Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.
Chapitre 75
Du Rififi chez les Serpentard
L'absence de Crabbe et Goyle au repas du soir ne passa pas inaperçue. Il faut dire qu'ils rataient rarement une occasion de se mettre à table et que Malefoy paraissait bien seul entre deux places vides. Rogue fronça les sourcils devant la tête contrariée de Drago et tourna aussitôt le regard vers la table des Gryffondor qui prirent un air innocent.
Ce soir-là, Harry devait se rendre dans le bureau de Rogue pour rattraper un cours de magie ancienne. Lorsqu'il sortit des toilettes des garçons du rez-de-chaussée sous sa cape d'invisibilité pour rejoindre le professeur incognito, son cœur battait très vite. Green, Armstrong et maintenant Crabbe et Goyle, Rogue avait beau jusqu'à présent apprécier la plaisanterie, cela commençait à faire beaucoup. Le professeur lui désigna le labo sans un mot de plus que nécessaire. Harry oublia tout ce qui n'était pas la magie et la voix cassante de Rogue qui le reprenait sans cesse. Il s'amusa juste quelques secondes à penser que quelques mois plus tôt, il aurait ressenti une colère sans borne. Aujourd'hui, songeait –il, il préférait croire que le Professeur Rogue ne cherchait à obtenir que le meilleur de ses potentialités. Ils étaient en plein exercice de magie sans baguette lorsqu'on frappa à la porte du bureau.
Rogue fit signe à Harry de rester caché dans le laboratoire. Le jeune homme laissa la porte légèrement entrouverte. Malefoy entra lorsque le professeur lui dit de le faire.
- Veuillez m'excuser, Monsieur, dit-il d'une voix sèche, mais deux de mes camarades ont disparu cet après midi et ils ne sont pas encore réapparus.
- Vraiment ? fit Rogue tout aussi cassant. Et lesquels de vos amis vous causent tant de souci, Malefoy ?
- Gregory et Vincent, Monsieur… dit Malefoy à voix presque basse. J'espère qu'il ne leur est rien arrivé de grave, Monsieur, car leurs pères n'apprécieraient guère que quelque chose de fâcheux leur soit advenu alors qu'ils sont sous votre responsabilité.
Il y eut un silence durant lequel Harry se demanda s'il devait se réjouir de l'avancement des relations entre Drago et le meilleur ami de son père… ou s'en inquiéter. Il glissa un œil dans l'entrebâillement de la porte. Rogue était plus fermé qu'un coffre de chez Gringott's. Malefoy ne manquait pas d'assurance de menacer ainsi un professeur. D'assurance, ou d'inconscience… songea Harry. Rogue hocha la tête d'un air dédaigneux.
- Crabbe et Goyle ? laissa-t-il tomber. Les avez-vous cherchés dans les cuisines, Malefoy ?
Drago ne répondit pas. Il fit juste un signe de la tête lorsque Rogue déclara qu'il allait envoyer Rusard vérifier leur présence éventuelle dans les réserves alimentaires de l'école.
Drago sortit et quelques minutes plus tard, Rogue appela Harry. Celui-ci ouvrit la porte du laboratoire. Il était parfaitement conscient que Rogue savait qu'il avait écouté la conversation.
- Etes-vous pour quelque chose dans la disparition de ces deux abrutis, Potter ? demanda-t-il d'une voix neutre.
- Heu… personnellement non, Monsieur, répondit Harry en essayant de ne pas rougir.
- Les cuisines vous semblent une bonne idée de recherches ? reprit Rogue tout aussi indifférent.
Harry fit une grimace.
- Eh bien… commença-t-il.
Rogue ne le laissa pas terminer.
- Ils ne sont pas en danger de mort ?
- Je ne pense pas, Monsieur, répliqua Harry sincèrement.
Rogue lui fit signe de rentrer à nouveau dans le laboratoire.
- Dans ce cas, dit-il, je suppose que nous avons encore le temps de pratiquer quelques exercices avant de déranger ce vieux Monsieur Rusard…
Le soulagement que ressentit Harry en sortant du bureau de Rogue tenait autant de la satisfaction d'avoir pu pratiquer l'ancienne magie que du plaisir de savoir Crabbe et Goyle encore dans la fange des ordures organiques de l'école. Il espérait au fond de lui qu'on ne les trouverait qu'au matin et qu'ils feraient leur apparition au milieu de tous les élèves, honteux et couverts de détritus. Pour une fois, Malefoy aurait une raison valable de plisser son nez délicat sous l'odeur de ses propres amis.
La nouvelle fit sensation le lendemain matin, devant le tableau où étaient affichés les résultats des BUSE et des ASPIC. Dennis ne se privait pas de raconter comment, vers les six heures du matin Rusard, avait enfin ouvert la porte du château à Crabbe et Goyle qui frappaient à l'huis depuis au moins une heure. Ils furent conduits sur-le-champ dans le bureau de leur Directeur de Maison qu'il fallut aller chercher dans son appartement à cette heure fort matinale. Il était de très méchante humeur lorsqu'il vint les trouver. Il écouta en silence l'histoire qu'ils racontèrent, un peu hagards et confus tout de même. Il les envoya prendre une douche sur quelques paroles acerbes et leur assura qu'il mènerait son enquête.
- Londubat, Malone, Stevens et Mcmillan ? Si j'étais vous, je me vanterais guère de cette aventure, Messieurs, les nargua-t-il.
- Et Dennis ! Monsieur ! ragèrent les deux garçons.
- Dennis ? Voyez-vous cela ! Vous réussissez à vous faire des ennemis dans votre propre Maison ! Vous êtes particulièrement doués ! Il est dommage que vous ne le soyez guère pour autre chose !
Ron s'inquiéta pour Neville. Si Rogue l'interrogeait, il ne tiendrait pas le coup.
- Et puis d'abord, comment tu sais tout cela ? demanda-t-il à Dennis.
Celui-ci fit un sourire énigmatique.
- Je les ai entendu le raconter à Malefoy quand ils ont rejoint leur dortoir.
- Qu'est-ce que tu faisais dans le dortoir de Malefoy ? demanda Ron.
Le sourire de Dennis s'élargit davantage.
- Tu le sauras ce soir, Weasley. Je sens qu'on va bien faire la fête ce soir, et pas seulement à cause des ASPIC ou des BUSES…
Il fit un clin d'œil à Harry et lui donna deux claques sur l'épaule.
- Merci pour le coup de main, Potter…
Harry le salua d'un sourire et le félicita pour l'obtention de ses ASPIC…
Dennis accepta la poignée de main du jeune homme et se déclara pas mécontent de quitter ce nid de vipères… Ron le regarda partir complètement éberlué.
- Quel coup de main ? demanda-t-il à Harry.
- Je lui ai prêté ma cape d'invisibilité, chuchota Harry.
- Hein ? fit Ron au comble de l'incompréhension. Pourquoi ?
- Je ne sais pas, répondit Harry. Mais j'ai l'impression que nous le saurons ce soir, comme le reste.
Ron restait figé.
- Tu as prêté ta cape à des Serpentard ?
Harry haussa une épaule.
- C'est Ginny qui me l'a demandée, dit-il comme si ce fût une excuse.
Ron renifla.
- Ça sent le coup fourré à la McGregor ! murmura-t-il.
Puis il ajouta, un soupçon de déception dans la voix :
- C'est pour ça que ma soeur t'attendait avec tant d'impatience hier soir…
- Tout juste ! fit Harry, un rire au fond de la gorge. Pour quoi d'autre croyais-tu que c'était ?
Ron fit une grimace. Il ne put répondre. Un cri de joie lui fit tourner la tête. Neville trépignait en compagnie de Luna, Hermione et Ginny devant le tableau des résultats. Ginny sauta au cou de son frère, puis à celui d'Harry.
- Toutes ! s'écria-t-elle.
Ron s'approcha du tableau pour vérifier ses dires. Il en revint la mine admirative.
- Heureusement que les jumeaux n'ont pas marché fort en études, dit-il. Parce que je n'ai pas fini d'entendre que Ginny a eu le maximum de BUSE avec les notes maximales, elle ! imita-t-il de la voix aigre de sa mère.
Ginny se mit à rire et l'embrassa encore. Hermione félicita encore les filles.
- Nous aurons les résultats de nos examens aujourd'hui nous aussi, soupira-t-elle.
Ron lui jeta un regard en coin. Il ne fit aucun commentaire cependant. Harry adressa une grimace à Hermione. Aujourd'hui, il saurait s'il passerait son été à étudier la Botanique et l'Histoire de la Magie avec McGonagall.
La foule des élèves s'éclaircissait devant les tableaux. L'heure des derniers cours sonna dans le Hall et chacun se dispersa.
Rogue fit une rapide enquête. Il convoqua Dennis et Mcmillan, les deux Préfets impliqués par Crabbe et Goyle. Mrs Chourave était présente, fort contrariée que des élèves de sa Maison pussent être mis en cause dans une sombre histoire de vengeance… Fort contrariée en fait qu'on eût pu les prendre sur le fait, devait-elle avouer plus tard à Minerva McGonagall et au professeur Flitwick. Les deux garçons s'indignèrent de ces accusations. Ils n'auraient jamais entraîné leurs camarades à de telles extrémités, même s'ils avaient été tentés de leur faire manger leurs dents de devant à ces deux… L'air choqué de la professeur de Botanique ferma la bouche de Mcmillan. Dennis, lui, aurait volontiers admis qu'il avait participé à la déconfiture de Crabbe et Goyle. Il se moquait des sanctions, il savait qu'il avait obtenu ses ASPIC et qu'il ne reviendrait pas à Poudlard pour encourir la colère de son directeur de Maison. Cependant, il voulait rester encore jusqu'au soir, et garder son insigne de Préfet envers et contre tous jusqu'au dernier moment. Il nia vivement toute responsabilité dans la mésaventure de ses camarades.
- D'ailleurs, ajouta Mcmillan d'un air froissé, j'étais dans la Salle des Quatre Maisons jusqu'à l'heure du repas. Avec Malone, et Stevens.
- Moi, aussi renchérit Dennis, qui joua les vexés d'avoir à fournir les preuves de son innocence alors qu'elle coulait de source.
- Et je suppose que Londubat était avec vous, fit Rogue acerbe.
- Non ! dit Ernie.
- Il était à la table voisine de la mienne, reprit Dennis. Avec Loufoqua Lovegood…
Mrs Chourave lui fit les gros yeux.
- Heu… reprit-il. Je veux dire, Luna Lovegood…
- Et je suppose aussi que vous avez des dizaines de témoins qui jureront que vous n'avez bougé de la Salle des Quatre Maisons de la fin des cours à l'heure du repas du soir…
- Je ne sais pas si on nous a vus… répondit Mcmillan.
- On n'est pas du genre à se faire remarquer, nous… ajouta Dennis.
Mrs Chourave se plaça derrière Ernie et posa ses mains puissantes sur les épaules du jeune homme.
- Severus, dit-elle. C'est assez à présent. Ces jeunes gens vous assurent qu'ils n'ont rien fait. Vous n'allez tout de même pas aller jusqu'à user de Véritaserum sur eux !
Rogue leva un sourcil. Il avait l'air de penser que cela ne serait pas une si mauvaise idée, après tout. Dennis et Mcmillan échangèrent un regard en coin.
- Je suppose, reprit le professeur… Je suppose qu'il me suffira d'interroger les habitués de la Salle des Quatre Maisons pour vérifier les dires de ces jeunes gens…
L'air soulagé des deux garçons lui assura que son enquête serait vite bouclée. En effet, une heure ne s'était pas écoulée que les Serpentard qui fréquentaient la Salle Commune de Poudlard se succédèrent pour lui déclarer solennellement qu'ils n'avaient pas perdu de l'oeil l'un ou l'autre des personnes incriminées par les deux gardes du corps de Malefoy. Puis ce fut le tour des élèves des autres Maisons à défiler chez lui, malgré la crainte qu'il leur inspirait. Il signala donc à Crabbe et Goyle qu'ils seraient punis jusqu'à la fin de l'année et consignés dans leur dortoir, pour avoir déambulé hors de leur chambre à des heures indues et avoir tenté de lui faire prendre des vessies pour des lanternes. Les deux victimes s'indignèrent. Rogue leur fit remarquer, en soupirant de regrets et contre l'injustice du monde, que la parole de deux Serpentard pesait bien peu contre celle de la moitié de l'école, aussi vertueux et avisés fussent-ils. A fortiori quand les deux Serpentard en question s'appelaient Crabbe et Goyle. Il leur donna congé, penauds et fort mécontents, tout à fait conscient qu'il avait usé de sarcasme en pure perte. Ces deux-là ne comprenaient rien à rien et il devait reconnaître qu'il ne les regretterait pas s'ils devaient ne pas remettre les pieds à Poudlard à la rentrée suivante.
A peine en avait-il fini avec Crabbe et Goyle, que Malefoy se présentait à nouveau à sa porte, l'air fort contrarié.
- Malefoy ! s'exclama-t-il sur un ton enjoué qui ne lui était pas familier. Qu'avez-vous perdu cette fois ?
Malefoy rougit fortement.
- Mon insigne de Préfet, Monsieur… gronda-t-il.
- Vous avez une fâcheuse tendance à égarer ce à quoi vous tenez, Malefoy…
- Je ne l'ai pas égaré, Monsieur… grinça le jeune homme entre ses dents. On me l'a volé…
Rogue le regarda dans les yeux.
- Encore une accusation, Malefoy… ?
- Hier soir, il était accroché à ma robe. Ce matin il n'y est plus. On me l'a volé ! Et je crois savoir qui, Monsieur.
- Très bien, fit Rogue en se levant. Nous allons donc faire fouiller votre chambre.
- Ce n'est pas ma chambre qu'il faut fouiller, Monsieur. Vous devriez commencer par le dortoir des filles et la chambre de McGregor.
- McGregor, répéta Rogue. Que pourrait bien faire McGregor de votre insigne de Préfet, Drago ? Elle a arbore déjà le sien avec ostentation, un second sur le front serait peut-être trop voyant, même pour elle…
Drago se mordit les lèvres. Dire au professeur pourquoi il était certain que McGregor lui avait volé son insigne serait lui tendre le bâton pour se faire battre, et accessoirement se faire jeter hors de l'école à coups de pieds dans les fesses.
- Elle ne cherche qu'à me nuire, Monsieur, répondit le jeune Malefoy, et ce depuis la rentrée.
Rogue hocha la tête. Il pria Malefoy de le suivre et ils se rendirent dans la salle commune des Serpentard. Il fit appeler les Préfèts et annonça que l'un de leurs camarades venait de se plaindre d'être victime d'un vol. A ce moment-là, au lieu des exclamations d'indignation auxquelles il pensait devoir faire face, plusieurs mains se levèrent. Dennis le premier demanda la parole, que le professeur lui donna :
- Maintenant que vous parlez de vol, Professeur, dit-il d'une voix qui paraissait hésiter, je dirais que j'ai cherché partout mon insigne de préfet et que je ne l'ai par retrouvé.
Rogue sentit Malefoy se raidir brusquement. Il porta le regard vers McGregor qui agitait vivement sa main :
- Moi aussi, Monsieur ! s'exclama-t-elle sans attendre que Rogue lui permît de parler.
- Et moi, je ne trouve plus la broche en or que ma mère m'a envoyée pour mon anniversaire, fit la grosse voix de Bulstrode.
- Et moi, j'ai perdu mes boucles d'oreilles en argent.
Rogue baissa les yeux sur la petite Singleton qui sanglotait presque. Etait-ce de ne plus retrouver son bien ou d'avoir à adresser la parole à un professeur qui la terrorisait. Rogue n'eut pas le loisir d'éclaircir la question. D'autres mains se levaient et chacun prétendait avoir égaré un objet précieux, ou significatif. Le flair de Rogue commençait à sentir l'odeur du coup monté.
- Avant de continuer plus avant, dit-il aux Serpentard réunis, je veux que vous ayez bien en tête que celui – ou celle- qui sera trouvé en possession de tous ces objets, ou une partie seulement, sera accusé d'être un voleur. Vous êtes bien conscients que le renvoi du coupable sera la sanction de ces forfaits, et qu'il ne peut s'agir que de l'un d'entre vous. Persistez-vous dans vos accusations ?
Il se tourna vers Malefoy qui lui fit un sourire mauvais, les yeux fuyant vers McGregor.
- Oh oui, Monsieur…. Répondit-il.
Rogue le fixa un long moment. Il fronça les sourcils. L'idée de faire renvoyer la jeune McGregor semblait plaire à Malefoy. Le professeur parut hésiter un instant, puis se décida. Il n'avait plus le choix.
- McGregor, appela-t-il sur un ton ferme. Allez chercher Madame la Directrice Adjointe. Inutile de déranger le Directeur pour une sombre histoire de larcins. Le Professeur McGonagall se chargera de faire fouiller les dortoirs des filles tandis que je me chargerai de surveiller les recherches dans celui des garçons. Croyez que c'est avec un profond regret que je me vois dans l'obligation de faire appel à une personne extérieure à notre Maison. Vous comprenez que je ne pourrais d'autant moins intervenir dans cette affaire. Pour l'honneur de la Maison de Serpentard, je laisse à l'auteur de ces vols l'occasion de se dénoncer. Il a jusqu'à l'arrivée du Professeur McGonagall dans mon bureau, pour me ramener tous ces objets qui ont disparu. Nous conviendrons ensemble d'une sanction moins définitive que l'exclusion, s'il vient faire amende honorable auprès de moi…
Le silence accueillit ces dernières paroles. Il soupira et s'approcha des escaliers qui descendaient au dortoir des garçons. Il leva sa baguette et prononça une formule à voix basse. Il fit de même devant ceux qui conduisaient aux chambres des filles.
- Inutile de vous recommander de ne pas vous rendre dans vos chambres, dit-il en s'éloignant. Je viens de condamner l'accès aux dortoirs. McGregor ? Ramenez le Professeur McGonagall dans mon bureau, je vous prie.
Il quitta la salle commune, la jeune Préfète sur les talons. Il la rappela alors qu'elle filait hors des quartiers de Serpentard.
- Vous n'êtes pour rien dans cette histoire, n'est-ce pas ? demanda-t-il à voix basse.
- Quelle histoire, Monsieur… ? demanda la jeune fille d'un air innocent.
Elle écarquilla les yeux soudain et s'empourpra :
- Vous ne croyez tout de même pas que j'aurais volé quoi que ce soit à quiconque ! s'indigna-t-elle.
- Je l'espère pour vous, McGregor, car je ne pourrai pas grand-chose pour vous si vous étiez convaincue de vol…
- Si on m'accuse, Monsieur…
Rogue leva la main pour la faire taire.
- Nous serons fixés dans quelques minutes, murmura-t-il.
McGregor se hâta d'aller chercher la Directrice Adjointe. Rogue rentra dans son bureau, sombre et découragé.
Rogue attendit en vain. Il se doutait que personne ne viendrait. Il espérait quand même. McGonagall se présenta au directeur de la Maison Serpentard dès qu'elle eut connaissance du message. Un peu inquiète du visage renfermé de son collègue, elle le suivit jusqu'à la salle commune de sa Maison, où les élèves attendaient en murmurant. Rogue leva les sortilèges des escaliers et McGonagall entreprit de faire fouiller par les Préfètes les chambres de leurs camarades. Rogue, lui, agissait de la même manière chez les garçons. Malefoy ne montrait pas un enthousiasme débordant, certain qu'il était de l'inutilité de ces efforts. Il resta même près de la porte, prêt à relayer l'appel de McGonagall dès qu'elle aurait trouvé les preuves de la forfaiture de McGregor, alors que Dennis dirigeait les recherches dans sa chambre. Rogue était inquiet. L'assurance de Malefoy ne lui disait rien qui vaille.
Méthodiquement, le Préfet de Septième année, retournait les matelas, vidait les armoires, se couchait sous les lits. Quand il plongea sous le lit de Moon, Rogue tourna la tête vers Malefoy qui commençait à manifester une certaine impatience. Un cri de surprise –Rogue dressa l'oreille. Etait-ce bien de la surprise ou de la satisfaction qu'exprimait le jeune homme ?- ramena son attention vers Dennis.
- Il y a quelque chose là… dit Dennis.
Rogue interrogea Moon du regard.
- C'est ma cachette personnelle, Monsieur… balbutia Moon, avec inconfort. C'est là que je cache mes propres affaires de valeurs. Et je fais bien, je crois, puisque je suis un des seuls à qui on n'a rien pris…
- En effet, réfléchit Rogue.
Malefoy souffla près de la porte.
- Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur, l'interrompit-il. Nous perdons notre temps. Ce n'est pas ici que nous trouverons ce que nous cherchons, je vous l'ai dit.
Le regard dans celui de Moon, qui pâlissait seconde après seconde, Rogue lui répondit :
- Peut-être que oui, Malefoy… peut-être que non.
Il demanda à Dennis de vérifier la cachette personnelle de Mr Moon. Ce que le Préfet se hâta de faire, avec un zèle qui conforta Rogue dans son sentiment. Dennis se coucha complètement sous le lit. On l'entendit dire "Lumos" et pousser une exclamation de victoire.
- C'était sous une lame du plancher, Monsieur ! s'écria-t-il en sortant de sa position inconfortable.
Il tendit à Rogue une boite en carton assez lourde. Malefoy s'approcha, soupçonneux. Rogue ouvrit la boîte sous les yeux des occupants de la chambre et des préfets présents. Des jurons étouffés se firent entendre. Moon ouvrit des yeux complètement effarés. Sur Rogue qui attendait sa réaction, sur Malefoy qui plissait les yeux, sur Dennis qui souriait d'un air satisfait, sur Crabbe et Goyle qui regardaient Drago, prêts à se jeter sur leur camarade de chambre sur un signe de lui. Moon recula d'un pas, en secouant la tête… Toute retraite lui était coupée. Il posa à nouveau les yeux sur la boîte entre les mains du professeur.
- Non… bafouilla-t-il. Non ! Ce n'est pas moi !
- C'est bien vous qui nous avez dit que c'était là votre cachette personnelle, Mr Moon, rappela Rogue sur un ton glacial. Pourtant, ceci n'est pas à vous…
Il montrait un insigne de préfet.
- Et ceci non plus…
Il en tenait un autre.
- Et cela ? Est-ce à vous ?
Il agitait sous le nez du garçon une paire de boucles d'oreilles en argent.
- A moins que vous nous ayez caché certains de vos penchants, je ne pense pas que cela vous appartienne non plus…
Rogue fit l'inventaire des bijoux que contenait la boîte. Il remarqua soudain une chose étrange au fond du récipient. Il prit délicatement l'objet entre deux doigts :
- C'est les boucles d'oreilles de Loufoca Lovegood ! s'exclama stupidement Goyle.
- Oh ! Oh ! fit Rogue goguenard. Mr Moon ! Je vois avec plaisir, si je puis m'exprimer ainsi, que vous n'exercez pas vos talents uniquement à l'encontre de vos camarades de Maison.
Tous les yeux étaient fixés sur Saturne et ses anneaux qui tournaient encore.
- Je crois que Miss Lovegood sera bien aise de récupérer ceci, fit Rogue. Elle pourra même y ajouter les deux lunes de Saturne, comme trophées…
Il se tourna vers Malefoy, délaissant Moon au désespoir. Le jeune homme ne détachait pas son regard de son camarade. Rogue y lut avec une satisfaction extrême tout le mécontentement du monde. Il n'avait pas besoin de lire dans ses pensées, pour sentir tout le mépris pour la stupidité, la vanité et l'imbécillité de Moon.
- Merci, Dennis ! fit Rogue. Allons prévenir le Professeur McGonagall qu'il est inutile qu'elle se donne encore du mal à fouiller les dortoirs de vos camarades.
Il se retourna vers l'intérieur de la chambre et Moon terrorisé.
- Moon ! laissa-t-il tomber avec dédain. Passez devant ! Je ne voudrais pas avoir votre mort sur la conscience… même si elle s'accommode de bien des choses.
Il posa les yeux sur Malefoy en disant ces derniers mots et ce dernier se sentit rougir bien malgré lui. Crabbe et Goyle qui s'approchait déjà de Moon, les poings fermés, furent obligés de le laisser passer.
Moon s'empressa d'obéir. Il savait qu'il était inutile de discuter avec ces deux-là. Avec Malefoy, peut-être pourrait-il s'expliquer. Il faudrait d'abord convaincre Rogue qu'il n'avait rien à voir avec cette histoire. Les boucles d'oreilles de cette dingue de Loufoca Lovegood, d'accord c'était un sale coup ! Mais il pourrait toujours dire qu'il les avait trouvées quelque part. Dans la bibliothèque, par exemple. Oui, la bibliothèque, c'était bien. Elle était assez distraite, la Lovegood, pour oublier n'importe quoi n'importe où…
Rogue déposa la boite sur une table dans la salle commune. Les commentaires à voix basse allaient bon train. La mine sévère de McGonagall découragea toute tentative d'intimidation de Moon qui se cachait derrière la robe noire du Maître de Potions. Toutefois, ce fut la main ferme de McGonagall qui se posa sur son épaule pour le pousser vers la porte.
- Nous allons voir le Directeur immédiatement, Severus. Je crains que vous ne perdiez un élève avant ce soir, Professeur… dit-elle d'un air navré.
Moon se tourna vers son directeur de Maison, le visage implorant. Rogue ne lui renvoya que mépris.
- Les élèves qui déshonorent leur Maison, Minerva, je ne les regrette aucunement.
Moon comprit qu'il était perdu et que personne n'écouterait sa version. McGonagall prit la boite sur la table, alors que tous réclamaient leurs affaires retrouvées.
- Vous permettez, jeunes gens ? dit-elle sur un ton sec. Le Professeur Dumbledore ne juge jamais sans preuve. Veuillez me laisser celles-ci je vous prie. Je les remettrai ensuite au professeur Rogue.
- N'oubliez pas de remettre les boucles d'oreilles de Miss Lovegood au Professeur Flitwick, Professeur, lui rappela Rogue.
Minerva laissa son mouvement en suspens.
- Oh ! fit-elle. Vous parlez d'une preuve !
McGregor s'avança alors et avec aplomb demanda la permission de remettre elle-même ses boucles à Luna Lovegood, avec les excuses de la Maison Serpentard.
- Je la vois tout à l'heure, lors de la fête de fin d'année, insista-t-elle. Je crois que la Salle des Quatre Maisons est un lieu tout à fait indiqué pour ce genre de choses.
McGonagall échangea un regard avec Rogue. Il haussa une épaule.
- Après tout, pourquoi déranger ce cher Filius… estima-t-il quand Miss McGregor se propose pour cette mission délicate ?
McGonagall hocha la tête vigoureusement. Elle fit un signe du menton à Moon qui lança un dernier regard désespéré à Malefoy. Celui-ci détourna le regard. Ce faisant, il croisa celui de Rogue, impénétrable. Il crut qu'il allait lui faire une remarque cinglante. Il se tut. Lorsqu'il fut sorti, les élèves se dispersèrent. Betsie Singleton s'approcha d'Ellie, la bouche pleine de questions. Elle mit un doigt sur ses lèvres et lui montra discrètement Malefoy et sa bande, encore étourdis et stupéfaits. Crabbe et Goyle s'avancèrent vers le jeune homme.
- Ah ! Le salaud ! s'exclama Crabbe. Il a du profiter de la nuit pour te voler, Drago.
- Oui ! lui est sa sale manie de piquer des trophées, comme il les appelait ! Des trophées ! Un sale voleur ! oui !
- LA FERME ! cria Malefoy au comble de la fureur.
Il fit demi tour et partit dans sa chambre hurler sa colère. Dans la salle commune de Serpentard, chacun à un bout de la pièce, Dennis et McGregor se souriaient simplement.
Frudule : ahahaha!oui! je suis bien contente de la punition de green : le rendre maboul convenait tout à fait! mais j'aime encore plus imaginer crabbe et Goyle dans les ordures! Trop fort! Oui Crabbe et Goyle dans les ordures, c'est une vision si idyllique…
Par contre j'ai été assez choqué par ce que dit Hermione sur Harry qui ne voulait pas d'un nouvel amour...L'histoire avec Mc Gregor me parait plus clair maintenant. Mais c'est triste quand même..ca me fait penser a Percy qui veut pas guerir...bouh (larmingite aigue!) oui, le parallèle est très bien vu…
ps : g trop les boules d'avoir rate la 300 rewiew! Hahahaha ! Tu retenteras ta chance pour la 400° ! –oui bon quoi on peut rêver ! -
Lyane : Ca m'a éclatée de lire la punition de Green. Ils ont réussi à le rendre dingue (ou au moins dépressif!).Maintenant, j'attend de voir ce qui sera réservé à Moon. Je ne sais pas si ça sera aussi marrant, mais en tout cas, ça sera surement très instructif pour les autres futurs mangemorts. Hum ? tu crois ? On verra…
Et je crois que Malfoy va passer un mauvais quart d'heure. Enfin, si ça dure seulement un quart d'heure, mais ça risque de lui paraître des heures. Ha ça ! Malefoy va l'avoir saumâtre, c'est sûr…
Ayako : Argh le cp dur c Harry qui veut pas d'Ellie... (Ayako mode feministe on!) Coup dur pour qui ? Pour Ellie ? Mmmm… Tu crois qu'elle va lâcher le morceau ?
Alixe : POur l'argument Harry refuse l'amour... bin ce genre de chose, cela vient sans qu'on le veuille alors à mon avis, il devrait se préparer à voir ses espérances contrariées. Hahahahaha ! C'est certain, c'est le genre de chose qui ne se commande pas !
