BONUS : L'OS sur l'interrogatoire de Peter est en ligne dans mon recueil du MdP. Je rappelle que vous avez toujours la possibilité de me suggérer des OS rapport au Miroir ou aux Il y a un début à tout -) (Je ne peux néanmoins écrire des bonus que par rapport aux parties déjà écrites. Je ne pourrais par exemple pas écrire un LilyJames, dans la mesure où leurs relations apparaîtront dans les autres années et que j'ai besoin de les développer avant de les faire "tomber dans les bras l'un de l'autre", si je puis dire)
Note : Ouais, bon, message reçu pour l'avant propos . J'avais mis ça pour vous assurer que je vous oubliais pas, mais je comprends que ça peut être agaçant -) Désormais, si j'ai du retard, vous n'aurez qu'à aller voir dans le dernier chapitre paru, en bas de page, je rajouterai des infos.
Note sur le chapitre : Pas la peine de râler, je sais qu'il est court, lol. Mais ce n'est qu'un premier chapitre, et puis la reprise des cours, c'est du overbook à foison -) Vous inquiétez pas, ça devrait se rallonger au fil du temps. Sur ce : BONNE LECTURE !
IL Y A UN DEBUT A TOUT - III
Chapitre 1 : Les miroirs d'illusion
La chaleur étouffante de juillet dernier était bien loin des esprits cet été-là, une brise légère apportant une fraîcheur agréable sous le soleil éclatant. Un été parfait pour des vacances parfaites.
En tout cas, telles étaient les pensées des quatre garçons installés dehors, en lisière de forêt, dans le parc entourant le manoir Doissan. Ils étaient en train de se livrer à l'activité la plus improbable de leur part pour un jour de vacances : faire des recherches dans les lourds volumes qu'ils avaient emportés avec eux. Tout un tas de parchemins remplis d'écriture étaient rassemblés au milieu d'eux et ils rajoutaient parfois quelques notes lorsqu'ils repéraient sur leurs bouquins des informations intéressantes.
- Je comprends mieux pourquoi ils doivent être déclarés, grimaça James en lisant d'un air sceptique des faits historiques en rapport avec les animagi.
- Tu es vraiment sûr que tu ne veux pas tenter le coup, Remus ?
- Il y a quatre vingt dix-neuf pour cent de chance que je me transforme en loup-garou, grogna Remus, je préférerai éviter tant qu'à faire, et puis… j'ai assez d'une métamorphose par mois.
- Vous êtes sûrs qu'on pourra y arriver ? demanda Peter en regardant d'un air découragé la pile de papiers. Pour vous, je ne dis pas, mais moi…
- On t'y aidera et il n'y aura pas le moindre problème, assura James en souriant.
- C'est quand même énervant qu'on ne puisse pas connaître l'animal en lequel on va se transformer, remarqua Sirius en examinant d'un air exaspéré une table des matières.
- On n'a qu'à deviner, lança James avec un grand sourire, enthousiaste à cette idée. Personnellement, je me vois bien en lion.
- C'est sûr que tu as la tête aussi enflée que ces animaux, ricana Sirius.
- Rien à voir, mais je dois être Gryffondor jusque dans mon animagus, répliqua James en lui tirant la langue.
- Parce que tu ne penses pas avoir une aussi haute opinion que James ? se moqua gentiment Remus.
- Mais moi, tout le monde reconnaît ma magnificence, lui fit remarquer Sirius avec un clin d'œil. Mmmh… Un aigle, puissant, libre, j'ai l'esprit aussi acéré que leur bec.
- L'esprit ou le cynisme ? grommela James.
- Aigle royal, je présume ? se renseigna Peter avec un sourire.
- Bien évidemment ! Aussi beau qu'Antarès !
- Et on parle de moi ! s'indigna James.
- Peter ? A ton avis ? demanda Remus pour couper court à la prise de bec qui suivrait sans aucun doute.
Le garçon se gratta la tête, un peu gêné.
- J'avoue que je ne sais pas trop… Un animal discret en tout cas. Peut-être un caméléon, rigola-t-il.
- Ce serait pratique contre les mouches dans le dortoir, remarqua Sirius, songeur.
- Eûrk ! Bon, j'espère que ce ne sera pas ça, grimaça Peter.
- Et toi Remus ? Supposons que tu puisses avoir un animagus autre que loup-garou ?
Le garçon regarda James avec étonnement, ne s'étant pas vraiment attendu à devoir donner son avis dans le jeu.
- Je n'en sais trop rien, rougit-il, un peu gêné.
- Moi je propose une baleine, intervint Sirius avec un sourire en coin.
Remus leva un regard ébahi vers lui.
- Je suis si gros que ça ? demanda-t-il en haussant un sourcil.
- C'est pas ça, s'esclaffa Sirius. Une baleine, c'est la force tranquille, la protection, la sagesse, vous croyez pas ?
- Ouais, dis tout de suite que je pourrais être un éléphant, dit Remus en levant les yeux au ciel.
- Oh non, sûrement pas. Même si les baleines vivent en groupe, elles sont dans l'océan, en toute tranquillité, le monde du silence, et tu aimes bien le calme.
Ses amis le regardaient de travers et James se pencha vers Remus et Peter en baissant à peine la voix pour que Sirius entende.
- Vous trouvez pas que ça fait peur de le voir cogiter et faire des associations d'idée ?
Les deux autres hochèrent vivement la tête sous les protestations indignées de Sirius.
- Bande d'incultes, bouda-t-il en croisant les bras.
- Va pour la baleine, mais je pense quand même que ça ne serait pas très pratique.
- J'en conviens, lui répondit Sirius en lui adressant un immense sourire.
- A votre avis, quand pourrons-nous…
- Sirius ? Vous êtes là ? appela une voix proche.
Ni une, ni deux, sans même se concerter, James et Sirius se jetèrent à plat ventre sur leurs documents, James se retrouvant affalé sur Sirius comme Métys apparaissait près d'eux. Elle fronça les sourcils en les découvrant dans cette position.
- Mais qu'est-ce que vous êtes en train de fabriquer ? demanda-t-elle.
- En fait c'est très simple, remarqua Sirius.
- Nous nous prouvions notre attachement mutuel et notre amitié éternelle, poursuivit James en serrant Sirius dans ses bras avec force et en lui ébouriffant les cheveux alors que son ami adressait un sourire innocent à la semi elfe.
Remus échangea un regard amusé avec Peter aux pitreries des deux autres alors que Métys levait les yeux au ciel d'un air exaspéré.
- Alphar voudrait te voir, il t'attend au petit salon, si tes amis veulent venir, ils peuvent… dés que vous en aurez fini avec les accolades, termina-t-elle d'une voix sarcastique avant de repartir vers le manoir.
- Elle avait l'air de bonne humeur aujourd'hui, vous trouvez pas ? demanda Sirius d'un ton enjoué.
- Si tu le dis, répondit Peter d'un air sceptique. On ramène tout ça dans la chambre ou on se contente de réduire ?
- Métys l'aurait dit si c'était urgent, on a bien le temps de faire un détour, remarqua Sirius en haussant les épaules.
Dix minutes plus tard, Sirius poussait la porte du petit salon. L'oncle Alphar se tenait devant la cheminée et le regarda d'un air moqueur.
- Prends ton temps surtout, rien n'est pressé, lui dit-il.
- C'est bien ce que je me suis dit, répliqua Sirius avec un sourire.
Il voulut demander ce qu'il se passait lorsque deux bras surgirent par derrière lui pour l'enlacer et le soulever en le serrant avec force.
- Salut mon cousin favori !
Il dut attendre que la personne le lâche pour se retrouver face à une Andromeda plus resplendissante que jamais et se jeter dans ses bras.
- Andro ! Mais comment… pourquoi… Vous auriez pu me prévenir ! dit-il en regardant avec reproche Alphar et sa cousine.
- Ah, ça Sirius, c'est ce qu'on appelle une surprise, alors si on t'avait dit que je venais, ça n'en aurait plus été une.
- Mouais…
- Laisse moi te regarder.
Elle tendit les mains pour mettre Sirius à une certaine distance d'elle, les posant sur ses épaules, et l'examina un instant avant d'émettre un sifflement entre admiration et amusement.
- C'est que tu as bien changé en plus ! Je quitte un avorton et je retrouve presque un homme !
- Hé ! J'ai jamais été un avorton ! s'indigna Sirius.
- Mais bien sûr, mon petit, se moqua-t-elle en passant sa main dans les cheveux noirs de son cousin.
- Le mariage a une mauvaise influence sur toi, rigola Sirius.
- Tu iras dire ça à…
Un vacarme assourdissant de verre brisé et de ferraille se fracassant au sol retentit brusquement dans le manoir. Alphar se précipita hors de la pièce, suivi des autres, pour découvrir, dans le hall, un homme tombé à terre entouré des restes de ce qui avait dû être un vase de Chine. L'homme leva un regard désolé et coupable vers le maître de maison.
- Je suis désolé M. Doissan, s'excusa-t-il. Je revenais de la salle de bain et je me suis pris les pieds dans le tapis.
Andromeda eut un petit rire et vint aider l'homme à se relever.
- Ce n'est pas grave Ted, ça se répare très vite, assura Alphar en réparant le vase d'un coup de baguette magique.
- Tu vois ce que je te disais Sirius, un grand maladroit, dit tendrement Andromeda en déposant un baiser sur la joue rouge de confusion de son mari. Ted, voici Sirius, mon cousin, et…
Elle regarda tour à tour Remus, Peter et James, qui se sentaient un peu perdus.
- Je suppose que ce sont tes amis ?
- Oui, voici Peter Pettigrow, James Potter et Remus Lupin. Ravi de vous connaître M. Tonks.
- Oh ! Tu peux m'appeler Ted, lui assura l'homme en souriant.
- Dans ce cas vous pourriez m'appeler Alphar depuis le temps, remarqua son hôte avec un sourire.
- Euh… oui, en effet, ce serait une possibilité, reconnut-il.
- Parfait. Andromeda, si nous…
- … et à ce moment là les Serpentard n'avaient plus aucune chance !
Faisant fi des deux hommes, Sirius et Andromeda avaient commencé à se raconter des anecdotes, Peter, James et Remus intervenant parfois dans le récit de leur ami pour apporter une précision.
- Rapides en besogne, remarqua Ted en se grattant la tête.
- En effet, rigola Alphar. Eh bien ! Permettez moi de vous offrir un scotch, Ted. Vous connaissez le Brésambré ?
o
Dans les jours qui suivirent, Sirius passa un certain temps avec sa cousine, heureux de la retrouver après deux ans de séparation. Grâce à la correspondance, il savait évidemment déjà la majorité de ce qu'il s'était passé dans sa vie, mais c'était bien autre chose que de l'avoir en face de soi à en parler. Il put également mieux faire connaissance avec Ted, dont il découvrit bien vite que sa maladresse était aussi développée que l'avait prétendu Andromeda. Il ne pouvait pas faire un pas sans commettre une catastrophe, mais à vrai dire, c'était plus amusant qu'agaçant et tout le monde, y compris lui, prenait ça à la rigolade.
Pourtant, le garçon privilégiait systématiquement le temps passé avec ses amis, sans même s'en rendre compte d'ailleurs. Il n'était pas rare que les autres garçons soient présents lors des discussions entre Sirius et Andromeda et sa cousine ne s'en formalisait aucunement, bien au contraire. Elle était ravie de voir que le garçon s'était trouvé d'aussi bons amis, dont il était aussi proche surtout. Elle sentait bien que ceux-ci ignoraient encore ce qu'impliquait réellement d'être le fils d'un Black, mais à force de les côtoyer, elle avait compris qu'ils sauraient faire la différence entre ses choix et ce qu'on le forçait à faire, mais s'il fallait compter sur Sirius pour ouvrir le sujet…
- Et avec tes parents, comment ça se passe ? demanda-t-elle un jour qu'ils n'étaient que tous les deux.
Le visage joyeux de Sirius se renfrogna et il se cala dans le canapé.
- Comme d'hab, grommela-t-il. Tu veux que ça se passe comment ?
- La dernière fois, tu avais onze ans Sirius, tu en as treize maintenant. Tu ne me parles jamais de ça dans tes lettres, alors j'aimerai bien que tu le fasses maintenant, tu ne dois pas garder ça pour toi. Ils ont continué ?
- Continué ? répliqua Sirius en lui lançant un regard noir. Tu plaisantes j'espère ? Ils n'ont pas continué, ils sont passés à la barre au-dessus, et ils le font encore…
- Et tu en es où ?
- Si on pouvait changer de sujet, ça m'arrangerait, se contenta de répondre son cousin.
- Non Sirius, je veux que tu m'en parles.
Le garçon se releva d'un bond et fixa sa cousine avec colère.
- Où j'en suis ? J'en suis à une centaine de bleus, le double de griffures et… Ah ! quatre côtes brisées la dernière fois, ça te va ?
- Nocera n'a pas changé, soupira Andromeda.
- Oh si elle a changé ! Elle est pire qu'avant, remarqua Sirius avec amertume.
- Toujours est-il que tu n'as pas répondu à ma question.
La colère de Sirius retomba légèrement comme elle posait son regard océan sur lui et il se laissa choir dans le canapé, soupirant avant de passer ses mains sur son visage.
- La dernière fois, c'était à Pâques, souffla-t-il dans un grognement à peine audible. Ils ont voulu passer au rituel de force mais j'ai refusé, d'où les côtes brisées d'ailleurs. Je suppose qu'ils voudront passer aux sortilèges de niveau supérieur d'ici un ou deux ans.
- Tu as fini par le tenter ce rituel ?
Un sourire narquois et défiant apparut sur les lèvres de l'adolescent.
- Non, ils ont eu beau gueuler tout leur soûl, même si elle s'est éclatée à s'acharner sur moi, je ne l'ai pas fait. Ça leur a fait les pieds tiens. C'était la première fois que je tenais jusqu'au bout, tu sais ? Et regarde, je suis encore là, non ? Ils peuvent toujours courir pour m'apprendre autre chose.
Andromeda le regarda avec une certaine inquiétude. Si elle n'avait jamais vu sa tante avoir une crise de folie, elle se souviendrait à jamais du jour où, alors qu'elle avait quatorze ans, en séjour chez son oncle et sa tante avec ses sœurs, elle avait vu revenir Sirius d'un entretien avec sa mère, quasiment plié en deux, l'arcade sourcilière en sang, le corps roué de coups. La vue de ce gamin de sept ans dans un tel état lui avait fait mal au cœur et elle s'était dépêchée de le soigner, maudissant en son for intérieur cette famille ignoble à laquelle ils appartenaient tous deux. Ce qui l'avait frappé cependant, c'était que son cousin n'avait pas versé une larme ou semblé désemparé, seule une puissante colère émanait de lui et il s'était laissé soigner sans ouvrir une seule fois la bouche. Quand elle lui avait demandé si elle l'avait déjà fait, il lui avait répondu que ce n'était arrivé qu'une fois, parce qu'il avait dit à ses parents que c'était totalement stupide de dire qu'il y avait des sorciers qui n'en étaient pas vraiment. C'était ce jour-là que Andromeda avait compris que son cousin était comme elle et, les cinq années qui avaient suivi, ils n'avaient eu de cesse de renforcer leurs liens et de se soutenir dans leurs idéaux, mais la jeune fille savait très bien que Sirius risquait beaucoup plus dans cette affaire.
- Il faut que tu sois prudent, lui rappela-t-elle. Si jamais Nocera ne se contrôle pas…
- Alors elle en subira les conséquences, répliqua-t-il. Je m'améliore de jour en jour dans l'usage de la magie. Qu'ils essaient encore de lever la main sur moi et ils ne regretteront pas le voyage. Tu me connais non ?
Ça pour le connaître… Sirius avait toujours eu un esprit rebelle et virulent. Malgré les conséquences, il avait toujours cherché à tenir tête à ses parents, contrairement à Andromeda qui préférait par prudence faire profil bas le plus souvent. On ne pouvait rien imposer à Sirius, c'était tout simplement impossible. Certes, Nocera et Procyon avaient pu jusqu'alors lui faire pratiquer leurs exercices abjectes, mais il fallait reconnaître à Sirius qu'il n'était pas exactement masochiste non plus et sa résistance d'enfant n'était pas la même que celle qu'il pouvait avoir aujourd'hui.
- Et tu en as parlé à tes amis ?
Sirius la regarda en écarquillant les yeux.
- Pas un peu folle, non ? James fait une allergie chronique à la magie noire, Peter a peur de tout et Remus… a assez de problèmes comme ça. Je suis pas dingue au point de leur parler de ça !
- Tu l'as dit toi-même, c'est contre ton gré que tu l'as fait jusqu'à maintenant, et tu ne veux plus désormais, qu'auraient-ils à te reprocher ? Tu crois qu'ils vont te rejeter ?
- Je…
Sirius se tut brusquement, les sourcils froncés, réfléchissant à la dernière question de sa cousine. Il n'agissait pas comme Remus quand même ? C'était différent, ce n'était pas parce qu'il n'avait pas confiance en les autres, c'était juste… Et si, il agissait comme Remus. Il s'était énervé sur son ami rapport à quelque chose que lui-même n'était pas capable de faire.
- Tu as raison, je vais leur parler.
- Ah bon ? s'étonna Andromeda, certaine qu'elle devrait utiliser mille et une astuces pour le décider.
- Tu m'as convaincu.
- Je n'ai rien dit, remarqua-t-elle, suspicieuse.
- Alors c'est que je suis moins borné que ce que tu croyais, répondit-il en la regardant innocemment.
- Bien sûr, je vais te croire. Bon, alors je peux demander à Métys de les faire venir ?
- Maintenant ? s'exclama Sirius.
- Tu te dégonfles ?
Sirius la regarda un instant puis parut en colère.
- J'ai pas dit ça. Vas-y, appelle les.
Le sourire de sa cousine lui fit comprendre qu'il s'était fait avoir. Elle le connaissait trop bien, songea-t-il avec amertume.
Lorsque ses amis arrivèrent, ils le regardèrent avec surprise, se demandant pourquoi il avait envoyé Métys pour venir les chercher. Sirius lança un regard à Andromeda et vit qu'elle le narguait, autrement dit il n'avait pas intérêt à lui donner le plaisir d'hésiter face à eux.
- Les mecs, j'ai quelque chose à vous dire, annonça-t-il.
- Ben dis-le dans ce cas, se moqua James.
- Laisse moi parler où je ne te le dis pas, répliqua Sirius. Bon, vous savez tous comment est ma famille et à quel point elle est portée sur la magie noire. Et en fait… en fait…
Voilà qu'il hésitait ! Et si ça importait plus qu'il ne le craignait pour eux ? Andromeda le regardait, les bras croisés, un sourire en coin. Et si, effectivement, ils le rejetaient ? Ses amis attendaient en le regardant avec inquiétude, peu habitués à le voir agir de la sorte. Et s'il perdait la complicité qu'il avait avec James à cause de ça ? Remus lui adressa un sourire encourageant.
- Moi j'ai commis une erreur, tu as juste tu quelque chose. C'est sûrement différent dans le fond, mais au final, le résultat sera le même.
Il ne pouvait pas savoir, si ? Non, en fait, Remus ne devait pas savoir de quoi il retournait mais il avait dû comprendre qu'il leur cachait quelque chose. Après tout, le hasard avait toujours fait qu'il s'était trouvé là dans des situations en rapport avec ses parents, lors de la réception de lettres ou encore à la rentrée de la première année. Ils en avaient parcouru du chemin en deux ans, tous ensemble… Il lui faudrait un jour penser à demander à Remus comment il faisait pour savoir dire les bons mots quand il fallait. Sirius hocha la tête dans sa direction pour le remercier.
- Depuis quelques années, mes parents m'entraînent à la magie noire, lâcha-t-il enfin.
Un silence suivit cette phrase durant lequel Andromeda retrouva son sérieux pour observer les réactions des garçons. Peter avait ouvert de grands yeux et semblait mal à l'aise, James fixait son ami sans rien dire, les sourcils froncés, et Remus avait pris un air pensif tout en gardant ses yeux sur un point invisible.
- Mais tu… tu connais beaucoup de sorts de… de…
- De magie noire Peter, ça va pas te bouffer de le dire, grommela Sirius. Et non, pas vraiment, ils ont voulu m'en apprendre mais je fais tout pour les oublier, c'est pour ça que je savais déjà certains sorts lors de la première année : j'en apprenais d'autres afin de me focaliser sur eux.
- Bonne tactique, commenta Andromeda en le regardant à nouveau, étonnée.
- C'est vraiment répugnant ! s'exclama soudain James, le visage rouge de colère, faisant sursauter Peter. C'est pire que tout ce que j'aurai pu imaginer, comment as-tu pu…
Il soufflait fortement, l'air vraiment énervé, et Sirius sentit quelque chose s'effondrer en lui alors que Remus fixait avec effroi leur ami. Il sentit à son tour une certaine fureur monter en lui, hors de question qu'il montre à James que…
- Tes parents sont vraiment des personnes ignobles ! Désolé vieux, mais je ne vois pas que penser d'autre d'eux !
Une fraction de seconde, un étonnement sans commune mesure apparut sur le visage de Sirius, mais il reprit vite son attitude désinvolte.
- T'inquiète pas, va, je n'en pense pas moins et sans aucun doute plus.
Il mourait d'envie de leur demander si ça ne leur faisait vraiment rien mais il ne voulait pas que les autres sachent à quel point cela importait pour lui. Heureusement, il lui suffit de saisir un clin d'œil de Remus, le visage toujours furieux de James qui continuait à dénigrer ses parents et l'air rassuré de Peter dû à la réaction de James pour le tranquilliser.
- Tant que tu y es, tu pourrais aller jusqu'au bout, remarqua sa cousine.
- Le reste n'a vraiment aucune importance, répliqua-t-il en lui lançant un regard dangereux. Je vois pas en quoi ça pourrait les concerner.
- Ça pourrait peut-être les aider à mieux comprendre ta situation, par exemple. Parle leur de ma tante, la merveilleuse Nocera Black.
- Non Andromeda, vraiment pas, assura Sirius.
Sa cousine finit par hausser les épaules en soupirant. James voulut demander des explications mais la porte du petit salon s'ouvrit sur Alphar, Ted et Métys au même moment.
- Je suis certain que les impressions rendraient bien, disait Ted.
- Je n'en doute pas. Je connais bien ce Van Gogh et je me doute qu'avec l'animatio, le résultat serait impressionnant, mais je ne tiens pas à faire de la copie.
- J'aurai au moins essayé, soupira Ted. Bonjour étoile de mes jours, ajouta-t-il en allant embrasser Andromeda.
- On s'est vu ce matin, remarqua Andromeda avec un sourire malicieux.
- Tu m'as tellement ébloui que je n'ai pas pu bien te voir, ça ne compte pas, répondit-il en reprenant ses lèvres entre les siennes pour un long baiser.
- Les filles aiment qu'on leur dise ce genre de chose ? chuchota James à l'oreille de Sirius.
- Apparemment…
- Forcément, quand on n'a pas besoin de mots, remarqua Remus en les regardant de biais avec un air exaspéré.
- Hé hé ! Mais c'est parce qu'on se montre. Tu sais quoi Remus ? Je suis certain que tu ferais balancer plus d'un cœur si tu étais moins discret, lui dit James en passant son bras autour de ses épaules.
- Ouais, c'est ça, répondit Remus avec scepticisme.
- Tu nous crois pas ? Eh ! Andro ! Pas vrai que Remus est un beau mec ?
- Sirius ! s'écria son ami en rougissant comme une écrevisse alors que Peter éclatait de rire.
- Sirius a raison, tu ne manques pas de charmes, loin de là, répondit la femme en souriant.
Remus détourna le regard en grommelant quelque chose avant d'adresser à Sirius un regard noir chargé d'éclairs qui n'eut pour résultat que de le faire rire.
- Alphar, et si nous en venions à la raison pour laquelle tu es venu ici au lieu de ces futiles conversations ? intervint Métys.
- Une éternité que j'essaie de te convertir aux discussions sans but sans le moindre résultat, soupira l'homme, tu pourrais y mettre un peu du tien. Enfin tant pis. Mais il est vrai que nous sommes venus vous déranger pour une raison précise. Je pars pour affaires en Russie après-demain, et donc…
- Comment ça ? Tu pars en voyage ? le coupa Sirius.
- J'avais oublié de vous le dire ? s'inquiéta Alphar. Mince, je suis tête en l'air parfois.
- Parfois ? répéta Métys dans un grognement agacé.
- Ne vous inquiétez pas, vous pouvez rester au manoir, Andromeda et Ted sont là jusqu'à la fin août.
- Mais tu avais aussi omis de nous dire que tu nous laissais le manoir, remarqua Andromeda avec un sourire.
- Pas de soucis, le personnel viendra pour le ménage et la cuisine.
- Comme si c'était le problème, soupira la femme.
- Le maître d'hôtel aussi ? s'étonna Sirius.
- Ah non ! Guy, c'est autre chose, il nous accompagne toujours dans nos déplacements. Mais on s'écarte du sujet premier. Ce que je voulais dire, c'est que j'ai une promesse à tenir et qu'après réflexion, je me suis dit que je pourrais te montrer – ainsi qu'à tes amis – mes tableaux "miroirs d'illusions".
- C'est certain que Sirius aurait même pu les voir l'an dernier, nota Andromeda.
- Que veux-tu ma chère nièce ? Je suis un sensible dans l'âme et je m'imagine qu'il en est de même pour tous.
- C'était le cas pour moi, le rassura la femme.
- Et si au lieu de papoter on allait voir ? intervint Sirius, enchanté à l'idée d'enfin découvrir les mystères de la salle secrète.
- D'accord, mais ne t'attend pas à quelque chose d'exceptionnel. Il s'agit plutôt des rêves d'un idéaliste, plaisanta son oncle.
Suivi des autres, il se dirigea vers la porte scellée et passa sa main sur la poignée. Un cliquetis se fit entendre et il tourna le pommeau pour faire découvrir à ses invités un long couloir au bout duquel se trouvait une autre porte.
Sur les pans de ce corridor, il y avait deux séries de tableaux dont les cadres, tailles, formes et positions étaient les mêmes de part et d'autres, donnant une parfaite symétrie aux deux murs. Intrigué, Sirius regarda le premier tableau sur sa droite et découvrit le portrait d'un couple élégant mais austère accompagné de deux enfants qu'il reconnut vite comme étant sa mère et son oncle. Il en déduisit que les adultes étaient ses grands parents maternels, qu'il n'avait jamais connus. Il se dégageait de ce tableau une rigidité et une froideur qui rendait mal à l'aise. Ce qui aurait dû être un portrait de famille se transformait en une œuvre lugubre sous les regards indifférents des personnages et leur air méprisant. Derrière eux, de manière un peu effacée – comme si Alphar avait essayé de faire ressortir sa famille du décor de peur qu'on les prenne pour partie intégrante de celui-ci – on devinait un salon luxueux aux couleurs sombres et fades, des fauteuils d'apparat trônant autour d'une immense cheminée.
James donna un coup de coude à Sirius pour lui désigner le tableau qui lui faisait face. Il s'agissait de la même scène, avec les mêmes personnages aux mêmes positions, mais la similitude s'arrêtait là. Sur ce tableau, les visages étaient souriants et brillants. L'homme avait mis un bras autour de la taille de sa femme et lui volait des baisers de temps à autres alors que, installés de part et d'autres d'eux, Alphar et Nocera s'échangeaient des regards en pouffant à une chose qu'eux seuls connaissaient. Le salon derrière eux était le même, mais il était dessiné plus précisément et un feu chaleureux brûlait dans l'âtre. C'était déjà plus ainsi qu'on imaginait une vie de famille.
- La vie réelle se trouve sur le mur de droite, la vie rêvée sur le mur de gauche, répondit Alphar à la question muette de son neveu. Ce premier couloir concerne les Doissan, et ainsi de suite, de tableau en tableau, nous remontons le temps jusqu'à nous.
Accompagnant ses dires, il avança dans le couloir pour leur faire découvrir des scènes similaires et leurs illusions respectives. Celle qui donna le plus grand choc à Sirius fut sans aucun doute un portrait de sa mère apparemment âgée de seize ou dix-sept ans en pleine crise de folie furieuse. Le talent d'Alphar se retrouvait pleinement dans ces traits haineux et les transformations successives de son visage alors qu'elle s'énervait de plus en plus, ses cheveux habituellement si bien coiffés partant dans tous les sens. En miroir, il y avait une jeune fille calme qui souriait avec douceur en leur adressant des signes de tête polis. Sirius eut même du mal à reconnaître sa mère.
Le couloir suivant était consacré aux Black et n'était guère plus joyeux sur le côté droit que précédemment. Cependant, à peine furent-ils entrés que Sirius et ses amis ne purent manquer, même de loin, un tableau au centre, sur le mur droit, qui choquait par rapport aux autres par ses couleurs vives. Il aurait dû se trouver sur le côté gauche, non ?
En s'en approchant, Sirius comprit immédiatement qu'il n'y avait aucune erreur. Le tableau représentait sa cousine Andromeda âgée de six ans, assise sur une balançoire et basculant de haut en bas en riant joyeusement. C'était l'enfance dans toute sa splendeur et, surtout, la réalité. L'illusion associée présentait la fillette assise sur la balançoire mais regardant fixement devant elle d'un air digne et hautain, le ciel derrière elle était chargé de lourds nuages de plomb.
- La première fois que j'ai pu inverser le miroir, commenta Alphar avec un sourire. Pour cela, je te serai éternellement reconnaissant Andromeda.
- C'est moi qui devrais te remercier pour m'avoir aidée à confirmer mes idéaux, répondit simplement la femme.
Ils poursuivirent ainsi jusqu'au dernier tableau, représentant Sirius, également en situation inversée puisque le tableau de gauche représentait un garçon à l'air mauvais et sans pitié qui donnait froid dans le dos alors qu'on retrouvait dans celui de droite le visage souriant de Sirius, un brin moqueur et totalement désinvolte.
En tout, il n'y avait eu que trois miroirs inversés, ceux d'Andromeda et Sirius et un du maître d'hôtel, ce qui faisait bien peu comparé à la quantité de la galerie.
- Je comprends pourquoi tu as fait ça, remarqua Sirius, mais je ne vois pas pourquoi tu ne voulais pas me le montrer, dit-il, un peu déçu.
- Je ne te connaissais pas très bien l'an dernier, lui fit remarquer Alphar, il a fallu que je me fasse une idée précise de qui tu étais et la confiance que je pouvais t'accorder.
- J'ai eu mal en voyant ça, lui expliqua Andromeda. La première fois, j'ai éclaté en sanglots tellement j'aurai voulu voir le miroir s'inverser. Quelque part, j'avais envie de rester dans ce couloir, le dos tourné à la réalité pour me complaire dans ces illusions, mais ce n'était qu'un rêve au fond. Il y a dans ce couloir des vérités douloureuses, la malédiction de la famille Doissan et de la famille Black, de toutes les puissantes familles de lignée pure.
- Si tu le dis…
Il échangea un regard avec James et comprit que lui non plus ne voyait pas vraiment ce que voulait dire sa cousine, le passage dans la galerie avait en revanche fait plus forte impression sur Remus et Peter. Le premier avait maintenant un visage plus fermé et triste, quant au second, il était devenu plus pâle qu'un fantôme.
- Tu ne te sens pas bien Peter ? s'inquiéta James en le voyant dans cet état.
- De quoi ? demanda son ami en le regardant sans le voir, semblant un peu sonné.
- Allons prendre du thé, ça nous fera du bien, déclara l'oncle de Sirius en posant sa main sur l'épaule de Peter pour le sortir gentiment.
Ils suivirent les uns après les autres mais Sirius remarqua que Remus restait en arrière et fit demi tour. Il était arrêté au niveau du portrait de Nocera jeune fille.
- Tu viens ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Il tourna le regard vers lui et hocha la tête.
- Faut pas que tu crois que c'est partout comme ça, lui dit-il. Tu as vu les parents de James, non ?
- Euh… oui, pourquoi tu me dis ça ?
Son ami plongea son regard d'ambre dans le sien avec gravité sans parler puis soupira.
- Ça ira Sirius. Je pense… que tu finiras bien par en sortir. Tu es assez fort pour.
Et il lui passa devant pour rejoindre les autres qui les appelaient. Sirius le suivit en fronçant les sourcils mais ne demanda pas d'explication. Il jeta un dernier regard aux miroirs d'illusion avant que Alphar ne ferme la porte et eut la curieuse idée qu'il ne se sentirait vraiment adulte que le jour où il comprendrait exactement le pourquoi de ces miroirs d'illusion. Cette idée fut d'ailleurs vite chassée lorsque James proposa d'aller voler un peu sur les balais que Alphar leur avait prêtés pour leur séjour chez lui.
A suivre…
Rqe : Pas trop déçus sur les miroirs d'illusion ? Depuis le départ, c'était sensé être ça, de toute façon. En fait, bizarrement, c'est même la première idée que j'ai eu – totalement hors contexte – sur ces années là, lol.
Chapitre 2 : L'argent ne fait pas le bonheur : De l'intérêt sadique de la troisième partie du second chapitre de la seconde année -)
