Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Chapitre 19

Le retour d'Hermione

Un vendredi soir, vers la mi-septembre, Harry attendait devant la fenêtre de la salle commune de Gryffondor que Ron ait terminé de recopier le travail de la semaine pour Hermione. Lui n'avait pas commencé ses devoirs et il ne se sentait pas d'humeur à le faire. Le lendemain aurait lieu le premier entraînement de Quidditch de l'année, et s'il avait hâte d'enfourcher à nouveau son Eclair de Feu, il n'était guère impatient d'inaugurer ses nouvelles fonctions de capitaine. Certes il avait été flatté lorsque le Professeur McGonagall l'avait fait appeler dans son bureau pour lui apprendre sa nomination. Dans un sens, il ne pouvait en être autrement puisqu'il ne restait que lui de l'équipe qu'il avait intégré lors de sa première année. Mais il craignait tout de même qu'on ne lui explique qu'il avait trop de responsabilités pour devenir capitaine. Il avait même rêvé qu'on nommait Neville capitaine et que Ron criait à tout vent que personne de sensé ne mettrait Neville à la tête d'une équipe de Quidditch.

Il n'avait pas joué au Quidditch depuis qu'Ombrage l'avait interdit de balai plusieurs mois auparavant. Depuis la rentrée, il lui arrivait même de rêver qu'il volait à la poursuite du Vif d'Or, sans vouloir l'attraper afin d'éprouver encore cette sensation palpitante de vitesse et de liberté.

- Hé Harry ! lui cria Dean Thomas depuis la cheminée devant laquelle il se faisait battre à plate couture au jeu d'échec par Seamus Finnigan. Tu crois que Malefoy jouera dans l'équipe de Serpentard cette année ?

- Je ne le vois pas jouer pour Poufsouffle ! répondit Harry.

Il jeta un regard vers Ron, toujours penché sur ses parchemins. Drago n'avait pas manqué de faire quelques allusions à ses maladresses du début de l'année précédente. Le jeune Weasley n'avait pas paru s'en offusquer plus que cela. Il savait que Ron s'était mis en tête qu'il ne ferait pas partie de l'équipe, afin de ne pas être déçu si le nouveau capitaine décidait de l'évincer. Ils n'en avaient jamais parlé entre eux. Harry se sentait assez mal. Il n'avait pas assisté au dernier match de Ron et ses performances précédentes ne plaidaient pas en sa faveur. Il n'avait pas très envie de le virer de l'équipe, mais il avait aussi très envie de gagner la coupe.

- Tu sais bien ce que je veux dire ! riposta Dean. Tu crois qu'il fera toujours partie de l'équipe à présent que son père est en prison ?

- Silence !

La voix de Ron fit lever la tête aux Premières Années.

- Ça va, Ron ! pouffa Seamus. Tu ne vas pas nous la jouer à la Percy !

Ron lui lança un regard assassin.

- Ouais ! renchérit Dean. Pour une fois qu'on n'a pas Hermione sur le dos ! T'étais plus cool l'année dernière !

- L'année dernière, tu ne sortais pas avec sa sœur ! se mit à rire Seamus.

- Oh ! C'est donc ça ! fit Dean, rempli d'une compréhension soudaine. Je me demandais pourquoi il a l'air de vouloir me réduire la tête chaque fois qu'il me voit !

- Non ! éclata de rire Seamus. Ça c'est depuis que tu as présenté Mimi Geignarde à Jezebel Dawson.

Harry ne put s'empêcher de sourire. Jezebel Dawson était une fille de première année, issue d'une famille de moldus, qui n'avait guère l'habitude de se trouver face à des fantômes à chaque détour de couloir. En fait, elle était parfaitement terrorisée par Nick Quasi-Sans-Tête ; La Dame Grise lui faisait tourner de l'œil ; elle hurlait à l'évocation du Baron Sanglant ; le Moine Gras la tétanisait dès qu'il lui adressait un sourire. Peeves en avait fait sa cible favorite. Dean et Seamus lui avaient raconté que les toilettes des filles était le seul endroit où les fantômes ne se risquaient pas et elle avait fini par aller s'y réfugier, dérangeant pour le coup Mimi Geignarde dans ses conversations avec la mort. Elle avait fui les toilettes en courant, hurlant dans les couloirs, jusqu'à ce qu'elle tombe, littéralement, dans les bras de Ron. Il avait fallu au jeune Préfet plus d'une heure pour réussir à la calmer et obtenir un semblant d'explication. Il avait dû passer une grande partie de la soirée à lui démontrer que les fantômes ne pouvaient lui faire aucun mal, vu qu'ils n'avaient pas d'existence réelle et que leur seule faculté était de se déplacer à travers les murs et les parquets ; qu'on s'habituait très bien à leur présence et qu'elle finirait par les trouver sympathiques. A part Peeves, qui n'était pas vraiment un fantôme, et il fallait le reconnaître, pas vraiment sympathique non plus. La seule attitude raisonnable à avoir avec lui était l'indifférence. Il se rendit avec elle dans les toilettes de Mimi Geignarde, qui demanda à Ron, en battant des cils derrière ses lunettes, s'il avait amené son ami Harry avec lui. Elle se montra charmante quand le jeune Weasley lui promit de lui envoyer son "ami Harry" dès qu'il aurait une minute. Mimi fit même un petit signe à Jezebel et lui proposa de venir pleurer avec elle lorsqu'elle en aurait assez de cette vie triste et solitaire… Depuis, Jezebel vouait à Ron une admiration sans borne, dont le jeune homme se serait bien passé.

Ron referma son livre avec un regard noir à ses deux camarades de dortoir. Cela n'empêcha pas Seamus de lui proposer une partie d'échec à la place de Dean.

- Tu tiens vraiment à ce que je massacre tes pièces neuves, Seamus ? demanda froidement Ron.

- Je préfère que tu massacres mes pièces plutôt que de te voir nous réduire la tête à Dean et moi !

Ron retint un sourire. Il n'était pas si rancunier après tout.

- Tout à l'heure, dit-il. C'est l'heure de ma ronde chez les Première Année. Bon sang, qu'est-ce que ces gamins peuvent être angoissés cette année !

Il poussa un soupir. Ce n'était pas si étonnant après tout. Soudain, Harry poussa un cri. Il détala, sous l'œil anxieux des premières années de la salle.

- Tu feras ta ronde plus tard, Ron ! Viens vite !

Ron le suivit. Il lui aurait bien crié qu'"on ne court pas dans les couloirs" mais il était déjà sorti de la salle. Il arriva en haut des escaliers du Grand Hall au moment où les portes s'ouvraient. Il dut se retenir à la rampe de bois pour ne pas tomber. Il voulut courir mais il ne pouvait pas bouger. En bas, Harry serrait Hermione dans ses bras. Ginny sautait partout en poussant des cris de joie. Tous les élèves se retournèrent vers eux, et même quelques professeurs vinrent s'inquiéter du vacarme. Ron sentit qu'on le bousculait. Neville lui cria de vagues excuses alors qu'il se précipitait lui aussi vers Hermione. Il la souleva de terre dans un grand éclat de rire. Ginny prit l'un de ses sacs de la jeune fille, Neville les autres. Harry lui tendit le bras et elle s'appuya dessus pour qu'il la guide vers le Professeur McGonagall. Celle-ci lui souhaita la bienvenue. Un sourire brillait derrière ses lunettes carrées. Puis elle frappa dans ses mains pour faire cesser l'attroupement qui s'était formé autour de la jeune fille. Hermione lâcha le bras de Harry pour monter seule l'escalier. Ron réussit à descendre quelques marches. Elle montait lentement, une marche après l'autre, dans un effort visible. Il descendit encore.

- Ils t'ont laissée sortir, arriva-t-il à prononcer.

- Apparemment, répondit Hermione.

En une quinzaine de jours elle avait à peine changé. Il ne trouva pas de grande différence avec le jour où il était allé la voir à Ste Mangouste.

- Alors, c'est que tu es guérie, dit-il avec espoir.

- Je crois plutôt qu'ils en avaient assez de moi, répondit Hermione avec une grimace.

- J'imagine que tu n'as pu t'empêcher de leur dire comment ils devaient te soigner, fit Ron sur un ton désabusé.

- Non ! se défendit Hermione, assez mal. C'est plutôt parce je leur ai donné quelques conseils afin de mieux organiser le service des Pathologies des Sortilèges. Ils sont vraiment très susceptibles dans cet hôpital. Et très désorganisés aussi. Un peu plus de rigueur, leur ai-je dit, ne fait de mal à personne et surtout pas aux patients…

Ron lui sourit largement.

- Les Première Année vont t'adorer, Hermione !

- Comment sont-ils ? demanda-t-elle.

A ce moment une robe noire dévala les escaliers en hurlant :

- Ronald !

Une très jeune fille se pendit à son bras, le regard implorant, essayant de se cacher dans les plis de la robe de sorcier de Ron. Le rire de Peeves retentit en haut des escaliers. Il se tapait les cuisses. Ron grogna le nom de l'esprit frappeur. Il décrocha la fille de ses vêtements. Hermione constata qu'elle paraissait terrorisée. Peeves venait de l'apercevoir et il glissa vers elle.

- Houlà Beauté fatale ! fit-il en la saluant très bas son chapeau à la main. Tu as vu, le rouquin s'est trouvé une petite amie pendant que tu te refaisais une santé…

Il pencha la tête avec une grimace horrible.

- Enfin, quand je dis que tu te refaisais une santé… Ça n'a pas marché sur toi, les sorts de réparation esthétique ? Ha mais non ! Que je suis bête, pour faire une réparation esthétique, il faudrait d'abord que tu sois belle d'origine…

- Très drôle, Peeves ! fit Hermione. Laissez-moi passer, je suis fatiguée.

Ron lâcha le bras de la fille de première année qui tentait toujours de se cacher de Peeves auprès de lui. Il offrit son bras à Hermione. Elle le refusa sur un sourire moqueur.

- Merci, Ron, tu es suffisamment occupé comme ça.

Peeves hurla de rire et se mit à tirer les nattes de la fille.

- Jezebel est une trouillarde ! Jezebel est une trouillarde ! Pourquoi est-elle à Gryffondor ? Ça tout le monde l'ignore ! C'est le Choixpeau qui l'a mis' là ! Pour faire la paire avec Ronald !

Tous ceux étaient autour d'eux éclatèrent de rire.

- Peeves ! fit Harry. Ça suffit !

Il éclata de rire à son tour, non à cause de l'esprit frappeur, mais parce qu'il venait d'apercevoir Dean et Seamus en haut de l'escalier. Les deux garçons préférèrent filer lorsque le regard de Ron croisa leur trajectoire. Le jeune Weasley s'écarta pour laisser passer Hermione.

- Première Année ? lui demanda-t-elle à voix basse.

Ron hocha la tête d'un air las.

- Il est temps de remettre de l'ordre dans tout cela, fit-elle.

Harry, Neville et Ginny suivirent Hermione dans sa lente ascension. Peeves disparut dans une grimace à Jezebel. Ron songea qu'il avait raté également le retour d'Hermione. Il baissa les yeux sur Dawson. Pour la première fois depuis la rentrée, ce n'était pas de l'exaspération qu'il ressentait envers elle. C'était de la colère.

- Refais encore une chose de ce genre une seule fois, Dawson, et je te jette au fond du lac avec le calamar géant !

Dawson ouvrit tout grands ses yeux et sa bouche.

- Quel calamar géant ?! hurla-t-elle tandis que Ron montait quatre à quatre les escaliers à la poursuite de ses amis.

Il arriva trop tard à la Tour de Gryffondor. Hermione venait de monter à son dortoir, entourée des filles de sa chambrée, escortée par Ginny. Elle ne descendit pas dîner et Ron l'attendit en vain une partie de la soirée, sa baguette à la main. Il était de retour au pied de l'escalier qui menait aux dortoirs des filles le lendemain à la première heure. Il savait Hermione matinale et il voulait être le premier à lui souhaiter le bonjour pour se faire pardonner son accueil de la veille. Il se précipita dès qu'il la vit descendre, les deux mains accrochées à la rampe, une marche après l'autre. Il lui tendit sa baguette, qu'elle prit entre ses doigts malhabiles encore.

- J'en ai pris soin, lui dit-il. Pas de troll, pas d'araignées, juste un bloque-jambe…

- Je sais… frissonna-t-elle.

Elle fit le tour de la salle d'un regard. Elle était presque vide. Tous étaient déjà descendus déjeuner. Ron lui proposa à nouveau son bras. A nouveau elle le refusa.

- Je marche seule, Ron.

Ils prirent néanmoins ensemble le chemin de la Grande Salle. Tout le long des couloirs ils croisèrent des élèves qui se tournaient sur eux, certains interdits, d'autres surpris. Ils venaient aussitôt la saluer et lui souhaiter la bienvenue parmi eux. Elle se rendit compte qu'ils croyaient toujours qu'elle était à l'origine du sort qui avait causé la mort de Bellatrix Lestrange.

- Tu ne les as pas détrompés ? reprocha-t-elle à Ron.

- Et que voulais-tu que je dise ? Que tu avais voulu faire ta maline une fois de plus en criant : je passe devant ! et que cette raclure t'avait fait dégringolé les escaliers d'un coup de baguette ! Et que c'était moi qui l'avais envoyée au tapis pour la peine ?

- Mais c'est toi, qui l'as envoyée au tapis, Ron !

Ron haussa les épaules.

- Tout le monde s'en fiche !

- Pas moi, dit Hermione.

Son pas était hésitant. Elle prit son bras.

- La prochaine fois que je voudrais faire la maline, tu n'auras qu'à prononcer son nom.

Ron s'aperçut que le badge de Préfet qu'elle portait sur sa robe n'était pas bien accroché. Ses cheveux étaient mal coiffés. Et elle aurait eu besoin de quelques uns des sortilèges de coquettes de Ginny.

- Attends, dit-il.

Il referma correctement l'attache de l'insigne rouge. Elle lui montra ses mains.

- J'ai besoin d'un peu de temps encore. Je ne vais pas être capable de réaliser les nouveaux sorts correctement. Et je crains les cours de potions avec Rogue. Et le cours avec le Professeur Binns : je ne pourrais jamais écrire à l'allure où il dicte. Et tout le retard que j'ai pris…

Il sentit un soupçon de panique dans sa voix. Il se mit à rire.

- Quel retard ? Tu as encore de l'avance sur l'année prochaine ! Calme toi Hermione ! Le professeur Binns ne dicte pas, il récite les livres d'histoire que tu connais déjà par cœur ! Pour les nouveaux sorts, il faudra t'entraîner davantage : cela ne te fais pas peur, j'imagine. Je t'aiderai, si tu le veux. Quant à Rogue, je me mettrai dans ton groupe. Je suis sûr que Harry ne dira rien. Ou bien c'est lui qui se mettra avec toi, comme tu voudras.

- Pardonne-moi, le pria-t-elle. Je suis encore un peu fatiguée du voyage.

Il lui tendit son bras et ils entrèrent ensemble dans la Grande Salle. Les regards se tournaient vers eux.

- Tu vois, lui souffla Ron à l'oreille. Je t'avais bien dit que tout le monde se retournerait sur ton passage cette année.

Hermione fit un sourire amer. Quand ils arrivèrent à leur table, Neville se leva, un large sourire sur son visage rond. Il voulut lui laisser sa place. Ginny le fit se rasseoir, tandis que Dean et Seamus se regardaient en disant à voix basse "la place d'Hermione". Ron lui montra la place qu'il lui réservait depuis la rentrée entre lui et Harry. D'une œillade meurtrière, il avertit Dean et Seamus qu'il n'admettrait pas la moindre réflexion. Il entreprit de servir à Hermione son petit déjeuner tandis qu'elle répondait aux questions de leurs amis.

- Qu'est-ce que tu vas faire aujourd'hui, Hermione ? demanda Ginny.

- Je ne sais pas encore, répondit-elle tout en surveillant distraitement son assiette que remplissait Ron. Peut-être me mettre au travail pour rattraper mon retard. Ou aller trouver les professeurs… Heu… Ron, ce n'est pas pour moi, tout ça… ?

Ron contempla quelques secondes l'assiette remplie de bacon et œufs sur le plat :

- Il faut que tu reprennes des forces.

- Je ne mangerai pas tout cela, je t'assure.

Ron haussa une épaule. Il posa l'assiette devant lui. Comme il reprenait un autre plat, elle l'arrêta.

- Ça ira, Ron, je prendrais juste un chocolat et quelques tartines.

- D'accord ! dit-il.

Elle écrasa une biscotte dans ses mains malhabiles et Ron lui prit le couteau des mains pour beurrer une nouvelle tartine tout en discutant avec Neville.

- Heureux de voir que l'appétit et le sourire te sont revenus, Ron, disait celui-ci avec un clin d'œil à Harry.

- Je me suis dit qu'il fallait que je sois en forme pour cet après-midi, répondit Ron. Si je veux rester dans l'équipe, il faut que j'assure…

- Harry ne te virera pas de l'équipe, tout de même ! dit Neville.

- Harry est mon ami, mais c'est aussi le capitaine de l'équipe, reprit Ron. Il sait que je lui en voudrais à mort s'il me vire, mais il n'aura pas le choix. Mon amitié ne lui servira pas à grand-chose quand il se sera fait lyncher à cause de moi par tous les Gryffondor réunis.

Harry sourit : Je crois que McGonagall m'aura tué avant !

Ron approuva vigoureusement de la tête et se tourna vers Hermione, plein d'espoir.

- Tu viendras nous voir, Hermione ?

- Hé bien… hésita la jeune fille.

Elle observait les cinq tartines qui s'amoncelaient à côté de son bol de chocolat :

- Je crois que j'en ai assez, Ron, merci.

Ron cessa aussitôt de tartiner pour commencer à remuer son bol de chocolat. Neville riait aux larmes. Ron lui lança un coup d'œil interrogatif.

- Qu'est-ce qu'il y a, Neville ? Cela t'amuse de voir quelqu'un de plus maladroit que toi ?

- C'est un peu cela, oui, admit Neville en riant de plus belle.

Dean et Seamus n'osaient croiser leur regard sous peine d'éclater de rire. Ginny regardait son frère d'un air navré. Hermione suivait des yeux la petite cuillère dans le lait.

- Tu pourrais le boire à ma place aussi, Ron. Mais je doute, dans ce cas, que ce petit déjeuner me soit vraiment profitable.

Ron lâcha la petite cuiller :

- Désolé, Hermione.

Il s'attaqua à son assiette, se demandant tout de même pourquoi Neville le regardait avec ce sourire niais.

- Alors ? Tu viendras Hermione ? répéta Ron, la bouche pleine.

- Oui, viens, Hermione, la pria Ginny. On aura ainsi peut-être une chance que cet entraînement ne soit pas une catastrophe.

- C'est moi la catastrophe ? demanda vivement Ron à sa sœur.

- Je n'ai rien dit de tel, se justifia Ginny.

Harry sourit. Elle l'avait pensé si fort que même Ron l'avait entendu.

- Moi, je viendrai en tout cas, annonça Dean Thomas. J'ai entendu pas mal de Deuxième Année qui disaient qu'ils viendraient aussi. Au cas où le capitaine déciderait de nouvelles sélections…

- Mais, manqua s'étrangler Ron. Il n'y a pas de poste vacant dans l'équipe.

Il pâlit un peu. Et se tourna vers Harry qui répondit négativement à sa question muette. Dean haussa les épaules :

- Oh ! Tu sais, ils disaient peut-être ça comme ça…

Ron haussa les épaules à son tour.

- Tu dis n'importe quoi. Et depuis quand tu t'intéresses au Quidditch ? Je croyais que tu ne jurais que par ton football !

- Depuis que ma petite amie fait partie de l'équipe ! répondit Dean.

Il mit son bras autour des épaules de Ginny.

- C'est le meilleur des attrapeurs !

- Non, c'est Harry le meilleur des attrapeurs ! dit Ron.

- Bon, le plus joli alors ! corrigea Dean. T'es d'accord Harry ?

Harry hocha la tête.

- Cette année, je vais demander à être poursuiveur ! rappela Ginny.

- Alors, tu es le plus joli et le meilleur des Poursuiveurs, mon poussin !

Dean embrassa les cheveux roux de Ginny. Ron renifla si fort que le jeune homme jugea préférable de retirer son bras des épaules de la jeune fille. Neville fit alors une diversion salutaire. Il invita bruyamment Luna Lovegood à venir les rejoindre à leur table. Elle s'avança en chantonnant, sa baguette plantée dans cheveux pour les faire tenir en un chignon grossier.

- Bonjour, dit-elle de sa voix flûtée. Bonjour, Hermione. Je suis heureuse de te revoir parmi nous.

Hermione la remercia pour tous les vœux qu'elle lui avait fait parvenir.

- Oui, fit Luna, je crois que c'était une bonne idée, puisque tu es à nouveau avec nous…

Harry toussota. Hermione lui sourit.

- Assieds-toi avec nous, dit Neville en se poussant pour lui faire une place. A moins que tu veuilles aller avec tes amis.

Il jeta un coup d'œil à la table de Serdaigle par-dessus son épaule. Luna ne se retourna pas.

- Ce ne sont pas mes amis…

Elle s'assit. Elle fit un sourire à Ron.

- Tu participes à l'entraînement, cet après midi, Ronald ?

- Heu… oui… fit Ron.

Il se tourna vers Hermione :

- Alors, tu viendras ?

- Si j'arrive jusqu'au terrain de Quidditch… lui sourit Hermione.

Neville se proposa de l'accompagner. Il se tourna à son tour vers Luna : Et toi, tu viendras ?

- Je n'ai rien d'autre à faire, dit Luna.

Hermione se leva lentement. Ron fut debout en un bond.

- Où vas-tu ?

Elle n'eut pas le temps de répondre. Un rire sec retentissait à quelques pas de leur table. Ils tournèrent tous la tête vers Malefoy, suivi de Crabbe et Goyle.

- La mauvaise herbe a la vie dure ! railla-t-il de sa voix traînante. On me l'avait dit, mais je n'y croyais pas. Granger est de retour ! Alors Potter, ta petite amie sang de bourbe a l'air plutôt mal en point…

Harry faillit lui répondre qu'apparemment les sangs-de-bourbe étaient de meilleure constitution que les sang-purs, mais il se retint.

- Je vais beaucoup mieux que tu ne le crois, Malefoy…

Drago fit une grimace ironique.

- Nous verrons… laissa-t-il tomber.

Il sourit avec mépris alors que son regard survolait la tablée. Son regard croisa celui de Ron, rétréci de colère.

- Alors Weasley, on a la grosse tête depuis que ton père est sorti de son placard…

- Par contre la tienne n'a pas désenflé, bien que le tien soit rentré dans le sien…

Tous baissèrent les yeux sur Ginny. Celle-ci avait parlé sur un ton naturel. Elle fit un sourire à Drago, qui rougit violement. Ils savaient ! Ils savaient que l'évasion de son père avait échoué. Il se vengea sur Luna. D'un geste de la tête, il la désigna :

- Manquez-vous à ce point de partisans, Potter, que vous recrutiez parmi les aliénés mentaux ? Ou bien est-elle simplement la petite amie de Londubat ?

Neville se leva brusquement.

- Tu l'as trouvée à Ste Mangouste ? Pendant une visite à ta famille ?

Neville leva le poing. Crabbe et Goyle s'avancèrent d'un même pas. Luna retira sa baguette de ses cheveux, comme si elle voulait décoiffer son chignon mal fait. Elle la pointa sur les deux malabars et les pantalons qu'ils portaient sous leur robe de sorciers tombèrent sur leurs chaussures. La table des Gryffondor hésitait entre la stupéfaction et l'hilarité. Drago profita de l'inattention quasi générale pour envoyer son poing dans la figure de Neville.

- Mr Malefoy !

La voix du professeur McGonagall ramena le sourire sur le visage de Ron.

- Il m'a provoqué, Professeur ! se défendit Malefoy.

- Vraiment ? fit McGonagall. Mr Londubat vous aurait provoqué ? Lui qui est la discrétion même ? De toute façons, vous n'avez pas à lever la main sur l'un de vos camarades, Mr Malefoy. C'est contraire au règlement. Dix points de moins pour Serpentard pour avoir frappé un autre élève. Dix autres points en moins, pour m'avoir menti. Et dix points en moins, pour Messieurs Crabbe et Goyle pour tenue indécente. Chacun. Ce qui fait quarante points en moins, Mr Malefoy. Disparaissez à présent et emmenez ces deux grands idiots débraillés.

Crabbe et Goyle se hâtèrent de relever leurs pantalons et suivirent Malefoy qui serra le poing en direction de Harry. Le Professeur McGonagall examinait le nez de Neville lorsque son Oncle Algie arriva à son tour. Il prit les choses en main, c'est-à-dire le visage de son neveu et appliqua sa baguette. Le nez désenfla aussitôt.

- C'est Mrs Pomfresh qui va être contente ! s'écria Ron.

- Bien joué, Luna ! dit Seamus.

La table entière éclata de rire.

- Oui, fit Luna, c'est un sortilège très pratique quand on se fait embêter par les autres enfants.

Elle remit sa baguette sur son oreille. Neville se tourna vers elle :

- Merci, Luna, dit-il. Sans toi ces deux idiots m'auraient tapé dessus. Et ils font plus mal que Malefoy.

- C'était la moindre des choses, répondit Luna tout en regardant l'Oncle Algie avec pénétration.

- Miss Lovegood est l'une de tes amies, Neville ? demanda l'Oncle Algie.

- Heu… fit Neville. Oui ?

Il regardait Luna d'un air interrogatif.

- Oui, oui ! dit distraitement la jeune fille.

Elle roulait pensivement une mèche de cheveux autour de son doigt. Algie Londubat détourna la tête vers Ron et Hermione debout à côté de Harry.

- Une autre de tes amies, Neville ?

- Ho oui ! s'écria Neville. C'est Hermione Granger ! Hermione, mon Oncle Algie.

Mr Londubat tendit sa main à Hermione. Elle leva la sienne. Algie dut la saisir pour la serrer.

- Oh ! fit-il. Hermione Granger ! Bien sûr ! J'ai beaucoup entendu parler de vous, Mademoiselle. Je suis enchanté.

- Merci, Monsieur, rougit Hermione.

Il lâcha la main de la jeune fille qui retomba mollement. Elle serra les dents. Le regard de compassion du vieil homme la gênait.

- Je dois aller voir Mrs Pomfresh, dit-elle en baissant les yeux.

Ron s'apprêta à l'accompagner.

- Ce n'est pas la peine, murmura-t-elle d'une voix basse tandis qu'elle s'empêtrait dans sa robe pour sortir du banc.

- Malefoy est toujours dans les parages, la contredit Ron.

Il la suivit sans s'inquiéter de ses protestations. Ils restèrent un long moment silencieux alors que Ron se forçait à ralentir le pas pour suivre le rythme d'Hermione tandis qu'ils quittaient la Grande Salle.

- C'est le monde à l'envers, essaya de plaisanter Seamus.

- Elle revient de loin, soupira Mr Londubat. Croyez-moi, j'ai rarement vu quelqu'un touché par ce genre de sortilège revenir aussi vite… En fait, elle est la première personne que je vois qui y a survécu…

- Hermione est exceptionnelle, mon Oncle, s'écria Neville avec un enthousiasme qui cachait une appréhension.

- Il faut le croire…

Il reporta les yeux sur Luna et Neville sut quelle question son grand-oncle allait poser.

Mrs Pomfresh lisait l'ordonnance avec application. Elle devait administrer à Hermione cinq sortes de potions par jour jusqu'à ce que la jeune fille retrouve la mobilité totale de ses mains et de ses membres.

- Je me demande pourquoi ils vous ont laissée sortir si tôt ! soupira-t-elle.

Hermione baissa les yeux. Mrs Pomfresh renifla d'un air entendu.

- J'espère que cela vous servira de leçon… fit-elle sur un ton dubitatif.

Puis elle prit le menton d'Hermione entre ses doigts.

- Ils vous ont bien soignée, mais ils ne vous ont pas bien nourrie, jeune fille.

- Et elle n'a rien mangé non plus à son petit déjeuner ! renchérit Ron, malgré le regard de reproche de son amie.

Mrs Pomfresh partit fouiller dans son armoire. Elle en sortit un flacon et une petite cuillère de sa poche.

- Ouvrez la bouche !

Hermione n'osa protester. Elle avala le sirop avec une grimace d'appréhension.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle lorsqu'elle eut constaté que cette potion avait un goût agréable.

- Si je vous le dis, vous n'en voudrez plus, répliqua Mrs Pomfresh, sarcastique. Mais cela vous fera le plus grand bien. N'oubliez pas de revenir ce soir prendre vos remèdes, Miss Granger.

Elle et Ron repartirent vers la Tour de Gryffondor. Ron l'aidait à descendre les marches, lui rappelant les chausse-trappes qu'elle connaissait autant que lui. Elle commença à traîner les pieds.

- Où veux-tu aller ? Que veux-tu faire ? ne cessait de lui demander Ron.

Il parlait, volubile, de ce qui s'était passé depuis la rentrée. Des élèves de Première Année ; des nouvelles qu'ils avaient apprises ; des cours de Mr Londubat. Il ne se rendait pas compte qu'ils ralentissaient le rythme de leur marche.

- ON NE COURT PAS DANS LES COULOIRS !

Et le rire de Peeves retentit à nouveau. Hermione leva vers l'esprit frappeur, assis sur le casque d'une armure, un regard narquois.

- Très très drôle, Peeves !

- Allez, Peeves, va-t-en ! fit Ron, un peu mal à l'aise. N'as-tu pas quelque Première Année à tourmenter ?

- Oh si ! susurra Peeves. Tu aimes que Dawson te tourne autour ainsi, rouquin. Non ? Alors pourquoi m'envoies-tu à elle ? Si ce n'est pour qu'elle courre vers toi les bras ouverts en criant : Ronald !

- J'ai perdu une belle occasion de me taire ! soupira Ron, les yeux au ciel.

Peeves tournait autour de lui et lui envoyait des baisers des deux mains.

- Vraiment très très drôle, Peeves !

Hermione faisait signe à Ron de ne pas faire attention à lui. Et soudain au bas de l'escalier, il y eut Malefoy. Peeves s'installa sur la rampe, son visage de bouffon fendu d'un sourire grotesque.

- Va y avoir de l'action ! cria-t-il à la ronde.

Malefoy tenait ses mains derrière son dos.

- Tiens ! Tiens ! Tiens ! N'est-ce pas Granger qui se traîne dans les couloirs. Il lui faudrait juste un petit coup de pouce pour qu'elle rampe dans la bourbe où est sa juste place.

Hermione comprit qu'il tenait sa baguette dans son dos. Elle voulut avertir Ron. Elle ouvrit la bouche…

- Locomotor Mortis ! cria Malefoy.

Ron lança le bras en avant pour la retenir. Une sueur froide lui vint au front tandis qu'Hermione tombait en avant dans les escaliers.

- C'est comme ça que tu as vaincu ma tante, Granger ?

Il y eut un cri parmi les élèves qui assistaient à la scène. Peeves disparut de la rampe où il était assis pour reparaître au milieu des escaliers au moment où Hermione devait s'écraser le visage sur les marches. Il amortit sa chute et la fit glisser jusqu'en bas aux pieds de Malefoy. Ron dévala les escaliers et bondit au devant du Serpentard. Il le repoussa du poing sur son épaule. Il allait le frapper lorsqu'il entendit enfin les appels d'Hermione.

- Non, Ron ! C'est ce qu'il cherche !

La voix d'Hermione le dégrisa de sa colère. Il s'aperçut qu'il était entouré d'élèves qui avaient été membres de l'AD.

- Sale petite fouine ! grinça Ron.

Malefoy leva sa baguette à nouveau. Les membres de l'AD en firent autant. Il chercha un soutien parmi les Serpentard présents. Dans leurs yeux, il lut une incompréhension totale. Leurs regards allaient de l'héritier des Malefoy à Hermione étendue au bas des marches.

- Voilà ce que mérite la vermine moldue ! clama Drago.

- Tu aurais pu la tuer ! s'écria une fille Serpentard de cinquième année qui portait l'insigne de Préfet.

Ron sentit ses poings se serrer tous seuls. Peeves s'éleva sur la rampe pour avoir une vue d'ensemble. Il se frottait les mains :

- Allez Rouquin, qu'est-ce que tu attends pour mettre une pâtée à ce lapin albinos ! Depuis le temps que tu en meurs d'envie ! Et toi Malefoy ! Tu ne vas pas te laisser faire par un Weasley tout de même !

- Peeves ! La ferme ! cria Hermione.

Elle enrageait d'être à nouveau prisonnière d'un sortilège. La fille de Serpentard s'approcha d'elle et la remit d'aplomb. Elle l'assit au sol.

- Tu t'es fait mal, Granger ? demanda-t-elle.

- Non, répondit Hermione avec un regard à Peeves.

Celui-ci lui fit un clin d'œil.

- Hé, beauté ! Si quelqu'un a le droit de faire un croc-en-jambe, ici, c'est moi !

Il se mit à rire, dans une cascade de caquètements et disparut.

- Hé, McGregor ! Depuis quand un Serpentard s'abaisse-t-il devant un Gryffondor ?

- Hé, Malefoy ! si tu as l'habitude de frapper un homme à terre, ce n'est pas mon cas !

La fille se releva et marcha sur Malefoy. Elle était beaucoup plus petite que lui et pourtant Malefoy recula d'un pas.

- Tu te crois malin, Malefoy ? Parce que ton père porte la marque de Celui-Dont-On-Ne-Prononce-Pas-Le-Nom ? Parce que ta famille est ancienne et puissante ? Ma famille est encore plus ancienne que la tienne ! Elle est plus riche et aussi puissante ! Mais jamais aucun de ses membres n'a éprouvé le besoin de se mettre au service de personne ! Ils n'ont jamais courbé la tête devant un maître ! Ils n'ont jamais pris d'ordre de personne ! Ils n'ont jamais eu besoin de se cacher ! Et ils n'ont pas besoin d'hommes de main pour se défendre !

- Je vois que tu as choisi ton camp, McGregor !

- Mon camp, Malefoy ? Si tu veux dire que je refuse d'être de ton côté, alors oui, Malefoy, j'ai choisi mon camp !

- Celui qui n'est pas avec le Seigneur des Ténèbres est contre lui ! asséna Drago.

- Comment crois-tu que je pourrais être du côté de ceux qui assassinent, y compris des sorciers de sang-pur dont ils se disent les défenseurs ? As-tu déjà oublié Pansy Parkinson, Drago ? Elle était de ton côté, pourtant ! Et sa famille de sang-pur dans le camp de Tu-Sais-Qui !

- Ce sont les Aurors qui l'ont tuée ! gronda Malefoy.

- Bien sûr ! Ce n'est jamais la faute aux Malefoy ! Hein ? Drago ! C'est toujours la faute à cet imbécile de Crabbe ! Ou à cet idiot de Goyle ! Et quand on n'a personne sous la main, c'est la faute à Potter !

Drago s'avança le poing levé. Il l'abattit sur le visage de la fille.

- Malefoy !

Le nom claqua deux fois presque simultanément. D'un côté venait le Professeur Rogue. De l'autre le Professeur McGonagall, au comble de l'exaspération. Rogue était hors de lui. Sa bouche s'agitait sans cesse dans un déferlement incontrôlé de tics.

- Mr Malefoy ! s'emporta Minerva. Voici deux fois que je vous surprends en flagrant délit de violence envers un autre élève. Et cette fois, envers une camarade de votre propre Maison !

Elle se tourna vers Rogue et aperçut derrière les élèves regroupés autour de Ron, les jambes allongées au sol d'Hermione. Elle bouscula les jeunes gens. Hermione lui fit un petit signe de la main.

- Miss Granger !

La voix de Rogue était étrange. Son regard allait d'Hermione à Ron à Drago. Ses yeux se mirent également à tiquer. Il fit le tour des visages, étonné de ne pas reconnaître Potter dans le lot.

- Malefoy ! reprit-il sur un ton froid. Dix points de moins pour avoir frappé McGregor. McGregor allez tout de suite voir Mrs Pomfresh.

Malefoy se renfrogna. Rogue se tourna vers Hermione.

- Miss Granger aurait-elle l'obligeance de se lever lorsqu'elle se trouve en présence de Professeurs ?

Un sourire découvrit les dents de Malefoy. Il ricana. Rogue sembla ne pas l'entendre. Un tic agita sa joue droite.

- Elle aimerait bien se lever, Monsieur, intervint Ron de mauvaise humeur. Mais cette sale foui… ce crétin de Malefoy lui a lancé un Bloque-Jambe alors qu'elle était en haut des escaliers.

McGonagall se releva immédiatement, plus qu'indignée, scandalisée.

- Severus ! cria-t-elle.

Le Professeur Rogue leva imperceptiblement la main et elle se tut. Il fit à nouveau le tour des visages. Aucun de ceux qui étaient là ne broncha. Pas même les camarades de Maison de Malefoy.

- Je suis sûr que Mr Malefoy voulait simplement souhaiter la bienvenue à Miss Granger… grinça Rogue.

Ron jeta un regard désemparé au Professeur McGonagall. Il la vit rétrécir ses yeux à l'intention de Rogue. Le visage de ce dernier se détendit peu à peu.

- McGregor ? Vous êtes encore là ?

McGregor se dépêcha de quitter la place, suivie par ses amies Serpentard.

- Malefoy, dans mon bureau.

- Professeur ? balbutia Malefoy, interdit.

- Immédiatement !

Malefoy fixa Ron durement. Il n'osa faire aucun geste de menace devant le professeur McGonagall. Il tourna les talons. Les autres se dispersèrent sans qu'on eût besoin de le leur demander. Ron revint auprès d'Hermione, comme un rempart contre Rogue. Celui-ci contemplait la hauteur de l'escalier, comme s'il ne comprenait pas qu'elle ne se soit pas cassé un ou deux membres.

- Vous avez décidemment beaucoup de chance, Miss Granger, marmonna-t-il.

- Je le pense aussi, Professeur…

Il posa les yeux sur elle. Sa voix si vive d'ordinaire était… éteinte. Le Professeur McGonagall agita sa baguette et désenvoûta la jeune fille. Le jeune Weasley et Minerva l'aidèrent à se mettre debout.

- Beaucoup de chance… Entendirent-ils Rogue répéter alors qu'il s'éloignait.