Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.
Chapitre 26
Les Cours de Vol en Balai
Il neigeait depuis deux jours en ce début de décembre. Harry, Ron et Ginny rentrèrent de leur entraînement de Quidditch frigorifiés. Ron se plaignait d'avoir les mains gelées. Il soufflait sur ses doigts tendus vers le feu dans la cheminée sans réussir qu'à les rendre plus sensibles encore à la douleur. Hermione poussa vers lui un bol rempli d'une substance blanchâtre qui sentait le camphre. Elle lui conseilla de frictionner ses mains avec et invita Harry et Ginny à en faire autant.
- Oh moi ça va ! se mit à rire Ginny. Je n'enlève pas mes gants en plein milieu d'un entraînement hivernal.
- Mes mains glissent avec des gants ! Maman a tricoté des doigts trop longs et je n'arrive même pas à attraper le souaffle !
- On a vu ! éclata de rire Harry.
Ce qui lui valut un regard furieux de Ron. Il se tourna vers Hermione, soupçonneux.
- Et c'est quoi, ça ? C'est toi qui l'as fait ? Où as-tu appris à faire ça ?
- C'était le sujet du dernier devoir supplémentaire de potions, soupira Hermione.
- Et qui me dit que Rogue ne te l'a pas donné exprès pour que tu me le donnes à mettre sur mes mains afin que je ne puisse pas participer aux prochains matches ?
Hermione ne répondit pas. Elle haussa les sourcils en même temps qu'une épaule. Elle se leva pour répondre à l'appel d'un garçon de Septième Année qui lui faisait signe. Ron la regarda s'éloigner. Il observait de loin, tout en massant ses doigts endoloris avec la crème d'Hermione, la jeune fille qui discutait.
- Qu'est-ce qu'il lui veut qui prend tant de temps à expliquer ? grommelait-il.
- Je crois qu'il est en train de l'inviter au bal de Noël, répondit Ginny.
Le bol que tenait Ron glissa de ses mains.
- J'ai les mains toutes grasses maintenant ! marmonna-t-il en se baissant pour ne pas rencontrer les regards de Neville et Harry.
- Il y en a qui s'y prennent tôt ! se mit à rire Dean.
- C'est quand même mieux que d'attendre la dernière minute ! répondit Ginny en riant.
- C'est quand même mieux d'avoir une petite amie, répliqua Dean. On n'a pas besoin de se fatiguer à se demander comment on va bien pouvoir inviter celle qui nous plait…
- Surtout si on ne sait pas si elle n'a pas déjà dit oui à quelqu'un d'autre, soupira Neville.
- Et qui voudrais-tu inviter ? s'étonna Ron.
Neville haussa une épaule sans répondre.
- Et toi ? demanda-t-il à la place. Tu as décidé qui tu allais inviter ?
- Pourquoi ? demanda Ron, méfiant.
- Parce que je sais que Luna aimerait que tu l'invites, répondit Neville en rougissant.
Ron ouvrit de grands yeux effarés.
- Ça va pas ta tête !
Il ne termina pas ce qu'il allait dire. Ginny et Harry le fixait attentivement. Neville rougit davantage.
- Alors tu ne penses pas y aller avec elle ? reprit-il.
- Ça va pas ta tête !
- Non parce que si tu ne l'invites pas, je me disais que je pourrais le faire…
- Fais-le ! l'encouragea Ginny. N'hésite pas, Neville. Elle est très gentille, Luna.
- Elle est super sympa ! s'écria Dean. Elle m'a appris le sortilège pour faire tomber les pantalons. Je l'ai lancé sur Goyle l'autre jour quand il sortait des toilettes, trois fois ! Il n'a toujours pas compris ce qui lui arrivait.
Harry se mit à rire avec lui.
- Je ne dis pas le contraire, reprit Ron. Mais Luna !…
Il fit une grimace.
- Tu n'as pas peur qu'elle raconte n'importe quoi ? demanda-t-il à Neville. Moi, je serais mort de honte !
- Oh ! fit Neville. Tu sais, la honte et moi, on est de vieux copains… et puis Luna, elle est si imprévisible, qu'on ne s'ennuie jamais avec elle.
- Et tu n'as pas peur que… Ron baissa le ton : que Malefoy se moque de toi ?
- Ron ! s'indigna Ginny.
- De toutes façons, répondit Harry à la place de Neville, Malefoy se moquera de chacun d'entre nous, tu peux en être sûr.
Hermione fit un tour de ronde avant de revenir vers ses amis. Ron était de fort méchante humeur.
- Alors ? demanda-t-il brusquement.
- Alors quoi ?
- Qu'est-ce que tu lui as répondu ?
- Que c'était un sortilège de métamorphose partielle, doublé d'un sort de Désillusion et qu'un Finite Incantate ne suffisait pas pour…
Ginny était morte de rire sur la table. Harry et Neville, un instant interdits quand Hermione avait commencé à parler, éclatèrent de rire. Seul Ron était toujours furieux. Il lançait de lourds regards à sa sœur toujours hilare.
- Je peux savoir ce qui se passe ? demanda Hermione, l'œil sévère.
- Et depuis quand les Septième Année viennent te demander des explications sur des sortilèges qu'ils sont en train d'étudier ? la coupa Ron.
- Depuis que quelqu'un a fait croire à tout le monde que c'était moi qui étais à l'origine de la mort de Bellatrix Lestrange !
Elle s'assit à côté de Neville. Le visage sombre.
- Une note de McGonagall est arrivée dans le bureau de préfets il y a un instant, dit-elle. La prochaine sortie à Pré-au-Lard est annulée.
- Encore ! s'exclama Dean. Moi qui avait l'intention d'amener ma Ginny chez Mme Pieddodu !
- Ça va pas ta tête ! fit Ginny en lui envoyant une tape sur la dite tête. Les Trois Balais, ou rien du tout ! Et je t'avertis que, si la sortie de la St Valentin n'est pas annulée, il est hors de question que tu me traînes dans cet endroit !
Dean la regardait avec un sourire épanoui :
- Ginny, y en a pas deux comme toi ! Je t'adore.
- Mais si tu oublies de m'offrir des fleurs, ce sera ta fête ! le prévint-elle.
Dean sortit aussi sec sa baguette magique : Orchideus ! Un petit bouquet de violettes apparut, qu'il tendit à Ginny.
- Celui-là, j'ai demandé à Hermione de me l'apprendre rien que pour toi, mon petit morceau de sucre roux…
Ron tira la langue. Il mima un "Berk !" digne de Peeves.
- Neville sait faire des roses, lui ! dit-il d'un air supérieur comme s'il se fût s'agit de lui-même.
Ginny lui fit une grimace.
- On pourrait peut-être organiser quelque chose dans la Salle des Quatre Maisons à la place… dit Hermione qui suivait son idée.
- Une fête ? demanda Dean avec intérêt. Il y a longtemps qu'on n'a pas fait de fête ensemble.
La dernière remontait à la victoire de Gryffondor. Depuis, les Serdaigle avaient affronté Serpentard, et avaient été défaits. Les Serpentard, menés par leur capitaine, Malefoy en l'occurrence, s'en étaient allés fêter la victoire tout seul dans leur salle commune. Les Serdaigle, dépités, n'avaient pas paru dans la Salle des Quatre Maisons, à part Luna Lovegood qui continuait à faire crier l'aigle de son chapeau.
Hermione haussa une épaule :
- Moui… ou autre chose…
- Un séminaire de révisions en vue des ASPIC de l'année prochaine ? se moqua Ron.
- Qu'est-ce que tu as en tête, Hermione ? questionna Ginny.
- Un tournoi de sorcellerie…
- Je croyais que tu étais contre les compétitions entre Maisons, rappela Harry.
- Non, pas entre Maisons…
Elle expliqua son idée : quatre équipes par année, de quatre personnes, chacune d'une Maison différente présenteraient un exercice de magie, d'un niveau approprié, tiré au sort. Les autres élèves donneraient les points selon leurs appréciations personnelles.
- C'est long à mettre en place…objecta Neville.
- En fait… commença Hermione.
Harry se mit à rire. Elle avait sûrement déjà tout prévu. L'organisation du tournoi, son déroulement, son règlement, les sortilèges à exécuter… Elle n'avait sans doute plus qu'à placarder l'annonce pour recruter des candidats sur tous les tableaux d'affichage de l'école.
- Tu crois que cela va marcher ? demanda Dean, une moue dubitative aux lèvres. Je ne sais pas si les Serpentard seront assez nombreux pour…
- Il ne faut que quatre personnes par année, rappela Hermione. On doit bien trouver ça, même chez les Serpentard. Et je crois que McGregor se chargerait d'en recruter quelques uns, histoire de ne pas faire figure de parent pauvre…
- Les Serdaigle se battront entre eux pour faire partie des équipes ! pouffa Dean.
- Les Poufsouffle sont d'accord, j'en ai déjà parlé à Ernie et Hannah, affirma Hermione.
- Et les Gryffondor sont partants ! s'écria Neville en levant le bras. Moi je veux bien m'inscrire pour les Sixième Année !
- Toi !? fit Ron stupéfait.
- Pourquoi pas ? demanda Ginny. Avec Hermione on a déjà deux inscrits non ?
- Heu… fit Hermione, j'aimerai mieux ne pas me mettre en avant si possible… Pas encore, du moins… ajouta-t-elle comme Dean et Ron allaient ouvrir la bouche en même temps.
- Je t'avertis, reprit Ron, il est hors de question que j'aille trouver les Préfets à ta place comme pour la Salle Commune…
- J'entends bien, Ron… répondit Hermione. Et à la rentrée on pourrait organiser un tournoi d'échecs version sorcier sans distinction de Maisons…
- Oh ! fit Ron, visiblement plus intéressé.
Ils se mirent à en parler entre eux avec ferveur et bientôt toute la salle commune bruissa du Tournoi de Sorcellerie de la Salle des Quatre Maisons. Jezebel Dawson vint même s'inscrire sur-le-champ auprès de Ronald, qui l'envoya à Hermione. Celle-ci dû calmer l'enthousiasme de ses condisciples. Rien n'était décidé. Il fallait d'abord en parler avec les Préfets en Chef.
Cette nouvelle idée fit son chemin. Et si parmi les Serpentard on prétendit que Granger voulait encore faire du zèle –surtout parmi ceux qui ne mettaient pas les pieds dans la Salle Commune, d'ailleurs- la fiche d'inscription se remplit assez vite. Comme l'avait prévu Hermione, McGregor se débrouilla pour que sa Maison soit représentée en bonne et due forme. Il fallut départager les Serdaigle au sort pour connaître les noms de ceux qui participeraient au tournoi. Les Poufsouffle s'arrangèrent entre eux. Quant aux Gryffondor, ils furent tous surpris de ne pas voir le nom d'Hermione Granger dans la liste des inscrits. Le Professeur McGonagall voulut donner des points à Gryffondor pour l'idée d'Hermione. Celle-ci lui fit remarquer que cela irait à l'encontre des intentions et des buts de cette Salle Commune ; et qu'il serait sans doute mal vu qu'une Préfète de Gryffondor obtienne des points grâce elle. McGonagall reconnut que c'était une réflexion pertinente. Ce qui ne l'empêcha pas de doter Hermione de points supplémentaires chaque fois qu'elle faisait une réponse en cours… L'esprit d'équité de la jeune fille se rebellait un peu, jusqu'à ce que Ron lui fasse remarquer que la générosité de McGonagall compensait à peine les retraits de points iniques de Rogue, envers elle, mais aussi envers toute la classe. Cela calma un peu ses scrupules.
Les cours succédaient aux cours, les devoirs aux devoirs, l'organisation du Tournoi aux leçons de vol en balai derrière le terrain de Quidditch. Les premières séances avaient été catastrophiques. L'engourdissement de ses articulations ne permettait pas à Hermione d'assurer son assiette de manière confortable. La peur qu'elle éprouvait, tout irrationnelle qu'elle fût, paralysait son esprit mieux que le sortilège ne l'avait fait de son corps. Elle avait beaucoup de mal à s'élever à quelques centimètres du sol. Elle tomba plusieurs fois avant que Ron n'ait le temps de ralentir sa chute. Il voulut lui montrer quelles sensations on ressentait quand on s'élevait, quelle position adopter pour virer, pour voler… Il monta derrière elle, mais ce fut lui qui perdit ses moyens à la sentir si proche. Elle était si terrorisée qu'elle ne s'aperçut de rien. Ron se prétendit très mauvais instructeur et il renonça à lui enseigner par l'exemple les rudiments du vol en balai. Ils faillirent abandonner. Cependant, lorsque Jezebel Dawson revint de son cours avec Mrs Bibine fin novembre, le triomphe aux lèvres et cherchant les félicitations de Ronald pour ses progrès fulgurants, l'orgueil d'Hermione fut piqué au vif. L'après midi même elle réussit à quitter le sol du premier élan. Elle monta à deux mètres et longea un temps les tribunes. Ron l'applaudit et fit comme s'il ne remarquait pas sa pâleur, ni le tremblement léger de ses mains lorsqu'elle descendit.
- Je vais écrire au Département des Transports Magiques, dit-elle d'une voix qu'elle essayait de maintenir ferme. Pour leur préconiser de recommander le port du casque lors des déplacements en balais.
Ron se mit à rire.
- La prochaine fois, on étudie les accélérations en virage, avec l'Eclair de Feu de Harry !
Elle fit une grimace. Toutefois, elle commençait à retrouver le peu d'assurance qu'elle avait jamais eu sur un balai. Elle maîtrisait sa peur à défaut de maîtriser son vol. Puis Ron trouva le moyen de voler avec elle. Ils mirent Ginny dans la confidence et celle-ci leur prêta son balai. Ron s'étonna qu'elle ne demandât pas à assister aux séances et il en déduisit qu'elle devait avoir trop de travail –elle était dans l'année des BUSE- et que Dean Thomas lui prenait beaucoup trop de son temps.
Enfin, grâce à la présence rassurante de Ron à ses côtés –elle lui faisait réviser ses sortilèges de lévitation avant chaque leçon- elle put le suivre dans chacun des exercices en vol. Dans le courant de la deuxième quinzaine de décembre, alors que les vacances arrivaient à grands pas, elle effectua même quelques figures un peu audacieuses. Elle était très fière d'elle. Lorsqu'elle mit pied à terre, Ron lui prit le balai des mains. Elle prit ses mains dans les siennes pour mieux sautiller de joie.
- J'ai réussi ! J'ai réussi !
Ron était bien près de sautiller avec elle. Ils avaient réussi ! Ils avaient réussi ! Elle riait. Ses yeux noisette brillaient comme il ne les avait jamais vu briller auparavant. Le vent faisait voler ses cheveux devant son visage. Il se pencha pour les retenir en arrière. Ses lèvres furent si près des siennes. Il les embrassa. Son cœur s'arrêta. Une gifle comme pour George ? Un long regard de reproche ? Elle leva les bras, se haussa sur la pointe des pieds. Il sentit ses mains se croiser sur sa nuque. Elle lui rendait son baiser.
- Oh Ron…
Elle était sûrement la seule fille capable de parler et d'embrasser en même temps. Le vent qui transperçait leur manteau n'existait plus. Il ne sentait plus le froid de la neige monter dans ses pieds gelés. Il n'entendait que le battement de son cœur à ses oreilles. Une douce chaleur l'envahit, qui irradiait de leurs bouches jointes. Puis leurs lèvres s'éloignèrent lentement. Il ressentait comme un vertige.
- Waouh ! fit-il.
Puis il tourna les talons et il prit la fuite.
- Où est Hermione ? s'étonna Harry tandis qu'il prenait place à la table des Gryffondor.
- Sais pas…
Harry se demanda pourquoi Ron fixait le fond de son assiette vide avec autant d'intensité.
- Vous n'étiez pas ensemble ? le devança Neville. Je vous ai vu partir de la salle commune. Vous aviez vos manteaux…
Harry leva un œil interrogatif vers Ron. Neville détourna son attention vers la table des Serdaigle où Luna venait d'arriver, une guirlande autour du cou et des boules de Noël en guise de pendants d'oreilles. Ron avait l'air très mal à l'aise. Il allait parler lorsque, du fond de la salle, Ginny s'avança vers la table, le pas décidé, le visage crispé dans une grimace de colère retenue. Elle brandit sa baguette vers Ron. Celui-ci leva instinctivement les bras devant son visage. Elle ne lança aucun sortilège pourtant. Elle agitait sa baguette sans pouvoir articuler un mot. Soudain, elle explosa :
- Tu n'es qu'un mufle Ronald Weasley !
Elle fit demi tour et partit s'asseoir parmi les filles de Cinquième Année. Quelques têtes se tournèrent vers Ron et Harry, interrogatives et curieuses. Harry se pencha vivement vers son ami :
- Mais qu'est-ce que tu as fait ?
- Oh ! Harry ! Je ne sais pas… je l'ai embrassée…
- Qui ? voulut savoir Harry.
Il essayait de chuchoter et de tendre l'oreille en même temps pour saisir le souffle désespéré qui servait de voix à Ron.
- Hermione…
Harry ne continua pas immédiatement. Il n'arrivait pas à croire qu'il s'était décidé.
- Mais, c'est plutôt bien, non ? demanda-t-il.
Il sentait que ce n'était peut-être pas aussi bien que cela, vu la tête de Ron.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? insista-t-il. Elle t'a repoussé ?
Ron secoua la tête.
- Elle m'a embrassé aussi.
Harry soupira. Il avançait. Lentement, mais il avançait.
- Bon, vous vous êtes embrassés… Et… ?
Ron lui jeta un regard désemparé.
- C'était si horrible que ça ? questionna Harry.
- Non ! souffla Ron. C'était… C'était… Waouh !
- Waouh !? répéta Harry, ne sachant s'il devait rire ou compatir. Mais si c'était si waouh que ça, pourquoi tu fais cette tête ? Et pourquoi Ginny est furieuse contre toi ? Peut-être que ce n'était pas si waouh que ça pour Hermione ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit.
- Je sais pas… expira Ron. Je suis parti… en courant…
Harry mit un moment avant de comprendre.
- Tu veux dire que tu l'as embrassée, qu'elle t'a embrassée, que vous vous êtes embrassés, et que tu l'as plantée là ! Sans explication…
Ron baissa la tête. Enoncé de cette manière, cela paraissait encore plus stupide… Il revoyait son sourire. Et ce moment où il avait réalisé qu'elle attendait qu'il lui dise quelque bêtise aussi ridicule que "tu me plais beaucoup", ou "Veux-tu être ma petite amie". Ou pire peut-être, ce serait elle qui allait ouvrir la bouche et lui dire quelque chose d'aussi terrifiant que "Oh Ron… je t'aime…" C'était bien le genre d'Hermione de dire de telles stupidités.
- Va la voir ! commanda Harry brusquement.
- Non !
- VA-LA-VOIR !
Le ton était sans réplique.
- Mais je ne sais pas où elle est, répondit Ron faiblement.
- Dans les toilettes des filles.
La voix de Neville les fit sursauter tous les deux. Ils tournèrent vers lui un regard étonné pour Harry et accablé pour Ron.
- Tu veux dire les toilettes de Mimi Geignarde ? précisa Harry.
- Si j'étais Hermione, c'est là que j'irais me cacher si je voulais que Ron me trouve…
- Quoi ? fit Ron.
Harry le poussa par les épaules pour le faire sortir du banc.
- Et ne reviens pas sans elle ! l'avertit-il.
Il croisa les doigts. S'ils ne se réconciliaient pas, il sentait venir des vacances aussi pénibles que celles de l'été précédent.
- Tu restes ici pendant les vacances, demanda-t-il à Neville qui commençait à manger.
- Grand-Mère est sortie de l'hôpital. Je rentre à la maison.
- Tu as bien de la chance ! soupira Harry.
Ron passa la tête dans l'entrebâillement de la porte des toilettes. Une flaque d'eau inondait à nouveau la pièce condamnée. Mimi devait avoir encore eu un coup de spleen…
- Hermione ? appela-t-il prudemment. Hermione ?
Un long HOUOUOUOUOUOU lui répondit.
Il entra. Si Hermione ne voulait pas lui parler, elle ne lui répondrait pas. Il devait interroger Mimi. La surprise le cloua sur place.
- Malefoy ?
Il n'arrivait pas ressentir autre chose que de la stupéfaction. Malefoy semblait tout aussi gêné.
- Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Ron, soupçonneux.
- Cela ne te regarde pas, Weasley, répondit Drago.
Il semblait avoir repris son assurance. Il continua :
- Quant à toi, inutile de te demander ce que tu fais là. Je suis heureux de constater que tu cherches enfin ta Sang-de-Bourbe dans le seul endroit qui lui convienne.
- Je t'interdis de parler ainsi d'Hermione !
Ron avança d'un pas dans l'eau qui coulait des robinets. Rien ne lui plairait plus que d'enfoncer le sourire de Malefoy dans la lunette des cabinets. Mimi Geignarde le traversa. Il sentit un frisson glacé le parcourir.
- Mais pourquoi personne ne veut me laisser tranquille ! se mit à hurler Mimi. Allons chez cette pauvre Mimi Geignarde ! On ne la dérangera pas ! Elle est morte ! Oh oui, elle est morte ! Mais elle ne repose pas en paix !
Elle tourna autour de Drago qui la regardait avec mépris.
- Et toi ne me regarde pas comme ça ! Tu voudrais bien savoir, hein ? Mais tu n'en es pas capable ! Il n'y a que Harry qui puisse le faire !
- Tais-toi, espèce de spectre stupide ! cria Drago.
Il brandit sa baguette sur Mimi. Le fantôme de la jeune fille éclata d'un rire strident. Elle fit un sourire à Ron et traversa la pièce dans un long hurlement plaintif. On l'entendit plonger dans le siphon d'un cabinet. Drago ricana. Il passa devant Ron, assez loin cependant de ses poings serrés.
- Les jours des Sang-de-Bourbe sont comptés Weasley… grinça-t-il.
Il quitta la salle d'eau sans autre provocation. Ron se remit de sa surprise. La première porte des toilettes s'ouvrit. Hermione sortit. Elle était pâle. Elle tenait sa baguette à la main.
- Herm… commença Ron.
- Vite, dit-elle rapidement alors qu'elle passait devant lui.
Il saisit sa main au passage.
- Hermione, attends…
- Quoi ? demanda-t-elle sans le regarder.
- Tu veux venir avec moi au bal de Noël ?
Elle se tourna lentement vers lui, sans sourire.
- Pourquoi ? Tu n'as trouvé personne ? Ou bien il te faut absolument quelqu'un à planter au milieu de la piste de danse ce soir-là ?
- N…Non ! bredouilla Ron.
- Alors dépêche-toi, il faut qu'on voie Harry. Vite !
La première chose que remarqua Harry ne fut pas le visage décidé d'Hermione, ni la mine piteuse de Ron derrière elle. Ce fut justement qu'il se hâtait derrière elle. Ginny les regarda passer devant sa table la bouche ouverte, muette d'incompréhension. Hermione s'assit à côté d'Harry.
- Il faut qu'on parle, Harry ! dit-elle. Mais pas ici.
Harry interrogea Ron d'un signe des sourcils. Ron secoua la tête et ouvrit les mains pour lui dire qu'il ne comprenait rien. Harry reporta son attention sur Hermione et suivit son regard vers la table des professeurs. Mal à l'aise, il sentit celui de Rogue se poser sur eux. La dernière leçon de légilimancie avait été houleuse… il détourna les yeux vers son amie.
- Malefoy était dans les toilettes des filles…dit Ron précipitamment.
- Ron ! Pour l'amour du ciel ! gronda Hermione sèchement alors que Dean et Seamus se tournaient vers eux.
- Qu'est-ce qu'il y faisait ? ne put s'empêcher de demander Harry, déconcerté.
- Je ne sais pas, reprit Ron sur un rythme tout aussi rapide. Il était devant… devant…
Il jeta un regard inquiet à Hermione.
- Les robinets…
Il faisait à Harry de signes désespérés des yeux et de la tête. Neville le regardait avec inquiétude par-dessus sa fourchette.
- Devant la porte de la chambre des Secrets… souffla Hermione, agacée. Et maintenant, assez parlé de ça. Mangeons.
Elle passa le plat à Ron sans le regarder. Harry et Neville se sourirent. Hermione avait compris depuis longtemps que pour fermer la bouche de Ron, il fallait la lui remplir de nourriture.
Harry se dépêcha de manger. Il lui tardait de savoir ce que Ron avait eu tant de mal à taire et qu'Hermione tenait pour si important que cela ne souffrait pas d'être débattu à table. Il fut le premier dans la salle commune de Gryffondor. Ron tarda un peu, ainsi qu'Hermione, retenus un moment par leurs responsabilités de Préfets. Harry eut tout le temps de se demander ce que Malefoy pouvait bien faire devant la Porte de la Chambre des Secrets, à présent vide de toute menace, et surtout fermée à jamais. Car il n'avait aucune intention de la rouvrir, ne serait-ce que pour vérifier que le Basilic n'y avait pas fait des petits.
Ron se présenta enfin, l'air moins malheureux que quelques heures plus tôt, mais pas aussi soulagé qu'il aurait dû l'être puisque Hermione, apparemment, ne lui tenait pas rigueur de son comportement absurde. Il profita de l'absence de la jeune fille pour interroger Ron :
- Alors ? fit-il à voix basse tandis que Neville se plongeait dans la lecture d'une revue de botanique à laquelle il s'était récemment abonné. Tu as pu lui parler ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? Elle t'en veut beaucoup ?
- Je ne sais pas ! répéta Ron pour la n-ième fois de la soirée. Elle n'a pas répondu quand je lui ai demandé si elle voulait venir avec moi au bal.
- Je la comprends un peu, dit Harry en se retenant de sourire. Tu serais capable de la plaquer au milieu de la Grande Salle…
Ron leva des yeux éberlués. Harry ne put s'empêcher d'enfoncer le clou.
- Quoi qu'il en soit, Ron, je suis sûr que même Percy ne devait pas être aussi abattu que toi après avoir embrassé une fille derrière le terrain de Quidditch !
- Mais je ne l'ai pas embrassée derrière le terrain de Quidditch ! s'écria Ron à voix basse. Enfin… pas derrière ce terrain de Quidditch là !
Harry leva un sourcil goguenard : "Et il y a combien de terrains de Quidditch à Poudlard ?" demanda-t-il perfidement.
- Laisse tomber, Harry, fit la voix de Neville toujours plongé dans sa lecture. A ta place, je m'inquiéterais plutôt d'Hermione.
- Merci pour moi, Neville ! fit Ron, vexé.
Neville leva son visage rond vers lui.
- Pas de quoi, Ron. Au fond de toi tu sais bien que tu ne tiens pas à Hermione. Avoue donc que tu espérais qu'elle te flanque sa main sur la figure ! Tu n'aurais plus eu à chercher tous ces prétextes : une fois parce que tout va trop bien, une autre parce que tout va mal…
- Tu dis n'importe quoi !
Ron se leva. Ses oreilles commençaient à virer rose vif. Neville eut la sagesse de s'arrêter là. Il le suivit du regard alors que Ron quittait sa place et se réfugiait près de la fenêtre. Il sourit à Harry.
- Il a la trouille, dit-il.
Harry songea que Neville avait sûrement raison. Et il se demanda ce qu'il adviendrait si un Epouvantard se présentait soudain à eux. Il n'eut pas le temps de répondre à sa question. Hermione arrivait. Il fut à nouveau surpris de son regain de vivacité. Un nouvel intérêt venait d'altérer l'aura d'indifférence qu'elle dégageait depuis son retour de Ste Mangouste. Il en fut heureux pour elle. Elle s'assit à la table de Neville et Harry, jetant à peine un coup d'œil rapide à Ron devant la fenêtre. Elle se pencha, sérieuse et grave :
- Il veut rouvrir la Chambre des Secrets, lança-t-elle.
- Malefoy ne peut pas… commença Harry.
Hermione fit ce petit bruit de la langue qu'on ne lui avait pas entendu depuis longtemps.
- Pas lui, Harry !
Elle fixait ses yeux dans ceux du jeune homme.
- Alors, il est ici ! déglutit-il avec difficulté.
- Bien sûr que non !
- Mais comment pourrait-il ouvrir la porte s'il n'est pas là ? souffla Ron, revenu parmi ses amis.
Hermione ferma les yeux et soupira d'exaspération. Elle entreprit de leur raconter comment, alors qu'elle s'était enfermée dans les toilettes hors d'usage pour avoir un peu de paix et d'intimité afin de … d'avoir un peu de paix et d'intimité, elle avait entendu s'ouvrir doucement la porte de la pièce. Elle ne dit pas qu'elle avait cru, ou plutôt espéré, qu'il s'agissait de Ron, venu lui faire de stupides excuses qu'elle aurait acceptées de grand cœur. Elle avait tendu l'oreille pour deviner qui pouvait bien avoir l'idée saugrenue de venir déranger l'antre de Mimi Geignarde. A part eux, personne n'osait s'aventurer en ces lieux remplis de l'ennuyeux et bruyant désespoir de la première victime de Tom Jedusor. Une voix masculine, jeune encore, parlait à voix basse. Un ricanement familier, un accent traînant, une insulte saisie… Malefoy, bien sûr. Elle tendit encore plus l'oreille, la baguette à la main, au cas où le garçon aurait l'idée de vérifier s'il était bien seul. Elle ne comprenait que des bribes de phrases. Des menaces contre Potter et ses amis ; Potter qui se croyait si fort et à l'abri derrière les murs de Poudlard… Quand il l'aurait récupéré, il ferait ce qui était prévu et le Maître des Ténèbres serait le maître de Poudlard. Dumbledore ne pourrait rien contre lui. C'en serait fini de Potter. De la Sang-de-Bourbe. Et il se chargerait lui-même de ce bâtard de rouquin. Poudlard serait purgé de tous ces indignes qui osaient se lever contre le Seigneur des vrais sorciers et il redeviendrait, lui, craint et redouté comme au temps où son père n'était pas à Azkaban. Elle l'avait entendu rire. Ce serait lui l'instrument du destin du Maître des Mangemorts ; lui seul qui rendrait au nom des Malefoy la place qui lui était due. Il reprendrait celle qui lui revenait à Poudlard. La première, usurpée par la Sang-de-Bourbe… Même à demi invalide, elle tenait toujours le haut du pavé. Elle récupérait ses forces jours après jour. Comment, il ne le savait pas. Ce qu'il savait c'est que la magie était à l'œuvre, puissante et infaillible. Il l'avait sentie dès qu'il l'avait approchée. Il l'avait sentie aussi le soir d'Halloween. Mais, face à l'Héritier de Serpentard, elle ne pourrait rien pour ses amis. Et ses amis ne pourraient rien pour elle… et surtout pas ce crève-la-faim de Weasley…
- Alors ? risqua Harry timidement.
Elle paraissait perdue dans ses pensées. Elle s'était arrêtée de parler depuis un moment. Depuis qu'elle leur avait répété les paroles de Malefoy concernant la première place à la tête de l'école.
- Alors Mimi lui est apparue, reprit plus lentement Hermione comme si elle était soudain fatiguée. Il l'a appelée Sang-de-Bourbe, il lui a dit de retourner dans son siphon où était la place véritable de tous les sang-mêlés, misérables rebuts du monde des sorciers… Ensuite, Mimi lui a sorti le grand jeu : hurlements, gémissements, cris, larmoiements, insultes ! Bref, vous connaissez Mimi ! Et puis Ron est entré.
- Ce qui m'étonne c'est que vous ne vous soyez pas battus, dit Neville sur un regard à Ron.
Ron haussa les épaules.
- J'étais tellement stupéfait de le voir là… et se rouler par terre dans l'eau froide des toilettes ce n'est pas non plus très ragoûtant, tu sais Neville.
- J'imagine que tu n'avais pas non plus envie de te retrouver avec le visage en sang, corrigea Hermione.
Avant que Ron ait pu se récrier, elle ajouta :
- Je suis heureuse de voir que cela t'a servi de leçon, au moins…
Ron se mordit la langue. Un regard d'Harry lui conseillait de ne pas envenimer les choses s'il voulait renouer des liens plus sereins avec elle. Celui de Neville, un peu moqueur, fit rougir ses oreilles. Il baissa les yeux. Après tout pourquoi se soucier de l'avis d'un gars qui souhaitait avoir pour petite amie une illuminée comme Luna ! Il l'ignora.
- Mais comment ? demanda Harry.
Oui, comment Voldemort pourrait-il ouvrir la porte s'il n'était pas là ? Malefoy ne pouvait le cacher sous un turban ! Et il avait détruit le journal ensorcelé ! Il se frappa le front :
- Le miroir ! chuchota-t-il vivement.
Hermione lui sourit. Ron ouvrit la bouche, vaguement nauséeux.
- Tu crois que ce miroir est en relation directe avec V.. V.. Vous-savez-qui ?
- C'est cela ! se moqua Hermione. Un téléphone rouge entre Drago et Voldemort !
Seul Harry se mit à rire.
- Réfléchis un peu, Ron, ça nous reposera ! reprit sèchement Hermione. Tu t'imagines vraiment que Voldemort va donner à un gamin un moyen de communiquer avec son auguste personne alors que ses propres chefs de guerre se prosternent à ses pieds pour qu'il daigne leur adresser un regard ?
Ron rougit violement.
- De toutes façons, dit-il fraîchement, le miroir est brisé. Il ne peut plus s'en servir. Alors, à moins que Rogue ne le lui rende…
- Rogue ne le lui rendra pas ! affirma Hermione avec impatience.
- Alors qu'est-ce que tu crains ? lui renvoya Ron.
- Dans une semaine, nous serons en congés. Et si Harry ne quitte pas Poudlard pendant les vacances, il n'en va pas de même pour Malefoy. Un miroir c'est le genre de chose qui se remplace facilement. Surtout quand on a sous la main de puissants enchanteurs, Ron !
Ron frissonna. Sa manière de prononcer son prénom n'avait plus rien à voir avec le "Oh Ron…" de l'après midi. Il essaya de ne pas rougir. Il essaya de ne pas penser à ce baiser. Et plus il essayait d'oublier, plus il y pensait. Il se détourna à nouveau vers la fenêtre.
Harry fit une grimace à Hermione. Ne voyait-elle pas qu'il était mal à l'aise ? Ne pouvait-elle effacer son attitude de l'après midi de sa mémoire, du moins un instant. Il n'avait pas besoin qu'elle se montre si dure. Il savait pertinemment qu'il était un imbécile. Et Harry se calma. Il en voulait terriblement à Hermione de ne cesser de parler de miroir. Son esprit s'envolait toujours vers celui qu'il gardait dans sa valise, brisé lui aussi. Cependant, même s'il était capable de le réparer, il savait que personne ne viendrait à l'appel du nom qu'il ne pouvait s'empêcher de prononcer parfois, comme une prière, un cri intérieur de colère et de chagrin.
- Harry ? Tu m'écoutes ?
- Oui Hermione ? Tu disais ?
Hermione leva les yeux au ciel :
- Je crois que nous devrions attendre que nous ayons tous l'esprit à ce que nous faisons. Nous verrons demain pour voir Rogue…
- Pourquoi ? demanda Ron. Pourquoi ne pas aller le voir tout de suite pour qu'il jette ce…. Malefoy dehors…
Hermione pinça les lèvres. Ce fut Harry qui répondit, goguenard :
- D'accord, c'est toi qui vas frapper à la porte de ses appartements à cette heure tardive, Ron ? Ou tu préfères que ce soit Hermione qui y aille ?
Les lobes de Ron s'ourlèrent de vermillon.
- Demain, reprit Hermione, un sourire au coin des lèvres, je me débrouillerai pour qu'il me retienne à la fin du cours…
Ron renifla :
- Tu n'auras qu'à être toi-même, se moqua-t-il.
Elle haussa une épaule.
- N'oublie pas que tu es de service ce soir, rappela-t-elle brièvement. Bonne nuit, Harry. A demain, Neville.
Elle les quitta. Ils la suivirent des yeux tandis qu'elle faisait signe à Ginny de la suivre.
Ron leva les bras et les laissa retomber le long de son corps dans un geste d'irritation :
- Bonne nuit Harry. A demain Neville, imita-t-il. Et moi ? Je suis devenu invisible tout à coup… !?
Neville sourit :
- Et tu t'attendais à quoi ? A ce qu'elle te saute au cou ?
Ron haussa les épaules :
- Demain je me débrouillerai pour que Rogue me retienne après le cours… singea-t-il. Comme si elle avait besoin de se forcer ? Elle va renverser sa potion, il va l'humilier devant tout le monde et il va grincer des dents : Miss Granger, vous viendrez me voir après le cours… !
Harry s'étira sur sa chaise. Le feu dans la cheminée baissait peu à peu.
- Tu sais, Ron, je suis en train de me demander si tu es vraiment stupide, si tu es aveugle ou si finalement Neville n'a pas raison.
Neville se désigna lui-même de l'index tout en continuant la lecture de son magazine.
- Tu n'as vraiment pas remarqué qu'Hermione avait l'air beaucoup plus alerte ce soir que ce matin ? insista Harry.
- Un peu, fit Ron. C'est dû à la potion Pimentine de Mrs Pomfresh, non ?
Le regard atterré d'Harry lui confirma que c'était "non".
- Oh ! refit-il soudain. Quand je vous disais qu'un bon baiser ça vous remettait les idées en place… !
Harry fit signe qu'il abandonnait la partie. Neville riait :
- A mon avis ce n'est pas tant le baiser qui lui a remis les idées en place, Ron ! C'est ton comportement ensuite…
Il ferma son magazine et souhaita une bonne nuit à Harry.
- Ah ! se souvint-il brusquement. Si je ronfle trop fort et que Dean m'envoie un sortilège de silence, rappelez-lui de ne pas oublier de me désenvoûter avant qu'il ne quitte la chambre si je ne suis pas réveillé.
Harry le suivit pour ne pas rester avec les questions de Ron et Ron se dépêcha de monter derrière eux quand il aperçut Jezebel Dawson qui se dirigeait vers lui le pas décidé.
