Chapitre 9 : Combat de boue

Seifer s'était réveillé, attaché à une chaise qui s'avérait après rapide analyse être un instrument de torture.

une chaise électrique.. pensa t-il immédiatement.

Alors qu'il reprenait peu à peu ses esprits, l'image d'une silhouette apparut devant lui. C'était un tortionnaire et il avait la main posée sur un levier à plusieurs crans.

« - Enfin réveillé ?

….

Je pense que cette fois-ci tu te décideras à répondre ! » lança t-il avec un sourire bestial.

Alors c'est comme ça que leur boss pense me faire cracher le morceau ! pff…de toute façon je n'ai rien à leur dire… pensa Seifer en jetant un regard noir à son bourreau.

Ce dernier activa le levier sur le premier cran et de l'électricité circula sur toute la chaise. Seifer rejeta la tête en arrière en serrant les dents mais il se retint de crier.

« Alors ! Parles ! D'où vient ton arme et comment l'as-tu obtenu ! »

Il arrêta la torture et Seifer reprit son souffle. Pourquoi ces connards s'intéressaient-ils à Hyperion ?

Le blond jeta un rapide coup d'œil à la pièce et parvint à articuler malgré la douleur encore présente :

« - Où est-elle ?

Quoi ? La fille ? Ne t'en fais pas le Boss s'occupe d'elle…

Ma Gunblade ! Où est-elle ! répéta t-il.

…Tu penses que j'allais te le dire ! »

Il activa le levier sur le cran n°3 (sachant qu'il y en a 5 !) en criant :

« Mais c'est moi qui pose les questions, ici ! »

Cette fois-ci l'ex-SeeD fit un bond sur la chaise et cria. Le garde lança :

« Alors tu accouches putain de fils de chienne ! »

Seifer avait un œil fermait et du sang coulait de sa bouche, il reprenait son souffle longuement avant de dire :

« -tu…tu perds ton temps…si tu penses que je vais dire quoi que ce soit à une sous-merde comme toi…

comment ! »

Cette fois-ci c'est sur le cran n°5 que le bourreau activa le clavier, ce qui arracha un cri d'agonie au pauvre pêcheur qui ne pouvait rien faire.

« -….pou…pourquoi vous me posez ces questions inutiles ? Votre but c'est bien les fleurs non ? »

Alors que l'homme allait lui répondre (plus par des gestes que par des mots…) son émetteur grésilla.

« - Ici Von Gult, je vous reçoit. Oui…ouai…mh, ouai. Okay….d'accord ça marche, ben j'arrive… »

Il eût un petit sourire en coin et lança à Seifer sur un ton à la fois calme mais provoquant :

« - Le Boss m'a proposé d'assister à un petit spectacle qu'il a lui même organnisé…donc on reprendra ça plus tard… »

Il allait sortir quand soudain il s'arrêta.

« Oh ! J'allais oublier, tu veux peut-être voir le spectacle toi aussi, ça devrait te plaire….. »

Il se dirigea vers un panneau de contrôle et appuya sur un bouton rouge qui alluma un grand écran. Puis il éteignit la lumière et lança d'un ton faussement mièvre :

« Ah tout à l'heure, chérie. »

Enfin il claqua la porte. Seifer releva sa tête et quelle ne fut sa surprise en levant les yeux d'apercevoir à l'écran un énorme terrain de combat dans une très grande pièce, et surtout de voir aux deux extrémités du terrain, cette pouffe de Gina et…Ellone ! Elles étaient toutes les deux en maillot de bain et avaient apparemment l'intention de se battre !

Dans la grande sale, la foule abondante criait et hurlait, tous agglutinés autour du terrain de combat, et plus en hauteur, assis dans son fauteuil rouge bordé d'or et de soie, le Boss.

Apparement, la cloche qui venait juste de sonner indiqua le début du combat.

Gina s'avança de sa démarche provocante, applaudie par la foule en délire. La boue lui arrivait aux genoux, alors qu'à Ellone elle arrivait aux cuisses. Gina était à présent au milieu du terrain, et pour ne pas être dérangé lors de sa bataille elle préféra s'attacher les cheveux.

La Winhilloise, elle, hésitait. Elle n'avait aucunement envie de se battre et n'avait jamais demandé à être là. De plus elle s'inquiétait pour Seifer… Bizarrement elle ne paniquait pas (comme elle le faisait si souvent) parce qu'elle ne savait plus trop quoi penser et tous ces événements lui montaient à la tête, comme une drogue qui l'abassourdissait.

Sommes nous donc voué à mourir ainsi ?

Des larmes montèrent à ses yeux, même si ce n'était pas vraiment le moment de pleurer, si elle pouvait se défendre et gagner le combat, peut-être s'en sortirait-elle vivante ? Et puis, Seifer l'avait toujours défendue, il était temps d'inverser les rôles à présent ! Cette fois ça serai à elle de l'aider !

Ellone serra les poings et jeta à son adversaire son regard le plus noir possible. Elle s'avança d'un mieux qu'elle put au milieu de cette masse épaisse de boue et en envoya une boulette à Gina. Cette dernière l'intercepta facilement et répliqua avec un sourire :

« - Pauvre gamine, tu penses me battre ? Allez viens, dans ce cas je t'attend ! »

Aussitôt les cris de la foule se firent encore plus fort et encore plus nombreux. Gina tira les cheveux de la pauvre Ellone qui envoyait des coups incertains dans le vide. De plus ses mouvements étaient ralentit à cause de la boue. La furie lui donna un coup d'ongles dans le bras et la serra fort contre elle pour l'étouffer, ce qui ne semblait pas déplaire au public.

« - A…arrête !

Oh mais non…je ne fais que commencer ma mignonnette ! »

Gina se baissa afin d'étouffer sa proie sous la boue, mais un moment d'inattention suffit à la jeune brune pour se libérer de son emprise et lui flanquer une énorme baffe, ce qui fit même basculer Gina en arrière.

Super ! Seifer serait fier de moi ! pensa Ellone à l'égard de Seifer

pfff…elle essaye de jouer les guerrières ou quoi ! pensa Seifer à l'égard d'Ellone, qui regardait toujours la scène depuis son écran.

Puis Gina se releva, plus enragée que jamais. Mais Ellone n'avait pas l'intention de perdre. Elle attrapa le bras de son adversaire et se concentra longuement. L'atmosphère devint soudainement pesante, comme si une pression écrasait la femme qui fut prise immédiatement à un flash brutal.

Au début, tout était flou et sombre dans son champ de vision. Mais, petit à petit une multitude d'images et de sons apparurent dans un sens chronologiques, lui semblant familiers.

Le passé.

Son passé faisait surface, alors qu'elle pensait l'avoir oublié.

Les premières images furent ses parents. Sa mère qui rentrait tard le soir en marchant bizarrement. Son père qui ne travaillait jamais, avait toujours une bouteille à la main et battait sa femme dans la journée. Lui qui invitait d'autres hommes à faire des jeux obscènes avec sa propre femme. Et puis, cette dernière s'isolait, beaucoup.

Beaucoup lorsque Gina avait sept ans. Elle la giflait par moment lorsque celle-ci se voulait trop curieuse.

Puis vinrent les images du monde extérieur. Les gens qui regardaient Gina d'un œil étrange et chuchotaient entre eux. Puis c'est un beau jour ou Gina devait avoir neuf ans, sa mère se suicida. Elle s'était taillée les veines dans la baignoire.

Son père lui ordonna de nettoyer.

Gina devait aussi s'occuper des taches ménagères, alors que son père invitait toujours des hommes à la maison. Ces derniers ne faisaient que la harceler, la menacer ou la tripoter, mais Gina les évitait le plus possible.

C'était le jour de ses onze ans qu'une dispute éclata. Gina partit se cacher dans sa chambre pour essayer de ne plus entendre les bruits. Elle en était sûre, ces gens comptaient bien tuer son père. Mais avant qu'elle n'eut le temps de s'enfuir, ces hommes la retrouvèrent et la violèrent.

Et c'est à partir de cela que la nouvelle vie de vengeance commença pour Gina.

Après quoi, Gina fut recueillie par ces hommes et engagée à vendre de la drogue dans la rue. Elle ne disait rien au début et préférait s'exécuter. Mais elle se formait de plus en plus, jusqu'à ce qu'elle devienne une jeune fille épanouie, à quatorze ans.

A une soirée organisée, alors que les hommes s'apprêtaient à passer sur le ventre de Gina, celle-ci les trancha tous à coup de couteau. Elle avait monté les grades au fur et à mesure comme cela. En utilisant son charme et sa combativité pour en arriver à un groupe de mafieux haut placés qu'étaient les Kannibal Cross. Ces derniers la respectaient et la payaient extrêmement cher. Mais en se rappelant de tout cela, Gina s'aperçut qu'elle avait fait la même erreur que sa mère.

Elle n'était qu'un jouait.

Sa vie ne se résumait qu'à cela et elle n'avait jamais servit à rien d'autre. Elle voulu crier, hurler de rage mais à la place vinrent des larmes.

Elle ne savait plus très bien pourquoi mais tout semblait flou et sombre comme au début…

….

……Ellone arrêta de sonder l'esprit et les souvenirs de Gina. Pauvre d'elle, son enfance était terrible. La jeune magicienne resta près d'elle, après tout, peut être qu'avec la mémoire qui lui était revenu à présent, elle pourrait se résigner au combat et en discuter. Du moins, c'est ce qu'elle aurait fait…

….Seifer se demandait ce qu'il se passait. Cela faisait plus de 5 minuttes que la Winhilloise et son adversaire s'étaient immobilisé. La foule semblait en délire et commençait à s'impatienter en lançant n'importe quoi dans le bac à boue. Seifer ferma les yeux et pensa.

Qu'est-ce qu'elle peut bien foutre ?

Gina commença à revenir doucement à la réalité. Au début, elle n'entendait que les bruits de la foule hilare puis une silhouette apparût. Celle de son adversaire qu'elle pouvait distinguer nettement à présent. Cette gamine avait les yeux mi-clos et arborait une attitude passive devant la situation à laquelle elle était affrontée. Pus elle se souvint de son passé qu'elle avait revu d'une traite, il y a à peine quelques secondes. Ces souvenirs qu'elle avait tout fait pour oublier, elle venait de tout lui rappeler.

Elle allait lui payer…..

ELLE ALLAIT LUI PAYER !

La femme serra le poing dans la boue fraîche et argileuse et poussa un cri de rage. Ellone, surprise, eut à peine le temps d'ouvrir les yeux que déjà Gina s'était jeté sur elle et lui serrait le poignet. Sans trop de difficulté elle souleva Ellone et la fit tournoyer au-dessus d'elle comme une vulgaire toupie avant de la projeter violemment contre le mur.

Ellone s'écrasa comme une vulgaire mouche. Elle se releva avec grande difficulté alors que du sang perlait son front déjà mouillé par la boue et la sueur.

Gina s'élança vers sa proie telle une catcheuse à l'assaut, par réflexe la jeune Winhilloise croisa ses bras au dessus de sa tête pour se protéger, après tout même si elle essayait de fuir, Gina la rattraperait.

Elle aurait dû l'assommer pendant qu'elle était encore dans les vapes . La respiration d'Ellone se faisait de moins en moins sûre, la seule chose qu'elle pouvait faire, c'était d'attendre que la tempête passe.

Gina courait à vive allure tout en poussant un cri de hyène déchaînée et percuta Ellone de plein fouet. Elle avait tellement hurlé et forcer que le haut de son maillot avait cédé, laissant apparaître ses seins nues face à un public déchaîné plus que jamais.

Ellone, elle, était à moitié consciente car la douleur la paralysait d'autant plus que Gina essayait à présent de l'étrangler.

La foule en délire criait « CREVE, CREVE , CREVE , CREVE, CREVE ! »

Alors que tout semblait perdu pour Ellone dont les larmes coulaient le long de ses joues, elle murmura à son assaillante :

« Gi….Gina, ne fais pas comme moi…Montre qu'une femme peut vivre….sans….sans s'encombrer d'un homme »

Puis elle s'évanouit pour de bon.

Gina semblait perdue et bizzarement se mit à crier « NON ! » à s'en arracher les poumons, et tout en reculant en arrière se cogna contre le mur et en perdit connaissance à son tour.

Le Boss semblait en colère, cette situation ne lui plaisait pas. Il ordonna à l'un de ses hommes de descendre cette pouffiasse et de remettre la foule sur pied.

Celui-ci s'exécuta et tira une balle dans le cœur de la femme qui s'effondra sur le sol, morte.

Lorsque Ellone se réveilla, elle chercha Gina des yeux mais ne la trouva pas. Seule une voix la fit sortir de ses pensées :

« Hey, suis moi. Le Boss veut que tu t'habilles et que tu ailles le voir après.

Où est Gina ? demanda la Winhilloise.

elle doit servir de viande pour rats maintenant. Allez magne-toi ! »

Ellone le suivit jusqu'aux vestiaires. Puis arrivé là, il dit

« -Allez, dépêche toi de t'habiller

Mais je ne vais pas me changer alors que je suis sale !

Rho…prends une douche ! »

Puis la marchande fleurs regarda le terroriste fixement, celui-ci demanda :

« - Quoi ! j'ai quelque chose de travers ?

Je ne vais pas me doucher devant vous.

Bon ça va…j'attends devant la porte. »

Puis il partit en fermant la porte. Ellone se précipita vers les douche en essayant de se laver le plus rapidement possible, elle avait une idée…

De son côté, Seifer se demandait ce qu'il s'était passé pour que cette folle de Gina se percute elle-même contre le mur bétonné. De plus il avait bien remarqué qu'Ellone fut amenée. Et, après silence radio, l'image fut coupée.

Il entendu alors les pas du tortionnaire qui pénétra ensuite dans la pièce en disant :

« je ne t'ai pas trop manqué j'espère ? »

Seifer baissa la tête et ne répondit pas, il ne savait pas combien de temps il pourrait résister à la torture qu'on allait lui infliger…

L'eau qui allait dans les égouts était bouseuse et sanglante. Mais ça Ellone s'en fichait car désormais, elle n'avait plus qu'un seul objectif en tête, et pour cela elle n'hésiterai pas à faire fi de tout le reste. Elle laissait toujours couler l'eau pour que le garde croit qu'elle n'ait toujours pas fini sa douche et s'habilla aussitôt (les vêtements qu'elle porte toujours ) en ne s'attachant pas trop aux blessures et aux hématomes présents sur tout son corps. Puis elle remarqua que la veste et la gunblade de Seifer étaient là.

Seifer…je ne l'ai toujours pas vu… pensa t-elle.

Sans réfléchir elle endossa la veste de son compagnon et prit Hyperion de ses deux mains, tout en se rappelant de son plan : couper le courant. Après quelques brèves et rapides recherches, elle trouva le disjoncteur au fond d'une petite pièce.

c'est bien ma veine aujourd'hui ! se dit la jeune femme en tapant de toute ses force contre le gros bouton rouge et le courant s'éteignit aussitôt.

Le terroriste cria alors :

« Hey ! Qu'est-ce qui se passe ici ? »

Puis il entra dans les vestiaires et fut tout de suite assommé par le long manche de la Gunblade qu'Ellone portait. Elle-même était étonnée de cette violence soudaine dont elle était la cause, aurait-elle été influencée par Seifer ?

Malgré l'obscurité et les bruits précipités des soldats, Ellone courut à toute allure dans les couloirs déambulants.

°

Alors que le tortionnaire se faisait un malin plaisir à baisser encore et encore les leviers électrisés devant un Seifer fatigué et lassé par toute cette torture et cette moquerie, le courant ne fut plus.

« Hey, qu'est-ce que… »

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il sentit quelque chose le frapper de plein fouet au visage, apparemmment le dos de la chaise sur laquelle l'ex-SeeD était assis, ce dernier ayant profité de ce moment d'obscurité totale. Avec grande dextérité il parvint à détacher les liens et frapper son bourreau pour l'assommer. Grâce à l'entraînement qu'il avait subi à la BGU, il était capable de se déplacer sans trop de mal dans un QG en pénombre. Après avoir déambulé dans plusieurs couloirs et en évitant pas mal de garde, Seifer percuta quelque chose qui se déplaçait vite. Il entendit alors un « Aieuh ! » et à cet instant là la lumière se ralluma et s'éteignit tout de suite. Néanmoins Seifer put reconnaître Ellone.

« - Ellone !

Hein ? Que… ? Seifer ?

Bon, pas le temps de discuter, suis-moi et file moi mes affaires. »

Seifer enfila alors sa veste et rangea sa Gunblade dans le fourreau prévu pour. Il prit la main (ou plutôt le poignet) de la Winhilloise et courut dans le QG. Il essayait de trouver le plus rapidement une sortie ou quoi que ce soit or il devait se dépêcher car la lumière, même si elle était brève, revenait souvent signe comme quoi ces enfoirés étaient en train de rétablir le courant. Ellone, elle, avait perdu son étrange confiance en elle de tout à l'heure, sûrement à cause du fait qu'elle avait retrouvé Seifer.

Puis il s'arrêtèrent dans une salle complètement noire et là, les deux partenaires restaient dans le mystère total.

C'est alors que la lumière fut, après quelques secondes de silence et là…surprise ! Ils étaient encerclés par les terroristes !

Apparemment ils étaient dans une sorte de dépôt immense.

Puis quelqu'un avança et dit :

« Je crois que votre escapade s'arrête là. »

C'était le boss de Kannibal Cross.