Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Chapitre 33

Retour à Poudlard

La fin des vacances arriva sans qu'ils s'en rendissent compte. Le soir du 31 décembre fut très calme. L'Ordre craignait quelques troubles chez les moldus à cause des Fêtes de Fin d'Année et chacun fut mobilisé. Ce fut un repas silencieux. Mrs Weasley était nerveuse ainsi que chaque fois que la famille était sur la brèche. Les jumeaux pourtant essayèrent de mettre un peu d'ambiance. Fleur leur adressa l'un des ses regards assassins ; Harry et Ron ne rirent pas à leurs blagues ; seule Ginny leur sourit lorsqu'ils se relayèrent derrière Ron pour tenir au-dessus de sa tête une branche de gui. Hermione se retira dans le petit salon pour terminer sur le papier l'organisation du concours d'échecs de la Salle des Quatre Maisons. Elle avait un planning très précis : affichage de l'annonce du concours dès la rentrée ; éliminatoires dès le deuxième week-end ; les quart de finale le quatrième. Les demi-finales étaient prévues pour le premier week-end de février et la finale pour celui du 14 février : le samedi si la sortie à Pré-Au-Lard était annulée, le dimanche si elle était maintenue. Elle s'inquiétait du nombre des échiquiers qu'il faudrait, de la disposition des tables et du prix à offrir au vainqueur.
- Une coupe ! proposa Harry.
- Une médaille ! dit Ron qui se voyait déjà accrochant un nouveau trophée à son palmarès.
- Un baiser de l'organisatrice ? dit Ginny innocemment.
- Un diplôme ! trouva Hermione. Et son nom sur un parchemin affiché sur un mur de la grande salle. Il faudra demander à Dean de nous faire une jolie affiche. Et chaque année un nouveau nom s'ajoutera. Comme dans la salle des Trophées…
Ron siffla longuement :
- Tu vois loin, dis donc… Tu crois qu'ils trouveront quelqu'un d'aussi bête que toi pour s'occuper d'organiser quelque chose d'aussi fastidieux quand tu seras partie ?
Hermione le regarda sévèrement :
- Je l'espère.
- Tu rêves !
- Peut-être, reprit Hermione rudement. Mais je souhaite sincèrement que la Salle des Quatre Maisons perdure bien après nous, bien après la guerre, bien après que Voldemort ait été vaincu…

Elle leva les yeux sur Harry, ferme et décidée. Celui-ci lui rendit son sourire. Tout semblait si facile, si clair, si évident quand elle était là. Ginny jaillit du fauteuil où elle était assise. Minuit venait de sonner à l'horloge du salon. Elle sauta au cou de Harry. Puis elle embrassa son frère et serra Hermione contre elle. Ron et Harry se serrèrent la main. Hermione souhaita une bonne année à Harry et l'embrassa sur la joue. Elle se tourna vers Ron. Il lui tendit les bras. Et Mrs Weasley entra dans le petit salon. Les yeux et le nez rouge, elle paraissait bouleversée. Ginny se précipita vers elle.
- Votre père vient de rentrer, dit-elle. Ginny vient m'aider à faire le lit dans la chambre de Mondingus. Il est blessé.
Ginny accourut. Hermione s'étonna que le vieil ivrogne suscite un tel chagrin chez Molly.
- Kingsley Shacklebolt est mort, éclata Mrs Weasley en sanglots.
- Et Bill et Charlie ? s'inquiéta Ron.
Il fixait son père arrivé à la porte du salon.
- Ils n'étaient pas avec lui, dit Mr Weasley. Kingsley et Mondingus étaient en Ecosse. Nous avons été avertis que les Mangemorts prévoyaient une action contre les McGregor et nous y avions envoyé une équipe surveiller leur château.
Hermione mit précipitamment sa main devant sa bouche.
- Ellie ? murmura-t-elle d'une voix étouffée.
- La marque noire a-t-elle été lancée ? demanda Harry d'une voix blanche.
- Ils n'en ont pas eu le temps, leur apprit Mr Weasley. Mais Kingsley et deux autres membres de l'Ordre ont été tués. Mondingus est en état de choc… C'est tout juste s'il a pu transplaner.
- Il était ivre sans doute, une fois de plus… grinça Molly.
Son mari mit sa main sur son épaule.
- Ce qui est arrivé n'est pas la faute de Mondingus, Chérie.
Il observa longuement les enfants un peu ébranlés par l'annonce de la mort de quelqu'un qu'ils avaient côtoyé 12 square Grimmaurd. Harry sentit que le père de ses amis ne leur disait pas tout cependant. Il chercha son regard et retint un cri de rage. Tous se tournèrent vers lui, troublés.
- Lucius Malefoy s'est évadé !
- Harry ! fit Mr Weasley sur un ton de reproche.
- Je suis désolé, Mr Weasley, s'excusa Harry. Je ne voulais pas lire vos pensées. Je n'ai pas fait exprès…
C'était la vérité. Il n'avait pas cherché à s'immiscer dans l'esprit de Mr Weasley. Cette pensée s'était imposée à lui. Il avait senti la révolte monter à sa bouche en même temps que ce cri.
- Vous croyez que cette attaque contre les McGregor n'était qu'un écran de fumée ? demanda à son tour Hermione.
Mr Weasley fronça les sourcils.
- C'est en effet une hypothèse que nous avons envisagée… Est-ce que toi aussi ?… questionna-t-il.
- Oh ! Non ! s'écria Hermione quand elle eut compris qu'Arthur avait cru qu'elle aussi était légilimancienne. Vous pensez qu'ils ont profité que l'Ordre et les Aurors étaient occupés pour faire évader Mr Malefoy ? Combien d'autres se sont évadés ? Mc Nair et Nott ?
Arthur se contenta de hocher la tête.
- Voldemort prépare quelque chose d'important, continua Hermione sans prendre garde au frisson des Weasley et de Ron.
- Il… il met ses pièces en place… murmura ce dernier.
- Heureusement, nous serons tous de retour à Poudlard dès demain soir, reprit Hermione comme pour elle-même.
- Oui, soupira Mrs Weasley. Vous y serez en sécurité.
Hermione leva les yeux vers elle et Mr Weasley sut que ce n'était pas ce que voulait dire la jeune fille. Il hocha la tête une fois de plus.
- Je crois que Maugrey ne va pas tarder à te demander d'entrer dans l'Ordre, Hermione…
- Arthur ! s'indigna son épouse.
Hermione retint un sourire :
- Il l'a déjà fait, dit-elle. Mais je lui ai répondu que j'avais mes études à terminer, se hâta-t-elle d'ajouter devant l'inquiétude manifeste de Molly.
Celle-ci souffla d'exaspération.
- Au lit ! décida-t-elle.
- Mais Maman, dit Ginny. Et la chambre de Mondingus.
- Deepher m'aidera ! Il n'attend que cela ! Et si jamais vous vous avisez de faire quoi que ce soit à Poudlard qui n'ait rien à voir avec vos études, je… je … Allez vous coucher !

Elle appela Deepher dans le couloir. L'Elfe s'empressa, tout heureux enfin de se rendre utile.
Ron soupira :
- Malefoy ne va plus se sentir maintenant que son père est sorti d'Azkaban.
- Tu crois qu'il va tirer une gloire quelconque du fait que son père est un proscrit, obligé de se cacher ?
- Oui ! assura Ron. Il va en profiter pour menacer tout le monde des pires représailles. Il va reprendre du poil de la bête et nous narguer…
Le visage de Mr Weasley prit un air soucieux. Il s'approcha de son fils et mit ses mains sur ses épaules.
- Ron ! dit-il fermement. Tu vas me jurer que tu ne chercheras pas à provoquer le fils de Lucius.
- Je n'aurai pas besoin de le provoquer, papa. Il va nous sauter dessus dès qu'il aura remis les pieds…
- Ron ! répéta Mr Weasley plus âprement. Je ne veux pas que tu te battes avec Drago Malefoy, ni par magie, ni avec tes poings. Tu m'entends ?
- Je vais devoir le laisser insulter Hermione sans…
- RON ! Tiens-toi éloigné de Malefoy le plus souvent possible ! Est-ce que tu m'as bien compris ?
- Oui, papa. Répondit Ron cette fois.
Hermione s'était rapprochée lentement et sa main serrait son poignet.
Mr Weasley se tourna vers les trois autres.
- C'est aussi valable pour vous. Je ne veux pas que le fils de cette ordure pose la main sur un seul d'entre vous. Si cela arrivait malgré tout, je veux que vous alliez immédiatement voir Severus!
Ron ouvrit la bouche.
- Immédiatement ! répéta son père sur un ton sans réplique.
Les yeux d'Hermione s'écarquillèrent et sa bouche fit un "Oh!" inaudible pour tous. Seul Ron l'entendit car il était tout à côté d'elle. On entendit la voix de Fleur qui appelait Arthur et Mr Weasley quitta la pièce sur un dernier geste de l'index et de la tête. Hermione se tourna vers Ron :
- Je sais pourquoi Rogue nous a gardé dans son bureau le jour où tu t'es battu avec lui ! dit-elle précipitamment.
- Moi aussi, répliqua Ron. Pour me faire souffrir en prétendant me soigner !
- Ne dis pas de choses stupides, Ron ! gronda Hermione. J'ai cru qu'il avait renvoyé Drago simplement pour l'empêcher de récupérer le morceau de miroir et nous faire la leçon, mais c'était aussi pour vérifier que ta blessure n'était pas empoisonnée.
Ron frissonna. Hermione tenait toujours son poignet dans sa main.
- Tu crois vraiment que Drago voudrait tuer l'un d'entre nous ? demanda Ginny à voix basse.
- Il me tuerait bien moi, répondit Harry sourdement. Mais je ne crois pas qu'il le ferait. Tout d'abord parce qu'il n'aurait pas le courage de le faire lui-même. Ensuite parce qu'il sait que Voldemort me veut vivant.
Il y eut un silence. Ses amis commençaient à comprendre ses dernières paroles.
- Mais il n'a pas renoncé à me faire du mal, continua Harry pour couper court aux questions qu'ils n'allaient pas manquer de lui poser au sujet de la prophétie. Il sait que vous êtes ce que j'ai de plus précieux au monde. Vous êtes tout ce que j'aime. Et s'il vous enlevait à moi, il me ferait tant de mal que je ne sais ce que je serais capable de faire.
- Mais Drago n'est pas un assassin… murmura Ginny.
- Drago est comme on l'a fait, Ginny, répondit Harry. Je ne sais s'il se rend vraiment compte de la voie qu'il est en train de prendre. Il suit les pas de son père, et pour lui ce doit être suffisant.
- Il faudra l'avoir quand même à l'œil quand nous rentrerons, dit Ron maussade.
- Laisse le Professeur Rogue s'occuper de cela ! trancha Hermione. Nous avons autre chose à penser.
Ron tordit sa bouche :
- Je n'ai aucune confiance en Rogue, maugréa-t-il. Et qu'avons-nous à faire d'autre que d'empêcher Malefoy d'ouvrir la Chambre des Secrets ?
- Trouver pourquoi Voldemort veut absolument retourner là-bas ! s'écria Ginny exaspérée.
- Et réfléchir à nouveau à notre partie d'échecs, Ron, reprit Harry plus calmement. Je crois que Voldemort ne joue pas la même partie que nous et c'est peut-être comme cela que nous réussirons à le mettre en échec… même s'il a récupéré son Cavalier.
Il s'approcha de ses amis et ouvrit ses bras. Il mit une main sur l'épaule de Ginny, l'autre sur celle de Ron. Ils se rapprochèrent tous les uns des autres, imperceptiblement.
- Et surtout, surtout, continua-t-il, en restant unis quoi qu'il arrive.

Le lendemain, au petit déjeuner, Charlie, Tonks et Bill étaient là. Ils étaient rentrés dans la nuit, et n'avaient pas bougé de la cuisine. Tonks avait les yeux rouges. Aucun ne parlait. A peine répondirent-ils au bonjour de Harry. Les jeunes gens ne s'attardèrent pas. Ils prétextèrent leurs bagages à terminer pour s'éclipser dans leurs chambres respectives. Ron se réfugia dans le petit salon. Il voulait cacher son inquiétude pour ses frères. C'aurait pu être l'un d'entre eux la veille à la place de Kingsley. Il ne cessait de penser à Charlie. Il le revoyait face à lui, pendant le petit-déjeuner, son épaule contre l'épaule de Tonks et sa main par moment qui caressait celle de la jeune femme. Qu'espéraient-ils tous les deux ? Dans quelques jours, ils seraient séparés par toute l'Europe. Lorsque Charlie reviendrait –dans quelques mois ?– Tonks serait-elle toujours là ? Ou bien serait-ce Charlie qui ne reviendrait pas ? Est-ce qu'ils se posaient ce genre de questions quand ils étaient ensemble ? Ou bien se contentaient-ils de vivre au présent. Et lui, qu'allait-il faire avec Hermione ? Il n'imaginait pas que c'était si compliqué d'aimer quelqu'un à ce point. Il n'arrivait pas à démêler si elle lui avait vraiment pardonné sa conduite, ou si elle faisait cet effort par rapport à Harry. Pour ne pas briser l'unité de leur groupe. Il avait énormément de mal à lui parler. Chaque fois qu'ils s'étaient retrouvés seuls à seuls, les mots qui avaient pu sortir de sa bouche l'avait blessée davantage. Tout ce qu'il désirait pourtant, c'était d'être auprès d'elle, de sentir son parfum, de retrouver la douceur qui émanait d'elle lorsqu'elle avait mis ses bras autour de son cou dans le vent glacé de décembre.

Une toux douloureuse le tira de ses pensées. Il se tourna vivement vers Mondingus Fletcher qui venait d'entrer dans le salon. Même dans le peignoir de Mr Weasley, il sentait encore l'alcool et le tabac. L'odeur prit Ron à la gorge. Il se força à lui sourire.
- Vous allez bien, Ding ?
- Ca ira, mon gars. J'en ai vu d'autres ! dit Mondingus entre deux quintes.
Il s'assit dans le fauteuil en face de Ron, sans cesser de tousser. Il fit apparaître un cigare dans sa main et l'alluma. L'odeur âcre du mauvais cigare fit grimacer Ron.
- Tu en veux un ? demanda Mondingus.
Ron secoua la tête.
- Tu saurais pas où ta mère a caché ma flasque, mon garçon ? reprit le vieil escroc. J'ai besoin d'un remontant, après ce qui s'est passé cette nuit. Pas drôle pour ce vieux Kingsley, hein ? J'ai bien failli y rester moi aussi. C'était moins une. Mais on les a eu ces crottes de Trolls ! Et ils ont pas pu marquer le château des McGregor de leur sale signature de mort… Et toi, t'as pas l'air d'aller, petit ?
Ron haussa une épaule.
- T'as des soucis ? C'est le cœur ? Raconte à ce vieux Ding.
- Tout va bien, mentit Ron à qui l'idée de raconter sa vie à Mondingus ne souriait guère.
Le vieux bonhomme cligna de l'œil.
- C'est à cause de la petite brune ? Elle te plaît bien, pas vrai ? Mais elle est pas facile, hein ? Fichu caractère. C'est comme la vieille Figgy. Voilà bien dix ans que j'essaye, mais rien à faire. Y a que ses chats qui comptent.
Ron soupira. Et Mondingus l'imita.
- Enfin, toi au moins t'as tout le temps devant toi… Ah ! les femmes ! Savent pas voir quand un homme vaut la peine…
Ron s'apprêtait à compatir sur les malheurs de Mondingus. Il retint soudain un sourire à ses dernières paroles.
- Tu me crois pas, mon gars ? Par les temps qui courent, vaut mieux un type qui a de la ressource qu'un bellâtre au sourire charmeur…
Ron hocha la tête. Il avait du mal à ne pas rire. Mondingus eut une nouvelle quinte. Il reprit :
- Remarque, elle est mignonne ta petite-là. C'est pas une vélane, mais elle a du chien. Et elle a l'air d'avoir du tempérament. Ouais… un sacré tempérament même pour revenir d'un Neuro Mortis... Moi, j'aurais pas parié une noise sur elle quand ils l'ont ramenée à Ste Mangouste cet été…
Il observa Ron au travers de l'épaisse fumée de son cigare. Il se pencha vers lui, amenant son odeur âcre jusqu'au nez du jeune homme.
- Tu l'as embrassée ? Pour savoir si une fille a vraiment le tempérament qu'il faut, rien ne vaut un bon baiser…
Ron ne put s'empêcher de rougir jusqu'à la racine des cheveux. D'ordinaire cela ne l'aurait pas embarrassé de parler de filles avec Mondingus, ou avec qui que ce soit d'autre. Mais, là, il parlait d'Hermione… et il n'avait aucune envie de discuter du baiser qu'ils avaient échangé. Mondingus lui donna un coup de coude et lui fit une grimace malicieuse.
- MONDINGUS FLETCHER !
Mondingus sursauta. Il fourra le cigare entre les doigts de Ron et s'écria :
- Ah non, mon garçon ! C'est très gentil de ta part mais je suis en convalescence et… Oh mais n'est-ce pas cette chère Arabella qui vient d'arriver. Comment vas-tu Arabella ?

Mais Arabella Figg n'avait pas l'intention de se laisser berner par d'aussi basses manœuvres. Elle s'avança vivement vers eux et frappa Mondingus de son vieux sac à main.
- J'ai laissé mes chats tous seuls à cause de toi, vieux tas de détritus ! Parce qu'on m'a dit que tu étais à moitié mort ! Et je te retrouve en train de fumer le cigare et de raconter je ne sais quelle bêtise à ce garçon ! Elle va m'entendre, Hestia Jones ! Non mais, je te jure : à demi mort, elle m'a dit que tu étais ! J'aurais dû m'en douter ! J'ai mal compris sans doute ! Elle voulait sûrement dire : complètement ivre mort !
- Mais, je t'assure Arabella… se défendit Mondingus les bras levés pour éviter un autre coup de sac à main.
Il adressa un clin d'œil à Ron qui se levait pour les laisser s'expliquer : "Ça c'est du tempérament !" fit le vieux filou à voix basse.

Dans le couloir Ron se trouva nez à nez avec Hermione qui venait aux nouvelles, alertée par les cris de colère de Mrs Figg.
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle un peu inquiète.
- Oh rien, murmura Ron, un peu embarrassé sans savoir pourquoi. C'est la vieille Figgy qui fait une scène à ce vieux Ding…
- Oh ! fit Hermione dans un rire.
- Je crois qu'il a des vues sur elle, dit Ron dans un sourire confus.
- Tu as deviné cela tout seul ?
- Non, c'est lui qui me l'a dit…
Hermione hocha la tête.
- Bien sûr… fit-elle.

Ils hésitèrent. Ron se déplaça sur sa droite pour la laisser passer. Elle fit un pas sur sa gauche. Ils dirent "désolé" en même temps puis se déplacèrent au même moment, l'une vers la droite, l'autre vers la gauche. Ron se mit à rire, un peu gêné. Il réalisa qu'il n'avait aucune intention de l'oublier comme il l'avait raconté à Harry quelques jours auparavant. Il se pencha d'un geste vif dans le cou d'Hermione et l'embrassa sous l'oreille. Elle le repoussa d'une main tremblante. Durant quelques secondes, il crut qu'elle allait pleurer. Elle eut comme une inspiration de sanglot puis mit ses deux mains sur sa bouche et s'enfuit dans sa chambre. Ron resta immobile au milieu du couloir, se demandant s'il devait se traiter d'idiot une fois de plus, ou se réjouir de n'avoir pas reçu sa main au visage. Au fond du corridor, sur le pas de la porte du Grand Salon, Ginny l'observait, un sourire goguenard aux lèvres.
- Tu t'attendais à quoi ? lui cria-t-elle. A ce qu'elle te saute au cou ?
Elle referma la porte du Grand Salon sur elle et il l'entendit qui chantait à tue-tête : "Yeah ! Yeah ! Yeah ! Sisters unify !"

Le retour à Poudlard, par portoloin, fut bref. Hermione leva bien les yeux au ciel lorsque Ron demanda pourquoi ils n'avaient pas utilisé le même moyen de locomotion pour l'aller, mais elle ne fit aucun commentaire. Ce fut Ginny qui se chargea de rappeler à son frère qu'à l'aller, le sortilège du Fidelitas protégeait le QG. Ils s'installèrent dans leurs dortoirs. Ginny et Hermione foncèrent à la bibliothèque pour se renseigner sur l'enchantement des miroirs. Pattenrond reprit possession de son territoire. Ron chercha le regard d'Hermione toute la soirée. Elle l'évita soigneusement. Harry renonça à interroger Ron sur leur partie d'échec. Il n'avait manifestement pas l'esprit à cela.
- J'espère que tu te seras remis les idées en place lors de notre prochain entraînement de Quidditch ! dit-il sévèrement. Nous aurons les Serpentard comme prochains adversaires, je te le rappelle. Et je n'ai pas envie que tes déboires sentimentaux ruinent les chances de l'équipe.
- Et qu'est-ce que tu veux que je fasse ? s'écria Ron. Que je me promène avec une banderole : Embrasse-moi, je suis un imbécile ! Ou que je demande à Fred et George de me fabriquer des fusées explosives qui écriraient "Pardonne-moi Hermione ! Je ne suis qu'un mufle stupide !".
- En fait, reprit Harry un peu moins incisif, je pensais plutôt à quelque chose du genre : Hermione, veux-tu que nous reprenions là où j'ai bêtement tout gâché parce que j'ai la capacité émotionnelle d'une cuillère à thé et que je ne sais où mettre tout l'amour que j'éprouve pour toi…
Ron pâlit.
- Tu ne vas vraiment pas bien dans ta tête ! balbutia-t-il.
En fait, Ron était sidéré. Comment Harry pouvait-il savoir exactement ce qu'il ressentait.
- Tu n'as pas lu dans mes pensées ? se méfia-t-il.
Harry secoua la tête :
- C'est inutile, Ron, lui sourit-il. Il suffit de voir comme tu la regardes, surtout depuis ces vacances.

Ron prit sa tête entre ses mains et soupira du plus profond du cœur. Il glissa un œil vers Harry.
- Et tu crois qu'elle le sait…
Harry haussa une épaule.
- J'imagine mal Hermione l'ignorer, répondit-il sérieusement. Cependant, elle est très secrète et ne parle jamais de ses sentiments… peut-être parce qu'elle ne fait pas plus confiance à son cœur que toi. Et peut-être aussi parce que chat échaudé craint l'eau froide, comme disent les moldus…
A ce moment, Ginny et Hermione rentrèrent de la bibliothèque. Elles n'avaient pas d'excellentes nouvelles. Les sortilèges nécessaires à l'enchantement d'un miroir étaient d'un niveau très élevé.
- Mais je suis sûr que tu pourras le faire, dit Ron sans lever la tête de son livre. Tu en es capable. Et si Luna arrive à faire parler Flitwick, je suis certain qu'il lui donnera quelques tuyaux. Il est toujours ravi lorsque les élèves s'intéressent à son art…
Hermione et Ginny se demandèrent pourquoi Ron s'adressait à elles sans les regarder. Elles interrogèrent Harry des yeux. Celui-ci leur fit signe de ne pas chercher à comprendre. Tout ce qu'il voulait, c'était que Ron garde la tête froide pour le match contre Serpentard.

Ce match lui causait d'ailleurs beaucoup de soucis. A vrai dire, cela l'obnubilait tellement qu'il en rêvait. Et si Voldemort avait eut l'idée de s'immiscer dans ses rêves durant toute la première quinzaine de janvier il aurait été fort surpris. Ce n'étaient que Vifs-d'Or insaisissables, balais brisés, cognards fous, souaffles qui refusaient de rentrer dans les buts. Il rêva même que Ron lui hurlait qu'il le virait de l'équipe. Toutefois, son pire cauchemar était de voir Malefoy se saisir du Vif avant lui. Il prenait alors un visage terrifiant, aux yeux rouges flamboyants, et son rire lui faisait mal jusque dans sa cicatrice. Harry voulait gagner ce match. Pour Gryffondor, pour leurs supporters, pour lui-même et surtout pour faire ravaler sa morgue à ce satané Malefoy. Il devait gagner. Il en avait des sueurs froides à l'idée de Drago remportant la coupe. Il savait que le capitaine de l'équipe de Serpentard éprouvait le même sentiment exacerbé. Il avait capté ses pensées en cours de potions alors qu'il passait devant lui et il en avait eu la chair de poule. Elles étaient pleines de menace et d'une assurance arrogante. C'en était devenu une affaire personnelle et Harry appréhendait autant qu'il espérait cette rencontre. Il ne parlait plus que de Quidditch, même avec Hermione qui lui conseilla de prendre une potion pour calmer ses angoisses. Il épuisa ses équipiers lors des entraînements et Ginny lui claqua la porte des toilettes des filles au nez alors qu'il la suivait jusque là un jour où il l'avait trouvée "moyenne" sur quelques réceptions…

Hermione et Ron se transformèrent en surveillants d'étude particulièrement sévères pour qu'il continue à étudier acceptablement ses cours. Elle le rappela plusieurs fois à l'ordre, d'un coup de baguette sur la tête, dès qu'il commençait à mordiller le bout de sa plume, les yeux dans le vague, l'esprit tourné vers une quelconque figure de style.

Ron n'en était pas mécontent, bien qu'il trouvât qu'Hermione se désintéressait beaucoup trop de lui. Elle avait repris les cours d'occlumancie avec Rogue. Elle n'en avait rien dit, mais il savait à présent que les leçons en retard et les cours de rattrapage n'étaient que des prétextes. Elle n'avait plus besoin de lui pour revoir les mouvements de ses sortilèges et Flitwick l'avait chaudement félicitée pour les progrès foudroyants qu'elle paraissait avoir fait pendant les vacances. Elle s'était d'ailleurs jetée dans le travail comme jamais il ne l'avait vue le faire, même au temps de leur Première Année où ils n'étaient pas encore amis. Entre les devoirs et les recherches sur l'enchantement de miroirs, elle passait son temps à la bibliothèque ou dans la Salle des Quatre Maisons avec Luna. Elles s'entraînaient toutes les deux, accompagnées de Ginny, à jeter des charmes afin de ne pas risquer de perdre les miroirs d'Harry.

La Salle des Quatre Maisons avait à présent un succès qui grandissait jour après jour. Elle ne désemplissait pas. Et parfois même les Préfets devaient rappeler l'heure du couvre-feu pour éviter des sanctions à leurs camarades. Le jour de la rentrée, Hermione s'était avancée vers Ellie McGregor pour lui témoigner de son soutien après les terribles évènements qui avaient marqué le passage à la nouvelle année. La jeune Préfète de Serpentard lui avait fait comprendre qu'elle n'avait que faire de sa compassion et qu'elle allait très bien. Hermione savait cependant que Malefoy ne se privait pas de la menacer de représailles si elle continuait à fréquenter la Salle Commune. Il multipliait les humiliations et les intimidations et rares étaient ceux qui osaient le défier ouvertement à présent que son père s'était libéré d'Azkaban. Hermione n'avait pas insisté. Elle s'était contentée de sourire et de serrer ses mains dans les siennes avant de se retourner à ses occupations. Le Tournoi d'échecs était en bonne voie. Avant même le retour des élèves à l'école, elle avait affiché le règlement du concours, les dates des éliminatoires et la feuille qui devait recevoir les noms des inscrits. Ron s'était inscrit aussitôt, dans le but de lui montrer qu'il la soutenait inconditionnellement dans ce nouveau défi. Tout en évitant de la regarder en face, ainsi qu'il en avait pris l'habitude depuis leur retour de vacances. C'était une vraie torture pour lui. Il ne souhaitait qu'une chose : sa présence auprès de lui. Et lorsqu'elle était dans la même pièce que lui, il ne rêvait que d'en sortir afin de pouvoir respirer normalement. Les cours où elle était assise à ses côtés lui devenaient intolérables et il écoutait l'heure tourner, seconde après seconde, quand les matières qu'ils n'avaient pas en commun les séparaient. Il avait l'impression de ne dire que des bêtises quand elle l'écoutait et il ne la quittait pas des yeux quand elle s'adressait à quelqu'un d'autre. Ils continuaient à travailler ensemble pour son plus profond ravissement et à la fois son plus mortel supplice.

Jezebel Dawson s'était précipité vers lui dès la rentrée. Avait-il reçu sa carte. Pourquoi n'avait-il pas répondu ? Il faillit lui répondre qu'il l'avait jetée au feu. Le souvenir de sa conversation avec Hermione le soir de la victoire de Gryffondor lui revint à la mémoire. Il se mordit les lèvres. Il lui fit un sourire forcé : "Très jolie carte, Dawson, dit-il simplement et totalement au hasard. Très bel enchantement. Tu es plutôt douée…" Elle lui répondit "Je sais. C'est un sortilège de début de Deuxième Année que j'ai utilisé" avec une satisfaction si évidente que Neville et Harry ne purent s'empêcher d'éclater de rire. Il passa le premier week-end à essayer de l'éviter, et d'éviter Peeves qui après quinze jours de solitude se défoulait sur tout ce qui lui tombait sous la main. L'esprit avait salué Hermione d'un "Miss Pimbêche est de retour ?" "Tout juste !" lui avait répondu Hermione. Peeves avait lancé son chapeau de bouffon en l'air et cabriolé dans les couloirs, bousculant avec fracas les armures séculaires. Une chose cependant avait étonné Harry et ses amis. Malefoy, qui pourtant ne cachait pas sa satisfaction quant à l'évasion de son père, n'avait eu à leur égard aucune raillerie particulière. Son sourire méprisant et ses ricanements n'avaient pas manqué de saluer le premier cours en commun de l'année, néanmoins ils s'étaient attendus à plus de suffisance, de mépris affiché et de bravades. Hermione s'en était inquiétée ; Harry avait avancé que la perspective du match le tenait lui aussi sur la défensive. Et Ron en avait été rassuré : ainsi, il n'aurait que peu de mal à tenir la promesse faite à son père.

Le deuxième week-end de janvier arrivait à grand pas. Harry était tout entier tourné vers le match. Isadora lui faisait d'ailleurs un peu la tête à ce sujet mais il ne remarqua rien. Il harcela ses coéquipiers de plus belle et il se disputa avec Ginny à la fin de l'avant-dernier entraînement. Il lui donna du Weasley et elle l'appela Potter. Il lui dit que son nouveau balai lui était monté à la tête et elle lui renvoya que son titre de capitaine avait fait enfler la sienne. Ron renvoya tout le monde aux vestiaires et retint Harry sur le terrain. Ce qu'il lui dit, personne ne le sut. Mais quand ils rejoignirent leurs camarades, Harry leur fit des excuses à tous.

- Je sais que vous voulez gagner ce match tout autant que moi, leur dit-il. Je n'aurais pas dû vous traiter ainsi. Je suis assez inquiet car Serpentard est une équipe redoutable. Ils ont des batteurs vicieux et ils trichent d'une manière éhontée. Ils ont de bons balais et ils sont plus rapides de réaction que les Poufsouffle. Lorsque le Vif-d'Or apparaîtra je devrai me consacrer à sa capture et je ne pourrais plus faire mon travail de capitaine.
- Malefoy sera dans le même cas que toi, riposta Ginny, encore énervée par leur échange violent.
- Le seul mot d'ordre de Malefoy c'est : frappez fort ! l'interrompit Ron. Ecoute donc ce que notre capitaine a à dire.
- Je n'ai à dire qu'une chose, reprit Harry en souriant à Ron. Lorsque vous me verrez filer sur le Vif-d'Or, il faudra vous débrouiller sans moi. Ginny tu dirigeras les poursuiveurs. Tu t'en sors très bien. Et toi Ron, tu surveilleras tout le monde.
- Moi ? fit Ron étonné.
- Oui, lui assura Harry, tu seras… capitaine en second !
- Ouais… dit Ron avec un grand sourire. Capitaine en second ! Ca me plait bien !
- Tant mieux, soupira Harry. Vendredi, dernier entraînement. On testera cette tactique. Allez, rompez ! Et pas de blague, les gars ! Tous en forme pour samedi prochain ! Et prenez soin de vos balais !
- Harry ! le gronda Ron doucement.
Ginny s'approcha lentement des deux garçons.
- Est-ce que moi aussi je fais partie des "gars" ou bien vais-je avoir droit à un sermon spécial ? demanda-t-elle sur un sourire goguenard.

Harry rougit. C'était étrange de l'avoir sous les yeux, le visage maculé de boue, les cheveux trempés par les averses. L'image de sa colère récente se superposait à celle qu'il gardait d'elle le soir du bal de Noël. Il évita son regard.
- Je suis désolé, dit-il enfin. Je ne sais pas ce qui m'a pris…
Ginny eut un demi sourire :
- Je suppose que Seamus appellerait cela le Syndrome d'Olivier Dubois.
Harry haussa une épaule :
- Je suppose que je peux le prendre comme un compliment.
- Je ne crois pas non ! se mit à rire Ginny.
Elle désigna Ron qui s'était éloigné.
- Tu crois que ça s'attrape aussi quand on est capitaine en second ?
Harry éclata de rire. Ron se rapprocha d'eux. Il mit ses bras sur les épaules de Harry et de sa sœur :
- J'aime mieux ça ! s'écria-t-il. Dépêchez-vous. J'ai hâte de me retrouver sous une douche très chaude puis près de la cheminée de la salle de Gryffondor. Il fait un froid de canard ici.

Ginny les quitta pour ranger son balai. Elle partit la première tandis qu'Harry et son frère remettaient leur tenue dans leur placard. Ron souriait à Harry comme cela ne lui était pas arrivé depuis des semaines.
- Quoi ? finit par dire Harry.
- Rien ! Répondit Ron, son sourire élargi.
- Tu te trompes !
- Bien sûr !
- Et puis ça ne te regarde pas !
- Je sais…
- Et si tu t'avises de remettre ça sur le tapis, j'irais dire à Hermione que tu l'as embrassée quand elle était ensorcelée.
- C'est mesquin ! Et de toutes façons, ça ne changerait pas grand-chose : elle ne peut pas me détester plus qu'en ce moment.
- Tu te trompes encore une fois ! répliqua Harry, contrarié d'avoir peiné son ami.

Ils prirent le chemin du château.
- Tu crois qu'elle assistera au match samedi ? demanda Ron avec espoir.
- Tout Poudlard assistera au match de samedi, Ron, répondit Harry avec évidence. Tout le monde voudra savoir qui de Potter ou de Malefoy mettra l'autre KO. Et Hermione sera là aussi. Elle ne peut pas faire autrement.

Il sourit pour lui-même à la tête que ferait la jeune fille lorsqu'elle devrait porter le chapeau à tête de lion de Luna. Il ne dit rien cependant à Ron, au cas où Hermione ne tiendrait pas sa promesse. Il serait capable de voir en sa défection une atteinte personnelle.

Lorsqu'ils arrivèrent dans la salle commune de Gryffondor, Hermione n'était pas encore revenue de sa séance d'occlumancie. Quand elle remonta du cachot de Rogue, elle s'installa dans un fauteuil loin des garçons. Pattenrond se précipita sur ses genoux et on l'entendit ronronner dans toute la salle. Ron grommela quelques sarcasmes inaudibles. Ce soir-là Harry s'endormit sur son devoir d'histoire de la Magie. Il rêva qu'il se disputait avec Ginny. Ils étaient à l'Hôtel Delacour dans le Petit Salon et il lui reprochait d'être plus souvent dans le bureau de Rogue que sur le terrain d'entraînement. Elle lui hurlait alors qu'elle prenait des leçons de légilimancie pour savoir ce qu'il avait dans la tête à son sujet et qu'elle avait vu plein de choses très intéressantes sur le professeur. Il plongeait alors son regard dans le sien et tandis qu'il l'embrassait passionnément, les images qu'elle prétendait avoir lues dans l'esprit de Rogue lui sautaient à la mémoire. Il se réveilla en sursaut. La salle était presque vide. Neville avait quitté leur table et Hermione son fauteuil. Seul Ron était resté, un peu inquiet;
- Tu as crié, dit-il.
- Non ! fit Harry.
- Si ! Tu as dit : C'est Bellatrix ! C'est Bellatrix Lestrange !

Harry prit sa tête entre ses mains : oui, c'était elle ! C'était bien Bellatrix Lestrange, la jeune fille qui se moquait de Rogue dans son souvenir. C'était la même jeune beauté hautaine que sur la photo de Sirius. C'est une pourriture, aussi nuisible que des Doxies. Et même pire. Tu peux demander à ce vieux Severus… Il en sait quelque chose
- D'après toi, Ron, demanda-t-il tout en sachant qu'il allait regretter de poser la question, quel rapport y a-t-il entre Rogue et Bellatrix Lestrange ?
- Ce sont deux Mangemorts, aussi tordus l'un que l'autre… répondit le jeune Weasley avec hargne.
- Tu ne t'es jamais demandé pourquoi Rogue était devenu Mangemort ? questionna-t-il encore. Je veux dire… nous ne l'avons jamais entendu traiter personne de Sang-de-Bourbe… et il a participé à la protection de la pierre philosophale…
- Tu oublies la manière dont il traite Hermione…
- Oublie donc Hermione un peu, Ron ! Il l'a soignée ! Il l'a aidée ! Quand la Chambre des Secrets a été rouverte, il n'en a pas été heureux…
- Qu'est-ce que tu essaies de dire ? l'interrogea Ron, un peu perdu.
- Rien pour l'instant, réfléchit Harry. Je crois que j'ai trouvé le lien entre Rogue et Sirius.
- C'est ton père ! répondit Ron avec évidence.

Harry aussi l'avait cru, en toute bonne foi. Il en doutait à présent. Du moins, il doutait que ce soit là l'unique raison de la rancune tenace entre Sirius et Rogue. Il se prit à regretter que le lendemain ne soit pas le jour de sa leçon de légilimancie.