n/a : Dernier chapitre… merci à tous ceux qui ont lu… un merci spécial à ceux qui ont pris le temps de mettre une review… c'est grandement apprécié.
Chapitre dernier : Vie à deux
Les premières semaines se passèrent dans l'esprit d'un apprivoisement mutuel. Certes on se connaissait depuis un peu plus de deux ans mais nous avions une toute autre facette à exploiter. Et puis, je devais me résoudre à aborder le sujet avec ma famille également. C'était un peu plus épineux que de penser à pousser plus loin nos explorations mutuelles d'ordre affectives. Comment aborder un tel sujet avec les gens que l'on aime ? Je crois que ce n'est jamais chose aisée, peu importe les circonstances. J'avais peur de leurs réactions, de leurs commentaires. Je savais déjà qu'ils appréciaient grandement Elie mais en serait-il de même lorsqu'ils apprendraient la véritable nature de notre relation ?
Plus les jours passaient, plus je m'attachais, d'une façon dont je n'aurais jamais soupçonné l'ampleur. Puis vient un jour où je m'aperçus que, ce que je vivais avec Elie, ce que je ressentais pour elle valait bien plus que tout le reste. C'est sans doute ce qui me donna le courage d'aborder le sujet d'abord avec mon père. Lui et moi avons toujours été très près, je suis sa ''petite fille'', celle qui pouvait toujours tout faire sans jamais voir les gros yeux de son papa fâché. Je me disais qu'avec son aide, le reste viendrait plus facilement. J'avais besoin de son appui, c'était important pour moi…
Un samedi d'octobre, j'ai averti McGonnagall que je partais pour quelques heures et je me suis rendue à Pré-Au-Lard. J'ai ensuite transplané jusqu'à chez moi, où ma mère m'accueillit en princesse ! Elle me prépara un petit-déjeuner qui aurait fait pâlir de jalousie les elfes de Poudlard. Pendant ce temps, je fis signe à mon père que je désirais une discussion privée, du style père-fille. Il m'entraîna dans son atelier, là où il gardait sa collection d'objets moldus qui lui tenait tellement à cœur.
J'étais tellement nerveuse. Mes mains étaient moites et mon cœur battait la chamade dans ma poitrine. Cherchant un peu de courage, j'ai plongé une main dans ma poche où j'avais placé le petit triangle de plastique que j'avais ''volé'' à Elie la veille. Il s'agissait d'un pic à gratter les cordes de sa guitare. Elle m'avait joué quelques airs le soir d'avant, pendant que je me détendais dans son petit salon. C'était certes un objet bien banal mais pour moi il représentait tant. Il fit son office et me donna le courage nécessaire pour aborder le sujet avec mon paternel qui m'écouta sans dire mot, me laissant me vider l'âme. Lorsque j'ai eu terminé de déballer mon sac, il m'a simplement regardé et dit :
« Es-tu heureuse ? »
Une question simple qui méritait une réponse simple. C'est ce que je lui offris, de plus, cette réponse venait du plus profond de mon cœur…
« Plus que je n'aurais jamais osé rêver. »
Il sourit et hocha lentement la tête puis il s'approcha de moi, m'enlaça de ses bras puissants de papa toujours le plus fort aux yeux de sa petite fille et murmura près de mon oreille :
« Si elle te rend heureuse, alors je le suis aussi. Elisabeth est une jeune femme bien, j'espère qu'elle saura te mériter et se montrer digne de recevoir ton affection. »
« J'ai bien peur que ce soit moi qui ne la mérite pas papa… » que j'ai répliqué, les larmes aux yeux, de joie bien sûr.
Lorsque nous sommes revenus dans la maison, ma mère avait terminé de s'affairer aux fourneaux et la table débordait déjà de plats plus appétissants les uns que les autres. Molly Weasley est mère depuis plus de trente ans… Elle connaît ses enfants comme personne et parfois cela me fait peur. Ce jour-là, elle planta son regard dans le mien après avoir échanger un bref coup d'œil avec son mari auparavant. Puis comme si c'était la chose la plus banale du monde, elle me demanda :
« Elle viendra avec toi pour les fêtes de Noël ? »
Comment font les mères ? C'est quelque chose qui m'échappe toujours ? Elle savait. Elle acceptait. Mieux, elle la comptait déjà comme une membre de notre famille ! Ma mère est une femme extraordinaire. Nous avons fait honneur au petit festin préparé en deux temps trois mouvements pas ma mère. Pendant le repas, nous avons discuté de ce qui serait le mieux, du moyen à employer pour laisser mes frères savoir que je fréquentais quelqu'un. Certains d'entre eux, autant que je peux les aimer, ne sont pas des plus réceptifs et se montrent parfois bornés sur certains sujets. Le pire était qu'ils étaient sans aucun doute, tous trop protecteurs à mon endroit. J'avais beau n'être plus une petite fille depuis des années, pour eux je restais la petite Ginny, la petite sœur qu'il fallait protéger et veiller sur… Ma mère avait donc plus peur de leurs réactions face à Elie plutôt qu'à la nouvelle en tant que telle.
Elle n'eut pas tord ! On avait convenu que mes parents laisseraient sous-entendre à mes frères que j'étais amoureuse, que j'avais trouvé la personne idéale pour moi, préparant le terrain ainsi tranquillement. Puis comme prévu, Elie m'accompagna pour les fêtes de Noël cette année-là. Il y eut quelques haussements de sourcil, des visages surpris mais personne ne passa de commentaire désobligeant ou ne réagit ouvertement. Charlie fut le premier à réagir, m'enlaçant de ses bras musclés de dresseur de dragons et me chuchota à l'oreille d'une voix complice :
« Je te comprends aisément petite sœur… Disons simplement que tes soirées ne doivent pas être ennuyantes… »
J'ai rougi de la tête aux pieds pour sûr. Je n'ai pas pu m'empêcher de la fixer suite aux propos de mon frère. Je repris rapidement mes esprits par contre. Après un petit raclement de gorge pour me redonner contenance et avoir donné un bon coup de coude dans les côtes de mon aîné, je lui répondis d'une voix moqueuse :
« T'en a seulement aucune idée Charlie ! »
Il éclata de rire et je le laissai, je partie en mimant une sortie snobe et distinguée qui redoubla son rire. J'en avais au moins un sur six dans la poche. À tour de rôle et de différentes façons, chacun de mes frères vinrent me poser quelques questions, demander des éclaircissements. Ils se montrèrent respectueux, à mon plus grand soulagement.
Cependant, après le repas lorsque Bill se leva et qu'il fut immédiatement suivi par les cinq autres, j'ai tout de suite compris qu'il se passerait quelque chose. Hermione également puisqu'elle retint Ron par la manche et lui lança un regard d'avertissement digne de ses meilleurs jours en tant que préfète en chef de Poudlard, jadis. J'eus à peine le temps de me pencher vers Elie pour l'avertir que Fred et George la soulevait de sa chaise et l'invita à les suivre. Les protestations de ma mère et les avertissements de mon père n'eurent pas raison de la détermination des six rouquins qui entraînèrent ma bien-aimée à l'extérieur.
Au moment de passer la porte, Elie me jeta un regard qu'elle voulait sans doute rassurant mais elle échoua lamentablement. Ce qui s'est dit lors de cette rencontre reste encore aujourd'hui un mystère. Tout ce que je sais, c'est que mes frères sont rentrés dans la maison avec des sourires dignes des pires conspirateurs. Elie, pour sa part, refuse toujours d'en parler mais je me doute que ce ne fut pas si pénible, puisqu'il y a toujours la trace d'un sourire sur ses lèvres lorsque l'on aborde le sujet.
L'accueil dans sa famille fut similaire bien que là, il n'y ait eu que peu de surprise. Elie avait de l'avance sur moi sur le sujet. Sa famille était déjà au courant de son orientation sexuelle, ayant fréquenté pendant ses études supérieures une jeune fille très bien mais avec qui ça n'avait pas fonctionné. De plus, Erénia Eliot avait, comme toute les mères sans doute, sentit le courant qui passait entre nous. Après mon départ la dernière fois, elle s'était entretenue avec sa fille sur le sujet. Personne ne fut donc réellement surpris lorsqu'au jour de l'An, nous sommes arrivées ensemble, ni par le fait que nous partagions de nouveau la même chambre bien que cette fois la chambre d'ami soit libre.
Par Merlin ! J'ai été perdue combien de temps dans mes souvenirs moi ? Longtemps apparemment puisque Elie se fout de ma gueule. J'ai repris pied dans la réalité brusquement lorsque ma douce tenta de fouiller dans la poche de ma cape pour en sortir les clés de notre maison. Nous sommes déjà arrivées ? Eh bah, j'ai pas vu le temps passer, perdue que j'étais !
Nous entrons dans la petite maison qui est la nôtre depuis un peu plus d'un an maintenant. Au début de notre relation, nous occupions des appartements de service à Poudlard, puis un jour McGonnagall nous a proposé d'aménager dans un seul logement. Elle nous avait aménagé un couloir abandonné uniquement pour nous…
« Cadeau pour deux des professeurs les plus appréciées de cette école » avait dit la directrice en nous faisant visiter les lieux.
Nous avons toujours nos appartements communs à Poudlard mais nous voulions également un petit quelque chose à nous seules. Pendant la période estivale et les congés, nous aimons bien venir passer du temps dans notre petit nid d'amour. Oh, il s'agit simplement d'une petite maison. Au rez-de-chaussée il y a un petit salon, une petite pièce qui nous sert de bureau commun, la buanderie ainsi que la cuisine et la salle à manger. À l'étage se trouvent notre chambre, une chambre d'ami et la salle de bain. Un petit chez nous bien à nous deux quoi !
Nous voilà enfin prête à nous mettre au lit, ce fut une longue journée après tout et je tombe de fatigue. Je suis sous les couvertures et j'entends Elie qui se brosse les dents, ce qui veut dire qu'elle me rejoindra dans quelques secondes. Je connais ses petites routines par cœur maintenant, tout comme elle connaît les miennes. Là elle doit ranger sa brosse, à l'extrême droite du contenant, elle rangera la pâte dentifrice, replacera la serviette à main, fermera la lumière et celle du couloir avant de venir s'installer à mes côtés.
La voilà qui jette le sort de protection sur la maison avant de déposer sa baguette sur la table de nuit et de grimper dans le lit. Je me retourne pour pouvoir lui faire face, j'ai besoin de la voir soudainement. Ma main vient se poser sur sa joue, doucement, je caresse sa peau si douce du bout de mes doigts.
« Merci… »
« Merci pour quoi ? » me demande-t-elle légèrement confuse.
« Pour me comprendre si bien. D'être dans ma vie. De m'aimer. D'être celle que tu es, tout simplement… »
Je ne sais pas pourquoi mais j'avais besoin de lui dire ces choses… là… maintenant. Elle m'a laissé tout le temps dont j'avais besoin sur le chemin du retour pour me permettre ce petit voyage dans mes souvenirs. Elle a ce don, cette façon de comprendre ce dont j'ai besoin puis de me respecter dans ce besoin. Je sais que je peux compter sur elle, n'importe quand, pour n'importe quoi mais je sais aussi qu'elle comprend lorsque je veux être seule. Je l'adore. Je l'aime !
« Je peux aisément en dire autant… » me dit-elle d'une voix douce, à peine un murmure et pourtant, je sais que c'est ce que son cœur veut me crier. « Je t'aime Ginny Weasley et je suis la fille la plus chanceuse de la Terre par le simple fait que tu me laisses t'aimer ainsi… »
« Non, c'est moi la plus chanceuse car c'est moi qui est aimée de toi ! »
Oh ! Ce sourire ! Je sais que dans à peine une fraction de seconde, nous nous embrasserons. Ça commencera sans doute doucement puis la passion nous emplira graduellement. Nos corps se rapprochent, nos lèvres se scellent comme je l'avais prédit et hummm… Bien le reste, ce n'est pas pour vous ! Nous avons droit à notre intimité non ?
Merci encore une fois d'avoir lu ! lol
Olympe
