Chapitre 10 : la bataille finale

Quelqu'un arriva et dit :

« Je crois que votre escapade s'arrête là. »

C'était le boss de Kannibal Cross.

Un homme d'un certain âge mais plutôt robuste, bien qu'assez trapu et d'une corpulence étonnante, il avait des traits durs et tirés, rendant son visage si laid encore plus sombre et plus méprisant, une cicatrice traversait le coin gauche de ses lèvres gonflées.

Il tenait de sa main droite un flingue, et dedans sa main gauche un cigare fumant.

Le Boss.

Celui tant redouté.

Seifer s'était instinctivement placé devant Ellone par rapport au Boss, bien que cette action soit inutile, vu qu'ils étaient encerclés.

D'un geste machinal et devenu très courant, il sortit sa Gunblade avec assurance malgré la situation, cette fois il était bien décidé à en finir, car tout se jouerai sur cet ultime combat, il n'y avait plus rien à perdre.

Aussitôt, un grand sourire narquois s'affichait sur ses lèvres et une lueur démentielle traversait les yeux clairs de Seifer qui maintenant avait bien l'air d'un fou. Quitte à se battre pour la dernière fois, autant que ça soit dans l'honneur.

Le blond, dans une prise ultime de confiance en lui et avec un sang froid hors du commun, pointa sa Gunblade vers le Boss et rejeta la tête en arrière avec dédain.

« Voyez-vous ça, le chef des Kannibal Cross en personne…ça me ferait presque trembler…enfin passons, tu sais qu'à cause de toi j'en ai bavé pas mal ! Et puis, qu'est-ce qu'elles ont d'exceptionnel ces putains de fleurs, si vous êtes pas capable de vous procurer des armes à cause d'un simple type comme moi, vous êtes pas digne de porter votre nom ! On a déjà vu un gang qui n'arrivait pas à mener son projet à cause d'une simple personne ? A moins que je vous ai vraiment surrestimés…Mais dans ces cas là, zêtes vraiment des merdes les gars ! En même temps avec une tronche pareille, je comprends pourquoi t'as eu du mal, tu parles d'un Boss… »

Seifer venait de finir son monologue, bizarrement il se sentait soulagé d'un poids. Ellone avait les yeux grand ouvert et on pouvait l'entendre chuchoté « mon dieu ! ».

L'assemblé qui s'était tût commençait à lancer des insultes ici et là et s'apprêtaient apparemment à faire feu sur le blond.

Le Boss en personne était tellement énervé de ces provocations insensées qu'il en écrasa son cigare dans sa main. Néanmoins il fit signe aux autres de baisser leurs armes .

« - Laissez moi faire, je m'en occupe…dit-il simplement

Intérressant, poursuivit Seifer en passant une main sur son arme.

Tu feras moins le malin quand je t'aurais balancé au fond de l'océan.

Ah ouai ? Ca te plairait hein ?

Connard ! »

Seifer éclata d'un rire sardonique qui résonna dans l'immense pièce. Ellone ne reconnaissait plus du tout son partenaire, elle recula de quelques pas.

Cette fois il n'avait plus besoin de se retenir, il pourrait bien tous les tuer sans pitié, comme il ne l'avait pas fait depuis longtemps déjà…Un silence lourd et pesant régnait à présent, Seifer et son adversaire étaient face à face.

Ce dernier avait jeté son arme pour sortir deux grandes lames qu'il tenait dans chacune de ses mains. Il avait enlevé sa jaquette pour se retrouver dans une tenue plus à l'aise, une sorte de chemise à manche courte et assez ample de couleur kaki.

Dans un élan de férocité, il fonça sur Seifer, les lames tendues vers l'avant comme un tigre jaillirait ses griffes. Ce dernier les arrêta avec sa Gunblade dans un crissement profondément atroce. Mais le Boss ne démordait pas et fonça de plus belle encore, avec une maîtrise parfaite et totale de ses armes. Seifer avait pour la plus part, esquivé les coups mais la lame gauche avait tout de même effleuré sa joue d'où le sang coulait à présent.

« - C'est de la folie…Tu espères me tuer ? Et alors tu y gagnerai quoi ! Ils se jetteraient tous sur toi et tu mettraient en charpie ! lança le Boss en désignant l'assemblée.

C'est peut être de la folie…mais de toutes manières, je n'ai plus le choix ! YAH ! »

Le blond chargea son adversaire mais son coup de Gunblade fut dévié par ce dernier qui lui embroncha les jambes pour le faire tomber. En un rien de temps, Seifer s'était retrouvé à terre sans rien comprendre.

« - Que sais-tu du combat pauvre fou ! Tu 'es qu'un jeunot qui se croit tout permis parce qu'il tient une arme !

Tu parles trop, le vieux… » Répondit Seifer en se relevant et en essuyant son front mouillé de sueur. Puis il finit par enlever sa veste et la déposer sur le coin, en débardeur, il serait beaucoup plus à l'aise.

« Pff ! tu penses que ça va arranger quelque chose ! » lança le Boss en dévoilant ses dents grises.

Puis Seifer, qui avait placé sa Gunblade sur son épaule, tendit sa main libre en avant et dit signe au Boss de s'approcher, tout en le provoquant (vous savez, comme il fait souvent )

« Allez connard ! VIENS TATER DU SEIFER ! »

Le Boss hurla alors et fonça sur le Balambien.

Les lames s'entrechoquaient durant de longues minutes qui paraissaient interminables pour les deux combattants.

Des gouttes de sang et de sueur s'envolaient et venaient s'écraser sur le sol, lors de cette tumultueuse bataille.

Par chance, Seifer toucha son adversaire à l'épaule, celui-ci en lâcha sa lame qui retomba sur le sol dans un bruit fort et métallique.

L'ex-SeeD prit alors la parole haut et fort :

« Alors, il se débrouille plutôt bien le jeunot, non ? A moins que ce soit toi qui ne soit trop vieux ! »

Le Boss qui était tombé à genoux essaya de se relever pour faire taire son adversaire, mais ce dernier lui écrasa la main qui craqua sous le poid et fit hurler de douleur le Boss.

« Hé ! J't'ai dit de te relever ? »

Puis il se mit à lécher sa Gunblade ensanglantée, tel un assassin maniaque toujours en manque de sang.

Son sourire, plus que démoniaque, était effrayant à un point qu'Ellone n'osait plus regarder.

Alors que le Boss s'apprêtait à répondre à Seifer, ce dernier qui voulut prolonger le combat et la souffrance, trancha le bras de son adversaire sans ménagements, ainsi il serait à sa merci.

Ellone se mit alors à hurler à plein poumon en même temps que le Boss hurlait de douleur. Seifer, plus sadique et bestial que jamais, éclata d'un rire carnassier . Il prit le bras gisant au sol et dit à sa victime d'un ton sournois :

« Tu veux un coup de main ? Tiens ! »

Et il lui balança son bras tout en continuant de rire.

Les types ne pouvaient plus rester comme ça sans rien faire, aussi, ils se ruèrent tous sur Seifer, qui ne se priva pas pour faire un carnage et les éliminer comme bon lui semblait.

Mais comme ils étaient trop nombreux et qu'ils finiraient bien par le tuer, il préféra prendre la fuite.

Il attrapa donc la jeune fille en pleurs au passage et courut vers l'interrupteur pour éteindre la lumière. Dans le noir, les autres s'entretuaient alors que les deux détenus prenaient déjà la fuite. Ils coururent dans un très long couloir alors que tout les autres commençaient à leur courir après.

Mais le seul problème était que Seifer ne savait pas du tout où se trouvait la sortie de secours, alors que les gardes oui. De plus, il ne savait pas où se maudit QG était bâti et cela poserait un gros problème pour la suite de son escapade.

Ellone, elle, était dépassée par les émotions et se contentait de courir le plus vite possible. Puis ils arrivèrent devant une cage d'escalier. Seifer hésita un moment puis il décida de monter. Au fur et à mesure qu'ils se ruaient vers les étages, le courant se rétablit, un peu comme la dernière fois. Ainsi, les deux fuyards furent rapidement retrouvés par les hommes de main des K.C. Ces derniers étaient armés d'une mitraillette. Le Balambien cria à Ellone en dévalant les escaliers :

« Baisse-toi ! »

Mais la Winhilloise qui fut surprise par l'attaque des terroristes en rata une marche et tomba. De son côté Seifer sentit qu'Ellone chutait et donc s'arrêta lui aussi. Il ne parla pas ni ne jura en voyant que la jeune fille s'était évanouie…Il la prit alors grossièrement sur son dos (du moins de la manière la moins élégante possible) et continua son chemin à travers les étages qui se voulaient interminables. Mais finalement, il arriva devant une porte dont un flux de lumière naturelle se trouvait à l'encadrement.

Enfin, la sortie ! pensa t-il.

Il l'ouvrit avec son pied d'une manière très barbare (ses mains étant occupées à porter Ellone ) et cligna des yeux en voyant une lumière solaire éblouissante. Il remarqua alors très vite qu'il se trouvait sur le toit d'une sorte de plate-forme building. Puis il se dirigea vers le bord et là…

…De la flotte. De la mer partout.

Une île !

Et merde !

Il déposa Ellone derrière une bombonne géante, et essaya de la ranimer en lui tapotant les joues.

« Eh Ellone , réveille toi ! Réveille toi putain ! Ellone, allez ! »

Celle-ci émergea lentement de sa convalescence et cligna des yeux.

« Allez bouge toi ! » Poursuivit-il en lui secouant les épaules.

Il se prépara à lui mettre une grande baffe dans la geule mais un terroriste le rappela :

« Hey le mercenaire ! Si t'es si fort que ça, montre toi ! »

Puis il tira une rafale en l'air, ce qui fit s'éveiller Ellone en sursaut.

« Allez tire toi de ton trou à rats et viens te battre si t'es un homme ! » répéta le garde tout en essayant de les retrouver. Mais l'homme en question était trop occupé à remettre Ellone sur pieds. Car cette marchande de fleurs était une vraie tête de mule quand elle le voulait !

Finalement le garde les retrouva, mais le balambien dégaina sa Gunblade et porta un coup mortel à son adversaire ce qui déchira un cri d'horreur de la part d'Ellone. Un coup morte, c'est ce qu'il croyait, mais le blessé n'était pas vraiment mort et ayant laissé sa main sur la gâchette , de ses dernières forces il tira un coup sur l'énorme bombonne. Un liquide s'échappa tandis que Seifer reculait, et à voir la tête des terroristes qui les avait rejoint, ce n'était pas de l'eau mais quelque chose d'acide. De plus des caisses (d'explosifs ?) prirent feu ce qui donna à l'ambiance un côté plus chaotique que jamais.

Certains terroristes étaient rongés par cet acide et n'avaient plus qu'une seule solution : sauter dans l'eau s'ils le pouvaient ! Bref, tout le bâtiment était voué rapidement à disparaître. Seifer attrapa Ellone et lui cria :

« Accroche-toi ! »

Puis il courut vers le rebord de la plate-forme à vive allure et là…..il sauta dans le vide en tenant fermement sa compagne. Et s'ensuit une chute libre de plusieurs dizaines de mètres digne d'un film hollywoodien pour nos deux héros. Alors qu'ils tombaient ( imaginez au ralentit, ça donne plus d'effets ) la veste de Seifer flottait de toute part dans l'air alors que derrière eux se produisait la plus grande explosion jamais vue de leur vie. Les étages s'effondraient et le Q.G prenait feu, les autres n'avaient pas d'autres choix que de sauter dans l'eau eux aussi, s'ils tenaient à rester en vie.

L'instant voltige s'arrêta par un grand « plouf » dans la mer, ce qui eut pour conséquence que Seifer lâcha Ellone sous l'effet de la pression. Evidemment celui-ci remonta vite à la surface et commença à chercher Ellone des yeux. Cette dernière remonta aussi, les yeux fermés et une main tenant son nez.

Le blond regarda ensuite autour de lui et par chance, une base aérienne se trouvait à l'horizon.

« Suis-moi ! »

Il commença à nager suivit de près par une Ellone plus fatiguée que jamais. Elle se retourna un moment pour regarder ce qu'il se passait derrière elle : le QG était quasiment en flammes et une gigantesque explosion se produisit à nouveau, ce qui effondra totalement la bâtisse dont plusieurs débris s'envolèrent, notamment des petits cailloux qui atterrirent tout près d'elle, elle se dépêcha alors de rejoindre son partenaire. La base paraissait abandonnée car des lianes l'encombraient mais pourtant la teinture grise métallique et récente prouvait bien que ce n'était pas le cas. Seifer s'agrippa sur un des tréteaux et tendit sa main gantée et ruisselante. Ellone s'y agrippa et ensemble, pénétrèrent dans la base. Celui-ci remarqua que plusieurs canadairs et autres moyens de transports maritimes étaient présents.

Il se dirigea alors vers un canadair vert militaire et ouvrit la portière. Quelle imprudence de ne pas les avoir verrouillé ! Mais quelle chance surtout !

« - Allez viens.

Hé ! ne me dit pas que tu sais piloter ce genre de trucs ?

Ne discute pas, monte ! répondit-il »

Puis elle s'aggripa et monta à bord de l'engin et prit place près du cockpit où Seifer s'était installé après avoir déposé sa veste sur un autre siège pour être plus à l'aise. Puis il alluma le contact en se souvenant brièvement des cours de pilotages lorsqu'il avait 14 ans à la BGU et dont Squall montrait ses merveilleuses prouesses devant l'éducateur. Mais ce n'était pas le moment de se rappeler de tout ça ! Il tira sur l'accélérateur et l'avion bougea pour après plusieurs mètres, décoller.

Alors que l'avion semblait prendre de l'altitude Ellone demanda :

« - Où va t-on ?

Sur la terre ferme » répondit-il.

Puis l'ex-SeeD décrocha le combiné d'un appareil de communication qui se trouvait sur le tableau de bord et le tendit à Ellone :

« Appelle ton oncle et demande-lui les coordonnées d'où il se trouve. »