Chapitre 5 : Le train.

Malgré sa situation géographique difficile, la gare de Galbadia-station prison du désert était bondée de monde. De temps à autres on voyait des trains arriver, dont les wagons ne transportaient pas les civils mais uniquement de la marchandise.

Après que Seifer et Ellone aient déposés les chocobos dans un enclot spécial, ils s'apprêtaient à se rendre au quai où devrait arriver leur train, plus précisément le quai numéro 3. Mais Ellone, en cours du petit chemin s'arrêta et regarda une vitrine.

« - Oh Seifer ! Regarde les chapeaux ! Ils sont beaux hein ?

pff…c'est des toques de paysans ringards.

Mais non…c'est la mode à Winhill. Le mien est dans un mauvais état…

…Bon mais là, t'es pas à Winhill ! On va en ville, je te signale, on fait pas une promenade rustique ! Allez, on s'en va ! »

Et Seifer lui prit le bras et l'amena s'asseoir sur un banc du quai numéro 3, en lui disant d'un ton bas une fois qu'ils étaient assis :

« Ecoute-moi, on n'est pas venu pour faire du tourisme ou du shopping, mais une mission. Alors, fais-moi un minimum de discrétion en commençant par ne pas hurler dans un lieu public ! »

A ces mots, Seifer serra sa prise légèrement plus fort, ce qui énerva Ellone qui lui rétorqua doucement, comme lui a demandé Seifer :

« Mais lâche-moi ! Tu me fais mal ! »

Elle retira son bras et détourna le regard. Puis après quelques minutes de silence entre eux, elle demanda au pêcheur :

« - Il est quelle heure ?

Regarde en face de toi, c'est affiché.

… »

Exaspérée par le tempérament de Seifer espérons qu'il soit plus aimable dans le train, Ellone soupira. Puis elle ouvrit son sac à dos (car ils leurs restait du temps avant que le train n'arrive) et chercha sa crème solaire. Une fois trouvée, elle ouvrit le tube et en étala sur ses bras.

Seifer observait la jeune fille et intrigué il demanda :

« - Mais qu'est-ce que tu fous ?

Je met de la crème solaire pour ne pas avoir de coups de soleil. T'en veux ?

Tu devrais t'en mettre aussi surtout que toi tu es blond…parce que vous, les blonds, vous attrapez plus rapidement de coup de soleil. Mais bon, c'est comme tu veux, c'est pas moi qui souffrira demain… »

Elle fut interrompit par le bruit assourdissant du train qui rentrait en gare. Au moins Seifer n'aurait plus à entendre les conseils stupides d'Ellone. A cette pensée il se leva, lui enleva le tube des mains de la jeune femme et lui dit d'un air monotone :

« Suis-moi. »

Puis il avança vers le train. Ellone quand à elle, referma rapidement son sac et rattrapa aussitôt le grand blond qui attendait devant une des portes du wagons que celle-ci s'ouvre.

« Héééé ! C'était un tube tout de crème tout neuf ! » Insista Ellone.

Elle ne reçut qu'en guise de réponse qu'un regard noir de la part de Seifer, signifiant qu'elle devait se taire. Puis les porte s'ouvrirent et ils pénétrèrent dans le train.

Après que l'ex-SeeD choisit un compartiment pour s'installer, Ellone s'assit près de la fenêtre et Seifer s'assit sur le même canapé qu'elle, et allongea ses jambes en les croisant sur la banquette d'en face. De ses 1 mètres 88, il prenait pas mal de place tout de même ! Une sorte d'homme d'affaires qui était assis en face, s'épousseta avec son mouchoir , apparemment il était mal à l'aise. Seifer ,en lui jetant des regards goguenards, lui exerça une pression telle qu'il réussit à le faire dégager. En partant l'homme murmura dans sa barbe « racaille… » que Seifer put à peine entendre.

Enfin le train démarra, mais le compartiment était plongé dans le silence. Sortit de la gare, Ellone arrêta de regarder par la fenêtre et ouvrit son sac duquel elle sortit les sandwichs et les bouteilles d'eau.

Elle les déposa entre le vide qui la séparait de Seifer et dit :

« -Tiens.

il n'y a pas de berrier ?

Ah…euh…non. »

Seifer entama alors son repas.

Pff…pas de berrier. C'est quoi ce repas de gamin… pensa-t-il.

Ellone avala une grande gorgée d'eau et entama son sandwich à elle : un sandwich au poulet/curry.

Puis après avoir maché et avalé elle demanda à son partenaire :

« - On arrive quand à Deling City ?

Dans trois heures.

Et notre avion, on le prend quand ?

Demain matin.

Oh chouette ! on va dormir à Deling City alors ! répondit-elle enthousiaste. Puis elle regarda par la fenêtre et dit :

Tu sais quoi ? C'est mon premier voyage en train ! Je trouve que c'est bien, même si je préfère le bateau !

Hé Seifer, tu es fâché contre moi ou quoi ? Parce que nous devons nous supporter pendant deux jours, alors faisons des efforts pour que notre mission se déroule dans la joie et la bonne humeur !

Tu sais quoi ?

Oui ? enfin il va me parler

Garde tes discours champêtres pour toi. Répondit-il, impassible.

….Au fait ! il y a d'autres sandwichs si tu veux, il m'en reste au poisson et la à la dinde. Tu veux lequel ?

Poison.

Ah oui, c'est vrai que tu es pêcheur.

… »

Et c'est ainsi que se passa la première heure pour nos deux accolytes. Ellone, ayant renoncé de sympathiser avec Seifer, entama une revue qu'elle avait amené pour se distraire.

Seifer, lui, était perdu dans ses pensées, les jambes toujours allongées et semblait sommeiller quand soudain, la porte du compartiment coulissa laissant place à la vue de plusieurs personnes, la plus part étant agées, dont une dit :

« - Oh chéri, regarde c'est presque vide ici !

Mais Bertha, il n'y a que deux places. Nous n'allons pas abandonner nos petits-enfants.

Oh, il n'y a plus de place ailleur ? intervint Ellone.

Non malheureusement, tout est pris…Mais bon, il va falloir trouver une solution, parce que mon mari fatigue vous savez, dit la vieille.

Ne dis pas ça, Bertha, je suis tout de même lucide malgré mon âge !

Oh, je sais. Nous vous laissons le compartiment ! s'exclama Ellone. Comme ça, vos petits-enfants et vous ne vous séparerez pas.

Vraiment ? Cela ne vous dérange pas ?

Non pas le moins du monde, répondit la jeune fille d'un air innocent, insouciante du regard plus que noir que lui jetait Seifer.

Oh, merci ! Merci beaucoup mademoiselle ! dit la vieille en s'inclinant légèrement.

C'est le moins que je puisse faire. Tu viens Seifer ? dit elle en se levant et en prenant son sac. »

Seifer la suivit, sans faire attention aux sourire de que lui portaient les vieux, referma la porte et devança rapidement Ellone en plaquant violemment sa main contre la vitre du couloir, ce qui l'obligea à s'arrêter ( et sursauter évidemment !)

« - Non mais ça va pas ou quoi ? lança t-il d'un ton glacial, on va où maintenant ?

Mais Seifer, ce sont des personnes agées, c'est la moindre des politesses de leur laisser la place…

Pff…

Si on restait là, il n'y a personne ici. »

Un gardien pénétra dans le couloir de ce wagon et, voyant les deux personnes, cria :

« Hey vous là ! On ne reste pas dans les couloirs ! Allez dans le wagon métro ! » Puis il partit dans un autre wagon.

Seifer suivit donc la direction opposée du gardien et dit à Ellone qui se trouvait derrière lui :

« - Contente, hein ?

Ca va, il n'y aura sûrement per… »

Seifer ouvrit la porte au même moment et pénétra dans le wagon métro qui n'avait pas de fenêtres et que des places debout avec des poteaux un peu partout. Ellone stupéfaite par la foule finit sa phrase, hébétée :

« -…sonne. »

Elle suivit de près son protecteur en faisant attention de bousculer le moins de monde possible. L'ex-SeeD, lui, ne se privait pas de rentrer dans les gens sans s'excuser, mais le jeune homme était tellement imposant que les gens s'écartaient d'eux-même.

Il s'arrêta vers le centre du wagon, agrippa sa main à un poteau qui était suspendu au plafond et murmura à Ellone :

« - Ne t'éloigne pas de moi.

D'accord. »

Celle-ci semblait génée. Car il y avait beaucoup de monde et des hommes en particulier autour d'elle, de plus elle était peu habituée à être si serrée, elle était presque collée contre Seifer…

Une demi-heure passa dans le silence et la jeune fille se sentait vraiment mal. La raison de se malaise était à cause d'un homme qui la pelotait il y avait de cela plus de vingt minutes et elle n'en pouvait plus parce qu'elle ne pouvait pas hurler, ni demander à Seifer de le frapper.

Alors elle fixa le blond. Après quelques minutes, celui-ci détourna les yeux vers elle et dit :

« - Quoi ? »

Puis celle-ci baissa le regard et à ce moment là Seifer comprit ce qui la tracassait. Il s'avança vers l'homme et dit :

« Enlève tes pattes de là, connard. »

Mais celui-ci sourit et continua encore plus.

'tain , il me cherche le con

Puis sans réfléchir, il dégaina sa gunblade ( ce qui valu la surprise de moult passagers qui sortirent de ce wagon) et la mit sous le cou de l'homme en disant plus fort :

« - T'es sourd ou quoi ? Dégage »

Celui-ci sourit encore plus mais arrêta ses gestes obsènes alors que plusieurs hommes sortirent des revolvers de leur manteau.

pff…il n'était pas seul, c'était prévisible…. pensa Seifer alors qu'Ellone, complètement paniquée, se cachait derrière lui. Le grand blond, en deux en trois mouvements avait déjà mis plusieurs hommes à terre facilement, sans les tuer, évidemment.

C'est alors que la baston prit une ampleur générale, les types, ayant déjà oubliés leurs flingues, se ruèrent sur Seifer tel des bêtes sanguinaires.

Bof, du menu frtin, rien de plus.

C'était trop facile ! Seifer esquivait la plus part des coups en se mouvant rapidement, après tout il avait de nombreuses techniques de combats, ou bien parfois il encaissait simplement, mais sa propre frappe était tellement puissante qu'il suffisait d'un seul coup pour mettre K.O l'un de ces voyous.

Ellone, quand à elle, restait à l'arrière et avait porté une main à sa bouche pour s'empêcher de crier face à ce spectacle bestial. Son souffle et sa respiration étaient saccadés et sa gorge était crispée.

A un bref moment d'inatention, Seifer se prit un coup plus violent qui fit craquer son menton et jaillir un filet de sang de sa bouche. Là, la jeune Winhilloise ne put s'empêcher de crier. Alors qu'avec le pouce, il s'essuyait lentement le sang au creux de ses lèvres rougies, Seifer, le regard noir, scrutait le type qui lui avait fait ça. Et ce n'était pas forcément bon signe…

Le grand blond se rua à toute vitesse vers son agresseur, l'attrapa pour l'immobiliser et de toutes ses forces, assena trois violents coups de genoux dans l'estomac du type qui, après avoir longuement agonisé, s'évanouit.

A nouveau, la jeune fille porta la main à sa bouche, mais cette fois pour s'empêcher de vomir plus que de crier, en effet elle était très sujette à ces violences sanglantes et cruelles.

Seifer, qui avait tout de même récolté quelques blessures, l'attrapa par le bras et la conduis dans un autre wagon, histoire que les gens du personnel et contrôleurs du train n'aient pas à leur causer d'ennuis. C'est donc dans un autre wagon métro qu'ils atterrirent, tout aussi rempli de monde.

ah non ! ça me casse les couilles tout ce peuple !

Il l'entraina alors plus loin, tout au fond du train même. Là, ils trouvèrent un compartiment occupé par des enfants, qui apparemment jouaient aux cartes. Alors que leurs partie avait commencé depuis un petit moment, Seifer s'avança et fit un gros tas de toutes les cartes en disant :

« - La partie est terminée ! Rangez-moi ça et cassez vous les mioches !

Mais M'sieur ! C'est notre compartiment !

écoute moi minus, j'ai pas que ça à foutre de prendre du temps avec des gosses, alors soit vous dégagez… »

Il sortit sa gunblade et la pointa vers les gosses d'un air féroce.

« -…Soit c'est moi qui vous fait dégager ! Et croyez-moi je suis pas tendre, même avec des gamins !

d'a….d'a…..d'a, d'accord m…m'sieur ! » Bégaya le gosse au bord des larmes en galérant pour ranger ses cartes tellement il tremblait ! Les enfants partirent en vitesse et Sefier et Ellone eurent enfin un compartiment libre pour eux tout seul. Mais Ellone était furieuse, d'un ton rageant elle lança à Seifer :

« - Tu es odieux ! comment as-tu pu laisser faire ça à ces…ces pauvres enfants !

Ellone écoute, répondit-il calmement, ou tu t'adaptes à ma façon de bosser, d'ailleurs c'est pour toi que je le fais…

tu n'as pas vraiment le choix…

….Ou bien ! J'arrête cette putain de mission et je te laisse crever avec tes putains de fleurs et ces Kannibal Cross !

C'est compris ?

oui, oui… »

Le blond eût un sourire de satisfaction triomphale, il s'assit près de la fenêtre et regarda le décor passer. Comme ils étaient dans le tout dernier compartiment du train, ce dernier était donc plus petit que les autres et il n'y avait qu'une banquette, Seifer ne pouvait donc pas appuyer ses jambes sur la banquette d'en face, comme il avait l'habitude de le faire.

Ellone quand à elle, s'était assise près de Seifer et lisait une revue sur « comment décorer votre maison avec des plantes d'intérieur », et elle était apperement très concentrée dans sa lecture ! Mais au fur et à mesure que le temps passait, le train filait, le silence demeurait, les paupières de la jeune fille se faisaient lourdes…et elle finit par s'endormir…sur Seifer qui dormait déjà. Sa tête était appuyée contre l'épaule de ce dernier, et ballottait de temps à autres selon les secousses et les virages que prenait le train.

Seifer était sur le port, c'était une fraiche matinée à Balamb. Le soleil qui refletait sur l'eau bleue et claire et sur les cheveux dorés du jeune homme l'accompagnait en ce jour pour sa partie de pêche.

Enfin, cette partie de pêche était plus qu'excellente, à vrai dire, il n'avait jamais eu autant de prises depuis bien longtemps !

Mais lorsque le soleil disparu, que le ciel et la mer devinrent noirs et inquiétants, Seifer avait du mal à tirer sur sa canne à pêche, au contraire il avait l'impression que c'était elle qui tirait vers lui, de plus en plus fort…Le garçon tomba dans les profondeurs obscures de l'eau, trouble et profonde, au point d'y sombrer…

et d'y mourir…

Seifer se réveilla en sursaut, vraiment, quel rêve de merde ! Lorsqu'il tourna la tête pour voir ce que faisait Ellone, quelle ne fut sa surprise de la découvrir assoupie sur SON épaule !

Non mais j'y crois pas, elle se croit où là !

D'un geste peu doux et sans finesse, il attrapa la tête d'Ellone et la repoussa de l'autre côté, ce qui, biensûr, réveilla la jeune fille qui, après avoir baillé un grand coup se frotta les yeux d'une manière enfantine.

« - Mh ? qu'est-ce qu'il se passe ? demanda t-elle à Seifer d'un air innocent.

Rien laisse tomber…

Bon d'accord… »

La jeune fille repoussa la tête en arrière et ferma les yeux. Elle avait apprit à ses dépends qu'avec un type comme Seifer (enfin, il en existait pas 3000 !) il ne fallait pas être contrariant !

Et puis, Ellone se rappela du passé et avait déjà vu plusieurs flash sur lui, grâce à son pouvoir. Ce type avait vécu pas mal de choses difficiles et malgré tout, il savait garder la tête haute.

A cette pensée, Ellone sourit.

Elle était en train de retomber dans le sommeil lorsque l'arrêt du train la réveilla.

Ils étaient enfin à Delling City, et pour l'instant, ils n'avaient pas rencontrés trop de problèmes ! Mais la citée de Deling est vaste et dangereuse, et on ne sait jamais ce qu'il pourra y arriver…

« Allez viens, on y va ! » lança Seifer à l'adresse de sa partenaire en quittant le compartiment.

Cette dernière quand à elle, toute exitée de se rendre dans une si grande ville tellement dépaysante par rapport à sa petite campagne, le suivit docilement.

A suivre…