Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.
Garulfo : Quand au fait que la guerre eclate a poudlard, cela ne tient que si personne ne se fait prendre car il y a toujours le risque de se faire renvoyer or meme pour les apprentis mangemorts, je pense que leur education est importante. Oui, mais crois-tu vraiment que Voldemort s'inquiète de l'éducation des enfants de ses fidèles ? Je veux dire que si la volonté de Voldemort s'arrêtait à tuer Harry Potter, récupérer son ancienne puissance et devenir ministre de la magie, là oui… encore qu'un renvoi de Poudlard ordonné par Dumbledore devrait être cassé sans problème par la nouvelle direction mise en place au lendemain de la victoire de Voldemort… Or la volonté de Voldemort, en l'occurrence, est bel et bien de détruire Poudlard et ce qu'elle représente.
Bien entendu, les apprentis Mangemorts ont tout intérêt à ne pas se faire prendre, car une fois dehors, il leur sera impossible d'accomplir leur « mission »… et gare à la punition…D'ailleurs ils ont une trop haute opinion d'eux-mêmes pour croire qu'ils pourraient échouer.
Quant au caractère de Ron… buté, entêté, sectaire… c'est le sien. JKR l'a esquissé comme ça. Mais c'est ce qui fait son charme non ? Cela ne veut pas dire qu'il est bête. Il est seulement si prévisible…
Croockshank : Rogue a de plus en plus de succès auprès du trio... même si c'est une évolution naturelle (et bien menée, car au début de ta fic il est toujours aussi ignoble), ça me semble quand même un peu bizarre qu'il passe carrément avant Dumbledore et McGonagall... Parce que si McGo serait tentée par l'hystérie (je t'accorde ce point), elle se la bouclerait si Dumbledore lui disait de le faire, non? Oui bien sûr… mais avant d'aller voir Dumbledore, il faudrait passer par elle… et puis, Dumbledore n'est pas très disponible en ce moment… comme tu le fais justement remarquer… Et puis, Harry est en pleine période de doute vis-à-vis de ce bon vieux directeur… Et puis, en l'occurrence… ce sont surtout les Serpentard qui sont concerné par la marque jusqu'à présent… Et puis, même si on trouvait la marque sur un élève d'une autre maison, il y aurait quand même de fortes chances pour que certains Serpentard soient impliqués… donc cela mérite que le professeur Rogue soit averti. Qui lui se chargera de prévenir la sous-directrice et le directeur…
Ayamine : Mais Harry est bien pathétique à ne pas saoir gérer ces sentiments, on a l'impression qu'il n'a rien appris de son histoire avec Cho! Ha ! justement le problème avec les sentiments c'est que ça se gère difficilement… Et qu'on a beau apprendre et apprendre encore et encore on est toujours aussi pathétique quand on se retrouve dans ce genre de situation… si si crois-moi…
Quant à savoir ce que fait Ginny…
Chapitre 67
L'Entraîneur
Harry volait. Il faisait semblant de s'intéresser à ce que faisait le reste de l'équipe un peu plus bas, mais le plus important pour lui à cet instant précis était de sentir le vent sur son visage, le balai entre ses genoux et de se laisser griser par la vitesse.
Les spectateurs dans les gradins croyait qu'il leur offrait quelques unes de ses feintes favorites, qu'il testait de nouvelles figures ou qu'il voulait simplement les impressionner par la maîtrise de son vol. Harry se moquait de ce qu'ils pensaient. Il n'avait même pas conscience de leur présence. C'était à peine s'il entendait la voix de Ron crier les ordres. Lui avait bien remarqué les joueurs de Poufsouffle dans les tribunes et lorsqu'il avait compris qu'Harry n'était plus tout à fait avec eux, il avait pris en main les rênes de l'entraînement.
Harry faisait le tour du terrain de Quidditch et cela ne lui suffisait plus. Il aurait voulu survoler la Forêt, filer vers les montagnes, quitter cette enceinte qui l'étouffait à présent. Il avait craint jusqu'au dernier moment que Rogue ne le fît appeler. Depuis le matin, il sentait l'atmosphère lourde dans l'école. Le petit déjeuner avait été silencieux. Même l'arrivée du courrier n'avait réussi à dérider personne. Malefoy était réapparu, l'air sombre. On ricanait sec sur son passage, mais à voix basse. La veille au soir, lors du retour de ses condisciples du Club de Duels, il y avait eu quelques escarmouches dans les quartiers de Serpentard. La présence braillarde de Peeves avait empêché que les bagarres dégénèrent. Rogue était intervenu plusieurs fois, alerté par Rusard qui n'attendait que le moment de mettre la main sur l'un de ces petits fils à papa qui le traitaient comme un moins que rien parce qu'il était cracmol… Lors du cours de Potions, le professeur avait été dur envers les élèves de sa Maison. La moindre erreur était montée en épingle. Les Gryffondor n'osaient bouger un cil. Que Rogue montrât les dents contre l'un d'entre eux, c'était dans l'ordre des choses. Qu'il fustigeât les siens, dénotait une situation exceptionnelle. Il martela tout au long du cours qu'ils étaient tous là pour ne rien faire d'autre que leurs études ! Ron retint un rire nerveux. Hermione se retourna vers ses deux amis avec une grimace entendue. "Et il n'a pas encore entendu parler de la Marque des Ténèbres…" leur glissa-t-elle en sortant du cours.
Harry ne voulait pas imaginer la réaction du professeur lorsqu'il saurait que la même marque que celle qu'il portait à son bras souillait le sein de l'école. Il n'aimerait pas être celui qui devrait le lui apprendre. Et, seul, au-dessus du terrain de Quidditch, il songea à McGregor. Sans doute serait-ce elle qui entrerait dans bureau de Rogue pour affronter sa colère. Il savait qu'elle était avec Hermione dans le laboratoire, en ce moment même, en compagnie de Neville. Il soupçonnait Ron d'avoir confier à leur ami la mission de veiller sur Hermione. Harry repensait à la conversation qu'il avait eu avec leur amie le matin même et à la tête de Ron lorsqu'elle lui avait appris qu'elle ferait entrer Ellie dans le secret de son laboratoire alors qu'il se rendrait à son entraînement de Quidditch. Il n'avait fait aucun commentaire se contentant de hocher la tête en disant "C'est toi qui vois, Hony." Il était certain à présent que Ron s'était éclipsé juste après pour mettre la main sur Neville et lui ordonner de ne pas laisser Hermione seule avec McGregor. Harry avait alors fait part de son soulagement à la jeune fille quant à leur réconciliation et ses doutes quant à la pertinence d'avouer à leur ami qu'elle allait mettre une Serpentard dans leurs petits secrets. Elle lui avait répondu qu'ils s'étaient promis de ne plus se faire de cachotteries. Elle lui avait confié ensuite qu'elle se demandait comment il pouvait se faire que l'amour qui les liait fût à la fois si fort qu'il défiait les lois de la magie et si fragile qu'il suffirait d'un rien pour qu'il se brise.
- C'est sûrement parce que Ron est un imbécile et toi une introvertie, avait essayé de plaisanter Harry pour chasser son propre malaise.
C'était toujours l'impression qu'il avait à leur sujet depuis les dernières vacances. Il avait tenté de changer de sujet.
- As-tu pu interroger Ginny ? lui avait-il demandé.
Hermione avait secoué la tête. Impossible de mettre la main sur la jeune fille. Elle s'évaporait chaque fois qu'elle voyait Hermione s'approcher d'elle. A croire qu'elle avait trouvé le moyen de transplaner dans Poudlard. Elle l'évitait, c'était évident.
- Et cela ne veut dire qu'une chose ! avait conclut Hermione. C'est bien elle qui a pris la boucle ! Pourquoi ne l'a-t-elle pas demandée simplement ? Parce qu'elle se doutait que je lui demanderais pourquoi elle la voulait et qu'elle n'avait pas envie de me répondre. Donc, c'est qu'elle complote quelque chose !
- Ce qui m'inquiète moi, avait ajouté Harry, c'est qu'elle le complote avec McGregor… Elles sont toujours ensemble ces deux-là depuis les vacances ! C'est pas normal !
- Parce qu'il s'agit d'une Gryffondor et d'une Serpentard ? s'était étonnée Hermione. Ou parce qu'il s'agit de Ginny et Ellie ?
- Parce que, avait répondu Harry en tâchant bien de ne pas regarder Hermione dans les yeux, ces deux là sont assez difficiles à gérer individuellement, tu imagines ce que ça donne quand elle s'accointent ! Ca frôle l'association de malfaiteurs !
Hermione n'avait pu s'empêcher de sourire.
- Décidément, Harry, avait-elle soupiré, je vais finir par croire que tu as un réel problème avec les filles…
Harry avait décidé de le prendre à la rigolade :
- Tu dis cela à cause de Ginny ou de McGregor ?
Hermione n'avait pas répondu. Elle lui avait juste montré de la tête Cho Chang qui passait dans le couloir. La jeune fille s'était retournée vers eux. Elle avait souri brièvement à Harry et fait un petit signe de la main avant de continuer son chemin. Il avait alors tourné un visage incrédule vers Hermione qui avait soupiré dans un éclat de rire : "Mon pauvre Harry !"
"Mon pauvre Harry !" songeait le jeune homme. Il observait Ginny foncer dans le tas, le souaffle sous le bras et Ron qui essayait de l'empêcher de marquer. L'ambiance de la journée lui pesait encore sur le cœur. Et le silence de Voldemort l'inquiétait plus que toute chose. L'absence de douleur à sa cicatrice lui était anormale. Il n'arrivait pas à faire le vide dans son esprit. Trop de choses se bousculait dans sa tête. Il cria à Ron de lâcher les balles qui remplaçaient le Vif à l'entraînement. Ron lui fit remarquer qu'il tenait à la main celle qu'il lui avait envoyée plusieurs minutes plus tôt.
- Toutes ! lui cria Harry. En même temps !
Ron obéit. Quatre balles noires s'envolèrent dans des directions opposées. Harry plongea.
Lorsqu'il mit pied à terre, bien plus tard, il se rendit compte que seul Ron l'attendait. Le jour déclinait et son ami avait renvoyé les joueurs aux vestiaires. Les spectateurs avaient eux aussi quitté la place. Ron l'entraîna à l'intérieur. Il le poussa vers les douches et lui conseilla de se dépêcher pour ne pas arriver en retard au repas du soir. Harry le regarda ranger les vifs de substitution. Il faudrait qu'il lui dise merci un jour, pour sa présence à ses côtés. Il fut tenté de rester sous la douche un long moment, pour prolonger cette sensation de vide bienfaisante. Il repensa à Ron qui devait ronger son frein en songeant à Hermione. Lui aussi avait hâte de savoir comment s'était passée la visite du laboratoire. Nul doute que les commentaires de la Préfète de Serpentard auraient été intéressants à entendre. Il rejoignit Ron qui terminait d'enfermer son balai dans le placard adéquat. Ils prirent le chemin du château en silence. Lorsque Ron se décida enfin à lui demander s'il allait bien, ils entraient dans la Grande Salle. C'était le même silence lourd que le matin. Même les cliquetis des couverts semblaient se faire discrets. Harry faillit éclater de rire quand ils prirent place de chaque côté d'Hermione. Ron caressa les cheveux de la jeune fille et embrassa son front. Il examina son visage et lui demanda à voix basse "Ca va ?" comme si elle venait de passer une pénible épreuve. Neville était prêt à exploser de rire. Harry détourna le regard sur son assiette. Il avait eu beaucoup de mal à laisser le Quidditch envahir son esprit et le vider de toute autre chose. Il en éprouvait autant à revenir à la réalité.
A la fin du repas, Luna s'approcha de la table des Gryffondor. Elle les informa que l'édition du lendemain du Chicaneur parlerait exclusivement de Sirius Black. Puis elle invita Neville à la suivre dans la salle des Quatre Maisons. Ce dernier se leva de table et montra discrètement à ses amis les anneaux de Saturne qui tournaient autour de la planète. Ron et Hermione quittèrent la table également. Harry leur promit qu'ils se retrouveraient dans la salle des Quatre Maisons un peu plus tard.
Il se retrouva dans le couloir sans avoir eu conscience de quitter la Grande Salle. Il fut tenté un instant de courir à nouveau sur le terrain de Quidditch. Un jour, il prendrait son balai et il partirait loin de tout. Debout devant la grande porte encore ouverte, il regardait le ciel où brillaient les étoiles. Il les nomma une à une, et les constellations aussi. Hermione serait contente, toutes ces leçons inutiles lui étaient entrées dans la tête.
Ce fut dans cet état d'esprit empreint d'amertume qu'il décida de retourner vers ses camarades. Il fit quelques pas dans le Hall, sous le regard soupçonneux de Rusard. Et il se trouva face à Cho. Elle lui adressa le même sourire que le matin. Il se méfia.
- Salut, Harry, dit-elle d'une voix enjouée. Tu vas bien ?
Ils étaient au milieu du Grand Hall, sous le lustre de cristal, à la vue de tous.
- Ca va, répondit Harry froidement.
Il continua à avancer pour lui faire comprendre qu'il n'avait aucune intention de discuter avec elle. Cho lui emboîta le pas, bien décidée, elle, à engager la conversation.
- Alors ? C'est samedi en huit qu'on se retrouve sur le terrain ?
Un signal d'alarme interne se mit en route dans la tête d'Harry. Ainsi c'était de Quidditch dont elle voulait parler. Bien… Parlons donc Quiddtich.
- Hun Hun ! fit Harry.
- Tu sais que lors du troisième trimestre, les sélectionneurs des Clubs de Quidditch sont autorisés à assister aux matches…
- Ron m'en a vaguement parlé, fit Harry, indifférent.
Il se demandait où elle venait en venir. Ce devait être drôlement important à ses yeux à la voir déployer ainsi tout un arsenal de sourires et d'œillades charmeuses.
- Samedi en huit… quand nous jouerons l'un contre l'autre… enfin quand l'équipe de Serdaigle rencontrera l'équipe de Gryffondor…
Elle se mit à rire, d'un rire qui sembla aussi peu naturel à Harry que toute cette conversation.
- Enfin… le sélectionneur de l'équipe des Tornado sera là. C'est mon équipe favorite, tu sais.
- Je sais, fit Harry un sourire ironique aux lèvres. Ron me disait d'ailleurs encore tout à l'heure tout le bien qu'il pensait d'eux…
Le visage de Cho se ferma quelques secondes. Harry en fut satisfait. Lui rappeler ce que Ron Weasley pensait des Tornado et de leurs supporters était une mesquinerie dont il était plutôt content.
- Ils recherchent un attrapeur pour l'année prochaine, continua Cho. Je me suis dit que j'avais peut-être une chance.
Harry cessa d'avancer. Il n'osait comprendre. Cho lui décocha un sourire qui, quelques mois plus tôt, lui aurait mis le cœur et l'estomac à l'envers.
- Bien sûr, tu es le meilleur attrapeur que je connaisse. Reprit-elle. C'est bête que justement je doive jouer contre toi, Harry… Tu ne trouves pas ?
Harry se taisait toujours. Il ne savait s'il devait éclater de rire ou de colère.
- C'est la chance de ma vie, tu sais. Toi, tu as encore une année pour te faire remarquer… et avec un nom comme le tien, cela ne saurait manquer d'arriver.
Harry trouva la force de se retenir d'exploser encore un moment.
- Tu voudrais que je te laisse gagner ? demanda-t-il à voix basse.
Les yeux de Cho brillèrent d'une lueur de triomphe. Elle baissa ses longs cils et son sourire se fit enjôleur. Elle replaça ses cheveux derrière son oreille dans un geste gracieux de la main.
- Non, répondit-elle avec une hésitation feinte. Je voudrais juste que tu me laisses une chance de montrer ce dont je suis capable.
- Et moi, je voudrais juste que tu arrêtes de me prendre pour un imbécile !
Cho releva la tête brusquement. Son visage exprimait à présent le dépit de s'être laisser deviner. Elle recula, son regard dur fixé sur Harry
- Je ne te laisserai pas gâcher mes chances, Potter, le prévint-elle. Ne crois pas que tu auras la partie facile.
- Tant mieux ! lui cria Harry. Je n'aime pas les victoires faciles non plus !
A quelques pas, à l'entrée de la Salle des Quatre Maisons, Ron et Hermione étaient figés de surprise.
- Qu'est-ce qu'elle voulait ? demanda Ron abasourdi. Pas que tu la laisses gagner lors du prochain match, tout de même ?
Harry haussa les épaules. Ils s'avancèrent vers lui, inquiet de sa mine irritée.
- Franchement, leur demanda-t-il, est-ce que j'ai l'air si stupide ou si naïf que cela ?
Il leva les yeux à ce moment là pardessus l'épaule d'Hermione. Ginny et McGregor étaient juste derrière ses amis.
- Tu veux vraiment qu'on te réponde ? demanda la Préfète de Serpentard.
Ginny lui donna un coup de coude. Hermione pinça ses lèvres pour ne pas montrer son sourire. Ron haussa une épaule à son tour.
- C'est elle qui est stupide ou naïve de croire qu'avec un sourire enjôleur elle pouvait te faire renoncer à la coupe de Quidditch… Elle t'a vraiment demandé ça ? reprit-il estomaqué. Elle ne manque pas d'air !
- Peut-être s'imagine-t-elle qu'Harry a la mémoire courte… dit Ginny.
Elle amorça un mouvement de retraite lorsque Hermione tourna la tête vers elle. La jeune fille montra à son amie l'intérieur de la salle des Quatre Maisons. Ginny recula, un sourire forcé sur les lèvres et Hermione marcha sur elle, bien décidée à connaître le fin mot de l'histoire de la boucle d'oreille. A ces mots, McGregor s'éclipsa. Ron et Harry entrèrent dans la salle et s'installèrent à une table libre. Ron gardait les yeux fixés sur sa sœur et son amie. Dans un coin de la pièce, elles discutaient ferme. Hermione apparemment voulait savoir pourquoi elle avait dérobé la boucle alors qu'elle aurait pu l'avoir en la demandant simplement à sa propriétaire. Ginny secouait la tête obstinément. Puis Hermione croisa les bras. Ils n'entendirent pas la menace qu'elle fit, mais ils virent Ginny pâlir un peu. Les deux filles se rapprochèrent et… Hermione éclata de rire. Ce fut au tour de Ginny de croiser les bras, vexée. Les garçons attendaient qu'on voulût bien leur dire de quoi il retournait. Cependant ni l'une ni l'autre ne semblait prête à leur accorder la moindre attention. Hermione riait toujours, les larmes aux yeux. Elles quittèrent la salle ensemble, sans se soucier de leur donner une quelconque explication. Ron soupira d'exaspération.
- Ah ! Les filles ! murmura-t-il.
Puis il s'adressa à Harry :
- Qu'est-ce qu'on fait ? On les plante là et on monte dans la tour comme deux grands garçons ?
C'était le mieux qu'ils avaient à faire, admit Harry.
Le lendemain, comme Luna le leur avait annoncé, les hiboux apportèrent les premiers exemplaires du Chicaneur. L'article sur Sirius occupait plusieurs pages, dont la Une. Hermione fit volontiers circuler son exemplaire parmi leurs camarades de Gryffondor. Les têtes se tournaient à nouveau vers Harry. Il s'y était préparé. Il s'efforçait de sourire. Le père de Luna avait rajouté un encadré sur Peter Pettigrew : "Héros ou traître ? la vérité sur l'homme au doigt coupé." Harry ne put s'empêcher de jeter un oeil discret à la table des Serpentard où McGregor faisait à haute voix la lecture du Chicaneur. La bande de Malefoy faisait semblant de ne pas l'entendre. Ils sursautèrent cependant quand elle lut l'article concernant Queudver. Le nom de Lucius Malefoy y était cité, comme beau-frère de Bellatrix Lestrange assassinée par le dit Pettigrew. Bien sûr Mr Lovegood n'avait pu s'empêcher de rappeler que Lucius Malefoy, Mangemort évadé d'Azkaban, était des intimes de l'ancien ministre Fudge qui, soit s'était laissé berner par le prétendu repentir du dit Malefoy, soit s'était laissé acheté par sa fortune, soit avait carrément fermé les yeux… Ce qui dans les trois cas n'était guère glorieux pour ce cher Mr Fudge. De là à l'accuser de corruption, il n'y avait qu'un pas, que le Chicaneur franchit allègrement. La tête de Malefoy était celle des mauvais jours. Et Harry avait envie de crier à McGregor de la mettre en veilleuse.
Quand le journal revint à la table des Gryffondor, Ron s'en empara pour chercher l'annonce du prochain article, qu'il ne trouva pas. Sa déception fut telle qu'il employa un vocabulaire que les jumeaux n'auraient pas renié, et Peeves encore moins. Hermione fit remarquer qu'elle devait bien avoir une fiole de sang de Gorgone dans son placard secret et cela ferma la bouche du jeune homme. Ensuite, elle daigna leur apprendre qu'elle avait conseillé à Luna de recommander à son père le silence total sur la teneur de leur prochain article. Elle n'était pas certaine que Voldemort lût le Chicaneur, mais d'autres le faisaient sûrement à sa place et ils pourraient prendre la mouche avant même que l'article soit paru. Il se pouvait même que le Chicaneur dût entrer dans la clandestinité après les révélations sur la vraie nature de Voldemort. Luna avait assuré que son père avait tout prévu et qu'il avait déjà choisi une solution de repli. Avant même que les lecteurs aient l'exemplaire explosif entre les mains, le journal aurait déménagé en un endroit plus sûr.
Puis Ron et Harry voulurent savoir ce qu'il en était de l'histoire de la boucle d'oreille. Hermione éclata de rire une fois de plus et ne put rien dire d'autre que : "Je ne peux rien dire ! J'ai fait une promesse à Ginny !" Le rire de son amie rassura Ron. Harry en conçut au contraire une grande inquiétude.
Le reste de la semaine passa sans grands incidents que les échauffourées devenues habituelles dans les couloirs des Serpentard. La Marque des Ténèbres ne reparut pas. Ron se rendit à son premier entraînement des Poufsouffle le cœur battant. Malone lui présenta une robe sur laquelle il y avait écrit devant et dans le dos en lettres rouges sur font noir : Entraîneur. Ceci afin que les batteurs évitent de lui envoyer les cognards dessus, précisa-t-il. Cette première séance se passa plutôt bien, pour un début. A force de crier après Sloper, Ron avait acquis une certaine habitude. Il réorganisa leur défense, et leur attaque aussi. Il leur hurla tout le long de l'entraînement qu'ils jouaient les Serpentard à la fin du mois et qu'ils n'avaient pas de temps à perdre. Il n'y eut que Stevens le "nouveau" batteur qui trouva grâce à ses yeux. Le jeune homme avait compris, grâce à leur démonstration lors du match contre Gryffondor, quelle était la tactique de Crabbe et Goyle et il s'appliquait à pratiquer la même. S'il pouvait déjà mettre hors course ces deux-là, ce serait une bonne chose. Il maniait la batte avec une aisance spectaculaire et Ron nota dans un coin de son esprit de s'en souvenir la prochaine fois qu'il jouerait contre lui.
Il revint de l'entraînement fort satisfait de lui. Il n'en voulut même pas à Hermione de ne pas montrer un peu plus d'intérêt pour sa nouvelle fonction que le simple "Tu as du travail à rattraper. Mets-toi y dès maintenant !" qu'elle lui lança lorsqu'il rejoignit la salle Commune de Gryffondor. Il était si heureux de l'enthousiasme que les Poufsouffle manifestèrent à son égard lors du repas du soir, qu'il ne s'offusqua pas des commentaires blessants que les Serpentard laissèrent échapper à son sujet lorsqu'il sortit de la Grande Salle. Il s'avança vers la Salle des Quatre Maisons, en compagnie de Neville, Hermione et Harry
- Je me demande pourquoi les Poufsouffle sont allés chercher Weasley comme entraîneur ? s'interrogea Goyle à haute voix lorsqu'ils passèrent devant le groupe qu'il formait avec quelques autres camarades de sa Maison.
- Parce qu'ils sont tellement nuls que Weasley ne peut être que leur roi ! répondit Drago avec un sourire dédaigneux.
Crabbe, Goyle et quelques autres se mirent à rire en louant l'esprit et l'humour de leur meneur. Hermione s'efforçait de presser le pas et Harry poussait Ron dans le dos, alors que le jeune homme ralentissait pour dévisager les Serpentard. Neville serrait les poings avec rage.
- Ne l'écoute pas ! dit-il à Ron. C'est un jaloux !
Malefoy éclata d'un rire méprisant
- Et de quoi serai-je jaloux ? Je n'ai pas besoin d'être Entraîneur, je suis capitaine. Oh ! je vois ! continua Drago sur la même lancée. C'est pour te consoler de ne pas l'être toi-même que Potter t'a laissé la place ? J'ai entendu dire que ces imbéciles de Poufsouffle l'avaient contacté avant toi. Qu'est-ce que ça fait, Weasley d'être toujours derrière et de passer après les autres ?
Hermione tirait sur la main de Ron sans réussir à faire bouger sa grande carcasse.
- Tu as cru que c'était arrivé quand tu as été nommé Préfet à la place de Potter, hein ? Et quand tu es entré dans l'équipe de Quidditch. Mais Potter est revenu… et c'est lui qui mène tout le monde à la baguette, n'est-ce pas ?
Harry fut bien prêt de céder à la tentation d'entrer dans le jeu de Malefoy. Il laissa Hermione se placer entre lui et la volonté de Drago de l'impliquer dans la bagarre. Le Serpentard tourna sa hargne contre elle. Il eut un sourire mauvais et leva à nouveau les yeux vers Ron, sûr de son effet.
- Mais il est vrai qu'un traîne-misère comme toi doit avoir l'habitude de se contenter des restes.
Hermione serra la main de Ron dans la sienne.
- Cela te donne peut-être l'impression d'être quelqu'un d'important que de récupérer ce dont les gens célèbres ne veulent plus…
Hermione fit un pas en avant, tremblante de colère. Ce fut Ron qui la retint de se jeter sur Malefoy. Le silence se fit dans le couloir où s'étaient arrêtés les élèves, curieux de savoir jusqu'où iraient les provocations de Malefoy et l'emportement légendaire de Weasley. A moins que Potter ne se battît une fois de plus contre le Serpentard. La voix du cadet des Weasley fit taire les ricanements des amis de Malefoy.
- C'est curieux, dit-il en feignant de se creuser la cervelle, mais tes paroles ont beaucoup moins de mordant depuis que je t'ai vu quasi nu dans le couloir du cinquième étage Mimi Geignarde à tes trousses…
Il y eut quelques rires immédiatement étouffés par les mimiques menaçantes de Crabbe et Goyle. Harry jura un peu plus tard à ses amis qu'il avait vu quelques uns des compagnons de Malefoy retenir un sourire moqueur. Malefoy pâlit un peu. Il serra les mâchoires et fit un signe de tête à ses deux hommes de main qui lui ouvrirent aussitôt un chemin vers les cachots de Serpentard. Des élèves de Poufsouffle s'approchèrent de Ron, pour lui taper sur l'épaule, avec force "Bien dit, Weasley !" Et Malone lui serra la main pour avoir défendu ainsi l'honneur des Poufsouffle qui était attaqué à travers la personne de leur entraîneur. Les Gryffondor se dispersèrent en riant. Harry se tourna vers la salle des Quatre Maisons. Il vit McGregor en compagnie de Ginny sur le seuil et il en fut contrarié. Cependant il s'aperçut que la jeune fille de Serpentard ne regardait pas dans leur direction. Il suivit son regard vers le fond du couloir. Il vit s'avancer une silhouette longiligne qui ne lui était pas inconnue. Harry se rendit compte que le jeune homme fixait McGregor tandis qu'il avançait sans se hâter dans le long corridor. Puis les yeux du garçon croisèrent les siens et Harry se souvint de son nom. Nott. C'était un garçon de Serpentard de Sixième Année, qui suivait les cours avec les Gryffondor. Il pensa aussi qu'il avait si rarement entendu le son de sa voix qu'il serait incapable de la reconnaître. Ensuite il se souvint que son père était un Mangemort et qu'il était avec Lucius Malefoy au Ministère. Harry ne baissa pas les yeux le premier. Il sentit qu'on le poussait par l'épaule. Il avança vers la salle des Quatre Maisons sans un mot tandis que Neville leur soufflait que Rusard se pressait vers eux. Harry retint McGregor par le bras, un peu brusquement au goût de la jeune fille qui le lui fit savoir. Il n'y prit garde, curieux de savoir ce que faisait Nott tout seul dans les couloirs.
- Ce gars, Nott, pourquoi il te regardait comme ça ? demanda-t-il à voix basse alors qu'ils se dirigeaient tous vers la table de Ginny et Ellie.
- Pourquoi ? fit McGregor. Tu es jaloux ?
- Ne sois pas idiote ! grinça Harry au bord de la colère. De quel côté est-il ? Il te menaçait ?
McGregor haussa les épaules.
- Difficile à dire, murmura-t-elle. C'est un ami de Malefoy, c'est sûr. Mais il ne fait pas partie de sa bande. Il ne traîne pas avec eux. Ce que je sais, c'est que Malefoy n'arrête pas de lui répéter qu'il doit venger son père comme lui le sien.
- Et ? fit Harry intéressé.
McGregor s'assit à la table où ses livres étaient ouverts.
- Et quoi ? rétorqua-t-elle. Ca ne te suffit pas ?
- Je veux savoir ce que lui répond Nott !
- Rien.
- Rien ?
- Rien ! répéta McGregor avec impatience.
- Tu te moques de moi ?
- Tu me traites de menteuse ?
- Vous parlez de Théodore Nott ? demanda Hermione, plus pour calmer les deux jeunes gens que par curiosité.
- Il n'y a qu'un seul Nott dans cette école, répondit brusquement McGregor, qui ne voulait apparemment pas renoncer à sa rancœur.
- On sait de quel côté il est ? continua Hermione.
Ellie leva les yeux au ciel.
- C'était ce que j'étais en train de dire ! Je n'en sais rien !
- Bien sûr qu'on le sait ! fit Ron avec évidence. Son père est un Mangemort. Il était au Ministère et il s'est … ou du moins on l'a laissé s'évader cet hiver en même temps que Lucius Malefoy.
Les yeux de McGregor s'étrécirent.
- Qu'est-ce que tu veux dire, Weasley ?
Hermione marcha sur le pied de Ron sous la table.
- Que le Ministère est incapable de protéger ses administrés ! trancha-t-elle précipitamment.
- En tous cas, chuchota Neville la voix tremblante, ce Nott, il était terrorisé par les gerbilloises. Quand Hagrid nous a montré celle qu'il avait capturée – Neville déglutit avec difficulté à ce souvenir – il ne voulait pas s'en approcher.
- Il savait qu'on les trouve en Europe Centrale… se souvint Ron. Et qu'elles sont très dangereuses… Tu as raison Neville, il était vraiment terrorisé…
- Vous croyez qu'il connaît l'usage que veut en faire Voldemort ? demanda Harry avec angoisse.
- S'il le connaissait, Malefoy le connaîtrait aussi, non ? estima Hermione. Et il n'a pas l'air d'être affolé, si tu crains qu'il ne les lance sur les élèves…
- Ce qui veut dire, conclut Ginny, que, soit ce n'est l'usage auquel les destine Voldemort, soit ni l'un ni l'autre ne sait quel est cet usage. Peut-être a-t-il simplement entendu son père parler des dégâts que ces sales bêtes peuvent faire…
Elle se tourna vers Ellie et insista :
- Tu ne peux vraiment rien nous dire de plus sur lui ?
- Apparemment, il s'assoit toujours hors des groupes formés. Aussi bien dans notre salle commune qu'à table. Il a sa place en bout de table, pour pouvoir arriver le dernier et être le premier parti. Il n'est pas très bavard tu sais… et puis chez nous c'est surtout Malefoy qui tient le crachoir. Il parle pour tout le monde, au nom de tout le monde. Il fait les questions et les réponses… En fait, pour Malefoy, cela ne fait aucun doute. Nott est de son côté.
- Et toi ? Qu'est-ce que tu en dis ? demanda Hermione avec un sourire.
- J'en dis, moi, que si Nott est du côté de quelqu'un, c'est sûrement du sien… Il s'est tenu à l'écart durant tout le temps de l'algarade. Et il a bien pris soin d'attendre que tous les lèche-bottes de Malefoy soient partis pour poursuivre son chemin.
- Oui, réfléchit Hermione à voix basse. C'est un garçon plutôt discret de nature, je trouve.
- Un peu trop, grogna Harry.
Il se tourna à nouveau vers McGregor assise à sa gauche.
- Mais ça ne nous dit pas pourquoi il te regardait avec autant d'insistance quand il est passé devant la salle ! répéta-t-il avec acrimonie.
- Peut-être parce qu'il a vu que je l'avais vu se cacher pour n'avoir pas à intervenir. Peut-être parce qu'il est assez intelligent pour comprendre que j'ai compris qu'il ne choisira son camp que lorsqu'il saura qui a toutes les cartes en main. Ou peut-être tout simplement parce qu'il me trouve agréable à regarder, lui aussi…
Harry ferma les yeux et serra les doigts sur sa baguette. Il prit une inspiration profonde destinée à conserver la couleur de ses joues telle qu'elle devait être.
- Tu as lu le Chicaneur ? reprit-il, avec juste une pointe d'exaspération dans la fin de sa phrase.
- Toute l'école l'a lu ! répliqua McGregor avec un sourire narquois. Même ceux à qui on avait interdit de le faire ! L'article sur Pettigrew a eu un succès colossal ! On chuchotait partout le nom de Malefoy. Je n'ai pas pu m'empêcher de lui demander ce que ça faisait d'avoir un père célèbre.
Elle éclata de rire.
- Et Moon m'a répondu qu'il saurait bien me faire fermer ma grande gueule… Alors je lui ai dit qu'on ne parlait pas la bouche pleine… d'ordures.
Harry secoua la tête, horripilé. Neville fit "Hhhhhh !" complètement affolé par l'inconscience de la jeune fille. Ron la regarda la bouche ouverte et Hermione soupira, les yeux au ciel.
- Tu crois qu'il a compris à quoi tu faisais allusion ? demanda Ginny, un tantinet dubitative.
- Oh oui ! Ainsi que Malefoy et ses maudits suppôts. Même cette cruche de Bulstrode a compris.
L'une des amies Serpentard d'Ellie s'approcha de la table. Elle rappela à McGregor que Malefoy était à son Atelier d'Etude et qu'il valait mieux rentrer à leur salle commune avant que lui et ses acolytes n'en fissent autant. McGregor rangea ses affaires et donna rendez-vous à Ginny pour le lendemain. Elle leur fit un signe de la main et Hermione lui recommanda une dernière fois d'être prudente. Harry s'obligea à ne pas tourner la tête vers les filles de Serpentard quand elles quittèrent la salle pour rejoindre leurs camarades dans le couloir.
- Deuxième provocation de la part de Malefoy, dit-il pour ne pas avoir à parler de McGregor et de sa fâcheuse manie à lancer des piques à tout le monde.
- Oui, approuva Hermione. Et je suis très fière de vous deux !
Ron et Harry levèrent des yeux étonnés vers elle.
- Vous avez résisté à l'envie de lui mettre votre poing dans la figure.
- C'est surtout que je ne voudrais pas affronter la colère de Rogue, si j'étais pris à me battre avec Malefoy, avoua Harry à voix basse. Le renvoi serait une peine très douce comparée à ce qu'il me ferait subir…
Ron se pencha vers Hermione avec un sourire satisfait :
- En tous cas, Hermione, tu ne pourras rien dire à cela : c'est quand même une bonne idée que j'ai eu de jeter Mimi Geignarde dans les pattes de Malefoy. Il s'imaginait épouvanter toute l'école, je l'ai transformé en riddikulus sans même utiliser le moindre petit sortilège… Je ne suis pas un Serdaigle, mais question stratégie, il y en a là dedans !
Neville se mit à rire discrètement. Ginny fit une grimace beaucoup moins sobre.
- En tous cas, Hermione, imita-t-elle, tu ne pourras rien redire à cela : c'est quand même une bonne idée qu'a eu mon frère de tomber amoureux de toi. Ca le rend presque intelligent ! Et sans utiliser le moindre petit sortilège de gonflement du cerveau ! C'est pas encore un Serdaigle, mais il en prend le chemin… Malheureusement, il semblerait que cela ne marche pas pour tout le monde… Il y en a que cela rend particulièrement obtus…
Harry, Ron et Neville la contemplèrent avec des yeux totalement ronds.
- Tu as des problèmes avec Dean ? demanda Ron stupéfait.
- Je n'ai aucun problème avec Dean, ni avec qui que ce soit d'autre ! répondit Ginny. Il n'est absolument pas question de moi !
Elle réunit ses affaires et se leva de table. Elle partit avec les filles de son dortoir qui quittaient la salle également. Neville toussota un peu pour se remettre des paroles de Ginny, dont il n'avait pas compris un traître mot. Il leur souhaita une bonne soirée et s'en fut rejoindre Luna à la sortie du Club d'Enchantements où elle s'était récemment inscrite.
- Oh ! fit Ron. Les anneaux de Saturne !
Neville lui fit un geste de l'index pour dire qu'il avait vu juste.
- Mais c'est pourtant vrai que tu deviens intelligent ! se moqua Harry. Dis, Hermione, qu'est-ce qu'elle a voulu dire Ginny ?
Hermione repoussa sa chaise à son tour.
- Tu viens, Ron ? On doit passer par le bureau des Préfets avant de rentrer à la Tour de Gryffondor, dit-elle avant de se tourner vers Harry.
- Je veux que tu saches, Harry, que les opinions de Ginny n'engagent qu'elle. Et bien que je sois assez d'accord sur certains points, et que j'admette que ses intentions sont louables, je ne cautionne absolument pas les procédés mis en œuvre pour arriver à ses fins. Ne l'oublie pas.
Elle se hâta de quitter le jeune homme sur un signe à Ron. Celui-ci se pencha vers Harry et, dans un sourire de triomphe, lui murmura :
- Je te l'avais bien dit, Harry ! Tu peux tenter ta chance ! Moi je cautionne tout ce qui pourra te rapprocher de ma sœur !
Ron suivit Hermione et lui prit la main malgré ses protestations, bien moins virulentes qu'à l'ordinaire lui sembla-t-il. Harry resta néanmoins perplexe. Il avait la vague impression que son ami se fourvoyait encore, et que ce n'était pas demain la veille qu'il se transformerait en Serdaigle.
