Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.
J'ai une toute petite requête à faire à mes reviewers : Ayez pitié ! Je suis une vieille croutonne ! alors s'il vous plait, si vous pouviez éviter le langage sms, un peu je peux suivre mais beaucoup je mets deux heures à lire une phrase… je suis totalement hermétique ! merci de tout cœur…
Ayako : question st mort comment c pauv corbeau? On ne sait pas. La Gazette n'a pas précisé. Mais on en reparlera…
Feu-Lorelle
Pourquoi Rogue et des sorciers assez exercés n'ont pas eu l'idée de retenir Pettigrew lorsqu'il s'enfuyait de la chambre des secrets à l'aide d'un Accio bien senti? Tu veux parler de la fois de la St Valentin ? Ben parce que Rogue cette fois là, il venait de prendre quelques doloris et autres petites attentions de la part de Peter… Et que les autres… C'està-dire les jeunes gens qui l'accompagnaient… n'y ont pas pensé… Ron a bien essayé des stupéfix, mais cette saleté de rat courait dans tous les sens et il a filé dans un trou à rat… et puis il fait sombre dans cette fichue chambre des secrets… des lumières vertes ! non mais je vous jure ! En plus ça va au teint de personne cette couleur ! Et puis parce que j'avais encore besion de Queudver pour quelque besogne peu ragoûtante…
- Pourquoi la fic s'appelle "Les Secrets d'Hermione" alors que ce sont plus les émotions et les pensées de Ron (ce qui est assez surprenant au début étant donné ke dans les livres c'est plus Harry... mais c'est que si s'appelle de l'originalité! lol)? Au début oui on a le point de vue de Ron, mais pas seulement… Ça s'appelle les secrets d'Hermione parce que quand même quelque part, Hermione elle sait tout plein de choses et elle ne veut les dires à personne… En fait… C'est parce que quand j'ai voulu poster ma fic, on m'a demandé le titre… Or voilà je n'avais pas de titre et franchement il ne m'en venait pas de géniaux… Alors j'ai mis les Secrets d'Hermione parce je me voyais mal expliquer à un champ de formulaire mes soucis de titres… Ensuite… ensuite –sur un autre forum non spécialisé en hébergement de fics- les Secrets d'Hermione ont été connus sous ce titre et le nom est resté…
- Comment tu fais pour écrire si bien! Je suis heureuse que cela te plaise. Et que cela plaise à d'autres ! J'espère que les Secrets –c'est le petit nom de la fic à présent- te passionneront toujours autant dans les chapitres à venir… mais je ne vais quand même pas divulguer tous mes secrets de fabrications à moi, tout de même ! Lol !
Chapitre 55
Mauvaises nouvelles
Ron était debout devant la table, les pièces de son échiquier disposées sur la table. Il les fixait à tour de rôle, l'air malheureux. Hermione tournait le dos à ses amis, les mains sur son visage, recroquevillée sur le canapé. Ginny maîtrisait difficilement une colère qu'Harry ne comprenait pas. Il vit les pages de la Gazette entre ses mains et il se souvint de ce qu'il avait lu. Un instant il se demanda ce qui, dans le fait que la Bulgarie renonçât au Quidditch, pouvait mettre Hermione dans un tel état. Puis il bondit sur le journal que Ginny lui tendit. Il sentait sur lui le regard inquiet de Ron et l'agitation de Ginny le gênait pour lire calmement. Il s'éloigna vers la fenêtre reprenant au début de la page l'article qui avait attiré son attention.
"La Bulgarie renonce au Quidditch :
Comme nous le mentionnions dans de précédents articles, les observateurs sportifs internationaux voient aujourd'hui leurs pires craintes prendre forme. Après la mise à pied de certains joueurs de l'équipe nationale, en raison de leurs origines moldues, nous nous étions fait l'écho des accidents tragiques dont avaient été victimes les deux poursuiveurs ainsi que le gardien remplaçant de l'équipe bulgare. Ils avaient clairement, et bien imprudemment, proclamé leur opposition à toute sorte de discrimination. Il semble à présent que les défections soient légions dans les différentes équipes du pays. Nombre de joueurs susceptibles de rejoindre l'équipe nationale ont vu leur nom rayé de la liste des postulants à cause de leurs liens avec le monde moldu. D'autres sont en fuite, afin d'échapper à la Marque Noire, voire même à la mort. Car, là-bas comme ici, les partisans de Vous-Savez-Qui ne font pas de quartier. C'est une conséquence de cette guerre que livrent les adeptes de celui qui prétend rallier à sa cause tous les sorciers de pure souche.
Le Quidditch survivra-t-il à cette guerre ? Ce genre de catastrophe peut-elle arriver dans notre pays ? C'est un appel solennel que nous lançons au premier Ministre, nous et tous les amateurs Quidditch. Ne laissons pas Celui-Qui-Est-Revenu nous priver de ce sport merveilleux qui fait la fierté de tous les sorciers."
Le cœur battant, Harry chercha dans les lignes qui suivaient les noms des joueurs bulgares dont le journal faisait l'éloge funèbre. Un peu soulagé, il ne vit pas celui de Viktor Krum. Puis ses yeux tombèrent sur l'encadré en bas de la page. "Le génial attrapeur Bulgare à Durmstrang : Viktor Krum, le célèbre attrapeur connu pour sa maîtrise du vol et de la fameuse feinte de Wronsky troque sa tenue de Quidditch pour celle de professeur. Suite à la disparition soudaine du professeur de Métamorphose de l'école de Durmstrang, son directeur a décidé de faire appel au plus jeune attrapeur de l'histoire du Quidditch afin de lui confier ce poste convoité par de nombreux sorciers de talent. Récemment mis au chômage par le vent de folie qui souffle sur la planète Quidditch de Bulgarie (voir notre article ci-dessus), le jeune attrapeur a saisi sa chance au vol, ainsi qu'il en a l'habitude. Le voici promu plus jeune professeur de l'histoire de Durmstrang. On s'interroge sur les raisons d'un tel revirement de la part de ce garçon réservé qui s'était toujours tenu à l'écart des prises de positions et des querelles idéologiques."
Harry leva les yeux de sa lecture, tout étourdi. Ron lui jetait des regards en dessous. Ginny attendait sa réaction. Hermione leur tournait toujours le dos.
- Ben… ça alors ! fut tout ce qu'il réussit à dire.
Il essaya de sourire.
- Mais avec un tel article, je n'ai plus de soucis à me faire pour l'affrontement avec Voldemort ! On peut être sûr que Dubois va aller lui faire sa fête tout de suite !
Ginny vint vers lui et frappa sur son bras de toute la fureur qu'elle contrôlait depuis un trop long moment. Harry se frotta le bras, sans comprendre ce qui lui mettait tant de rage au cœur et dans les yeux.
- On s'en fiche du Quidditch ! s'écria-t-elle.
Elle reprit le journal et colla l'encadré concernant Krum sous le nez d'Harry.
- C'est ça qui est important ! Qu'est-ce que ça veut dire d'après toi ?
- Ça veut dire que Krum est passé à l'ennemi ! lui cria Ron depuis sa place. Vous ne voulez pas l'entendre mais c'est ce que cela veut dire !
- C'est impossible !
La voix d'Hermione était étrange, comme dépouillée d'émotions. Ron lui parla doucement.
- Tu l'as lu comme moi, Hony. Cette fois, tu ne peux pas dire que je laisse mes sentiments déformer les faits.
Harry perçut le regard mauvais de Ginny sur son frère.
- Peutêtre ne lui a-t-on pas laissé le choix… murmura Harry.
Il avait du mal lui aussi à voir en Viktor Krum un traître à ses amis.
- J'ai très peur pour lui, dit encore la voix d'Hermione comme un écho de ses propres pensées.
Ron s'avança vers eux, fermement.
- Et que crois-tu qu'il risque ? demanda-t-il un peu plus froidement qu'il ne le voulait.
Il s'assit auprès d'elle et la prit dans ses bras. Il tourna la tête vers Harry.
- Pourquoi dis-tu qu'il n'avait pas le choix ? Il avait toujours celui de la fuite.
- Oui mais… recommença Hermione. Peutêtre en effet a-t-il choisi d'aller à Durmstrang, pour obtenir plus d'informations…
Ginny s'assit à côté d'elle.
- J'espère que non, Hermione.
Elle frissonna.
- Parce que cela signifierait qu'il sera obligé de…
Elle toucha son bras gauche sans oser prononcer les mots qui venaient à son esprit.
- Et qu'est-ce qui te fait croire qu'on l'y obligerait !
Hermione porta les mains à sa bouche. Ron caressa ses cheveux doucement.
- Je suis désolé, Hony, dit-il en embrassant son front. Il faut voir la réalité en face. C'est aussi une éventualité qu'il faut envisager. Vous avez beau dire, moi, je ne l'ai jamais vraiment aimé, ce type. C'est un excellent joueur de Quidditch, je ne dirai pas le contraire ! Mais quand même ! Et puis, je ne peux m'empêcher de penser que c'est depuis qu'il a rejoint Durmstrang que les ennuis de Charlie ont commencé…
Hermione et Ginny sursautèrent. Hermione se leva brusquement. Elle murmura un "Excusez-moi" inaudible et disparut dans le couloir.
- Tu ne penses pas ce que tu dis ! s'exclama enfin Ginny.
- Bien sûr que non ! répondit Harry à sa place, une sueur froide qui envahissait soudain son front, son dos et tout son corps.
- Bien sûr que si ! le contredit Ron. C'est une curieuse coïncidence, non ? Krum rejoint les rangs des Mangemorts et Charlie est obligé de se cacher ! Vous pouvez tous vous inquiéter pour ce sale type, moi, c'est pour mon frère que je m'inquiète !
Ginny se leva à son tour, furieuse. Elle se campa devant son frère.
- Et tu crois que nous on s'en fiche de Charlie ? Bien sûr qu'on a pensé à cela aussi ! Bien sûr qu'on se pose des questions !
- Alors pourquoi cherchez vous à tous prix à défendre Krum depuis que vous avez lu ce fichu journal ? râla Ron, très acerbe.
- On ne cherche pas à le défendre ! On cherche une explication ! Et tu n'avais pas besoin de le mettre sous le nez d'Hermione, ce fichu journal !
Ron parut un peu décontenancé.
- Mais je ne lui a pas mis sous le nez… bredouilla-t-il.
Ginny mit une main sur sa hanche.
- Oh non ! fit-elle aussi amère que son frère. Tu l'as juste posé ce matin sur la table du salon pour qu'Hermione le trouve par hasard et qu'on ne puisse t'accuser de vouloir démolir Krum !
Ron fit un sourire narquois :
- Krum n'a eu aucun besoin de moi pour descendre dans l'estime qu'Hermione lui porte, cette fois.
Il se leva et passa devant sa sœur, sur le visage un air de satisfaction qu'il ne pouvait, ni ne voulait cacher. Harry lui désigna du menton l'échiquier sur la table.
- Tu n'oublies pas notre partie d'échecs, demanda-t-il.
- Je ramène Hermione et on passe à autre chose, lui sourit Ron.
Harry se laissa tomber sur le sofa à côté de Ginny. Il était loin de ressentir le même soulagement que son ami.
- Tout va de plus en plus mal, Ginny, murmura-t-il. Et l'idée que nous avons empêché Voldemort de s'emparer du secret de Poudlard n'arrive même pas à me rendre heureux.
Ginny poussa un soupir découragé. Elle se rapprocha d'Harry et mit son bras autour de ses épaules.
- Moi non plus, je ne sais que penser… Tout se mélange dans ma tête. J'espère que nous repartirons à Poudlard avec vous parce qu'ici je ne pourrais vraiment plus travailler l'esprit serein.
Harry s'appuya au dossier du canapé. Ils attendirent un moment que Ron revînt avec Hermione.
- Tu crois qu'on pourrait demander à Tonks des explications pour Krum ? demanda Ginny au bout d'un moment.
- On peut toujours essayer… répondit Harry sans conviction. Dis, Ginny, si Ron a raison, est-ce que cela veut dire que tout ce que Krum a raconté à Hermione… tu vois ce que je veux dire, qu'il l'aimait et tout… est-ce que cela veut dire qu'il a menti ?
- Je n'arriverai jamais à croire qu'il faisait semblant, murmura Ginny. Ou bien, je ne pourrais jamais plus croire personne non plus…
Harry vit monter les larmes dans les yeux de Ginny. Il détourna la tête. Il chercha sa main et serra ses doigts entre les siens. Il espérait trouver ainsi autant de réconfort qu'il voulait lui en donner.
- C'est terrible, murmura-t-il. On dirait qu'une armée de Détraqueurs se rue vers moi…
- Bienvenue au Delacour Trade Hôtel ! répondit Ginny d'une voix enrouée. La prison pire qu'Azkaban !
Ron ramena Hermione par la main dans le salon. Il ne fit aucun commentaire sur la mine bouleversée de sa sœur et Harry, ni sur le fait qu'il avait sa main sur celle de Ginny. Ils s'assirent tous en silence autour de la table et le jeune Weasley s'éclaircit la gorge avant de parler. Il désigna le Roi noir :
- Pettigrew a dit qu'il en savait assez à présent pour deviner le secret de Poudlard… mais c'est peutêtre du bluff pur et simple, pour nous faire peur. Quoi qu'il en soit, il en va de ce secret comme de la prophétie, il n'en connaît qu'une partie. Et cette fois, il ne peut pas espérer en apprendre davantage dans la chambre des secrets. Même s'il y revient, il n'y trouvera pas grand-chose.
- Va-t-il renoncer à faire tomber Poudlard ? demanda Ginny avec inquiétude.
- Je ne crois pas, répondit Ron. Il va simplement tâcher d'en savoir plus… et en attendant de prendre Poudlard, et tous ceux qui s'y trouvent, il va continuer sa politique de terreur.
- Chez les Moldus ? questionna Ginny.
- Entre autre… murmura Ron.
- Et à Poudlard aussi, ajouta Harry. Pourquoi croyez-vous que Malefoy veuille former ses camarades à lancer des sortilèges qui font dresser les cheveux sur la tête ? Il va falloir nous serrer les coudes. Et avoir l'œil sur les Serpentard dont McGregor nous a dit de nous méfier.
- Et sur Malefoy, fit Ron avec une grimace à Harry à l'évocation du nom de McGregor.
- Laisse Malefoy ! dit Hermione sur un ton mal à l'aise. Moins nous nous approcherons de lui mieux cela vaudra. Et si son père lui a donné de nouvelles directives, le professeur Rogue le saura. Il agira en conséquence. De plus, McGregor et ses amis, ainsi que Peeves, seront sur son dos. Il n'aura pas une marge de manœuvre très grande… Nous avons nos examens à préparer et Ginny ses BUSE à obtenir.
Ron la regarda avec surprise.
- Tu veux dire que nous ne devrions plus nous occuper de… notre partie d'échecs ?
- Je dis que ce qui doit être fait ne peut l'être par nous. Nous avons mis Poudlard, non pas hors de danger, mais hors de portée de Voldemort pour un temps. Il nous faut profiter de ce répit pour nous préparer au mieux. Et cela inclut d'avoir nos examens, afin de prétendre à y retourner l'année prochaine pour y apprendre encore plus et nous préparer encore mieux. Si Malefoy veut se laisser distraire par ses manigances, grand bien lui fasse.
- J'espère qu'il n'aura pas profité de ses vacances pour…
Ginny grimaça. Elle montra son bras gauche et fit le signe de la Marque Noire sur sa manche.
- Certaines personnes n'ont pas besoin de porter la marque pour se comporter en mangemorts, Ginny, répliqua Hermione. Et certains qui la portent quand même ne sont pas forcément des êtres malfaisants ou lâches.
Elle leva les yeux vers Ron et le fixa jusqu'à le faire rougir.
- Je ne veux plus entendre douter du Professeur Rogue, je ne le supporterai pas.
Ron ne dit rien qu'un "Hony…" presque inaudible. Harry toussota dans son poing.
- Et qu'est-ce que tu suggères ? demanda-t-il prudemment à la jeune fille.
- D'attendre, dit-elle. En restant à l'affût de toutes les informations que nous pourrons glaner. Je vais me réabonner à la Gazette et au Chicaneur également. Et il nous faudrait aussi les journaux moldus. Je n'ose pas envoyer un hibou à mes parents pour le leur demander… je crains de les faire repérer si jamais le Professeur Dumbledore les a fait placer sous protection.
- Et moi je me vois mal demander à ma tante Pétunia de m'envoyer des nouvelles… lui sourit Harry.
- On pourra toujours s'arranger avec Dean, proposa Ginny. Dès notre retour à Poudlard je lui enverrai un hibou pour lui demander de ramener tous les journaux qu'il pourra récupérer. Ensuite, ses parents pourront sûrement nous faire parvenir des nouvelles.
- Ce sera fastidieux de lire tout ces journaux tous les jours, dit Ron. Surtout qu'on ne saura même pas ce qu'on cherche.
- Je ferai le travail de recherche, Ron, assura Hermione. Même si je ne suis pas certaine qu'on trouve grand-chose dans la Gazette. Il semble que la censure soit de retour et qu'on ne nous donne en pâture que des nouvelles sans importance… Mais on ne sait jamais…
Harry prit les pièces du jeu d'échecs, qui manifestaient leur ennui par force bâillements et commentaires désobligeants, et se mit à jouer avec, ce qui ne leur plut pas davantage.
- Je me demande… commença-t-il. Je me demande…
- Quoi ? fit Ron avec impatience.
- Eh bien, l'année dernière le Ministère s'est servi de la presse contre moi… Je me demande si nous ne pourrions pas nous servir de la presse contre Voldemort !
- Si tu crois qu'il lit les journaux ! se moqua Ron.
- Lui peut-être pas… commença Hermione un sourire qui renaissait sur ses lèvres. Tu penses à la même chose que moi, Harry ?
Harry baissa la tête pour la regarder par-dessus ses lunettes. Il retrouvait un semblant d'enthousiasme et son cœur se secouait de cette chape de désespoir qui l'avait un moment saisi.
- Rita Skeeter ? demanda-t-il.
Hermione secoua la tête.
- Il faut jouer beaucoup plus fin… La rumeur est moins facile à démentir qu'un article sérieux dans un journal sérieux…
- D'accord pour le Chicaneur si Mr Lovegood l'est aussi !
- Hé ! fit Ron. On voudrait comprendre !
Hermione tourna vers lui un sourire radieux :
- Je suis curieuse de savoir ce que nombre de partisans de Voldemort penseraient s'ils lisaient un beau matin dans la presse que leur Maître, chantre incontesté de valeurs des sorciers au sang pur est lui même un sang mêlé…
Ginny ouvrit la bouche. Puis comme aucun son n'en sortait elle se mit à applaudir frénétiquement.
- Tu vois la tête de ses mangemorts s'ils apprenaient dans les journaux que leur Seigneur n'est en fait qu'un demi moldu du nom ridicule de Tom Jedusor ?
- Ils ne voudront jamais le croire ! s'écria Ron malgré le rire qui montait à sa gorge.
- Mr Lovegood se fera un plaisir de réunir les preuves ! Une petite interview d'Hagrid pour raconter comment l'héritier de Serpentard l'a fait virer à sa place de l'école… Il doit bien pouvoir retrouver son acte de naissance… Et quelques uns aussi de ses condisciples… Après tout c'est un journaliste. C'est son travail de trouver des preuves et de les publier…
Ron se mit à rire enfin.
- Et avec une interview de Mimi Geignarde en prime : Comment ce scrogneugneu de Jedusor m'a tuée !
- Vous croyez vraiment que ça en fera réfléchir certains ? demanda Ginny.
- Au moins, s'ils ne changent pas d'avis quand à l'opportunité de mettre des sorciers de sang pur à la tête du Ministère de la Magie, ils réfléchiront à deux fois avant de s'engager aux côtés d'un homme qui prône la pureté du sang sans être lui-même un sang pur, estima Harry.
- Oui, mais il est quand même l'héritier de Serpentard… ajouta Ginny.
- Oui, répéta Harry. Mais je le vois mal se présenter à la rédaction de n'importe quel journal pour démentir… Et notre but n'est que de semer le doute parmi ceux qui le suivent, comme le sien est de semer la terreur parmi ceux qui s'opposent à lui.
- Je sens que Mr Lovegood va s'en donner à cœur joie ! se mit à rire Hermione.
- Vous n'avez pas pensé au danger qu'il risque… émit Ron pour tempérer leur enthousiasme.
- Mr Lovegood n'est pas du genre à renoncer à la vérité à cause de menaces sur sa personne, lui répondit Hermione.
Harry lui laissa le soin d'orchestrer avec Luna et son père la campagne de presse anti-Voldemort. Une fois que la rumeur serait lancée par le Chicaneur et que le phénomène prendrait des proportions conséquentes, la Gazette se ferait un plaisir de reprendre le flambeau avant que l'intérêt ne retombât.
Harry soupira, soulagé. Il avait craint un moment que cette journée ne fût de ces mauvaises journées dont ils avaient eu plus que leur compte ces derniers temps. Il aida Ron à ranger les pièces d'échecs dans la boite. Il n'avait pas envie de ressasser de sombres idées. Ron se leva pour aller ranger l'échiquier dans ses affaires et Ginny le suivit car elle s'était souvenue qu'elle avait oublié de cacher sa nouvelle oreille à rallonge des investigations de leur mère. Ils entendirent sonner à la porte, de plusieurs coups pressés, tandis que Harry se penchait vers Hermione pour lui demander :
- Si je te dis qu'entre Sirius, Rogue et Malefoy il s'agit d'une affaire de famille ? Qu'est-ce que cela t'évoque ?
Hermione n'eut que le temps de hausser les sourcils. Un cri de Mrs Weasley interrompit sa réflexion. D'un bond, elle et Harry furent dans le couloir. Ron sortait de la chambre :
- Mais qu'est-ce qui se passe encore ! geignit-il, effrayé.
- Papa ! voulut crier Ginny au milieu du couloir.
Sa voix n'était qu'un gémissement terrifié. Arthur Weasley tourna la tête vers eux, tandis que Molly s'accrochait à lui, les yeux exorbités sur sa robe brûlée et tâchée de sang. Son mari la retenait par les deux bras. Il appela Ginny pour qu'elle la soutienne. Remus Lupin bouscula les jeunes gens. Il courut jusqu'à Mr Weasley.
- Que s'est-il passé ? Le piège n'a pas fonctionné ? Tu es blessé ?
- Il faut prévenir Albus, haleta Mr Weasley. Il faut un guérisseur, vite !
- Je t'emmène à Ste Mangouste ! décida Lupin sur-le-champ. Tu peux transplaner ?
- Non ! pas Ste Mangouste ! C'est là qu'ils le chercheront !
- QUI ! cria Ron, désespéré.
Il pensa à Bill. Puis à Fred ou George alors que le mot de "piège" revenait à son esprit.
Son père se tourna vers lui, le visage bouleversé.
- Percy, dit-il dans un souffle.
Mrs Weasley s'évanouit dans les bras de Ginny. Ron se retint au mur. Hermione arriva auprès de son amie juste au moment où celle-ci flanchait sous le poids de sa mère. Molly reprenait ses esprits.
- Où est-il ? cria-t-elle aussitôt.
- Dans l'appartement de Fleur, avec Bill, répondit Arthur en s'efforçant au calme. Il faut soigner ses blessures au plus vite, Remus. Il faut un médicomage et il faut que je voie Dumbledore.
- Je m'en charge, Arthur, essaya-t-il de le calmer. Je préviens Dumbledore et je t'envoie un guérisseur. Retourne avec lui. Molly, tu restes ici. Les enfants, vous retournez au salon.
- Je peux peut-être monter voir Percy pour lui donner les premiers soins, Professeur, essaya Hermione. Cela lui permettra d'attendre les médicomages…
- Ho oui ! pria Molly. Elle a soigné Bill cet été sur le Chemin de Traverse… Je veux aller avec elle.
- Tout à l'heure, Chérie, dit Arthur sur un signe de tête de Remus.
Mr Weasley entraîna Hermione avec lui. Lupin appela Deepher et lui commanda une infusion de coquelicot pour tout le monde. Il mit sa main sur l'épaule d'Harry encore sous le coup de la surprise.
- Occupe-toi d'eux mon garçon.
Il entra dans le bureau de Dumbledore et referma la porte sur lui. Harry jeta un regard effaré sur Mrs Weasley qui tremblait dans les bras de Ginny. Ron, blême comme en ce jour d'été où ils avaient appris l'enlèvement de leur frère, se précipita vers elles. Il les prit toutes deux dans ses bras et les serra contre lui. Harry ne savait que faire pour "s'occuper d'eux", comme le lui avait demandé Remus.
Il les poussa comme il put vers la cuisine, sans les brusquer tout en insistant. Deepher préparait l'infusion et s'empressa pour offrir une chaise à Mrs Weasley. Il prit la main de Molly, la caressa doucement de ses longs doigts noueux puis posa sa joue sur son dos, ses grands yeux d'effraie débordant d'inquiétude.
- Oh ! fit Mrs Weasley, touchée. Merci, Deepher.
Deepher lâcha la main de Molly pour lui servir une tasse d'infusion. Harry servit Ginny et Ron qui voulut refuser. Un regard d'Harry sur ses mains tremblantes suffit à lui faire changer d'avis. Harry lui-même se servit une tasse qu'il laissa refroidir un peu. Deux coups du sort en quelques heures, et la matinée qui n'était pas terminée. Il se demanda ce que faisait Hermione et si elle pourrait quelque chose pour les blessures de Percy. Mr Weasley avait l'air bouleversé et très inquiet.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda brusquement Ron à sa mère. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de piège qui n'a pas fonctionné ? Si Papa avait été blessé, vous comptiez nous le dire quand ? Je sais que Voldemort voulait tuer papa, et Bill aussi, et peutêtre tous les membres de la famille…
- Ron ! souffla Mrs Weasley, décontenancée.
- Harry l'a vu dans l'un de ses rêves ! insista Ron. Et Rogue aussi le savait. C'est lui qui a eu l'idée de se servir de Papa comme appât ? C'était cela le piège ? Papa a fait savoir qu'il se rendrait au Ministère un samedi matin, pour étudier des dossiers urgents peutêtre ? Les mangemorts sont venus mais les membres de l'Ordre aussi ? Qu'est-ce qui a mal tourné ? Et qu'est-ce que Percy vient faire là dedans ?
- Je ne sais pas, balbutia Mrs Weasley, troublée par la perspicacité soudaine de son plus jeune fils.
- Il était sûrement en train de faire du zèle ! dit amèrement Ginny pour cacher son angoisse.
- Je l'espère ! répondit Mrs Weasley d'une voix tremblante.
Elle porta sa tasse à ses lèvres et se brûla avec l'infusion de coquelicot.
- Si tu penses que Percy pouvait être avec ceux qui ont attaqué Papa… commença Ron, d'une voix blanche.
Sa mère cacha son visage dans ses mains. Ginny se mit à se ronger les ongles. Harry cessa de faire tourner sa tasse entre ses doigts.
- Non ! s'écria-t-il. Percy ne s'allierait jamais avec des Mangemorts ! Pas après ce que Peter lui a fait subir. Et il ne porterait certainement pas la main sur son père ! Mr Weasley ne l'aurait pas ramené ici, sinon !
- Oh ! Harry ! Mon chéri ! s'exclama Mrs Weasley les larmes aux yeux.
Elle tendit la main vers lui pour le remercier de lui donner des raisons d'espérer en son fils.
- C'est gentil à toi, Harry, d'essayer de nous remonter le moral, renifla Mrs Weasley. Surtout après tout ce que Percy a bien pu dire sur toi !
Harry haussa une épaule.
- Dans le fond, il n'a pas tout à fait tort. C'est un peu à cause de moi que vos enfants courent souvent mille dangers…
Mrs Weasley rougit violemment. Ginny ouvrit la bouche pour se récrier. Ron la devança :
- C'est bien vrai ! fit-il. Mais, souviens-toi, il n'y a que moi qui aie le droit de le dire !
Harry lui sourit. Ron se leva. Il alla s'appuyer à la porte de la cuisine, presque en face de l'entrée.
- Mais qu'est-ce qu'elle fait, là-bas ? l'entendirent-ils murmurer au bout d'un moment.
- Et ce guérisseur ? Quand est-ce donc que Lupin va le ramener ? reprit-il un peu plus tard.
Molly se leva à son tour. Elle prit la tasse d'infusion de son fils et la lui apporta. Ron terminait de boire lorsque la porte du bureau s'ouvrit vivement. Rogue sortit, immédiatement suivi de Lupin. Ils se dirigèrent vers le hall sans un regard vers la cuisine. Ron garda longtemps encore le regard fixé sur la porte d'entrée. Lorsqu'il rompit le silence ce fut pour demander :
- Pourquoi Papa ne voulait-il pas l'emmener à Ste Mangouste ?
- Il a dit que ce serait là qu'ils viendraient le chercher en premier, répondit Ginny.
Harry et Ron se regardèrent, déconcertés. Pourquoi voudraient-ils le chercher ? Pour terminer le travail, songea Harry. Mais pourquoi ? Que leur importait Percy Weasley ? Il ne faisait même pas partie de l'Ordre et il répandait partout son opposition à Potter. Il sentit à nouveau le doute s'insinuer en lui. Il se répéta ses propres paroles, qu'il avait prononcées quelques moments plus tôt. Il se les répéta encore une bonne dizaine de fois, son regard rivé à celui de Ron. Il savait qu'il faisait de même de son côté et que son ami passait en revue toutes les raisons qui faisaient que Percy ne pouvait pas être un Mangemort. Ron revint s'asseoir à table. Il observait le visage pâle de Ginny et celle-ci se mit à rire. C'était un fou rire nerveux qu'elle n'arrivait pas à calmer.
- Quand je pense ! commençait-elle sans pouvoir aller plus loin… Quand je pense… qu'il recommençait à peine à revoir Pénélope !
- Elle l'avait laissé tomber ? demanda Ron distraitement, ses pensées envolées vers Hermione.
- Non ! se mit à rire Ginny de plus belle. C'est lui qui avait mis de l'espace entre eux après son enlèvement. Il m'a dit qu'il ne voulait pas qu'elle le voie dans l'état dans lequel Pettigrew l'avait mis.
- Je le comprends… fit Ron sans réfléchir. Il n'était pas beau à voir et complètement désartibulé des méninges… Cette pauvre Pénélope se serait sauvée d'épouvante.
- Ensuite, il n'a pas voulu la revoir parce qu'il avait honte…
- Il pouvait ! continua Ron toujours ailleurs.
- …De sa rétrogradation au service du tamponnage des permis des animaux de compagnie. Mais comme il avait l'assurance de changer de service bientôt… il a repris contact avec elle, il y a un ou deux mois de cela.
- C'est bien… fit Ron. Je suis content qu'il ait retrouvé sa petite amie. Je me souviens quand elle a été pétrifiée. C'était en même temps qu'Hermione.
Il se tourna vers la porte à ce moment.
- On n'a pas sonné ? demanda-t-il.
- Non, Monsieur, répondit Deepher.
Ron lui lança un regard en coin. Mrs Weasley mit sa main sur celle de son fils et celui-ci la regarda avec terreur.
- Qu'est-ce qui t'inquiète, Ron, mon chéri ? demanda-t-elle dans un sourire apaisant.
- Cette fois, on a sonné ! déclara-t-il tandis que retentissait la sonnette de la porte.
Il courut à la porte, heureux d'échapper aux attentions de sa mère et à ses questions indiscrètes. Il ouvrit la porte et Hermione entra suivie de Lupin. Mrs Weasley se leva à son tour.
- Hermione, ma chérie ! Viens prendre une tasse d'infusion… Deepher ?
Elle suivit Lupin qui se hâtait dans le couloir.
- Remus ! l'appela-t-elle. Est-ce que je peux aller le voir ?
Lupin revint sur ses pas, un sourire doux sur son visage las. Il caressa de sa main la joue pâle de Molly.
- Pas encore, murmura-t-il. Je dois voir Dumbledore et Maugrey et ramener quelques potions à Severus. A mon retour, peutêtre, te laisseront-ils le voir.
Il repartit à grands pas vers le bureau et la porte se referma sur lui. Mrs Weasley revint à regrets vers la cuisine. Du pas de la porte, elle se précipita alors sur Hermione, l'arracha aux bras de Ron, la fit asseoir, posa la tasse que Deepher apportait devant elle et lui dit :
- Bois cela, ma chérie. Tu te sentiras mieux après. Raconte-moi ce qui se passe.
- Je crois que vous en avez plus besoin que moi, Mrs Weasley, répondit Hermione très calme.
Elle repoussa la tasse vers la mère de ses amis et l'invita à la boire elle-même. Ron s'approcha vivement de la jeune fille. Il mit sa main sur son épaule et resta debout derrière elle, le regard fixé sur sa mère. Mrs Weasley parut se rendre compte que les jeunes gens posaient sur elle des yeux inquiets. Deepher manifestait par de petits gémissements craintifs toute son angoisse. Elle prit une grande inspiration et se força à sourire.
- Que peux-tu nous dire, ma chérie ? dit-elle enfin. Que t'ont-ils autorisé à nous dire ?
Hermione se tourna légèrement vers Deepher sur un sourire aimable.
- Puis-je avoir une tasse de thé, Deepher, s'il te plait ?
L'Elfe claqua des doigts et l'eau se mit à bouillir dans la casserole. D'un geste, il ouvrit le placard et fit venir à lui une tasse à thé et la théière assortie.
- Miss Hermione prendra-t-elle du lait dans son thé ? s'empressa-t-il tandis que Ginny se rapprochait de sa mère.
Ron prit une chaise qu'il colla à celle d'Hermione. Harry ne bougea pas de sa place. Il entendait très bien d'où il était et il ne voulait pas interférer dans la vie de famille de ses amis. Il ne souhaitait pas ressentir le malaise qui l'avait étreint lorsque qu'il s'était vu contraint de partager leur angoisse quand Mr Weasley avait failli mourir.
