Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Chapitre 3

Un petit malentendu

Les quatre jours passèrent trop lentement pour Harry. Ron et Hermione ne se chamaillaient plus. La jeune fille refusait l'affrontement. Ginny s'ennuyait ferme et Harry en avait assez d'attendre. Ils se remirent aux cours de Défense contre les forces du mal. Chacun affrontait l'un de ses camarades. Hermione se faisait régulièrement battre par Ron et Harry trouvait cela curieux.

- Espères-tu qu'il sera moins fâché contre toi si tu le laisses te battre dans un duel ? lui demanda-t-il en confidence. Ce n'est pas la bonne solution. Il a déjà la grosse tête à cause de ce malencontreux Expelliarmus d'hier soir !

Hermione secoua la tête.

- J'ai peur, dit-elle simplement, de le réduire en chair à pâté si je laisse ma colère guider ma baguette, Harry.

Harry allait se mettre à rire lorsqu'il se rendit compte que la jeune fille était à bout de nerfs.

- Je n'en peux plus. Je crois que je vais retourner chez mes parents. La seule chose qui me retient, c'est toi. Je veux être à tes côtés quand tu affronteras Voldemort.

Harry hocha la tête, touché par l'accent de sincérité d'Hermione.

- Tu n'as pas besoin de repartir chez toi, Hermione. Tu ne seras nulle part plus en sécurité qu'ici.

- Mais ce n'est pas une question de sécurité ! s'exclama Hermione en éclatant en sanglots.

Ho ! non ! songea Harry avec désespoir. Il détestait voir les filles pleurer. Il ne savait que faire, ni que dire.

- Je sais bien qu'on ne m'aime pas beaucoup, hoquetait Hermione, mais je croyais que Ron au moins m'aimait bien. Je n'ai pas dit un seul mot sur le Quidditch pourtant ! Et j'ai fait des efforts pour ne pas le contredire chaque fois qu'il dit quelque chose de stupide ! Il m'a dit en moins d'une semaine plus de méchancetés que tous les Serpentard réunis en cinq ans !

Harry se rappela leur dernière dispute quelques heures auparavant, lorsque qu'un hibou postal avait amené une lettre de Viktor Krum à Hermione. Ron avait choisi ce moment pour douter de la sincérité du joueur de Quidditch bulgare quant à son engagement dans l'Ordre du Phénix. Hermione n'avait pas bronché. Ron avait continué sur sa lancée : comment un disciple de Karkarov, Mangemort notoire, meilleur élève de Durmstrang, où l'on étudiait, c'était bien connu, la magie noire et les sorts impardonnables, pouvait-il adhérer aux idées de Dumbledore ? Peut-être parce que la jeune fille qu'il aimait était fille de moldus et que l'amour qu'il lui portait était bien plus fort et plus important à ses yeux que toutes les dictatures idéologiques, avait répondu froidement Ginny. Ron avait éclaté de rire. Il avait douté de la sincérité même de cet amour et avait insinué que Krum se servait d'Hermione pour espionner au sein de l'Ordre. Harry avait été sur le point d'intervenir devant la pâleur de son amie. Il voyait sa main qui se crispait sur la lettre qu'elle tenait. Hermione cependant avait conservé assez de sang-froid pour répondre :

- C'est étrange que tu dises cela, avait-elle fait remarquer. Pour être un espion il faut être très intelligent. Et n'as-tu pas toujours dit –enfin, depuis que Viktor est mon petit ami- qu'il n'avait pas plus de cervelle que le vif d'or qu'il devait attraper et que les coups de cognard qu'il avait pris dans la tête l'avaient rendu à moitié idiot ?

- C'est vrai, avait continué Ron, même que c'est pour cela que tu es sa petite amie : ainsi tu parais encore plus intelligente, encore plus parfaite, Mademoiselle Préfête Je-Sais-Tout.

- Ron ! avait explosé Ginny.

Hermione l'avait calmée en posant sa main sur la sienne. Elle tremblait encore un peu et elle était blême.

- Ce n'est rien Ginny. Je suis sûre que c'est le dépit qui fait parler ainsi ton frère.

Et avant que Ron ait pu intervenir, elle avait ajouté :

- Il aurait aimé être un excellent joueur de Quidditch, tu le sais. Il est tout simplement jaloux des talents de Viktor.

Puis elle avait quitté leur compagnie une fois de plus. Harry en était conscient Ron était allé très loin, cette fois. Peut-être trop ?

- Tu sais Hermione, essaya-t-il alors que les sanglots secouaient son amie, parfois, on voudrait faire souffrir autant qu'on souffre.

Elle leva ses yeux pleins de larmes vers lui.

- Je sais de quoi je parle, reprit Harry. Et si tu enlevais déjà ces boucles d'oreilles, je suis certain qu'il serait moins acerbe avec toi.

Hermione porta les mains à ses lobes.

- Je ne savais pas que ces simples morceaux de pierre pourraient faire tant de mal, murmura-t-elle.

- C'est que ce ne sont pas de simples morceaux de pierres, corrigea Harry sur le ton docte qu'elle affectionnait. Ce sont des fragments d'étoile filante.

Hermione sourit à travers ses pleurs. Elle ôta lentement les boucles d'oreilles. Elle les contempla un moment dans sa main.

- Tu n'imagines pas ce que c'est bon de se sentir aimée à ce point, Harry, soupira-t-elle.

- En effet, répondit Harry.

Hermione couvrit vivement sa bouche de sa main.

- Je suis idiote ! Je ne voulais pas dire…

Harry se mit à rire un peu confus.

- Hé bien, dit- il, je comprends ce que tu ressens Hermione. Tu te dis que c'est bien agréable d'entendre sur ton passage : Ha ! voici Mlle Je-Sais-Tout ! Cette petite prétentieuse d'Hermione Granger ! Avec ses cheveux en bataille et son air supérieur ! Oui peut-être, mais elle est quand même la petite amie de Viktor Krum ! Krum ! Le Krum de l'équipe nationale de Quidditch de Bulgarie ? Elle est sa petite amie ? Wahoooo !

- On dit cela de moi ? murmura Hermione d'une petite voix.

- Tout Poudlard sait que Viktor Krum t'envoie des hiboux régulièrement, Hermione !

- Non, releva Hermione, que je suis prétentieuse et que j'ai l'air supérieur ?

- Hé bien, hésita Harry qui n'avait aucune envie de la voir s'effondrer à nouveau en larmes.

Hermione renifla.

- Ron a raison alors ?

- Non ! Non ! Non ! s'écria Harry.

- Et que je suis affreuse avec mes cheveux en bataille ? Et je suis affreuse aussi quand ils sont coiffés !

Les sanglots roulaient dans la fin de sa phrase et ses lèvres se remirent à trembler dangereusement. Harry ouvrit des yeux effrayés derrière ses lunettes.

- Non ! Non ! répétait-il tandis que les larmes reprenaient leur flot sur les joues d'Hermione.

Il se traita de tous les noms qui pouvaient signifier la stupidité. Elle l'avait consolé, conseillé même lorsqu'il s'était fourvoyé avec Cho, l'année précédente. Et lui était incapable de lui rendre la pareille.

- Ecoute Hermione, commença-t-il. Je ne suis pas très doué pour ce genre de choses, tu le sais. Mais je t'assure que moi je t'aime bien. Et que ton air supérieur et tes cheveux en bataille me manqueraient si tu n'étais plus là. Et que nous avons tous besoin de toi auprès de nous, pour nous dispenser les plus élémentaires conseils de prudence et de bon sens.

- Ho merci, Harry ! s'écria Hermione en se mouchant bruyamment.

Elle se précipita dans ses bras et se mit à pleurer sans retenue. Harry se dit qu'il aurait mieux fait de se taire et de prendre la fuite. Mais ç'aurait été un peu lâche. Il referma ses bras sur Hermione et tapota son dos, dans un geste aussi saugrenu que dérisoire. Elle sembla apprécier cette marque d'affection ridicule, pourtant, et parut se calmer. Elle essuya ses yeux rougis et remercia Harry d'avoir pris le temps de l'écouter.

- Je vais essayer encore quelque jours, promit-elle en tentant un sourire qui tenait davantage de la grimace. Si tu crois que la disparition de ces boucles d'oreilles suffiront à…

Elle renifla et Harry craignit qu'elle ne fût repartie pour un tour.

- La prochaine fois, la prévint-il, envoie-le au tapis.

- Je sais que je peux le faire, admit-elle. Mais j'ai peur de lui faire mal.

- Ca lui fera les pieds ! s'exclama Harry. Et cela le ramènera peut-être à la réalité.

Ron méritait bien cela. Il lui aurait bien mis lui-même son poing dans la figure pour lui avoir infligé le genre de scène dont il avait horreur, mais Ron était plus grand et plus fort que lui. Hermione ferait cela très bien, même si Harry se réservait le droit de dire sa façon de penser à son ami.

Il monta au dortoir. Ron était déjà couché. Harry lui souhaita une bonne nuit, mais Ron ne répondit pas, bien qu'Harry fût certain qu'il ne dormait pas encore. Avant de s'endormir, Harry songea que Rogue le ferait sûrement appeler le lendemain. Son cœur se mit à battre plus fort. Et s'il refusait ? Il en parlerait à Dumbledore. Il faudrait d'abord le trouver et le convaincre, mais cela en valait la peine. Il essaya de se calmer. Il fallait être prudent. Travailler d'abord avec Rogue, lui montrer ce dont il était capable. Il le trouverait sans doute inapte et faible, comme d'ordinaire. Il s'élèverait contre cette idée folle. Ce serait à lui de le convaincre. C'était à lui de mettre tout en œuvre pour arriver à ses fins.

Il finit par s'endormir. Il fit un rêve étrange. Il était là, dans son enveloppe glacée de reptile. Il glissait. Il cherchait quelque chose. L'endroit lui était vaguement familier. Il ne chercha pas savoir quel était cet endroit. Il ne fallait pas que l'autre se rendît compte de sa présence. Il resta silencieux et immobile dans l'esprit du serpent. Il rampait vers une porte entrouverte. Il ne distinguait que des formes dans le noir. Cela lui suffisait. Il savait qu'il était là, roulé dans l'obscurité, être difforme et disgracieux. Soudain, deux yeux s'ouvrirent dans l'ombre. Deux grands yeux terrorisés. Il n'y eut pas un cri. Harry retint sa surprise. Il s'éveilla en sursaut. Il suait. Son cœur battait la chamade. Il n'était pas certain d'avoir échappé à l'attention du serpent. Il n'était pas certain de s'en être sorti indemne. Il s'allongea à nouveau et ferma les yeux. Il saurait bien vite si Voldemort s'était aperçu de sa présence. Il ne rêva plus cette nuit-là. Il dormit tranquillement jusqu'au matin. Lorsqu'il s'éveilla, il n'était pas très tard. Il se demanda pourquoi Ron avait déjà quitté son lit, alors qu'il était du genre à flemmarder. Et surtout il se demanda pourquoi Voldemort avait jugé bon de tuer Kréattur !

Harry se força à attendre la convocation de Rogue. Il renonça à aller directement à son bureau en descendant de la salle des Gryffondor. Il se rendit dans la salle à manger. Ginny, Hermione et Ron déjeunaient en silence. Harry les salua et seules Ginny et Hermione lui répondirent. Hermione lui jeta un regard d'incompréhension. Elle ne portait plus les boucles d'oreilles de Viktor. Il l'interrogea des yeux avec un léger signe de tête vers Ron. Elle secoua la tête et leva les épaules. Ron lui jeta un regard plein de rancœur. Harry prit place en silence, au moment où Pattenrond sautait sur la table. Hermione le prit sur ses genoux avec un petit commentaire bien plus affectueux que réprobateur. Des hiboux entrèrent dans la salle pour déposer le courrier. Coq, ainsi que deux autres chouettes inconnues se posèrent au milieu de la table. Errol, quant à lui s'effondra sur les coquetiers vides de Ginny et Hermione. Il renversa le verre de lait de Harry. Aussitôt le liquide disparut comme absorbé par le bois et les coquetiers se volatilisèrent.

Ron tendit la main vers le hibou de ses parents qui sautilla jusqu'à Hermione. Elle prit la lettre avec étonnement, se demandant ce que les Weasley pouvait bien lui vouloir personnellement. Elle fut vite détrompée : la lettre venait des Granger qui s'inquiétaient pour leur fille. Les Weasley leur avaient envoyé Errol afin qu'ils puissent correspondre avec elle plus commodément. Coq revenait de chez George et Fred avec un paquet attaché à la patte. Le petit hibou avait peiné pour le porter jusqu'à Poudlard. Ron le délivra et l'envoya à la volière. Il ouvrit le paquet et la lettre qui l'accompagnait. Les jumeaux leur faisaient parvenir quelques nouveaux échantillons de leur gamme de farces et attrapes, histoire de passer le temps de manière constructive. Ils leur donnaient accessoirement des nouvelles de l'extérieur. Le Chemin de traverse était sillonné quotidiennement par les patrouilles d'Aurors à la recherche des adeptes de Ils-Savaient-Qui. Les affaires s'en ressentaient et les jumeaux se félicitaient d'avoir engagé une campagne de vente par correspondance, qui, elle, s'annonçait sous les meilleurs auspices.

- Ca m'étonnerait que Maman nous laisse aller les voir lorsque nous devrons faire nos achats de rentrée, murmura Ginny. Elle a déjà pris mes mesures pour une nouvelle robe avant de partir.

- Ouais, soupira Ron en pliant la lettre de ses frères. Mais au moins toi tu n'hérites pas de celle de tes frères aînés…

Il désigna du menton la chouette qui attendait patiemment qu'on voulût bien lui enlever son fardeau.

- C'est pour toi ? demanda Ron. Qui est-ce ?

Ginny sourit ironiquement.

- C'est Dean.

- Et qu'est-ce qu'il dit ?

Hermione ne put s'empêcher d'éclater de rire :

- C'est sa correspondance privée ! Cela ne te regarde pas, voyons !

- Occupe-toi donc de la tienne ! grogna Ron.

Il chassa le quatrième hibou du milieu de la table vers la jeune fille. Hermione reconnut l'écriture de Viktor Krum sur l'enveloppe. Elle soupira et ouvrit son courrier avec lassitude.

- Alors ? reprit Ron sur un ton caustique quand elle eut commencé sa lecture. Tout va bien en Bulgarie ? C'est loin la Bulgarie, hein, Hermione ?

Harry et son amie levèrent un sourcil interrogateur vers le jeune homme. Mais Ginny leva la main, les yeux toujours rivés à sa lecture. Ils se tournèrent vers elle, attentifs et impatients.

- Dumbledore a écrit à toutes les familles des élèves de Poudlard, ou bien il est entré en contact avec elles, pour les persuader que leurs enfants étaient en sécurité à Poudlard. Les Thomas ont aussi reçu une lettre de McGonagall. Au fait, ajouta Ginny, j'ai aussi eu des nouvelles de Neville. Il a également reçu une lettre de McGonagall. Et il a une nouvelle baguette ! 25 cm, bois de rose, racine de Mandragore !

- Il te raconte sa vie ? se moqua son frère.

- Il est mon ami, répondit doucement Ginny. Je l'aime beaucoup. C'est lui qui a poussé Dean à venir me parler après que j'ai rompu avec Michael. Il a reçu un article du Chicaneur de la part de Luna, sur je ne sais quelle plante rare, voire imaginaire.

- Que peut faire Michael d'un tel article ?! s'étonna Ron.

Ginny leva les yeux au ciel, tandis que Harry se mordait les lèvres.

- En même temps elle lui disait, continua Ginny sans daigner répondre à la question stupide de son frère, que son père avait renoncé à leur expédition, parce que ce qui se passait dans le pays surpassait largement les Ronflaks cornus et que le Chicaneur se devait d'être présent afin de révéler la vérité vraie sur les agissements de Vous-Savez-Qui !

- On n'a pas fini de rire ! ricana Ron. Enfin… façon de parler…

- Luna a reçu un courrier de Flitwick, d'après Neville, souligna Ginny.

Mac Gonagall et Flitwick étaient les directeurs des Maisons de Gryffondor et Serdaigle. Il y avait fort à parier que les professeurs Chourave et Rogue avaient également envoyé des courriers aux élèves de leurs Maisons respectives.

- Même Serpentard ? chuchota Ron.

- Serpentard est une Maison de Poudlard, rappela prudemment Hermione. Sans Serpentard…

- Sans Serpentard, il n'y aurait pas de Voldemort ! la coupa Ron abruptement.

- Et il n'y aurait pas de Poudlard non plus ! renchérit Harry.

Ron renifla.

- Souvenez-vous de la chanson du Choixpeau, lors de la rentrée l'année dernière, reprit Ginny.

Ils ne se rendaient pas compte qu'ils parlaient bas, comme au chevet d'un malade, ou d'un mourant.

- Quatre Maisons unies dans un effort commun, rappela Hermione.

- Oui, mais Serpentard… chuchota Ron.

- Serpentard ne se résume pas Malefoy, n'est-ce pas ? hasarda Harry qui résumait la pensée de tous.

Hermione eut un petit rire sans joie.

- Heureusement, car je ne vois vraiment pas quel genre de point commun je pourrais avoir avec eux !

Ron se pencha alors en avant, par-dessus la table et lui dit en la regardant dans les yeux :

- Le mensonge, la malice et la traîtrise.

Hermione ouvrit la bouche et pour la première fois de sa vie, peut-être, ne sut que dire. Son visage trahissait le plus profond des bouleversements. Ron continuait à la fixer.

- Voilà tes points communs avec ce dégénéré de Malefoy ! ajouta-t-il.

Alors Hermione le gifla de toutes ses forces. Elle se leva aussitôt après, imitée par Ginny, et s'enfuit en courant.

- Mais qu'est-ce qui t'a pris, balbutia Harry à Ron.

- Elle m'a frappé ! réalisa Ron avec stupeur. Et je saigne !

Il essuya une goutte de sang qui perlait à sa narine.

- Et tu as de la chance, Ron Weasley ! gronda Ginny dans une colère noire. Tu as de la chance qu'elle ait encore des réflexes moldus, parce moi, je t'aurais fait ça !

Elle leva sa baguette et lança : Chauve-Furie ! de toute son indignation. Elle n'attendit pas de voir l'effet de son sortilège. Elle courut derrière son amie.

Ron porta ses mains à son visage dans un cri de douleur et de panique. Il repoussa Harry qui voulait l'aider.

- Maintenant toi aussi tu as un point commun avec Malefoy ! dit ce dernier.

- Ho ! toi, ça va ! lui cria Ron tandis qu'il se dépêchait de quitter la salle, les mains toujours sur le visage.

Il entra brutalement en collision avec le professeur Rogue devant la porte qui lui laissa le passage dans un sourire narquois. Severus Rogue s'avança vers Harry, toujours médusé.

- Allons, allons, allons, Potter, n'avez-vous pas assez d'ennemis que vous fassiez fuir aussi tous vos amis ?

Harry leva vers lui un regard d'incompréhension totale.

- Je vous assure que je n'y suis pour rien !

- Tss ! Tss ! fit Rogue. Quand les choses tournent mal, vous y êtes toujours pour quelque chose, Potter.

Harry le regarda par-dessus ses lunettes. Il attendait une parole amère, un geste de colère de sa part. Il serra les mâchoires et pensa aux conseils de Lupin. A son projet, aussi. Il ne fallait pas le réduire à néant pour un stupide mouvement d'humeur.

- Si vous le dites, Professeur…

Rogue ne put retenir un tic de surprise, ou de dépit, devant cette humilité soudaine.

- Voyez-vous cela, murmura-t-il comme pour lui-même. Le célèbre Harry Potter reconnaît qu'il peut avoir tort ! Qu'avez-vous fait de votre arrogance, jeune homme ?

Harry le regarda un long moment en silence. Le point commun entre Gryffondor et Serpentard ? Il venait de le trouver : c'était l'orgueil.

Harry suivit Rogue dans son bureau. Il se sentait un peu mal à l'aise. Il évitait le regard de Rogue. Celui-ci ne semblait pas non plus très détendu. Il le pria d'attendre et disparut quelques minutes avant que Harry pût le retenir. Lorsqu'il revint, il avait repris son assurance.

- Professeur, commença Harry. Il est revenu.

Rogue s'approcha de lui vivement.

- J'étais à nouveau dans le serpent. Comme la nuit où Mr Weasley… En fait j'étais le serpent.

- Et que s'est-il passé ? demanda brusquement Rogue.

- Il a tué Kréattur.

- Qui ?

- Kréattur, reprit calmement Harry. L'Elfe de Maison de… des Black, Monsieur.

Rogue le fixa un long moment dans les yeux.

- Pourquoi vous a-t-il montré cela ? se décida-t-il à demander.

- Il ne me l'a pas montré, répliqua Harry. J'étais simplement là. Je ne pense pas qu'il se soit aperçu de ma présence…

- C'est justement là le problème, Potter. Vous ne pensez pas…

Harry serra les poings. Rogue eut un petit sourire de satisfaction. Il reprit pourtant aussitôt un visage impassible.

- Si ce que vous dites est vrai… reprit-il. Et je vous crois volontiers, bien que je ne voie pas l'intérêt pour le Seigneur des Ténèbres de se donner tant de mal pour éliminer un vulgaire Elfe de Maison.

Harry avait pourtant l'impression qu'il voyait parfaitement les motivations de Voldemort.

- … alors il est temps de se remettre au travail ! termina Rogue.

Harry se prépara. Il sentit cette intrusion de Rogue dans son esprit comme une lame glacée. Il lui offrit en pâture les Dursley et leurs mesquineries quotidiennes, mais cela ne le blessa pas. Il le laissa voir la peine qu'il ressentait de n'avoir plus Sirius auprès de lui. Il lui permit même d'effleurer sa rancœur à l'égard de Cho, pour avoir amené sa stupide amie à l'AD. Rogue fouillait dans son esprit à la recherche d'autres choses que celles qu'il savait déjà. Et il n'y arrivait pas. Au contraire, peu à peu il sentait une résistance à laquelle il ne s'attendait pas. Il se sentait repoussé de plus en plus fermement. Soudain, cette résistance s'effondra. Il sut que Harry refusait d'entrer dans son esprit. Que la crainte le retenait. La crainte d'apprendre des choses qu'il n'avait pas envie de connaître. Ce fut le jeune homme qui rompit le contact, et cela surprit le professeur.

- Vous seriez-vous entraîné, Potter ?

- Non, professeur, répondit Harry un peu gêné.

- Je me disais aussi, répondit Rogue, que vous ne pouviez avoir suivi ces simples conseils de prudence.

Le sarcasme était moins virulent que d'ordinaire dans la voix de Rogue. Il lui fit signe qu'il pouvait sortir.

- C'est tout ? demanda Harry un peu désorienté.

- Cela suffit pour aujourd'hui, Potter. Je voulais juste voir où vous en étiez. Allez, j'ai autre chose à faire. Je vous ferai prévenir quand nous pourrons reprendre.

Harry quitta la pièce, décontenancé. Il s'était attendu à un peu plus de morgue. Il aurait cru que Rogue aurait essayé de le déstabiliser davantage. Il était perplexe. Il ne put s'interroger plus avant. Il vit Ginny qui courait vers lui, effondrée.

- Viens vite, lui cria-t-elle. Hermione est complètement bouleversée. Il faut que tu lui parles !

Harry essaya de plaisanter.

- Tu dois te tromper, Ginny. Hermione n'est jamais bouleversée.

- Harry ! Elle fait ses bagages !

Et comme Harry ne paraissait toujours pas voir la gravité de la situation, elle s'écria :

- Avec ses mains ! Elle dit qu'elle retourne chez ses parents et qu'elle ne veut plus jamais entendre parler de sorciers, de magie, ou de tout autre chose de ce genre.

- Elle n'est pas sérieuse ! blêmit Harry.

- Tout ce qu'il y a de plus sérieuse ! Je crains que nous ne perdions Hermione, Harry. Tout çà à cause de mon stupide frère !

Harry se mit à courir derrière Ginny qui remontait vers les dortoirs. Ils s'arrêtèrent devant les escaliers qui menaient à Gryffondor.

- Heu… fit Harry. On a oublié un petit détail, Ginny. Je ne peux pas monter dans le dortoir des filles.

Ginny se frappa le front. Elle aussi avait oublié le toboggan sonore.

- Essaie de la raisonner encore, proposa-t-il à la jeune fille. Dis-lui que j'arrive, ou n'importe quoi d'autre qui la fera patienter. Je vais trouver Ron pour savoir ce qui lui a pris !

Il repartit vers son propre dortoir, qui était vide. Il visita les salles du rez-de-chaussée. Il se dit qu'il en aurait pour la journée à tout vérifier. Il retourna dans le Hall, sous le grand lustre qui avait retrouvé sa place initiale après le départ précipité du Professeur Ombrage. Là, il appela à voix haute mais sans crier cependant : Dobby ! Et ce fut Peeves qui apparut. Il se mit à tourner autour de Harry en riant.

- On a des problèmes, Potter ? demanda-t-il.

- Va-t-en Peeves, le chassa Harry. Ou plutôt non, dis-moi si tu as vu Ron Weasley.

- On cherche son copain rouquin et jaloux, Potter ? Tu as peur qu'il fasse une grosse bêtise ? Rassure-toi, il est fou furieux, mais pas encore désespéré.

- Où est-il ? demanda Harry en tâchant de rester calme.

Peeves se mit à rire.

- Si tu comptes sur ce stupide Elfe de Maison, tu ne le trouveras jamais. Car Dobby a de gros gros problèmes avec sa Winky, Harry Potter ! Pauvre pauvre pauvre Winky !

Peeves éclata d'un rire qui résonna dans tout le Hall.

- Peeves, reprit Harry d'une voix doucereuse. Si tu me dis où est Ron tout de suite, je te ramènerais une caisse de Bombabouses de chez Fred et George la prochaine fois que j'irai les voir.

Peeves revint vivement vers Harry.

- Rien que pour moi ?

Harry hocha la tête.

- C'est une promesse, Peeves.

Peeves s'envola en riant encore jusqu'à s'asseoir sur le lustre scintillant.

- Tu ferais bien d'aller voir du côté du marécage ! Il est assez stupide pour y tomber dedans, sans même le faire exprès.

Harry détala aussitôt. Il courut jusqu'à l'endroit où le professeur Flitwick avait installé un morceau du marécage que George et Fred avaient créé pour mettre Ombrage dans une colère noire. Effectivement, Ron était là. Il lançait des cailloux dans l'eau stagnante, avec force et rage.

- Hum, fit Harry. Si tu veux le combler de cette manière, tu vas y passer les vacances !

- Fiche le camp ! cria Ron.

- Ron, Hermione s'en va, dit-il sérieusement.

- Bon débarras !

- Tu ne penses pas ce que tu dis.

- Ha ! fit Ron avec colère. Monsieur Harry Potter sait toujours tout ! Monsieur Harry Potter sait ce que les autres pensent ou ne pensent pas ! Alors regarde-moi bien là, ajouta-t-il en montrant son front, et tu sauras ce que je pense de toi ! Et de ta prétendue amitié !

Harry remonta ses lunettes sur son nez dans un geste qui dénotait son agacement. Mais Ron était trop énervé pour s'en rendre compte.

- Crois-moi, Ron, riposta Harry, si je savais lire dans les pensées des autres, cela m'arrangerait fort. A présent, tu vas te calmer et me dire exactement ce que tu as et pourquoi tu sèmes cette pagaille ?

Il sortit sa baguette et la pointa vers Ron.

- Et que comptes-tu faire, le provoqua Ron. Me lancer un sortilège Impardonnable ?

- Une stupéfixion suffira, je pense, à te faire tenir tranquille.

- Tu oserais ? le défia Ron, avec une pointe de crainte dans la voix.

- Tu as bien osé traiter Hermione de Serpentard !

Ron rougit. Il releva le menton pourtant.

- Ouais, et elle fait la paire avec toi.

Harry hocha la tête. Se pourrait-il que Rogue ait eu raison quand il avait prétendu qu'il avait sûrement quelque chose à voir avec ce cataclysme émotionnel ?

Soudain Ron explosa :

- Cela te va bien, hein, Harry de donner des leçons ! Va donc voir Hermione. Elle est prête à laisser tomber Krum pour te tomber dans les bras ! Tu parles ! C'est dans les tiens qu'elle est tombée ! Et puis ne fais pas cette tête d'ahuri ! Tu sais très bien de quoi je parle !

Un instant Harry se demanda s'il n'allait pas faire appeler Mrs Pomfresh. Mais elle enverrait sans doute Ron à Ste Mangouste et il ne pouvait se faire à l'idée de son ami dans le même état que Lockhart. Il secoua la tête comme pour chasser cette image apocalyptique.

- Ecoute Ron, tu sais comme moi que j'aime beaucoup Hermione, et que je dois être le seul à l'apprécier à sa juste valeur, avec Viktor Krum s'entend, mais de là à … et je peux t'assurer que si elle doit tomber dans d'autres bras que ceux du dit Krum, ce ne sera pas les miens. Parce nous n'avons ni l'un ni l'autre…

- Ce n'est pourtant pas l'impression que j'ai eue hier soir, après le cours de Défense contre les forces du mal !

Les yeux de Harry s'agrandirent au-delà du cercle de ces lunettes. Il sentit un fou rire qui montait depuis son estomac. Il éclata de rire et ne put plus s'arrêter. Il tomba à genoux dans l'herbe, le souffle court et riant toujours. Ce fut au tour de Ron de croire son ami devenu fou. Il le regardait pleurer de rire et commençait à se sentir un peu ridicule, même s'il ne savait pas pourquoi.

Harry se calma un peu.

- Je savais que je n'aurais jamais dû la prendre dans mes bras, haleta-t-il en essuyant ses yeux.

- Tu reconnais quand même qu'elle était dans tes bras ! fit Ron, un peu moins agité.

- Je ne reconnais rien du tout, Ron ! Elle pleurait sur mon épaule. Crois-moi, j'étais assez embêté comme cela.

Ron le regarda d'un œil soupçonneux :

- Elle pleurait ? Et pourquoi ? A cause de Krum ?

- A cause de toi. Depuis que nous sommes à Poudlard, tu la harcèles. Tu ne t'en rends même pas compte.

- Mais qu'est-ce qu'elle lui trouve à ce Krum ! s'entêta Ron. Et puis si elle l'aime, elle n'a rien à faire de moi et de tout ce que je peux dire.

- L'as-tu entendu dire qu'elle l'aimait ? demanda Harry.

- Mais pourquoi est-elle allée avec lui à ce fichu bal alors ? s'impatienta Ron.

- Parce que ce doit être terriblement agréable d'être pour quelqu'un autre chose que cette affreuse prétentieuse d'Hermione Granger, répondit Harry doucement. Et parce que tu ne lui as pas demandé de t'accompagner avant ! Bougre d'idiot !

Ron se sentait très mal à ce moment précis. Il réalisa qu'il s'était montré très acerbe avec Hermione. Et les paroles qu'il avait prononcées un peu plus tôt lui revinrent à la mémoire. Il chancela.

- Elle ne voudra plus jamais m'adresser la parole, Harry, pâlit-il.

- Elle est peut-être déjà repartie, répondit Harry.

- Non ! s'écria Ron en s'élançant vers le château.

Il s'arrêta quelques pas plus loin et revint vers Harry.

- Mais qu'est-ce que je vais lui dire ? Si jamais elle accepte de m'écouter.

- Je crois que je vais t'accompagner cette fois encore, répondit Harry en rangeant sa baguette dans la poche arrière de son pantalon.

Ron le gratifia d'un sourire penaud.

- Tu crois que j'ai encore une chance ?

Harry haussa une épaule. On peut toujours essayer, sembla-t-il dire.

- Et Krum ? demanda encore Ron.

- Ca, c'est le problème d'Hermione ! répliqua Harry. Et pour l'instant je m'occupe du tien !

Il ajouta après quelques secondes de silence :

- Mais, nous savons tous les deux qu'Hermione n'a jamais de problèmes. Elle n'a que des solutions !

Ron se mit à rire. Il soupira de soulagement.

Ils entrèrent dans le Hall au moment où Hermione atteignait la dernière marche de l'escalier, Ginny attachée à son bras. Elle vit Ron avec Harry et se détourna aussitôt, les bras croisés, la poitrine soulevée d'un sanglot étouffé. Ron fit un geste de l'index à sa sœur pour lui signifier qu'il n'oublierait pas le Chauve Furie dont il portait encore les marques sur le visage.

- Hermione, commença Harry. Il y a eu un malentendu…

- J'ai fort bien entendu, au contraire, répondit Hermione.

Harry poussa Ron en avant.

- Je ne voulais pas dire cela, se défendit Ron. Enfin, si, mais c'était parce que je croyais que… Ho Harry aide-moi !

Hermione leva les yeux au ciel, soupira fortement et reprit ses valises.

- Où vas-tu ? s'écria Ron avec désespoir.

- Je vais demander à Hagrid de m'amener au premier arrêt de bus normal ! répliqua Hermione froidement. Je rentre chez moi, et dites bien au professeur Dumbledore qu'il est inutile d'envoyer quelque hibou désormais.

- Ne t'en va pas ! pria-t-il.

Il se mit devant elle et prit ses valises de ses mains.

- Qu'est-ce que je vais faire, moi, si tu t'en vas ?

- Ce que tu as toujours fait Ron : t'attacher aux pas de Harry, bâcler tes devoirs, espérer devenir un grand champion de Quidditch, et débiter bêtises sur bêtises à longueur de journée. Ha, et tu devras prendre ton rôle de préfet un peu plus au sérieux, à présent que je ne serai plus là pour faire ton travail à ta place.

- Reste, insista Ron. S'il te plaît. Je n'aurais jamais dû te dire ce que je t'ai dit. Je te fais toutes les excuses que tu veux. Mais reste. Nous avons besoin de toi ici.

Hermione le regarda longuement. Puis elle lui reprit ses valises des mains et appela Pattenrond. Il ne vint pas à l'appel de son nom.

Ron essaya une dernière tentative :

- Hermione si tu restes je…

Tous l'écoutaient en retenant leur souffle.

- Si tu restes je…

Il cherchait fébrilement ce qu'il pourrait bien faire pour qu'elle acceptât de ne pas quitter le monde des sorciers.

- Oui, Ron, que feras-tu ? A quoi pourrais-tu bien renoncer pour me voir rester ?

Il fit un dernier effort mais rien ne vint. Il baissa les bras et la tête.

- A quoi veux-tu que je puisse renoncer ? Je n'ai rien. Je ne peux même pas promettre de renoncer à faire partie de l'équipe de Quidditch, je ne sais même pas s'ils voudront de moi l'année prochaine ! A être préfet ? si cela se trouve je suis déjà viré à cause de George et Fred et je ne le sais pas encore ! C'est sûr, comment veux-tu que je rivalise avec des morceaux d'étoiles.

Il balaya les cheveux d'Hermione pour découvrir ses oreilles et s'aperçut à ce moment seulement qu'elle ne les portait plus.

Il y eut un silence. Les taches de rousseur de Ron se colorèrent davantage. Il jeta un regard désespéré à Harry qui lui fit signe qu'il ne pouvait rien pour lui. Il baissa les yeux sur sa sœur qui soutint son regard avec insolence. Il revint à Hermione. Ses yeux étaient rouges et son visage pâli. Pattenrond s'avança en miaulant dans le couloir. Ron s'effaça.

- Après tout, tu fais comme tu veux, dit-il.

Il sourit amèrement car Rogue suivait Pattenrond.

- Que se passe-t-il ? demanda le professeur sur un ton agacé.

Il jaugea la scène d'un œil acéré et fit un sourire narquois :

- Vous nous quittez, Miss Granger ? Est-ce définitif ?

- Mes parents s'inquiètent fort pour moi, Professeur, mentit Hermione avec aplomb. J'avais décidé de rentrer les rassurer, mais mes amis m'ont convaincue que je serais plus en sécurité auprès d'eux que dans le monde… moldu.

- C'est une sage décision, en effet, murmura Rogue. Bien que l'idée de ne plus vous voir perturber mes cours de potions m'enchantait particulièrement, je dois le dire. Cependant, le temps est peut-être venu, où il nous faudra mettre en veille nos sentiments personnels pour notre propre salut.

Ron émit un grognement et Rogue tourna son attention vers lui.

- Vous disiez, Weasley ?

Hermione fit à Ron un léger signe de dénégation.

- Rien, Monsieur, répondit ce dernier de mauvaise grâce.

Et il se mordit la langue juste après. Rogue s'apprêta à repartir lorsqu'il fit un pas vers Hermione.

- Miss Granger, j'ai trouvé votre… animal de compagnie qui fouinait du côté des bureaux des professeurs. Que cela ne devienne pas une habitude. Dans le cas contraire je me verrai dans l'obligation d'enlever des points à la valeureuse Maison de Gryffondor… Parfaitement, Mr Weasley, nous sommes en vacances, mais il serait fort dommage que vous commenciez l'année avec un solde négatif.

Il repartit vivement, sa robe flottant derrière lui, comme un drapeau noir.

Ginny se précipita vers son frère et lui donna une tape sur le bras.

- Tu ne peux pas t'en empêcher, hein ? maugréa-t-elle.

- Je croyais que tu m'aurais soutenu ! se tourna Ron vers Harry.

- Pourquoi ? répondit Harry. Rogue a raison en ce qui concerne les sentiments personnels.

Ron ouvrit la bouche sans qu'un son pût en sortir. Ginny se saisit des bagages de Hermione et la serra contre elle. La jeune fille prit son sac d'une main et Pattenrond sous son bras. Elle vint vers Harry. Elle esquissa le geste de se pencher sur sa joue. Elle s'interrompit devant le regard toujours stupéfait de Ron.

- Merci, Harry, dit elle simplement avant de suivre Ginny.

Harry se tourna ver son ami.

- Quoi ? fit-il alors que Ron le regardait toujours avec effarement.

- Tu as dit que Rogue avait raison !

- Oui, admit Harry.

- Je n'y comprends rien ! s'exclama le jeune homme.

- Alors, c'est que tout est revenu dans l'ordre des choses, soupira Harry.