En sortant du café, Cynthia décida d'aller empaqueter quelques-une des ses affaires, puisqu'elle et les garçons déménageaient dans quelques jours. Stu proposa de l'aider. Cyn accepta, même si elle savait que sa mère n'apprécierait sûrement pas. Stuart était le meilleur ami de John, donc instantanément, elle le détestait. C'est un peu anxieuse, qu'elle débarqua de sa bagnole, une fois arrivée à Hoylake. Lorsqu'elle et Stu entrèrent dans le vestibule, ils aperçurent David qui était dans la salle de séjour.
« Salut Dave » lui lança sa sœur.
Il se retourna, un peu intimidé par Stu.
« Salut. »
« Maman est toujours furax ? demanda Cynthia à son jeune frère.
Il haussa les épaules.
« Je crois que ça lui ait passé. »
« Est-ce que… »
Elle ne put terminer sa phrase, parce que Lilian apparut devant eux. Elle ne parut pas enchantée de voir Stu, mais le salua tout de même poliment.
« Je vais… je vais emballer mes affaires » annonça Cynthia à sa mère.
Une lueur amère passa dans les yeux de Mme Powell, mais elle tenta de rester détachée.
« Bien. Si tu as besoin de moi, tu n'as qu'à me le dire. Je serais dans la cuisine » ajouta t'elle.
« Merci, mais ça devrait aller. Stu va m'aider. »
Lilian tourna son regard vers le jeune homme. Elle aurait préférée qu'il ne soit pas là en fait. Elle voulait s'excuser à sa fille à propos de sa conduite de ce matin. Elle avait été trop loin. Et elle essaierait d'apprécier John. Ce qui n'était pas facile.
« Tu sais Cynthia, tu devrais inviter John et Stuart pour le repas de ce soir » lança Mme Powell se surprenant elle-même.
Cyn et Stu échangèrent un regard étonné qui n'échappa pas à Lilian.
« C'est d'accord pour moi » accepta le jeune homme. »
« Je vais demander à John » fit Cynthia.
Mme Powell hocha la tête et s'éloigna.
« Qu'est-ce qui lui prend ? » lança Stu une fois qu'elle eut pénétrée dans la cuisine.
« J'en sais rien, et de toute façon je suis encore sous le choc. »
Stu eut un petit sourire.
« Peut-être bien que mon charme irrésistible a opéré sur elle. »
Cette fois ce fut Cynthia qui sourit.
« N'y compte pas trop » répliqua t'elle tout en se dirigeant vers le salon.
Stu la suivit.
« Et pourquoi ? »
Cynthia s'empara du récepteur du téléphone et se tourna vers lui.
« T'es pas du tout son style. »
Stu pouffa.
Cynthia composa le numéro de George. Elle était presque certaine que John était encore chez son ami. Ce fut George qui répondit.
« Salut Georgie » fit Cynthia, qui savait pertinemment qu'il détestait qu'on l'appelle comme ça.
« T'es en manque de Johnny ? » répliqua le jeune garçon.
« C'est ça », répondit Cynthia.
« Et si je te fais poireauter avant de lui parler, tu vas être furax ? »
Cynthia sourit.
« T'as pas intérêt. C'est une grande nouvelle. Ma mère a pétée les plombs et elle a subitement décidée d'inviter John et Stu à dîner. »
« Quoi ? » lança George éberlué.
« T'as très bien entendu. C'est délirant non ? »
« Johnny va pas le croire. »
Cynthia entendit des éclats de voix et le jeune homme reprit la parole.
«Justement, ma mère t'invite à venir dîner demain soir. » annonça George.
Mme Harrison adorait Cynthia et elle l'invitait régulièrement chez elle, si bien que John et la jeune femme y passait de longs moments.
« Dis-lui que c'est d'accord. Mais seulement si tu me passe John. »
George céda finalement et quelques instant plus tard, Cynthia put parler à son petit ami, et lui expliqua la situation.
« T'es sûre que ta mère est pas devenue dingue ? »
« Je me pose sérieusement la question. »
« Ok, j'irai. »
« Parfait. Stu est ici, on allaient empaqueter quelques-unes de mes affaires, si tu veux venir… »
« J'arrive tout de suite. Je peux traîner George avec moi ? »
« Ouais. Avec un peu de chance, on réussira à le faire inviter pour le repas. »
« Ta mère va faire une crise cardiaque. »
« C'est ce qu'on verra. »
« Comment ça s'est passé ton rendez-vous avec Phyllis ? » s'informa Johnny.
Cyn repensa à James et se sentit mal.
« Bien » dit-elle.
John n'avait pas l'air enchanté.
« Je crois pas que tu devrais traîner avec elle. Elle est pas pour toi. Tu as Dot, tu as Stu, Paul, George, alors putain pourquoi est-ce que tu aurais besoin de Phyllis ? »
« Ce n'est plus vraiment comme avant entre elle et moi. Pas comme avec Dot ou Stu en tout cas. »
À la mention de son nom, Stu leva les yeux vers Cynthia, le regard interrogateur.
« Je veux pas qu'elle t'éloigne de moi » avoua John.
« Quoi ? Mais ça n'arrivera jamais ! »
« T'en es sûre ?" insista John, pas tout à fait rassuré. »
« Oui, j'en suis sûre. »
Ils restèrent silencieux un moment, puis finalement John dit :
« Je t'aime ».
« Moi aussi. »
« Boucle-la George ! » lança John. « Je vais devoir raccrocher, George me traite de fleur bleue, il faut que je règle ça» continua t'il.
Cynthia éclata de rire.
« D'accord à tout à l'heure. »
Elle raccrocha et Stu lui demanda aussitôt :
« Qu'est-ce qui est pas comme avec Dot et moi ? »
« Oh, John et moi on parlaient de Phyllis. Je lui ait simplement dit que mon amitié avec elle, n'était pas comme avec toi ou Dot. »
« En bien ou en pire ? »
« En bien. »
Stu sourit.
« Content de l'apprendre. »
Cynthia et Stu avaient commencés à trier certaines choses. Stu ouvrit un tiroir et découvrit qu'il était rempli de sous-vêtements.
« Hum, y'a des choses intéressantes par ici » fit-il moqueur, en brandissant une petite culotte noire.
Cynthia bondit sur ses pieds.
« Stu ! » protesta t'elle tout en essayant d'attraper le bout de tissus.
« Oh allons Cyn, je t'ai déjà vue en sous-vêtements. Et pas plus tard qu'hier matin. »
Cynthia croisa les bras sous sa poitrine.
« Bon d'accord tu gagnes. Mais c'est quand même moi qui m'occuperai de ce tiroir » dit-elle en arrachant sa petite culotte des mains de Stu.
« Comme tu veux. »
Il ouvrit le tiroir suivant, qui était rempli de feuilles de papier.
« C'est quoi ? » demanda t'il à son amie.
« Des lettres, des dessins et des poèmes de John, des dessins de Paul et George, des croquis que tu as fais… »
« Tu garde tous les croquis que je te donne ? »
« Évidemment. Pourquoi tu me les donnes alors ? Pour que je les balances à la poubelle ? »
Stu eut un sourire gêné et haussa les épaules.
« Regarde » dit Cynthia en lui tendant une feuille.
Stu la prit. C'était le premier croquis qu'il avait fait de John et Cynthia, quelques jours seulement après qu'ils aient commencés à se fréquenter.
« C'est pas mal en effet » avoua modestement Stu.
« Tu plaisantes ? C'est superbe. »
Stu prit une autre feuille dans la pile.
C'était une lettre que John avait écrit à sa petite amie. Rempli de « Je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime comme un fou, ne me quitte pas, je te veux, j'ai besoin de toi, je t'aime, ne me quitte pas, tu es la plus belle, je t'aime comme un fou… »
Et ça continuait réparti sur deux pages.
« Hé » fit Cynthia en essayant de lui enlever la feuille des mains.
« T'en fais pas, John me l'avait montré avant de te la donner. J'ai été comme qui dirait, son critique attitré. »
« Et qu'est-ce que t'en a pensé ? »
« Qu'il t'aimait comme un dingue. »
Cynthia rougit et s'alluma une cigarette, en tendant une autre à Stu.
« On dirait que t'es mal à l'aise » dit le garçon, presque en murmurant.
Cynthia haussa les épaules.
« Non. »
« C'est encore James c'est ça ? »
« Peut-être. Je veux qu'il sorte de ma vie, mais on dirait qu'il s'accroche et ça me met en rogne, tu peux pas savoir. Je veux pouvoir tirer un trait sur mon ancienne vie. Tu vas me trouver dingue, mais j'ai l'impression que ma vie est divisée en deux ; avant et après John. Et c'est la deuxième période que je veux continuer à vivre. J'ai John et je t'ai toi aussi et Dot, Paul, George et tous les autres… »
«James n'aura pas d'autre choix que de te foutre la paix Cyn. Et je suis prêt à parier que s'il te voyait avec Johnny, s'il voyait comment vous agissez l'un envers l'autre, comment vous êtes amoureux, il te lâcherait tranquille. »
« Tu crois ? »
« Oui. »
Après tout c'est ce que Stu faisait lui non ? Il devait s'avouer que si John n'était pas avec Cynthia, il aurait bien tenté sa chance. Mais elle et Johnny était heureux ensemble et ils étaient ses meilleurs amis. Il ne voulait surtout pas briser ça.
