Bah alors ? On me boude paske j'ai été longue à mettre le dernier chapitre ? Erf ! Je savais que ça me retomberait dessus -) Bon, je sais que j'avais dit que mes chapitres seraient plus longs mais finalement on stagne autour des 12 pages… Bof ! Si ça vous plaît, après tout, c'est le plus important (par contre, si ça vous plaît plus, là, c'est plus embêtant :-S)
oOo
Chapitre 4 : Divination
Le premier petit-déjeuner de l'année se passa dans un calme exceptionnel dans la mesure où la majorité des bruits qu'on entendait n'étaient autres que des bâillements. La nuit avait été courte pour tout le monde – élèves et professeurs – et Dumbledore avait catégoriquement refusé la demande des préfets à ce que les cours de la matinée soient annulés.
Aussi, lorsque James et les autres entrèrent dans la Grande Salle tout aussi peu frais que leurs camarades mais d'humeur plus joyeuse, ils se reçurent tellement de regards noirs et assassins qu'ils auraient pu sans peine être foudroyés sur place s'ils n'avaient eu pour eux cette assurance ostentatoire qui en faisait grogner plus d'un.
C'est donc avec un immense sourire aux lèvres que les Gryffondor allèrent s'installer à leur table, du moins pour James et Sirius puisque Remus essayait au moins de retenir ce sourire et que Peter ne semblait pas très à l'aise.
- Du grand art, certes, mais vous êtes durs sur ce coup-là quand même, remarqua Léopold Fraister en baillant à s'en décrocher la mâchoire, sa main tâtonnant sur la table pour attraper sa cuillère.
- Je ne vois pas de quoi vous vous plaignez, grâce à nous vous avez passé une soirée super intéressante qui restera à jamais gravée dans vos mémoires, remarqua James.
- On vous forge des souvenirs de vos années à Poudlard, c'est-y pas gentil ça ? renchérit Sirius.
Les Gryffondor alentours les observèrent un moment avec des yeux vides soulignés par d'immenses cernes puis esquissèrent en même temps un sourire.
- On va dire que ça se tient, commenta en rigolant Elijah Whisk, qui paraissait avoir mieux supporter sa courte nuit que ses condisciples.
- Je prédis que ça ne se passera pas toujours aussi bien, remarqua Lily en leur adressant un regard noir.
- Tiens ! Salut les filles, on vous avait pas vues…
James semblait un peu perplexe. Il était impossible de ne pas remarquer les filles de Gryffondor quand elles étaient quelque part, l'attention était systématiquement tournée vers elles dés qu'on les croisait, mais pourquoi ?
- Tara n'est pas là, rigola Fiona en comprenant les interrogations du garçon. Elle ne vous a pas sauté dessus dés votre arrivée.
Ah oui ! Voilà la raison. C'était à se demander comment il avait pu oublier.
- Vous allez pas nous faire croire qu'elle dort encore ? demanda Sirius en haussant un sourcil amusé. Si c'est le cas, notre farce est meilleure qu'on le pensait.
- Pourquoi ? s'étonna Peter.
- Attends, t'imagines ? Clouer Tara Milten au lit de fatigue, c'est impossible normalement !
- C'est d'ailleurs pour ça qu'elle était déjà partie quand on s'est réveillées, commenta malicieusement Millea.
- Encore raté, soupira Sirius en haussant les épaules.
- Pourquoi dis-tu que ça ne se passera pas toujours aussi bien, Evans ? interrogea Remus, un peu surpris.
- Ce que je veux dire, c'est que même si je dois admettre que certaines de vos farces sont drôles et très originales – je ne peux que vous le concéder – vous ne savez pas du tout quand il faut vous arrêter. Un jour, ça va mal finir.
- Tu te prédisposes à une carrière de voyante ? ricana James.
- Pas besoin de ça, Potter. Il suffit de vous observer. Comme si la divination pouvait y être pour quelque chose.
- On doit en conclure que tu n'as pas pris cette option ? demanda Sirius. Ben au moins tu seras pas sur notre dos à ce moment-là pour nous faire la morale.
Lily lui adressa un regard noir mais Fiona lui posa une main apaisante sur le bras et son amie se contenta de détourner les yeux avant de vraiment s'énerver.
- Vous avez pris divination ? s'étonna Millea en haussant un sourcil. Pourquoi ?
James et Sirius échangèrent un regard complice alors que Remus avait un sourire amusé.
Lui aussi s'était étonné de ce choix mais ses amis lui avaient expliqué que s'il s'avérait que la voyance était efficace, cela pourrait leur être très utile à la préparation de farces, et dans le cas contraire, ce serait toujours un cours où ils pourraient s'amuser et préparer les dîtes farces.
Ils avaient également pris soin aux créatures magiques – qui leur servirait pour leurs excursions dans la forêt Interdite – et la conjuration – qui pouvait toujours être utile en cas d'impasses.
Peter avait également pris divination et soin, mais il avait préféré ne pas prendre plus d'options, sachant pertinemment qu'il avait déjà du mal dans les matières obligatoires et que prendre trop d'options le surchargerait.
Quant à Remus, il s'était inscrit en conjuration également et en arithmancie. La divination ne l'intéressait absolument pas, il considérait cela comme fabulations, et il ne pouvait pas vraiment se rendre aux cours de soin aux créatures magiques sans risquer de voir réagir les créatures à sa présence. Pour autant, s'il n'avait pas pris d'autres options, c'était parce qu'il avait bien l'intention de reprendre les cours de ses trois amis sur cette matière. Remus avait toujours été fasciné par les créatures magiques et, même s'il ne le montrait pas, il regrettait profondément que sa lycanthropie l'empêchât d'assister aux cours de M. Brûlopot.
- Et bien justement, c'est le premier cours de la journée, indiqua Fiona. Océane et moi avons aussi choisi cette matière.
- J'ai arithmancie pour ma part, indiqua Remus en observant son emploi du temps.
- Alors nous serons ensemble, remarqua Lily. Et Tara devrait nous rejoindre.
- Tara a pris arithmancie ? s'exclama le garçon en relevant brusquement la tête.
- Oui, pourquoi ?
Remus se contenta de pousser un long soupir de lassitude sous les rires des autres garçons.
Ce n'était pas vraiment qu'il n'aimait pas la Gryffondor mais elle l'agaçait au plus haut point avec sa manie de bouger dans tous les sens. Remus appréciait le calme et la tranquillité et l'exubérance de Tara n'était pas vraiment pour lui plaire.
Et puis il y avait autre chose. L'adolescente avait l'habitude de regarder droit dans les yeux tous ceux à qui elle parlait, or Remus, depuis toujours, savait lire dans la profondeur du regard ce qu'étaient réellement les gens. Et quant les yeux noirs de Tara plongeaient dans les siens, il y trouvait quelque chose de douloureusement familier, une chose à laquelle il préférait ne pas penser. A bien y réfléchir, c'était de la jalousie qu'il ressentait vis-à-vis de cette fille, parce que, au fond, ils étaient pareils, mais elle avait su surmonter cette épreuve bien mieux que lui. Il l'enviait parce qu'elle était entière alors qu'il s'était toujours caché, et il culpabilisait d'avoir ce genre de sentiments à son égard alors qu'elle ne lui avait rien fait.
- On devrait y aller si on veut trouver la classe de miss Youre, remarqua Lily en se levant.
- Pardon ?
- C'est la prof d'arithmancie, précisa sa camarade.
- Oh ! oui, oui bien sûr, répondit Remus en sortant de ses pensées. On se retrouve en enchantement, ajouta-t-il à l'adresse de ses amis.
- Salut Remus !
- Nous aussi on devrait y aller si on veut pas être en retard, suggéra Peter. La tour Nord n'est pas vraiment proche.
- Vous savez comment y aller ? s'étonna Fiona.
- Hé hé ! Il y a beaucoup de choses que nous savons, petite Distort, lui répondit Sirius.
Fiona roula des yeux avec amusement et ils se levèrent.
- Tu vas faire quoi de tes heures de libre Millea ?
- T'inquiète pas pour moi, Serge n'a rien non plus, répondit-elle avec un sourire innocent.
- Dans ce cas, profites-en bien ! rigola Océane en lui adressant un clin d'œil.
Elles s'éloignèrent avec les garçons et Sirius regarda Océane avec un demi sourire moqueur.
- Tu as l'air d'aller mieux.
La fille rougit légèrement mais se redressa.
- En effet, j'ai décidé… de prendre les choses sous un angle différent.
Les garçons la regardèrent en haussant un sourcil alors qu'elle adressait un clin d'œil à Fiona.
Si Lily était parvenue à la consoler – elle avait un don pour savoir exactement où il fallait toucher pour remonter le moral –, Fiona, qui était arrivée après coup, avait donné certains conseils à Océane, qu'elle voyait ne pas être prête à oublier Lupin de sitôt – ce dont elle ne pouvait lui tenir grief quand on connaissait le garçon, il fallait bien l'admettre.
Pour ce matin, elle avait préféré ignorer celui qui faisait battre son cœur – tâche qui avait été facilitée par Remus lui-même puisque le garçon évitait de croiser son regard – mais à l'avenir, et suivant les recommandations de Fiona, elle avait bien l'intention de multiplier les contacts avec lui et de tout faire pour que ce soit lui qui en vienne à lui demander qu'ils sortent ensemble. Millea rigolait en disant qu'il avait fallu qu'il lui dise non pour qu'elle se décide à agir et sa cousine reconnaissait ses torts.
Comme l'affaire ne préoccupait pas spécialement les garçons, ils oublièrent très vite ces quelques paroles et commencèrent à discuter Quidditch en avançant naturellement vers la tour de divination. Normalement, ils n'auraient pas dû connaître le chemin, mais sur les derniers mois de leur seconde année, ils avaient arpenté de nuit le château en long et en large afin d'en connaître les secrets. Ils comptaient sur cette exploration pour les aider dans leurs prochaines blagues et surtout, ils étaient curieux de savoir si ce qu'on racontait sur l'existence de pièces insolites à l'école était vrai.
Pour le moment, ils connaissaient la salle sur demande – c'étaient les elfes de Poudlard qui leur avaient dit qu'elle se nommait ainsi –, la pièce des miroirs – où ils avaient d'ailleurs failli rester coincés à ne pas retrouver la sortie – et le corridor aérien – qui ne possédait pas de sol et entraînait systématiquement ceux qui y passaient à voler. Ils avaient également découvert de nombreux passages secrets qui leur étaient bien utiles lorsqu'ils cherchaient à échapper à Rusard ou à la ronde de nuit des professeurs et préfets-en-chef.
Après avoir monté de nombreux escaliers, les cinq Gryffondor arrivèrent enfin en haut de la tour nord. Un petit escalier de pierre en spirale menait jusqu'à une porte tout aussi petite par laquelle ils devraient sans aucun doute passer en se baissant dans les années à venir, lorsqu'ils auraient grandi. D'autres élèves de maisons différentes attendaient devant le colimaçon, incertains de la conduite à tenir.
- Bonjour Océane, Fiona, les accueillit une Serdaigle en voyant ses deux amies.
- Salut Radha. Prête pour ce premier cours ?
- Curieuse et excitée je dirai, plaisanta la fille.
- Et vous attendez quoi au juste ? demanda James en regardant les élèves plantés à l'entrée.
- Que la prof ouvre, par exemple, proposa Youri Destov, un Poufsouffle.
- Vous vous êtes pas dis que, peut-être, il y avait encore un escalier derrière cette porte ?
Les autres le regardèrent en clignant des yeux et il leva les siens au ciel.
- Si c'était la porte de la salle de classe, ce serait marqué dessus.
Tout en parlant, il avait grimpé les escaliers et poussé la porte, confirmant par ce fait ses dires puisque derrière se trouvaient non pas un mais quatre escaliers. Chacun était également en colimaçon, de sorte qu'on ne voyait pas où ils menaient et les élèves furent déconcertés.
- Voilà qui nous avance beaucoup, remarqua sarcastiquement Wanda Canaris, la seule Serpentard du groupe. Je suppose que tu sais lequel prendre, Potter ?
- Peut-être que c'est un test, suggéra Eleanore Tarkey. On doit peut-être deviner.
- On n'a eu aucun cours de divination, répliqua Canaris en levant les yeux au ciel.
- Mais peut-être que miss Serpentard a une idée ? demanda sur un ton doucereux Sirius.
- Miss Serpentard a un nom, siffla-t-elle en lui lançant un regard noir.
- Regarde faire les pros, ça pourra te servir, répliqua le garçon en adressant un sourire rusé à James.
- Tu sais par où on doit aller ? s'étonna Radha Shakti.
- Bien sûr, c'est par là, répondit-il avec nonchalance en montrant le second escalier en partant de leur droite.
Un moment de silence s'abattit sur le groupe alors qu'ils observaient l'escalier comme s'il allait soudain se mettre à parler pour confirmer les dires du Gryffondor.
- Et qu'est-ce qui te rend aussi sûr de toi ? demanda la Serpentard en croisant les bras.
- Mais si tu ne me crois pas, tu n'es pas obligée de venir.
James non plus ne semblait pas savoir comment son ami pouvait être aussi sûr de lui, mais ils échangèrent un regard et après un léger signe de tête en direction du colimaçon, le regard du Gryffondor s'illumina sous l'effet de la compréhension.
- Ça c'est de la divination, rigola-t-il. On y va ?
Peter était un peu perdu, ne comprenant pas non plus comment Sirius avait fait pour savoir par où ils devaient passer, mais il fut le premier à leur emboîter le pas lorsqu'ils montèrent, vite suivi par les autres.
Exaspérée, Wanda Canaris suivit malgré tout le groupe mais stoppa net en posant un pied sur la première marche. Les sourcils froncés, elle observa un peu plus les autres escaliers et siffla de mécontentement.
- Divination, tu parles, grommela-t-elle. Il aime trop faire son intéressant ce crétin.
Et elle rejoignit les autres, qui étaient arrivés devant une autre porte indiquant en effet la salle de divination.
Sans hésiter, James poussa la porte et eut un mouvement de recul lorsqu'un soleil éblouissant vint l'aveugler.
La salle de divination était circulaire et devait certainement prendre la totalité de l'espace de la tour. D'immenses fenêtres remplaçaient les murs à hauteur d'homme, laissant pleinement entrer les rayons de soleil de cette journée de septembre comme les lourds rideaux écarlates étaient ouverts. La classe en elle-même était comme un petit amphithéâtre dont les niveaux des gradins – au nombre de quatre – avait une largeur suffisante pour accueillir convenablement un guéridon entouré de tabourets. En bas, dans "l'arène", une table ovale supportait des jeux de carte, une boule de cristal et divers objets que ne connaissaient pas les élèves.
Le professeur était installé face à eux, assis dans une chaise Chippendale acajou et ébène – d'ailleurs tout dans cette pièce était dans ces tons –, et les observant avec un demi sourire aux lèvres.
- Soyez les bienvenus en divination, les accueillit-elle. Je constate que vous êtes tous présents, ce qui exclut que vous vous soyez séparés pour trouver le bon chemin, comme l'on fait nombre d'étudiants avant vous. Comment vous y êtes-vous pris ?
La totalité des regards se tournèrent vers Sirius, qui affichait un sourire goguenard – ce qui arracha un soupir irrité à la Serpentard.
- De quelle façon avez-vous trouvé votre chemin, monsieur Black ?
Si certains élèves parurent surpris qu'elle connaisse déjà son nom, Sirius ne marqua aucun étonnement et élargit son sourire.
- Peut-être ai-je un don pour la divination, suggéra-t-il alors que James riait doucement.
- Pour la vantardise, oui, persifla Wanda Canaris. Tu as juste remarqué l'usure plus importante de l'escalier qui menait ici par rapport aux autres. Avec tous les étudiants qui l'ont emprunté, c'était normal qu'il soit plus abîmé.
- Une Serpentard qui réfléchit ! s'exclama Sirius en portant une main à son cœur. Arrête, je vais avoir une crise cardiaque.
- Le monde ne s'en porterait que mieux.
- Si cela ne vous fait rien, j'aimerai que vous preniez place.
Ils sursautèrent comme ils avaient oublié la présence du professeur durant l'incartade entre le Gryffondor et la Serpentard et s'installèrent sur les tabourets beaucoup plus confortables qu'il n'y paraissait.
- Je suis le professeur Dona Ventura, se présenta enfin la femme, et je préférerai que vous m'appeliez madame à professeur, si cela ne vous fait rien. Comme certains d'entre vous doivent s'en douter, ce n'est pas pour rien s'il y avait plusieurs chemins possibles pour arriver ici. Monsieur Black et miss Canaris ont passé haut la main cette épreuve de bon sens. Car voyez-vous, la divination n'est pas affaire que de magie mais surtout d'observation et de logique. Parmi vous, peut-être certains ont-ils le don de voyance, même si cela est moins que certain, c'est une possibilité, mais pour que tout un sorcier puisse utiliser la divination, il lui faut surtout une capacité de clairvoyance. Tout se joue sur la concentration et l'interprétation de faits et d'événements, que ce soit pour la cartomancie, l'oniromancie ou autres.
- Est-ce que vous êtes une véritable voyante madame ? demanda Radha Shakti, les yeux brillants.
- Non, je ne suis qu'une voyante.
Il y eut un silence dérouté et James parla pour ses camarades.
- Vous avez oublié la suite je crois, remarqua-t-il.
- Ceci n'est pas à votre programme pour cette année, mais sachez que la voyance n'est pas la divination. La voyance est un don lorsque la divination est une discipline de la magie et la voyance est elle-même partagée en catégories de personnes : les voyants, les prophètes et les visionnaires. Et on ne trouve de "voyants véritables", qui est une appellation spécifique, que dans les deux dernières. Mais, comme je le disais, ceci n'est pas encore à votre programme. Peut-être aborderons-nous cela si nous avons le temps, tout dépendra de notre avancée.
- Ça veut dire qu'on ne pourra pas lire l'avenir ? s'étonna Peter.
- L'avenir non, mais le futur, oui. En divination, on fait une distinction très importante entre ces deux termes, le futur étant le champ d'action de la divination et l'avenir de la voyance. Le futur correspond en fait à l'avenir proche et "certain", ce qui ne signifie pas qu'il est assuré, loin de là. Le futur que nous révèle la divination est avant tout très nébuleux, les avertissements sont toujours très vagues et l'interprétation hasardeuse. Par ailleurs, la divination ne peut tenir compte que des grandes lignes de probabilité qu'un événement se produise, elle n'est pas assez puissante pour appréhender les fluctuations minimes qui pourraient représenter un obstacle à la réalisation d'un événement.
Pour vous donner un exemple, supposez que vous ayez prévu de faire un voyage quelconque et que tout soit organisé pour que cela se passe sans encombre. La divination pourra prévoir ce voyage, mais supposez alors qu'au moment où vous allez prendre le portoloin, quelqu'un vous bouscule et que, dans la confusion, vous ne fassiez pas attention et agrippiez le portoloin qui se trouve juste à côté du vôtre. Au lieu de vous retrouver en Espagne, vous vous retrouverez en Russie. La divination ne sera peut-être pas capable de prévoir ce chamboulement dans la marche des choses. Après, tout dépend du niveau magique et de subtilité de celui qui utilise la divination.
La voyance, elle, ne peut jamais faire d'erreur, même si le voyant en question est d'un faible niveau. L'erreur est totalement exclue de ce don et seule la précision des événements en pâtira. C'est ainsi que nous faisons la distinction entre le futur, ce qui devrait se produire, et l'avenir, ce qui va se produire.
- Dans ce cas je ne vois pas vraiment l'intérêt de la divination, intervint James en haussant un sourcil.
- Le premier intérêt, c'est qu'elle est accessible à tous, monsieur Potter, et ensuite, malgré les incertitudes qui peuvent exister, cela reste une pratique assez fiable pour qui sait déchiffrer les signes. Pour cette année, nous allons nous pencher sur une partie de la cartomancie et de la géomancie et nous commencerons également à nous familiariser avec l'astrologie qui, je suis navrée de vous le dire, va vous demander beaucoup de travail.
Il y eut quelques grognements dans la salle qui ne firent que sourire le professeur.
- Miss Tarkey, monsieur Destov, voudriez-vous bien distribuer ces jeux de tarot à vos camarades ? Nous allons juste apprendre à connaître les cartes pour cette séance.
- Madame, appela Constance Gascon en levant la main, comment vous faites pour connaître nos noms ? C'est votre don de voyance ?
- C'est surtout une affaire de mémoire, répondit Wanda Canaris en levant les yeux au ciel d'un air exaspéré avant que le professeur ait pu dire quoi que ce soit. Je te rappelle que tous les professeurs assistent à la répartition, idiote.
La Poufsouffle rougit fortement à cette constatation et baissa la tête sans rien répondre. James grommela quelque chose entre ses dents alors que Peter lançait un regard noir à la Serpentard mais Sirius la regardait avec une pointe d'étonnement.
- En effet, j'ai une très bonne mémoire miss Canaris. Je suis ravie de voir une jeune fille aussi perspicace dans mon cours, mais j'aimerai que vous vous souveniez que je n'apprécie guère qu'on insulte qui que ce soit dans ma classe, Serpentard se voit donc retirer dix points. Comme vous l'avez certainement remarqué, je suis assez conciliante, mais il y a certaines choses que je ne peux laisser malgré tout passer.
En disant cela, elle avait lancé un regard entendu à James qui lui répondit par un sourire amusé. Il était vrai que ses interruptions auraient bien valu des points en moins à Gryffondor. Elle lui plaisait bien, cette prof. Lui qui avait cru qu'ils tomberaient sur une voyante qui parlerait toujours par paraboles et d'une voix éthérée, il était surpris d'avoir été très intéressé par son discours et d'attendre avec impatience la suite.
A en juger par les regards que lançait Sirius à Wanda Canaris, James se doutait qu'il n'avait pas cherché à évaluer Ventura. De toutes évidences, cette Serpentard l'intriguait et James devait s'avouer qu'il en était de même pour lui.
Ils ne connaissaient pas vraiment Canaris. Elle subissait comme les autres Serpentard leurs farces mais leur avait toujours montré plus d'indifférence qu'autre chose, aussi n'avaient-ils jamais cherché plus loin à son sujet – contrairement à Nelly Dinissier ou Elise Ray, qui étaient de véritables pimbêches et devenaient complètement hystériques.
Canaris ne brillait pas en classe et était une élève plutôt discrète, mais elle semblait pourtant avoir trouvé ses marques chez les Serpentard. Elle était "passe-partout", mais cette année, elle semblait avoir changé puisque pour la première fois elle avait répondu et même cherché querelle à Sirius.
- Dis, tu crois qu'elle est amoureuse de moi ? souffla Sirius à James avec un sourire en coin.
- Pourquoi ? Elle t'intéresse ? s'étonna James, qui n'imaginait pas son ami sortir avec une Serpentard.
- Tu plaisantes ? C'est une Serpentard je te rappelle, mais ça pourrait être amusant si c'était le cas, ajouta-t-il avec un sourire narquois.
James haussa les épaules.
- Je préfère Rogue, comme cible, elle, elle ne répond jamais rien, c'est pas drôle.
Il se rendit soudain compte que Peter fixait son jeu de carte d'un air un peu absent et presque surpris et se pencha vers lui.
- Ça ne va pas Peter ? Tu comprends pas ce que la prof a raconté ?
- Ben… en fait… C'est la première fois que je comprends direct ce qu'un prof raconte, avoua-t-il en rougissant.
- Ben c'est parfait, on n'aura pas à t'aider dans cette matière, se réjouit Sirius.
Peter rougit un peu plus mais sourit malgré tout. Il était vrai que, dans la quasi-totalité des matières, il avait besoin de l'aide des autres pour comprendre, mais si les cours suivants se passaient aussi bien que celui-là, Peter avait peut-être enfin trouvé une matière où il pourrait parvenir à quelque chose.
Lorsque les élèves redescendirent de la tour Nord pour se rendre en cours d'enchantement pour les Poufsouffle et les Gryffondor et en histoire pour les Serdaigle et les Serpentard, chacun parlait avec enthousiasme de ce cours que tous avaient trouvé passionnant.
Ils arrivaient devant la salle de classe de Flitwick lorsque Tara Milten sauta sur Océane et Fiona pour leur souhaiter bonjour.
- Salut les filles ! Vous avez bien dormi ? C'était bien divination ? Les garçons vous ont pas trop embêtées ?
- Hey ! On les embête jamais ! s'indigna James.
Tara leva vers lui un sourire amusé auquel il répondit.
- Ou alors si peu, ajouta-t-il.
- Vous auriez vraiment dû prendre divination, annonça Océane aux autres. La prof est extraordinaire ! Pas vrai Fiona ?
- Tout à fait d'accord ! Et je suis sûre que les garçons n'en pensent pas moins.
- Ah bon ? s'étonna Remus.
- J'avoue que Ventura m'a surpris, reconnut James. C'est beaucoup plus intéressant que ce à quoi je m'attendais.
- Et en plus j'ai tout compris, ajouta Peter avec un sourire fier.
- Et l'arithmancie ?
- Une matière très intéressante, miss Youre est une bonne prof, je ne regrette pas d'avoir pris ça…
- Comme ça on va pouvoir se voir à chaque cours ! s'exclama Tara avec enthousiasme
- Bien sûr, comme pour tout, il y a des inconvénients, ajouta-t-il d'un ton morne.
- Mais je suis sûre que tu finiras par t'habituer à moi, remarqua Tara avec un sourire éclatant.
- L'espoir fait vivre…
- Et c'est ainsi que Tara Milten devint immortelle, déclara solennellement Fiona.
Les élèves alentours rigolèrent et le professeur Flitwick les fit entrer. Aussitôt, Océane fit en sorte de passer avant Peter et s'avança directement à la table où Remus s'était installé, juste derrière James et Sirius.
- Je peux me mettre avec toi ? demanda-t-elle gentiment.
Remus la regarda en clignant des yeux, pris par surprise, et jeta un coup d'œil embêté vers Peter. Mais celui-ci avait déjà été attrapé par Millea, qui l'avait placé à côté d'elle et de Tara avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit.
- Vas-y, installe toi, répondit finalement Remus en rougissant légèrement, mal à l'aise.
Comme il baissa les yeux, il ne vit pas les sourires goguenards de James et Sirius et le pouce discrètement levé de Fiona en direction d'Océane, qui lui répondit par un sourire. Le cours commença ainsi et Océane mit tout en œuvre pour que Remus l'aide dans la pratique du sort étudié – même si en réalité, elle n'en avait nul besoin – le forçant ainsi à lui adresser la parole. Le cours de Flitwick passa comme un rêve pour au moins une personne.
o
Ce soir-là, alors que les Gryffondor étaient tranquillement installés dans leur salle commune à discuter de leur première journée de cours, le portrait de la grosse dame s'ouvrit sur trois garçons hilares et un quatrième qui semblait assez mécontent mais se retenait malgré tout de rejoindre les autres dans leur fou rire.
- Vous n'auriez pas dû les provoquer, dit ce dernier avec une pointe de désapprobation dans la voix.
- Oh, arrête Remus ! C'est eux qui en subissent les conséquences, pas nous, s'esclaffa Sirius.
- Qu'est-ce que vous aviez besoin de les interpeller ? souffla son ami, qui ne paraissait pas prêt à lâcher l'affaire.
- Avoue que le spectacle était comique, dit malicieusement James en passant un bras autour des épaules du châtain. Laisse toi aller Remus.
- C'était peut-être drôle mais ça aurait pu très mal tourner, répliqua le garçon en se dégageant de l'étreinte de son ami.
- Vous, je parie que vous vous en êtes encore pris aux Serpentard, remarqua Louis Johnson, qui était installé auprès du feu avec dans ses bras Irma Martin.
- Tu es beaucoup plus doué pour les paris que Sirius, mon cher Louis.
- Tu peux parler ! répliqua Sirius en s'indignant un instant avant de recommencer à rire, sans doute au souvenir de ce qui venait de se passer.
- On peut avoir un compte rendu ? demanda Irma, les yeux brillants d'amusement par anticipation.
- James, nous te laissons l'honneur de raconter.
Le Gryffondor prit une pause théâtrale et digne et Remus poussa un faible grognement avant de se laisser tomber dans un des fauteuils libres, l'air soudain très las des bêtises de ses amis.
- Nous sortions tranquillement de la Grande Salle pour nous diriger vers la tour Gryffondor…
Remus s'éclaircit bruyamment la gorge et Peter eut une légère grimace alors que Sirius ricanait.
- Oui, bon, disons que nous avons décidé de faire un petit détour avant de remonter.
- Par les cachots je présume ? se moqua Hightlaw.
- Hmmm… C'est bien possible. Enfin bref ! Nous marchions donc tranquillement et sans rien demander à personne (nouveau grognement de Remus), quand nous avons croisé des Serpentard. Rogue, Wilkes, Avery et Nott pour être précis.
- Rosier n'était pas avec eux ? s'étonna Louis Johnson.
- Non, ils n'étaient que tous les quatre. Et donc, puisqu'on n'avait pas eu l'occasion de les voir jusque là, nous décidons de leur souhaiter le bonjour, après tout, nous sommes polis, nous. Je ne sais pas pourquoi mais ils n'ont pas apprécié notre initiative.
- Je me demande ce que pour vous signifie "souhaiter bonjour à un Serpentard".
- La même chose que pour toi, Justin, répondit Sirius.
- Je me disais bien…
- Et donc, poursuivit James, pour une raison vraiment obscure, ils finissent par sortir leurs baguettes. Ces Serpentards sont vraiment vils jusqu'à la moelle.
- Qu'est-ce que vous leur avez fait ?
Les sourires de James et Sirius s'élargirent alors que Peter repartait à rire et que Remus secouait la tête entre ses mains.
- Oh ! Juste un petit sortilège de notre cru, répondit James d'un ton nonchalant. Disons qu'ils sont maintenant persuadés que des mille-pattes et des limaces se baladent sur leur corps. C'était très amusant de les voir se débattre avec le vide.
- Surtout lorsque Wilkes a voulu utiliser sa baguette pour les enlever et a mis le feu à sa robe, rigola Sirius en renversant la tête en arrière.
Les autres Gryffondor qui avaient écouté l'incident riaient également de bon cœur et Remus poussa un nouveau soupir désespéré. Bien sûr, ses amis étaient assez forts pour se défendre et ils n'avaient rien à craindre des Serpentard, mais il réprouvait les provocations perpétuelles qu'ils faisaient à leur égard. Ça ne lui semblait pas vraiment être la meilleure des attitudes, ni la plus mature… Il prit un air vaguement peiné à cette pensée, c'était peut-être lui qui ne savait pas assez s'amuser après tout.
Une légère claque derrière sa tête le sortit de ses pensées et il tomba sur le visage moqueur de Sirius.
- Laisse-toi aller, répéta-t-il, je suis sûr que ça peut que te faire du bien.
Il lui répondit par un regard noir avant de sourire à son tour en haussant les épaules, comme pour s'excuser. Bah ! Il n'y avait pas eu mort d'homme après tout. Il se cassait vraiment trop la tête.
- Bon ! s'exclama James comme ils étaient retournés dans leur dortoir. Quelle est la prochaine farce de grande envergure que nous allons faire ?
- Tu veux en faire une aussi rapprochée de la potion de déboussolage ? s'étonna Peter.
- Non, trop rapprochée, ça aurait moins d'impact, mais faut bien qu'on se prépare.
- On prend sur celles d'Alphar ou on confectionne quelque chose de notre cru ?
- Le temps que les idées viennent, autant profiter de ce que Alphar t'a envoyé.
- Polynésie, Chine, Sénégal et Haïti, énuméra Remus. C'est ce qu'il reste. Personnellement, je pense que pour ce qui est de la Chine, on ne devrait pas s'en servir cette année.
- Pourquoi ?
- Vu les impacts, ça aura plus d'effets quand on sera plus âgés, et comme je suis certain que vous voulez que Rogue et ses copains en fassent aussi les frais…
- C'est qu'il est plus machiavélique qu'il en a l'air, se moqua Sirius. Moi je dis que pour Haïti, vaut mieux s'en servir en hiver. Ça nous laisse donc Sénégal et Polynésie.
- Dîtes, j'ai une idée grandiose, intervint James, une lueur dans le regard. Je propose qu'on utilise les tatouages de Polynésie, mais pas sur les élèves, sur les profs.
Peter et Remus écarquillèrent les yeux alors que Sirius éclatait d'un grand rire.
- Je te suis sans aucun problème ! Ça, ça va être drôle !
- Vous êtes pas bien ! s'exclama Remus, horrifié. Comment vous voulez vous y prendre ? C'est impossible ! Et on va se faire incendier si on se fait prendre !
- Euh… Je suis plutôt d'accord avec Remus, remarqua Peter.
- Allez les gars ! insista James. Ça va être super amusant, et en plus je suis sûr que personne n'a jamais osé faire ça ! Repousser les limites des interdits, c'est bien ça le plus drôle, non ?
- Certaines limites sont amplement justifiées, répliqua froidement Remus.
Il y eut un moment de malaise à cette remarque. Il faisait bien évidemment allusion à lui-même, puisqu'il s'était fait mordre par un loup-garou une nuit où on lui avait interdit de sortir.
- Ça n'a rien à voir, grommela Sirius, agacé que Remus se prenne la tête avec ça. Les seules conséquences gravissimes qu'on peut en retirer, c'est de mourir de rire.
- Ou de se faire expulser, ajouta Remus.
- Ça m'étonnerait ! Dumbledore ne renverrait jamais personne pour ça et tu le sais bien. En plus, Pockad a dit elle-même que l'école avait besoin de nos blagues.
- Hein ? Quand ça ?
- Un jour, répondit vaguement James. Si on prépare comme il faut cette blague – et tu sais qu'on en est capable – il n'y aura aucun souci. Ils ne pourront même jamais savoir que c'est nous qui en sommes les auteurs, juste le supposer, comme souvent.
Remus regarda tour à tour James et Sirius, qui lui lançaient maintenant des regards suppliants. Quelque part, le garçon se demanda pourquoi ils recherchaient son accord alors qu'ils le feraient quoi qu'il en soit. Un regard vers Peter lui indiqua qu'il avait été convaincu par les arguments des deux autres, surtout qu'il leur vouait une confiance absolue.
- Allez ! On va bien rigoler !
Le ton de l'évidence de Sirius, les yeux implorants de James et la mine convaincue de Peter finirent par avoir raison de lui et il se rendit dans un soupir.
- D'accord, on le fait. Mais je me demande quand même pourquoi vous me demandez…
- Qu'est-ce que tu crois ? Si t'es d'accord, c'est vraiment sûr qu'on peut le faire, lança Sirius.
Remus releva brusquement les yeux vers lui mais il était déjà en train d'examiner de plus près ce qui leur serait utile avec James et Peter. Ça n'était pas le genre de Sirius de dire ce genre de chose. A part James, Remus savait qu'il ne se souciait guère des autres. Ce n'était pas pour être mauvaise langue, il savait que Sirius le considérait comme un ami, mais Sirius avait malgré tout aussi du mal, à sa manière, à s'attacher réellement aux gens.
Il continua à observer son ami un instant et lorsque celui-ci lui adressa un très discret clin d'œil que ni James, ni Peter n'auraient pu saisir, sa surprise augmenta encore. Sirius était en train de changer dans ses relations aux autres, et il était assez heureux d'en être le bénéficiaire, lui qui avait encore du mal à se lier. Peut-être était-il temps pour lui de commencer à changer aussi…
o
Les cours de la rentrée s'étaient terminés assez tôt et les filles de Gryffondor étaient bien décidées à en profiter. Tout en discutant, elles étaient en train de contourner le château par l'extérieur pour se rendre dans un endroit qu'elles connaissaient bien.
- Elle est vraiment mignonne, disait Océane en regardant une photo. Tu as dis qu'elle avait quel âge ?
- Bientôt quatre mois, répondit Lily. Elle est née à la mi-mai et s'appelle Nora.
- Et ses parents se sont mariés en août, c'est bien ça ? demanda Fiona. J'aimerai bien assister à un mariage, ajouta-t-elle, l'air rêveur.
- C'était une cérémonie très simple mais très conviviale. Marie était vraiment resplendissante dans sa robe de mariée. Je suis certaine qu'ils vont former un merveilleux couple et durable, c'est impossible autrement.
- En tout cas, elle a bien choisi, commenta Millea en observant une photo du mariage. Le marié est plutôt beau gosse.
- Tu es incorrigible Millea, rigola Fiona.
- Ah ! Les mariages, c'est vraiment super ! s'exclama Tara. C'est une occasion de plus pour danser et chanter tout son soûl !
- Tu ne vivrais pas sans musique, toi, plaisanta Millea.
- Le monde serait vraiment trop triste ! s'exclama son amie en lui souriant.
Alors que ses amies continuaient à bavarder, Lily observait à la dérobée Tara. Depuis qu'elles s'étaient retrouvées, elle la trouvait changée sans arriver à savoir pourquoi il lui semblait cela. Pourtant elle était toujours aussi vive et riait avec tout autant de force…
Non, justement, son rire, c'était ça qui s'était modifié. Pour tout autre, peut-être était-il encore égal à lui-même, mais pour Lily qui savait observer les gens, il y avait comme… une envie de libération derrière.
Certes, elle avait toujours appréhendé le rire de Tara de cette manière, mais c'était plus marqué maintenant, comme si quelque chose s'était produit pendant les vacances, mais Lily ne se voyait pas demander quoi à son amie.
Et puis il y avait eu ce matin. D'habitude, c'était toujours Tara qui les réveillait avec son enthousiasme débordant, mais ce matin elle ne se trouvait pas dans le dortoir, elle était partie avant elles et Lily ne l'avait retrouvée que devant la porte de la salle d'arithmancie, en pleine conversation avec Kenneth Tarkey, le petit ami de Fiona.
Où avait-elle été ? Pourquoi était-elle partie si tôt ? Dans son regard elle avait lu un message ressemblant à "ne t'inquiète pas, je vais bien", mais cela n'avait pas rassuré Lily, bien au contraire. Tara la connaissait assez pour savoir qu'elle s'était rendue compte de son état et Lily ne pouvait qu'espérer qu'elle finirait par lui en parler.
- Nous y voilà ! Mon cher terrain de course, tu m'as manqué !
Le cri de Millea la sortit de ses pensées et elle tomba sur les yeux de Fiona, qui la fixait. Fiona n'avait pas cette faculté de Lily à comprendre ce que ressentaient les gens, mais elle avait appris en revanche à déchiffrer les expressions de son amie et, lorsqu'elle prenait cet air-là, c'était qu'elle s'inquiétait pour quelqu'un de présent. Elle avait un moment cru qu'il s'agissait d'Océane, mais leur amie allait un peu mieux depuis qu'elle avait pris sa décision de tout faire pour se rapprocher de Lupin. Ne restaient donc que Millea et Tara, mais Fiona avait la curieuse sensation que la première n'avait rien à voir dans l'inquiétude de Lily.
Elles se trouvaient désormais derrière le château, à un endroit où les murs ne possédaient pas la moindre fenêtre et où les quelques arbres élevés parsemés sur une légère pente cachaient le sol aux fenêtres les plus hautes. Millea n'attendit pas un instant avant de sortir de sa poche un balai de l'école miniaturisé pour lui rendre sa taille normale, vite imitée par Lily et Fiona.
Les filles avaient découvert ce terrain lors de leur première année, alors qu'elles se baladaient dans le parc et alentours. Peu de monde connaissait cette partie du parc et cela leur convenait parfaitement puisque, depuis leur seconde année, c'était devenu leur terrain de course de balais.
Lily, Millea et Fiona adoraient en effet voler mais n'étaient pas intéressées par la pratique du Quidditch, elles se réunissaient donc souvent ici pour s'affronter dans des courses amicales sous les encouragements de Tara et Océane, qui appréciaient moyennement le vol.
Lily ne comptait plus le nombre de fois où elles s'étaient retrouvées ici, quel que soit le temps, grisées par la sensation de vitesse que leur procurait la course. Avec les soirées de danse et de chant, cette activité resterait l'un des meilleurs souvenirs de ses années à Poudlard.
- Comme on n'a pas pu pratiquer pendant les vacances, je propose qu'on commence par le parcours sept, suggéra Millea avec malice.
Fiona et Lily rigolèrent en acquiesçant. Elles avaient inventé plusieurs parcours pour varier les difficultés et le sept n'était pas des plus faciles, mais toutes trois avaient bien trop envie de se défouler après ces mois sans pouvoir voler.
- Sur le sept ? répéta Océane, l'air songeur. Moi je dis que c'est Lily qui va l'emporter.
- Je pencherai plutôt pour Millea, rétorqua Tara.
- Et voilà ! Rien que de l'ingratitude ! dramatisa Fiona. Mais vous allez voir ! Je vais me venger !
Elles rigolèrent et les trois filles commencèrent par s'échauffer avant de prendre position pour le départ.
- Attention ! Trois ! Deux ! Un ! Partez ! s'écrièrent ensemble Tara et Océane.
Aussitôt, Lily, Fiona et Millea s'élancèrent sur le parcours, bien décidées à l'emporter.
Elles slalomaient entre les arbres, partaient en vrille, en piqué, frôlant le sol, connaissant par cœur le chemin à suivre pour exécuter le parcours choisi. Au départ, Millea et Fiona étaient un peu en avance mais Lily les avait vite rattrapées et, à mi-parcours, elle était au coude à coude avec Millea, Fiona légèrement en retrait.
Océane et Tara hurlaient des encouragements aux trois sans distinction, prises tout autant que les participantes dans l'excitation de la course.
Elles étaient en train d'entamer un dernier slalom lorsque Fiona donna une brusque poussée d'accélération, dépassa ses deux amies et passa juste avant elles la ligne d'arrivée alors que Lily et Millea arrivaient ex-æquo.
- Autant pour nous, s'esclaffa Tara.
- Je l'avais bien dis que je me vengerais ! lança Fiona, les joues rougies par la course autant que Lily et Millea.
Elles éclatèrent toutes de rire et félicitèrent la gagnante en reconnaissant leur erreur. D'autres courses suivirent sur lesquelles Fiona remporta une autre victoire, Millea deux et Lily une, mais elle comptait bien se rattraper par la suite.
C'est les yeux brillants d'excitation et de joie que les cinq filles retournèrent au château à la nuit tombée en commentant les manœuvres exécutées par les autres avec enthousiasme. C'était un véritable bonheur de s'être retrouvées et Lily fut heureuse de constater que, l'espace d'une soirée au moins, Tara recouvra son rire d'antan.
(à suivre…)
Chapitre 5 :Je voiiiiiis… Je voiiiis… des lettres… des mots… des phrases… un paragraphe… un chapitre… Ah ! Vous voulez savoir ce qu'il y a dedans ? Hmmmm… Les voies de l'avenir sont impénétrables très chers lecteurs ;-)
RAR :
Darriussette : PARDOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! Promis, j'écorcherai plus ton pseudo T.T Pô fait exprès ! Quoique… nan je blague lol. Bon, alors, passons à ta review sautille un peu partout parce qu'a une review de Darriussette Hem ! reprend son sérieux… « J'en ai déjà eu ? O.o» En fait, pour Tara, il n'est pas dit que toutes vont savoir, mais certaines, sans aucun doute, quand ça… Là, faut demander à Tara :-) Rogue… Ben vu comme il est dans sa Pensine en 5ème année, je crois bien que le moment où il va réaliser tout ce que tu viens de dire c'est… jamais ! lol bon, j'exagère, y'aura une amélioration post-Poudlard, mais jusque là, nada ! Rhôôôôô ! Remus est pas un goujat ! il sait pô comment agir le pauvre petit, et pis s'il vaut pas sortir avec elle, il allait pas lui dire oui, nan ? Et pis t'as bien vu comme ça le peinait pour Océane ? Pauv' petit… Allez, viens dans les bras d'Eno qu'elle te console « Oui, je sais, je suis une profiteuse :-P » Le boulot s'est bien passé sinon, j'ai survécu lol -) Allez biiiiiiiiiiiiz !
Hermy73 : C'est réparé, c'était juste une erreur de manipulation :-) J'ai remis le résumé des années précédente. Merci de m'avoir prévenue, j'avais rien capté !