ARF ! Vraiment désolée pour tout ce retard, même si, il faut bien le dire, il est totalement indépendant de ma volonté. Quel week-end de °°° que le dernier ! M'enfin, me revoilà, et je vous donne plein de lecture avec ce qui a eu le temps de s'accumuler durant cette attente -)
En tous cas, j'espère que vous avez passé trois bonnes semaines =)
A part ça, je me suis tapée 15 de moyenne au 1er semestre. Bon, d'accord, remettons les pendules à l'heure, les exams étaient pas vraiment compliqués, la moyenne doit être de 13 lol. Mais quand même, je suis contente de moi ! °fière°
Rqe : A partir de maintenant, je vais essayer de faire en sorte de suivre de manière régulière (mais pas trop fréquente) les progrès des garçons sur le projet Animagus. Je vais être franche, je n'ai pas encore les idées totalement limpides sur le sujet, mais j'ai une mise en place assez claire en revanche. Alors ça risque d'en embêter certains, mais ça m'amusait de montrer comment ils ont réussi à devenir Animagus et les risques qu'ils encourent.
OOo
Chapitre 3 : Perte de repère
Entre les bousculades, les rires et les élèves qui s'interpellaient d'un bout à l'autre du quai avec un enthousiasme débordant, cette nouvelle rentrée se passait d'une excellente humeur pour tous les enfants présents, ce qui ne semblait pas être le cas des adultes. Si la plupart affichait des sourires chaleureux, d'autres s'étaient réunis par petits groupes et discutaient actualité avec une inquiétude certaine, deux sujets revenant couramment : l'attaque qu'avait essuyé le centre de formation des Aurors – Belaube – et la mort de la confectionneuse Elroa Lawill.
- Taran Freyr a fort heureusement su agir au plus vite, commenta Jenny Potter, en grande conversation avec Mme Hearth, les Meadowes et M. Lupin. S'il n'avait pas été là, nul doute que le bilan aurait été catastrophique.
- Taran Freyr ? se renseigna M. Lupin.
- Il s'agit du sous-doyen du centre Belaube, expliqua Mme Potter. Il a un bagage d'Auror assez impressionnant derrière lui et, pour être franche, c'est lui qui dirige Belaube, et non pas le doyen actuel.
- Pour une fois, il n'y a eu aucun mort, acquiesça Mme Hearth avec soulagement, et les trois Aurors qui étaient en situation critique ont été pris en charge assez tôt à Ste Mangouste. Je crois que je me souviendrais toujours de leur état à leur arrivée, frissonna l'infirmière. Votre neveu a su faire preuve de ses talents.
En disant cela, elle s'était tournée vers Thélias Meadowes, qui hocha la tête avec un sourire.
- Dorcas a toujours été très doué, et c'est une chance qu'il ait pu devenir guérisseur malgré son jeune âge. Nous avons besoin de tous les talents disponibles aujourd'hui…
- La mort d'Elroa Lawill n'arrange rien à nos affaires, soupira Mme Potter. Il existe d'autres confectionneurs de par le monde, mais ils se sentiront forcément moins concernés par la situation. Je me demande tout de même ce qui a pu se passer…
Thélias et Léda Meadowes échangèrent un regard mais ne dirent rien. Les journaux n'avaient pas donné la véritable raison de la mort de l'apothicaire. Officiellement, elle avait été tuée dans un accident aux causes encore obscures. Les journaux ne parlaient pas de sa fille qu'elle laissait derrière elle, Dumbledore ayant tout fait pour éloigner Tara de tout ce tapage médiatique. Il avait été aidé en cela par l'intérêt exclusif des journalistes pour la confectionneuse. Après tout, peu de personnes savait qu'elle avait une fille, ce n'était pas comme si ses clients lui demandaient de parler de sa vie personnelle et qu'elle l'étalait au grand jour. Ajouté à cela que Tara n'avait pas le même patronyme que sa mère, il ne restait pas grand monde à savoir toutes les réalités de cette affaire.
- Excusez mon ignorance mais la disparition de cette femme est donc si importante que cela ? intervint M. Lupin en fronçant les sourcils, surpris qu'une seule personne puisse avoir autant d'intérêt alors qu'elle ne faisait que fabriquer des potions.
- Comment se fait-il que… commença Mme Hearth avant de regarder l'homme avec étonnement. Vous êtes Moldu ?
- Oui, pourquoi cette question ?
- Mais comment pouvez-vous vous trouver sur le quai dans ce cas ? s'étonna la sorcière.
Si John Lupin ne voyait absolument pas de quoi elle parlait, Jenny Potter vint à son secours.
- La femme de M. Lupin est une sorcière, précisa-t-elle, et, si je ne me trompe pas, vous vous êtes mariés à la manière sorcière.
- En effet, comment le savez-vous ?
- Les Moldus ne peuvent normalement pas accéder au quai 9 ¾, seuls ceux qui se sont unis grâce à la magie à leur compagne ou compagnon de nature sorcière y sont autorisés.
- Je vois… murmura John Lupin en se demandant intérieurement pourquoi les parents Moldus ne pouvaient accéder au quai.
- Pour en revenir à votre question, Elroa Lawill était une des confectionneurs à avoir le plus de production à son actif. De nombreuses potions à vertus thérapeutiques sont sorties de son laboratoire et produites à grande échelle. Je crois savoir qu'elle était en contact avec Iruko Tashima, le confectionneur japonais, et leur collaboration aurait sans nul doute abouti à des résultats probants, qui auraient pu nous aider contre ce… Voldemort…
Léda Meadowes grimaça en nommant le sorcier, sentant son cœur se serrer. Depuis quelques temps, les gens avaient du mal à prononcer le nom du mage noir. A chaque fois qu'ils le faisaient, des images de massacres s'imposaient à leurs esprits, surtout pour ceux qui s'étaient retrouvés en contact direct avec ces événements et leurs conséquences.
- Il faut savoir qu'il n'existe en tout et pour tout que quatre confectionneurs dans le monde à notre époque, poursuivit Mme Potter, ou plutôt existait puisqu'ils ne sont plus que trois maintenant, et leurs relations ne sont pas forcément des plus amicales. J'ignore comment Lawill et Tashima ont pu en arriver là, mais leur association n'avait pas eu de précédents à ma connaissance et avoir deux confectionneurs qui travaillent en équipe aurait été l'assurance de la résolution de grand nombre de problèmes.
- Nous ne…
- Maman ? Le train va bientôt partir.
Mme Hearth se retourna vers sa fille de onze ans et l'embrassa en souriant.
- Tu n'as rien oublié j'espère.
- Bah ! Si c'est le cas, tu me l'enverras par hibou.
- Tu es aussi pragmatique que ton père, Hestia, soupira sa mère avec un sourire amusé. Ça va aller ?
La fillette grimaça.
- Je suis un peu nerveuse, mais je devrai survivre.
- Les professeurs doivent se dire la même chose, sourit Mme Potter en lançant un regard vers son enfant terrible, qui était en train de poursuivre en vociférant un Sirius Black hilare lui ayant volé sa baguette.
- Tu parles d'un grand sorcier, ricanait Sirius en agitant sous le nez de son ami l'artefact magique. Même pas capable de protéger sa baguette.
- Tu m'as pris en traître, grogna James avant de sauter sur l'autre Gryffondor en y mettant toute sa hargne.
Il ne fut cependant pas assez rapide et Sirius eut le temps de relancer la baguette à Remus, qui n'eut pas le moindre mal à l'attraper. Un sourire triomphant apparut sur les lèvres de James, persuadé que le garçon allait immédiatement lui rendre sa propriété…
- Merci Remus, dit-il avec un sourire de reconnaissance et en tendant la main vers lui.
- Merci de quoi ?
… ce en quoi il avait tort.
Un petit sourire en coin, Remus faisait nonchalamment tourner la baguette de James entre ses doigts, à cent lieues de l'idée de la lui rendre. Le jeune Potter écarquilla les yeux d'étonnement, ne s'attendant absolument pas à cette attitude du châtain alors que Sirius éclatait de rire et venait prendre James par les épaules avec un grand sourire.
- Petit Remus deviendra grand, commenta-t-il en adressant un clin d'œil à Remus.
- Pas vraiment le choix avec vous, soupira-t-il d'un faux air désespéré. Oups !
Ayant repris ses esprits, James avait foncé sur Remus, mais celui-ci l'avait évité juste à temps.
- Tu manques de rapidité pour un attrapeur.
- Je – vais – vous – tuer !
- Eh bien tu le feras dans le Poudlard Express, le coupa sa mère en plein élan. Je vous ferai remarquer qu'il ne va pas tarder à partir et que vous êtes les derniers sur le quai.
En regardant autour d'eux, les garçons constatèrent qu'en effet, tous les élèves étaient montés dans le train et Peter poussa un soupir de soulagement à l'intervention de Mme Potter, il n'avait lui-même pas osé les interrompre.
Les adieux furent vite expédiés et lorsque Remus embrassa son père, il lui trouva un sourire étrange qu'il ne lui avait jamais vu et se sentit rougir. Sirius avait raison, il avait pris de l'assurance dans ses relations aux autres, et il avait complètement oublié que son père l'observait à ce moment-là.
Alors qu'ils montaient dans le wagon, M. Lupin les interpella.
- Dîtes les garçons, comme je suis certain que jamais Remus n'osera vous le proposer, que diriez-vous de venir une ou deux semaines chez nous, l'été prochain ? Ce serait un juste retour des choses. Enfin, si vos parents acceptent, bien évidemment, ajouta-t-il à l'attention de Mme Potter.
Remus ouvrit de grands yeux tandis que la femme hochait la tête en souriant et assurant qu'il n'y avait aucun problème.
- Ouais ! C'est trop cool ça ! s'exclama Sirius, visiblement heureux.
Le sifflet du chef de gare retentit et le train se mit en branle avant que Remus ait pu donner son avis. Le quai 9 ¾ s'éloigna de plus en plus vite.
- Ben faut pas hésiter à nous inviter, remarqua James en adressant un grand sourire à son ami. Y'a quand même encore des progrès à faire, mais tu es sur la bonne voie.
Remus marmonna quelque chose d'incompréhensible en grimaçant puis attrapa sa valise pour aller chercher un compartiment libre en bout de train.
- Alors ? Vous êtes arrivés à quelque chose ? demanda-t-il une fois qu'ils furent installés.
Les garçons ne s'étaient pas vus durant les deux dernières semaines de vacances mais James, Sirius et Peter, chacun de leur côté, avaient poursuivi le projet Animagus.
- Que dalle, grogna Sirius en s'avachissant sur la banquette, l'air frustré. C'est à peine si une fumée apparaît.
- Toi au moins, tu as de la fumée, soupira James, mais je commence à apercevoir de la bruine tout de même.
Tout en parlant, il avait récupéré sa baguette des mains de Remus et lui appliqua un mouvement complexe en cinq temps.
- Reverits ! prononça-t-il clairement.
Il y eut en effet une modification dans l'air, comme une vague de chaleur qui déformait les objets, mais le phénomène s'arrêta là.
- J'ai réussi à trouver exactement le bon mouvement, annonça Peter avec un petit sourire. Ma baguette réagit au sort, même si je n'ai aucune manifestation…
- C'est déjà bien si tu as assimilé la méthode, l'encouragea Remus.
- Tu es sûr que tu ne veux pas nous laisser utiliser l'autre méthode ? demanda Sirius en adressant un regard suppliant à son ami.
- Hors de question, répliqua durement Remus. C'est bien trop dangereux. Déjà que celle-ci l'est…
Au travers de leurs recherches, ils avaient découvert qu'il existait deux manières de devenir Animagus. La première était la méthode ancestrale, qui requerrait un potentiel magique considérable et une parfaite maîtrise de la métamorphose dans toutes ses applications. C'était la plus rapide mais aussi la plus dangereuse, car elle mettait le corps à rude épreuve et épuisait vite les réserves d'énergie du sorcier. Pour l'utiliser, mieux valait être un mage chevronné à la condition physique et à l'assurance sans faille. La seconde méthode, plus longue car comportant plus d'étapes, avait quasiment été imposée par Remus aux trois autres, James et Sirius ayant râlé pour le temps que cela allait leur prendre. S'il ne pouvait les convaincre de ne pas tenter de devenir Animagus – ce en quoi il n'avait pas mis tant de conviction que ça, aussi curieux que les trois autres sur le sujet – il avait en revanche su leur faire prendre conscience des risques bien trop élevés de la première méthode, même pour des têtes brûlées comme James et Sirius.
La première étape était appelée La recherche de soi et avait été laborieuse pour les garçons. Non qu'elle soit contraignante, mais il s'agissait d'une transe qui demandait une certaine patience, ce en quoi Sirius et James n'étaient pas vraiment doués. Peter avait d'ailleurs eu des résultats avant eux sur cette étape, bien que les deux autres l'aient parfaitement contrôlée avant lui. Durant cette transe, le sorcier devait parvenir à se placer dans une sorte d'auto-hypnose qui le plongeait dans un sommeil magique plutôt étrange. Ses amis avaient raconté à Remus qu'ils avaient alors l'impression que leur corps était constitué de "fils d'air" sans cesse en mouvement. Ces filaments représentaient en réalité les flux énergétiques, magiques et physiologiques, de la personne et le but de la transe était d'isoler un certain type de flux pour le concentrer et l'amplifier : le cogitosum.
Dés cette étape, un risque, et même plusieurs, étaient présents. Peter leur avait fait une belle peur un jour où il avait eu des difficultés à sortir de sa transe de même, il existait le piège de l'erreur de flux, où on pouvait soit se tromper de réseau filamentaire, soit stopper au lieu d'amplifier ce flux. Certains sorciers s'étaient retrouvés à l'état de légumes à cause de cela, mais ce n'était fort heureusement pas arrivé aux jeunes Gryffondor.
Selon leurs livres de référence, le cogitosum renfermait leur 'personnalité circulante', c'est-à-dire qu'il ne s'agissait pas uniquement de leurs pensées et de leur caractère mais aussi de leurs actes vis-à-vis de ces deux concepts. « Votre manière d'être, en quelques sortes », avait supposé Remus, qui les aidait à comprendre la signification de certains passages, ayant l'habitude de ce genre de bouquins puisqu'il en avait feuilleté par dizaine sur la lycanthropie.
Une fois cette étape achevée – et bien réalisée –, le cogitosum restait amplifié de manière constante, ce qui avait pour effet secondaire de faire ressortir la personnalité inhérente aux garçons. Remus avait en effet pu remarquer que Sirius se montrait encore plus séditieux qu'à l'ordinaire, que James possédait plus d'assurance que jamais – ce qui n'était vraiment pas peu dire – et que Peter se révélait bien plus futé qu'il ne l'avait jamais été en un sens de résolution de problèmes – Remus en conclut d'ailleurs que le manque de confiance de Peter l'avait empêché de réellement développer sa personnalité.
Ils en étaient désormais à la seconde phase : L'extériorisation. Aucun d'entre eux, pas même Remus, n'avait réussi à comprendre exactement à quoi allait aboutir cette étape. Dans un premier temps, ils avaient cru qu'ils formeraient une représentation de leur Animagus, mais selon les livres, cette méthode ne permettait de le connaître qu'une fois la totalité des étapes achevées.
Grâce à une formule (Reverits !), ils faisaient ressortir le cogitosum selon – pour reprendre les termes du grimoire – la représentation magique transférée du flux. Ce qu'ils devaient faire été clair, mais pas les aboutissants. Ils devaient donc attendre d'être parvenu à extérioriser complètement leur cogitosum pour comprendre ce qui les attendait.
A ce niveau là, le risque le plus important était de détruire le cogitosum et d'annihiler par la même sa personnalité. Le sorcier resterait alors lucide et en pleine possession de ses pouvoirs et de sa force mais sans plus la moindre conscience individuelle, ce qui, en avait convenu Sirius, serait embêtant.
Ils avaient établi, pour plus de facilité, un tableau comportant les différentes étapes, leurs exigences, leurs aboutissants – quand ils les connaissaient – et les risques s'y rapportant. Après lecture du tableau, Sirius avait déclaré ne pas voir en quoi cette méthode était moins risquée que l'ancestrale, selon lui, elle en comportait beaucoup plus. Remus lui avait alors mis sous le nez le tableau de la première méthode et également la potentialité qu'un risque se manifeste, depuis lors, le jeune garçon avait beaucoup moins protesté.
- Quand je pense qu'il nous a fallu cinq mois pour amplifier notre cogitosum et qu'on reste bloqué sur son extériorisation depuis trois mois ! s'énerva Sirius.
- D'un autre côté, normalement ça prend neuf mois pour l'amplification, lui fit remarquer Remus, donc on peut dire que vous vous êtes surpassés. Pour l'extériorisation, sept mois sont normalement nécessaires, mais vous mettrez sûrement moins de temps également.
- Je ne pensais pas y arriver aussi vite pour 'la recherche de soi', avoua Peter. Mais sans vous, je pense que j'aurai été moins rapide.
Si Peter avait été le premier à trouver son cogitosum, il avait en revanche eu énormément de mal à l'amplifier et seuls les conseils et les encouragements de James et Sirius lui avaient permis de finir pratiquement en même temps qu'eux.
- On avance ensemble mon pote, dit James en levant le pouce dans sa direction. En plus, j'ai l'impression que c'est ça qui nous aide à être plus rapides, le fait qu'on s'y prenne à plusieurs.
- Forcément, les autres peuvent corriger vos erreurs quand vous en commettez, remarqua Remus. Cela vous permet de progresser plus vite.
- On n'a qu'à embarquer toute la maison Gryffondor dans le coup dans ce cas, ironisa Sirius. D'ici un mois, on aurait terminé.
- Je ne pense pas que ça fonctionne de cette manière, sourit Remus.
On toqua à la porte de leur compartiment et ils regardèrent avec étonnement Fiona Distort passer la tête dans l'entrebâillement. Quand elle les reconnut, un sourire éclatant apparut sur son visage.
- Ah ben vous êtes là ! lança-t-elle joyeusement.
Elle recula la tête pour regarder dans le couloir.
- Je les ai trouvés ! annonça-t-elle avec gaieté.
Dix secondes plus tard, au grand ahurissement des garçons, les cinq filles de Gryffondor se retrouvèrent dans leur compartiment, toutes avec des visages radieux, sauf Océane Runaway, qui semblait un peu mal à l'aise.
- Et que nous vaut l'honneur de votre visite ? demanda James en haussant un sourcil.
- Quelque chose d'extrêmement important, exagéra Millea en adressant un sourire en coin à Sirius. D'ailleurs je crois qu'il vaut mieux qu'on en parle seul à seul, Black.
Sans lui laisser le temps de réagir, elle l'attrapa par le bras et le fit sortir du compartiment.
- Attends Millea, je viens avec vous ! s'exclama Tara en les suivant.
Elle revint aussitôt dans le compartiment pour agripper James et l'expulser littéralement dans le couloir.
- Bon, le mieux est que je me charge de te le dire, déclara Lily en se levant et en souriant à Peter.
Le garçon lança un regard perdu à Remus, qui ne semblait pas plus avancé que lui. Son ami finit par hausser les épaules et lui faire signe d'y aller. Alors qu'il se levait, Fiona fit de même en souriant innocemment.
- Je viens de me rappeler qu'il faut que je dise quelque chose à Kenneth, annonça-t-elle. A plus tard !
La porte se referma et Remus la fixa un moment avec perplexité avant de reporter son attention sur Runaway, qui avait le visage plus rouge que des graines de cassis.
- Tu ne te sens pas bien ? s'inquiéta-t-il. Tu veux que j'ouvre la fenêtre ?
L'adolescente sursauta en l'entendant s'adresser à lui et le regarda un instant sans répondre avant de secouer vivement la tête.
- Non non non ! Ce n'est pas la peine, assura-t-elle.
Elle était si nerveuse qu'elle triturait entre ses doigts le bracelet qu'elle portait. Remus reconnut celui qui l'avait immunisé contre la musique de la flûte de Pan et s'étonna un instant qu'elle l'ait gardé.
- Ça n'aurait pas été plus simple de nous le dire à tous en même temps ? finit par demander Remus dans le silence qui s'éternisait.
- Dire q… Ah ! euh… non, parce que… ce n'est pas la même chose qu'elles ont à dire aux autres, balbutia-t-elle.
Remus fronça imperceptiblement les sourcils. Il n'était pas idiot non plus, et l'enthousiasme des filles était bien trop vivace pour paraître naturel – sauf en ce qui concernait Tara –, surtout en comparaison avec l'attitude de Runaway.
- Dis Lupin, est-ce que…
La fille se tut en se mordillant la lèvre inférieure.
En l'observant attentivement, Remus réalisa qu'elle était réellement gênée, et même inquiète. Peut-être y avait-il eu un problème entre elle et les autres filles. Pourtant, telles qu'il les connaissait, il avait du mal à s'imaginer qu'elles puissent se retrouver en froid.
- Oui ? lui demanda-t-il en lui souriant gentiment pour l'encourager.
- J-J-Je m-m-me demandais s-s-si tu avais u-u-une copine, en ce moment, balbutia-t-elle à toute vitesse sans oser le regarder dans les yeux.
Il cligna plusieurs fois des yeux, se demandant s'il avait bien entendu ce qu'elle avait dit, mais excepté le fait qu'il possédait une excellente ouïe, l'attitude de la Gryffondor ne pouvait prêter à confusion. Remus sentit soudain une déplaisante chaleur lui monter aux joues et eut la désagréable impression de se retrouver pris au piège.
- Euh… Non, bafouilla-t-il en regardant obstinément par la vitre, le visage fermé en suppliant intérieurement pour que ça n'ait été que de la curiosité de sa part.
- Ah ? Le ton de sa voix semblait plus assuré. Et… Tu… Tu aimerais sortir avec quelqu'un ?
Il risqua un coup d'œil vers elle pour se rendre compte qu'elle le regardait fixement, les yeux remplis d'espoir.
- Je n'ai personne en vue, déclara-t-il en sentant sa gorge s'assécher. Tu ne trouves pas que les autres mettent du temps ? ajouta-t-il avec un sourire forcé, particulièrement mal à l'aise.
Elle baissa les yeux et joua un moment avec ses mains avant de relever la tête en lui adressant un demi sourire, pas vraiment assurée.
- Tu… crois qu'on pourrait sortir ensemble ?
Remus avala difficilement sa salive et la regarda avec embarras. Elle était jolie, gentille, il savait qu'elle pouvait être amusante, mais… Ce n'était pas comme si… Enfin… Oh là là ! Mais qu'elle arrête de le regarder comme ça ! Les mecs ! Revenez !
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- Mais qu'est-ce que vous nous voulez à la fin ? Pourquoi nous faire sortir si c'est pour qu'on se retrouve tous ? s'énerva Sirius en voyant Lily et Peter arriver.
Fiona arriva juste après et leur adressa un signe d'excuse.
- Faut vraiment que j'aille voir Kenneth, déclara-t-elle, mais je reviens vite.
- Ne fais pas attendre ton prince charmant, lui lança Millea avec un sourire, ce qui eut pour effet de faire rosir Fiona avant qu'elle ne s'éloigne en lui tirant la langue d'un air rieur.
- Jalouse ! plaisanta-t-elle avant de disparaître dans l'autre wagon.
- Kenneth ?
- Prince charmant ?
Millea regarda Peter et Sirius tour à tour avec amusement.
- Kenneth Tarkey, de Poufsouffle, lui et Fiona sortent ensemble depuis une semaine, leur expliqua-t-elle.
- Tout ça c'est bien beau, mais ça ne nous dit pas… commença James.
- Nous sommes en mission, déclara calmement Lily. Une très importante mission.
- C'est même la plus importante depuis deux ans qu'on est à Poudlard, s'exclama Tara en claquant dans ses mains.
- Océane a une promesse à tenir, ajouta mystérieusement Millea. Mais laissons cela ! Comment se sont passées vos vacances ?
- Écoutez, si vous n'avez rien à nous dire, on va rejoindre Remus, grommela Sirius en amorçant un pas vers leur compartiment.
- Décidément les garçons, vous n'êtes vraiment pas des rapides, soupira Lily en le retenant.
- Ça veut dire quoi ça ? demanda James d'un ton acide.
- Ça veut dire que si vous faisiez ne serait-ce qu'une seconde fonctionner vos cerveaux, vous sauriez faire l'association d'idée entre Océane, Lupin et seuls.
Dans un parfait synchronisme, les trois garçons haussèrent un sourcil avant de se tourner lentement vers la porte fermée.
- Vous voulez dire que…
- Tu vois Lily ! Quand je te disais qu'ils étaient aptes à comprendre, s'enthousiasma Tara.
- C'est quand même… machiavélique, votre coup tordu, remarqua James.
- Et si Remus ne veut pas ? demanda Sirius en croisant les bras.
- Il aura affaire à nous, répondit Millea en souriant.
- Tu connais le libre arbitre ?
- J'ai une mémoire qui devient sélective par moment, avoua l'adolescente d'un air moqueur.
- Parce que tu crois…
Océane sortit soudain du compartiment d'un pas rapide et passa devant eux sans leur adresser un seul regard, courant à moitié. Elle venait de passer dans le wagon voisin quand Remus apparut à son tour, une expression entre la panique et l'incertitude affichée sur son visage.
- Runaway, attends !
Il se figea en voyant les autres dans le couloir et parut brusquement très mal à l'aise.
- Tu lui as dit non, constata Millea.
- Euh…
- Il a le droit il me semble, cingla Sirius.
Elle haussa les épaules et partit à la suite de sa cousine.
Lily Evans s'approcha de Remus avec une certaine inquiétude.
- Ne t'en veux pas Lupin, ce n'est pas ta faute. Elle s'en remettra, lui assura-t-elle.
- Ouais ! Pas de soucis, on est là pour elle ! s'exclama Tara.
Puis toutes deux partirent également et le regard des trois garçons revint sur Remus, qui enfouit son visage dans ses mains en poussant un gémissement désespéré.
- Mais pourquoi elle est venue me voir ?
- Pour sortir avec toi ? suggéra James, se récoltant un regard noir de son ami.
- En tout cas, j'pensais pas que t'allais lui mettre un râteau, remarqua Sirius en reprenant sa place dans le compartiment.
- Je ne lui ai pas mis de râteau ! s'indigna Remus.
- T'appelles ça comment alors ?
- Je… Oh ! Tu m'énerves Sirius !
Il croisa les bras et regarda dehors, mais Peter remarqua qu'il semblait attristé.
- Et pourquoi tu as dit non ? demanda-t-il.
Remus tourna brusquement son regard vers lui sans répondre.
- Peut-être parce qu'il ne voulait pas, répondit James en levant les yeux au ciel.
- Pourquoi tu ne voulais pas alors ? insista Peter sans détacher ses yeux de Remus.
Son ami se gratta la tête, bougea un peu sur sa banquette puis grimaça.
- Je ne sais pas, dit-il d'une petite voix.
- Tu voulais sortir avec elle ? s'étonna James.
- Je… ne la connais pas vraiment, plaida pitoyablement Remus.
- Et alors ? demanda Sirius en haussant un sourcil. Si tu trouves que c'est une fille bien, tu peux sortir avec elle, ça ne t'engage à rien.
- Quand même ! s'exclama Remus en regardant Sirius avec de grands yeux.
- Ben quoi ? Si ça marche pas, tu romps, ni plus ni moins, ajouta-t-il d'un air blasé.
- Alors pourquoi t'as toujours dit non aux filles qui venaient te voir ? demanda pernicieusement James.
- Parce que je voulais pas m'embarrasser, quelle question ! Cette année, ça va changer.
- Mais… euh… ce n'est pas très… romantique, tenta Peter timidement.
- Pff ! Le romantisme, c'est bon pour les filles !
- Je te ferai remarquer que dans une relation, vous êtes deux, le gronda Remus.
- Tu peux parler, se moqua Sirius. Toi, tu envoies les filles pleurer.
Le garçon pâlit légèrement.
- Tu crois qu'elle pleure ?
- Sûr ! Mais ses amies sont là pour elle, te fais pas de bile, puisque ça a l'air de t'inquiéter.
Remus se sentait très mal de faire pleurer quelqu'un et hésita un instant à aller retrouver Runaw… Océane, mais pour lui dire quoi ?
- Bon ! Trêve de papotage de filles et passons aux choses sérieuses, dit Sirius en se frottant les mains. Quelle va être notre première blague de l'année ?
Un sourire illumina le visage de James et il se leva pour aller sortir une fiole de sa malle.
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Océane s'était enfermée dans les toilettes du train et rien ne semblait pouvoir l'en déloger. Lily finit par proposer qu'elle s'en occupe seule comme leur amie leur criait de la laisser tranquille et les autres acquiescèrent : Lily savait toujours trouver les bons mots pour consoler les gens.
- Si seulement elle n'était pas aussi sensible, soupira Millea alors qu'elle et Tara s'éloignaient.
- Ce ne serait plus Océane, remarqua malicieusement Tara.
- Bien vu ! Je vais rejoindre Fiona, tu viens avec moi ?
- Non, j'ai quelques personnes à aller voir, on se retrouve plus tard. Passe le bonjour à Serge Morris de ma part, ajouta-t-elle avec un grand sourire.
- T'as des yeux partout, toi, rigola Millea.
- La seule chose que je suis certaine de ne jamais voir venir, c'est lorsque tu te décideras à aller voir Sirius.
- Les paris sont ouverts, déclara son amie avec un clin d'œil avant de se diriger vers le wagon de tête, où s'installait toujours la bande d'amis de Kenneth Tarkey.
Dans le couloir désormais vide, Tara laissa son regard se perdre un instant dans le paysage qui défilait, une expression triste et douloureuse s'affichant sur son visage.
Après la visite de Dumbledore, elle s'était peu à peu rétablie, mais ce n'était qu'après l'enterrement qu'elle avait pu de nouveau afficher un véritable sourire. Elle s'était bien rendue compte que cela surprenait les Stealthily et les Meadowes, même s'ils avaient eu la délicatesse de ne pas lui en parler. En vérité, personne ne pouvait comprendre le soulagement que représentait l'enterrement de sa mère car personne ne savait qu'elle s'était trouvée là lors de sa mort.
Sa mère n'était pas morte en tant que femme mais en tant que loup-garou, et ses tueurs avaient continué à la considérer comme tel, même après qu'elle ait retrouvé forme humaine. Tara avait parfaitement conscience que dans ces conditions, même en voyant la mort arriver, sa mère n'avait pu avoir ne serait-ce qu'une pensée pour elle. Elle s'était sentie terriblement mal à l'aise d'avoir ce genre de considération, mais elle avait fini par mettre cette 'morale' au placard afin de vivre totalement sa peine. C'était le seul moyen, pour elle, de l'exorciser. Si elle s'était mise à fermer les yeux sur sa culpabilité et la rancœur qu'elle avait vis-à-vis de ces tueurs mais aussi de sa mère, elle ne s'en serait pas sortie.
L'enterrement intime, les mots prononcés, les larmes versées avaient rendu l'humanité que, dans son esprit, sa mère avait perdu en même temps que la vie. Peu à peu, elle avait pardonné à sa mère ce qu'il n'y avait pas à pardonner et elle s'était déculpabilisée de cette faute factice. Ne restaient que les chasseurs et leurs mots assassins qui avaient rabaissé Elroa Lawill au rang de bête. Tara ressentait de la colère et de la douleur envers eux mais elle savait que la rancœur partirait bientôt, qu'elle n'avait pas d'esprit de vengeance et que cela lui avait permis de se relever et lui permettrait, d'ici quelques temps, de tourner la page.
Tara avait beau être d'une maturité exceptionnelle, elle ne réalisait pas à quel point celle-ci jouait sur sa façon d'appréhender la vie et ses tourments, combien, également, elle lui avait apporté une rapidité de réflexion sur elle-même, une introspection hors du commun pour quelqu'un de son âge et singulièrement exacte pour tout individu.
Ce qu'elle comprenait, en revanche, c'était que son pouvoir avait encore augmenté. Cela faisait peu de temps qu'elle y avait songé, car il lui était difficile de se rappeler cette vision onirique tout en se disant que si elle avait été plus rapide, elle aurait pu éviter ce drame. C'était la première fois qu'elle entendait des paroles dans une de ses visions, normalement il y avait les rires, les pleurs, certains bruits de fond et des rumeurs de conversation mais jamais de mots énoncés aussi clairement. Il ne s'était pas agi d'une discussion cependant, elle avait fini par comprendre que cet étrange chant, c'était elle – ou plutôt son pouvoir s'étant servi de ses représentations – qui l'avait créé. Il ne s'agissait pas d'une prophétie, de ce qu'elle en savait, il lui était impossible d'en faire une, elle n'était pas prophète ou voyante après tout, mais d'un réel avertissement, d'une interprétation de la vision. Il était dur de se dire que c'était sur cette vision particulière que s'était faite la concrétisation de ses efforts pour développer son pouvoir, mais d'un autre côté, cela allait lui permettre d'être plus efficace, et c'était un peu comme si sa mère lui avait laissé une part d'elle de cette manière.
Personne ne savait, parmi les élèves de Poudlard, qu'elle était désormais orpheline. Qui aurait pu faire le rapport entre Elroa Lawill et Tara Milten après tout ? Lorsqu'on lui demandait quel métier faisait ses parents, elle répondait que sa mère était apothicaire sans apporter de précision et personne n'avait l'idée saugrenue de lui demander quel était le nom de sa mère, y compris ses amis. En fait, un seul élève connaissait leur lien de parenté…
- Bonjour Tara ! Comment vas-tu depuis la dernière fois ?
L'ayant entendu venir, l'adolescente avait eu le temps de se recomposer un visage radieux qu'elle tourna promptement vers un Franck Londubat enthousiaste.
- Malheureusement pour vous, toujours aussi bien, plaisanta Tara. Wha ! Tes vacances t'ont réussies dirait-on !
En disant cela, elle avait fait le tour du sixième année avec un grand sourire en se glissant sous ses bras. Le garçon avait encore grandi durant l'été et pris quelques muscles, ce qui le faisait paraître moins élancé qu'avant. En y regardant bien, on pouvait deviner sur son visage et ses bras les vestiges de cicatrices qui ne tarderaient pas à disparaître, mais hormis un petit sourire que ne perçut pas le jeune homme, Tara n'eut aucune réaction face à cela.
Franck Londubat désirait devenir Auror, ce qui n'était un secret pour personne, mais ce que le commun des élèves ignorait en revanche, c'était qu'il avait déjà commencé sa formation, à l'instar de certains de ses camarades.
A l'origine, Tara n'aurait pas dû être au courant de ce projet instauré par Dumbledore l'an dernier, mais ayant une grande accessibilité à son bureau et le hasard étant ce qu'il était, elle avait fini par l'apprendre. Depuis la dernière rentrée en effet, de manière secrète, des élèves triés sur le volet assistaient à des cours spéciaux de formation à l'attaque et à la défense. La décision avait été prise par le directeur suite à l'attaque contre le palais des Diplomages et cet entraînement s'était poursuivi durant l'été pour la plupart de ces élèves de sixième et septième année. A long terme, Dumbledore comptait en faire une véritable option spécialisée, mais il se heurtait au conseil d'administration de l'école – ce qui expliquait que ce projet restât secret pour le moment.
- J'ai eu beaucoup à faire, répondit vaguement Franck en souriant. Dis-moi, tu n'aurais pas vu Alice, s'il te plaît ?
- Tu ne fais pas le voyage avec Sturgis, Kyle et Lucie ? demanda-t-elle innocemment.
- J'allais justement proposer à Alice de nous rejoindre.
- Et si elle ne veut pas ?
- Je vous trouve bien curieuse, miss Milten, remarqua-t-il en croisant les bras d'un faux air fâché.
- Je ne fais que m'informer, monsieur le futur préfet en chef, assura-t-elle en s'inclinant. Alice se trouve dans le second wagon…
- Merci Tara.
- … en compagnie de Léopold Fraister, ajouta-t-elle avec nonchalance comme il s'apprêtait à s'éloigner.
Franck figea un instant puis fronça les sourcils.
- Fraister ?
- Tu sais, le garçon qui fait toujours attention à Alice…
- Oui, je vois, grommela le sixième année. J'y vais, à plus tard !
Il s'engagea dans le couloir plus vite que ne l'avait laissé supposer son intention première et Tara eut un petit rire.
- Et oui, il va falloir te battre pour elle, murmura-t-elle avec amusement.
Évidemment, il aurait certainement été assez sympathique de dire à Franck qu'il n'avait en réalité rien à craindre de Léopold puisque le cœur d'Alice battait déjà pour lui, mais cela, c'était à lui de le découvrir et il allait devoir prouver à quel point il tenait à la jeune fille et la méritait.
Tara s'étira longuement puis fit volte-face en claquant dans ses mains pour s'élancer dans le couloir, chantant de vive voix Rock around the clock tout en battant la mesure.
Comme elle l'avait prévu, alors qu'elle parcourait le train, sa voix attira l'une des personnes qu'elle désirait voir. Le garçon sortit de son compartiment et la suivit un moment avant de se manifester.
- Tu n'en as pas assez de faire tout ce raffut ? lui demanda-t-il lorsqu'ils furent assez éloignés de son wagon d'origine.
- La vie ne serait pas très amusante sans bruit, remarqua-t-elle en lui adressant un large sourire en guise de bonjour.
- Un monde de silence serait le paradis.
- Je sais pas, t'as qu'à demander au calmar géant.
- C'était pas une question, soupira le Serpentard en se frottant le front avec lassitude.
Il laissa retomber sa main et observa le visage radieux de son interlocutrice d'un air neutre.
- J'aurai cru te retrouver en larmes, dit-il d'une voix sans émotion. J'avoue que je suis déçu, pour une fois que j'étais curieux…
- Mmmh… Je crois bien que j'ai trop pleuré, déclara Tara, la mine pensive, alors ça n'est plus nécessaire…
- Tu n'aimais pas ta mère ?
- Non…
La réponse avait été spontanée et Severus ne s'en étonna pas. Après tout, sa mère était la sœur de son père, même s'ils ne s'entendaient pas, ils devaient être de la même engeance.
- C'était plus que de l'amour, ajouta-t-elle.
Le Serpentard la regarda en haussant un sourcil.
- Tu lis trop de contes de fée, toi, ricana-t-il.
- Aucun, répondit-elle avec un grand sourire, mais qui sait ? Peut-être que tu connaîtras ça toi aussi un jour. Ce qu'il y avait entre ma mère et moi, j'espère bien que je le vivrai avec l'homme que je choisirai.
- On n'aime pas en amour comme on aime ses parents, lui fit remarquer le garçon en roulant les yeux à ces absurdités.
- Des aquarelles seront toujours des aquarelles, répliqua-t-elle avec son ton enfantin. La méthode ne change pas, même les couleurs peuvent être exactement les mêmes, et pourtant on pourra peindre autant de tableaux différents qu'on veut…
L'analogie surprit un peu Severus et il la regarda sans rien répondre, tentant pour une énième fois de sonder le mystère que représentait cette étrange fille, mais une fois encore, il fut bon pour abandonner.
- En tout cas, toutes mes condoléances. Je suppose que tu n'as pas dû beaucoup en recevoir, ajouta-t-il.
- Je devrai aussi t'en présenter, sembla réaliser la Gryffondor. Tu perds du même coup ta tante et ta fournisseuse, c'est pas de bol.
- Il y a d'autres fournisseurs, répondit-il simplement en haussant les épaules, mais c'est vrai que leur qualité n'égalera jamais celle d'Elroa Lawill.
- Évidemment, ma mère était la meilleure, assura l'adolescente avec fierté. Dis-moi, tu ne saurais pas où se trouve Kelly Smith à tout hasard ?
- Qui ça ?
Tara poussa un soupir en secouant la tête, l'air de dire qu'il la désespérait.
- Elle est en seconde année à Serpentard, tu pourrais au moins faire attention aux élèves de ta maison.
- Je ne vois pas pourquoi je le ferai, grimaça Severus, et non, j'ignore où se trouve cette Kelly Smith, mais je ne doute pas que tu la trouveras vite. Maintenant, si tu veux bien m'excuser…
Il fit quelques pas pour retourner dans son wagon mes deux bras l'enlacèrent par derrière avec une tendresse qu'il n'avait jamais connue et Tara posa doucement sa tête sur le haut de son dos. Il fut incapable de réagir, pris par surprise et incertain de la réalité de la situation, lorsque la voix de sa cousine s'éleva dans un souffle.
- Je te donne ses rires qui ne lui servent plus je te donne son cœur qui ne s'est pas éteint trop courte fut sa route pour une si grande importance trop longue sera sa mort pour tant de gens qui restent je t'offre sa grandeur pour la reconnaître à travers toi je t'offre mes sentiments pour que tu lui survives…
La mélopée chamboula l'être de Severus. Il la connaissait, comme nombre de sorciers d'ailleurs, mais on ne la lui avait jamais dite, ça n'avait aucune chance d'être le cas, et pourtant… Lentement, il se tourna vers Tara pour la regarder dans les yeux, perdu et bouleversé. Au fond de ces deux diamants noirs, il y avait écrit ce qu'il n'avait pas encore saisi, ce que l'adolescente lui répétait depuis près d'un an : "nous sommes de la même famille, nous sommes une famille."
- P… Pourquoi ? demanda-t-il, troublé. Je… Je ne t'ai rien demandé !
- Mais moi, si, dit-elle d'un ton espiègle qui tranchait avec la situation.
Elle plaça sa main sur le cœur du garçon et lui adressa un sourire malicieux.
- Que tu le veuilles ou non, tu es mon cousin, et je te reconnais comme tel, alors je me fiche bien de ce que tu désires, je ne te lâche pas.
Un clin d'œil, un rapide baiser sur la joue, un petit rire qui s'estompe et la Gryffondor n'est déjà plus devant lui alors qu'il reste immobile. Les phrases qu'elle a prononcées font partie de la cérémonie mortuaire, il ne s'agit pas de magie, juste d'une sorte de serment qui se fait d'enfant à parent ou de frère à sœur et l'inverse, le sorcier ou la sorcière assermenté jurant ainsi de reconnaître en l'autre les qualités du défunt.
Il ne connaissait pas la confectionneuse, ne savait pas ce qu'elle représentait exactement pour sa fille, il ne pouvait pas devenir l'attributaire des sentiments de Tara à cet égard, c'était totalement illogique ! Mais l'adolescente ne lui avait pas laissé le choix, même si ce n'était que des paroles, même si, la magie n'y étant pas liée, sa valeur s'en retrouvait biaisée, elle l'avait désigné comme bénéficiaire de ce serment et elle n'irait jamais à son encontre. Restait donc cette question : pourquoi ? Pourquoi lui ? Pourquoi s'accrochait-elle ainsi ? Et pourquoi ne la repoussait-il pas, allant jusqu'à la suivre pour lui parler même s'il n'était pas vraiment agréable ?
Incertain des réponses face à une situation qu'il n'avait même jamais envisagée, il finit par se reprendre et rejoindre ses camarades de Serpentard. Après tout, tout cela ne signifiait pas grand-chose. Il ne s'agissait jamais que de l'un des serments les plus sacrés dans le monde de la magie, pas de quoi en faire un drame…
o
La répartition de cette nouvelle année s'entama dans un calme étrange et teinté d'une certaine tension dans la mesure où chacun s'attendait à ce qu'une catastrophe arrive dans la seconde qui suivrait. Il était en effet déstabilisant que les désormais troisième année de Gryffondor n'aient pas voulu marquer cette rentrée et, outre Remus qui paraissait au bord du gouffre alors qu'il jetait des coups d'œil vers Océane Runaway, ils avaient un air bien trop angélique pour être honnête.
Lily, à force de patience et de douceur, avait su faire sortir Océane de ses toilettes pour qu'elle s'épanche sur son épaule. Elle l'avait réconfortée de quelques mots consciencieusement choisis et son amie, bien que reniflant encore un peu, se portait déjà mieux. En risquant un coup d'œil à Remus, elle se fit la réflexion que lui non plus ne semblait pas très frais et que cette histoire n'était peut-être pas encore finie.
- Croupton ? s'étonna Millea comme la table des Serdaigle acclamait leur nouveau camarade. C'est pas le nom du directeur du département de la justice ?
- Si, Bartemius Croupton, confirma Fiona, mon père parle souvent de lui ces derniers temps. Je ne savais pas que son fils allait entrer à Poudlard.
- Moi je savais même pas qu'il avait un fils, commenta James en haussant un sourcil dans la direction du garçon aux cheveux paille qui se faisait le plus discret possible à la table des bleu et bronze.
- Ça a l'air de te surprendre, remarqua Lily.
- Ben quand tu vois le personnage, grimaça le garçon. Paraît qu'il passe son temps au ministère et que c'est pas un tendre avec ses employés.
- Peut-être mais il a un parcours impeccable et c'est un directeur hors pair, intervint Morgan Jordan, un cinquième année qui avait entendu leur conversation. Hey Suzie ! appela-t-il soudain, semblant se rappeler de quelque chose. J'ai une exclu pour toi, Faith Graster va se présenter pour jouer dans l'équipe de Serdaigle.
- Graster ? s'étonna Fiona.
- C'est la sœur de Carl, lui expliqua Tara, elle est en seconde année.
- Et alors ? demanda Suzie Pockad en haussant un sourcil en direction de Jordan.
- Et alors je l'ai vue voler et j'espère que Kyle s'est bien entraîné durant les vacances.
- A ce point ? s'étonna le gardien.
- Oh que oui ! Tiens, pendant que j'y pense, je vais me présenter aux sélections cette année, ajouta le noir d'un ton vague.
A côté de lui, Justin Hilton avala tout rond le ballongomme qu'il mâchouillait en attendant que les plats arrivent.
- Tu t'es enfin décidé ? demanda-t-il, les yeux brillant d'espoir.
- Faut dire ça à Carl, il a parié que j'oserai jamais affronter sa sœur lors d'un match… Quand j'y repense, il m'a bien eu.
- Il manque combien de joueurs ? se renseigna Tara auprès de Suzie.
- Ben si Morgan accepte le poste de poursuiveur qui n'attend que lui depuis deux ans, il manque un batteur, répondit Suzie sans se départir de l'immense sourire qui était apparu sur son visage à l'annonce du cinquième année.
Morgan Jordan était un excellent poursuiveur, ses amis et l'équipe avaient pu s'en rendre compte deux ans plus tôt lors d'un match amical, mais il n'avait jusqu'alors jamais exprimé le désir de faire partie de l'équipe, se contentant des jeux hors compétition et affirmant à chaque coup un peu plus ses talents, désespérant les autres Gryffondor à ne pas vouloir jouer dans l'équipe. Sa décision devait représenter pour Suzie l'un des plus beaux jours de sa vie.
- C'est la dernière année de Dubois, remarqua Kyle Hightlaw d'un air soucieux, il va vouloir marquer le coup.
- Les Serpentard ont perdu leurs meilleurs éléments et nous en trouvons quant à nous, même si Ludo est parti, ça va se jouer entre nous et les Serdaigle cette année, confirma Suzie, sauf si Poufsouffle se trouve de nouveaux joueurs compétents, évidemment. Chain va peut-être vouloir marquer le coup, on ne lui fera pas de cadeaux. La coupe est à nous cette année.
L'an dernier, malgré son parcours impeccable, Gryffondor avait en effet dû se contenter de la seconde place du tournoi, battu de dix points à peine par Serdaigle alors qu'ils avaient fait match nul face à cette équipe. C'était rageant mais toujours moins que de se retrouver en dernière position.
- Xilian, Léon !
- SERPENTARD !
Le banquet dura longtemps et les anciens élèves se détendirent au fil de la soirée comme ils ne voyaient aucune catastrophe se profiler à l'horizon. Seules Lily et Fiona échangèrent un regard inquiet lorsqu'une lueur de malice illumina les yeux de James et Sirius au moment du dessert, mais comme ils se délectaient tranquillement des crèmes et autres pâtisseries, elles écartèrent de leurs esprits ces idées paranoïaques.
A la fin du repas, les filles se mêlèrent au groupe de Justin Hilton pour rentrer à la tour – après que Fiona ait été souhaiter bonne nuit à son petit ami – alors que les garçons restaient en arrière pour discuter, un désagréable sourire en coin aux lèvres.
- Quand je pense que Goujon a été nommé préfet, grommela Léopold Fraister à l'intention de Justin.
- Bah ! De toute manière Dumbledore a toujours été un peu fou, soupira son ami. Mais c'est vrai que je t'aurai plus vue à ce poste, Houri.
Houri Hadj haussa les épaules en souriant.
- Peut-être bien, mais au moins, c'est lui qui va se coltiner les heures de surveillance, dit-elle de son accent oriental avec un clin d'œil.
- Il n'y a plus qu'un préfet par maison ? s'étonna Lily.
- A ce que j'ai cru comprendre, Dumbledore avait tenté l'expérience avec le corps enseignant sans en référer au conseil d'administration, expliqua Alice Spell. Ça ne leur a pas plu alors ils ont posé leur veto à partir de cette année.
- Aussi rapides pour réagir que le ministère, se moqua Houri. Ils ne… Les garçons ?
Justin, Léopold et Morgan venaient de stopper nets devant elles à un croisement, l'air indécis, regardant de part et d'autre du couloir.
- Euh… Vous allez rire mais on ne se souvient plus de par où il faut aller, avoua Léopold.
Houri leva les yeux au ciel et passa devant eux.
- C'est par…
Elle s'arrêta brusquement, fit quelques pas dans l'autre sens, puis se tourna en ouvrant de grands yeux vers le groupe.
- Je ne sais pas du tout où on est.
Ils se concertèrent tous du regard et durent se rendre à l'évidence qu'aucun d'entre eux ne savait quel chemin ils devaient prendre pour rejoindre la tour Gryffondor.
Ils avaient monté des escaliers et traversé des couloirs en discutant, sans se soucier de la route qu'ils prenaient puisque c'était automatique depuis le temps, mais apparemment, l'automatisme avait quelques lacunes en l'instant.
- On n'a qu'à revenir sur nos pas, suggéra Alice en joignant le geste à la parole.
- D'accord mais par où on est arrivé ?
Un nouveau silence s'installa et Fiona fronça les sourcils.
- C'est pas normal, nous…
- Mais si ! Je vous dis que c'est par là !
Un groupe de cinq Serdaigle apparut d'un couloir adjacent et stoppa net en voyant les Gryffondor rassemblés.
- Tu vois que c'est pas par là ! s'énerva une fille en les désignant. Notre tour est à l'opposé de la leur !
- Vous aussi vous êtes perdus ? s'étonna Houri.
- Nous ne sommes pas perdus, répliqua le garçon qui guidait les autres avec morgue. Nous avons juste fait un dét…
Tara éclata subitement de rire, attirant l'attention des autres sur elle. Elle riait tellement qu'elle s'était pliée en deux et que des larmes perlaient de ses yeux.
- Alors là… C'est… trop fort… Bravo les gars !
- Potter et Black ! s'exclama aussitôt Lily.
- Hein ? Comment tu veux qu'ils y soient pour quelque chose ? demanda Léopold.
- Ça m'étonnait aussi qu'ils n'aient pas encore agi, sourit Fiona.
- Mais comment s'y seraient-ils pris ? Qu'ont-ils fait ? interrogea une Serdaigle.
- On trouvera pas en restant ici ! lança joyeusement Tara. Allez venez, à force d'avancer, on arrivera bien quelque part !
La situation semblait l'avoir mise d'une humeur encore meilleure que d'habitude si c'était possible et les autres la suivirent en poussant un soupir résigné.
A force de déambulation et de rencontres de groupes assez éclectiques dont des Serpentard et des Poufsouffle, dont les garçons ne manquèrent pas de se moquer puisqu'ils devaient descendre pour atteindre leurs dortoirs et étaient donc plus perdus qu'eux – ce à quoi les Serpentard avaient répliqué avec acidité qu'ils avaient eux-mêmes croisé des Gryffondor dans les cachots plus tôt mais devaient avouer qu'ils ignoraient comment ils en étaient venus à monter –, ils trouvèrent les escaliers centraux, débouchant d'un corridor qui se trouvait quasiment à leur sommet.
- On est autant monté que ça ? s'abasourdit Morgan.
- Il sembl… Professeur McGonagall !
Justin se précipita avec soulagement vers sa directrice de maison.
- Professeur, excusez-nous mais nous nous sommes…
- Perdus, je sais, la coupa sèchement le professeur, l'air de très mauvaise humeur. Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué M. Hilton, c'est le cas de tout le monde.
En jetant un coup d'œil dans les escaliers amovibles, ils remarquèrent en effet que des élèves de toutes les maisons s'y trouvaient, s'interpellant, cherchant à droite à gauche, tous avec le même objectif : retrouver leur chemin. Les escaliers par ailleurs semblaient avoir remarqué cette agitation car ils bougeaient bien plus qu'à l'ordinaire, lorsque leurs utilisateurs connaissaient leur destination, s'en donnant à cœur joie de les perdre encore plus.
- Je suis moi-même à la recherche du bureau du directeur, ajouta la directrice de Gryffondor avec un soupir énervé.
Les Gryffondor et les Serdaigle la regardèrent en écarquillant les yeux. Même les professeurs étaient touchés ?
- Mais qu'est-ce qui se passe ?
- Une potion de déboussolage, grommela la femme, même avec les indications des tableaux et des fantômes, c'est impossible de s'y retrouver. Encore un coup de ces satanés…
Elle s'interrompit et inspira profondément pour se calmer.
- Si vous tombez sur le bureau du professeur Dumbledore, le mot de passe est Plume en sucre et si vous arrivez à la volière, envoyez lui un message.
- On ne peut pas faire passer le message par les fantômes ou les tableaux ? suggéra une des Serdaigle.
- Le directeur avait une réunion après le repas, ils ne pourraient pas entrer. Le seul moyen est d'aller toquer à sa porte, miss Keeper. Vous n'avez qu'à… Goujon ! Restez où vous êtes, je vous rejoins ! lança-t-elle soudain dans l'escalier en repérant le préfet suivi des premières années complètement ahuris par les événements. Du moins si je trouve le chemin, ajouta-t-elle pour elle-même en laissant le petit groupe.
Les pérégrinations des élèves et des professeurs durèrent encore deux bonnes heures dont certains surent tirer avantage, comme Justin, puisqu'ils croisèrent en chemin sa petite amie, ou encore un petit groupe de Poufsouffle qui prétendait avoir trouvé une salle de jeu où ils avaient pu se divertir – même s'ils seraient incapables d'en retrouver le chemin. Ce n'est qu'au bout de ces deux heures qu'un élève de Serpentard – qui avait fort heureusement croisé la route de McGonagall plus tôt – put prévenir le directeur. Peu à peu, Dumbledore retrouva ses professeurs et leur administra l'antidote puis les élèves furent les uns après les autres rattrapés et également libérés du pouvoir de la potion.
Le groupe de Lily fut parmi les premiers à retrouver son sens de l'orientation et la Gryffondor n'imaginait pas jusqu'alors combien elle serait soulagée de le récupérer. Ils acceptèrent d'aider McGonagall dans sa recherche d'élèves et furent les premiers à revenir à la tour, en compagnie de leur directrice de maison.
Ils ne tardèrent pas à comprendre pourquoi elle les avait accompagnés, alors qu'il restait certains de leurs camarades en perdition dans les couloirs de l'école, lorsqu'ils découvrirent les garçons de troisième année confortablement installés dans la salle commune.
- Vous en avez mis du temps ! lança James en leur souriant largement.
Lily doutait fortement qu'ils aient attendu là tout le temps qu'avait duré leur farce, ils n'auraient manqué les effets pour rien au monde. Sans aucun doute étaient-ils montés en voyant que les professeurs reprenaient la situation en main, justement pour les narguer.
- Messieurs Potter, Black, Lupin et Pettigrow, ne venez pas me dire que vous n'êtes pour rien dans cette affaire ! Je…
- Pourquoi le ferions-nous ? s'étonna Sirius en souriant tout autant que James. On ne va quand même pas laisser quelqu'un d'autre s'accaparer les gloires de cet exploit.
- Exploit ? s'étouffa McGonagall, plus rouge que jamais.
Lily s'inquiéta un instant qu'elle ne fasse une crise cardiaque, mais elle semblait plus résistante que ne le laissait suggérer son état et ordonna aux quatre garçons de la suivre. Alors qu'ils passaient près d'eux, Justin leur adressa un clin d'œil.
- Du grand art.
Ils s'inclinèrent avant de prendre la suite de leur directrice de maison.
- Mais comment nous ont-ils fait ingurgiter cette potion ? demanda Alice à personne en particulier.
- Je suis sûr que c'était dans les desserts, la potion agit rapidement, on s'en serait rendu compte si on l'avait absorbée avant, expliqua Houri, qui était la meilleure de sa classe en potion.
- Je me rappelle, James a disparu un moment juste après qu'on soit descendu des calèches, dit Justin. Je parie qu'il a filé aux cuisines en quatrième vitesse pour revenir tout aussi vite.
- Mais ils ont aussi mangé des desserts pourtant, remarqua Millea.
- Ils avaient dû prendre l'antidote, tout le monde les observait au cas où, justement, ils évitaient de manger certains plats.
- Avec ces quatre là, on va finir par ne plus rien oser manger aux repas, gémit Elijah Whisk.
Malgré tout le désordre qui en avait résulté et le fait que cela les fit se coucher bien après minuit, Lily devait reconnaître, et ses amies étaient d'accord, que Justin avait justement résumé le coup de leurs comparses masculins. Elles avaient même appris que Mme Pomfresh, qui n'avait pourtant qu'à traverser le hall pour atteindre son infirmerie, avait été retrouvée dans la tour Nord, c'était dire !
Juste avant que le sommeil ne l'emporte, l'adolescente eut un petit sourire : elle était bien de retour à Poudlard.
(à suivre…)
Ça fait un peu prétentieux, mais j'avoue que je ne suis pas peu fière de cette farce de début d'année -P Remarquez, si ça se trouve, vous trouvez ça nul, mais moi je me suis bien amusée -)
Bon, apparemment, y'a pas grand monde qui s'est prêté au jeu de "la chasse aux parents" Note pour moi-même : « oublier l'idée de devenir animatrice » :-P
Rqe : J'avais dit 2 chapitres et 1 OS, ce sera 1 chapitre et 3 OS, vous m'en voulez pas j'espère ? Pas eu le temps de faire un 2d chapitre et ce week-end je suis un peu malade, donc valà. Les OS sont tjs sous « Au-delà du miroir ».
RAR :
Pour tout les lecteurs : Si certains ont essayé de m'envoyer un mail et que ça marchait pas, normal, pas eu accès à ma boîte trois semaines et un merveilleux ami à moi que j'aime et que j'adore a eu l'excellente idée de m'envoyer un mail si lourd que ma boîte a saturé au bout de… 14 messages ! Quand je pense que j'aurai dû en avoir une centaine normalement T.T
milady2 : Ben bien sûr qu'il est triste, c'était le but, je l'avoue -) Et pis je peux pas faire mourir Mme Black, j'en ai encore besoin ;-) Arf ! Sûr que ça aurait posé un pbm si c'était Tara qu'était mouru :-S Mais bon, d'un autre côté, vous le saviez que la mère de Tara était morte durant les vacs avant la 3ème année, z'auriez dû vous y attendre, et pis on peut pas dire que je vous ai pas prévenu mdr ! Bizbiz !
: 1)J'espère que tu t'es pas trop mise en retard qd même :-S Sinon, tu m'envoies ton heure de colle, j'en prends la responsabilité ;-) Héhé ! On n'a pas fini d'en entendre parler des soirées GryffondorEs, y'a un ch'ti (O.o) truc qui va se broder autour en fait -) J'adorais écrire les moments entre Tara et sa mère moi aussi… J'vais avoir du mal à en refaire maintenant (gloups !) Tu aimes vraiment cette phrase ? lol, amusant, je l'ai sortie comme ça, sur le coup, mais si tu aimes bien ça, alors c'est génial :-P TOUT A FAIT D'ACCORD ! Tant qu'on en fait pas, on peut pas réaliser ce que c'est les RAR. Ah là là ! Ce qu'on ferait pas pour nos lecteurs -P Euh… Du caaaaalme. Làààà… Un carré est un rond, un rond est un carré… Ahuuuum… ça va ? lol Pour Ariel, j'ai rien contre Walt Disney, au contraire, mais ce n'est pas pour rien que j'ai expliqué que ça venait du satellite et non de WD, il y a une raison ! Maintenant, pour ceux qui trouveront… ;-) Biiiiiiiz ! 2)Je sais ! Et le pire c'est que j'avais que 14 mails à mon retour pask'un pote m'a envoyé un mail HYPER lourd, alors ça m'a saturé direct ! (j'ai fais du copié-collé avec la RAR précédente lol)
Audery : 1)Pire que toi ? ça reste à voir espèce de sadique du week-end ! -.- Et pis d'abord, c'est toi qui va souffrir en juin, j'ai BEAUCOUP plus de raisons de t'en vouloir ! NA ! Gniark gniark ! J'ai bousillé ta journée ? La mienne s'est annoncée merveilleuse :-) Merci Aud ! loooool ! ET PIS D'ABORD C'EST MA MAMOUR ! PAS LA TIENNE ! ALORS BAS LES PATTES ! GRRRRRRROOOOOOOOOAAAAAAAARRRRR ! *Passage en mode" fière"* Oui, oui, je sais, je fais vraiment de fabuleux chapitres (sourire étincelant) lol. Quoi qu'en relisant, je me dis que j'aurai pu faire mieux… J'verrais ça si je peux arranger plus tard ;-);-) N'empêche que si je t'ai némue, alors je considère que ma mission est accomplie au centuple ! Et en effet, va discuter avec ta mère, dis lui qu'elle est géniale ! :-P Je fight, Aud, je fight -) Et toi… VA ECRIRE UN CHAPITRE ! 2) C'est surtout paske j'avais pas internet que j'envoie Lola mdr ! 2 mètres de profondeur ? ça va être dur, au plus profond c'est 1,75 LOL ! Allez Biz !
Hermy73 : C'est méchant mais je suis fière de t'avoir fait pleurer -) Merci beaucoup pour tes félicitations, elles m'ont fait énormément plaisir, mais je suis vraiment désolé de ne pouvoir vous offrir qu'un chapitre. Ce qu'il y a, c'est que j'avais les OS en tête, alors je les ai fait. Bah, ça vous fera patienter :-) Biiiiz !
Raziel Tepes : Pas tapeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeer ! Pô ma faute si j'ai pas eu le tps pour les reviews :-( Tu me pardonnes ? Hein dis ? ERF ! Nope, Remus et Tara ne sont pas près de se rapprocher, pas encore tout du moins. Par contre je comprends pas ce que tu veux dire par là : « Et ce serait bien un petit pétage de plomb réel si Lucius commettait l'erreur de dire des horreurs à propos des loup-garous... » ? J'avoue que je ne saisis pas ce que tu veux dire lol. Alors, ton précédent mail : La suite me parait très intéressante aussi, mais faudrait voir ce que ça donne au niveau récit en lui-même. Sinon, j'aime bien l'idée, mais veux savoir la suite :-P Le truc, c'est que j'avoue pas encore avoir trouvé le temps d'aller lire en entier ta fic (honte sur moi !) C'est pas facile avec tout le bazar que j'ai à côté (surtout que j'ai pris du retard sur certains trucs comme j'avais pas accès au net !) Je suis vraiment désolée :-S Biz !
Lyly-potter :Ben ouais, l'est qd même pas toute seule la petiote -) Mais bon, sa mère devait mourir de toutes façons (vu que je l'avais dit dans le MdP lol) Les chaussettes, ça m'a éclaté à écrire, vu que sur un forum j'avais vu toute une théorie sur la symbolique des chaussettes, ça m'a amusée de refaire simplement à un plan humain :-P Bizouuuuus !
AndromedaLN : chap 1) Mais pk tout le monde veut me taper à la fin ! Après ça va me déconnecter les neurones et j'pourrai plus écrire ! Ben fallait bien que Sirius finisse par se dévoiler, même si les autres savent tjs pas comment est sa mère :-S Persuasive, oui, Andro l'est. Mais je ne vois ABSOLUMENT pas pk tu dis que ça a un rapport avec son nom -P Ah, ben tant mieux si ça va les miroirs d'illusion. Je pense pas que je me serai sentie très à l'aise moi non plus :-S Chap 2) Ouais ! (fais une croix sur une feuille) Et une autre personne que j'ai fait pleurer ! I'm happy ! lol Euh… T'as fini de crier ? lol Nan, mais c'est pas que y'avait pas de chapitre, c'est que j'avais pas accès à Internet, nuance ! Et pis en plus, pour me faire pardonner, l'OS sur Sirius et Nora est là (ou va bientôt être mis)
Ilys : J'fais pleurer tout le monde et je suis hyper contente de moi (et après on me croit pas que j'ai des tendances sadiques !) Ah ! J'avais prévenu que faudrait des mouchoirs, la prochaine fois, je dirai qu'il faut se démaquiller avant aussi -) C clair que ff . net est hyper chiant ! Mais bon, on retourne aux bons vieux guillemets et c'est bon (C'est trop marrant de reprendre tout le chapitre après écriture pour ça… -.-) Le coup des chaussettes, fallait que je le sorte à tout prix, lol :-P Biz ! PS : J'ai eu 15 à mon semestre ! J'peux avoir 5 au 2d, trop d'la balle ! (lol, j'exagère là )) Bref, ça roule pour moi !
Diony : Et hop là ! Encore une lectrice qui pleure ! Je m'aime :-D Parce queeeeeee ! La haine, c'est bon… euh, non, c'est la honte, pardon -) Mais ne t'inquiète pas pour Tara, elle va se remettre, ben sûr, ça va être dur, mais vu qu'elle doit garder son masque de gaieté pour l'école, ça va l'aider à surmonter sa peine
Mimichang : Se fait toute petite Tu m'excuses pour avoir mis qu'une seul chapitre ? :-S Vraiment désolé, pas pu faire mieux :-( Mais y'a les OS, ça compense non ? Se fait encore plus petite
Dariussette : J'ai figé sur ton pseudo ! RAVIE DE TE VOIR ICI ! Sérieux, ça me fait trop trop trop trop trop plaisir ! :-D Comment qu'ça me faire perdre mon temps ? Tu me fais jamais perdre mon temps -) Tout commence à se faire désirer ! T'imagines ? 3 semaines sans accès à ma boîte ! Erf ! Et le pire c'est que j'avais que 14 mails à mon retour pask'un pote m'a envoyé un mail HYPER lourd, alors ça m'a saturé direct ! M'enfin, ce type est un amour, alors je vais pas trop lui en vouloir lol. Enfin, voilà la suite, et à très bientôt pour les mails ! Tu m'as manquééééée !
