Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.

quelques reviewes de reviewes...

Ayako (coautrice de Mephie)
Mwahahhahahahaha où est passé le contrôle absolu de lui même de notre professeur de potions adoré : hahahahahahaha oui mais face à Peter, il y a de quoi perdre son sang-froid non ?

alors je suis déçu voulais savoir le secret de Sally... : tu ne pensais tout de même pas que ce serait si facile...

bon je m'en remetrais certes...mais tu es une vile sadik : je vais finir par le croire...

sinon tu risques de faire des malheureux du couples Ginny/Harry : qui sait ?

Pauvre Ginny! Non seulement elle prend le grimoire de Salazar-annuaire téléphonique je dirais même-dans la tête, mais en plus Harry s'interesse a McGregor! Allez Ginny! : pourquoi pauvre Ginny ? Pour le grimoire, là c'est vrai ça fait mal... Mais pour le reste, qui te dis qu'elle en voudrait d'Harry ?

Dis qu'en est-il de Pansy Parkinson? On se doute qu'elle est du côté de Malfoy mais ça m'etonne qu'elle ne fasse pas plus parler d'elle... Heu... Pansy - la pauvre fille - elle est morte... Cet été sur le chemin de traverse... Tu n'as pas entendu quand Dean l'a dit à Harry et Ron le jour de la rentrée ?
Pareil pour Marietta, moi je voudrais me venger de Hermione à sa place...
En tous cas ton oeuvre me plaît beaucoup!

butterquifly 2005-02-09 50 Signed Allo!

Je voulais te dire que je viens de terminer ces 50 chapitres en 2 jours... Je n'ai fait que ça de me soirées, et franchement, c'est une grosse pièce, un pièce de maître même. L'histoire est vraiment bien construite et les théories se tiennent, ce qui est plutôt rare, soit dit en passant. Rien n'est trop farfelu et le résultat est très impressionnant, vraiment très impressionnant...

Butterquifly Lyane 2005-02-09 50 Anonymous C'est de mieux en mieux. Dit, on a le droit de torturer le rat, maintanant? J'aimerais vraiment et avec une petite cuillière rouillée. Comme ça, même s'il survit, il attrapera le tétanos...mdr!
En tout cas, tu fais de plus en plus fort avec ce roman (ja peux plus dire fic, c'est un vrai roman!). J'ai même peur d'être déçu par le tome six...


Chapitre 51

Les Gerbilloises

Ron faisait les cent pas dans la salle commune des Gryffondor. Il n'était pas encore calmé et Neville n'osait pas lui dire de venir s'asseoir avec Harry et lui en attendant le retour de Ginny et Hermione.

Neville avait raconté comment, mort de peur à l'idée de rencontrer un Serpentard sur son territoire, plus encore que de se trouver seul face à Rogue à cette heure tardive de la nuit, il avait frappé à la porte du professeur ; comment il avait dû ravaler sa surprise lorsque son oncle Algie lui avait ouvert pour lui transmettre le message de ses amis ; comment son oncle lui-même avait fait taire sa propre stupéfaction pour lui demander d'aller prévenir McGonagall avant de retourner dans son dortoir et d'y rester quoi qu'il arrive ; comment il avait trouvé Ginny dans la salle commune, qui cherchait Hermione pour lui demander si elle avait pu avoir une "conversation sérieuse" avec son frère ; comment elle l'avait fait parler sans qu'il le veuille et comment elle l'avait persuadé de la suivre dans la Chambre des Secrets…

Harry l'avait écouté d'une oreille distraite. Il regardait par la fenêtre le reflet moiré du lac sous la lune et la cabane d'Hagrid où ne brillait aucune lumière. Une idée lancinait son esprit. Par deux fois cette nuit là, Voldemort avait tenté de le tuer en se servant de ses amis. Les deux fois, Hermione était intervenue. Etait-ce pour cela qu'elle avait survécu ? Pour lui sauver la vie ce soir-là ? Il avait ressenti une colère sans nom lorsqu'elle lui avait pris le livre des mains. Une vague de haine lui était montée à la tête quand elle l'avait empêché de lire les lignes qui révélaient le secret de Poudlard. La présence trop proche de Voldemort sans doute n'était pas étrangère à ces sentiments violents. Il revit le visage effrayé de la jeune fille quand Ginny était tombée inconsciente sur le sol et sa terreur devant le serpent dressé devant Ron pétrifié. Il se répéta qu'elle lui avait sauvé la vie, alors que le secret de Serpentard avait failli lui coûter la sienne deux soirs auparavant. Sans doute estimait-elle qu'il courait assez de danger comme cela sans en rajouter. Et lui-même n'était pas certain de pouvoir cacher à celui qui partageait parfois son esprit quelque chose d'aussi important, que Voldemort voulait au point de balancer entre sa mort et le grimoire de Salazar. Il savait qu'il ne reviendrait plus jamais dans la Chambre qui avait livré tous ses Secrets. Il l'avait senti tandis qu'il refermait la première porte. Salazar Serpentard avait échoué. Pour la deuxième fois, Harry était intervenu pour empêcher ses sombres desseins de s'accomplir. Son héritage était perdu à jamais et Poudlard survivrait encore une fois à son désir de vengeance et de destruction. Lui-même avait affronté Voldemort une fois de plus à l'endroit même où il avait défait son souvenir quatre ans plus tôt. Il entendait encore dans sa tête les paroles sifflantes de Nagini/Voldemort qui lui parlaient de sa mort prochaine. Harry se demanda qui Voldemort rendrait responsable de son propre échec cette fois ? Queudver sûrement. Mais sur qui allait-il passer sa colère ? Il espérait que ce serait sur Lucius Malefoy.

Harry vit un groupe de personnes traverser la cour du château. Il reconnut la silhouette droite de Rogue et celle plus ronde du Professeur Londubat, ainsi que le chapeau de Dumbledore. Rogue traînait, comme au bout d'une chaîne, le corps ratatiné de Pettigrew que suivait Pattenrond. Il sentit la présence agitée de Ron à côté de lui.
- Tu l'as menacé de le tuer par deux fois, Ron, rappela-t-il. Est-ce que tu l'aurais fait ?
- Je te jure que si jamais il remet les mains sur Hermione, je le ferais… gronda Ron, le regard fixé sur les ombres qui traversaient le parc.
- Tu serais prêt à devenir un assassin par amour pour elle ? demanda Harry.
Ron se tourna violemment vers lui.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
Harry haussa les épaules.
- Je veux dire que si un gentil garçon comme toi accepte l'idée de tuer pour celle qu'il aime, qu'en serait-il d'un homme au cœur empli de haine…
- Mais moi je ne le veux pas ! dit la voix d'Hermione derrière eux.
Ils se tournèrent vers les filles qui venaient d'entrer. Ginny et Hermione étaient pâles sous la lumière chiche des quelques bougies qui éclairaient la pièce. Ron se précipita vers elles.
- Vous vous sentez mieux ? Qu'a dit Mrs Pomfresh ?
Il attira les jeunes filles vers le centre de la pièce pour les examiner dans un endroit plus éclairé.
- Oh, moi ça va… répondit Ginny.
Ron suivit le regard de sa sœur sur le cou d'Hermione. Il l'emmena vers la fenêtre pour mieux voir ses blessures. Les bleus avaient disparu mais quelques égratignures déparaient encore sa gorge.
- Mais pourquoi ne t'a-t-elle pas soignée ! s'énerva-t-il contre la guérisseuse. Pourquoi n'a-t-elle pas réussi à cicatriser ces écorchures ?
Il tenait la nuque de la jeune fille à deux mains, le visage inquiet.
- Elle ne l'a pas voulu, répondit Hermione, tout en essayant de retirer les mains de Ron de son cou. Elles sont infectées et il faut d'abord soigner l'infection avant de permettre la cicatrisation. C'est le B-A BA des premiers soins, Ron, voyons !
- Infectées ? Mais pourquoi infectées ? En si peu de temps ? C'est à cause de ce vieux furoncle ambulant, n'est-ce pas ? Il est aussi vénéneux que ses foutues gerbilloises !
Hermione renonça à le forcer à lâcher sa nuque.
- Tu me fais mal, Ron, soupira-t-elle.
Il lâcha son cou pour la serrer contre lui à l'étouffer.
- Tu va me jurer que tu ne t'approcheras plus jamais de ce rat putride, n'est-ce pas ? Parce que si tu ne me fais pas cette promesse, moi je te jure que je vais le tuer de mes mains à l'instant…
- Ils t'enverront à Azkaban, dit la voix apeurée de Neville. Tu as dix-sept ans, tu es majeur. Si tu es convaincu de meurtre, tu iras droit à Azkaban…
Il était absolument terrorisé. Ron tremblait autant que lui, non à l'idée de devoir passer sa vie dans cette prison pleine de Mangemort, mais à celle de ne plus jamais revoir Hermione. Elle referma ses bras sur lui.
- J'ai eu si peur pour toi, murmura-t-elle dans un sanglot.

Elle poussa soudain un cri et repoussa Ron brusquement. Elle montrait du doigt, par la fenêtre, la cabane d'Hagrid éclairée et les silhouettes sombres qui s'agitaient autour de la réserve.
- Ils ont emmené Pettigrew là-bas pour que les Aurors viennent le chercher demain… ou plutôt tout à l'heure, répondit Harry.
- Il ne faut pas qu'ils le ramènent là-bas ! s'écria Hermione avec terreur.
Ron la rattrapa par la main alors qu'elle s'échappait de ses bras.
- Ne t'inquiète pas, Pattenrond est avec eux : il ne se changera pas en rat pour se sauver.
- Mais vous ne comprenez pas ! haleta Hermione, arrêtée dans son élan pour repartir vers la porte. Il ne faut pas qu'ils le ramènent vers les Gerbilloises.
Ron la retenait fermement, un peu troublé par l'agitation de son amie.
- C'est lui ! cria Hermione affolée. C'est lui leur chef !
Ron lâcha la main d'Hermione sous la surprise. Harry traversa la pièce en courant. Hermione le suivit et Ron partit derrière eux. Ginny se colla à la fenêtre et Neville en fit autant.
Ron dépassa ses amis en deux enjambées. Il dévala les escaliers jusqu'au Hall au milieu duquel il trouva McGonagall et Rusard en grande discussion.
- Professeur ! cria-t-il dès qu'il l'aperçut. Il faut les rappeler ! Vite !
- Weasley ! gronda McGonagall.
Elle s'interrompit tandis que déboulaient également Potter et Granger au bas des escaliers.
- Ah ! Ah ! fit Rusard. Qu'est-ce que vous dites de cela Professeur !
Il ricanait déjà alors qu'Hermione se précipitait devant la directrice des Gryffondor.
- Professeur ! haleta-t-elle. Il ne faut pas qu'ils rapprochent Pettigrew de la Forêt ! Il va appeler à lui les Gerbilloises Ça va être un massacre.

Le Professeur McGonagall n'était pas certaine de tout comprendre. Toutefois, les jeunes gens paraissaient bouleversés et le mot de gerbilloises l'inquiéta assez pour qu'elle prît le parti de les croire. Elle ouvrit les portes d'un geste de sa baguette et se hâta vers la cabane d'Hagrid. Ses élèves partirent en courant. Ron filait devant. Harry le talonnait. Hermione traînait derrière malgré ses efforts démesurés pour suivre leur rythme.
- Professeur ! cria Ron du plus loin qu'il le put.
Dumbledore se tourna vers lui dans l'ombre de la nuit. Il reconnut Harry qui désignait Pettigrew de sa baguette. Rogue, tout près du prisonnier, plissa les yeux. Il vit l'éclair de malice dans l'œil chafouin de son ancien condisciple. Il entendit Hermione Granger crier qu'il fallait l'empêcher de faire quelque chose. Il crut qu'il allait se transformer en rat et fit apparaître un filet aux mailles fines qu'il jeta sur lui. Pettigrew se mit à rire, d'un rire aigre. Le chat orange poussa un miaulement angoissé et s'arc-bouta, le poil hérissé et les oreilles dressées, en direction de l'obscurité des arbres. Ron reconnut le même silence qui s'était abattu sur la Forêt Interdite lorsque qu'il attendait Hermione et Hagrid.
- Elles arrivent ! hurla-t-il.

Il fit un signe aux professeurs de se replier à l'abri de la cabane. Il en prit lui-même la direction, entraînant Hermione dans sa course.
- Professeur ! clama-t-elle à Rogue.
Ron la fit entrer presque malgré elle dans la maisonnette. Harry se précipita à l'intérieur suivi de près par l'oncle de Neville.
- Severus ! appela Dumbledore sur le pas de la porte.
- C'est leur chef ! criait Hermione. Il faut l'empêcher de communiquer avec elles ! Assommez-le ! Vite !
Rogue saisit le filet par un bout et entreprit de le traîner jusqu'à la cabane. Hagrid ressortit pour lui donner un coup de main. Harry appela Pattenrond qui leur tournait autour avec inquiétude. L'orée de la Forêt frémit.
- Laissez-le ! ordonna Dumbledore très soucieux.
Rogue tourna la tête vers la Forêt. Des dizaines de points rougeoyants bondissaient vers eux, et des couinements menaçants leur parvinrent du sous-bois.
- Venez, Professeur ! décida Hagrid.
Il lâcha le filet et saisit Rogue par le bras. Il le souleva pratiquement de terre et enjamba Pettigrew empêtré dans son filet qui riait d'une manière sardonique. Pattenrond se jeta au devant d'eux vers l'abri de la maison. Les gerbilloises les rattrapaient. Dumbledore et Algie Londubat lançaient des sortilèges pour repousser les rongeurs et couvrir la fuite des professeurs. Soudain, Harry lâcha Pattenrond réfugié dans ses bras. Il sortit sa baguette et faufila sa petite taille entre Dumbledore et le Professeur Londubat. Il jeta un Stupéfix de toute la force de sa colère sur Pettigrew qui tentait de se débarrasser du filet de Rogue. Il le toucha sur le côté de l'épaule, gêné par la stature de Hagrid qui se rapprochait. Il leva à nouveau sa baguette tandis que Queudver se relevait, le bras pendant le long du corps. Hermione retint la main d'Harry.
- Tu vas blesser le Professeur ! cria-t-elle alors que Rogue se trouvait dans sa trajectoire.
Harry la repoussa brutalement, l'impatience couvait dans son regard.
- Laisse-le faire ! approuva Ron.
Il aurait bien jeté ces sorts lui-même mais il était confiné dans la pièce et les professeurs Dumbledore et Londubat le gênaient pour voir à l'extérieur. Les gerbilloises se rapprochaient de la maison. Soudain, Hermione poussa un hurlement, au moment où Hagrid touchait le pas de la porte.
- Le Professeur McGonagall ! s'exclama-t-elle, les mains sur le visage. Elle était derrière nous !

Rogue tourna vivement la tête vers le château. Minerva McGonagall avait stoppé sa course vers la cabane d'Hagrid, frappée d'horreur devant la vision qui s'offrait à elle. Elle n'avait plus le temps de faire marche arrière et elle n'atteindrait jamais avant ces bêtes furieuses la maison du garde forestier. Pettigrew atteignait la lisière du bois. Il se retourna vers la cabane et les gerbilloises donnèrent l'assaut. D'un geste, Dumbledore ferma la porte comme Rogue allait se précipiter à l'extérieur. Il eut juste le temps d'apercevoir Firenze s'interposer entre McGonagall et la cabane dans un galop désespéré. Qu'espérait-il faire contre ces bêtes excitées ? Il y eut un silence dans la chaumière, que le grouillement des gerbilloises rendait plus profond encore.

Ron osa risquer un œil par la fenêtre. Les Gerbilloises s'étaient arrêtées à plusieurs mètres de l'enclos près de la cabane. Il voyait leurs crêtes dressées sur leurs têtes. Elles montraient les dents vers le château mais ne tentaient pas d'attaquer la maison.
- Elles n'avancent plus, on dirait… bafouilla-t-il, le cœur au bord des lèvres.
Dumbledore rouvrit la porte lentement. Il sortit sur le pas de la maison. Pettigrew se tenait à l'orée de la Forêt, recroquevillé sur un côté, trop éloigné pour qu'un sortilège l'atteignît. Dumbledore le fixa un long moment et il dit :
- L'heure n'est pas encore venue, Peter ! Tu pourras le répéter à ton maître, avant d'encourir son courroux !
Rogue sortit lui aussi et se tint derrière Dumbledore, la baguette aux aguets et l'œil sur les gerbilloises excitées.
- Pourquoi n'avancent-elles pas pour nous dévorer ? demanda Hagrid.
Algie Londubat lui jeta un regard étonné. Il lui avait semblé entendre comme une pointe de regret dans la voix du géant.
- Je suppose que leur volonté s'arrête là où s'arrête celle de celui qui les mène, dit-il enfin. A moins qu'Albus Dumbledore n'inspire encore de la crainte dans le cœur de cet être vil qui fut autrefois un homme.
- A moins, corrigea Dumbledore en souriant, que la présence d'Harry parmi nous ne l'ait empêché de lancer une attaque complète. Il sait que Voldemort le veut vivant et ses "amies" n'auraient guère fait de quartier.
Harry fit une grimace :
- C'est bien la première fois que l'une de mes interventions ne fait pas risquer leur vie à ceux qui m'entourent, murmura-t-il amèrement.
Il croisa le regard de Rogue, qui leva les sourcils et les épaules dans un soupir.
Au loin, Pettigrew leur adressa un petit salut ironique. Il tourna les talons et disparut dans la Forêt. Les gerbilloises le suivirent peu à peu.
- Il s'enfuit, une fois de plus ! ragea Harry.
- Nous n'aurions pu le garder longtemps, soupira Dumbledore. Il est des gens que seule la mort empêche de passer au travers des mailles du filet… Qui aurait cru que Peter Pettigrew en faisait partie ?

Il sembla à Harry que le sourire de Dumbledore était teinté d'une tristesse infinie lorsque à son tour il croisa le regard du Professeur Rogue. Harry, lui, malgré sa colère impuissante quant à la fuite de Queudver, ressentait pourtant un soulagement bienvenu. Chaque fois qu'il s'était trouvé près de Peter Pettigrew il avait ressenti un malaise si profond qu'il en avait eu la nausée. Ce n'était pas uniquement son apparence qui le gênait. Il émanait de lui une aura malsaine et pernicieuse qui lui donnait des frissons.

Il entendirent des bruits de sabots derrière eux et se tournèrent vers Firenze qui arrivait en compagnie du Professeur McGonagall.
- Je vous l'ai dit : la Forêt n'est plus une protection sûre.
Le jeune Centaure tournait vers les arbres son regard d'opale empreint d'une nostalgie douloureuse.
Harry prit une inspiration qui lui fit mal.
- Professeur, vous croyez que Pettigrew disait vrai ? Que Voldemort en sait assez à présent pour…
Il s'interrompit, le souffle court.
- Pour menacer Poudlard ? termina Dumbledore à sa place.
Il y eut un frisson parmi ceux l'écoutaient. Ron ramena Hermione près de lui et l'enserra de ses deux bras.
- Je l'ignore, continua Dumbledore.
- Nous le saurons ! promit Rogue, d'une voix rauque.
Dumbledore hocha la tête. Il reprit son sourire confiant :
- Heureusement pour nous, Voldemort ignore tout d'un certain pouvoir…

Les Professeurs froncèrent le sourcil. Les élèves s'entreregardèrent du coin de l'œil. Harry se demanda pourquoi Dumbledore faisait allusion à la prophétie. Quel rapport avait-elle avec la protection de Poudlard ? Dumbledore se mit à rire.
- Pouvoir dont nous ne manquons pas à Poudlard… Allons, il est temps de retourner dans vos dortoirs jeunes gens… Minerva, veuillez les raccompagner. Au fait, Miss Granger, je vous félicite pour vos déductions concernant Pettigrew et les Gerbilloises. Je soupçonnais quelque chose de ce genre depuis votre enlèvement, nous en avons maintenant la preuve.
- J'ai entendu Lucius Malefoy dire que Pettigrew avait lancé "ses amies" à l'attaque pour qu'ils aient quelques heures de répit, révéla Hermione à voix basse. Cela confirmait mes soupçons également.
- Et tu ne pouvais pas le dire plus tôt, la gronda Ron un peu sec.
- Eh bien… fit Hermione désolée. J'ai oublié… et puis personne ne m'a rien demandé !
- Depuis quand attendez-vous qu'on vous interroge pour répondre à des questions qu'on ne vous pose pas ? demanda à son tour le Professeur Rogue fort acerbe.
Ron tourna vers lui un regard contrarié. Il se tut pourtant, car c'était exactement ce qu'il allait dire, sous une forme moins subtile peutêtre. Et cela l'irrita davantage encore que tout ce qu'aurait pu raconter le professeur. Dumbledore se mit à rire derechef, tandis qu'Harry se réjouissait que l'obscurité cachât son sourire. Il entraîna Ron et Hermione derrière le Professeur McGonagall qui espérait que le raffut n'eût pas réveillé toute l'école. Ils furent soulagés de constater que non, et ravis en leur fort intérieur de voir Rusard totalement défait. Il avait assisté depuis la porte à l'assaut des Gerbilloises et avait manqué défaillir de peur. McGonagall lui confia la garde des élèves jusqu'à leur dortoir et ceux-ci l'entendirent marmonner que si la Grande Inquisitrice était restée à la tête de l'école, tout ceci ne serait pas arrivé.
- Ça ! C'est sûr ! fit Ron très sarcastique tandis qu'ils passaient le tableau de la Grosse Dame fort mécontente de sa nuit agitée. Elle aurait elle-même donné les clés de Poudlard à Voldemort pourvu qu'il la laisse à ses châtiments corporels et autres tortures d'un autre âge !
Il ne comprit pas pourquoi Hermione l'embrassa sur la joue. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il avait prononcé le nom de Voldemort sans aucune hésitation.

Ginny se précipita dans les bras de son frère. Elle cacha son visage contre sa poitrine et se mit à pleurer en silence, tout en le serrant contre elle au milieu de la pièce. Neville était blafard. Il quitta la fenêtre d'une démarche tremblante et prit Harry et Hermione dans ses bras. Il ne pouvait prononcer un mot sans bégayer et il renonça à dire quoi que ce soit. Ils prirent tous place dans les fauteuils de la salle commune. Ron prit Hermione contre lui, sur la banquette de la fenêtre. Il caressait ses cheveux sans un mot tandis qu'il observait les Professeurs Dumbledore, Londubat et Rogue traverser le parc vers le château. La jeune fille levait par moment un regard inquiet vers lui. Ginny s'endormit, recroquevillée dans son fauteuil. Neville refusa de monter se coucher pour rester avec eux malgré le sommeil qui le terrassa bientôt. Ni Harry, ni Hermione, ni Ron ne dormirent. Hermione songeait aux paroles de Pettigrew. Etait-il possible que Voldemort en sût maintenant assez pour menacer la sécurité de Poudlard ? Si c'était le cas, tout était-il perdu pour autant ? N'y avait-il rien à faire pour empêcher la chute de l'école ? Un nouveau soucis inquiétait son esprit : le désir de vengeance de Ron envers Croûtard la troublait. Elle craignait qu'il ne commît quelque acte irréfléchi.

Ron, lui, ne pouvait s'enlever de l'esprit l'image de Croûtard cherchant à étrangler Hermione. Chaque fois qu'il baissait les yeux sur elle, c'étaient ses blessures qu'il voyait. Il ne pouvait s'empêcher d'entendre encore les menaces dont la bouche de ce rat répugnant était pleine. La prochaine fois, il n'attendrait pas que cette sale bête mette les mains sur elle la première, il le tuerait avant. Quelles qu'en puissent être les conséquences.

Quant à Harry toutes ses pensées étaient tournées vers Voldemort, au travers de son serpent, ses yeux rouges dans la lumière verte de la Chambre des Secrets, et sa bouche qui parlait en fourchelang. De toutes les menaces contre lui, ses amis, ceux qui le protégeaient, il n'avait retenu qu'une seule phrase. Celle qui lui promettait que leur prochain face à face serait le dernier.

Ce ne fut qu'aux premières lueurs de l'aube que les jeunes gens fermèrent les yeux d'épuisement. Ils dormirent deux heures avant que leurs camarades ne les réveillent en descendant dans la salle commune dans l'agitation joyeuse des jours de départ en vacances. Ginny secoua Neville et lui rappela qu'il avait encore ses bagages à faire avant de partir. Le jeune homme se hâta de remonter dans sa chambre pour terminer sa valise. Harry redressa les branches de ses lunettes mises à mal par ces quelques heures de sommeil inconfortable. A la lumière du jour, la mine d'Hermione était particulièrement effrayante. Ron avait beau aplatir les cheveux de la jeune fille en arrière, ils étaient plus que jamais emmêlés. Sa robe était d'une saleté repoussante et l'état de ses trois amis n'était guère reluisant non plus. Ron n'osa pas vérifier les blessures d'Hermione. Il l'embrassa dans le cou.

- N'oublie pas d'aller chez Mrs Pomfresh, lui murmura-t-il à l'oreille.

Un éclat de rire et des gloussements l'interrompirent. Seamus désignait leurs vêtements à Lavande et Parvati :
- Vous vous êtes roulés dans la poussière ?
- Non ! répondit Ron vexé. Dans la bave de limace.
- Brrr ! fit Seamus. Il y a des endroits plus confortables que les serres du Professeur Chourave !
Hermione lui lança un regard assassin. Harry vit avec angoisse Ron rougir des oreilles. Heureusement Ginny éclata de rire en même temps que Parvati et Lavande.
- Oui ! fit-elle. Dommage que tu n'aies personne à y emmener toi-même !
Elle invita Hermione à l'accompagner dans les dortoirs des filles pour faire un brin de toilette et changer de vêtements avant d'aller chez Mrs Pomfresh. Ron et Harry montèrent dans le leur. Ron fit quelques commentaires sur la tête lugubre de son ami et celui-ci lui répondit qu'il ne serait pas mal non plus en figurant d'un film d'horreur. Bien entendu, Ron ne comprit pas ce qu'il voulait dire et faillit se fâcher. Harry répliqua que les nuits blanches ne lui réussissaient guère et que cela le rendait plus obtus que d'ordinaire. Ce à quoi Ron riposta que cela ne le rendait pas, lui, plus aimable. Neville faisait ses bagages en silence, peu enclin à attirer l'attention sur lui. Il allait refermer sa valise lorsque Trevor sauta hors de ses sous-vêtements sans crier gare. Neville poussa un cri, bien malgré lui. Ron tourna vers lui sa mauvaise humeur.
- Au fait, tu faisais quoi dans les couloirs, hier soir ? Tu avais encore oublié le mot de passe ? demanda-t-il.
- Non, répondit Neville à demi couché sous son lit à la recherche de son crapaud fugueur.
Il émergea, le visage un peu rouge, Trevor entre ses mains.
- Je vais finir par te transformer définitivement en bonbonnière, tu sais Trevor ! maugréa-t-il.
- Ne te plains pas ! lui renvoya Ron amèrement tout en se laissant tomber sur son lit. Toi au moins, ton animal de compagnie n'est pas une infâme créature démoniaque qui a essayé de tuer ta petite amie.
Il donna un coup de poing dans son oreiller.
- Quand je pense qu'il dormait avec moi !
- C'est sûr, dit Harry qui retirait ses lunettes pour les poser sur le chevet, comme compagnie on peut rêver mieux… C'est d'ailleurs ce que tu fais toutes les nuits… et franchement, je t'envie ! ajouta-t-il comme Ron esquissait le geste de lui lancer son coussin à la tête. Parce que moi, l'animal que je côtoie dans mes rêves a le sang aussi froid que la mort…
Le silence qui suivit était vide de la respiration même de ses amis.
- Tu es fatigué, tu dis n'importe quoi… bredouilla Ron. Heureusement, on a les vacances pour récupérer un peu…
- Si j'étais toi, j'y compterais pas trop, reprit Neville tout aussi gêné. J'ai entendu Hermione dire à Luna qu'elle avait préparé pour vous trois un planning de travail et de révisions du tonnerre !
Harry étouffa un rire nerveux dans son oreiller.
- Cette fille est folle ! grogna Ron totalement exaspéré.
Il se retournait dans un bâillement lorsque le Préfet de Septième Année frappa à la porte de la chambrée.
- Weasley ! annonça-t-il. McGonagall veut te voir chez le Directeur dans les meilleurs délais… Au fait, tu sais où est ta sœur ?
- A l'infirmerie, pourquoi ? bailla Ron.
- Parce qu'elle veut la voir aussi, répondit le Préfet. Ah oui, et elle a dit que si vous vous rendiez plus présentables que cette nuit, ce serait peutêtre une bonne chose pour vous deux !
Ron se redressa d'un bond sur son lit.
- Oh ! Bon sang ! fit-il soudain livide.
Il sauta hors de son lit, se précipita sur des vêtements propres et prit la direction des douches du dortoir.
- Si vous ne me revoyez pas, c'est qu'elle m'aura tué ! cria-t-il à ses amis en disparaissant dans les escaliers.
Le Préfet était estomaqué.
- Qui ? demanda-t-il en riant de la hâte épouvantée de Ron Weasley.
- Sa mère ! répondit lugubrement Harry.

Lorsqu'il revint trois quarts d'heure plus tard, Ron était si abattu que Harry comprit que l'entrevue avait dû être douloureuse, malgré toute la bonne volonté de Dumbledore.
- Vous avez eu droit à une Beuglante en direct ? demanda-t-il compatissant.
Ron commença à jeter quelques vêtements en désordre dans sa valise.
- La Beuglante, c'est rien ! répondit-il d'une voix éteinte. Elle nous ramène à la maison… enfin dans ce qui nous sert de maison depuis que ce pourceau de Peter a enlevé cet imbécile de Percy.
Il envoya balader sa valise, ses livres, ses parchemins dans l'allée entre les lits.
- Vous étiez avertis ! imita-t-il en prenant la voix aigue de sa mère dans la colère. Si vous faisiez quoi que ce soit qui n'ait aucun rapport avec vos études…
Il se leva et arpenta la pièce vivement. Harry n'osait bouger un cil. Ron oscillait entre l'accablement et la rage.
- Au moins, elle ne t'a pas tué… essaya-t-il quand même.
Ron se laissa tomber sur son lit, la tête dans les mains.
- Quinze jours enfermé dans cet appartement, sans pouvoir prendre l'air, tu appelles ça comment toi ?
Il agita sa baguette et d'une incantation rageuse remit ses affaires dans la valise et le sac de voyage qu'il devait emporter.
- Bon sang ! qu'est-ce qu'il lui faut de plus. Je suis préfet ! Mes études ne se sont jamais aussi bien portées de toute ma scolarité ! Et tu sais ce qu'elle m'a dit quand je lui ai rappelé que j'avais 17 ans ? Que je serais majeur quand elle l'aurait décidé ! Pourquoi elle n'a pas fait ce coup-là aux jumeaux quand ils ont arrêté leurs études ? Pourquoi est-ce que c'est toujours sur moi que ça tombe !
- Et Ginny, qu'est-ce qu'elle en dit ? demanda Harry pour couper court aux lamentations de son ami.
Ron haussa les épaules.
- Ginny ? Elle s'en fiche ! Elle a ses BUSE à réviser et Dean retourne chez lui pour les vacances…
Harry hocha la tête. Ils se rapprochaient du cœur du problème.
- Je suis sûre qu'Hermione aussi va être très chagrinée de ton départ… dit-il pour le consoler.
- Tu veilleras sur elle, n'est-ce pas Harry ? Il faut qu'elle voie Mrs Pomfresh pour ses blessures. Et tu auras l'œil sur ses séances d'occlumancie… Et tu veilleras aussi à ce qu'elle ne passe pas trop de temps dans son fichu laboratoire… et tu surveilleras ce stupide Préfet de Serdaigle qui continue à lui tourner autour, hein…?
Harry remit ses lunettes sur son nez pour regarder son ami en face.
- Avec le programme qu'elle nous a concocté, je ne sais pas si j'aurais le temps de faire tout ça, Ron… Même avec la meilleure volonté du monde, je ne sais si je réussirai à me rendre aussi insupportable que toi…
Ron préféra ignorer le sarcasme.
- De toutes façons, dit-il, j'emmène mon miroir. Je t'appellerai dès que je pourrais le faire sans que ma mère ne le voie. Elle serait capable de me le confisquer.
Il se mit à rire, soudain. D'un rire un peu triste.
- Tu sais, même Dumbledore y a eu droit ! Elle l'a accusé de ne pas nous surveiller assez… Et tu sais ce qu'il lui a répondu ? Il faut bien que jeunesse se passe…
Il riait pour ne pas laisser voir sa détresse. Harry le suivit tandis qu'il descendait dans la salle commune pour rejoindre sa sœur. Il essaya de gagner un peu de temps, pour attendre Hermione retenue à l'infirmerie par Mrs Pomfresh. Ginny lui conseilla de ne pas faire attendre trop leur mère, déjà fort remontée contre eux. Elle embrassa Harry et lui souhaita bon courageà présent qu'il se retrouvait seul face au Professeur Hermione.
- Tu lui diras au revoir pour moi ? demanda Ron. Et tu lui diras… que ce n'est pas ma faute si je n'ai pas pu lui dire moi-même.
Ginny soupira d'exaspération et le poussa devant lui. Harry leur fit un signe de la main. Il serait bien remonté dans sa chambre pour dormir un peu avant le repas, mais il préféra attendre Hermione. Il s'inquiétait lui aussi que ses blessures, qui paraissaient anodines la veille, pussent nécessiter tant de soins le matin.

Les dernières diligences quittaient le parc vers la gare de Pré-Au-Lard. Harry baillait à s'en décrocher la mâchoire. Il sursauta soudain. Hermione se mit à rire.
- Tu dormais debout ? demanda-t-elle en retirant sa main de l'épaule du jeune homme.
Harry se ressaisit. Il arrêta son regard sur la gorge couverte de son amie.
- Comment vas-tu ? Pourquoi Mrs Pomfresh t'a-t-elle retenue si longtemps ? Tes blessures sont encore infectées ?
Le sourire d'Hermione s'élargit. Elle découvrit discrètement son cou. Il n'y avait plus aucune trace de griffures.
- Waowww ! fit Harry. Je comprends pourquoi Dumbledore l'a débauchée de Ste Mangouste ! Elle a fait ça comment, Pom-Pom ?
- Justement ! s'exclama Hermione. C'est ce qu'elle se demande ! Moi je dis que c'est à cause du remède avec le sang de dragon que Rogue m'a fait prendre pendant tout le premier trimestre. Elle dit que ce n'est pas possible, parce qu'il y a trop longtemps que je n'en prends plus. Il n'empêche que hier soir les blessures étaient infectées et que ce matin il n'y a même pas une cicatrice… Où est Ron ? Il faut qu'il voie ça de ses yeux pour qu'il cesse de s'inquiéter.
- Oh ! fit Harry soudain ramené à des considérations moins heureuses. Il est parti.
Hermione s'approcha de l'escalier qui montait aux dortoirs des garçons.
- Tu veux bien aller voir s'il peut descendre ? demanda-t-elle.
- Non, Hermione, hésita Harry. Il est vraiment parti, avec Ginny. Leur mère est venue les chercher.
- Oh ! fit simplement Hermione à son tour, son sourire éteint brusquement.

Elle revint vers Harry, le visage inquiet :
- Il n'est rien arrivé, au moins ?
Harry secoua la tête. Il lui rappela la menace de Molly concernant les représailles qu'elle réservait à ses enfants s'ils faisaient quoi que ce soit qui n'ait aucun rapport avec leurs études…
- Oh ! fit encore Hermione.
- Ron voulait te le dire lui-même, mais tu connais Molly… Elle était assez furieuse sans qu'ils la fassent encore attendre.
- Oh ! refit Hermione.
Ils restèrent silencieux quelques minutes. Puis Hermione poussa un profond soupir.
- Eh bien voilà, dit-elle. Je te laisse le week-end pour te remettre de ce qui s'est passé hier soir. Lundi, nous commençons à travailler sérieusement. Si tu t'ennuies d'ici là, tu pourras me trouver dans la salle des Quatre Maisons, ou bien à la bibliothèque, ou encore dans la salle sur demande…

Elle tourna les talons et quitta la salle des Gryffondor. Il ne la vit pas au repas de midi. Par contre, il subit la présence bavarde des frères Crivey, qui s'invitèrent à ses côtés dès qu'ils le virent seul. La table des professeurs était également dégarnie. Rogue, notammentétait absent. Harry se demanda s'il était en train d'espionner Lucius Malefoy, et, si oui, qui veillait sur sa transe alors qu'Algie Londubat avait quitté l'école avec les élèves pour assurer la sécurité du Poudlard Express. Il entendit Colin lui dire qu'ils le retrouveraient, lui et Dennis, dans leur salle commune. Aussi, quand il eût pris le temps de terminer son repas, très lentement, Harry décida-t-il de se rendre dans la salle des Quatre Maisons. Peutêtre y trouverait-il Hermione, remise de sa déception. Comme elle n'y était pas, il s'attarda devant le panneau d'affichage. Les heures et les jours de révisions y étaient inscrits. Il trouva son nom dans le même groupe que celui d'Hermione et Ron. Il lut celui de Ginny sur la liste prévue pour les révisions des BUSE. Il sentit qu'on se penchait au-dessus de son épaule et une main saisit la mine de charbon pendue à la liste.
- Tu prends toute la place, Potter ! dit la voix de McGregor derrière lui. C'est une manie chez toi de jouer les vedettes ?
Harry se déplaça sur le côté tandis que Ellie McGregor inscrivait son nom dans le groupe de Ginny Weasley.
- Oh ! fit-il sur le même ton moqueur en désignant la liste du menton. Une Serpentard qui daigne travailler avec des Gryffondor…
- Tout dépend des Gryffondor, répondit McGregor, son sourire au coin des lèvres. A propos… de travailler s'entend… le Club de Duels continue pendant les vacances ?
Harry haussa les épaules.
- Pourquoi pas ? Il faudra que je vois cela avec l'organisatrice officielle de mon emploi du temps, mais je ne suis pas contre…
McGregor se mit à rire.
- C'est vrai qu'elle est parfois un peu pénible, Granger, admit-elle, mais j'avoue que ses groupes de révisions, c'est une excellente idée…
- Elle en avait déjà organisé l'année dernière, expliqua Harry, pour les Gryffondor…
- C'est vraiment sympathique à elle de faire profiter tout le monde de son expérience, continua McGregor. Nous n'avons pas ce genre de choses chez Serpentard…
- Chacun pour soi… fit Harry, un peu narquois.
Il ne savait pas pourquoi il continuait la conversation. Il ne savait pas non plus pourquoi McGregor la poursuivait aussi. Elle hocha la tête.
- A l'extérieur, c'est "Tous pour la Maison". A l'intérieur, c'est "chacun pour soi". Enfin, pour la plupart…
Harry prit une inspiration pour dire :
- Ce serait bien si cela devenait : un pour tous et tous pour Poudlard…
Elle ne répondit pas tout de suite. Puis elle leva les sourcils :
- Tu comptes aussi prendre la place du Choixpeau Magique ?
Harry se mit carrément à rire.
- Non, merci ! Je chante beaucoup trop mal ! Au fait : Ginny Weasley a dû partir, tu ne pourras travailler avec elle…
McGregor haussa une épaule.
- Tant pis. Après tout elle n'est pas le seul Gryffondor avec qui il m'est agréable de travailler… J'espère que son départ n'a rien à voir avec les menaces d'un certain Serpentard que ni toi ni moi ne portons dans notre cœur… reprit-elle plus sérieuse.
Harry secoua la tête en souriant. "Tant mieux " murmura-t-elle. Ils se regardaient du coin de l'œil tout en faisant semblant de lire les affiches sur le tableau. Harry se demandait ce qu'elle cherchait. Il sentait confusément qu'elle mourrait d'envie de lui poser des questions précises et il aurait bien aimé savoir si c'était lui qui l'intéressait, ou bien le Survivant.
- Alors, tu es restée à Poudlard, pour ces vacances ? dit-il un peu gêné n'osant être celui qui romprait l'engagement le premier.
Elle lui jeta un regard ironique. Il se sentit idiot, mais c'était la seule chose qui lui avait traversé l'esprit. Du moins, la seule chose qui n'eût pas été jugée trop agressive.
- Eh bien… répondit-elle pourtant, un peu triste. Après ce qui est arrivé lors des dernières vacances, mes parents ont pensé que ce serait plus prudent en effet…
Elle se tourna vers Harry, un éclat moqueur au fond des yeux.
- S'ils savaient... ma mère ne me laisserait pas revenir…
- Mais toi, tu reviendrais si on te laissait le choix ?
- Plutôt deux fois qu'une ! répliqua-t-elle comme s'il l'eût insultée.
Peutêtre Hermione avait-elle raison. Peutêtre ce qui sauverait Poudlard de la chute ne serait pas la défaite de Voldemort ; mais le désir de ceux qui l'aimait de la maintenir debout. Il lui sourit. Elle plissa les yeux.
- C'était une question-piège ? Dis donc, Potter, t'es méfiant de nature ? ou seulement parce que je suis une Serpentard ?
Harry remonta ses lunettes sur son nez. Il baissa le regard pour ne pas rougir bêtement pour rien. Il pensa qu'il était temps de battre en retraite.
- Pourquoi nous avez-vous avertis pour Dennis ? demanda-t-elle très vite et à voix basse.
- Tu nous as bien prévenus pour Hermione, répondit de même Harry.
McGregor haussa les épaules.
- Ne va pas te faire des idées, Potter… J'aime pas Malefoy, c'est tout.
- Ne t'en fais pas trop non plus, McGregor…
Il ne savait pas pourquoi il avait dit cela. Cela ne voulait strictement rien dire, mais il avait l'impression qu'il fallait qu'il dise quelque chose.
- Bien ! firent-ils tous les deux en même temps.
Puis ils se tournèrent le dos et chacun repartit à ses affaires. McGregor dans la Salle des Quatre Maison, Harry il ne savait où mais d'un pas décidé. Il venait de se souvenir que Ginny avait rapporté que McGregor le trouvait "mignon" et il était heureux de ne pas s'en être rappelé un peu plus tôt.