la gare de Galbadia-station et Seifer put donc descendre de sa monture.

….Ils allaient enfin prendre le train qui les conduirait jusqu'à Deling City.

A suivre…