Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.
Frudule : Soit dit en passant ils sont blasés ces jeunes, non? Il y a un blessé grave et ils trouvent le moyen de s'ennuyer profondement..! Ils s'ennuyaient déjà avant… et puis que veux-tu qu'ils fassent ? Au contraire, Percy va accaparer tout le monde et eux, ils vont rester enfermés à ne savoir que faire que d'attendre qu'on veuille bien leur donner des nouvelles… Ils n'ont rien d'autre à faire. Sans compter qu'une Molly sur les nerfsça doit pas être triste à supporter…
Lyane : Je peux te l'avouer maintenant, je suis accros à ta fic. Je vais bientôt monter un groupe des "adeptes des Secrets d'Hermione anonymes". Bonjour, je m'appelle Lyane et je suis une Secrets d'Hermione Addict… MDR !
Pour soigner ton addiction je ne peux que te conseiller de continuer à lire, jusqu'à la fin… je ne vais pas dire jusqu'à la lie, c'est de mon travail dont on parle-là tout de même ! Je vais quand même répondre à tes questions. A dose homéopatique, on ne sait jamais tu risquerai l'overdose !
Est ce que Mc Gregor a vraiment des sentiments pour Harry ou pas? Grande question ! Aura-t-on la réponse un jour ? Et puis est-ce qu'Harry a des sentiments pour McGregor ? parce qu'après tout, faudrait peutêtre lui demander son avisà ce pauv' gars !
Et sinon, est-ce qu'il va finir avec ginny? C'est que je veux le caser, le survivant, moi. Oui, je l'ai bien compris… Mais tu penses bien que si je te le dis, là, maintenant, y aura plus de suspens…
Et que va devenir Hermione plus tard? Je veux dire, quelles études elle va choisir? Je l'aurai bien vu dans la recherche médicale magique, avec des inventions de potions, de remèdes, de nouveaux traitements, etc. : Ha ! grande question également ! Qu'est-ce qu'elle veut faire Hermione plus tard ? Faudra attendre un peu plus tard pour savoir ce qu'elle veut faire… et encore un peu plus pour savoir ce qu'elle fera ! Ben oui quoi ! On fait pas ce qu'on veut dans la vie !
Ayako :Non je n'avais pas oublié le mauvais caractère de Sev dans ma description de Severus Snape, l'homme parfait. Voila pourquoi je préconisait quelques sorts de Silencio... J'avais bien compris. C'est juste que… même avec un sort de silencio… il garde son sale caractère de misanthrope aigri avant l'heure, ce cher Severus… Mais je l'aime bien quand même. J'ai un faible pour les gens qui souffrent… dit-elle dans un soupir en levant les yeux au ciel…
En parlant de Sev, il s'adoucit il complimente Hermione ou lieu de la traiter d'insupportable "je sais tout", est-il complêtement desepéré? Ha ! Pourquoi Severus Rogue a-t-il accepté d'établir une relation de cette sorte avec Miss Je-Sais-Tout ? Mystère et boulettes de mort aux rats… Une explication peutêtre, mais pas pour tout de suite…
Rah le rat s'est encore enfui rebrandit la pancarte "pour l'extermination des animagus rat dans l'univers d'Harry Potter" j'ai vraiment hate qu'il arrête de nuire celui-là! Faudra attendre aussi… désolée… comme je l'ai déjà dit, j'ai besoin de lui pour quelque basse besogne bien ignoble…
Et elle est pas un peu bcp superficielle la Fleur (elle a plus peur pr son divan que pr percy, on la comprends à moitié ms qd même ça se fait pas!) Hahahahhaha ! Mais Fleur, elle est superficielle ! C'est pas sa faute, c'est JKR qui l'a écrite comme ça… ! mais il faut dire à sa décharge (celle de Fleur) que Percy est quand même un personnage qui reste un peu flou pour elle… et puis elle ne réalise pas… elle a à peine entendu ce que Ron a dità part les mots divan et sang partout !
Chapitre 57
La Visite à Percy
Vers le milieu de l'après midi, Bill revint chercher sa mère. Elle se hâta de le suivre, recommandant aux enfants de rester sagement dans le salon.
- Où veut-elle qu'on aille ? grogna Ginny qui faisait apparaître et disparaître des étoiles scintillantes au bout de sa baguette par désoeuvrement.
Elle se tourna vers son frère :
- Tu crois qu'ils nous laisseront le voir ?
Ron haussa une épaule. Il parut se plonger dans ses réflexions stratégiques. Il aurait donné n'importe quoi pour se trouver au dernier étage de l'immeuble avec Percy, et en même temps n'arrivait pas à lui pardonner les paroles blessantes qu'il avait pu avoir envers Harry et Hermione. Il se tourna à son tour vers cette dernière.
- Il t'a dit quelque chose quand tu étais là-bas ? demanda-t-il d'une voix étrange.
Hermione referma le livre sur le transplanage d'un geste hésitant.
- Il est très perturbé, tu sais… mais il n'a pas été désagréable avec moi. Il n'en avait pas la force.
Elle terminait de parler qu'ils entendaient dans le couloir les voix de Bill et du Professeur Rogue. Ils devinèrent que celui-ci entrait dans le bureau de Dumbledore tandis que Bill faisait signe à son frère et sa sœur de le suivre.
- Il veut vous voir, dit-il. Votre visite ne lui fera pas plus de mal que l'énervement. Venez donc ! insista-t-il comme Ron hésitait.
- Vas-y Ron, conseilla Hermione. N'oublie pas qu'il tient à toi.
Bill le fit passer devant lui.
- Ça ne durera pas longtemps, va ! promit-il.
Harry invita Hermione à prendre la place de Ron face à lui devant l'échiquier. Elle refusa d'un geste de la main mais vint quand même s'asseoir à la table. Elle posa le Code du Transplanage à côté d'elle et observa un moment le jeu.
- Tu es en échec Harry, dit-elle.
- Je sais, fit Harry en souriant. Coincé de tous côtés ! et tu veux que je te dise, j'ai l'impression qu'il en va de même pour ma vie.
Il prit un pion qu'il posa sur la table. Autour de lui il disposa le Roi noir, le Roi blanc, les Fous et les Cavaliers.
- Même pas besoin de m'enfermer dans la Tour ! murmura-t-il. On me traque jusqu'au plus profond de mes rêves…
Il ne leva pas les yeux vers Hermione. Il ne voulait pas voir son regard plein de compréhension, ou de compassion, ou de quoi que ce fût d'autre. Il ôta ses lunettes et frotta ses yeux et son front. Le contact avec sa cicatrice lui faisait mal. Il frotta dessus un peu plus. Hermione retint sa main.
- Harry ! murmura-t-elle. Ça suffit.
Il remit ses lunettes sur son nez.
- Quel week-end de m…
Il s'interrompit et se mordit les lèvres.
- Je ne te le fais pas dire ! lui sourit Hermione. J'ai vraiment hâte de retourner à Poudlard. Là-bas au moins, le silence est plus supportable.
Harry haussa un sourcil :
- Quel silence ? Le seul moment où il y a du silence, c'est quand on est en cours avec Rogue ! Et encore, moi, j'ai Ron à côté de moi qui râle parce que tu es trop loin de lui…
Hermione se mit à rire et Harry consentit à sourire.
- Alors, cette conversation sérieuse ? demanda-t-il pour chasser la mélancolie qui s'emparait de lui à nouveau.
- Oh ! fit Hermione en levant les yeux au ciel. Tu sais bien : ce n'est pas ce qu'il dit qui est important…
- C'est ce qu'il ne dit pas ! s'exclama Harry. Heureusement pour lui qu'il est tombé sur une fille qui sait lire entre les lignes et entendre entre les mots… Au fait, hésita-t-il… et à propos de lire entre les lignes… tu as compris ce que voulait dire Lupin ?
- A propos des histoires de famille entre Rogue, Sirius et Malefoy ? Je n'y ai pas vraiment réfléchi. Entre Sirius et Malefoy, ils sont cousins par alliance. Entre Malefoy et Rogue, leurs familles sont liées, ne serait-ce que par amitié ou tout au moins affinités politiques… Pour Rogue et Sirius, le seul point commun que nous avons trouvé c'est Bellatrix. Et le seul à espérer une alliance était Rogue, car s'il aimait Bellatrix, la réciproque n'était pas vraie. Franchement, Harry, je ne vois pas. Il nous manque sans doute une pièce du puzzle. Demande donc à Ron.
Elle posa la Reine noire devant elle, prit le Fou blanc, et les deux Cavaliers.
-Ça, ça devrait l'inspirer !
Elle reprit le Code du Transplanage et retourna dans son fauteuil. Harry resta un moment à observer les pièces du jeu d'échec. Elle n'avait même pas pris la peine de réfléchir, il en était certain. Elle lui avait toujours répété qu'il devait renoncer à savoir. Et Lupin, n'était-ce pas ce qu'il lui avait conseillé également, avec sa manière de ne rien dire totalement déconcertante. Ils l'énervaient, tous ces gens qui savaient et qui voulaient garder pour eux leurs secrets ridicules ! Il balaya d'un geste rageur les pièces sur la table. Un concert de protestations s'éleva. Les Cavaliers lui lancèrent une grossière injure. La Dame blanche les traita de rustres. Ils commencèrent à s'invectiver les uns les autres et se promettre les pires châtiments lors de la prochaine partie.
- LA FERME ! cria Harry.
Hermione leva un sourcil de son code. Elle le referma en soupirant et proposa à Harry de la suivre dans la cuisine. Le jeune homme la suivit, tout en l'avertissant qu'il était hors de question qu'il prît encore de cette affreuse infusion de coquelicot.
- J'ai mieux que cela ! fit Hermione en souriant.
Elle disparut dans la réserve et revint avec deux bouteilles de bièraubeurre.
- Les jumeaux les ont cachées pour eux, mais tant pis ! Ils ne t'en voudront pas de noyer ton cafard dans leur réserve personnelle… De toutes façons, ils ne le sauront pas !
Elle leva sa bouteille et la choqua contre celle d'Harry.
- A ta santé Harry !
Le jeune homme porta le goulot à ses lèvres. Il but, les yeux éberlués sur Hermione. Décidemment, cette fille était pleine de surprises. Le bienêtre de la bièraubeurre l'envahit lentement. Il sourit à Hermione et il lui dit "merci."
Percy était couché sur un lit, comme ceux qu'on trouvait à Ste Mangouste, dans une pièce assombrie par des volets baissés. Il y avait dans l'air une odeur un peu fade, de poussière et de renfermé, avec par-dessus et presque coutumière, l'effluve légère de l'infirmerie de Mrs Pomfresh. Ron ne pouvait détacher son regard des bandages tachés de sang qui enserraient le torse et le ventre de son frère. Ginny était déjà auprès du lità côté de sa mère. Bill poussa Ron dans le dos.
- Tu n'es pas venu jusqu'ici pour rien, tout de même, lui murmura-t-il.
Ron s'approcha lentement. Percy tourna lentement la tête vers son frère. Il lui tendit la main. Ses cheveux paraissaient rouge sang tant il était pâle. Ses tâches de rousseur semblaient translucides. Sa respiration hachée faisait mal à Ron. Il s'agenouilla devant le lit et prit la main que Percy lui présentait obstinément. Il la serra dans les siennes.
- C'est encore cette sale ordure de Pettigrew qui t'a fait ça ? murmura-t-il.
Sa gorge lui faisait un mal de chien et ses yeux soudain étaient chauffés comme à une flamme vive.
- Je suis désolé, Ron… souffla Percy. Je ne t'ai pas dit que des choses gentilles dans mes lettres…
Ron haussa les épaules :
- Je les ai pas lues, alors…
Percy tenta de sourire.
- Tant mieux. Je voudrais te dire que je ne pensais pas ce que je disais sur toi et sur le fait que tu te laissais influencer, sur ton caractère faible et tout ça… Je me suis trompé…
Il tourna encore la tête vers Ginny.
- J'ai voulu me servir de toi Ginny… Je le regrette, parce qu'avec Charlie, tu es la seule qui ait eu assez confiance en moi pour continuer à me voir tel que vous voudriez que je sois…
Ginny se pencha sur lui pour l'embrasser. Elle pleurait sans retenue.
- Mais pourquoi tu t'es lancé sur cet affreux bonhomme ? s'écria-t-elle.
- Pour l'empêcher de tuer votre père ! répondit Mrs Weasley en retirant Ginny du corps blessé de son frère.
- Mais… Mais… fit Ron abasourdi. Pourquoi tu ne lui as pas jeté un sort ?
- Dans le dos ? dit Percy. Ça ne se fait pas ! Et puis, j'avais laissé ma baguette sur mon bureau…
Il ferma les yeux et ses lèvres murmurèrent quelque chose que Ron n'entendit pas.
- Qu'est-ce qu'il dit ? demanda-t-il en tendant l'oreille.
- Qu'il est un imbécile, répondit Bill arrivé lui aussi au chevet de son frère.
- Mais çaça fait longtemps qu'on le sait ! s'écria Ron, le souffle court et les yeux scrutant encore chaque pouce des bandages.
Le coin des lèvres de Percy se releva imperceptiblement. Ginny revint vers son frère. Elle embrassa son front moite.
- Tu veux que j'envoie un hibou à Pénélope pour lui expliquer, dès qu'on sera retournés à Poudlard ? demanda-t-elle.
Percy secoua la tête lentement.
- Qui voudrait d'un idiot ? Ils se sont bien fichus de moi… Je vais être la risée de tout le Ministère… comment ai-je pu les croire ?
- Parce que tu es le Benêt en Chef, renifla Ron. Tout le monde le sait ! Tu l'as assez crié sur les toits !
- Ron ! gronda doucement Mrs Weasley.
Elle prit la tête de Percy contre elle et le berça. Elle fit signe à Bill de ramener les enfants à l'étage du QG. Ron et Ginny tournèrent une dernière fois les yeux vers leur frère. Il avait son bras autour de la taille gironde de sa mère. Des sons étouffés s'échappaient de son visage enfoui dans ses rondeurs généreuses.
- Qu'est-ce qu'il dit ? demanda Ron tandis que Bill fermait la porte derrière eux.
Bill lui lança une claque derrière le crâne.
- Il dit rien, imbécile !
- Il pleure, ajouta doucement Ginny en essuyant elle-même une larme au coin de son œil.
Le retour dans la cuisine fut silencieux. Bill appela Deepher pour qu'il prépare du thé pour sa mère. Hermione lui apprit que l'Elfe était parti avec Fleur dans l'appartement de cette dernière afin de l'aider à tout ranger et nettoyer. Elle se proposa pour porter son plateau à Mrs Weasley et se mit à préparer du thé. Ron désigna les bouteilles de Bièraubeurre sur la table et demanda où ils les avaient trouvées.
- Hermione est allée les chercher dans la réserve cachée des jumeaux, expliqua Harry.
L'air bouleversé de ses amis lui disait qu'ils auraient bien besoin eux aussi d'un remontant. Hermione comprit le regard de Ron et Bill. Ginny s'exclama :
- Les jumeaux t'ont mise dans la confidence ?
Hermione reparut des bouteilles à la main qu'elle posa sur la table. Ron se précipita pour les déboucher et en tendit à son frère et sa sœur.
- Les jumeaux ne parleraient pas, même sous la torture ! dit Bill en essuyant sa bouche d'un revers de manche.
- C'est juste ! fit Hermione. Mais, tu vois, Ron, lorsque tu montres un peu de respect et de confiance à un elfe de maison, il arrive qu'il te le rende !
Ron se mit à rire, un peu confus. Et tandis qu'elle s'avançait vers la table pour terminer sa bouteille avec les autres, il la prit par la taille et l'attira contre lui. Il l'embrassa, un peu maladroit, sous le regard malicieux de Bill. Harry baissa les yeux sur sa bouteille vide. Etait-ce l'effet de la Bièraubeurre ? Il avait une furieuse envie de rire.
- Hum ! fit-il. Comment va Percy ?
Ginny fit une grimace. Ron haussa une épaule. Il s'assit près de sa sœur, le bras toujours autour de la taille d'Hermione.
- Pas très bien à vrai dire, répondit Bill en faisant tourner sa bouteille entre ses mains. Rogue doit revenir ce soir. Et maman doit rester auprès de lui pour surveiller sa fièvre. Il a encore saigné. Tonks devait aller à Ste Mangouste pour voir si un médicomage, sympathisant de l'Ordreétait disponible ce week end pour rester avec lui. Rogue dit que s'il arrive jusqu'à lundi on pourra espérer le sortir de là.
- Pauvre Percy ! soupira Hermione.
Elle s'assit sur le genou de Ron qui ne voulait décidemment pas la lâcher.
- Pourquoi le plains-tu ? demanda le jeune homme. Il n'a pas été tendre avec toi non plus. Et il n'est pas ton frère pour que tu lui pardonnes aussi facilement.
Hermione passa son bras autour du cou de Ron et sa main dans ses cheveux roux.
- Il doit aller encore plus mal dans sa tête que dans son corps, ce qui n'est pas peu dire ! soupira-t-elle à nouveau.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Ginny tandis que Bill fixait son regard sur la jeune fille par-dessus sa bouteille.
- Je veux dire qu'il avait déjà pris un sacré coup dans ses certitudes au sujet de Fudge…
- Il n'avait pas changé d'avis sur lui ! précisa Ron, un rien acerbe.
- On ne peut lui reprocher cela, répondit Hermione un rien narquoise. Les Weasley ont ceci en commun : fidèles à leurs convictions, jusqu'à l'obstination…
Ron cacha une grimace en prenant une nouvelle gorgée de bièraubeurre.
- Ces hommes, qui se sont fait passer pour des partisans de Fugde alors qu'ils étaient des Mangemorts, se sont servis de sa loyauté envers le Ministre, de son désir de bien faire, de son ambition à devenir quelqu'un que l'on respecte… On s'est joué de lui et de ses opinions…
- Tu veux dire qu'on l'a pris pour un idiot ! estima Ron.
- Sans compter que ces hommes ont tenté d'assassiner son père, qu'il a renié mais qui reste son père, et que lutter contre eux c'est se ranger du côté de Harry Potter –Harry leva sa bouteille vide- et Dumbledore qu'il rend responsables de la destitution de son ancien modèle…
- C'est trop compliqué pour Perce ! fit encore Ron.
- C'est trop compliqué pour n'importe qui, Ron ! fit Hermione avec une claque sur le sommet de son crâne.
- Aïe ! se plaignit Ron.
- C'est bien ce que doit penser Perce aussi ! lui répondit Bill, un peu moqueur. Tu as raison, Hermione. J'aimerais pas être à la place de Percy. Tant de certitudes qui fichent le camp comme ça, c'est pas bon pour le moral...
- Vous croyez qu'il va changer d'avis à propos d'Harry… murmura Ginny.
- S'il change d'avis à propos de Fudge, il n'y a pas de raison qu'il n'en change pas à propos de moi ! répondit Harry sur un ton enjoué.
- Il vous a déjà demandé pardon à tous les deux… commença Bill. Il pleure dans les bras de Maman… et il a pris la défense de Papa… Il n'a aucun problème avec Charlie… Harry apparemment est prêt à ne lui tenir aucune rancune…
Il leva un sourcil vers le jeune Potter comme pour lui demander confirmation de ses propos. Harry hocha la tête.
- Je crois que reconnaître ses erreurs n'est pas un signe de faiblesse, dit Harry. Je crois au contraire, qu'il faut une grande force et un grand courage pour le faire…
Bill fronça les sourcils :
- Tu discutes trop avec Remus Lupin, Harry… dit-il. Tu sais quoi ? Je vais quand même garder cette phrase en réserve pour la ressortir aux jumeaux… Parce que j'ai l'impression que le repentir de Percy, ne leur fera ni chaud ni froid…
- Peut-être, quand ils sauront qu'il a voulu aider Papa… hasarda Ginny, qui craignait, sans vouloir le dire, que l'entêtement des jumeaux ne laisse aucune place à la magnanimité.
- Ouais, fit Ron. Moi je dirais plutôt quand ils lui auront mis leur poing dans la figure chacun leur tour…
Bill leva l'index pour dire qu'il n'était pas loin de partager son avis. Il se leva et termina de préparer le thé à la place d'Hermione qu'il pria de ne pas se déranger. Il se tourna enfin vers les jeunes gens, le plateau entre les mains. Il leur fit un clin d'œil :
- Fleur n'est pas là : je transplane ! annonça-t-il fermement. Eh ! Ronnie ! D'après Charlie, un dragonça se caresse dans le sens des écailles !
Il disparut dans un bruit sec, tandis que Ron recrachait sa dernière gorgée de bièraubeurre sur la table. Hermione se leva d'un bond de son genou, presque aussi rouge que les oreilles du jeune homme. Ginny riait et pleurait en même temps, toute l'émotion de la journée débordant de son cœur et de ses yeux. Harry ne put se retenir longtemps. Il éclata de rire, laissant la tension évacuer son esprit. Hermione fit disparaître les bouteilles de bièraubeurre avant que les jumeaux n'arrivent. Ron l'observait faire, un peu inquiet et confus. Ginny pouffait chaque fois qu'elle croisait le regard de son frère. Harry prit le parti de l'emmener dans le petit salon avec lui afin de ne pas ajouter à la gêne de Ron.
Ils attendirent un long moment qu'on vînt les rassurer sur leur sort, mais personne ne semblait s'intéresser à eux. Enfin en début de soirée, alors que Mrs Weasley n'était pas encore redescendue, Rogue sortit du bureau de Dumbledore avec un jeune homme inconnu. Il resta quelques secondes à observer Harry et Ginny devant l'échiquier. Il referma la porte du salon avant qu'Harry n'eût le temps de le saluer. Ginny et lui s'interrogèrent du regard. Ils entendirent une belle voix grave, qu'ils ne connaissaient pas, enjouée et agréable dire :
- Oh ! Bonsoir ! Comment allez-vous ? Je suis heureux de vous voir aussi resplendissante !
Et la voix de Rogue, pressée :
- Venez, Higgs ! Laissons les civilités pour plus tard.
La porte du salon s'ouvrit alors que Ron demandait un peu brusquement, sembla-t-il à Harry :
- C'est qui ce type ?
- Terry Higgs, répondit Hermione sur un ton détaché. Il est guérisseur à Ste Mangouste, du moins il y termine ses études…
- Et comment tu sais ça toi ? reprit Ron, abasourdi.
- Je te rappelle que j'ai passé plus d'un mois de ma vie à Ste Mangouste et il est un des médicomages qui m'ont soignée.
- Il n'est pas encore médicomage, d'après ce que tu as dit… corrigea Ron.
Hermione leva les yeux au ciel.
- Tu as raison, Ron, prit-elle le parti de dire.
Harry fronçait les sourcils. Il avait entraperçu le visage du nouveau venu et celui-ci lui était très vaguement familier.
- Comment dis-tu qu'il s'appelle ? demanda-t-il à Hermione.
- Terry Higgs, répéta-t-elle. Tu dois te souvenir de lui, Harry. Lui se souvient très bien de toi.
Harry frappa son front de sa main.
- Terence Higgs ! Septième Année Serpentard ! Attrapeur de l'équipe de Quidditch ! s'écria-t-il tout à coup.
- Hein ? fit Ron atterré.
- Gagné ! dit Hermione, un sourire aux lèvres. Excellente mémoire, Harry !
- Ce sont mes os qui ont une excellente mémoire ! grimaça Harry. Cette brute est guérisseur ?
- Et un excellent encore, estima Hermione en s'asseyant à la table devant l'échiquier. Tu es encore en échec, Harry.
Ginny se pencha vers son amie :
- Je dirais plutôt que c'est Ron qui est mis en échec ! lui chuchota-t-elle.
Hermione jeta un œil vers le jeune homme, toujours debout au milieu du salon, la bouche ouverte.
- Tu te sens bien, Ron ? l'interpella-t-elle.
- Tu veux dire que Rogue ramène un Serpentard pour soigner Percy…? Réussit à prononcer Ron, la mine hagarde.
- Non, Ron, souffla Hermione avec une pointe d'exaspération dans le ton. Le professeur Rogue ramène un guérisseur pour soigner Percy. Qu'il ait fait partie de la Maison dont il est le directeur n'est qu'accessoire…
- Tu trouves ! s'écria Ron avec un début de colère à peine retenu.
Hermione haussa les épaules :
- Dumbledore lui fait confiance, puisqu'il est dans le secret…
- Vraiment ! insista Ron qui ne voulait pas démordre.
- Aurait-il pu transplaner dans le bureau de l'Ordre si Dumbledore ne lui en avait pas découvert l'adresse. M'est avis que ce n'est pas la première fois qu'il vient ici.
- En tous cas, dit Ron en prenant place en face d'elle, il avait l'air fort heureux de te revoir !
- J'imagine que pour un guérisseur, c'est plutôt flatteur de revoir en excellente santé un patient qu'il a reçu à l'article de la mort.
Elle planta ses yeux dans ceux de Ron et celui se mit à rougir. Il mordit ses lèvres et pourtant il ne put s'empêcher de prononcer les paroles qu'il voulait taire :
- Son intérêt pour toi m'a paru bien plus grand qu'un simple intérêt professionnel.
Il y eut un silence qu'Hermione renonça à rompre. Ce fut Ron qui parla une fois encore :
- Et puis, c'est bien de Rogue de ramener un Serpentard au QG de l'Ordre !
Ginny retint son souffle. Harry faisait de gros yeux à Ron. Hermione avait pris un visage sévère et son ton était dur lorsqu'elle lui répondit :
- Et on s'étonne que Percy se soit laissé aveugler si longtemps ! Manifestement, je ne me trompais guère quand je disais que l'obstination est un trait de caractère familial chez les Weasley. Et si elle est persévérance et loyauté chez certains, elle se change en entêtement et acharnement chez d'autres.
Elle se leva brusquement et s'appuya sur la table des deux poings :
- Tu es borné, Ronald !
- Pas autant que toi ! répliqua-t-il du tac au tac.
CRAC ! Bill apparut au milieu du salon. Un instant interdit devant la scène à laquelle il ne s'attendait guère, il pria les jeunes gens de préparer leurs affaires au plus vite. Ils repartaient avec Rogue pour Poudlard dès le soir même. Dumbledore avait décidé de rapatrier tout le monde à l'école, car il n'était pas bon de laisser des jeunes gens désoeuvrés, sans pouvoir sortir le nez dehors alors que les beaux jours arrivaient. Ginny bondit de joie. Elle courut la première faire ses bagages. Tout juste entendit-elle Bill dire "Dans le sens des écailles, Ronnie ! Dans les sens des écailles " avant de transplaner à nouveau.
Ron grommelait tout en rangeant ses affaires dans sa valise. Harry songeait qu'ils n'auraient sans doute pas l'occasion de parler à Tonks de Charlie et de Krum.
- Pourquoi ils nous renvoient aujourd'hui ? demanda Ron en colère. On n'aura pas de nouvelles de Percy !
- On en demandera à Rogue, essaya de le calmer Harry.
Il s'aperçut après avoir parlé que ce n'était peutêtre pas les bonnes paroles à prononcer pour arriver à ses fins.
- Vois donc le bon côté des choses, Ron… On s'ennuie terriblement ici. A Poudlard, au moins on peut sortir dans le parc pour prendre un peu l'air. Si Hermione nous en laisse le temps, je te l'accorde… Et puis, comme ça, elle ne risquera plus de rencontrer son guérisseur dans les couloirs…
- Pourquoi dis-tu son guérisseur ? l'interrogea Ron, le front plissé d'appréhension.
Harry se mordit les lèvres. Il se jura de ne plus jamais avoir de conversation sérieuse avec quiconque après avoir bu la moindre goutte de bièraubeurre.
- Parce que tu m'agaces ! Et que tu es ridicule !
- Et borné ? proposa Ron, pincé.
- Parfois, oui…
- Mais Harry ! C'est un Serpentard ! Et un tricheur en plus puisqu'il faisait partie de l'équipe de Quidditch !
Il s'interrompit alors qu'Harry levait les yeux au ciel.
- Oh ! Je vois ! fit-il d'un air soudainement entendu.
- Quoi ? dit Harry.
Ron le regardait avec un sourire en coin.
- McGregor passe ses vacances à Poudlard, n'est-ce pas… Tu te dis peutêtre que si on accepte que des Serpentard entrent dans cette maison, toi tu peux fort bien sortir avec l'une d'entre eux…
Harry se tourna vers Ron, délaissant son sac sur le lit.
- Très bien, Ron, puisque tu t'obstines, dès notre retour, je vais trouver McGregor pour lui demander si elle veut bien sortir avec moi. Mais c'est franchement parce que tu insistes…
Il revint vers son sac et enfonça à coup de poings son linge sale à l'intérieur. Il se mordait les joues pour ne pas éclater de rire, tout en se demandant quelle tête faisait Ron dans son dos. Puis il se demanda quelle tête il ferait, lui, si son ami le prenait au mot et le sommait de faire ce qu'il avait déclaré. Il se dit que Ron ne ferait jamais une chose pareille, et il ne sut si c'était de soulagement ou de regret qu'il soupira.
