Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.
Chapitre 18
La Rentrée
Le Professeur McGonagall déposa le Choixpeau Magique sur le tabouret. Hagrid fit entrer les Première Année. Ils paraissaient plus terrorisés que les années précédentes. Lorsque le Choixpeau se mit à chanter, il y eut parmi les nouveaux arrivants quelques frémissements d'angoisse.
Le Choixpeau ouvrit la fente qui lui servait de bouche et dans un silence plus profond que les années précédentes il entonna :
Je n' vais pas vous raconter d'histoires
Je n' vais pas vous chanter d' chansons
Relisez vos livres d'Histoire
Et apprenez-en la leçon
Quand les ch'valiers terrassaient les dragons
La paix régnait en ce donjon
Bec et ongles griffes et dents
Pour défendre Poudlard tout est bon
Si vous n' voulez verser des larm' de sang
Main dans la main chaque Maison
Devra chanter la mêm' chanson
Je dois répartir c'est mon rôle
Et croyez-moi ce n'est pas drôle
Quand j'aimerais vous réunir
Sous mon chapeau vous prévenir
Il faut que j'avoue quelque chose
Que j'envoie à Gryffondor,
Que j'expédie à Serdaigle
Que j'adresse à Poufsouffe
Que je dépêche à Serpentard
Vous êtes tous à Poudlard.
Du courage et de l'intelligence
De la volonté, de la patience
De l'astuce et de l'habileté
Vous avez tous à partager.
Je n' vais plus vous raconter d'histoires
Je n' vais plus vous chanter d' chansons
Bec et ongles griffes et dents
Pour défendre Poudlard tout est bon
Passons à la répartition.
Le Professeur McGonagall se leva, un parchemin à la main et commença à appeler les noms des nouveaux. Les applaudissements étaient discrets, comme si la chanson du Choixpeau était encore dans les têtes. Harry essayait de se la répéter et il regrettait qu'Hermione ne soit pas auprès de lui. Ron, lui ne faisait aucun effort pour participer. Il repérait les têtes des nouveaux et touchait sans cesse son insigne de Préfet sur sa poitrine, comme pour se persuader qu'il lui faudrait prendre ces jeunes en charge tout seul. Harry fut sur le point de lui rappeler qu'ils étaient cinq préfets à se partager le travail. Il se tut lorsque son regard tomba sur la chaise vide à côté de lui.
Enfin, le Professeur McGonagall se rassit et le Professeur Dumbledore se leva.
- Je n'aime pas plus les discours que l'an dernier, dit-il. Aussi je n'en ferai pas. Et personne d'autre n'en fera, ajouta-t-il avec un sourire de connivence aux anciens élèves. Cependant, comme vous le savez, comme vous le constatez au nombre de places vides autour de vous, cette rentrée n'est pas une rentrée comme les autres. Je voudrais que nous ayons une pensée pour ceux qui ne sont pas là aujourd'hui. Certains ne reviendront pas. D'autres voudraient être ici aujourd'hui. D'autres encore nous quitterons avant la fin de l'année. Je ne le souhaite pas. J'espère au contraire que nous serons plus nombreux dans quelques mois, quand je vous dirai : bonnes vacances à tous. Mais nous n'en sommes pas là. Efforçons-nous de faire de notre mieux. Soyons vigilants et surtout gardons les pieds au sec. Il n'y a rien de pire que des chaussettes humides pour attraper un bon rhume.
Les Première Année levèrent des visages effarés vers le Directeur et les anciens élèves, qui réprimèrent un sourire.
- Mr Rusard, reprenait Dumbledore, me prie de vous préciser qu'il passera dans les classes dès demain matin pour remettre à chacun d'entre vous, y compris …excusez moi…
Il s'interrompit pour rajuster ses lorgnons et lire un papier qu'il sortit de sa poche : y compris aux petits malins de sixième année – ils se reconnaîtront – qui s'imaginent pouvoir le rouler,
Il remit le papier dans sa poche et poursuivit :
- …un copie du règlement intérieur qui sera affiché à la porte de son bureau ainsi que sur les panneaux s'affichage de chaque Maison. A présent, bienvenue à tous.
Il frappa dans ses mains et le premier repas de l'année apparut sur la table. Harry sourit à l'émerveillement des nouveaux. Cet émerveillement se changea en panique pour une fille de Première Année de Gryffondor lorsque Nick-Quasi-Sans-Tête vint saluer les nouveaux élèves de sa maison. Ginny intervint, en tant que Préfète, et la fille retrouva un peu de calme. Harry tourna involontairement la tête vers la table des Serpentard d'où des ricanements s'élevèrent. On entendit des mots comme "moldu" ou "fichu Sang-de-Bourbe" et "courage légendaire de Gryffondor". Ron leur aurait bien fait ravaler leurs insultes, mais Nick vint les saluer à leur tour et s'installa entre Harry et lui. Il le regarda longuement, d'un œil réprobateur que le fantôme ne remarqua pas, occupé qu'il était à discuter de stratégie de Quidditch avec Seamus Finnigan.
- Hum ! se décida enfin Ron, en renonçant à tapoter l'épaule translucide du spectre. Veuillez m'excuser Sir Nicholas, mais vous êtes à la place d'Hermione.
Sir Nicholas examina le banc vide à travers la transparence de son corps. Il comprit soudain et fit un "oh!", à la fois d'entendement et de compassion. Il traversa aussitôt la table et Neville par la même occasion. Celui-ci grimaça.
- Sir Nicholas ! Vous savez que j'ai horreur de ça !
- Alors faites-moi une place, jeune homme !
Et il s'installa à côté de lui, tandis que Seamus disait :
- Alors, Sir Nicholas : ce sacré Choixpeau nous a refait le coup de l'an dernier.
- En effet, fit Nick. J'espère que cette année, il sera entendu.
Harry leva les yeux de son assiette. Il n'avait plus faim tout à coup.
Dumbledore fit défiler l'hymne de Poudlard et battit la mesure avec sa baguette magique. Cette année, les airs choisis furent tristes pour presque tous les élèves. Ron faisait semblant de chanter et remuait les lèvres de mauvaise grâce. Il se leva en même temps que les Première Année. Harry se demanda s'il allait leur donner quelque surnom peu flatteur comme l'année précédente, ou taper dans ses mains comme Percy en appelant : Première Année ! Première Année ! Suivez-moi ! Je suis Préfet ! Le jeune Potter le suivit des yeux, un peu inquiet. Il l'entendit regrouper les nouveaux, aidé par Ginny.
- Bon, les enfants, dit-il. Je m'appelle Ronald Weasley, Sixième Année, et je suis Préfet –il montrait son insigne rouge- Je vous amène à vos dortoirs. Vous me suivez, je suis facile à repérer.
Et en effet il dépassait tout le monde d'une tête d'un roux flamboyant.
- Allez, tout le monde est là ? En route. Ginny tu fermes la marche et tu veilles à ce qu'aucun ne se perde en route.
Harry soupira. Ç avait l'air de se passer plutôt bien. Il était prêt à quitter la table lorsqu'il sentit une présence tout prêt de lui. Dean, Seamus, Neville et quelques autres qui s'apprêtaient également à prendre le chemin des dortoirs, se rassirent dans le même mouvement. Harry tourna la tête vers Drago Malefoy. Il soutint son regard et il n'avait nullement besoin de lire dans ses pensées pour savoir ce qu'il voulait.
Il ne le laissa pas attaquer le premier :
- Malefoy ? Quelle surprise ? Je ne pensais pas te revoir, cette année.
- Si j'ai déçu ton espoir, Potter, alors je ne suis pas mécontent d'avoir dû revenir dans cette école dirigée par…
Il laissa sa phrase en suspens avec mépris. Mais Harry savait qu'il avait surpris le geste de ses camarades de Gryffondor.
- En tout cas, moi, je suis heureux de voir ces lieux débarrassés de cette sang-de-bourbe de Granger.
Neville se leva avant tout le monde.
- Elle reviendra, Malefoy ! Elle reviendra !
- Bellatrix Lestrange ne fait pas les choses à moitié, sourit Drago.
- C'est peut-être pour cela qu'elle est tout à fait morte ! laissa tomber Harry.
Il se souvint dans le même temps que Bellatrix était la tante de Drago. Le jeune Malefoy serra les mâchoires.
- Tu te croies malin parce que ta petite amie a tué la plus puissante des Mangemorts du Seigneur des Ténèbres, Potter ?
- Ho mais ce n'est pas Hermione qui a tué Bellatrix ! s'écria Neville.
- Non, reprit Harry. C'est le bras gauche de Voldemort qui a tué son bras droit.
- Tu mens ! grinça Malefoy.
Il paraissait si tendu que Crabbe et Goyle s'avancèrent, croyant à une bagarre imminente.
- Où allons-nous ? hein Malefoy ? si les Mangemorts s'entretuent ? Je crois que ton père n'a pas encore eu l'occasion de quitter Azkaban. Peut-être s'y trouve-t-il plus en sécurité qu'au milieu des vautours qui entourent son maître…
Malefoy serra les poings. Il jeta un œil discret vers la table des professeurs. Dumbledore discutait avec cet étrange bonhomme au drôle de chapeau qu'il pensait être le nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Il n'était pas certain qu'il n'eût pas l'œil posé sur lui. Et puis, tous les Sixième Année étaient assis à leur table. Cela faisait beaucoup trop pour Crabbe et Goyle.
- On se retrouvera, Potter !
- On aura du mal à l'éviter, répondit Harry sur un ton narquois.
Malefoy quitta la Grande Salle, très digne, malgré les regards qui se tournaient vers lui, beaucoup moins admiratifs que quelques mois plutôt.
- Bien joué, Harry ! le félicita Seamus.
- Ouais ! renchérit Dean. Heu… C'est qui le bras gauche de Voldemort ?
Neville, Seamus et quelques autres frissonnèrent à ce nom.
- Tu te souviens de Croûtard ?
- Le rat de Ron ?
- C'est lui !
Dean mit un moment avant de se remettre. Il quitta la Grande Salle le dernier lorsque les lumières s'éteignirent. Il arriva au dortoir et se dirigea vers le lit de Ron.
Seamus terminait de défaire ses valises. Les lumières étaient baissées chez Harry et Neville. Celles de Ron étaient éteintes. Ses vêtements étaient jetés en vrac sur le lit et une touffe de cheveux roux dépassaient des couvertures qu'il avait ramenées sur sa tête.
- Hé Ron ! chuchota Dean.
- Quoi ?
La voix venait de la porte du dortoir. Dean touchait pourtant la tête de Ron sur l'oreiller. Il se tourna, incrédule. Ron était sur le palier, en robe de chambre, une serviette sur le bras et sa brosse à dents à la main. Effaré, Dean sentit bouger sous ses doigts ce qu'il croyait être la tête rousse de son ami. Il cria.
- CHHHHH !
Une boule de poils orangée toute chaude jaillit des couvertures. Harry éclata de rire. Neville se tordait de rire dans son lit. Seamus, un instant saisit par le cri de Dean, s'essuyait à présent les yeux tant il pleurait de rire.
- Idiot ! fit Ron. Tu as fait peur à Pattenrond !
Il s'avança vivement pour prendre le chat dans ses bras.
- J'ai fait peur à Pattenrond ! s'écria Dean à peine remis de sa frayeur. J'ai fait peur à Pattenrond ! C'est lui qui m'a fichu la trouille !
Ron le bouscula un peu pour attraper son oreiller et le secouer.
- Qu'est-ce que tu voulais ? demanda-t-il sur un ton bourru.
- Je sais plus ! répondit Dean Thomas. Ton sale chat a manqué me faire avoir une crise cardiaque !
- Ce n'est pas un sale chat ! cria Ron.
Harry se mit à rire de plus belle :
- Hermione serait ravie d'entendre ça !
- Si tu lui répètes je te jure que…
- Que quoi ? Ron ?
Et Harry prit l'oreiller de son ami sur les lunettes. Neville lança alors le sien sur Ron. Qui le lui renvoya, le manqua mais faillit assommer Dean. Seamus ne voulut pas être en reste et les oreillers volèrent bientôt dans la pièce. Pattenrond, que tant d'agitation empêchait de dormir, s'étira longuement, sauta au bas du lit de Ron et prit le chemin des escaliers.
- Ton chat s'en va, Ron ! dit Seamus.
- Il va aller dormir avec Ginny, fit Ron en baillant.
Dean ouvrit la bouche mais personne ne sut ce qu'il allait dire car Ron lui envoya au visage le coussin qu'il venait de récupérer.
- La barbe de partager son dortoir avec le frère de sa petite amie ! l'entendit-on pester.
Dès le lendemain matin les choses sérieuses commencèrent. Les professeurs firent des commentaires sur les résultats des BUSE et leur parlèrent déjà des ASPIC. A la fin de la journée ils avaient déjà une tonne de devoirs, et Harry s'était fait convoqué chez Rogue. Il n'avait pourtant pas ouvert la bouche. Il avait juste passé la durée du cours à écraser le pied de Ron pour forcer son ami à fermer la sienne chaque fois que le professeur faisait une remarque quant à l'absence d'Hermione. Personne ne répondait à une question qu'il estimait élémentaire ? Quel dommage que Miss Granger ne soit pas là ; je me serais fait un plaisir d'enlever quelques points à Gryffondor pour avoir répondu sans attendre que je l'interroge… Neville intervertissait-il l'ordre des ingrédients de la potion à concocter ? Tss Tss Mr Londubat… qu'allez-vous faire cette année sans les conseils de Miss Granger…
Lorsqu'ils sortirent du cachot, Ron écumait. Il allait se retourner contre Harry, quand on entendit hurler des Première Année. Ron se précipita, pas mécontent de défouler sa mauvaise humeur sur Peeves qui lançait des bombabouses sur les petits nouveaux. Lorsqu'il revint de la salle de bains des Préfets par laquelle il avait été obligé de faire un détour, il attendit Harry dans la salle commune de Gryffondor.
- Qu'est-ce qu'il voulait ? lui demanda-t-il sans préambule.
Harry savait qu'il parlait de Rogue.
- Lire dans mes pensées, répondit-il.
- Une leçon d'occlumancie ? insista Ron à voix basse.
- C'est ce qu'il a prétendu… mais il voulait surtout lire dans mes pensées…
- Pourquoi ? s'étonna Ron.
Harry haussa les épaules :
- Je sais pas… mais j'ai l'impression que ça a un rapport avec Bellatrix Lestrange.
Il lut une interrogation muette dans les yeux de son ami. Il ne put y répondre sur-le-champ, Ron dut partir assumer ses responsabilités de Préfet, auprès d'un groupe de Première Année. Harry songea alors à cette leçon particulière. Rogue cherchait quelque chose dans son esprit, fébrilement. Et comme Harry était curieux de savoir quoi, il l'avait laissé survoler ses idées. Ce ne fut que lorsqu'il lui offrit en pâture les évènements de ce jour où ils avaient retrouvé Percy, que Rogue parut se calmer. Il revint sur la mort de Bellatrix, comme s'il cherchait quelque chose de particulier. Plusieurs fois, Rogue força Harry à se remémorer cette scène. Quand, enfin, Harry le repoussa, le professeur haletait. Son visage exprimait la rage et le bouleversement. Il serrait les dents et les poings. Il avait vu tout ce qu'il y avait à voir et pourtant il n'était pas satisfait. Harry, lui, avait retiré de ce moment une délectation qu'il n'arrivait pas à s'expliquer. Peut-être parce qu'il sentait qu'il avait fait naître en Rogue une frustration semblable à celle que le professeur savait faire naître en lui. Il n'en connaissait pas les causes ; il se doutait qu'elles étaient liées à la mort de Bellatrix Lestrange. Il se sentait léger soudain, et même les sarcasmes de Malefoy qu'il avait rencontré en sortant du bureau, sur les cours de rattrapage en potion, ne l'avait pas atteint. Et comme Rogue lui avait appris, en même temps que sa leçon, qu'une tentative d'évasion de Lucius venait d'échouer il s'était même permis d'éclater de rire.
Harry jeta un œil sur ce que faisait Ron avant qu'il n'arrive. Il vit un parchemin que couvrait un livre ouvert et il fit glisser la feuille pour lire ce qui était écrit. C'était un brouillon de lettre, pour autant qu'Harry put en juger. Il vérifia que Ron était toujours absent et rapprocha sa chaise du papier.
"Ma très chère Hermione, avait écrit Ron, avant de barrer "ma" d'un trait court et appuyé. "Très" était raturé également. Un C majuscule avait été rajouté à "chère" avant que le mot n'ait été rayé également. Finalement, il avait réécrit Hermione, tout court, sous la première ligne. Je t'envoie un compte rendu de cette rentrée. J'ai essayé de retranscrire la chanson du Choixpeau pour que tu puisses te rendre compte de la situation. Il manque plein d'élèves. Les Première Année sont très perturbés. Plus que l'année dernière. Mais je me débrouille. Ginny m'aide beaucoup. Nous avons déjà plein de devoirs. On fera comme convenu. J'enverrai tout à Bill pour qu'il te les porte, ou qu'il les donne à Tonks. Harry voulait m'aider mais je lui ai dit que comme tout était ma faute, c'était moi qui devais le faire. Ça ne me dérange pas. On a eu le cours avec Rogue. Harry n'arrêtait pas de me marcher sur le pied parce que Rogue n'arrêtait pas de dire : si Miss Granger était là… mais Miss Granger n'est pas là… Et l'autre idiot de Malefoy qui ricanait comme un débile… Ensuite j'ai dû aller prendre une douche parce que Peeves lançait des bombabouses sur les Première Année. Il a eu une fichue idée, Harry ! Je ne dis pas pourquoi, on sait jamais, mais tu me comprends !
Sinon, Pattenrond va bien. Tu lui manques. Vraiment beaucoup.
Bien affectueusement était gribouillé. Bien amicalement, souligné, puis raturé. Et Ron avait écrit en majuscule : Et puis zut !
- Hé !
La lettre quitta la table comme Harry sursautait. Il devint rouge de honte, mais pas autant que Ron. Il fut sur le point de donner une excuse bidon, du genre "j'ai pas fait exprès". Cependant, il se dit que Ron ne méritait pas cela.
- T'es pas doué pour la correspondance privée ! fit Harry en essayant de sourire.
- Sa correspondance privée ne le sera plus tant que cela quand Maugrey y aura fourré son œil et sa moitié de nez !
- Quand même !
- Et puis zut !
Ron déchira la lettre en quatre puis en huit, alla jeter les morceaux dans la cheminée et y mit le feu. Il regarda se consumer le parchemin jusqu'à la dernière cendre. Harry se rapprocha de lui.
- Je suis désolé, vraiment…
- De toutes façons, elle était nulle cette lettre…
Il revint vers la table et se remit au travail. Il releva la tête au bout de quelques minutes.
- Au fait, fais-moi penser à te dire quelque chose… à propos de la partie d'échec…
- Quoi ? souffla Harry à voix basse, soudain intéressé.
- Pas maintenant, dit Ron en se replongeant dans son livre. Quand on aura fini de travailler.
Harry ouvrit son livre de sorts et déroula un parchemin.
- Tu sais, Ron, je comprends qu'Hermione te manque. Vraiment beaucoup. Mais tu n'es pas obligé de la remplacer à ce point !
Le reste de la semaine fut épuisant. Les cours succédaient au cours. Ils étaient déjà surchargés de travail. Ron, ainsi que les autres préfets, étaient à la limite de se laisser déborder par les Première Année. Comme il l'avait écrit dans sa lettre à Hermione, les nouveaux étaient particulièrement perturbés. Ils se perdaient sans cesse, Rusard les terrorisait, Peeves les tyrannisaient. Les enfants de familles moldues n'étaient pas seuls en cause. Même les enfants de familles sorcières paraissaient mal à l'aise.
- C'est normal, dit un soir Harry à Ron. Nous n'étions pas plus fiers qu'eux les premières semaines. Souviens-toi de Neville ! Lui-même se demandait ce qu'il faisait à Gryffondor et pas à Poufsouffle !
- Et je me le demande encore ! repartit Nevillle depuis son lit. Ne t'inquiète pas, Ron. Ça leur passera ! Et tu t'en sors très bien.
- J'ai parlé à un Préfet de Serdaigle, continua Ron. Chez lui c'est pareil.
- Tu vois ! renchérit Seamus. De toutes façons, c'est bien connu, vous les Préfets, vous avez tendance à trouver que les petits nouveaux sont toujours un peu abrutis et vous regardez tout le monde avec un petit air supérieur, votre badge sur votre poitrine, comme si c'était la médaille de l'Ordre de Merlin.
- Ce n'est pas vrai ! riposta Ron. Mais j'aimerai bien qu'Hermione soit là. Elle verrait tout de suite ce qui ne va pas…
- Fiche-nous la paix avec Hermione ! Bailla Dean. Franchement, elle est encore plus présente quand elle n'est pas là que quand elle nous rebat les oreilles avec ses "il faut faire ci" "il ne faut pas faire ça" "Et c'est comme je le dit…" "Et débrouillez-vous pour ne pas faire perdre à Gryffondor les points que je viens de nous faire gagner…"
Les quatre autres se mirent à rire. Ron un peu moins fort que ses compagnons. Il ne serait peut-être pas facile de faire gagner Gryffondor, cette année. Mais cela avait-il une réelle importance ? Ron était bien près de se dire que non.
