Chapitre 8 : l'envol

Les secousses lors du décollage étaient telles que la jeune Winhilloise semblait presque avoir des convulsions. Seifer, qui était assis côté fenêtre, regardait passivement le paysage s'éloigner au fur et à mesure, pour laisser place aux blancs et vaporeux nuages. Une fois bien en hauteur, l'altitude était trop inhabituelle pour Ellone qui ressentait une pression énorme. Elle se retourna vers Seifer qui détachait sa ceinture et lui lança :

« - J'ai les oreilles bouchées ! C'est horrible !

Bois un coup, ça passera. »

Puis il mit un cache sur ses yeux et abaissa le siège sans se soucier de déranger la personne assise derrière lui.

« - Quoi, tu vas déjà dormir ? demanda Ellone intriguée.

Ouai. »

Ce fut le dernier mot qu'il prononça avant de s'allonger confortablement en enlevant ses bottes.

il se croit vraiment tout permis… pensa la jeune Ellone, gênée du geste de son partenaire. Puis les services arrivèrent un peu partout dans l'avion, notamment des hôtesses de l'air. L'une d'entre elles s'avançan vers Ellone et lui servit de l'eau. Après l'avoir remercié, la jeune femme se désaltera et sortit de son sac une revue qu'elle se mit à bouquiner aussitôt. Seifer, quand à lui, roupillait tranquillement en donnant deux ou trois petits coups de ronflements de temps à autres ce qui amusait pas mal Ellone. Au bout d'un certain moment, elle s'arrêta de lire, s'appercevant qu'elle avait une grosse envie de vomir. Vite, elle reposa son magazine et se leva.

Ce fut difficile de passer à travers les nombreux plateaux de services et de ne pas bousculer des hôtessses de l'air pour aller jusqu'aux W-C qui se trouvaient au fin fond de l'avion ! Malgré tout elle y parvint et put donc s'y soulager sans encombres…elle se sentait déjà beaucoup mieux de toutes façons. Après s'être rincé les mains et le visage, elle sortit enfin des toilettes mais il se produisit quelque chose d'étrange.

Des hommes armés menaçaient les passagers et même le personnel de l'avion, chacun d'entre eux s'étaient accroupi, avaient posés les mains sur la tête, et posés la tête entre les genoux.

Les Kanibal Cross… pensa Ellone affolée. Un de ces types attrapa violemment la jeune fille par le bras et la jeta sur le sol en pointant son arme sur elle.

« - Toi là ! Sur le sol, la tête entre les genoux comme tout le monde, grouille toi !

D'a….d'accord. » Elle s'exécuta aussitôt mais une pensée la rappela à l'ordre : Seifer.

Elle risqua à jeter un œil en direction de celui-ci et faillit pousser un cri : celui-ci avait remis ses bottes, il était assis en tailleur sur le sol et sa tête pendouillait en arrière, le bougre, il dormait encore !

Un mercenaire s'en aperçut aussitôt et se fut le bruit du chargeur de son flingue contre sa tempe qui réveilla le blond jusque là encore endormi. Bizarrement il ne lui donna aucun ordre, il sourit simplement sous le regard à moitié éveillé du balambien en lançant :

« - Alors c'est toi, le fameux Seifer… »

L'homme ensuite se dirigea vers l'avant de l'avion et lança d'une voix portante à l'ensemble des personnes présentes :

« - Bon alors maintenant écoutez-moi bien, bande de maudites larves, on va s'arrêter dans les plaines de Balamb et vous descendrez là-bas, si vous m'écoutez pas c'est nous qui vous descendons ! Pigé ? Maintenant vous aller rester comme ça jusqu'à ce qu'on arrive à Balamb, et en SILENCE ! »

Seifer eût envie de rire, mais il n'en fit rien.

Heureusement que ces Kannibal Cross sont discrets…Décidemment ce Lefranciss est un vrai connard quand même ! Enfin bon je suppose… pensa t-il simplement car après tout, il n'était pas certain que ce soient les K.C, bien qu'il le pensait vraiment.

Les gardes patrouillaient dans l'avion entier pour être certains que toute la populasse se tienne tranquille. Malheureusement pour lui, un gosse n'arrêtait pas de brailler.

« - Fais-moi taire cette petite merde ! »

lança un garde à son conjoint. Ce dernier attrapa le petit par le col mais la mère de l'enfant s'interposa.

« - Pitié ne faites rien à mon fils !

ta geule, sale pouffe ! »

Deux bruits sourds se firent entendre et tout le monde cria. Il avait tiré et tué la femme, ainsi que son fils.

« - Maintenant fermez-là tous avant que ça soit votre tour ! »

Le silence lourd et pesant prit place à nouveau, et ce jusqu'à l'arrivée à Balamb.

L'avion se posa sur les grandes plaines vertes, laissant descendre les passager et les hôtesses de l'air, encore trop choqués par ce qu'il venait d'arriver.

Ils avaient gardé à bord le pilote et le copilote (qu'ils prendraient soin d'éliminer à l'arrivée au Q-G) ainsi que Seifer Almasy et Ellone Loire. L'engin repartit en route, dans une toute autre direction que celle prévue.

«Seifer se leva et lança aux terroristes :

« - Où est-ce qu'on va là ?

Au Q-G. Le Boss va être content !

Alors, c'est bien vous les Kannibal Cross ! lança Ellone après avoir avalé sa salive.

Et oui ma belle, ça t'en bouche un coin ! »

Ellone baissa le regard face à cette garde de plusieurs hommes qui les entouraient. Seifer quand à lui, jeta un coup d'œil à l'heure affichée sur le tableau électronique, celui-ci affichait 15h36.

Seulement à quelle heure arriveraient-ils ? Comme il ne savait pas où se trouvait leur Q-G, Seifer n'en savait rien.

« - Il est où votre Q-G ?

Tu verras bien, connard » répondit l'un des mafieux en allumant un cigare qu'il souffla la fumée dans le visage d'Ellone. Celle-ci ne put s'empêcher de toussoter ce qui fit rire le lascard et ses compagnons.

Puis les présumés membres de Kannibal Cross se retournèrent lorsqu'arrivèrent deux hommes qui suivaient une femme un peu provocante, voire très provocante aux yeux d'Ellone. Celle-ci la contempla de haut en bas pendant qu'elle marchait en direction d'eux. 1m70 environ, cheveux bruns mi-longs et lâchés. Talons aiguilles noires, somptueuse robe de soie grise platine qui laissait entrevoir sa poitrine généreuse par un décolleté très plongé en V et qui mettait à nues ses jambes de rêve.

En revanche, et c'est là qu'Ellone était contente d'elle pour une fois, elle était tellement bien formée corporellement qu'elle avait encore des joues bien joufflues, ce qui la rendait un peu gonflée. Mais la Winhilloise dû admettre que, malgré ce défaut, elle était tout simplement sublime et c'était bien une femme qui faisait tourner la tête à plus d'un, comme le dit l'expression. Seifer, lui, s'en fichait.

Elle s'asseya en face des deux compagnons et à côté du lascard qui fumait son cigare et était à présent en train de lorgner sa poitrine d'un sale œil ce qui ne semblait nullement la déranger. Puis la femme annonça d'une voix très sensuelle et douce :

« - Maintenant que la vermine est partie, nous allons pouvoir parler affaires sérieusement. Vous êtes bien Ellone Loire n'est-ce pas ?

….

Et vous, vous êtes le faire-valoir de l'armée Galbadienne, un certain Almasy Seifer ?

….

Bien. Moi je suis Gina Skinner, la marraine de Kannibal Cross, si vous voyez ce que je veux dire. »

Elle s'adressa ensuite à trois terroristes :

« Attachez-les et vérifiez qu'ils n'aient rien de dangereux. »

Les trois nominés s'exécutèrent et attachèrent les mains dans le dos de Seifer et Ellone. La Winhilloise semblait étouffer dans ses liens tandis que le grand blond était indifférent et semblait plus intéressé par un type qui tenait sa gunblade.

Ginna commenta quand elle eût l'arme dans ses mains :

« Une Gunblade ? Intéressant. J'en avais jamais vu des comme ça. Voilà ce qui explique aussi pourquoi nous avons eu du mal à vous attraper. »

Un autre terroriste tenait à l'envers le sac de la marchande de fleurs de Winhill. Celle-ci ne put s'empêcher d'émettre un cri et de réclamer :

« Kyaa ! Mon sac ! Que faites-vous ? »

Le terroriste sourit devant l'attitude d'Ellone et le vida par terre, laissant giser des bouteilles d'eau à moitié remples, des affaires de rechange, des crèmes, un shampoing et surtout, des magazines.

Gina regarda le sol qui était maintenant couvert d'affaires et dit :

« Que des choses futiles. Ouvrez le sac ! »

Puis le terroriste prit un couteau et le planta dans les coutures du sac pour faire apparaître un trou béant.

« Nooaaaooon ! Vous n'avez pas le droit de faire ça ! »

L'homme agacé par le comportement de la victime, la frappa en plein visage du revers de sa main.

« Ta gueule ! »

Ellone voulut crier devant le coup que lui portait cette brute. Mais elle avait tellement peur qu'il lui arrive quelque chose, qu'elle se contenta de fixer le sol, les larmes aux yeux et les poings serrés. Seifer, lui, n'avait pas bronché devant le geste violent du terroriste, après tout elle l'avait méritée, elle n'avait pas à gueuler comme ça !

Mais au plus profond de lui, il avait une sale envie de lui marafer sa sale tronche de merde. Malheureusement il fut interrompu dans ses pensées par l'un de ces cons.

« Il n'y a rien dans le sac ! Pas de capteurs, ni quoi que ce soit, nous avons pu le vérifier grâce à l'appareil que nous a passé le chef, Mlle Skinner. »

Celle-ci sourit et croisa les jambes.

« Très bien, les préparatifs terminés, je vais vous poser quelques questions et en particulier à la demoiselle Loire. »

Ellone releva sa tête en direction du buste de la marraine des K.C

« Votre oncle est-il au courant que vous deviez aller chez lui ? »

La Winhilloise regarda Seifer avant de répondre. Celui-ci n'approuva pas mais ne la contredit pas non plus, elle comprit donc qu'elle n'avait plus qu'à dire la vérité.

« - Oui, acquiesça t-elle.

Et étiez-vous au courant que vous vendiez des armes ?

N…non.

Et les gens à qui vous les vendiez, le savaient-ils ?

Non, je ne pense pas.

A qui vendiez-vous les Imaras ?

A des gens du village.

Et les touristes ?

Jamais, ils ne viennent jamais dans un coin perdu comme Winhill.

En quelle quantité vendiez-vous ces fleurs ?

On ne me demande toujours que deux tiges maximum, répondit Ellone qui commençait à perdre patience.

A combien ?

10 gils la tige.

Et combien en cultivez-vous environ ?

Je ne sais pas…je dirais une trentaine.

Pensez-vous qu'avec plus de moyens, vous pourrez en cultiver plus ?

Je….je ne sais pas.

Et dans d'autres régions que celles de Winhill, pourriez-vous cultiver les Imaras ?

Mais j'en sais rien ! »

Ellone en avait vraiment marre de toutes ces questions, elle lui lança son regard le plus noir à cette Gina. La Gina en question claque des doigts et dnit :

« Bon ça ira les questions, faites-la s'asseoir en face. »

Un type la prit violemment par le bras (encore plus violemment que Seifer !) et la fit asseoir à la place de Gina. La marraine, elle, était debout à présent et s'assit près de Seifer, à l'endroit où était Ellone. Elle posa une main sur la cuisse du balmabien et demanda à Seifer avec sa voix sensuelle à souhait :

« -Alors Monsieur Almasy, comment détenez-vous cette arme ?

….

L'avez vous volée ?

….

Ou peut être héritée ?

…..

Vous ne répondez pas ? Très bien sachez qu'avec moi ce petit jeu ne tient pas très longtemps. »

Celle-ci malgré son étroite tenue, marcha à quattre pattes sur les siège, mit une main sur le cou de Seifer et s'assit sur lui. Puis de sa main libre, tira sa chevelure blonde en arrière et l'embrassa en caressant ses lèvres avec sa langue, sous les yeux ébahis d'Ellone. Puis elle dit au creux de son oreille, tout en commençant à caresser l'entre-jambe du balambien ce qui le surprit fortement :

« - Vous saviez, aucun homme n'a réussi à me résister.

Si tu crois que c'est une poufiasse comme toi qui va me faire parler, tu te trompes.

Dites-moi, vous venez de la fac de Balmab, n'est-ce pas ? Vous êtes peut-être SeeD, non ? »

Gina l'embrassa encore avec sa langue de vipère, mais cette fois-ci Seifer ne se laissa pas faire et lui mordit sa lèvre supérieure. La femme s'éloigna légèrement du visage du blond et essuya sensuellement avec son index le sang et le suça vulgairement.

Puis elle serra violemment l'entrejambe de Seifer qui fit une grimace sur le coup, et lui retira son collier qui ne le quittait jamais habituellement.

« - Alors ? Elle vient cette réponse ? dit-elle

…. »

Gina fut satisfaite lorsqu'elle vit une bosse apparaître sur son pantalon. De plus le balambien avait le teint rouge et commençait à haleter.

« Et si nous prenions plus amplement connaissance… » murmura Gina à l'oreille de Seifer. Puis elle défit sa braguette et, toujours sur ses jambes, lui fit une fellation devant tout le monde et en particulier devant les yeux dégoutés d'Ellone. La jeune fille en avait presque envie de vomir. Non seulement par le fait qu'elle embrasse Seifer mais aussi le fait qu'elle faisait tournicoter son popotin comme bon lui semblait.

Seifer, lui, commençait à vraiment être sous le contrôle de cette Gina, même s'il ne disait rien. Le silence est, comme on lui avait apprit à la fac de la BGU, la meilleure défense contre l'ennemi. Puis un homme arriva et dit à Gina qui s'arrêta immédiatement de sucer le pénis de Seifer.

« - Mlle Skinner ?

Quoi ! Vous voyez pas que je suis occupée, là !

le chef à téléphoné et a dit qu'il aimerait les interroger lui même.

Bien. Apportez-moi du champagne dans ce cas. »

Ginna reboutonna la braguette se leva et dit à ses deux hôtes :

« Un petit quelque chose avant l'atterissage ? »

Puis un homme avec une seringue piqua au cou Ellone qui s'endormit aussitôt, et fut réservé à Seifer le même traitement. Celui-ci semblait résister mais avait du mal, bien qu'il sombra rapidement lorsque Gina lui donna un coup de pied dans l'entrejambe tout en buvant sa coupe de champagne.

La marraine était en fureur car c'était la première fois qu'elle n'arrivait pas à faire parler un homme.