Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.
Chapitre 70
Des Nouvelles de Vous-Savez-Qui
Hermione ne laissa aucun répit à Harry et Ron. Ils avaient beau lui rappeler qu'ils avaient passé leur BUSE l'année précédente et qu'ils n'avaient pas prévu de présenter leur ASPIC avant l'année suivante, elle ne les laissait pas lever le nez de leurs livres de cours. Harry l'eût bien envoyée promener, mais il ne voulait pas décevoir McGonagall. En fait, il était heureux d'avoir trouvé en la sévère directrice de sa Maison une raison de s'investir dans ces stupides examens. Il n'avait plus Sirius pour être fier de lui. La famille qui lui restait se moquait bien qu'il réussît ses examens ou non. Il se demanda ce qui ennuierait le plus sa tante et son oncle : qu'il eût ses examens et devînt un sorcier à part entière ? Ou bien qu'il échouât lamentablement et qu'il revînt vivre avec eux ? A la suite de cette réflexion, il se dit qu'il ferait peut-être bien d'étudier avec plus de cœur. Retourner chez ses parents n'était sans doute pas la solution rêvée pour un avenir léger… si tant est qu'il pût parler d'avenir. Un coup sec sur le sommet du crâne le fit revenir au milieu de la salle Commune de Gryffondor, sous les ricanements de Ron, heureux pour une fois de ne pas être la cible de la baguette d'Hermione.
- A quoi rêves-tu ? demanda la jeune fille sévèrement. Tu as intérêt à répondre : à ma leçon de botanique !
Ron se mit à rire.
- Tu ferais mieux de demander "à qui" il rêve ?
Ron ne pouvait faire allusion qu'au fait que les Cinquième Année étudiaient à la table en face de la leur et que Ginny se trouvait avec eux. Neville leva la tête vers Harry :
- Alors ? C'est qui ?
Harry haussa les épaules. Seamus Finnigan se pencha vers Dean Thomas et tous les deux se mirent à rire derrière leurs livres ouverts. Puis Dean referma les siens et déclara qu'il descendait dans la salle des Quatre Maisons.
- Tu n'attends pas Ginny ? lui demanda Neville.
Dean lui fit un pauvre sourire.
- Je crois que c'est Ginny qui n'attend plus après moi, dit-il.
- Non ! fit Neville abasourdi. Ne me dis pas qu'elle t'a laissé tomber…
- Oh non ! répondit le jeune homme. Elle s'est simplement éloignée de moi.
- Mais… insista Ron. Vous êtes toujours ensemble ou pas ?
- En ce moment, lâcha perfidement Seamus, elle est plus souvent avec McGregor qu'avec Dean.
- Ce n'est pas ce que je voulais dire ! lui cria Ron que le nom de McGregor avait le don d'horripiler.
Il passait de longs moments avec elle dans la salle des Quatre Maisons à essayer de structurer une sorte de guet et elle n'était jamais d'accord avec lui. Il faisait des efforts pourtant. Du moins pensait-il que l'air revêche et le silence qu'il opposait lui-même aux propositions de la jeune fille étaient une preuve de bonne volonté.
- Officiellement, reprit Dean les yeux au ciel à l'attention de Seamus, nous sommes toujours ensemble… mais plus pour longtemps. Si ce n'est pas elle qui prend la décision sous peu, ce sera moi.
- Mais… commença Harry. Tu ne peux pas la laisser partir ainsi ! Elle vaut la peine qu'on se batte pour elle.
- Contre qui ? demanda Dean. Je ne peux, ni ne veux, me battre contre elle-même. Au contraire. Nous ne sommes pas fâchés. Et j'aimerais la garder comme amie.
- Tu as raison ! estima Seamus. Parce qu'avec un caractère comme le sien, il vaut mieux ne pas l'avoir comme ennemie !
Dean se mit à rire. Il pencha la tête de son ami sur les pages de son livre.
- Non mais quel idiot celui-ci ! dit-il.
Seamus releva la tête au moment où Lavande et Parvati s'apprêtaient à quitter la salle. Il rangea ses livres à la hâte et déclara qu'il suivait Dean au rez-de-chaussée. Ron roula le parchemin qu'il venait de terminer, le regard fixé sur Harry, un sourire complice sur les lèvres.
- Alors ? Tu as entendu ? fit-il. Je t'avais dit que cela ne saurait tarder… La voie est libre, fonce !
- Ron ! Tu es complètement à côté de la plaque ! murmura Hermione en essayant de tourner l'attention du jeune homme vers elle.
- Je ne crois pas, non ! fit Ron, sur un regard à Harry plein de sous-entendus.
Il se leva de table à son tour. Hermione le regarda sévèrement.
- Ne me dis pas que tu as encore rendez-vous avec ton équipe de Quidditch ! s'exclama-t-elle vivement.
Ron lui fit un sourire contrit. Elle tapa du pied sur le sol.
- Ah non Ron ! Ce n'est pas possible ! Tu as déjà réservé le terrain de Quidditch pour les Poufsouffle aux horaires où les Gryffondor avaient leur entraînement ! A ce propos, le Professeur McGonagall te fait dire qu'elle a failli devoir se battre avec le Professeur Rogue pour arracher le droit de vous autoriser toi et ton équipe à vous entraîner à ces moments-là ! Elle a dit que tu as intérêt à mener ces rigolos à la victoire sinon elle te fait nettoyer la salle des Trophées avec une brosse à dents jusqu'à la fin de l'année !
- Avec une brosse à dent ? Tu es sûre ? grimaça Ron.
Hermione frappa sur son bras.
- Cela fait quatre fois par semaine ! reprocha-t-elle. Sans compter tes réunions stratégiques avec tes joueurs ! Ni celles avec McGregor !
Ron se mit à rire. Il l'embrassa sans se soucier qu'on le vît.
- J'adore quand tu es jalouse, Hony ! lui chuchota-t-il à l'oreille.
- Je ne suis pas jalouse ! grinça Hermione. Nous sommes à trois semaines des BUSE et des ASPIC. Il circule toutes sortes d'attrape-nigauds – et même de quoi envoyer la moitié de l'école chez Pompom ! Tu avais promis que tu m'aiderais, cette année, à veiller à ce qu'il n'arrive rien !
- Tu feras cela très bien toute seule, Hermione, flatta Ron avec une caresse sur ses cheveux. Tu as tellement plus d'autorité que moi.
- La leçon des crottes de Doxies ne vous a pas suffit ! Tous ces produits sont dangereux et tout juste légaux ! D'ailleurs la plupart viennent de chez tes frères !
- Raison de plus pour que je ne m'en mêle pas ! répliqua Ron.
Il s'éclipsa sur un dernier clin d'œil à Harry, tout en lui montrant la table des Cinquième Année. Hermione continuait à maugréer tout en rangeant ses affaires et celles de Ron. Elle s'assit et croisa les bras sur la table, la mine revêche.
- Non mais je te jure ! bougonna-t-elle. Quand je pense qu'il me faisait des scènes parce que j'allais deux petites fois par semaine donner une malheureuse leçon à Graup ! pendant qu'il prenait du bon temps avec son entraînement de Quidditch !
- Tu es jalouse, Hermione, assura Harry partagé entre l'amusement et la crainte de voir la jeune fille passer son humeur sur lui.
- Oh toi ça va ! fit-elle en lui lançant son parchemin à la tête sans s'empêcher de sourire malgré tout.
Elle sursauta dans un petit cri de surprise. Ron était revenu à pas de loup derrière elle et l'embrassait dans le cou.
- N'est-ce pas qu'elle est magnifique quand elle est en colère ? dit-il à Harry.
- Il est infernal ! soupira Hermione quand elle fut certaine que Ron avait quitté la pièce.
- Il est heureux, soupira Harry à son tour. Il m'a dit qu'il avait trouvé une tactique infaillible pour contrer les Serpentard.
- Oui, c'est ce qu'il m'a dit aussi, acquiesça la jeune fille d'un air dubitatif. Il faut qu'il compense la rapidité des balais des Serpentard, et la torpeur de la défense des Poufsouffle par une stratégie sans faille. Il va tout miser sur l'attrapeur et Stevens, le batteur. Il est particulièrement remonté contre Crabbe et Goyle, celui-ci.
Harry retint un sourire.
Depuis quand tu t'y connais en Quidditch ? se moqua-t-il.
- Depuis que mon petit ami est devenu entraîneur et qu'il ne me parle que de cela ! grimaça Hermione. Enfin ! Après ce match, on n'en parlera plus…
- Je te signale quand même que c'est toi qui l'a presque obligé à devenir entraîneur, ma très chère… lui rappela-t-il. Tu dois assumer les conséquences de tes actes.
Hermione haussa une épaule et les deux yeux au ciel.
- A propos d'assumer… reprit-elle.
Harry replongea le nez dans son livre.
- J'assume ! dit-il. Je n'arrête pas d'assumer !
Hermione lui retira le livre des mains, à la grande surprise du jeune homme et à sa plus grande crainte aussi. Il crut qu'elle allait lui parler de McGregor, elle prononça le nom de Ginny.
Harry reprit son livre.
- Ce n'est que Ron qui s'imagine des choses, je te l'assure.
- Tu en es certain ? insista Hermione un peu soucieuse.
- Je le suis ! Là ! Es-tu contente ?
- Tu ne la trouves pas attirante ?
- Oui !
- Et très belle ?
- Oui !
- Et tu l'aimes ?
- Oui !
Hermione le regarda fixement dans les yeux. Il ne baissa pas le regard. Elle ne désarma pas.
- Et McGregor ?
- Fiche moi la paix avec McGregor !
- Tu la trouves attirante ?
- Hermione !
- Elle est plutôt jolie !
- Si tu le dis !
- Et tu n'éprouves rien pour elle ?
- Bon sang ! Oui ! De l'exaspération devant son assurance ! et son arrogance ! et sa manière d'avoir toujours le dernier mot ! et sa façon de te regarder du coin de l'œil quand elle croit que tu ne la vois pas ! et son petit sourire en coin qui a toujours l'air de se moquer de toi ! Et tu as vu cette manière de tenir sa baguette au club de duels ? On dirait qu'elle va éborgner quelqu'un à faire de grands gestes ! Et je ne parle même pas de son attitude dans la salle des Quatre Maisons !
Hermione mit la main devant sa bouche, dans un geste discret, pour cacher son sourire.
- Bien ! fit-elle en se levant. Si j'ai bien compris ce que tu viens de dire : tu aimes Ginny mais pas comme une petite amie. Par contre, en ce qui concerne McGregor, pour quelqu'un dont tu ne veux pas entendre parler, tu as beaucoup à en dire.
Harry sentit ses joues brûler. Il fut heureux de voir qu'Hermione ne levait pas les yeux sur lui. Elle soupira :
- Je demanderai bien à Ginny de m'aider à faire la chasse aux produits prohibés, mais je suis sûre que c'est elle qui les fournit… Je voudrais bien savoir combien ses frères lui donnent en commission !
- Une nouvelle paire d'oreilles à rallonge, proposa Harry heureux de changer de sujet de conversation.
Hermione tordit sa bouche en une grimace sceptique :
- Une nouvelle paire d'oreilles à rallonge…et un pourcentage sur les ventes réalisées à Poudlard ! compléta-t-elle. Je suis certaine qu'elle a négocié cela avec finesse, cette petite canaille. Je suis sûre aussi que ces deux vauriens de Fred et George cachent leur remonte-méninges dans les colis de munitions à tester qu'ils nous envoient… Je ne suis pas encore arrivée à mettre la main dessus ! Elle est plus rapide que moi, la petite peste ! Mais crois-moi, l'année prochaine, je l'aurais !
Harry se mit à rire doucement. Hermione lui sourit. Il n'en croyait pas un mot. Elle le vit frotter sa cicatrice et s'inquiéta. Il voulut la rassurer. Ce n'était rien. Sa cicatrice le chatouillait à nouveau depuis deux ou trois jours.
- Tu sais ce que cela veut dire, soupira Hermione.
- Qu'il est en train de s'exciter sur quelque chose et que ce doit être terriblement important.
- Sois prudent, lui conseilla-t-elle. Surtout la nuit.
- Et toi ne dis rien à Ron, lui recommanda-t-il. Il est capable de ne pas dormir de la nuit pour veiller sur mon sommeil.
La semaine passa très vite, entre les cours et les entraînements quotidiens ou presque de l'équipe de Poufsouffle. Hermione fulminait contre Ron. Celui-ci en était heureux. Il lui promit qu'après le match il resterait auprès d'elle, si elle lui assurait de son côté qu'elle ne se trouverait pas d'autre occupation surprise pour bousculer son emploi du temps. Harry en apprit plus en botanique en quelques semaines que durant toute l'année scolaire. Il faut dire que Neville, qui se sentait un peu seul lui aussi tandis que Luna étudiait avec les Cinquième Année, avait repris sa place dans leur groupe et leur récitait de mémoire toutes les propriétés des plantes qu'ils avaient étudiées durant l'année. Il les reprenait, lui et Ron, lorsqu'ils se trompaient sur les soins à donner à certains végétaux particulièrement susceptibles…
La veille du match entre les Poufsouffle et les Serpentard, le cours de Potions fut particulièrement tendu. L'ambiance n'était pas glaciale, elle était polaire. On n'entendait pas un battement de cil. Le crissement du tableau déchira le silence lorsque Rogue le fit tourner pour faire apparaître la liste des ingrédients à mélanger pour obtenir la potion étudiée : un antidote contre un poison violent à base de venin de serpent.
- Mille millions de mille gargouilles ! jura Ron à voix basse. Tu crois qu'il veut nous dire de nous méfier du poison ?
Dans le silence profond, son chuchotis attira l'attention du Professeur.
- Mr Weasley ? Voudriez-vous nous faire part du fruit captivant de vos réflexions passionnantes ? N'étiez-vous pas en train de rappeler à votre camarade Potter les effets du poison dont je viens de parler ? Je vous écoute.
Ron débita les caractéristiques du poison, les doses d'antidote à administrer et les conditions de conservation de la potion à respecter. Il en arriva à suer sous le regard d'acier de Rogue, malgré le froid qui régnait dans le cachot. Harry remarqua que les Serpentard n'avaient pas bronché. Seul un sourire ironique avait déformé les lèvres de Malefoy. Même Crabbe et Goyle comprenait que le moindre ricanement de leur part n'aurait pas été apprécié du professeur.
- Citez-nous les effets de ce poison, Weasley, puisque vous semblez pour une fois avoir autre chose à dire que des stupidités… le pria froidement Rogue.
Ron récita les propriétés du poison de mauvaise grâce. Il pâlit cependant lorsqu'il évoqua l'effet anti-coagulant de la drogue. L'image de son père dans le lit blanc tâché de sang lui revint à la mémoire…
- Et qu'est-ce qui fait de cet antidote un remède efficace, Weasley ? Allons ! Remettez-vous ! Est-ce là le courage légendaire des Gryffondor, à qui le cœur manque à l'évocation du danger ?
- Le sang de dragon, Monsieur… répondit Ron.
Il réalisa avec effroi que la potion qu'ils allaient fabriquer comportait les mêmes ingrédients que l'onguent d'Hermione pour les blessures de gerbilloises.
- Bien, Weasley, conclut le professeur. Au travail. Je ne tolèrerai pas la moindre erreur.
Ron se pencha vers Harry.
- Tu crois qu'il craint une attaque de Nagini ? demanda-t-il en frissonnant.
- Ou de gerbilloises… murmura Harry soucieux.
Il lança un regard vers Malefoy, tourné sur son chaudron. Le Serpentard n'avait pas bronché durant l'exposé de Ron. Qu'est-ce qu'il manigançait ? Harry porta la main à son front. Sa cicatrice le démangeait fortement. Voldemort s'excitait sur quelque chose, comme un chien sur un vieil os. Etait-ce à l'idée du prochain carnage perpétré par ses serviteurs ? Ou bien d'une chose qui le concernait personnellement ? Cela le mettait en joie depuis plusieurs jours. Une joie qui allait en augmentant. La nuit, il entendait un rire sardonique dans ses rêves sombres. Ce même rire qu'il entendait quand il rêvait de la mort de sa mère. Il avait beau fermer son esprit aux images, ce son sordide s'immisçait dans son âme et jusqu'au plus profond de son cœur.
Il sentit Ron lui donner un coup de coude. Il arrêta son geste : il tenait la fiole de sang de dragon au dessus de son chaudron. Il leva les yeux vers le tableau. Une goutte et demi de sang de dragon. Il fallait en mettre trois et multiplier par deux également les autres ingrédients. Il remercia mentalement Hermione au passage. Mais combien de gouttes venait-il de verser ? Et quels ingrédients avait-il déjà mis au fond du chaudron ? Perdu dans ses pensées, il n'avait pas prêté attention à ce qu'il faisait. Ron le dévisageait avec inquiétude. Il sentit le regard dur de Rogue sur lui et ne put s'empêcher de tourner la tête. La colère qui montait en lui le submergea. Il voulut crier. Il bloquait son esprit sans pouvoir se défaire de ce sentiment qui le brûlait. Il ne pouvait plus penser de lui-même. Son cerveau était tout entier tourné vers cet unique but. Empêcher Voldemort de s'insinuer davantage. Il était concentré sur les yeux de Rogue. Dans un appel à l'aide muet et dérisoire. C'était tout son corps qui tremblait de rage. Et en même temps, un rire sauvage retentissait dans sa mémoire. Harry vit Rogue fondre sur lui. Il eut conscience qu'il criait, ou riait, ou peut-être les deux.
Harry rouvrit les yeux sur le visage terrorisé de Ron. Cela sentait le brûlé. La douleur sur son avant-bras le ramena totalement à la réalité. Il entendit le bruissement de la robe de Rogue à sa droite. Le professeur se levait d'auprès de lui.
- Voilà ce qui arrive, Potter, quand on ne prend pas la peine de déjeuner correctement. A moins que ce ne soit la vue du sang qui vous fasse tourner de l'œil, fût-il de dragon ?
Harry se releva, incapable de ressentir autre chose qu'un grand vide au fond de lui. Sa cicatrice était douloureuse encore, mais dans sa tête plus aucun écho ne résonnait, que le ricanement chronique de Goyle et le reniflement qui servait de rire à Crabbe. Malefoy ne cachait pas un sourire satisfait.
- Granger, accompagnez votre camarade dans mon bureau. J'arrive dans une minute. Weasley, Nettoyez les résidus de chaudron de votre camarade maladroit.
Hermione et Ron aidèrent Harry à se relever. Sa robe était tachée et sa manche droite brûlée sur l'ourlet. Deux autres trous noircis décoraient sa poitrine.
- Londubat ! Nott ! Ramassez tout ce qui est à terre et portez le sur mon bureau. Misses Brown et Patil ! Lavez-vous les mains tout de suite. Vous irez ensuite chez Mrs Pomfresh pour qu'elle désinfecte vos doigts. Qu'elle n'oublie pas le dessous des ongles, surtout. Ne touchez pas votre visage, jeune écervelée ! Evitez de toucher vos yeux et votre bouche. Ne touchez à rien avec vos mains nues. Miss Bulstrode, vous leur ouvrirez la porte. Les autres : je veux que vous ayez terminé cet exercice quand je reviendrai. Ceux qui ont encore un chaudron devant eux et qui ne me montreront pas une potion correcte à mon retour, auront un zéro pointé à leur examen de fin d'année.
Harry sentit le frémissement angoissé de la classe dans son dos. Il avait vu son chaudron, celui de Ron, ceux de Neville et de Nott, de Lavande et de Parvati renversés au sol. Les ingrédients étaient par terre.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-il à Hermione tandis qu'elle l'accompagnait dans le couloir à deux cachots de là, dans le bureau du professeur.
- Tu as fait un drôle de bruit, dit Hermione avec un regard sur le côté. Ce que tu avais à la main est tombé par terre. Rogue s'est précipité mais tu es tombé. Tu as renversé ton chaudron, celui de Ron. Le feu s'est mis à ta robe. Rogue l'a éteint. En même temps, il s'est passé quelque chose de bizarre. Rogue est parti en arrière, j'ai cru qu'il allait tomber dans les chaudrons de Lavande et Parvati, mais les chaudrons aussi se sont renversé en arrière, sur les filles. Et celui de Neville également, et de Nott. Ce qu'il y avait sur leur paillasse a volé et eux même se sont retrouvés sur les tables de derrière. Tu as vu la tête de Ron, non ? Il a cru que tu étais mort.
Ils entrèrent dans le bureau du professeur. Hermione fit asseoir Harry sur la première chaise qu'elle trouva et se dirigea vers le placard à potions du Professeur Rogue. Elle l'ouvrit et chercha dedans de quoi soigner les brûlures du jeune homme.
- Tu es sûre que tu es autorisée à faire ça ? lui demanda Harry avec inquiétude.
Elle revint avec un pot d'onguent comme celui qu'elle avait donné à McGregor. Harry releva sa manche et elle étala doucement la pommade sur la blessure. Il ressentit un soulagement immédiat.
- Et toi ? demanda-t-elle. Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
La porte s'ouvrit et Rogue s'engouffra dans la pièce. Il vérifia la brûlure d'un regard rapide et remercia Hermione. Il lui prit le pot d'onguent des mains et lui signifia son congé.
- Votre potion, Miss Granger, lui rappela-t-il comme elle atteignait la porte, n'oubliez pas : je n'accepterai rien de moins que parfait de votre part.
- Bien, Monsieur… répondit Hermione en fermant la porte.
Harry baissa sa manche sur son bras. Il ne leva pas les yeux vers le professeur. Il allait lui rappeler qu'il n'était qu'un imbécile. Un petit prétentieux qui s'imaginait être plus fort que le Maître des Ténèbres.
- J'ai fermé mon esprit, Monsieur ! se défendit-il par avance. Je ne l'ai pas laissé entrer dans mes pensées. Et je n'ai pas cherché à savoir les siennes !
Il se décida à relever la tête. Rogue était devant lui, son visage grave et pâle.
- Qu'avez-vous vu ? demanda-t-il simplement.
- Rien, répondit Harry encore un peu agressif. Je vous l'ai dit, je n'ai pas cherché à entrer dans son esprit. Et je ne suis pas sûr qu'il ait voulu me montrer quoi que ce soit, ajouta-t-il sur un ton plus calme.
Il continua, comme le professeur se taisait :
- Voici plusieurs jours que ma cicatrice recommence à me faire mal. Je croyais qu'il chercherait à m'atteindre dans mes rêves. Mais rien n'est venu. Je sentais simplement une grande agitation en moi… en lui. Comme si quelque chose qu'il attendait depuis longtemps était sur le point de se produire.
- Et cette chose s'est produite ? demanda Rogue, livide.
- Oui… fit Harry. Et il en était à la fois heureux et furieux. C'était très étrange. Il riait d'une manière hystérique dans ma tête. Comme quand… comme le jour où… comme au moment où il a lancé le sortilège sur ma mère.
Rogue resta impassible devant la montée de chagrin d'Harry. Son regard se ferma et il paraissait tel une statue.
- Et en même temps, il était dans une colère noire… comme le jour où Bellatrix Lestrange est morte.
Le regard de Rogue s'étrécit à peine à l'évocation de ce nom.
- Bien, fit simplement le professeur, visiblement soulagé.
Il marcha vers son bureau et s'assit à son fauteuil.
- Vous avez résisté à la tentation, Potter. Je n'espérais plus vous en voir capable. Dit-il.
Harry ne releva pas la remarque.
- Pourquoi était-il à la fois si heureux et en même temps si furieux, Monsieur? demanda-t-il, certain que le professeur en savait plus qu'il ne voulait le montrer.
- Vous l'avez dit, Potter : il s'est passé quelque chose qu'il attendait et qui l'a rendu très heureux… et en même temps cette chose ne s'est pas vraiment passée comme il le souhaitait…
- Est-ce que cela a quelque chose à voir avec ce qu'il projette pour l'anniversaire de son avènement ? insista Harry, tout prêt à laisser remonter sa colère.
Rogue ne répondit pas immédiatement. Puis il dit : "Non !"
- Professeur ? reprit Harry. Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi les chaudrons ont-ils été renversés ? Hermione avait l'air de dire que c'était moi qui avait fait cela.
Un sourire étira les lèvres minces de Rogue.
- Vous n'aviez pas conscience de ce que vous faisiez, Potter… ? Oh ! je vois pointer la vieille excuse ! Vous ne l'avez pas fait exprès !
Il redevint sérieux pour ajouter :
- Vous avez usé de l'ancienne magie pour chasser le Maître des Ténèbres de votre esprit. Vous ne l'avez pas fait consciemment et nous devons veiller à ce que cela ne se reproduise pas. Nous reprendrons les cours dès la semaine prochaine. Je vous ferai connaître l'heure de notre prochaine leçon.
Il pencha la tête sur le côté tout en fixant Harry, les paupières à demi closes.
- Vu l'effet que cela à eu sur vous, je voudrais bien savoir celui que cela a eu sur Vous-Savez-Qui. Qui sait ? Vous sentir devenir plus puissant de jour en jour le rendra-t-il bien moins patient qu'il ne l'a jamais été… et cela le forcera-t-il à commettre des erreurs d'appréciation.
Harry baissa la tête. Il joua un instant à croiser et décroiser les doigts. Puis il leva les yeux et les fixa dans ceux du professeur.
- La situation est-elle si désespérée, Monsieur, que nous en soyons parvenus à compter sur les erreurs de l'adversaire pour espérer marquer des points ?
Rogue serra ses lèvres fines pour les empêcher de sourire. Il fronça les sourcils et lui montra la porte.
- Prévenez vos camarades que je vous suis dans la seconde…
Lorsque Harry se présenta dans la classe, tous les yeux se tournèrent vers lui. Il reconnaissait les mêmes interrogations que les années précédentes, pleines de craintes et de doutes. Malefoy laissa tomber sur lui un regard méprisant et satisfait. Ils hésiteraient encore ceux qui balançaient à lui faire confiance. Harry tourna la tête vers Ron. Il lui sourit et le visage anxieux de son ami se détendit. Harry annonça le retour imminent du professeur Rogue et tous se penchèrent sur leur chaudron pour terminer dans les temps la potion exigée. Il sut plus tard, en sortant du cours que Malefoy avait essayé de profiter de l'absence du professeur pour vilipender son nom et ses simagrées. Il n'eut pas besoin que Ron répétât les paroles exactes pour savoir qu'il avait essayé de provoquer les Gryffondor. Ils avaient bien compris les recommandations qu'il leur avait données lors des clubs de Duels. Aucun n'avait bronché, même si Neville avait eu une très grosse envie de lui mettre sa sale petite tête au fond de son chaudron. Les Serpentard n'avaient pas dit un mot non plus. Seuls les habitués s'étaient permis de ricaner. Pas trop fort cependant. Le bureau du professeur n'était pas loin et tout le monde savait qu'il avait des radars à la place des oreilles.
Harry garda sa robe brûlée jusqu'à la fin de l'après midi. Le professeur Londubat s'inquiéta de l'état de ses vêtements et Harry dut rester lui expliquer en fin de cours ce qui était arrivé. Il se souvint de ce que lui avait recommandé Hermione et prit une grande inspiration. A son grand soulagement, Algie Londubat le devança.
- Vous avez fortement progressé dans la pratique du Reflecto, Harry… j'allais dire la maîtrise, mais il semblerait que ce soit encore un peu prématuré. Vos entraînements de Quidditch sont terminés, je crois. Vous viendrez vous entraîner avec moi, dans ce cas. La magie ancienne est fort agréable à pratiquer quand on l'a bien en main. Et elle peut se révéler une alliée de poids, lorsqu'on arrive à la maîtriser. Je sais que vous avez bien avancé avec Severus. Nous nous consacrerons pour notre part à son utilisation dans la Défense contre les Forces du Mal, ainsi que dans l'occlumancie.
Harry hocha la tête. Ce qui était arrivé pendant le cours de Potions, ce devait être ce qu'Hermione appelait l'effet cocotte-minute. Pratiquer un peu plus l'ancienne magie ne pourrait que lui faire du bien. Il s'y entraînait d'ailleurs, dans le labo d'Hermione, avec un plaisir qu'il s'étonnait d'éprouver. Parfois, à la bibliothèque, lorsque Mrs Pince était occupée ailleurs, il s'amusait à tourner ainsi les pages de ses livres. Il s'était fait plusieurs fois taper sur les doigts par Hermione à ce sujet. Donner à leurs camarades des raisons de chuchoter dans son dos n'était pas la meilleure des choses à faire. Harry soupira en se remémorant cette réflexion, alors qu'il traversait les couloirs qui le menaient vers la tour de Gryffondor dans sa robe brûlée et tachée. L'histoire avait déjà dû faire le tour de l'école à en juger par les regards qu'on lui jetait et les chuchotements qu'il entendait sur son passage. Il s'efforçait de faire celui qui ne s'apercevait de rien. Il rendait les saluts et les sourires comme à l'accoutumée. Soudain, au bout du couloir, il vit accourir Ginny, bouleversée. Elle l'arrêta au milieu du corridor pour le dévisager avec inquiétude. Elle soupira de soulagement et le serra dans ses bras.
- Quels idiots ! s'exclama-t-elle. A les croire tu étais à demi mort !
- Qui ? demanda Harry qui ne savait s'il devait rire ou s'offusquer.
- Des gars de ma classe, grogna Ginny. Ils racontaient que tu avais mis le feu à ta robe et que tu avais été emmené chez Mrs Pomfresh par le professeur Rogue. Quand je ne t'ai pas vu avec Ron et Hermione…
- Il fallait leur demander ! se mit finalement à rire Harry.
Ginny fit une grimace :
- En ce moment, je préfère me tenir loin d'Hermione… consentit-elle à avouer. Et puis, je préfère vérifier par moi-même ce qu'on pourrait me dire.
Elle l'embrassa sur la joue.
- Ce que tu m'as fait peur ! dit-elle en riant.
Elle se sauva et lui cria qu'elle allait travailler. Elle lui montra ses livres, alors qu'il ne lui demandait rien. Il lui fit un signe de la main. Il sourit tout seul à la pensée de ce que Ron dirait s'il avait assisté à la scène. Il songea que son ami était sur le point de partir pour l'entraînement de Quidditch des Poufsouffle. Une pointe d'envie piqua son cœur. Hermione l'attendait dans la salle des Quatre Saisons. Il fallait pourtant qu'il quittât cette robe qui attirait les regards. Il se demanda si les Elfes de Maison pourraient réparer les brûlures de manière satisfaisante. De toutes façons, il lui en faudrait une autre pour l'année suivante. Il haussa les épaules : l'année suivante ! Encore fallait-il qu'il terminât celle-ci vivant !
- Eh Potter !
Il reconnut la voix de McGregor dans son dos. Il hâta le pas, elle le rattrapa.
- Eh ! Répéta-t-elle. C'est le coup que tu as pris sur la tête cet après midi qui t'a rendu sourd ? Ou bien tu cherches à m'éviter ?
Elle trottait à sa hauteur, l'air curieux.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il avec humeur. Toi aussi tu veux voir la bête curieuse qui s'évanouit sans cesse et qui sème la panique dans le cours de Potions ?
Elle cessa de sourire. Elle l'arrêta, la main sur le bras.
- Dis donc, Potter… commença-t-elle.
Elle s'interrompit devant la grimace du jeune homme. Il retira sa main de son bras. McGregor parut s'apercevoir que la robe d'Harry portait des traces de brûlures. Elle baissa les yeux sur son bras et vit la manche brûlée. Elle changea de visage.
- C'est vrai ce qu'on dit ? Tu es blessé ? Qu'est-ce qui est arrivé ?
- Rien ! gronda-t-il en reprenant son chemin.
Il crut qu'elle allait le poursuivre de ses sarcasmes. Du coin de l'œil il la vit, immobile, au milieu du couloir, qui le suivait des yeux. Quelle idiote ! Elle avait réveillé la douleur de son bras. Il se hâta vers la salle des Quatre Maisons. Il devait voir Hermione pour qu'elle lui donnât une pommade contre les brûlures et qu'elle l'écoutât déverser son fiel contre cette stupide fille de Serpentard.
Nobee (…)c'est autant le nombre de review que le titre qui m'a attirée: Hahahahahaha tu es sans doute la seule (le seul ?) ! Je sais que le titre n'est pas très… heu explicite…
Juste une petit précision, peutêtre, comme tu l'écris, s'orthographie en fait peut-être. Ha ! je sais ! Mais j'ai un problème avec les tirets… Quand je télécharge mon texte, certaines fois, le programme me vire tous les tirets… du moins ceux des peut-être et des dialogues… Ça doit venir de ma nouvelle version de Word… je le suppose du moins et je ne pense pas toujours à vérifier les peut-être… J'ai déjà assez de travail à revoir toutes les têtes de dialogues… lol !
Bon courage pour la suite! Merci. Elle est largement écrite vous inquiétez pas.: Hahahahahaha tu es sans doute la seule (le seul ?) ! Je sais que le titre n'est pas très… heu explicite… Ha ! je sais ! Mais j'ai un problème avec les tirets… Quand je télécharge mon texte, certaines fois, le programme me vire tous les tirets… du moins ceux des peut-être et des dialogues… Ça doit venir de ma nouvelle version de Word… je le suppose du moins et je ne pense pas toujours à vérifier les peut-être… J'ai déjà assez de travail à revoir toutes les têtes de dialogues… lol ! Merci. Elle est largement écrite vous inquiétez pas.
Frudule : Je commence juste à croire que Harry va sortir avec aucune des fille, elles sont trop gonflantes pour lui! Hahahahahaha ! c'est possible après tout…
Sinon, il me tarde toujours de revoir Charlie, et puis la sortie du chicaneur bien sûr! Et evidemment le complot de Ginny, j'aimerais voir si ca va marcher son rôle d'entremetteuse...(Hermione m'a confirmé!) Oui… en fait, tu as envie de continuer à lire la fic, quoi… lol !
Ayako : Meuheuh Sir Nicholas parle par egnime c pas droleuh. Pkoi n'y-t-il personne dans cette fic pour expliquer texto 1 fois 1 truc important (peut-être opas ce qu'on n'y ferais pas gaffe) Normal, Hermione était pas là pour traduire…
En tt cas je suis comme Harry je me perds en conjecture sur ce qu'il a voulu dire pour Hogwart (car sa tentative de se ratrapper aux branches était vaseuse) Je vois mal les pierre du chateau vivante donc est-ce la magie que chak élève chak prof chak visiteur a laissé dans le chateau qui est devenue une sorte d'entité avec une volonté propre (en fusionnant avec une source de magie)ou est ce quelque chose qui existait avt hogwart et que c la raison pr laquelle Hogwart a été construite là? Tout est là… Il faudra attendre encore un peu pour les réponses… Oserai-je le dire ? Bon je le dis : c'est le cœur de l'histoire… enfin presque…
Sinon pkoi Ron s'obstine à vouloir casere Ginny avec Hary? Il trouve Dean pas assez bien pour elle? milite pour le Ginny Dean Ron, il veut que Harry sorte avec Ginny parce qu'ainsi, il ne perdrait ni son meilleur ami, ni sa sœur… Du moins c'est ainsi qu'il l'imagine, je pense…
Et je sais que les voies du coeur sont impenetrables mais je ne comprends pas green s'il aime Ginny pkoi avoir continué son rôle d'espion? Par depit? Car il savait qu'il allait pas trouV grace à ses yeux? Mais est-ce que Green « aime » Ginny… Il la trouve peut-être simplement à son goût… et qu'elle ferait un beau trophée de chasse…
C'est triste autant de desillusions pr un si jeune homme... Et c'est pas fini…
Et Qd est-ce que Ellie conclue avec Harry? Peut-être qu'L avait juste envie de l'allumer en fait... Hahahahahahahhahahahahahahahahhahahhaahhahahha
Crookshank : Je m'étais persuadée que McGregor était blonde... Ca doit être le côté écossais. En fait, je ne crois pas avoir dit de quelle couleur étaient ses cheveux. Juste la couleur de ses yeux. Mais elle est brune.
