Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.

Pour Ayako :Alors...grande question : que voulait vraiment faire Salazar en partant... protéger Poudlard ouprécipiter sa perte ? Partir pour faire cesser les combats ou partir pour empêcher l'oeuvre des quatre Fondateurs de se perpétuer ? D'un autre côté... il a quand même collé un Basilic dans lessouterrains de l'école et laissé le soin à son héritier de le faire sortirà l'occasion... Il y a sûrement plusieurs moyens de détruire Poudlard...En faire une école semblable à Durmstrang n'est-il pas l'un de ces moyens ? Détruire en tous cas l'esprit qui régnait à l'époque de la création de l'école...

Quant à Ron et Hermione... se dire clairement ce qu'ils ressentent n'est pas la manière dont je qualifierais leur relation... MDR.

Par contre, continue à"m'embêter"... j'adore ça ! lol !


Chapitre 44

Courriers

Ron reçut les réponses à ses courriers dans le courant de la semaine qui suivit la Saint Valentin. Hermès cogna à la fenêtre de la salle commune de Gryffondor un soir du milieu de la semaine. Pour une fois, Ron se précipita pour lui ouvrir et lui prendre le parchemin attaché à sa patte. Tandis qu'Harry donnait à Hermès un peu de Miam'hibou, Ron essayait de briser le sceau qui cachetait la lettre.
- Mais c'est pas vrai ! pestait-il. Il l'a collé avec un sortilège de Glue Perpétuelle ou quoi ? Il devient aussi parano que Fol-Œil !

Il faisait preuve d'une telle maladresse qu'Hermione se décida à lui prendre la lettre des mains. Elle déchira le bord de la lettre avec précision et le parchemin se déroula aussitôt. Elle le lui tendit mais il lui fit signe de lire elle-même car il était bien trop nerveux pour prononcer une parole. Harry se rapprocha pour entendre le chuchotement d'Hermione. Percy, fidèle à lui-même, commençait par se réjouir du fait que son frère se décide enfin à lui répondre. Sans doute était-il en train d'ouvrir les yeux sur celui qu'il considérait comme son ami. Il le remerciait de prendre de ses nouvelles. Il allait bien, mieux de jour en jour, et ses supérieurs lui assuraient régulièrement qu'il retrouverait bientôt son ancien emploi. Il lui tardait d'ailleurs de quitter son bureau sans fenêtre où il tamponnait à longueur de journée des permis pour de stupides animaux de compagnie. Il n'avait pas entendu parler de gerbilloises à crête et ses collègues lui avaient assuré qu'il n'y en avait pas dans le pays. D'ailleurs, elles étaient listées dans les créatures dangereuses et interdites au commerce. A l'automne, en effet, une rumeur avait couru à cause d'incidents sur des navires moldus qui arrivaient du continent, mais rien de sérieux puisque aucune preuve n'avait été retenue contre ces bestioles. Quoi qu'il en fût, gerbilloises ou pas gerbilloises, il convenait de se tenir éloigné de la Forêt Interdite, et d'Harry Potter. Car, il en était certain, ce garçon ne ferait pas de vieux os. Si Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ne se chargeait pas de lui bientôt, ce qui était plus que probable, d'autres qui le rendaient responsables de la destitution de Monsieur Fudge ne se priveraient pas de régler son compte à ce petit prétentieux…

Ron, gêné, enleva le parchemin des mains d'Hermione.
- On n'a pas appris grand-chose, fit-il un peu mal à l'aise.
- Au contraire… répondit Hermione. Nous savons à présent que les gerbilloises sont arrivées par bateau à l'automne dernier… Ce qui correspond aux dires d'Hagrid. Et qu'on n'en a plus entendu parler après…
- Tant de bestioles sur des bateaux ? s'exclama Ron.
- Il n'en avait pas forcément beaucoup… expliqua Hermione. Ce sont des rongeursça se reproduit très vite… Et puis il fallait leur faire traverser le pays très vite jusqu'ici.
- Mais pourquoi ? demanda Harry. Uniquement pour rendre la Forêt Interdite encore plus dangereuse ? Pour tuer des licornes et des Centaures ? Pour que ces atrocités épuisent la magie de la Forêt et de Poudlard ?
- Et si… commença Ron en frissonnant. Et si Vold…. Pettigrew voulait les lancer à l'attaque de l'école ? S'il voulait les faire pénétrer par les souterrains et le jeter sur les élèves et les professeurs ? Vous imaginez le massacre…
- Justement ! fit Hermione sévèrement. Tu oublies que nombre de mangemorts ont leurs enfants ici !
- Tu crois que ça gênerait Vold… Tu-Sais-Qui ?
- Ca gênerait forcément Lucius Malefoy, répondit Hermione avec bon sens. Et je le vois mal sacrifier son fils, unique héritier de son nomà la gloire mégalomane de son cher Maître !
- Tu veux dire que tant que Drago sera à Poudlard, nous ne risquerons pas une attaque de ce genre ?
- Pourquoi crois-tu que le professeur Rogue le garde sous le coude ?
Hermione jeta un rapide coup d'œil à Ron qui leva les mains pour signifier qu'il n'avait rien dit.
- Il faut surveiller Drago, alors… murmura Harry.
- Que crois-tu que fasse le Professeur Rogue ?

Ron haussa les épaules. Il se tut pourtant, malgré son désir évident d'ouvrir la bouche. Harry le regarda d'un air amusé. Les cours de potions depuis leur remontée de la Chambre des Secrets avaient été quelque peu glaciaux. Il n'avait jamais fait très chaud dans le cachot qui servait de salle de cours au Professeur Rogue, c'était un fait. Cependant depuis cette aventure souterraine, le professeur affichait un visage encore plus impénétrable que d'ordinaire. Même les Serpentard ne trouvaient plus grâce à ses yeux et Crabbe et Goyle furent les premières victimes de sa mauvaise humeur, immédiatement suivis de Neville et Seamus. Harry se gardait de croiser son regard et une fois de plus il passa son temps à donner des coups de coude à Ron qui fixait le professeur avec inquiétude chaque fois que celui-ci s'approchait du chaudron d'Hermione.
- On lui a quand même sauvé la mise ! maugréa-t-il en sortant du cachot.
- Justement ! soupira Hermione derrière lui.
- Quoi ? Justement ? Il pourrait au moins dire merci !
- Mon père l'a sauvé des griffes de Rémus Lupin, rappela Harry, songeur. Et on sait que sa haine envers lui n'en a été que plus forte. Aujourd'hui moi et mes amis le sauvons de Peter Pettigrew… Il doit trouver que l'histoire se répète drôlement…
- J'imagine que la fierté d'un homme tel que lui s'accommode mal d'être débiteur de jeunes gens comme nous… et en particulier de toi, Harry.
Harry échangea avec Hermione un haussement d'épaule.
- J'imagine qu'être débiteur de qui que ce soit doit lui rester en travers de la gorge…
- En tous cas, reprit Ron peu convaincu, moi aussi je me demande ce qu'il a bien pu raconter à Dumbledore pour qu'il le croie sur parole…
Harry lui jeta un regard de côté :
- Ca aussi, tu l'as entendu… fit-il un peu désabusé.
Hermione haussa encore une fois les épaules. Elle serra ses livres contre elle, comme pour réprimer un frisson.
- La vérité, sans doute… murmura-t-elle tandis qu'elle quittait ses amis pour rejoindre son cours d'arithmancie.

Harry avait dû arracher Ron à la contemplation de la jeune fille qui s'éloignait afin de rejoindre leur salle de cours. Le jeune Weasley soupira qu'il ne savait comment elle faisait pour tenir le rythme de ses journées presque aussi chargées que celle d'Harry. Il craignait qu'elle n'ait eu à nouveau recours au Retourneur de Temps. Elle avait pris le maximum de cours pour passer le maximum d'ASPIC l'année suivante, car elle n'avait pas encore décidé quelle serait la voie qu'elle prendrait à la fin de ses études à Poudlard. Il ignorait où elle trouvait la force de mener tambour battant toutes ces activités, alors qu'elle relevait à peine d'une… d'un… "accident" aussi terrible que celui auquel elle avait réchappé. Entre les devoirs à rendre, les leçons à Graup –sujet tabou entre Ron et elle- son laboratoire où elle s'enfermait dès qu'elle avait un moment de libre, l'aide qu'elle apportait à Harry et parfois même à Ron, le jeune homme trouvait qu'elle consacrait bien peu de temps à être sa petite amie. Heureusement, lui fit remarquer Harry, qu'ils étaient tous deux Préfets et qu'ils pouvaient ensemble accomplir leurs obligations. Et Ron eut une grimace pathétique. Pas question de songer à lui voler un baiser ou lui prendre la main dans ces moment-là : Nous sommes Préfets, Ron ! Il faut donner l'exemple !

Vers la fin de la semaine Hedwige arriva de Roumanie trempée jusqu'au duvet. Elle laissa tomber la lettre de Charlie dans l'assiette de Ron avant de se lancer dans une cascade de hululements réprobateurs à l'égard de Harry.
- On va attendre un peu avant de lui demander de repartir, réfléchit le jeune homme tandis qu'il caressait sa chouette pour la calmer.
Ron s'apprêtait à ouvrir son courrier et Hermione lui conseilla d'attendre. Il valait sans doute mieux parler de choses aussi graves dans le secret de son laboratoire… enfin, de la salle sur demande, après l'entraînement de Quidditch. Ron accepta volontiers. Il était de fort bonne humeur ce jour-là. Il tombait des cordes et Hermione n'irait pas retrouver Graup pour sa leçon d'anglais. C'était d'ailleurs une plaisanterie courante chez les Gryffondor, surtout auprès de Dean Thomas et Seamus Finnigan : alors que les jours de pluie avaient sur tout un chacun un effet plutôt morose, chez Ron Weasley l'annonce du mauvais temps, en particulier le mercredi et le vendredi, lui donnait un sourire ravi qui étonnait tout le monde.

Ce jour-là, seul l'article de la Gazette du Sorcier réussit à l'assombrir un moment. On y relatait une série d'attentats contre des Aurors perpétrés soit à leur domicile soit sur les lieux de leur travail, alors qu'ils traquaient des mages noirs évadés. La Gazette prétendait que le Ministère était visé, mais Harry, Ron, Ginny et Hermione reconnurent les noms des Aurors qui travaillaient également pour l'Ordre. La marque noire réapparaissait de plus en plus souvent et le Ministère était à nouveau pris à partie par la presse. Le Chicaneur pour sa part prétendait que Sirius Black avait été vu à Buenos Aires et que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom se cachait ni plus ni moins que dans la Tour de Londres.

Harry écourta l'entraînement plus à cause des trombes d'eau qui les empêchaient de voir à un mètre que par impatience de retrouver Hermione avec le courrier de Charlie. Il se doutait de ce que contenait la lettre du jeune homme. En effet, il ne fut pas surpris lorsque Ginny lut à haute voix la missive. Les Gerbilloises à crête étaient effectivement originaires d'Europe Centrale, de Bulgarie plus exactement, mais ces dernières années elles avaient étendu leur territoire et elles venaient voler des œufs jusque dans les nids des dragons de Roumanie. Elles étaient très friandes d'œufs de dragon, même si ceux-ci ne les craignaient pas pour eux-mêmes. C'étaient des bêtes très dangereuses, fort agressives. Leurs blessures étaient souvent mortelles, si elles n'étaient pas immédiatement soignées avec un onguent à base de sang de dragon. Charlie s'inquiétait de savoir que de telles créatures sévissaient dans la Forêt Interdite et s'étonnait que Dumbledore les laissât proliférer ainsi. Mais il était vrai qu'elles étaient assez malines pour ne pas se laisser prendre à de stupides pièges à rat. Le mieux, prétendait-ilétait de repérer le chef de chaque bande, de le tuer et de profiter de la confusion qui s'ensuivrait chez le reste du groupe pour les attaquer. Tant qu'un autre chef ne prendrait pas leur tête, elles seraient désorganisées et plus faciles à décimer. Car elles étaient unies par un lien psychique et n'agissaient que par l'impulsion unique donnée par le meneur de la communauté. Charlie se voulait enfin rassurant et leur promettait d'écrire à Dumbledore pour lui faire part de ses conseils concernant les Gerbilloises. En attendant, il conseillait à son frère et ses amis de ne s'approcher sous aucun prétextes de ces bêtes.

Ron replia le parchemin tout en fixant Hermione qui comptait avec application les gouttes qui tombait de la pipette dans le chaudron.
- Tu as entendu ? demanda-t-il d'un air sévère.
- Mais je n'ai aucune intention de m'approcher de ces bêtes, répondit Hermione, quand elle eut terminé de compter, avec un pincement au cœur.
- Ca va être facile ! s'empressa de s'exclamer Harry qui ne souhaitait rien moins qu'une nouvelle dispute entre eux. Pour repérer le chef de chaque bande, il nous faudrait d'abord les affronter !
Ron eut un haut le cœur :
- Tu n'es pas sérieux ! Il faut laisser faire Dumbledore sur ce coup-là !
- Bien entendu ! s'écria Ginny à son tour. Ce n'est qu'en organisant des battues qu'on en viendra à bout ! Et je doute que Dumbledore invite les élèves de l'école à participer à ce genre d'activités !
Ron fit une grimace :
- Hagrid verrait bien cela comme des Travaux Pratiques…
Harry ne put s'empêcher de pouffer de rire.
- D'ici qu'il ne nous le propose pas comme examen de fin d'année !
Hermione ne dit rien. Elle observait attentivement le goutte à goutte de son alambic décanter dans la fiole. Ginny l'interpella enfin.
- Eh bien ! fit Hermione, nous voilà rassurés.
- Tu trouves ? demanda Harry, alors que Ron manquait suffoquer.
- Bien sûr ! répondit la jeune fille sur un haussement d'épaules. Nous étions persuadés que nous ne pouvions rien contre ces bestioles envahissantes. Nous croyions qu'elle étaient invulnérables. Nous savons à présent qu'il n'en est rien. Toute cuirasse a son défaut, nous avons failli l'oublier. Et tout plan génial a sa faiblesse. Il suffit de découvrir laquelle.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? s'alarma Ron.
- Que Voldemort a fait venir ces bêtes dans la Forêt Interdite pour une ou plusieurs raisons ; Que vous allez tous me faire le plaisir d'aller faire vos devoirs immédiatement ! Afin que Ron puisse ressortir son échiquier après le repas de ce soir pour nous expliquer noir sur blanc le plan de Voldemort et que je puisse trouver quelle faille nous devons exploiter. Allez ! Rompez !
Harry et Ron restèrent quelques secondes interdits.
- Waow ! fit Ginny. Je comprends pourquoi Maugrey veut la recruter ! Il n'aura même pas à faire son éducation militaire !
Ron se retourna vers Hermione alors qu'Harry avait déjà la main sur la poignée de la porte.
- Tu ne viens pas ?
- Non, dit-elle. J'ai amené mes devoirs ici. Je les ferai pendant que la potion décante…
Il hocha la tête. Elle ajouta :
- Tu n'as qu'à revenir avec les tiens, on les fera ensemble, si tu veux… Il faut absolument que je surveille cet alambic.
- Tant mieux pour l'alambic… murmura Ron.
Et il ferma la porte sur lui.

Ron se dépêcha de terminer son travail. Il s'en voulait d'avoir fait preuve d'amertume quelques heures plus tôt. S'il n'était pas aussi buté, il aurait passé quelques moments avec elle. Qu'est-ce que cela pouvait bien faire qu'il dût les partager avec un alambic malodorant ? Il rangea ses affaires et laissa Harry peiner sur son devoir d'histoire de la magie. Avant de partir, il lui chuchota sur un ton ironique :
- Si tu écoutais en cours, au lieu de rêver, tu aurais moins de mal à faire tes devoirs !
- Oui, Hermione ! se moqua Harry à son tour. Au fait, tu vas où ?
Ron fit une grimace.
- Chercher Hermione, dit-il timidement.
- Tu as raison, fit Harry en se penchant à nouveau sur son parchemin. On ne sait jamais, ce labo pourrait prendre ta place dans son cœur.

Ron rougit parce qu'il se sentait ridicule d'avoir pu penser une chose de ce genre. Il prit le chemin du premier étage. Il eut soudain un pincement au cœur. Elle arrivait face à lui, ses livres dans les bras. Il l'attendit, prêt à inventer une quelconque excuse pour ne pas lui laisser croire qu'il venait à sa rencontre. Il y renonça lorsqu'il vit son sourire. Il savait qu'elle ne serait pas dupe. Il prit ses livres, elle lui donna sa main et ils se rendirent jusque chez les Préfets. Malefoy, assis à son bureau, pinça son nez quand ils entrèrent.
- Voici la Sang-de-Bourbe et son horrible chat roux… Ah non ! Ce n'est que Weasley qui joue les toutous…
Hermione jeta à Drago un long regard irrité. Les Préfets présents s'étaient tous retournés vers eux et Malefoy, dans l'attente d'une altercation.
- Cela ne te suffisait pas de suivre Potter, Weasley, continuait Malefoy tout en se balançant sur sa chaise. Tu aimes donc tant la compagnie des Sang-de-Bourbe et des Sang-Mêlés ? Cela vient de famille non ?

Le silence régnait à présent dans la pièce. Ron se tourna lentement vers Malefoy. "Pas ici Ron " chuchota Hermione.
- Laisse ma famille tranquille Malefoy ! articula-t-il avec une colère retenue.
- Ta famille m'importe peu, personnellement… D'autres se chargeront d'elle. Mais toi, Weasley… toi, tu ne perds rien pour attendre…
Ron fronça les sourcils. Etait-ce une menace contre les siens qu'il y avait dans la voix de Malefoy ? Il sentit derrière lui la présence de plusieurs personnes. Il tourna légèrement la tête vers la droite. Ernie McMillan, le Préfet de Serdaigle, ainsi que les préfets de Septième Année de Gryffondor et Poufsouffle, se regroupèrent derrière lui. La surprise pourtant vint du fond de la pièce. Le Préfet de Serpentard de dernière année se mit à rire.
- Je croyais que c'était à Potter que tu voulais faire payer tout ce qu'il avait fait à ton père, Malefoy ! N'est-ce pas ce que tu clamais à la fin de l'année dernière ? Aurais-tu peur de lui soudain ?
Malefoy se redressa brusquement. Le regard rétréci de colère, il fixa un à un ses condisciples.
- Potter ! cracha-t-il comme si ce nom lui arrachait la bouche. Vous vous cachez tous derrière lui ! Pourquoi croyez-vous qu'il se terre à Poudlard ? Parce qu'il sait que s'il mettait un pied en dehors de cette école, ils seraient nombreux ceux qui vendraient leur âme pour l'amener au Seigneur des Ténèbres ! Croyez-vous qu'il fera le poids contre Lui ? Non, je n'ai pas besoin de me salir les mains pour ce crétin de Potter… ni pour aucun des ses amis Sang-de-Bourbe. Et tous ceux qui le suivront finiront comme lui… Et toi Weasley, je me chargerai personnellement de toi… quand le moment sera venu !
- Ton père serait très fier de toi, j'imagine, dit Ron étrangement calme et froid. La relève est assurée… Seulement, tu ne harangues pas tes troupes, Malefoy. Et tu ne nous fais pas peur…
- Je ne suis pas seul. Je vous l'ai déjà dit : ceux qui ne sont pas avec le Seigneur des Ténèbres sont contre lui. Et il ne fait pas de quartier.
- C'est vrai, fit Hermione fermement. Voldemort ne connaît pas la pitié. Pas même pour ceux qui le servent…
Ron vit les pupilles de Drago se rétracter. Malefoy se raidit et sa main se rapprocha de sa baguette, imperceptiblement.

Puis, il songea qu'il était seul face à tous ces imbéciles. Il prit sa baguette et la mit dans sa poche. Il quitta la pièce dans un silence lourd. Ron soupira. Il mit la main sur l'épaule d'Hermione et reprit son chemin vers leurs bureaux. Aussitôt, les conversations reprirent là où elles s'étaient arrêtées. Ernie sauta sur Hermione pour lui demander si elle avait prévu une nouvelle activité pour le trimestre suivant. Elle lui répondit qu'elle n'avait aucune idée encore, mais que les autres Préfets étaient largement invités à réfléchir à la question. Elle se plongea dans les notes qui étaient arrivées dans l'après-midi. Ron en trouva uneénorme, de McGonagall qui l'enjoignait de ranger son bureau. Cela fit rire Hermione qui lui proposa son aide. Il se hâta de refuser, sous prétexte qu'il ne retrouverait plus rien si elle mettait son nez dans ses affaires. Il fit semblant de remettre un peu d'ordre, sous le regard narquois de la jeune fille. Puis ils repartirent vers la Salle Commune pour le repas du soir. Ils croisèrent à nouveau le chemin de Malefoy à l'entrée du réfectoire. Hermione retint Ron par la main et ils laissèrent passer le Serpentard. Malefoy décocha en passant près de la table des Gryffondor un regard assassin à Harry qui lui répondit de même. Ron maugréait quand il s'assit à sa place.
- Tu aurais dû me laisser lui écraser les pieds à ce crétin, reprochait-il à Hermione.
- Laisse-le s'imaginer qu'il peut nous impressionner, Ron, conseilla Hermione. Et dès ce soir tu enverras un hibou à tes parents, pour les mettre en garde… bien que je sois certaine que c'est totalement inutile…se hâta-t-elle d'ajouter comme Ron pâlissait. Par contre, insiste auprès des jumeaux…. Je crains qu'ils ne prennent toute cette histoire à la légère…
- Tu n'as pas confiance en leurs systèmes de sécurité ? demanda Harry qui comprenait qu'une altercation avait encore éclaté entre ses amis et Malefoy.
- J'ai peur qu'ils n'aient eux-mêmes trop confiance en leurs capacités à éviter les coups du sorts… grimaça Hermione. Et Malefoy était trop sûr de lui pour nous faire un coup d'esbroufe. Il sait pour la protection de Poudlard. Il sait que Voldemort a lancé ses mangemorts contre toi, non plus pour te tuer mais pour te ramener à lui. Et je crois qu'il sait pour la prophétie…

Ron ouvrait de grands yeux sur elle. Il en oubliait de manger tandis qu'Hermione répétait les paroles de Malefoy dans le bureau des Préfets.
- Tu crois que c'est la raison pour laquelle il m'évite depuis quelque temps ? Il me laisse tranquille parce qu'il sait que Voldemort a… mis un contrat sur moi ?
- Quoi ? firent Ron et Neville qui écoutait la conversation depuis un moment.
Hermione hocha la tête.
- Il préfère satisfaire ses envies de provocation sur Ron et moi… enfin, surtout sur Ron…
Il y eut un silence. Les trois garçons méditaient les paroles d'Hermione.
- Tu crois qu'il est dans le secret des mangemorts ? déglutit Neville avec une hésitation.
- Son père lui faisait assez confiance il n'y pas si longtemps pour lui parler de la Chambre des Secrets et de ce qu'il avait comploté avec Voldemort et le journal de Jedusor ; Assez aussi pour lui raconter que Sirius était mon parrain et qu'il avait trahi mes parents ; Assez pour lui parler de son rôle comme premier des Mangemorts… Bien sûr, il y a toujours une possibilité pour qu'il écoute aux portes…
- Mais… insista Ron malgré lui, est-ce qu'il y a une possibilité pour qu'il soit lui-même un mangemort ?
Cette idée lui donnait des sueurs froides. Hermione eut un petit sourire ironique :
- Lequel d'entre vous veut aller lui demander de remonter sa manche gauche ?
Neville plongea le nez dans son assiette. Ron se mordit les lèvres. Et Harry sourit lui aussi, un peu caustique.
- En tout cas, reprit Hermione en jouant du bout de sa fourchette dans son assiette, je ne sais pas s'il porte la marque noire, mais je suis certaine qu'il a déjà goûté à la punition qu'inflige le Maître à ceux qui échouent.
- Tu… veux… dire… le Do…le Do… balbutia Neville.
Harry frissonna. Le souvenir du Doloris de Voldemort le hantait parfois, même s'il y avait résisté. Ron fit un "Oh " silencieux. C'était donc parce qu'Hermione avait touché un point sensible que Malefoy avait quitté la place sans demander son reste.
- Est-ce que nous devrons tenir compte de Drago Malefoy dans notre partie d'échecs ? demanda-t-il soudain.
- C'est à envisager…
- Au même titre que les Gerbilloises à crête ? demanda Harry.
Hermione pencha la tête et sembla réfléchir :
- Si on considère qu'il suffit de les priver de chef pour que les mangemorts en puissance se trouvent désorganisés et perdent toute agressivité… alors oui, on peut voir Drago Malefoy comme une gerbilloise à crête…

Ron recracha soudain son verre d'eau. Il éclata de rire.
- Il était déjà pas beau en fouine, qu'est-ce que ça donnerait en gerbilloise !
- Quelque chose de très dangereux, Ron… murmura Harry.
Il ne put s'empêcher de laisser son regard errer vers la table des Serpentard. Malefoy avait retrouvé Crabbe et Goyle et leur désignait le Préfet de Septième année de leur Maison.
- Alerte rouge ! chuchota Harry.
Hermione suivit son regard.
- Il faut le prévenir ! s'inquiéta-t-elle.
- Il ne voudra jamais nous écouter ! grimaça Ron. Et après tout qu'ils s'arrangent entre eux…!
- Ron ! s'indigna Hermione.
- C'est ça ! fit Harry. Où est McGregor ?
Il chercha la jeune Préfète des yeux et la repéra parmi les filles Serpentard de son année. Il passa le reste du repas à la surveiller. Neville paraissait aussi anxieux que lui. Ron ne pouvait s'empêcher de pouffer.
- On va croire que tu la dévores des yeux ! se moqua-t-il.

Hermione avait beau lui donner des coups de coude dans les côtes, il ne pouvait se départir de son fou rire. Et lorsque McGregor se leva et longea les tables pour quitter le réfectoire, les pensées de Harry se fixèrent sur elle. Il fallait qu'elle s'arrête d'elle-même devant leur table. Il le fallait absolument, pour qu'on ne puisse soupçonner aucune collusion entre eux. Il glissa les yeux vers elle. Il songea lui lancer un sort, mais on le verrait de toutes les tables. McGregor s'approchait, son sourire moqueur aux lèvres. Elle s'étonnait du regard insistant de Potter sur elle. Et elle trébucha. Elle s'étala de tout son long devant la table des Gryffondor. Toute la salle, ou presqueéclata de rire. Harry et Neville se précipitèrent vers elle. Elle refusa leur aide, persuadée que Potter avait fait quelque chose. Pourtant sa baguette était dans sa poche et elle ne l'avait pas vue dans sa main avant de tomber.
- Ca va, leur dit-elle, très digne.
- Préviens ton collègue de Septième Année que Malefoy veut lui faire sa fête énonça très vite Harry.
- Quoi ? fit McGregor.
- Ce type ! De Septième Année ! Je ne sais pas comment il s'appelle. Crabbe et Goyle vont lui tomber dessus ! s'énerva Harry.

Ellie McGregor interrogea Hermione du regard. A ses côtés, Weasley était mort de rire. Granger hocha la tête plusieurs fois. Discrètement, McGregor jeta un œil vers Malefoy. Il avait retrouvé son sourire sardonique, qu'il avait perdu ces derniers temps. Le Préfet de Septième Année quitta la table à son tour. Elle n'eut pas le temps de demander des explications.
- Vite ! la pressa Neville.
Il la poussa presque. Elle quitta la table des Gryffondor sur un geste rageur que certains prirent pour une menace.
- Tu crois qu'elle a compris ? demanda Neville.
- Elle a compris, assura Hermione.
- Et elle va avertir le gars ?
Ron s'essuyait les yeux et reprenait son souffle.
- Ca ! On le saura demain… fit Hermione tandis que Crabbe et Goyle quittaient eux aussi la salle précipitamment.

Hermione vérifia le travail d'Harry. Elle souffla et le jeune homme sut qu'il passerait une partie du lendemain à le recommencer.
- Tu devrais t'intéresser un peu plus à l'Histoire de la Magie, Harry, lui conseilla-t-elle.
- Pourquoi ? fit Harry. Ca ne sert à rien !
- Ce serait la moindre des choses ! répliqua Hermione sévèrement. Quand son nom figure dans un livre d'Histoire on se doit d'y prêter un minimum d'attention…
- Si tu savais comme je m'en passerais volontiers…
Hermione prit le devoir de Ron et le parcourut. Elle le félicita et le sourire du jeune homme s'élargit. Harry lui fit une grimace cocasse.
- Va donc plutôt chercher ton échiquier, Ron ! grommela-t-il. Et toi ? demanda-t-il à Hermione. Quand donc trouves-tu le temps de faire les tiens de devoirs ? Ca prend du temps de surveiller des alambics.
Hermione sourit.
- Ca occupe les mains, admit-elle. Mais pas forcément les pensées… Et cette plume à papote, que Ginny et Neville m'ont offerte, est vraiment très pratique…
Ron la regarda avec admiration.
- J'ignore comment tu peux faire plusieurs choses à la fois !
Elle baissa les yeux.
- C'est pour le cas où je n'aurais pas le temps de faire tout ce que j'ai envie de faire…
Il y eut un silence. Le visage de Ron s'allongea. Il se leva brusquement et partit chercher son échiquier. Harry était abasourdi.
- Avais-tu vraiment besoin de dire ça ? Tu crois qu'il ne se fait pas assez de soucis pour toi ?
- Je suis désolée, Harry… murmura Hermione. C'est juste que j'avais une note de McGonagall sur mon bureau. Elle veut que je l'informe dès maintenant des matières que je veux garder pour les ASPIC, car je ne pourrais passer toutes celles dont je suis les cours actuellement… Et c'est si difficile de choisir…
- Mais, tu sais quand même ce que tu veux faire après Poudlard… lui sourit-il pour l'encourager.
- Je sais ce que je voudrais faire…
Elle se reprit tout aussi soudainement qu'elle avait faibli.
- C'est pourquoi, il faut que tu te mettes sérieusement à étudier, Harry ! Pour nous débarrasser de cet empêcheur de danser en rond qu'est Voldemort et que je puisse concrétiser mes rêves.

Harry n'eut pas le temps de l'interroger là-dessus, Ron revenait avec son échiquier. Il plaça les pièces sur la table : le Roi, la Dame, le Cavalier et le Fou. Et devant eux la Tour. En face il posa le Cavalier noir –Lucius Malefoy ; le Fou –Pettigrew ; la Tour –Nagini.
- Voilà, soupira Ron. On en est toujours au même point…
- Non ! fit Hermione qui observait les pièces avec attention. Nous avions convenu qu'il était impossible que Voldemort mette un pied dans Poudlard… et nous avions tort.
Elle toucha le Cavalier :
- Par Drago, Malefoy est ses yeux et ses oreilles. Pettigrew est sa main. Nagini… l'esprit…
Elle mit un doigt sur la Tour.
- La Tour contre la Tour… murmura-t-elle. Mais il était trop tôt encore… Les défenses de Poudlard n'étaient pas aussi affaiblies qu'il le croyait.
- Et nous avons réussi à nous entendre tous pour ouvrir la salle des Quatre Maisons… dit de même Ron, très concentré sur les paroles d'Hermione. C'était lui à Halloween, tu crois ?
- Oui ! fit Hermione. C'est parce que le serpent se déplaçait dans Poudlard qu'Harry sentait si fort sa présence.
- Comme pour le basilic, chuchota Harry. Ainsi, il était bien là, tout en étant ailleurs… réfléchit-il à voix basse.
- Ils ont tous échoué au moins une fois, remarqua Ron.
Il leva les yeux vers Hermione :
- On va dire que tu as raison, Hony, reprit-il. On va dire que Rogue surveille Drago. Donc Malefoy est sous contrôle… Pettigrew, il ne peut ouvrir la Chambre des Secrets tout seul. Et Nagini… il ne peut se servir de lui sans qu'Harry le sache quasi instantanément.
Harry fit une grimace et montra sa cicatrice du doigt.
- Signal d'alarme incorporé ! dit-il en riant amèrement.
- Donc… Donc… Donc… réfléchissait Ron sans prendre garde à l'interruption de son ami. Il ne prendra plus le risque de se servir de Malefoy fils… Il lui faut un fourchelang pour ouvrir la porte du bas…
- Je vous jure que je me laisserai plus prendre au piège ! grogna Harry certain que Ron pensait à lui.
- Il doit s'en douter, répondit cependant le jeune Weasley. Il a d'ailleurs bien mieux sous la main ! Un serpent à sa disposition tout près à lui ouvrir son esprit. Je suppose que ce bon vieux Croûtard pourrait lui dégotter un chemin souterrain à sa taille. Une fois dans la Chambre, il trouve ce dont il a besoin… et le tour est joué…
- Tu oublies deux choses, lui rappela Harry : tu viens de dire que je sentirai instantanément sa présence, et comment pourrait-il sortir un livre ou un parchemin, même avec l'aide de Pettigrew ?
- Il n'a pas besoin de le sortir ! insista Hermione tandis que Ron corroborait ses dires par de grands hochements de tête. Il n'aura qu'à lire ce qui l'intéresse à travers les yeux de son serpent favori. Cela a un double avantage : personne d'autre que lui ne sera au courant et le livre reste dans la Chambre… Il est assez égocentrique, Voldemort…
- Quant au fait que tu sois averti de sa présence, renchérit Ron heureux de constater que, pour une fois, Hermione et lui étaient sur la même longueur d'onde. Premièrement, on n'est pas certain qu'il s'en doute. Deuxièmement, il peut très bien faire ça un jour de sortie à Pré-Au-Lard… ou bien pendant les vacances, une fois qu'il se sera assuré que tu as quitté Poudlard… ou bien il peut demander à Malefoy de se charger de te mettre hors de service, comme lors du match… Mais, c'est peu probable ! conclut-il tandis qu'Hermione tordait sa bouche dans une grimace dubitative.
- Les prochaines vacances, répéta Harry. Dans guère plus d'un mois… C'est très long non ?
- Voilà plus de seize ans qu'il attend, alors quelques semaines de plus ou de moins ?
Ron avait raison. Voldemort n'en était pas à quelques jours près.
- Et si… hésita Harry. Et si le mieux était encore de redescendre là dedans avant lui et de trouver ce grimoire ou quoi que ce soit d'autre nous-mêmes ?
- Harry ! s'écria Hermione à voix basse.
- D'accord ! se rendit Harry à regrets… J'en parlerai à Rogue, lors de notre prochaine leçon de narcomancie.
- Il va te dire de te mêler de tes affaires, se moqua Ron.
- Sans doute, admit Harry sérieusement, mais s'il y une seule chance pour que tes conclusions concordent avec ses doutes, il fera en sorte d'empêcher Voldemort de mettre ses projets à exécution.

Ron leva les sourcils, sceptique. Il haussa les épaules. Hermione détourna la tête. Harry fit quelques "Hum hum " pour se donner le temps de détourner la conversation.
- Et les gerbilloises là-dedans ? demanda-t-il brusquement. Elles sont là uniquement pour mettre la panique dans la forêt et diminuer la protection extérieure de Poudlard ?
Hermione hocha la tête.
- Ca m'étonnerait ! dit-elle. Peutêtre ont-elles été amenées par avance, en prévision de l'attaque de Poudlard par les Mangemorts de Voldemort.
Elle jeta un regard vers Ron, secoué d'un frisson d'horreur.
- Dois-je te rappeler que c'est toi le premier qui a évoqué une telle éventualité ?
- Je le sais bien, Hony…
- Oui, mais maintenant on sait comment les contrer, soupira Harry. Il suffit de zigouiller leur chef d'abord…
Hermione hocha la tête.
- Il faut écrire à nouveau à Charlie. Il faut lui demander s'il a entendu parler de Pettigrew en Europe Centrale l'année dernière…
- Et lui demander des nouvelles de Durmstrang… ajouta Ron, un peu trop décontracté.
- Il va trouver ça bizarre ! fit Harry.
- Vous n'aurez qu'à lui dire que le Professeur Rogue nous cache des choses, conseilla Hermione un sourire caustique aux lèvres. Il vous racontera tout ce que vous voulez savoir…
- Mais c'est la vérité ! qu'il nous cache des choses ! se vexa Ron.
Hermione lui sourit :
- Oui, acquiesça-t-elle. C'est la vérité. Le plus drôle, c'est qu'il les cache pour les mêmes raisons que nous voulons les connaître…
Harry fronça les sourcils, intrigué. Ron leva les siens, désabusé. Elle quitta les garçons et Ron s'inquiéta de savoir si elle reviendrait auprès d'eux avant d'aller dormir. Dès qu'elle eut quitté la salle commune, Harry se pencha vers Ron, goguenard :
- Hony ? fit-il.
- Elle n'aime pas qu'on l'appelle Hermy… bafouilla Ron, en rougissant.