Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.

Ayako (coautrice de Mephie)qui espere être la 100eme revieweuse : Wééééééééé ! Une hola pour Ayako la 100ème revieweuse !

Alors ce chapitre est calme ms très interessant, on apprends que Bulstrode utilise la fameuse technique du rase-motte (le ptit chien qui recule en aboyant face à un gros chien) Hahahahahahahahaha ! que Sev est un bon professeur (j'en ai jamais douté) qui en doutait ? hum… et que la vocation de Mione c'est d'être professeur! Tu en es sûre ?

Shinichi Bienvenue parmi les revieweurs des Secrets !
c'est pas normalqu'elle n'est que 98 reviews : oui je trouve aussi que c'est totalement injuste ! d'un autre côté maintenant j'en ai 100 alors je peux pas faire mon caliméro… Mais c'est pas ma faute ! C'est la faute de mon bêta lecteur qui est en pleine période caliméro, c'est contagieux… !

Thomot512 : bienvenue à toi aussi.
je ne sais pas comment tu fais pour écrire aussi vite : alors voilà, ce sont des fans qui se sont cotisés pour m'offrir un clavier à papotes… heu non redescendons sur terre. En fait, la fic est déjà écrite…

Crookshank
Ellie McGregor me plait de plus en plus. J'espère qu'elle et Harry vont sortir ensemble (soupir...). Je suis une incorrigible romantique. Bienvenue au club… Alors un nouveau pari ? Harry et McGregor ensembles ? qui est pour ? qui est contre ?

frudule
hahahaha...je suis pas la seule à detester Cho! Quelle plaie celle-là! et un problème de plus pour Harry, un! Plus que tu crois ! Hahahahahahahhaahhahahaha rire sardonique


Chapitre 53

Retrouvailles

Ron appelait pour la troisième fois dans son miroir sans avoir de réponse. Il commençait à s'inquiéter. Il avait raté l'heure où il contactait Harry d'ordinaire. Il espérait lui parler avant le repas du soir, afin de convenir d'un rendez-vous dans la soirée pendant lequel il pourrait s'entretenir avec Hermione. Il se décida à ranger son miroir. Il rappellerait plus tard. Lui et Ginny n'allaient pas tarder à passer à table. Il n'avait pas très faim à vrai dire. Prendre ses repas dans la cuisine, en silence, avec sa sœur qui semblait s'accommoder de cette situation irritante et sa mère qui avait toujours l'air de lui coller tous les maux de la terre sur le dos, lui coupait l'appétit. Il sortit des toilettes où il s'était enfermé pour appeler Harry. C'était le seul endroit de ce fichu appartement où il pouvait avoir un peu d'intimité. Il entendit les jumeaux rentrer. Ils le saluèrent avec bonne humeur. Ils étaient les seuls à manifester un peu de fantaisie dans cette ambiance pesante. Il se rendit tout droit dans sa chambre. Il n'avait même pas envie d'écouter leurs plaisanteries stupides. Il refermait sa porte quand il entendit Ginny, dans le petit salon, qui poussait un cri de joie. Il la rouvrit aussitôt, n'osant s'imaginer quoi que ce fût. Il vit d'abord Dumbledore au milieu du couloir qui lui fit un petit signe de la main. Harry sortit du petit salon. Ron cessa de respirer. Puis la tête d'Hermione émergea dans le couloir. Elle lui souriait. Il ressentit dans sa poitrine une émotion délicieusement douloureuse. Il courut presque vers elle. Elle lui tendit les bras et il la souleva de terre pour la serrer contre lui. Il ne pouvait y croire. C'était bien le parfum de ses cheveux. C'était bien sa voix dans son oreille qui lui demandait de ne pas l'étouffer ainsi. C'était bien sa joue, douce et chaude, contre la sienne. Ginny se pendait au bras de son frère pour lui faire lâcher la jeune fille. Elle aussi voulait donner sa part de bienvenue.
- Ah ! Vous voici enfin ! dit la voix de Mrs Weasley ! Je me demandais quand vous arriveriez !
Molly Weasley entra dans le petit salon. Elle se précipita vers Hermione et la serra contre elle.
- Hermione ! Ma chérie ! Comment vas-tu ? Es-tu totalement remise de… ce qui est arrivé ?
Elle tenait la jeune fille à bout de bras pour mieux l'observer. Elle parut satisfaite de cet examen qui gênait Hermione. Harry se sentit rougir lorsqu'elle posa enfin le regard sur lui.
- Bonsoir, Mrs Weasley, dit-il en feignant de redresser ses lunettes sur son nez.
- Bonsoir, Harry, lui répondit Molly.
Son ton n'était pas aussi chaleureux que d'ordinaire. Il sentait une réticence soudaine à son égard. Dumbledore, derrière lui, posa sa main sur son épaule.
- Je suppose, reprit Molly sur un ton un peu cassant, que vous êtes fiers tous les deux de la tournure qu'ont pris les évènements…
- Non, Mrs Weasley, répondit Harry en baissant la tête.
Il n'oubliait pas qu'ils étaient là pour aider Ron et Ginny à sortir de leur enfermement. Heurter leur mère dès l'abord ne servirait certes pas leur cause. Et, somme toute, il était réellement responsable de ce qui était arrivé à Hermione. Ils avaient eu de la chance, elle, lui et Ron, ainsi que Ginny de s'en sortir sans autre dommage. Il aurait cru que Ron lui en aurait voulu bien davantage. Il était prêt à accepter tous les reproches que sa mère pourrait lui faire. Celle-ci parut surprise de l'attitude d'Harry. Peutêtre s'attendait-elle à ce qu'il se justifiât avec force raisonnements.
-Eh bien… fit-elle un peu décontenancée. C'est heureux ! Parce qu'il n'y a vraiment pas de quoi !
- Je suis désolé, Mrs Weasley, déclara Harry. Je comprends que vous regrettiez de m'avoir accueilli dans votre famille. Et peutêtre ne suis-je pas le bienvenu dans cette maison.
Ginny et Ron s'avancèrent en même temps.
- Non ! s'exclamèrent-ils au même moment.
Molly leur jeta un regard irrité.
- Je suppose, reprit-elle un peu pincée tout de même, que Severus t'a déjà fait la leçon à ce sujet. Et je ne voudrais pas que mes paroles, prononcées sous le coup de l'inquiétude, dépassent mes pensées.
Elle leva les yeux vers Dumbledore. Il sembla à Harry qu'elle faisait-là des excuses déguisées. Il y eut un éclair d'amusement dans les yeux bleus de Dumbledore et Mrs Weasley parut respirer plus librement. Elle continua :
- Car si je m'inquiète, c'est aussi pour Hermione et toi, Harry. Et ne crois pas que je partage l'opinion de certain membre de ma propre famille. Je ne regrette aucunement de t'avoir ouvert les bras et, crois-moi, si j'avais pu faire plus et empêcher que pèsent sur toi tous ces soucis qui ne sont pas de ton âge, je l'aurais fait, comme pour l'un de mes propres enfants.

Son visage se crispa soudain en une grimace destinée à retenir les larmes qui lui venaient aux yeux. Elle ouvrit les bras à Harry et le serra contre son cœur.
- Oh ! Harry ! Mon chéri ! dit-elle la voix étranglée par un sanglot. Personne n'est donc à l'abri ! Personne ! Nulle part
Ginny regardait sa mère avec concentration, Ron avec stupeur. Etait-ce pour ne pas leur montrer son angoisse démesurée qu'elle les avait consignés dans leur chambre tout au long de cette semaine ? Et dans ce cas, qu'est-ce qui pouvait lui causer tant de crainte ? Du moins, plus que d'ordinaire ?
Dumbledore frappa dans ses mains. Ses yeux brillaient et il adressa un clin d'œil aux enfants Weasley.
- Hé bien Molly ! Vous parliez de dîner ! Je suis sûr que ces jeunes gens ont une faim de loup !
Mrs Weasley lâcha Harry, qui lui en fut reconnaissant. Elle essuya discrètement ses yeux, renifla, et déclara qu'on la suive dans la cuisine où elle terminerait de préparer le repas du soir.
Dumbledore fut le premier à quitter le petit salon, tout en s'enquerrant du menu. Harry prit ses affaires qu'il avait posées à terre en arrivant.
- Je suppose que je dors dans la même chambre que toi ? demanda-t-il à Ron.
Il n'obtint pas de réponse. Ron avait pris les mains d'Hermione et la regardait comme s'il ne pouvait encore croire qu'elle était devant lui. Ginny se saisit du sac et des livres d'Hermione. Elle fit signe à Harry de la suivre dans le couloir et referma la porte sur son frère et la jeune fille.

Au début, Ron ne savait que dire. Ou plutôt il avait tant de choses à lui dire que tout se bousculait dans son esprit. Il caressait son visage et ses cheveux, sans même songer à l'embrasser.
- J'ai réparé ta barrette, dit-il enfin. Elle est un peu tordue, mais c'est le mieux que j'ai pu faire. Je me suis entraîné toute la semaine aux sortilèges de métamorphoses, comme tu le voulais. Et j'ai terminé tous mes devoirs de potions. Je te les montrerai… Tu n'as plus mal ? C'est bien vrai que tes blessures sont guéries ?
Hermione se mit à rire et posa ses doigts sur ses lèvres.
- Oh ! Ron ! dit-elle à son tour. Tu m'as tellement manqué !
Elle se haussa sur la pointe des pieds et mit ses bras autour de son cou.
- Pourtant Harry disait que tu étais très occupée…murmura Ron. Et que tu n'avais pas le temps de t'ennuyer. Tu ne devais pas avoir non plus celui de penser à moi.
Hermione plongea son regard dans celui de Ron.
- Et toi ? Quand donc pensais-tu à moi ? Entre le moment où tu sortais de ta prison pour te rendre à la cuisine et celui où tu t'asseyais à table ? Ou bien entre deux parchemins pour McGonagall ?
- Bien sûr que non ! fit Ron indigné. Tu es tout le temps dans mes pensées !
- Et toi tu es tout le temps dans mon cœur, Ron ! répondit Hermione calmement.
- A la droite ou à la gauche de Rogue ? demanda-t-il un peu amèrement.
Hermione hocha la tête. Elle prit sa main et l'emmena vers le sofa où elle le fit asseoir.
- Je crois que nous devons avoir dès maintenant cette conversation sérieuse que tu me promets depuis une semaine, Ronnie.
Elle prit place à côté de lui. Ron essayait de sourire. Il baissa les yeux. Et quand elle reprit la parole, une vive chaleur monta à son visage.
- Je sais que c'est toi qui m'as empêché de m'endormir pour toujours cet été. Et je sais comment. Quand j'étais dans la grotte et que Malefoy et Lestrange voulaient me forcer à leur révéler le secret de Poudlard, c'est toi encore qui m'as donné la force de leur résister. Tu emplissais tellement mon cœur et mes pensées de ton amour qu'il ne laissait guère de place à autre chose. Quand la douleur devenait trop forte, je sentais ta présence près de moi.

Elle le força à tourner son visage vers elle. L'évocation de ces moments était plus douloureuse pour lui que pour elle. Elle en prit conscience lorsqu'il leva vers elle ses yeux pleins de larmes.
- Et là, ajouta-t-elle à voix basse sa main sur la joue de Ron, je me suis souvenue. Je me suis souvenue de ce que j'ai ressenti quand tu m'as embrassée, la première fois, derrière le terrain de Quidditch. J'avais l'impression que je n'avais plus froid malgré le vent glacial ; que je n'aurais plus jamais froid, que je n'aurais plus jamais mal, tant que tu me prendrais dans tes bras pour me serrer contre toi. Et je me suis encore souvenue que ce n'était pas la première fois que je ressentais cela. C'était très loin dans ma mémoire. Presque comme si ce n'était pas l'un de mes souvenirs. Je me suis souvenue que c'était un baiser qui m'avait ramenée de mon sommeil de sortilège et que c'était toi qui me l'avais donné.
Ron prit la main d'Hermione sur son visage et embrassa le bout de ses doigts.
- Tu ne vas pas croire toi aussi que c'est moi qui ai conjuré le sort ! dit-il d'une voix mal assurée.
- C'est ce que tu as fait, pourtant, lui sourit Hermione. Mais peutêtre pas de la manière dont tu le crois.
Il la regarda dans les yeux un moment.
- Toi, tu as parlé avec Harry ! murmura-t-il.
- Il le fallait bien, puisque toi tu ne voulais rien dire. J'avais besoin de ces réponses. J'ai compris à présent beaucoup de choses. Sur toi, sur moi, sur ce qui c'est passé cet été.
- Alors c'était cela ton idée un peu idiote dont tu ne voulais pas me parler ? demanda Ron sur un ton qu'il voulait dégagé.
Hermione sourit encore.
- Oui, c'était assez vaniteux de ma part de penser que tu m'aimais tellement que tu étais prêt à risquer ta vie, en somme, pour moi.
Ron haussa les épaules.
- C'est un peu ce que je venais de faire quand même en allant te chercher dans la Forêt. Il est vrai que je n'étais pas seul. Firenze aussi a risqué doublement la mort pour toi. Il n'a pas hésité à braver la loi du bannissement des Centaures pour aller te porter secours. Et Harry et Ginny en auraient fait autant. Quoique Harry, c'était un peu normal, puisque c'est à cause de lui que tu te retrouvais dans cette situation…
Hermione soupira.
- Il ne s'agit pas d'eux, Ron. Ni de Rogue, ni de personne d'autre…
- Tu veux parler de Krum ? demanda Ron, un pincement au cœur.
- C'est toi qui en parles.
- Je n'aime pas qu'il t'écrive des lettres comme celle qu'il t'a envoyée !
- Il n'y en a eu qu'une, Ron. Et je lui ai répondu que…
- Tu lui as répondu ! l'interrompit-il avec colère.
- Il a pris des risques pour nous envoyer des nouvelles de Durmstrang. Il était normal de le remercier.
- Il n'a pas fait que nous donner de nouvelles de Durmstrang, ragea Ron.
Il serrait dans sa grande main les doigts fins d'Hermione. Elle n'osa pas lui dire qu'il lui faisait mal.
- Oh ! Ron ! souffla Hermione. Je lui ai dit que je n'avais pas changé d'avis. J'ai toujours pour lui une grande affection et une estime qui ne faiblira jamais, mais…
- Oui, fit Ron très amer, lui aussi il est dans ton cœur… Maintenant je sais où est ma place. Entre le Professeur Rogue et le Bulgare Volant !

Hermione prit une grande inspiration pour cacher son exaspération.
- Tu oublies Harry, ajouta-t-elle. Et Charlie. Et les jumeaux, et Bill… Et ce cher Pattenrond.
Le chat leva la tête. Il était lové dans un fauteuil près de la fenêtre et laissa échapper un miaulement en fermant à demi ses yeux d'ambre.
- Sincèrement, Ron, reprit-elle. J'étais prête à te dire que cette semaine sans toi m'avait montré combien ta présence auprès de moi m'était précieuse. J'étais prête à te dire que dès que les examens de fin d'année seront passés, je mettrai en veilleuse toutes mes activités pour passer plus de temps avec toi. J'étais prête à te dire que je n'avais jamais été aussi heureuse que lorsque j'ai réalisé que j'allais te revoir dans les minutes qui allaient suivre. Mais quand j'imaginais nos retrouvailles, j'étais loin de penser qu'elles ressembleraient à cela !

Elle se leva et Ron en fit autant, décontenancé.
- Moi aussi, je m'imaginais nos retrouvailles d'une manière différente… murmura-t-il.
Hermione se rapprocha de lui. Il avait l'air si embarrassé et malheureux.
- Et tu les imaginais comment, nos retrouvailles ? demanda-t-elle en mettant ses bras autour de son cou.
- Je les imaginais plutôt comme ça…
Il se pencha sur son visage et l'embrassa à perdre haleine. Il la pressa contre lui.
- Désolé d'avoir parlé de Krum, regretta-t-il. Je ne recommencerai plus.
Il l'embrassa encore, sur les yeux, les joues, le cou, les lèvres.
- Par contre, toi, reprit-il, tu peux te montrer jalouse de qui tu veux. Ça ne me dérange pas du tout.
Elle se mit à rire.
- En fait, je n'étais pas jalouse… mentit-elle. J'étais en colère contre ces filles qui accaparaient toute ton attention.
- Je comprends, Hony, je comprends…
Sa voix n'était qu'un souffle qui se mêlait à celui d'Hermione. Comment vivrait-il une semaine encore sans elle ? Elle lui murmurait à l'oreille qu'il lui avait tellement manqué. De toute cette conversation, il ne voulait se souvenir que de ce qu'elle lui avait appris sur la manière dont elle avait résisté au Doloris de Lestrange et Malefoy. C'était à lui qu'elle avait pensé quand elle s'était retrouvée face à ses tortionnaires. A personne d'autre qu'à lui. Et lui ne laisserait personne la lui enlever, de quelque manière que ce fût.

Deepher vit revenir Mrs Weasley avec une grimace de déception. Il s'était imaginé qu'il pourrait se charger du repas tout seul.
- J'ai mis l'eau à bouillir pour le thé, Madame, dit-il.
Mrs Weasley le remercia avant de l'autoriser à quitter la pièce.
- Dois-je mettre le couvert, Madame ?
Mrs Weasley déclina son offre. Ils dîneraient à la cuisine, sans prétention, dans un moment. Elle jeta un coup d'œil à Dumbledore. Elle savait qu'elle ne pourrait pas s'opposer à ses décisions. Mais s'il voulait parler à Harry de la situation qui n'était guère brillante, ne pouvait-il le faire dans le secret de son bureau, loin des oreilles de ses enfants ?

Les jumeaux entrèrent dans la cuisine. Deepher les regarda d'un œil suspicieux. Ces deux-là étaient toujours en quête d'un mauvais tour à jouer. Et quand ils venaient dans la cuisine c'était pour mettre à mal les réserves de nourriture.
- Bonsoir Professeur Dumbledore ! s'inclina Fred avec une déférence exagérée.
- Aurons-nous l'honneur de votre présence au repas de ce soir ? s'enquit Fred cérémonieusement.
Dumbledore leur sourit avec indulgence.
- Je grignoterai bien quelques sandwiches avec une tasse de thé avant de me retirer dans mon bureau avec Maugrey et Remus, dès qu'ils rentreront.
- Faudra-t-il leur préparer un plateau ? demanda Mrs Weasley.
- Je le crains, Molly, soupira Dumbledore.

Molly tordit sa bouche. Cela signifiait qu'Arthur non plus ne participerait pas au repas du soir avec eux. Deepher fit une grimace également. Mrs Weasley aurait besoin d'occuper son esprit toute la soirée pour chasser ses craintes. Et chez elle cela signifiait aussi s'occuper les mains. Elle ne le laisserait encore rien faire dans la cuisine.
- Alors, reprenait Dumbledore sur un ton enjoué. Comment vont les affaires, les garçons ?
Fred fit un clin d'œil à Harry, qui lui sourit discrètement.
- Merveilleusement bien ! s'exclama George. On dirait que tout le monde veut oublier ce qui se passe ! Et notre publicité dans la Gazette et le Chicaneur nous a ramené des clients de tous bords.
- Bien entendu, les plus grosses commandes viennent quand même de Poudlard !
- Merci Ginny ! fit George.
- Tu peux me dire merci ! grimaça Ginny. Je suis obligée de repasser sans cesse derrière Hermione pour recoller vos annonces sur les panneaux ! Elle n'a pas digéré vos expériences de l'année dernière !
- Ginny ! s'indigna Mrs Weasley. Ne me dis pas que tu te rends complice de ces deux voyous ! Et Hermione a tout à fait raison ! Où est-elle donc, cette petite ? J'espère qu'elle va bien. Elle n'a aucune séquelle, au moins, de ce que lui ont fait subir ce Malefoy et ce Lestrange ?

Les jumeaux pouffèrent, s'attirant un regard mécontent de leur mère.
- Vous pourriez être plus gentils avec elle, les gronda-t-elle. Elle a risqué sa vie pour votre frère. Même si n'êtes pas d'accord avec lui, vous pourriez tout de même lui en être reconnaissants…
- Mais nous lui en sommes reconnaissant, Maman ! s'esclaffa George.
- Toute la famille lui en est reconnaissante, Maman ! insista Fred.
- Certains plus que d'autres, il faut l'avouer… reprit George.
- Au fait, a-t-elle apprécié la carte de St Valentin que nous lui avons envoyée ? s'enquit Fred.
- Elle l'a adorée ! assura Ginny en riant.
- Ron un peu moins, tempéra Harry en se mordant les lèvres pour ne pas éclater de rire.
- Remarque, poursuivit Ginny, il a encore moins appréciée celle que Malefoy lui a fait parvenir !
Fred la regarda avec des yeux ronds. George cessa de rire.
- Malefoy a envoyé une carte de Saint Valentin à Hermione ? demanda-t-il.
- Heu…fit Harry.
Il n'était pas certain que Mrs Weasley, elle, trouve l'histoire très drôle. Ginny tout à coup regrettait d'avoir parlé sans réfléchir. Elle jeta un œil désespéré à Dumbledore qui paraissait s'amuser beaucoup.
- En fait, ce n'était pas vraiment une carte de St Valentin, commença-t-elle.
- Ce n'était pas une déclaration d'amour, admit Harry. C'était plutôt le contraire.
- Il lui a envoyé une carte avec un serpent dedans, frissonna Ginny.
Mrs Weasley en laissa tomber son couteau sur le sol. Deepher se précipita pour le ramasser. Il crut qu'il pourrait se charger de la confection des sandwiches.
- Comment pouvez-vous garder un tel personnage dans votre école, Professeur ! s'écria Mrs Weasley.
- L'un d'entre vous a-t-il vu Malefoy réaliser cette carte ? demanda Dumbledore à Harry et Ginny.
Ils secouèrent la tête.
- L'un d'entre vous a-t-il vu Malefoy monter à la volière pour envoyer cette carte ? demanda encore Dumbledore.
Ginny et Harry secouèrent encore la tête négativement.
- L'un d'entre vous l'a-t-il entendu dire qu'il avait l'intention de faire une telle carte ? Ou qu'il l'avait envoyée ?
Harry baissa la tête.
- Mais nous savons que c'est lui qui en est l'auteur !
Dumbledore lui sourit :
- Innocent jusqu'à preuve du contraire, Ginny…
- Et même avec des preuves, je suis sûr que Rogue ne renverra jamais Malefoy… commença George.
- Tout le monde sait qu'il est son chouchou ! termina Fred aigrement.
- Le professeur Dumbledore est le directeur de l'école ! trancha Mrs Weasley sèchement. C'est à lui que revient la décision.
- C'est vrai, Molly, je suis seul juge…mais en tant que juge je me dois d'écouter les deux parties en présence. Et d'examiner les preuves.
- Des preuves ! s'exclama Ron devant la porte de la cuisine, en compagnie d'Hermione. Vous aurez des preuves quand il aura réussi à tuer quelqu'un ! Nous savons tous qu'il était le complice de Pettigrew chaque fois qu'il s'est introduit dans la Chambre des Secrets, ou qu'il a essayé de le faire. Les serpents de la St Valentin, qui d'autre que lui pouvaient les envoyer à Hermione ? Et c'est lui encore qui l'espionnait et qui a révélé à son père qu'elle se rendait dans la Forêt deux fois par semaine…
- Ron ! souffla Molly, outrée du ton de son fils envers son Directeur.
- Non ça c'était Pettigrew, fit Dumbledore apparemment amusé par l'emportement du jeune homme. Nous l'avons interrogé une fois que vous vous êtes retirés dans votre salle commune, vous, Harry et Mr Londubat. Il nous a avoué qu'il avait remarqué les allées et venues d'Hermione plusieurs semaines auparavant. Le jeune Malefoy n'a eu aucun rôle à jouer dans cette aventure-là. Et il en est bien plus marri que vous, Ronald.

Dumbledore se mit à rire. Molly lui jeta un coup d'œil qui signifiait "qu'y a-t-il de drôle là dedans "
- Je crains que Drago Malefoy n'ait un autre rôle à jouer à la rentrée, fit Harry, soucieux. Il espère créer son propre club de Duels, dans un but moins défensif que le nôtre, c'est à parier.
- Ne pouvez-vous l'en empêcher, Professeur, le pria Ron avec espoir.
- Tant qu'il se bornera à respecter les règlements de l'école nous ne pourrons lui interdire quoi que ce soit.
Les jumeaux échangèrent un regard entendu. Mrs Weasley soupira si fort que Deepher crut que c'était à son intention. Il fut bien heureux de quitter la cuisine car on sonna à la porte. On entendit tomber quelque chose dans le hall d'entrée. Les jumeaux se regardèrent une fois de plus :
- Tonks ! firent-ils en même temps tandis que Molly soupirait une seconde fois.
La tête aux cheveux rouges de la jeune métamorphomage apparut dans l'encadrement de la porte.
- Salut ! fit-elle. Vous avez des nouvelles ? Oh ! Bonjour Harry ! Bonjour Hermione ! Bonsoir Professeur ! Vous allez bien ? Alors ? Vous avez des nouvelles ?
- Tonks ! fit Molly avec une exaspération évidente.
- Tu rentres tard, Tonks ! lui dit George.
- M'en parle pas ! répondit la jeune femme en s'approchant de la table. J'étais suivie ! J'ai dû faire tout un détour pour les semer !
- Encore ! s'exclama Fred.
Ron écoutait de toutes ses oreilles sevrées d'informations durant toute une semaine.
- Tu étais suivie par qui ? questionna Ginny. Des agents du ministère ? Ou des mangemorts ?
- Ginny ! s'écria Molly.
- Les agents du Ministèreça ne pourrait être que des Aurors et je les connais tous, répondit Tonks.
Elle se tourna vers Molly et la fixa longuement :
- Alors ? insista-t-elle. Vous avez eu des nouvelles ? J'ai vu Bill dans l'ascenseur et il m'a dit que lui n'en avait pas eu aujourd'hui.
Molly secoua la tête et tourna le dos à la table.
- Ça ne veut rien dire ! fit Tonks, un peu nerveuse. Il a peutêtre tout simplement cassé son miroir. Et les hiboux en ce moment, ce n'est pas très prudent.

Elle terminait de parler qu'une sonnerie impatiente retentissait dans le hall. Deepher se dépêcha d'aller ouvrir. Bill entra comme une tornade dans la pièce. Molly sursauta.
- Maman ! Tonks ! Tout va bien ! Papa a eu des nouvelles ! Il a simplement raté l'heure de transmission.
Il essayait de parler sur un ton détaché, mais le soulagement était visible sur son visage et dans sa voix. Mrs Weasley poussa elle aussi un long soupir. Tonks laissa tomber sa tête sur ses bras croisés sur la table.
- Charlie a des problèmes ? demanda Hermione.
Ron se tourna vivement vers elle, subitement inquiet. Dumbledore cacha un sourire tandis que Ginny baissa la tête. Harry leva les yeux vers Mrs Weasley, soudain pâlie.
- Eh bien, fit Bill, tu sais c'est un peu mouvementé en ce moment en Europe de l'Est…
- Oui, nous le savons, répondit Hermione. Nous lisons la Gazette, nous aussi.
Il y eut un silence. La respiration de Ron se fit plus rapide soudain.
- Mais qu'est-ce qu'il fait, bon sang ! Charlie en Roumanie éclata-t-il.
- Il travaille pour l'Ordre, Ronald, répondit doucement Dumbledore.
- Et il chasse les dragons, ajouta Hermione en souriant.
Dumbledore éclata de rire.
- Je goûterai bien l'un de ces délicieux sandwiches que Deepher a continué à préparer sans vous Molly, dit-il.
- A table ! fit George en tendant la main vers le plat que l'Elfe de Maison déposait au milieu de la table.
- Tu pourrais attendre Fleur ! reprocha Bill. On est quand même chez elle !
George fit une grimace. Bill prit place entre Dumbledore et Harry. Il s'excusa auprès de Dumbledore de son entrée fracassante et de son impolitesse flagrante. Il salua Hermione et Harry. Celui-ci lui tendit discrètement une clé.
- C'est celle du coffre de Sirius chez Gringott's, le numéro 119, précisa-t-il en rougissant. Il m'a dit de faire de l'argent qu'il contenait ce que je voulais. Mes parents m'en ont laissé pas mal. Je n'ai pas besoin de celui de Sirius. Je suppose que l'Ordre saura quoi en faire.
Bill tourna les yeux vers Dumbledore. Celui-ci souriait à Harry.
- Vous pouvez le prendre sans scrupule, continuait le jeune homme qui croyait à une hésitation du chef de l'Ordre du Phénix. Ce n'est pas de l'argent qui vient des parents de Sirius. Je sais qu'il finançait en partie l'Ordre lorsque le QG était Square Grimmaurd. Il continuera à le faire, c'est ce qu'il aurait souhaité. Et c'est ce que je souhaite aussi.

Il posa la clé sur la table et la fit glisser vers Bill et Dumbledore. Les jumeaux cessèrent de parler avec Tonks. Ginny avait les yeux fixés sur la clé. Mrs Weasley détourna son attention de Ron qui avait le regard rivé au profil de la jeune Hermione. Harry était gêné. Il aurait préféré confier la clé du coffre de Sirius à Bill ou Dumbledore en privé, mais il n'était pas certain de revoir le Directeur avant la fin du week-end et il voulait se débarrasser de la clé le plus vite possible.
- C'est très généreux à toi, Harry ! dit Mrs Weasley avec émotion.
- Combien y a-t-il dans le coffre ? demanda George.
- George ! s'indigna Mrs Weasley.
- Je ne sais pas, avoua Harry en rougissant.
- Cet or nous sera utile, Harry. Merci, au nom de l'Ordre, dit solennellement Dumbledore.
Il tendit la clé à Bill.
- Dès lundi, vous descendrez au coffre 119, Bill, et vous nous ferez un rapport de la situation financière.
Tonks frappa dans ses mains en riant :
- C'est Maugrey qui va être content ! s'exclama-t-elle. Lui qui râle toujours parce que l'intendance ne suit pas !

Les jumeaux eurent une lueur de ravissement dans l'œil.
- On va pouvoir se procurer le matériel adéquat ! s'écria Fred.
- Plus de bricolage ! ajouta George.
- On va faire…
- Péter la baraque !
- Il faut manger aussi ! tempéra Mrs Weasley. N'oubliez pas que je nourris ici tous les membres de l'ordre à tour de rôle.
- Et nous venons aussi en aide aux familles des membres qui perdent la vie au service de l'Ordre, renchérit Bill.
- Je suis heureux que l'argent de Sirius soit utile, dit Harry soulagé.
La sonnerie retentit une troisième fois.
- C'est Miss Fleur ! s'écria Deepher avec un sourire qui le rendit encore plus laid.
Il s'en fut lui ouvrir avec empressement. Fleur Delacour entra dans l'appartement avec légèreté. Elle salua tout le monde de la main et embrassa Bill sur le front en passant devant lui pour aller serrer Hermione dans ses bras.
- Ma pauvre chérie ! s'exclama-t-elle avec des trémolos dans la voix. Comment vas-tu ? Quand j'ai appris ce qui t'était arrivé, j'ai été bouleversée ! N'est-ce pas, Bill, chéri, que j'ai été bouleversée ? Mais quelle histoire insensée ! Quand donc tout ceci finira-t-il ?
- Quand j'aurai réduit Voldemort à l'état de mauvais souvenir, songea Harry. A moins qu'il ne me réduise en cendre avant…

Puis Fleur tourna son sourire enjôleur vers Ron et lui dit "Pousse-toi " Ron ouvrit la bouche tandis que déjà elle lui donnait un léger coup de hanche pour l'inciter à lui céder sa place.
- Hé ! fit Ron, un peu interloqué.
Il reprit ses esprits et dit un "non " ferme et définitif. Fleur le regarda quelques secondes, soudain inquiète quant au pouvoir de son sourire. Elle revint vers Hermione, debout devant elle, et lui demanda avec un intérêt plein de curiosité comment s'était passée son sauvetage par Harry et les professeurs. Harry, qui mordait ses lèvres pour ne pas rire du manège de la jeune femme et de la tête contrariée de Ron, sursauta. Ce fut Hermione qui corrigea les paroles de Fleur. Sur un ton calme et néanmoins amusé elle lui répondit que ce n'étaient ni Harry ni les professeurs qui étaient venue la chercher au cœur de la Forêt Interdite.
- Le Professeur Dumbledore nous a dit que… s'interrompit Fred.
George et lui tournèrent tous les deux la tête vers le vieux mage qui souriait.
- Vous nous avez dit que le Professeur McGonagall avait ramené Hermione à l'infirmerie, insista Mrs Weasley, les sourcils froncés.
- En effet, confirma Dumbledore. Mais je n'ai jamais dit que c'était elle qui était allée la chercher.
- Mais qui est-ce, alors ? demanda George.
- C'est Ron, répondit Hermione.
Ce dernier ferma les yeux, tandis que ses taches de rousseur devenaient violettes. Il attendit une explosion de colère de sa mère. Non seulement il allait encore être consigné toute la semaine, mais aussi pour le reste de sa vie ! Il rouvrit un œil dans le silence interdit de chacun des membres de sa famille. George le fixait la bouche ouverte, Fred les yeux exorbités. Sa mère était sans voix. Ce qui n'était pas une mauvaise chose, vu le panel de sentiments qui passaient à tour de rôle sur son visage. Tonks rompit le silence.
- Moi ça ne m'étonne pas, dit-elle. Et Charlie non plus ne sera pas étonné quand il le saura. Il a toujours pensé que son petit frère était quelqu'un de très courageux.
Elle sourit à Ron et fit un clin d'œil à Hermione. Mrs Weasley se retint à la table et s'assit sur la première chaise qu'elle trouva. Que Fred fût déjà dessus ne la gêna guère. Celui-ci se leva pour laisser la place à sa mère.
- Qui a lancé un charme de Jambencoton à maman ? s'écria-t-il en riant.
- Vous allez… murmura Molly.
- …me rendre folle ! terminèrent ses enfants en s'esclaffant.
Ron se retint d'une remarque quelconque. Le regard de sa mère suffisait à lui rappeler qu'il était en sursis. Il n'arrivait cependant pas à en vouloir à Hermione d'avoir parlé. Au contraire, il se sentait flatté par le regard nouveau que les jumeaux portaient sur lui. Bill le regardait d'un drôle d'air. Et Fleur paraissait abasourdie. Dumbledore s'amusait énormément et Harry semblait ravi de n'être pas pour une fois au centre des conversations.
- Allons, Ronald, ne vous faites pas prier, racontez-nous donc comment vous avez sauvé Miss Granger des griffes de ces dangereux criminels évadés… proposa Dumbledore.

Ron lui jeta un regard effaré. Etait-il fou ? Tenait-il vraiment à ce que sa mère entendît qu'il avait bravé des gerbilloises à crêtes, des Centaures déchaînés et les maléfices de deux psychopathes enragés ?
- Oui, Ron, renchérissait Hermione. Je n'ai entendu que la version des faits que tu as livrée à ton public de fans excités. J'aimerai connaître de ta bouche ce qui est réellement arrivé.
Elle aussi était devenue folle ! C'était à croire qu'elle ne souhaitait pas le voir revenir vivant à Poudlard !
- Mais… commença-t-il, un peu affolé par l'anticipation de la réaction de sa mère. J'étais pas tout seul !
Bill éclata de rire. Il fit venir Fleur sur ses genoux pour écouter son frère raconter comment il avait vu depuis le terrain de Quidditch fondre les mangemorts sur Hermione, et comment avec le Centaure Firenze, il avait passé outre l'attaque des gerbilloises et retrouvés les deux comparses dans leur cachette. Il passa sous silence l'envie de meurtre qui l'avait saisie lorsqu'il avait vu Malefoy, un masque de satisfaction sur le visage, infliger un doloris rageur à Hermione. Son émotion pourtant ne passa pas inaperçue, mais personne ne songea à se moquer de lui.
- Ron ! Mon chéri ! renifla Mrs Weasley.
Elle posa sa main sur le poing serré de son fils. Elle se leva brusquement et entoura les épaules d'Hermione et de Ron de ses bras. Elle les pressa contre à les étouffer contre son sein encore palpitant d'angoisse et d'émotion.
- Maman ! grogna Ron, plus par principe que par gêne véritable.
Il acceptait volontiers les effusions de sa mère, si Hermione les partageait avec lui. Mrs Weasley poussa un énorme soupir et essuya ses yeux du dos de sa main. Elle reprit avec d'autant plus d'ardeur le tartinage de ses sandwiches, au grand désespoir de Deepher à qui elle ôta le travail des mains.
- Mais il n'empêche que vous auriez pu –et c'est valable pour tous les trois ! reprit-elle plus fermement en désignant Harry Hermione et Ron de son couteau, vous dispenser de recommencer pas plus tard que le surlendemain de cette éprouvante aventure.

Ron baissa la tête. Hermione se mordit les lèvres. Ginny grimaça au souvenir de la colère de leur mère, une semaine plus tôt.
- Ce n'est pas eux qu'il faut blâmer pour cela, Mrs Weasley, répondit Harry. Ron et Hermione ne voulaient pas que je retourne là-bas. C'est moi seul qui ait insisté et ils m'ont accompagnés pour me protéger de… Vous-Savez-Qui et de moi-même.
- Vous avez eu l'idée de faire prévenir Severus, c'est déjà un progrès, leur sourit Dumbledore.
- Le vieil Algie nous a dit que vous avez évité de gros problèmes à Poudlard, ajouta Bill.
Un soupir d'exaspération leur parvint du placard dans lequel Molly faisait semblant de chercher des tasses à thé, qu'elle avait déjà sorties depuis une demi heure. Ginny mit son doigt sur ses lèvres et leur fit signe de la main de se taire sur ces sujets qui fâchaient leur mère. Elle aussi avait très envie de voir lever la punition pour plus de temps que le week-end.
- Je prendrai bien un peu de thé ! proposa Dumbledore.
- Je vais le faire ! se leva Tonks.
- Non ! s'exclamèrent en même temps les jumeaux et Fleur.
Molly se releva d'un bond :
- Deepher va s'en charger ! s'écria-t-elle. N'est-ce pas, Deepher ?
L'elfe se précipita vers la théière avec un sourire de reconnaissance éperdue.
- Oui, Madame !
Ron l'observa avec circonspection tandis qu'il allumait d'un claquement de doigt le feu sous la casserole pour réchauffer l'eau qui avait déjà refroidi. Il préparait tout pour le cérémonial du thé avec empressement et dévotion. Ron le désigna d'un signe de tête à Dumbledore.
- Vous ne craignez pas de parler devant lui ? demanda-t-il à mezzo voce.
Hermione lui lança un regard outré et un coup de coude dans les côtes.
- Ce n'est pas poli, ni très gentil, de parler comme s'il n'était pas là ? dit-elle sur le même ton.
- Nous n'avons révélé aucun secret, le rassura Dumbledore. Et Deepher est un serviteur fidèle et loyal. N'est-ce pas Deepher que tu tiendras ton serment de ne jamais rien répéter de ce que tu peux entendre ou voir ici ?
- Deepher se fera tuer plutôt que de parler, Monsieur. Deepher est très heureux de servir Miss Delacour, Monsieur. Il n'a jamais été aussi bien traité. Même s'il manque un peu d'activités…
Il jeta un regard en dessous à Mrs Weasley qui ne s'en aperçut même pas.
- Jamais Deepher ne fera rien qui mette Miss Delacour ou ses amis dans l'embarras, Monsieur, reprit-il avec fierté. D'ailleurs, Deepher ne sort jamais de l'hôtel. Deepher a trop peur de ce qui se passe au dehors…

Il retourna à sa théière et le parfum du thé des Indes emplit la cuisine un instant. Dumbledore paraissait fasciné par les volutes qui s'échappaient du bec de la théière. Mrs Weasley posa le dernier plat de sandwiches au centre de la table. Deepher, d'un geste que Dumbledore qualifia de gracieux, fit venir les tasses devant chacun des convives avant d'aller chercher une chaise pour Miss Fleur dans le grand salon et de servir le thé.

A la fin du repas, Arthur Weasley et Remus Lupin arrivèrent. Ils souhaitèrent une chaleureuse bienvenue à Harry et Hermione avant de se retirer dans le bureau de l'Ordre avec le Professeur Dumbledore. Puis Ron proposa à ses amis de rejoindre le petit salon, un œil rivé à la réaction de sa mère. Elle les invita à y passer le reste de la soirée. Les jeunes gens ne se le firent pas répéter. Harry et Ginny furent les premiers dehors. Ron attendit Hermione sur le pas de la porte. Il passa le bras autour de sa taille avant de disparaître de la vue de ses frères. Les jumeaux échangèrent un sourire moqueur.
- Fichez-lui la paix ! les avertit Bill.
Ses frères prirent un air scandalisé.
- Sinon, je dis à Maman comment vous avez eu l'argent pour ouvrir votre boutique.
Molly souleva un sourcil. Les jumeaux changèrent de tête.
- Tu n'en sais rien ! fit George, bien moins assuré qu'il ne l'aurait voulu.
- Bien sûr qu'il n'en sait rien ! ajouta Fred.
Il donna un coup de coude à George et tous deux disparurent de la cuisine.
- Tu n'en sais rien ? demanda Molly, faussement indifférente.
- Bien sûr que je n'en sais rien ! se mit à rire Bill. Mais eux, ils ne le savent pas !
Molly se rapprocha de son fils, un sourire maternellement tendre aux lèvres. Fleur se leva de sa place. Une légère panique au fond des yeux.
- Oh ! Oh ! Bill ! fit-elle. Je retourne au bureau pour terminer deux/trois dossiers. A tout à l'heure, chéri.
Elle se sauva dans le couloir comme Mrs Weasley s'asseyait près de son fils aîné.
- Mais dis-moi, Bill, mon chéri, tu travailles chez Gringott's et tout transite par eux. Il doit bien avoir des traces d'une quelconque transaction quelque part, non ?
- C'est secret professionnel, M'man ! déglutit Bill.
Il lança un regard désespéré à Tonksécroulée de rire sur la table. Elle lui fit un signe de la main et quitta à son tour la cuisine. Molly resserra le lacet qui retenait les cheveux de Bill en queue de cheval sur sa nuque.
- Allons, mon Willy adoré… Tu sais bien que ce n'est pas de la curiosité. C'est uniquement pour savoir si tes frères ne se sont pas mis dans une situation délicate… Tu pourrais faire quelques recherches…
- J'aimerai mieux faire autre chose pour toi, M'man… que mener une enquête dans le dos de mes frères, répondit Bill d'une voix ferme, pensait-il.
- Je ne te demande pas de trahir quiconque, mon trésor, juste de t'assurer qu'ils n'ont rien fait d'illégal…
Bill commença à reculer sa chaise pour s'éloigner de sa mère.
- J'ai énormément de travail en ce moment, Maman… chez Gringott's et pour l'Ordre aussi.
Molly soupira.
- Je sais, je sais ! Et tu n'as pas un moment pour ta vieille mère qui se fait un sang d'encre pour tes deux frères…
Bill leva les yeux au ciel.
- Je ne te promets rien, Maman ! Ca n'est jamais bon de mettre son nez dans les affaires des jumeaux ! Et ça ne me plait pas non plus ! Je verrais ce que je peux faire. Mais tu ne sauras rien d'autre que ce qui concerne la légalité de leur achat !
Molly gratifia son fils d'un tendre baiser sur sa joue.
- Oui, mon chéri, approuva-t-elle.
Bill crut qu'il avait gagné le droit d'avoir la paix. Il se leva vivement et souhaita une bonne soirée à sa mère. Elle lui fit un sourire et un signe de la main. Il soupirait de soulagement en quittant la cuisine lorsque sa mère le rappela :
- Oh Bill, mon chéri ! Tu ne veux vraiment pas que je coupe un tout petit peu tes cheveux ?

Bill ne répondit pas. Il préféra quitter l'appartement avant qu'elle n'aborde un autre sujet dont il n'avait aucune intention de parler avec elle. Depuis quelques temps, sa mère s'était mis en tête qu'il n'y aurait rien de mieux qu'un mariage pour mettre un peu de joie dans les cœurs en ces périodes sombres.