Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.
Chapitre 15
Bellatrix Lestrange
Hermione fit lentement le geste du poignet qui permettait d'ouvrir les portes et ses lèvres bougèrent en silence. Neville, Ginny, Harry et Ron avaient leur baguette levée. Tout doucement, la porte s'ouvrit sur le palier. Hermione ne bougea pas pendant quelques minutes, le cœur battant. Puis elle se décida à avancer d'une marche. Elle sentait sur elle le regard inquiet de Ron.
Une voix se fit entendre.
- Mais regardez donc qui est là ! On croyait prendre un vilain rat tout pelé et on trouve d'innocents agneaux… Montez donc mes agneaux jolis…
Hermione esquissa un geste de sa baguette.
- Pas de ça ma belle !
La voix s'était faite plus dure. Un éclair vert vint du palier.
Ron cria : Hermione ! et lâcha Percy. Il lança un Expelliarmus qui se perdit contre la porte tandis qu'Hermione s'affalait et roulait sur lui. Harry, à son tour, lâcha Percy, qui dévala les escaliers. Ron retenait Hermione sans mouvement.
- Elle est là ! murmurait la jeune fille. Et j'ai vu trois autres personnes sur le palier… lâche-moi maintenant…
- Mais tu vas tomber, lui répondit Ron.
- Lâche-moi, si tu veux avoir cette raclure de fond de chaudron, Ron…
- Pardon, murmura-t-il.
Il la lâcha à regrets et elle continua à glisser sans pouvoir se retenir jusqu'aux pieds de Neville et Ginny.
La voix de Bellatrix Lestrange retentit à nouveau.
- Allons les enfants, venez donc. Je pourrais vous avoir l'un après l'autre dans cet escalier, comme cette petite idiote.
- Nous sommes encore quatre, Bellatrix, lui répondit Harry. Et vous, vous devez vous montrer pour lancer un sort à chacun d'entre nous…
- Je peux vous tuer tous d'un seul geste…
- Qu'est-ce que vous attendez pour le faire ? la défia Harry. Ce n'est pas la mort de six personnes de plus qui pèserait sur votre conscience…
- Je te veux vivant, Bébé Potter…Du moins jusqu'à ce que le Maître décide d'en finir avec toi…
Ron glissa jusqu'à Harry.
- Qu'est-ce qu'on fait ? demanda-t-il à voix basse.
- On gagne du temps, répondit Harry. Ces fichus Aurors finiront bien par arriver.
- Il faut la forcer à se montrer ! dit la voix d'Hermione.
- Qu'est-ce qu'elle dit ? s'inquiéta Ron.
Il ne voyait que la semelle de ses chaussures et un genou sur une marche. Sa tête se perdait dans la descente.
- Elle dit qu'il faut la forcer à se montrer ! répéta Neville. Il faut la provoquer. Et descendre sa robe sur ses genoux…
- Quoi ? firent les trois autres.
- Quoi ? fit Neville. Oh ! pardon Hermione !
Il ramena la robe de la jeune fille sur ses jambes et la coinça sous ses mollets, tout en regardant pudiquement ailleurs.
Il reprit :
- Elle a raison, Harry. Parle-lui donc de ce quart d'heure que lui a fait passer son maître…
Harry sourit pour lui même. Il savait exactement ce qu'il fallait dire pour la mettre en rage. Il fit signe à Ron de se mettre en place. Ce dernier avait sa baguette dans une main et celle d'Hermione, ramassée sur les marches, dans l'autre. Qu'elle y vienne cette raclure de fond de vieux chaudron !
- Alors, Bellatrix, reprit Harry. Voldemort a-t-il été satisfait de vos exploits au Chemin de Traverse ? Vous avez tout de même réussi à blesser une vieille femme et à briser du verre. Qu'a-t-il dit quand il a su qu'un jeune garçon vous avait envoyé au milieu des poubelles ? Il est vrai que Voldemort a l'habitude de devoir ses échecs à des enfants…
- NE PRONONCE PAS SON NOM ! SALE PETIT MORVEUX !
Ron recula instinctivement. Elle avait encore plus peur que lui d'entendre ce nom.
- Vous préférez que je l'appelle de son nom moldu, Bellatrix ? Demanda Harry.
- TAIS-TOI !
- Voldemort vous a-t-il récompensé comme vous le méritez pour votre travail de ce jour-là ? Laisser échapper une fois de plus ce stupide Bébé Potter… Tss Tss ! Bellatrix ! Ce n'est pas digne de vous… Voldemort n'a pas dû apprécier…
- Ca suffit !
Ron faillit être surpris. Il leva les deux baguettes, comme dans la forêt interdite. Il prononça la première formule qui lui vint à l'esprit.
- Locomotor Mortis !
Bellatrix s'agrippa à sa baguette. Elle poussa un long cri d'horreur et de rage, tandis qu'elle basculait en avant. Ron se plaqua contre le mur. Harry fit de même de son côté.
- Wingardium Leviosa ! cria Neville les mains sur la tête en se jetant sur les marches.
Bellatrix Lestrange se mit à flotter au dessus des escaliers. Ginny la laissa passer puis d'un geste annula le sort de lévitation.
La femme tomba de tout son poids sur Percy. Elle hurla une nouvelle fois et leva sa baguette vers Harry. Ce dernier et Ron étaient déjà aux prises avec deux Mangemorts qui leur lançaient des sortilèges depuis le palier.
- Harry ! cria Hermione comme elle put.
Les yeux écarquillés d'horreur, elle ne pouvait qu'assister, impuissante, la tête en bas, à la victoire de Bellatrix Lestrange.
- Non ! Bella… tu ne t'en tireras pas comme ça…
Tous tournèrent la tête vers la porte de la cave. Peter Pettigrew était debout contre le mur. La robe sale et la mine plus chafouine qu'à l'ordinaire. La baguette tournée vers Harry, incapable de bouger les jambes, Bellatrix Lestrange comprit que son heure était venue. Mais ce serait elle qui mènerait Harry à la mort :
- AVADA…
- Protego !
Ron, Neville et Ginny se rapprochèrent autour de Harry. Ron fut un peu moins rapide. Il sentit une brûlure dans la jambe, venue d'un éclair du palier, et tomba sur Harry.
- AVADA KEDAVRA !
Harry voulut lever sa baguette. Gêné par Ron, il ne comprit pas tout de suite que l'éclair vert ne lui était pas destiné. C'était Bellatrix Lestrange qui l'avait reçu, presque à bout touchant.
- Nous sommes quitte, Harry… disait Queudver.
- Harry ! cria Ron avant de lancer un autre sort de protection… Je crois qu'ils sont là…
En effet, la panique s'emparait des deux Mangemorts qui bloquaient l'entrée des escaliers.
- Nous sommes là ! cria Harry tandis que Ron lançait des sorts coup sur coup pour renvoyer les Mangemorts sur le palier.
Queudver fit un salut ironique au jeune Potter.
- Nous nous reverrons, Harry…
Il disparut dans un craquement bref.
Ginny et Neville repoussaient déjà le corps de Bellatrix pour dégager Percy. Ils constatèrent avec soulagement que celui-ci ne portait aucune trace de l'Avada Kedavra de Pettigrew.
- Ron ? Ginny ? Harry ?
C'était la voix de Bill et Ginny bouscula tout le monde pour se jeter dans les bras de son frère.
Percy ouvrit un œil comme il put. Sa tête était un chaudron chauffé à blanc. Une voix lui parvenait, encore un peu lointaine.
- Tu vas bien ? Tu n'as pas mal ?
C'était la voix de Ron. Percy souffla de soulagement.
- Non ! Je ne vais pas bien ! J'ai mal partout !
Il réussit à tourner un peu la tête et ce qu'il aperçut entre ses paupières gonflées le stupéfia : ce n'était pas à lui que son frère s'adressait, c'était à cette peste d'Hermione Granger. Il la soulevait délicatement pour redresser sa tête et l'installer dans une position plus confortable. Elle glissait sans cesse. Ils se mirent à rire.
- C'est inutile, Ron, réussit à dire Hermione. Tant que l'effet du sortilège ne sera pas passé, je ne pourrai me tenir toute seule.
- Bill est là, lui apprit Ron. Il va conjurer ce fichu sortilège en deux secondes…
- Hé Ho ! fit Percy. Je suis là…
- Hé Ho Percy ! répondit Ron. T'as vraiment pas l'air en forme…
- J'ai mal… haleta Percy.
Ron cala Hermione de sa main sur son épaule et descendit les deux marches qui le séparaient de lui.
- Je sais, Percy, dit-il doucement.
Il caressa doucement le visage martyrisé de son frère.
- Mais ça n'est rien comparé à ce que moi je vais te faire quand tu seras guéri…!
Percy ferma les yeux. C'était fini, enfin. Il pourrait peut-être dormir à présent.
- Percy ? Percy ? s'affola Ron. Bill ! Viens vite !
Bill dévala les escaliers à l'appel de son jeune frère, suivi de Ginny. Il se pencha sur Percy.
- Est-ce qu'il est… demanda Ginny dans un souffle.
- Non, dit Bill dans une grimace. Il s'est endormi.
Ron s'assit contre l'épaule d'Hermione, soulagé.
- Bonjour, Bill, salua celle-ci avec un grand sourire. On va avoir droit à un sermon ?
- Y a des chances, ma belle, estima Bill en répondant à son sourire. Mais sans doute après que vous soyez tous passés par Ste Mangouste.
Il désigna la jambe de Ron.
- Maman ne va pas être contente, Ronnie Chéri, grimaça-t-il. On a abîmé son petit garçon. Elle va être furieuse.
- On lui ramène son fils, elle ne sera peut-être pas trop sévère…
Ron et Bill échangèrent un regard sceptique.
- Vous n'aurez qu'à dire que c'est moi qui ai eu l'idée, proposa Hermione.
- Dites-lui plutôt que c'est moi…
Harry s'assit sur une marche à côté d'Hermione. Il regardait le cadavre de Bellatrix Lestrange et n'éprouvait plus qu'un grand dégoût. Comment avait-il pu ressentir plus de haine contre cette femme que contre Pettigrew. Elle avait tué Sirius, c'était un fait. Mais Peter, lui, avait causé la mort de ses parents, et avait voulu la sienne.
- Harry, tu vas bien ? lui demandait Hermione.
Il l'observa un instant. Ron la retenait pour qu'elle se tienne droite et sa tête tombait sur l'épaule de leur ami.
- Je vais t'arranger ça, dit Bill en retroussant ses manches.
- Occupe-toi d'abord de Percy, conseilla plutôt Ron. C'est plus urgent.
- Si tu le dis ! sourit Bill. Je reviens dans quelques minutes.
Il jeta un sort de locomotion sur Percy et lui fit remonter les escaliers, aidé par Ginny.
Harry soupira fortement.
- Je vais voir Neville, dit-il. Je l'ai laissé aux prises avec Fol-Œil et je crois qu'il n'a apprécié que moyennement.
Il fut sur le palier en deux bonds.
- Ça te fait mal ? demanda Ron à Hermione.
Il soulevait sa main qui retombait sans réaction.
- Non, répondit la jeune fille. Je ne sens rien. Seulement, j'ai un peu de mal à respirer.
Il la redressa un peu plus. La tête d'Hermione dodelina sur son épaule. Il arrangea ses cheveux qui couvraient ses yeux.
- Je crois qu'on est bon pour le conseil de discipline, cette fois… murmura-t-il.
- Oui, souffla Hermione.
- Je dirai que c'est moi qui ai eu cette idée idiote de vous amener chercher Percy. Ils me croiront, c'est mon frère.
- Et pourquoi ferais-tu cela ?
- Parce que s'ils prennent ma baguette, je pourrais encore trouver un travail quelconque chez Fred et George. Ou avec Charlie. Il ne me laissera pas tomber, Charlie… Tandis que toi, tu ne pourras pas retourner faire des études chez les moldus… et tu n'as pas de famille chez les sorciers…
- Je pourrais toujours me faire engager par Charlie, moi aussi. Je connais plein de choses sur les dragons, tu sais…
Ron fit un sourire qui tenait plus de la grimace.
- On a intérêt à se mettre au roumain… A moins que tu ne saches aussi parler quelques langues étrangères ?
- Non, je sais juste quelques mots de bulgare…
- J'imagine fort bien lesquels, murmura Ron avec amertume.
Hermione prit une respiration violente.
- Ron ! Je crois que je ne vais pas bien du tout…
En effet, elle était de plus en plus pâle et son regard devenait terne.
- Houlà ! fit Ron.
Il se leva malgré la douleur de son mollet et la hissa dans les escaliers. Bill accourut à l'appel désespéré de son frère et Ron s'effondra sur le palier, la jambe en feu.
- Tiens bon, Hermione ! répétait Bill tandis qu'il la transportait dans un endroit plus clair. Les brancardiers ne vont pas tarder… Quelqu'un sait-il quel sort elle a reçu ? cria-t-il à la cantonade.
- C'est Bellatrix Lestrange qui l'a frappée ! répondit Neville, heureux d'échapper à l'œil de Maugrey.
Celui-ci s'approcha d'Hermione à son tour et bouscula Harry qui lui tenait la main.
- Ce doit être quelque chose de bien tordu, alors… estima-t-il en examinant la jeune fille.
Hermione battait des paupières, dans un effort surhumain pour rester consciente.
- Disparaître os… murmura-t-elle. Harry … Lockhart…
- Elle dit que c'est le même sortilège qu'a utilisé Lockhart pour "soigner" mon poignet et qui a fait disparaître mes os… traduisit Harry.
- Non, cria Ron, de l'autre côté de la pièce. Elle a tous ses os… C'est autre chose.
Remus Lupin abandonna la jambe brûlée du jeune Weasley pour courir à Hermione.
- Cela ne vous rappelle rien Alastor ?
- Neuro Mortis ? soupira Maugrey très soucieux.
Remus saisit Hermione à bras le corps.
- Pas le temps d'attendre ! Je l'emmène ! décida-t-il.
Maugrey retira la main d'Hermione de celle d'Harry.
- Elle va bien, n'est-ce pas ? demanda ce dernier alors que Lupin disparaissait avec Hermione.
- Qu'est-ce que c'était ? interrogea Ginny. Cela n'avait pas l'air si grave…
Maugrey la fixa de son œil valide, tandis que son œil magique traversait la porte des escaliers et se bloquait sur le corps sans vie de Bellatrix Lestrange au sous-sol.
- C'est une bombe à retardement, signée Bellatrix Lestrange. Une cochonnerie pleine d'effets secondaires.
Ron s'approcha en claudiquant.
- Mais ils vont la soigner ?
Sa voix était basse. Il se retint à Ginny pour ne pas tomber. Maugrey baissa son œil sur la blessure du jeune homme.
- Jolie cicatrice, laissa-t-il tomber.
A ce moment, les brancardiers de Ste Mangouste apparurent. Ils soignèrent les blessures apparentes de Percy toujours endormi avant de l'emporter à l'Hôpital. Neville était pâle. Les médicomages crurent qu'il était blessé aussi et insistèrent pour lui faire subir des examens.
- De toutes façons, décida Bill, on y va tous. Il faut faire voir la jambe de Ron et nous aurons des nouvelles d'Hermione. Oui, Neville, tu viens aussi… Tu expliqueras ainsi toi-même à ta grand-mère pourquoi tu te retrouves à chasser le mangemort alors qu'elle te croit bien à l'abri.
Neville fit une grimace.
- J'aimerai mieux affronter la colère de Rogue, estima-t-il.
- T'en fais pas, répondit Harry. Ça viendra aussi…
