Avant Noël, 1367
Les années avaient passé, mais l'état de Drogon ne semblait pas près de s'améliorer. Dix-sept ans après leur union, le couple n'avait toujours pas d'enfant, et, bien que très éprise de son mari, Primula regardait ses amies, à présent toutes mères de famille, avec des regards d'envie. Saradoc, son neveu préféré était à présent fiancé à son amie Esmeralda Touque, dont le frère Paladin venait lui-même d'épouser Eglantine Talus. Parfois, malgré elle, Primula se prenait à imaginer ce qu'aurait été sa vie, si, selon les conseils de son père, elle avait accepter d'épouser le jeune Touque. Deux ans auparavant, la petite Bell Gamegie était venue lui présenter son cadet, Hamson.
« Hamfast voudrait en faire un jardinier, avait dit Bell. Mais j'aimerais bien avoir une fille, un de ces jours ! »
Ce jour-là, Primula s'était retenue pour ne pas hurler de dépit. Bell osait se plaindre de n'avoir que des garçons ! mais elle, au moins, n'avait aucune difficulté à être mère ! Et elle n'était pas soumise aux quolibets de la bonne société du Pays de Bouc. Car l'absence d'enfant dans le couple Sacquet était, bien entendu, imputé à Primula. L'année-même de son mariage, son beau-frère, Dudon, était devenu père d'une petite Daisy, née, selon toute apparence, deux mois avant terme mais cependant bien vive et potelée pour une prématurée. Comme Primula était perdue dans ses tristes pensées, elle entendit frapper à la porte de son appartement. Le bruit la fit d'abord sursauter, puis, ravie d'être un instant arrachée à sa mélancolie, elle se leva de son fauteuil pour aller accueillir son hôte.
« Bonjour, dit Amarrante, je venais voir comment allait ma petite sœur. Ça fait près de trois jours qu'on ne t'a pas vue ! »
« Oh, je suis toujours mélancolique au moment des fêtes ! Tu comprends, voir tous ces enfants ouvrir leurs cadeaux, et.... »
« Toujours pas d'amélioration ? »
Primula ne répondit rien mais hocha la tête en signe d'acquiescement.
« En plus, reprit-elle, mon mari ne sera même pas avec moi pour Noël. »
« Mais pourquoi ? »
« Et bien, le seigneur Elfe d'Imladriss a décidé de convoquer un représentant de chaque communauté de la terre du milieu, et il faut que ce représentant soit un notable. Papa a reçu la nouvelle la semaine dernière. Comme nous n'avons pas d'enfant, Drogon et moi, le choix dudit notable a été vite fait ! Les autres resteront avec leur famille, répondit Primula au bord des larmes. »
« Oh, ma pauvre chérie ! Dit Amarrante en prenant sa sœur dans ses bras. Mais pourquoi ne pas avoir envoyé Bilbon ? Il n'a ni femme ni enfant ! »
« Je soupçonne Ménégilda d'avoir soufflé cette idée à Père ! Elle n'a jamais pu me sentir ! Elle me nargue parce qu'elle a donné un héritier à son mari et pas moi ! Elle a de la chance que j'adore Saradoc, sinon..... »
« Ne sois pas si amère, ma chérie ! Quand Drogon doit-il partir ? »
« Après demain, le 22. Et il ne devrait pas rentrer avant la mi- Solmath. »
Cette fois, Primula ne put retenir ses larmes et éclata en sanglots dans les bras de sa sœur. Devant tant de désarroi, Amarrante oublia qu'à bientôt 63 ans, elle n'était toujours pas mariée et décida de mettre tout en œuvre pour rassurer sa jeune sœur.
« Voyons, ma chérie, arrête de pleurer, je t'en prie ! Tu verras, nous allons tous bien nous occuper de toi ! Tiens, on va dire à Bilbon de venir à Château-Brande ! Il t'a toujours fait rire ! »
Les paroles encourageantes d'Amarrante mirent du baume au cœur de Primula qui sécha ses larmes et se promit intérieurement de profiter des deux jours qui lui restait avant le départ de Drogon.
Le soir-même, alors que Drogon et Primula s'étaient retirés dans leur chambre après le dîner familial, ce dernier fût frappé par l'air absent de son épouse perdu dans le vide, son beau regard bleu exprimait une profonde mélancolie. Certes, Primula avait assez mal pris l'annonce de son prochain départ, mais son attitude inquiétait Drogon. Soucieux d'en avoir le cœur net, il dit :
« Mais qu'y a-t-il, mon amour ? Je ne t'ai jamais vu aussi déprimée ! »
« Oh, ce n'est rien, mentit Primula. Juste un peu de fatigue.... »
« C'est faux, voyons, dis-moi ce qui se passe. »
« Et bien.....c'est l'approche des fêtes. Ces dames vont encore se pavaner avec leur progéniture, et moi..... »
« Ah, oui, je comprends, répondit sombrement Drogon. Oh, mon amour, je suis tellement désolé que tu doives subir tout cela par ma faute ! »
« Ce n'est pas tant cela que la perspective de ne pas te voir pendant presque deux mois ! »
« Oh, mais ça va vite passer, ma chérie ! »
« Et si tu ne revenais pas ? »
« Enfin, il n'y a aucune raison, répliqua Drogon avec un petit sourire. Les routes sont sures, je ne veux pas que tu te fasses du soucis, et..... »
Drogon se pencha tendrement sur sa femme, l'embrassa passionnément et repris :
« .....je suis encore là, pour l'instant, alors, profitons-en ! »
Le départ de Drogon, deux jours plus tard, fut déchirant pour Primula. Elle ne trouva d'apaisement qu'avec l'arrivée de Bilbon qui trouva, tant bien que mal, le moyen de la distraire par le récit interminable et toujours enrichi de ses aventures. Quand ils ne discutaient pas, les deux cousins faisaient de longues ballades à poney à travers le Pays de Bouc. Si bien que Primula, efficacement distraite par les bons offices de son cousin, se trouva mieux. Le soir de Noël, elle se montra gaie et enjouée, dispensant des paroles courtoises et bienveillantes à tous les convives. Devant l'amélioration du moral de sa fille bien-aimée, le vieux Gorbadoc, plein d'espoir, se prit à croire un moment que Primula attendait enfin un heureux événement, mais ses espoirs furent démentis avec malice par sa bru. Ménégilda était en effet jalouse de sa belle-sœur, bien trop jolie à son goût, et le manque d'enfant était pour elle le plus sur moyen de dévaloriser Primula aux yeux de son père. Après Noël, Bilbon, qui n'avait pas d'obligation particulière à Hobbitebourg, décida de rester encore quelques temps chez ses cousins Brandebouc. Il argumenta que Drogon l'avait chargé de veiller sur son épouse et cette initiative fut applaudie par toute la famille.
Mais les intentions de Bilbon, au début pures et innocentes, ne tardèrent pas à changer de nature. Le fait de vivre en permanence aux côtés de Primula ranimait en lui des sentiments qu'il tentait d'enfouir depuis plus de vingt ans. Il trouvait sa cousine encore plus belle qu'au moment de son mariage et son désir pour elle augmentait de jour en jour, si bien que, dans la solitude de sa chambre, il lui arrivait parfois d'espérer que Drogon ne revienne jamais de son escapade chez les elfes. Toutefois, il parvint à donner le change jusqu'au jour fatidique du 28 Yule 1368.........
Ah, ah, je suis sure que vous aimeriez bien savoir ce qui va se passer ce fameux 28 Yule, hein ? sourire machiavélique . alors c'est simple, laissez-moi une rewiew !
Les années avaient passé, mais l'état de Drogon ne semblait pas près de s'améliorer. Dix-sept ans après leur union, le couple n'avait toujours pas d'enfant, et, bien que très éprise de son mari, Primula regardait ses amies, à présent toutes mères de famille, avec des regards d'envie. Saradoc, son neveu préféré était à présent fiancé à son amie Esmeralda Touque, dont le frère Paladin venait lui-même d'épouser Eglantine Talus. Parfois, malgré elle, Primula se prenait à imaginer ce qu'aurait été sa vie, si, selon les conseils de son père, elle avait accepter d'épouser le jeune Touque. Deux ans auparavant, la petite Bell Gamegie était venue lui présenter son cadet, Hamson.
« Hamfast voudrait en faire un jardinier, avait dit Bell. Mais j'aimerais bien avoir une fille, un de ces jours ! »
Ce jour-là, Primula s'était retenue pour ne pas hurler de dépit. Bell osait se plaindre de n'avoir que des garçons ! mais elle, au moins, n'avait aucune difficulté à être mère ! Et elle n'était pas soumise aux quolibets de la bonne société du Pays de Bouc. Car l'absence d'enfant dans le couple Sacquet était, bien entendu, imputé à Primula. L'année-même de son mariage, son beau-frère, Dudon, était devenu père d'une petite Daisy, née, selon toute apparence, deux mois avant terme mais cependant bien vive et potelée pour une prématurée. Comme Primula était perdue dans ses tristes pensées, elle entendit frapper à la porte de son appartement. Le bruit la fit d'abord sursauter, puis, ravie d'être un instant arrachée à sa mélancolie, elle se leva de son fauteuil pour aller accueillir son hôte.
« Bonjour, dit Amarrante, je venais voir comment allait ma petite sœur. Ça fait près de trois jours qu'on ne t'a pas vue ! »
« Oh, je suis toujours mélancolique au moment des fêtes ! Tu comprends, voir tous ces enfants ouvrir leurs cadeaux, et.... »
« Toujours pas d'amélioration ? »
Primula ne répondit rien mais hocha la tête en signe d'acquiescement.
« En plus, reprit-elle, mon mari ne sera même pas avec moi pour Noël. »
« Mais pourquoi ? »
« Et bien, le seigneur Elfe d'Imladriss a décidé de convoquer un représentant de chaque communauté de la terre du milieu, et il faut que ce représentant soit un notable. Papa a reçu la nouvelle la semaine dernière. Comme nous n'avons pas d'enfant, Drogon et moi, le choix dudit notable a été vite fait ! Les autres resteront avec leur famille, répondit Primula au bord des larmes. »
« Oh, ma pauvre chérie ! Dit Amarrante en prenant sa sœur dans ses bras. Mais pourquoi ne pas avoir envoyé Bilbon ? Il n'a ni femme ni enfant ! »
« Je soupçonne Ménégilda d'avoir soufflé cette idée à Père ! Elle n'a jamais pu me sentir ! Elle me nargue parce qu'elle a donné un héritier à son mari et pas moi ! Elle a de la chance que j'adore Saradoc, sinon..... »
« Ne sois pas si amère, ma chérie ! Quand Drogon doit-il partir ? »
« Après demain, le 22. Et il ne devrait pas rentrer avant la mi- Solmath. »
Cette fois, Primula ne put retenir ses larmes et éclata en sanglots dans les bras de sa sœur. Devant tant de désarroi, Amarrante oublia qu'à bientôt 63 ans, elle n'était toujours pas mariée et décida de mettre tout en œuvre pour rassurer sa jeune sœur.
« Voyons, ma chérie, arrête de pleurer, je t'en prie ! Tu verras, nous allons tous bien nous occuper de toi ! Tiens, on va dire à Bilbon de venir à Château-Brande ! Il t'a toujours fait rire ! »
Les paroles encourageantes d'Amarrante mirent du baume au cœur de Primula qui sécha ses larmes et se promit intérieurement de profiter des deux jours qui lui restait avant le départ de Drogon.
Le soir-même, alors que Drogon et Primula s'étaient retirés dans leur chambre après le dîner familial, ce dernier fût frappé par l'air absent de son épouse perdu dans le vide, son beau regard bleu exprimait une profonde mélancolie. Certes, Primula avait assez mal pris l'annonce de son prochain départ, mais son attitude inquiétait Drogon. Soucieux d'en avoir le cœur net, il dit :
« Mais qu'y a-t-il, mon amour ? Je ne t'ai jamais vu aussi déprimée ! »
« Oh, ce n'est rien, mentit Primula. Juste un peu de fatigue.... »
« C'est faux, voyons, dis-moi ce qui se passe. »
« Et bien.....c'est l'approche des fêtes. Ces dames vont encore se pavaner avec leur progéniture, et moi..... »
« Ah, oui, je comprends, répondit sombrement Drogon. Oh, mon amour, je suis tellement désolé que tu doives subir tout cela par ma faute ! »
« Ce n'est pas tant cela que la perspective de ne pas te voir pendant presque deux mois ! »
« Oh, mais ça va vite passer, ma chérie ! »
« Et si tu ne revenais pas ? »
« Enfin, il n'y a aucune raison, répliqua Drogon avec un petit sourire. Les routes sont sures, je ne veux pas que tu te fasses du soucis, et..... »
Drogon se pencha tendrement sur sa femme, l'embrassa passionnément et repris :
« .....je suis encore là, pour l'instant, alors, profitons-en ! »
Le départ de Drogon, deux jours plus tard, fut déchirant pour Primula. Elle ne trouva d'apaisement qu'avec l'arrivée de Bilbon qui trouva, tant bien que mal, le moyen de la distraire par le récit interminable et toujours enrichi de ses aventures. Quand ils ne discutaient pas, les deux cousins faisaient de longues ballades à poney à travers le Pays de Bouc. Si bien que Primula, efficacement distraite par les bons offices de son cousin, se trouva mieux. Le soir de Noël, elle se montra gaie et enjouée, dispensant des paroles courtoises et bienveillantes à tous les convives. Devant l'amélioration du moral de sa fille bien-aimée, le vieux Gorbadoc, plein d'espoir, se prit à croire un moment que Primula attendait enfin un heureux événement, mais ses espoirs furent démentis avec malice par sa bru. Ménégilda était en effet jalouse de sa belle-sœur, bien trop jolie à son goût, et le manque d'enfant était pour elle le plus sur moyen de dévaloriser Primula aux yeux de son père. Après Noël, Bilbon, qui n'avait pas d'obligation particulière à Hobbitebourg, décida de rester encore quelques temps chez ses cousins Brandebouc. Il argumenta que Drogon l'avait chargé de veiller sur son épouse et cette initiative fut applaudie par toute la famille.
Mais les intentions de Bilbon, au début pures et innocentes, ne tardèrent pas à changer de nature. Le fait de vivre en permanence aux côtés de Primula ranimait en lui des sentiments qu'il tentait d'enfouir depuis plus de vingt ans. Il trouvait sa cousine encore plus belle qu'au moment de son mariage et son désir pour elle augmentait de jour en jour, si bien que, dans la solitude de sa chambre, il lui arrivait parfois d'espérer que Drogon ne revienne jamais de son escapade chez les elfes. Toutefois, il parvint à donner le change jusqu'au jour fatidique du 28 Yule 1368.........
Ah, ah, je suis sure que vous aimeriez bien savoir ce qui va se passer ce fameux 28 Yule, hein ? sourire machiavélique . alors c'est simple, laissez-moi une rewiew !
