Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Dis, McGregor veut Harry ou elle flirte juste pour le plaisir de le faire rougir? Qui sait ? Les deux, peut-être…

Krum joue-t-il un rôle important en dehors de l'humeur d'Hermione? C'est surtout sur celle de Ron qu'il influe davantage… lol ! hum… on en reparlera…


Chapitre 66

Le récit de McGregor

Bien entendu, la mésaventure de Malefoy fit le tour de l'école en moins de temps qu'il ne fallut à Ron pour raconter la scène à tous les Gryffondor réunis. Ginny enrageait d'avoir raté cela. Elle se fit rare pourtant jusqu'au repas du soir, où Malefoy ne parut pas. Les Serpentard fidèles à sa cause restèrent silencieux tandis que tous les autres élèves, toutes Maisons confondues ne se privaient pas de rire ouvertement. Hermione avait averti Ron de ne pas se vanter d'être à l'origine de la colère de Mimi Geignarde. Elle espérait que McGregor se montrerait discrète et cette dernière ne laissa apparemment filtrer aucune information quant à l'instigateur de cette bonne farce. Dumbledore, à la table des Professeur avait l'air de trouver que la plaisanterie méritait bien un éclat de rire, qu'il partagea avec le professeur Flitwck. McGonagall paraissait furieuse. Quant à Rogue, ainsi qu'à l'ordinaire, il ne laissait rien deviner de son état d'esprit.
- Vous croyez qu'il l'aura puni ? demanda avidement Neville à ses amis.
- Techniquement, il n'a pas à le faire… rappela Hermione. Il s'est fait attaquer par Mimi Geignarde c'est tout. Le seul tort qu'il a eu c'est de faire profiter tout le monde de la vue partielle de son anatomie. Quelques lignes pour lui rappeler que la décence est une vertu suffiront peut-être à sa punition… Encore qu'il n'a pas fini d'être puni par le fait : j'entends déjà les ricanements sur son passage demain, et après demain, et encore dans les quinze jours qui viennent.

Ron baissait la tête dans son assiette. Il lui arrivait encore de rire à en perdre le souffle quand il songeait à la tête de Malefoy dans le couloir, sa serviette autour de ses reins, exposant à tous les regards sa tournure efflanquée et ses épaules étroites.
- Ça lui fait deux échecs dans la journée, murmura Harry. L'un avec Dennis, l'autre avec Mimi Geignarde. Je me demande quand même pourquoi Rogue n'est pas plus inquiet que cela quant à l'apparition de la marque noire dans l'école !
Hermione laissa son regard traîner vers le groupe de McGregor.
- Si tu veux mon avis, Harry, je crois que la marque n'a pas encore fait son apparition officielle à l'école… Regarde Moon et ses camarades, ils ne comprennent pas plus que toi que tout le monde soit mort de rire et non mort de peur. D'autant que les profs n'ont pas l'air de broncher non plus…
- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Ron.
- Ellie McGregor nous donnera tous les détails ce soir, après le club de Duels…
Hermione se tourna résolument vers Harry avec un sourire :
- Alors, Harry, quel est le programme de ce soir ?
- J'ai demandé au professeur Londubat de venir nous enseigner la manière de rendre un Protego offensif, répondit Harry. Comme Bellatrix Lestrange avec la grand-mère…
Il s'interrompit brusquement. Neville avait pâli.
- C'est très difficile, continua Harry précipitamment, mais il dit que ça vaut le coup d'essayer ! Après tout nous sommes là pour apprendre à nous défendre… Je veux dire que nous n'avons pas le droit d'apprendre à lancer des Impardonnables, mais que ceux d'en face les lancent quand même, non ? Il faut bien lutter avec les mêmes armes ? Donc si on leur renvoie leurs propres sortilèges on ne pourra pas nous accuser de quoi que ce soit…
Ils le regardaient tous en silence. Neville n'avait pas repris de couleurs. Hermione parut comprendre tout à coup. Elle fit un "Oh!" et s'adressa au jeune homme à voix basse :
- Ta grand-mère n'a pas eu de problème pour avoir lancé un Avada Kadavra sur Bellatrix Lestrange, n'est-ce pas ? demanda-t-elle avec inquiétude.
Neville secoua négativement la tête.
- O… Officiellement, elle n'a jamais lancé d'Avada, murmura-t-il. Sur le rapport des Aurors, ils ont marqué que c'est Bellatrix Lestrange qui l'a attaquée. Je… Je crois que c'est le professeur Maugrey qui est intervenu… Il connaissait mes parents, vous comprenez et…
Il déglutit difficilement.
- Ils n'auraient tout de même pas envoyé ta grand-mère à Azkaban ! s'indigna Ron.
- Je suppose que Maugrey n'a pas voulu prendre le risque, lui répondit Hermione. De toutes façons, si on me demande quelque chose, ce dont je doute, je dirais la vérité : que j'ai vu la lumière verte au bout de la baguette de Bellatrix Lestrange. Et tout le monde dirait la même chose, n'est-ce pas les garçons ?
- Si tu le dis, fit Ron encore abasourdi qu'on eût pu envoyer Mrs Londubat mère en prison pour avoir voulu éliminer de la terre une bête aussi nuisible que cette psychopathe de Lestrange.

Puis Harry sentit Hermione prendre une grande inspiration pour demander à Neville :
- J'ai vu Luna, ce matin, et il me semblait qu'elle ne portait pas ses boucles d'oreilles ?
Les trois garçons se demandèrent pourquoi elle élevait la voix sur ces derniers mots.
- Heu… fit Neville, un peu désarçonné. Elle m'a dit qu'elle avait trouvé le moyen de faire tourner les anneaux autour de Saturne.
- Oh ! dit Ron en éclatant de rire. Elle cherche à te tourner la tête ?
- Tu crois ? demanda Neville avec espoir.
Hermione secoua la tête. Ron lui donna un coup de coude. Il lui désigna McGregor qui s'approchait de la table.
- Harry, appela Ron. A propos de tourner la tête, regarde donc qui arrive !
Neville pouffa dans son assiette. Harry leva les yeux et son cœur se serra un peu. Il baissa la tête. Quand il avait dit à Ron que chaque fois qu'il voyait McGregor il recevait un coup de poing dans le visage, il plaisantait. Il venait de se rendre compte que, finalement, il n'était alors pas loin de la vérité. La jeune fille ne vint pas jusqu'à eux. Ginny la rejoignit et elles partirent ensemble.
- Je crois qu'elle t'aime bien, lui dit Hermione en souriant, alors que le visage d'Harry trahissait à la fois le soulagement et la déception.
- Tu trouves ? fit Harry. Qu'est-ce que ce serait si elle ne m'aimait pas du tout !
Hermione se mit à rire avec Neville.
- Tu sais bien, reprit-elle, qu'il y a des gens qui ont des manières bien à eux de faire passer les messages…
Elle jeta un coup d'œil à Ron avant de revenir vers Harry.
- Bien que pour ma part je préfère qu'on dise les choses franchement, cela évite les malentendus…
Harry, pour sa part à lui, avait eu assez de sous-entendus pour la journée. Il poussa un soupir d'exaspération et se tourna vers Hermione.
- Ce n'est pas Ron qui a pris ta boucle d'oreille ! asséna-t-il au grand étonnement de ce dernier.
- Quelle boucle d'oreille ? demanda Ron qui ne voyait qu'une seule paire de boucles d'oreille en possession d'Hermione.
- Celles que Krum lui a offertes ! répondit Harry clairement. Elles étaient dans le tiroir de son bureau dans la salle des Préfets et quelqu'un lui en a volé une.
Hermione ferma les yeux. Ron blêmit. Neville trouvait la conversation très intéressante.
- Je voulais les emmener au labo pour en faire de la poudre de météorite, se défendit Hermione par avance. Mais je ne voulais pas que tu les voies parce que j'avais peur que tu te mettes en colère…

Ron était prêt à ouvrir la bouche. Il la tint fermée devant l'air désolé de la jeune fille.
- Et pourquoi as-tu cru que c'était moi qui avais pris l'une d'entre elles ? se décida-t-il à demander un peu blessé qu'on pût le croire aussi vindicatif et tortueux.
- Je ne sais pas… Mon tiroir n'a pas été forcé et tu es le seul à connaître le contre sort pour l'ouvrir.
- Non ! répondit Ron. Ginny le connaît aussi.
- Mais… fit Hermione décontenancée. Pourquoi Ginny aurait-elle volée une boucle d'oreille ? Elle n'avait qu'à me la demander. Je lui aurais donné les deux !
Ron reposa ses couverts sur la table.
- Et moi ? que voulais-tu que j'en fasse ? Si j'avais dû voler une boucle d'oreille pour t'empêcher de penser à Krum, j'aurais volé les deux ! Et je les aurais jetées dans les toilettes de Mimi Geignarde ! Et…et… j'aurai tiré la chasse dessus !
- C'est ce que j'aurais dû faire ! murmura Hermione amèrement.
- Non, dit Ron. Tu aurais dû venir m'en parler directement, au lieu de te confier une fois de plus à ton ami Harry.

Il se leva de table et les quitta sans leur adresser un regard.
- Il est en colère ! fit Neville.
- Ça lui passera, dit Harry pour rassurer Hermione.
- Il est très en colère ! insista Neville.
Il désigna du menton l'assiette de Ron :
- Il n'a pas pris son dessert…
Harry se mit à rire, un peu nerveux. Hermione se décida à suivre leur ami. Il était un peu tard pour une explication, mais peut-être réussirait-elle à éviter que ce malentendu ne prît des proportions incontrôlables.

Les premiers à se montrer au club de Duels furent, comme d'habitude, Neville et Luna, immédiatement suivis de leurs camarades de Serdaigle et Gryffondor. Les Poufsouffle arrivèrent en même temps que les Serpentard, à la grande surprise de Ron, appuyé à une table au fond de la classe. Harry remarqua tout de suite que ses condisciples de Poufsouffle entouraient surtout Dennis, dont le visage meurtri attirait la considération plaintive des filles de toutes les Maisons. Le Préfet de Serpentard adressa un clin d'œil complice à Harry quand il passa devant lui, entouré des jeunes filles de sa Maison qui disputaient aux autres le droit de se pendre à son bras. Enfin, Hermione entra dans la salle, un peu essoufflée.
- Désolée, Harry, s'excusa-t-elle à voix basse. Je cherchais Ginny mais je ne l'ai pas trouvée…
- Tu n'es pas en retard, lui répondit Harry. Le professeur Londubat n'est pas encore arrivé.
Il tourna le dos à la salle pour lui murmurer très vite si elle avait pu remettre les pendules à l'heure avec Ron. Elle haussa les épaules. Le jeune homme ne voulait rien entendre. Harry regretta d'avoir posé la question lorsque les yeux d'Hermione se remplirent de larmes. Heureusement pour lui, Algie Londubat pénétra dans la classe, accompagné de Ginny et McGregor avec qui il paraissait en grande discussion.
- Eh bien, Harry, mon garçon, dit il en se frottant les mains, je suis heureux de voir que ces vacances n'ont pas altéré l'enthousiasme de vos camarades pour votre club de Duels ! Je vois même quelques nouvelles têtes ! Ah non ! Excusez-moi, Dennis, voulez-vous, je ne vous avais pas reconnu.
Dennis leva la main pour signifier qu'il excusait volontiers le professeur.
- Vous n'auriez pas une parade à nous apprendre pour éviter les attaques dans le dos, Professeur ? demanda-t-il.
- Hélas ! répondit Algie en riant. Je ne connais qu'un homme capable de ce genre de chose… mais brrr ! que Merlin me garde de lui ressembler un jour !
Harry se mit à rire. Il lui était souvent arrivé d'envier l'œil magique de Maugrey, mais lui ressembler n'était pas ce à quoi il aspirait le plus au monde.

Le professeur Londubat reprit la parole. Il leur montrerait ce soir-là, à la demande expresse et quasi-générale, un sortilège de sauvegarde qui n'était pas au programme de la scolarité à Poudlard. Compte tenu de la situation préoccupante qui les attendait à leur sortie de l'école, ne serait-ce que pour les vacances d'été, le Directeur l'avait autorisé à leur expliquer en quoi consistait ce charme du bouclier particulier. Après tout, ceux qu'ils auraient peut-être à combattre se moquaient parfaitement du programme scolaire. Il demanda à Harry de lui lancer un Stupéfix et Harry se retrouva à terre, touché par son propre sortilège. Algie Londubat le désensorcela aussitôt sous les commentaires époustouflés des élèves présents.
- Vous voulez dire, traduisit McGregor pour tous, que ce bouclier peut retourner n'importe quel sortilège à son envoyeur, Monsieur ?
- Non, Miss McGregor, répondit le professeur. Je ne vous cacherai pas que c'est un sortilège très difficile à réussir. Je doute qu'avant la fin de l'année beaucoup d'entre vous le maîtrisent. Cependant, il faut bien commencer quelque part. Il demande beaucoup d'entraînement, car il faut non seulement maîtriser la difficulté qu'il représente, mais aussi la puissance du maléfice qu'il doit renvoyer. Aussi plus le sorcier que vous aurez à combattre sera puissant, plus il vous faudra de force pour activer ce bouclier.

Il leur montra le geste et la formule à employer : un Reflecto prononcé non pas en levant la baguette mais en visant celle de l'adversaire. Puis il les invita à s'entraîner, avec des sortilèges inoffensifs pour le moment. Il garda Harry près de lui. Les autres se tournèrent vers leurs camarades pour former les duos habituels. Il ne resta que Ron et Hermione sans partenaire. Personne n'avait songé à les séparer. Ils se retrouvèrent face à face, par la force des choses.
- Tu commences ou je commence ? demanda Hermione.
- Je commence, répondit durement Ron.
Il leva sa baguette et lança un "Expelliarmus" qui arracha celle de la jeune fille de sa main. Hermione fut projetée en arrière et tomba sur Anthony Goldstein.
- Eh ! fit Padma Patil à Ron. Elle n'était même pas prête !
Elle se précipita pour aider Anthony à relever Hermione. La jeune fille se tenait les reins. Elle se baissa pour ramasser sa baguette, dans un silence gênant.
- J'avais dit "inoffensif", précisa le professeur Londubat avec un sourire amusé.
- Ce n'était qu'un tout petit "Expelliarmus", fit Ron. Et je doute que les mangemorts nous laisse le temps de nous mettre en garde, ajouta-t-il sur un regard noir à Padma.
Il revint vers Hermione :
- A ton tour ! Voyons ce que tu sais faire.

Chacun se remit au travail. Harry garda un œil sur Hermione. Il voyait sa baguette qui tremblait depuis sa place. Le professeur le rappelait à l'ordre. Il essaya de se concentrer sur le charme du bouclier. Il n'arrivait à créer qu'un simple bouclier. Puis il vit Hermione lancer à son tour un Stupéfix sur Ron. Le jeune homme dévia le sort sur Dawson qui reçut de plus un sortilège du saucisson de la part de son partenaire. La jeune fille resta au sol une bonne partie de la séance, personne apparemment n'ayant l'idée de la désensorceler. Ron reprit l'offensive, un peu moins brutal à chaque nouvel assaut. Hermione retrouvait elle aussi son assurance. Rassuré sur ses amis, Harry put se consacrer à son propre entraînement.

A la fin de la séance, peu nombreux étaient ceux qui avaient réussi à opposer à leur partenaire autre chose qu'un simple bouclier. Harry était parvenu à renvoyer quelques secondes le rayon du professeur Londubat. Contre l'un de ses camarades, nul doute qu'il aurait réussi à toucher son adversaire. Mais, ainsi que le lui fit remarquer l'oncle de Neville, ce n'était pas contre l'un de ses camarades qu'il aurait à combattre bientôt.
- Qui peut le plus, peut le moins, ajouta le professeur avec bienveillance.
Il le félicita pourtant et lui conseilla de s'entraîner contre les meilleurs de ces condisciples à la précision de son geste. Il quitta la classe en même temps que la plupart des élèves. Il ne resta bientôt autour d'Harry que ceux qui étaient impliqués dans la lutte active contre Malefoy. Green était parmi eux. Harry glissa un mot à l'oreille de Neville et celui-ci proposa au Serpentard d'aller faire le guet derrière la porte. Green manifestement aurait bien voulu refuser. Il sentit cependant qu'il ne devait pas insister dans ce sens. Visiblement contrarié, il suivit le jeune Londubat.

Chacun de ceux qui avaient été chargés de faire leur enquête fit son rapport. Ils n'apportèrent que peu de nouvelles informations, si ce n'était quelques noms de plus ou de moins à ajouter aux listes déjà constituées. Les "capitaines" reçurent les ordres qui tenaient en peu de mots : veiller au grain et faire en sorte que la Marque Noire ne hante pas les couloirs de l'école. Les regards se tournèrent aussitôt vers Dennis. Tous attendaient ce moment avec impatience. Le jeune homme fit son récit avec une pointe de suffisance qui fit sourire McGregor et Hermione. Bien que son histoire ne fut pas glorieuse, il se trouva nombre de filles pour glapir de peur lorsqu'il raconta qu'on lui avait lancé dans le dos un sortilège du saucisson, dans les toilettes des quartiers des Serpentard. Ses agresseurs avaient profité de son immobilité pour le rouer de coups et le menacer de mille morts s'il continuait à fréquenter le club de Duels et la Salle des Quatre Maisons. Crabbe et Goyle le frappaient sans retenir leurs coups, au visage, dans le ventre, le dos. Il ne pouvait même pas se tordre de douleur. Puis, Moon s'était approché. Il lui avait arraché son insigne de Préfet et avait déposé à la place un papier. Il n'avait su que c'était la Marque des Ténèbres que lorsque McGregor, appelé par l'un de leurs camarades, l'avait désensorcelé. Elle avait voulu l'emmener chez Mrs Pomfresh. Ou au moins voir Granger. Il avait refusé. Il n'était peut-être pas beau à regarder (plusieurs filles firent entendre des soupirs désolés) mais Crabbe et Goyle devaient le voir ainsi pour leur montrer que ce n'étaient pas leurs menaces qui lui faisaient peur. Presque tous les garçons approuvèrent. Puis, McGregor prit le relais de l'histoire. A la fin des cours, elle avait suivi Moon discrètement. Elle avait profité d'un couloir désert pour le pousser par surprise dans un cachot vide. Une éprouvette de poudre d'Estourbinette avait fait le reste, même si elle ne donna pas de détails sur la manière dont elle s'y était prise pour assommer Moon, qui faisait tout de même deux bonnes têtes de plus qu'elle, sans utiliser sa baguette. Il n'avait pas eu le temps de la reconnaître. Il était tombé raide sur le sol. Elle avait alors récupéré l'insigne de son camarade dans sa poche. Quant au papier qui portait la marque, elle l'avait déchiré en menus morceaux et les avait enfoncés dans la bouche de Moon.
- Je lui aurais bien dit de se torcher avec, conclut-elle dans le silence stupéfait, mais il ne pouvait m'entendre.
Les murmures s'élevèrent, certains de crainte, d'autre d'admiration. Harry réclama la parole de quelques "Hum!" embarrassés.
- Je crois, commença-t-il prudemment, que le but de Malefoy et sa bande est de semer la terreur dans l'école avec cette marque. Un peu comme font les mangemorts à l'extérieur. Nous devons garder cela pour nous. N'effrayons pas nos camarades. Il nous faudra veiller à ce que cette histoire ne s'ébruite pas. McGregor a eu un excellent réflexe. Ils sont plus troublés de n'avoir pas d'échos de leurs exploits que nous à cause de leur Marque…
- Il faudrait quand même que les professeurs soient avertis, dit la petite voix d'Hannah Abbot.
- Oui, fit Goldstein. Bien que personne à part nous le sache, la Marque est bel est bien apparue à Poudlard. Si les profs le savaient, ils pourraient faire en sorte que cela ne se reproduise plus.
Ernie Mcmillan mit ses bras autour des épaules d'Hannah.
- N'aie pas peur, ma petite caille, je ne laisserai personne te faire de mal. Ce n'est pas un bout de papier qui va nous effrayer !
- Mais si les profs le savaient, ils mettraient l'école sens dessus dessous ! intervint Ron. En tout cas c'est ce que ferait McGonagall… Il faudrait peut-être avertir un professeur qui ne pique pas une crise d'hystérie en l'apprenant…
- Waow ! fit McGregor. Si les Poufsouffle se mettent à être courageux et les Gryffondor intelligents et les Serdaigle à avoir les pieds sur terre… qu'est-ce qui va nous rester à nous, pauvres Serpentard…
- Le droit d'aller trouver votre directeur de Maison pour lui raconter ce que vous savez… émit Harry sans regarder la jeune fille.
-Tu es fou ! s'écrièrent en même temps Dennis et Ron.
- Il va boucler tout le monde ! s'exclama Ron.
- On ne va quand même pas lui dire qu'on a fait bouffer à Moon sa marque noire ! continua Dennis sur la voix de Ron.
Harry hocha la tête. Il pensait sincèrement que si un professeur devait être au courant, ce devait être Rogue.
- La prochaine fois, au lieu de bâillonner Moon avec cet infâme bout de papier, vous feriez mieux d'aller la montre au professeur Rogue ! dit Hermione.
- La prochaine fois ? fit Goldstein dans une grimace.
Hermione leva les yeux sur lui.
- Crois-tu qu'ils vont s'arrêter là ? Surtout après la mésaventure de Malefoy cette après midi ?
- Il y eut quelques rires. Ron baissa la tête. Hermione reprit :
- Je pense au contraire que nous devons nous attendre à une profusion de Marques dans l'école. Avec ou sans attaque, comme menace, ou comme signature. Aucune ne doit tomber en d'autres mains que les nôtres ou celles du professeur Rogue. Ces petites ordures seraient bien trop heureuses de semer la panique parmi nous.
Elle se tourna vers McGregor, résolument.
- Et toi, qu'as-tu à nous dire sur le club de duels de Malefoy ?
- Que ce n'est pas le club de duels de Malefoy ! leur apprit McGregor. C'est Moon qui est allé demander à Rogue la permission d'utiliser l'un des cachots pour organiser des "Ateliers de Révision"… Et Rogue n'a pu faire autrement que de l'autoriser. Vous le voyez refuser à ses élèves un endroit pour travailler tranquilles ? Ça n'a pas ajouté à sa bonne humeur naturelle, je vous le dis ! En tous cas, ça nous arrange : les cachots sont en plein quartiers Serpentard, ça m'étonnerait qu'on y voie d'autres personnes que des Serpentard. Donc, ceux qui dans les autres Maisons voudraient bien se joindre à eux sont marrons.
- A moins qu'ils ne viennent s'entraîner avec nous tout en adhérant aux idées de V..Vous-Savez-Qui.
- Voldemort, Justin ! corrigea Harry avec une pointe d'agacement.
- C'est possible aussi, acquiesça Hermione. C'est pourquoi je vous demande à tous une vigilance…
- Constante ! s'écrièrent en riant tous ceux qui avaient eu Maugrey Fol-Œil, même s'il était en réalité Barty Croupton Jr, pour professeur de Défense contre les Forces du Mal.
- Et je ne rigole pas ! conclut Hermione sans sourire. Allez, tout le monde dans ses quartiers ou bien Rusard va nous tomber dessus !

Tous sortirent en chuchotant des commentaires sur ce qu'ils venaient d'apprendre. Ils n'étaient guère rassurés. Ils s'étaient toujours crus à l'abri entre les murs de l'école. La Marque noire, même si elle n'était que dessinée sur un papier, les impressionnait tous. Même si Ernie assurait le contraire. Celui-ci sortit de la classe, son bras toujours passé autour des épaules d'Hannah. Dennis quitta la pièce également, encore entouré d'une nuée de jeunes filles. Ce qui fit dire à Ron qu'ils profitaient de la situation.
- Et quel mal y a-t-il ? demanda McGregor. Abbot n'a pas l'air de s'en plaindre. Et Dennis sait très bien que demain la plupart des filles qui l'entourent ce soir se tourneront vers quelqu'un d'autre. D'ailleurs, qui sait de quoi demain sera fait ?

Ginny profita qu'on ne faisait pas attention à elle pour s'éclipser. Hermione la suivit, bien décidée à lui parler de sa boucle d'oreille. Ron hésita. Il avait boudé toute la soirée, il était calmé. Il devait reconnaître qu'Hermione n'avait pas tout à fait tort. S'il avait vu les boucles dans son tiroir, il n'aurait pu s'empêcher d'imaginer des choses qui n'étaient apparemment pas. Ce qui l'embêtait profondément en fait, n'était pas vraiment qu'elle lui eût préféré Harry pour lui faire ses confidences, c'était bel et bien qu'elle le connaissait mieux que quiconque. Qu'elle pût anticiper ses réactions à ce point lui donnait l'impression d'être manipulé de la même manière qu'elle pouvait le faire avec Peeves, Anthony Goldstein ou n'importe qui d'autre. Il était blessé, non pas dans l'amour qu'il lui portait, mais dans son amour-propre. Cet Expelliarmus qui l'avait envoyée sur le derrière lui avait fait le plus grand bien, même s'il regrettait son geste à présent. Il la vit se frotter le dos avant de sortir de la salle et il se décida à lui emboîter le pas. Il ne remarqua pas les regards de panique de son ami Harry qui se voyait rester seul avec McGregor.

Ron rattrapa Hermione au moment où elle-même arrivait à la hauteur de Ginny. La jeune fille hésita. Ginny se dépêcha de poursuivre son chemin, tandis qu'Hermione attendait Ron. En deux de ses grandes enjambées il la rejoignit.
- Tu as encore mal ? demanda-t-il comme elle passait le dos de sa main sur ses reins.
- Pas trop. Anthony a amorti le choc.
- Je suis désolé, dit Ron.
- Pas autant que moi.
- Je parlais pas seulement de l'Expelliarmus, avoua Ron.
- Et moi je n'en parlais du tout.
Ron avança timidement la main vers le visage d'Hermione. Il toucha sa joue du bout de ses doigts.
- On devrait peut-être se faire confiance, proposa-t-il la voix hésitante.
Hermione acquiesça de la tête. Elle lui tendit la main :
- Tu viens avec moi ?
- Où veux-tu que nous allions à cette heure ? demanda-t-il en riant.
- Chercher cette fichue boucle pour la jeter dans les toilettes de Mimi ! Et si jamais je remets la main sur la deuxième… elle subira le même sort !
Ron lui sourit. Il passa sa main sur le bas de son dos.
- Tu es sûre que tu n'as plus mal ?

Harry se hâta de sortir de la classe, McGregor sur les talons. Au bout du couloir, ils virent Ron et Hermione qui s'éloignaient. McGregor fit une grimace moqueuse quand la main de Ron descendit le long de la colonne vertébrale d'Hermione. Harry fut complètement rassuré. Il se sentait un peu mal à l'aise envers ses amis, même s'il était persuadé qu'il avait eu raison de parler de la boucle d'oreille de Krum.
- Eh bien, fit McGregor, en voici un autre qui essaie de profiter de la situation. Qu'est-ce qui leur est arrivé ? Une querelle d'amoureux ?
Harry fut tenté de lui répondre que cela ne la regardait pas. Il haussa une épaule.
- On peut dire ça comme ça…
- Et c'est ta faute, Potter ? demanda Ellie.
Harry la regarda, les yeux ronds derrière ses lunettes.
- Pourquoi tu demandes ça ? fit Harry sur un ton qu'il voulait dégagé.
- Parce que tu as l'air coupable, répondit McGregor. De toutes façons, tu as toujours l'air coupable.
- C'est une question d'habitude, murmura Harry, un peu amer.
- Il parait que tu n'étais pas très heureux dans ta famille de moldus.
Harry s'arrêta presque au milieu du couloir.
- Qui t'a raconté ça ?
- Il se pourrait que j'aie entendu Malefoy dire que tu étais un orphelin dont personne ne voulait. Pas même sa famille qui ne prenait même pas la peine de prendre de ses nouvelles et qui le laissait croupir dans cette école à chaque vacance. Il répand partout que tu es un miséreux qui vit de la charité de Dumbledore et qu'il n'y a qu'à voir tes vêtements moldus pour s'en rendre compte.
Harry à ce moment était bien heureux de porter sa robe de sorcier. Elle était bien pratique pour cacher ses vêtements trop larges, mais devenus trop courts, ses T-shirts et ses sweaters délavés et déformés. Il résolut que la première des choses qu'il ferait lorsqu'il sortirait de Poudlard pour les vacances serait d'aller s'acheter des vêtements décents, quels que soient les risques. S'il sortait jamais de Poudlard.
- Je me suis dit, continuait McGregor qui paraissait pour une fois ne pas se rendre compte de son trouble, que quelqu'un qui suscitait autant de haine chez Malefoy ne devait pas être foncièrement mauvais… J'ai voulu me faire ma propre idée sur ce maudit Potter. Je n'aime pas qu'on me dise ce que je dois penser ou non, ce que je dois faire ou ce que je dois dire…
- Et ? fit Harry sur un ton désinvolte.
- Et ? répéta McGregor en l'imitant. Je me suis aperçue d'une chose, Potter. Tu ne laisses pas grand monde indifférent. Pour ma part, je préfère réserver mon jugement. Je ne te connais pas assez bien encore pour avoir une juste idée de la personne que tu es.

Ils arrivaient au bout du couloir, près de l'escalier qui descendait vers le Hall. Harry se tourna vers Ellie.
- Et c'est pour essayer d'en savoir plus que tu traînes si souvent avec Ginny Weasley ? demanda-t-il.
Elle se mit à rire.
- On va dire ça comme ça…
Elle commença à descendre lentement les marches du grand escalier. Dans le Hall ses camarades de Serpentard se dirigeaient vers le couloir qui menait vers les cachots. Il serait bientôt l'heure du couvre-feu. Ellie leva la tête vers le palier. Potter était toujours là, la main sur la rampe et le pied posé sur la première des marches qui montaient vers l'étage. Elle se tourna vers lui et l'interpella une dernière fois.
- En tous cas, une chose est sûre : toi, tu n'es pas du genre à profiter de la situation…

Harry se jura qu'on ne l'y reprendrait plus. Il se sentit pousser des ailes et grimpa les escaliers quatre à quatre. Il prit le couloir sombre vers le tableau de la Grosse Dame à grands pas. Derrière lui, il entendit les rires de Ron et Hermione. Ils recommençaient à lui taper sur les nerfs.
- Vous êtes en retard ! leur reprocha la Grosse Dame.
Harry lui lança un regard assassin en même temps que le mot de passe. Hermione leur donna cinq minutes pour qu'ils aillent chercher leurs livres, plumes et parchemins. Ils avaient du travail à rattraper tous les trois. Nombreux étaient ceux de leurs camarades qui faisaient de même. Ron et Harry montèrent ensemble dans leur chambre.
- Tu as demandé à McGregor si Malefoy a été puni par Rogue ? demanda Ron tandis qu'il cherchait ses livres éparpillés au sol sous son lit.
- Non, répondit Harry étonné de n'y avoir pas songé en effet.
- Alors de quoi avez-vous parlé ?
- De rien, fit Harry déjà à la porte.
- Tu te moques de moi ?
- De rien, je te dis ! répéta Harry. Et si jamais tu me fais encore un coup de ce genre, Ron, je te jure que tu le regretteras toute ta vie.
- Qu'est-ce que j'ai encore fait ? demanda Ron éberlué.

Il retrouva Harry et Hermione déjà installés. Ils travaillèrent une bonne partie de la fin de la soirée puis Hermione les envoya au lit. Ils s'endormaient sur leur parchemin et ne faisaient rien de bon. Harry et Ron montèrent se coucher. Quelle journée de dingue ! Heureusement, le lendemain était un mercredi. Et le mercredi, c'était le jour du Quidditch ! Harry s'endormit un sourire sur les lèvres. Il rêvait qu'il volait.